ב״ה
Temps
d'attente entre la consommation de la viande et du lait
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- Introduction
Nous
allons passer en revue la pratique consistant à marquer un temps
d'attente entre la consommation de la viande et du lait. Nous allons
plus particulièrement nous focaliser sur l'origine et les
différentes sources relatives aux diverses traditions entourant le
temps d'attente approprié entre la consommation de la viande et du
lait. Ce ne sera donc pas un article ayant pour but de déterminer
quelle tradition suivre.
- Origine talmudique
Voici
ce qui est rapporté dans la
Gamoro`1 :
Rov
`assi2
a interrogé Rébbi Yôhonon3 :
« Combien de temps doit-on attendre entre la viande et le
fromage ? »4
Il répondit : « Rien du tout ! »
Mais cela ne se peut pas, car Rov Hisdo`5
a dit : « Si quelqu'un a consommé de la viande, il
lui est interdit de consommer [après elle] du fromage. S'il a
consommé du fromage, il lui est permis de consommer [après lui]
de la viande ! » Voici quelle était en fait la
question : « Combien de temps doit-on attendre entre
le fromage et la viande ? » Et il répondit :
« Rien du tout ! ». Rov Hisdo`
a dit : « Si quelqu'un a consommé de la viande, il
lui est interdit de consommer [après elle] du fromage. S'il a
consommé du fromage, il lui est permis de consommer [après lui]
de la viande ! » Rov `aho` bar Yôséf6
a demandé à Rov Hisdo` :
« Qu'en est-il de la viande qui se trouverait entre les
dents ? »7
Il cita [en réponse] le verset8 :
« La viande était encore entre leurs dents »9.
Mar `ouqavo`10
a dit : « Sur ce sujet, je suis comme le vinaigre
fils du vin comparé à mon père.11
Car si mon père devait consommer de la viande maintenant, il ne
consommerait pas de fromage avant demain à la même heure, tandis
que je n'en consomme pas dans le même repas, mais j'en consomme
lors de mon repas suivant ».
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מיניה
רב אסי מרבי יוחנן כמה ישהה בין בשר
לגבינה א"ל
ולא כלום איני והא אמר רב חסדא אכל בשר
אסור לאכול גבינה גבינה מותר לאכול בשר
אלא כמה ישהה בין גבינה לבשר א"ל
ולא כלום גופא אמר רב חסדא אכל בשר אסור
לאכול גבינה גבינה מותר לאכול בשר אמר
ליה רב אחא בר יוסף לרב חסדא בשר שבין
השינים מהו קרי עליה הבשר עודנו בין
שיניהם אמר מר עוקבא אנא להא מלתא חלא
בר חמרא לגבי אבא דאילו אבא כי הוה אכיל
בשרא האידנא לא הוה אכל גבינה עד למחר
עד השתא ואילו אנא בהא סעודתא הוא דלא
אכילנא לסעודתא אחריתא אכילנא
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Ce
passage, qui est à l'origine de la règle selon laquelle on doit
attendre entre la viande et le lait, est d'une grande importance.
Nous n'allons citer que quelques points uniquement :
- Ce passage concerne le fait d'attendre entre la viande et le fromage.
- Il est clair et évident, de ce passage, qu'il n'y a pas de règle Middivré Sôfrim à ce sujet.
- Ce passage rapporte diverses opinions personnelles quant à la période d'attente entre la viande et le lait, indiquant bien par-là qu'aucune règle ne fut stipulée par HaZa''l. Et effectivement, pas une seule Mishnoh ne parle d'une quelconque période de temps à attendre entre les deux, comme nous le mentionnerons plus bas.
- Voici les différentes opinions rapportées dans cette Gamoro` :
- Rébbi Yôhonon : il n'y a pas à attendre entre la consommation du fromage et la viande. Mais il ne dit rien concernant le fait d'attendre entre la consommation de la viande et le fromage.
- Rov Hisdo` : il n'y a pas à attendre entre la consommation du fromage et la viande ; par contre, il faut attendre entre la consommation de la viande et le fromage. Mais aucune période de temps spécifique n'est donnée.
- Le père de Mar `ouqavo` : il attendait vingt-quatre heures entre la consommation de la viande et le fromage.
- Mar `ouqavo` : il ne consommait pas de viande et de fromage au cours du même repas, mais consommait d'abord de la viande, puis seulement lors du repas suivant il consommait du fromage. Mais il ne précise pas combien de temps s'écoulait entre un repas et l'autre.
Qu'est-il
dit dans la Mishnoh ? Nous lisons ceci12 :
Il
est interdit de cuire n'importe quelle sorte de viande dans du
lait, à l'exception de la viande de poisson et de sauterelles ;
et il est également interdit de placer sur la [même] table [de
la viande] avec du fromage13,
à l'exception de la viande de poisson et de sauterelles.
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כל
הבשר אסור לבשל בחלב,
חוץ
מבשר דגים וחגבים;
ואסור
להעלותו עם הגבינה על השולחן,
חוץ
מדגים וחגבים
|
Nous
apprenons plusieurs choses de cette Mishnoh :
- Bien que la Tôroh n'ait interdit que la cuisson d'un animal domestique dans du lait d'un animal domestique, HaZa''l ont interdit la cuisson de n'importe quelle viande dans n'importe quel lait, sauf lorsqu'il s'agit de poissons ou de sauterelles, qu'il est permis de cuire dans du lait.
- Par mesure de précaution, pour empêcher que l'on ne consomme ensemble de la viande et du fromage, HaZa''l ont interdit de placer sur la même table de la viande et du fromage. Par contre, placer sur la même table du poisson ou des sauterelles et du fromage est permis.
Il
y a une divergence d'opinion dans la suite de la Mishnoh
susmentionnée quant à la permissivité de placer sur la même table
de la volaille et du fromage :
« Une
volaille peut être placée sur la table avec du fromage, mais ne
peut pas être consommée avec ». Ce sont les paroles de
Béth Shamma`y. Béth Hillél disent : « Elle ne
peut ni être placée [sur la table avec du fromage], ni être
consommée avec ». Rébbi Yôsé14
a dit : « C'est un cas où Béth Shamma`y adoptent
la position indulgente, et Béth Hillél la position stricte ».
De quelle table parlaient-ils ? De la table sur laquelle on
mange. Mais sur la table sur laquelle la nourriture est déposée15
on peut placer sans crainte l'un à côté de l'autre.
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העוף
עולה עם הגבינה על השולחן,
ואינו
נאכל,
כדברי
בית שמאי;
בית
הלל אומרין,
לא
עולה,
ולא
נאכל.
אמר
רבי יוסי,
זו
מקולי בית שמאי,
ומחומרי
בית הלל.
ובאיזה
שולחן אמרו,
בשולחן
שהוא אוכל עליו;
אבל
בשולחן שהוא סודר עליו את התבשיל,
נותן
זה בצד זה,
ואינו
חושש
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- Raisons de cette interdictions
La
Gamoro` cite donc l'affirmation selon quoi « Si quelqu'un a
consommé de la viande, il lui est interdit de consommer [après
elle] du fromage. S'il a consommé du fromage, il lui est permis de
consommer [après lui] de la viande ! ». C'est donc
une interdiction supplémentaire et différente de celle de cuire,
consommer ensemble et tirer profit d'un mélange de viande cuite dans
du lait.
Les
Ri`shônim donnent deux raisons à cette interdiction :
- Rash''i ז״ל explique que la viande a un goût fort qui reste en arrière de la bouche, d'où l'interdiction de consommer directement du fromage après avoir consommé de la viande, car on aurait encore l'impression d'avoir la viande en bouche.
- Le Ramba''m16 ז״ל explique que cette interdiction est due aux morceaux de viande qui restent coincés entre les dents.
(À
noter que nulle part il n'a été écrit dans la littérature des
temps talmudiques, des Ga`ônim et des Ri`shônim, que le mélange
viande-lait fut interdit à cause de raisons de santé, ce qui est
pourtant la raison que beaucoup de Rabbins aiment « citer »
à notre époque, alors que le fondement scientifique d'une telle
affirmation laisse à désirer.)
Le
Ta''z17
ז״ל
écrit
que la Halokhoh normative consiste à prendre en considération les
explications de Rash''i et du Ramba''m. En d'autres mots, les deux
explications sont valables.
- Que veut dire « le repas suivant » ?
- Les Ri`shônim
La
Gamoro` rapporte une déclaration intéressante mais quelque peu
ambiguë de Mar bar `ouqavo` ז״ל,
qui se considérait inférieur à son père parce que ce dernier ne
consommait pas de fromage tant que vingt-quatre heures n'étaient pas
passées depuis la dernière fois qu'il avait consommé de la viande,
tandis que lui consommait du fromage « à son repas
suivant », après avoir consommé de la viande.
Les
Ri`shônim sont en désaccord sur la façon d'interpréter la phrase
« à son repas suivant ».
Le
Ramba''m18
tranche que la Gamoro` veut dire que l'on doit attendre le temps
habituel qu'on laisse normalement passer entre les deux repas de la
journée pour pouvoir consommer des produits laitiers après avoir
consommé de la viande. Le Ramba''m soutient que cette période
équivaut à כְּמוֹ
שֵׁשׁ שָׁעוֹת « Kamô
Shésh Sho´ôth – approximativement six heures ».
De
l'autre côté, les Tôsofôth ז״ל
croient
que si après un repas contenant de la viande on a fait la
« Birakhath Hammozôn » (s'il y avait aussi du pain) ou
« Mé´én Sholôsh Barokhôth » et/ou « Bôré
Nafoshôth » (s'il n'y avait pas du pain) et que l'on commence
tout de suite après un nouveau repas, il est permis de consommer des
produits laitiers durant le nouveau repas, même si le nouveau repas
a commencé immédiatement après la Birakhath Hammozôn du repas
carné. (Et telle est notre pratique.)
La
position des Tôsofôth se base sur le fait qu'effectivement, dans
les temps talmudiques, il était courant qu'un repas soit composé de
différents plats que l'on servait sur des tables mobiles
différentes. On consommait un plat, on retirait la table sur
laquelle ce plat avait été consommé, et on rapportait une deuxième
table mobile sur laquelle se trouvait le plat suivant, et entre
chaque repas, on pouvait réciter la Barokhoh `aharônoh
appropriée et même faire Mayim `aharônim,
démontrant par-là que chaque nouveau plat constituait un repas
distinct. Ainsi, il est tout à fait possible de comprendre les
propos de Mar `ouqavo` comme se rapportant à une telle situation,
qui était plus que fréquente (et même une norme) en ces temps-là.
Le
Brisqer Rov ז״ל
déduit
des mots employés par le Ramba''m qu'il n'est pas nécessaire
d'attendre précisément que six heures soient passées. Le Ramba''m
parle de s'abstenir de consommer des produits laitiers
« approximativement six heures » après avoir consommé
de la viande. C'est pourquoi, le Brisqer Rov a tranché que si on a
attendu cinq heures et une minute, c'est suffisant, et du lait pourra
être consommé.
D'autres,
comme le Tour ז״ל,
pensent plutôt qu'il faut précisément attendre six heures.
Signalons
toutefois qu'utiliser les propos du Ramba''m pour déclarer qu'il
était d'avis qu'il fallait attendre +/- six heures après avoir
consommé de la viande pour pouvoir consommer du lait, est erronée.
En effet, le Ramba''m précise que cette période d'attente est basée
sur le temps que l'on met laisse généralement passer entre un repas
et le suivant. Il semble que dans sa région, les gens prenaient un
premier repas à midi, puis un second à 18h, d'où les six heures
qu'il mentionne. Mais puisque la période d'attente est basée sur le
temps que chacun laisse passer entre deux repas, cela signifie que si
on mange généralement une première fois à 13h et que le deuxième
repas est généralement programmé à 18h, il faudrait alors
attendre cinq heures. Si on mange une première fois généralement à
12h et une deuxième fois généralement à 15h, il faudrait
n'attendre que trois heures. Comme nous le verrons, c'est exactement
comme cela que l'on doit comprendre la Gamoro` et les propos du
Ramba''m, d'où la position des Tôsofôth, qui déclarent que dès
lors que l'on aura fait la Barokhoh `aharônoh du premier repas, il
n'y aura même pas à attendre pour commencer le deuxième repas. En
réalité, les positions du Ramba''m et des Tôsofôth ne sont pas du
tout contradictoires.
- Le Shoulhon ´oroukh et ses commentateurs
Alors
que jusque là le temps d'attente entre la viande et le lait
dépendait des habitudes de chacun, à partir du Shoulhon
´oroukh on commença à vouloir standardiser le temps d'attente pour
qu'il soit le même pour tous. Ainsi, Rabbi Yôséf Qa`rô19
ז״ל
tranche
que l'on doit attendre six heures pleines entre la consommation de la
viande et le lait.
Le
Ramo''` ז״ל
note,
quant à lui, l'opinion divergente des Tôsofôth (qui ne préconisent
pas de période d'attente, mais permettent de consommer du lait
directement après avoir fait la Barokhoh `aharônoh du repas
carné), et rapporte le Minhogh répandu des Juifs Européens (au
seizième siècle) qui n'attendaient qu'une heure entre la
consommation de la viande et le lait. Il conclut toutefois qu'il
convient de suivre l'opinion du Ramba''m selon quoi il faudrait
attendre six heures entre la viande et le lait. (Mais nous avons vu
plus haut que le Ramba''m peut être compris différemment.)
Le
Sha''h20
ז״ל
et
le Ta''z21
citent la déclaration du Maharsha''l ז״ל,
qui presse chaque Juif pleinement attaché à la pratique de la Tôroh
d'attendre six heures pleines. (Alors que ce n'est pas du tout une
pratique universelle.)
Le
fait que le Ramo''`, le Maharsha''l, le Ta''z et le Sha''h
pressaient tous les quatre chaque Juif à attendre six heures entre
la consommation de la viande et le lait est la raison pour laquelle
la majorité des Juifs d'origine Est-Européen ont le Minhogh
d'attendre six heures entre la consommation de la viande et le lait,
et non pas parce que ce serait ce qu'enseigne le Talmoudh ou la
tradition. En fait, depuis leurs époques, cette pratique fut adoptée
pour devenir progressivement, au dix-neuvième siècle, le Minhogh
accepté par la quasi totalité des Juifs Est-Européens, comme cela
est rapporté dans le Hôkhmath `odhom 40:13.
(Ce qui sous-entend clairement qu'avant cette pression exercée par
ces quatre Pôsqim, ce n'était pas du tout le Minhogh de ces Juifs
d'attendre autant. Et nous verrons d'ailleurs que c'est une
innovation, puisque ces Juifs avaient, à l'origine, le Minhogh
d'attendre beaucoup moins longtemps.)
Le
´oroukh Hashoulhon22
écrit aussi, vers la toute fin du dix-neuvième siècle et le début
du vingtième, que le Minhogh répandu est d'attendre six heures.
Le
Hôkhmath
`odhom et le ´oroukh Hashoulhon
condamnèrent d'ailleurs en des termes très secs les Juifs qui ne
suivaient pas ce Minhogh des six heures. (Ce qui démontre
implicitement qu'il n'était pas universel, et était rejeté de
nombreux Juifs Est-Européens.) Le Hôkhmath
`odhom écrit que celui qui ne se tient pas à ce Minhogh des six
heures transgresserait le verset23 :
וְאַל-תִּטֹּשׁ,
תּוֹרַת
אִמֶּךָ « Et
n'abandonne pas la Tôroh de ta mère »,
que le Talmoudh24
cite comme étant la source de notre obligation de perpétuer les
pratiques et traditions dont notre famille a héritées. (Mais il ne
s'agit en réalité que des pratiques et coutumes instituées et/ou
approuvées par le Sanhédhrin. Voir l'article intitulé « Minhagh
Yisro`él Tôroh Hi` ».)
De même, le ´oroukh Hashoulhon
écrit : חלילה
לשנות
« Haliloh
Lashonôth – Que Dieu nous préserve de changer [cette pratique] ».
Ces deux Pôsqim désiraient mettre en avant le fait que depuis le
Ramo''`, qui est soi-disant l'autorité halakhique des `ashkanazim,
le Minhogh des Juifs Est-Européens avait changé (avant le Ramo''`,
les `ashkanazim n'attendaient qu'une heure)
et qu'il fallait désormais se tenir à cette nouvelle pratique
depuis qu'elle fut tranchée par le Ramo''` !
Par
contre, les Juifs Hollandais préservèrent l'ancien Minhogh des
`ashkanazim consistant à attendre une heure seulement entre la
viande et le lait. Les commentateurs du Shoulhon ´oroukh
offrent deux sources pour expliquer cette pratique :
- Le Ta''z27 donne une toute autre explication. Il écrit que c'est un compromis entre l'opinion des Tôsofôth, qui sont d'avis qu'une Barokhoh `aharônoh est la seule chose qui sépare un repas carné d'un repas lacté, et celle du Ramba''m, qui croit qu'il faut attendre approximativement six heures.
Les
commentateurs du Shoulhon
´oroukh ne citent jamais le Minhogh des Juifs Allemands (Yekkes),
qui attendent trois heures entre la consommation de la viande et le
lait. Et pourtant, cette pratique a une source dans les écrits d'un
des Ri`shônim, Rabbénou Yarouham28
ז״ל,
et est sous-entendue dans le Hayé
`odhom29.
Deux raisons ont été avancées pour cette pratique consistant à
attendre trois heures entre la consommation de la viande et le lait :
- Ce serait un compromis entre les positions du Ramba''m et des Tôsofôth.
- Les Juifs Allemands croient que trois heures est la période de temps normale à attendre entre deux repas. (Démontrant encore davantage le fait que cela dépend des habitudes alimentaires de chacun. En Allemagne, les gens mangeaient tous les trois heures. Par conséquent, ils attendaient trois heures.)
Le
Pithhé
Tashouvoh30
cite un Pasaq intéressant du Hotho''m
Sôfér ז״ל.
Ce dernier tranche que si quelqu'un est malade et doit boire du lait,
il lui est permis de boire du lait même une heure seulement après
avoir consommé de la viande. Le Hotho''m
Sôfér ajoute que
c'est le cas même si la personne n'est pas gravement malade. Le
consensus des Pôsqim contemporains accepte ce Pasaq. Le Hôkhmath
`odhom31
et le ´oroukh Hashoulhon32
tranchent également ceci : « Celui qui n'est
pas en bonne santé et qui reçoit par instruction de ses médecins
de boire du lait peut s'appuyer sur l'opinion des Tôsofôth en
attendant une heure et en nettoyant sa bouche. De même, un jeune
individu qui est faible et doit boire du lait a la permission de
boire du lait après avoir attendu une heure ».
Cela démontre qu'attendre six heures n'est en rien une Halokhoh,
mais uniquement un Minhogh !
- Le fromage dur
Bien
que la Gamoro` enseigne qu'il n'y a pas à attendre entre la
consommation du fromage et la viande, mais qu'il faut seulement
attendre entre la consommation de la viande et le fromage, le
Ramo''`33
a élevé au rang de « Halokhoh » la pratique consistant
à s'abstenir de consommer de la viande directement après avoir
consommé du fromage dur. (Mais cette pratique n'a aucun
fondement talmudique.)
Le
Sha''h34
et le Ta''z35
tranchent que si le fromage a au moins six mois et des « trous »,
il est considéré « dur ». Le Hôkhmath `odhom36
et le ´oroukh Hashoulhon37
élèvent tous les deux au rang de « Halokhoh » ce Pasaq
du Sha''h et du Ta''z.
Ces
six mois font référence au processus de vieillissement. Si le
fromage est âgé d'au moins six mois, son goût est très fort. Par
conséquent, la raison donnée par Rash''i afin d'expliquer
l'interdiction de consommer directement du fromage après de la
viande, est donc appliquée par ces Pôsqim au fromage consommé
avant la viande. De ce fait, ils interdisent de consommer
immédiatement de la viande après avoir consommé du fromage dur.
Puisque
les `aharônim acceptent ce Pasaq (qui n'existait pas dans les
temps talmudiques, et est donc une innovation que nous ne suivons
pas), ils débattent quant à savoir combien de temps est-ce qu'il
faudrait attendre après avoir consommé du fromage dur pour pouvoir
consommer de la viande. Le Sha''h38
est enclins à trancher qu'il ne faut attendre qu'une heure, et le
´oroukh Hashoulhon39
semble suivre ce Pasaq. Quant au Pari Maghadhim40,
il écrit que l'opinion de consensus parmi les `aharônim est
d'attendre six heures pour pouvoir consommer de la viande après
avoir consommé du fromage dur !!!
Le
Yadh Yahoudhoh ז״ל
tranche
que si le fromage dur a été cuit, il n'y a pas à attendre avant de
consommer de la viande. La raison à cela est simple : le
fromage dur perd son goût fort durant le processus de cuisson.
Quant
à nous, qu'il s'agisse de fromage dur qui a été cuit ou pas, nous
n'attendons pas entre la consommation du fromage et de la viande,
conformément à la décision de nos Sages de mémoire bénie dans le
Talmoudh.
- Conclusion
Voilà
comment nous sommes passés de l'interdiction de cuire ensemble de la
viande d'un animal domestique dans du lait d'un animal domestique au
fait de devoir attendre on ne sait trop combien de temps entre la
consommation de la viande et du lait, et entre la consommation du
fromage dur et de la viande !
Comme
vous le voyez, les opinions et les approches sont variées.
Néanmoins, il y a deux choses importantes à retenir de tout ce qui
a été dit :
- Le Talmoudh n'a pas tranché le temps à attendre entre la consommation de la viande et du fromage.
- Il n'existe aucune exigence talmudique imposant d'attendre une période de temps entre la consommation du fromage et de la viande. Une telle exigence n'est pas même mentionnée dans les écrits des Ga`ônim, ni dans ceux des Ri`shônim, mais est un « problème » né seulement récemment, durant l'ère des `aharônim.
1Houllin
105a
2Un
`ammôro` Palestinien de la troisième génération. Il a vécu
entre le 3ème et le 4ème siècle
3Qui
fut le maître de Rov `assi. Il est né en 180 et est décédé en
279 de l'E.C. Il n'avait que 15 ans lorsque Rébbi Yahoudhoh
Hannosi`, son maître, est décédé.
4C'est-à-dire,
après avoir consommé de la viande, combien de temps faut-il
attendre avant de pouvoir consommer du fromage ?
5Un
`ammôro` Babylonien de la troisième génération, mort en 308 ou
309 de l'E.C.
6Un
`ammôro` Babylonien qui se fit connaître entre le 4ème et 5ème
siècle
7Doit-on
la retirer avant de pouvoir consommer du fromage ?
8Bamidhbor
11:33
9Par
l'emploi de ce verset, Rov Hisdo`
sous-entend que même la viande coincée entre les dents est appelée
« viande ». Par conséquent, elle doit être retirée
avant que l'on ne puisse consommer du fromage
10Un
`ammôro` Babylonien de la première génération de l'ère des
`ammôro`im. Il fut le chef du Sanhédhrin Babylonien
11Une
expression qui signifie « Je suis inférieur à mon père »
12Houllin
8:1
13C'est
une mesure rabbinique servant à empêcher de consommer la viande et
le fromage ensemble
14Un
Tanno` de la quatrième génération. Il fut un disciple de Rébbi
´aqivo`, et le maître de Rébbi Yahoudhoh Hannosi`, d'où le fait
qu'il soit fréquemment mentionné dans la Mishnoh
15Une
table de service d'où on se servait pour ensuite se mettre à sa
place et manger
16Hilkôth
Ma`akholôth `assourôth 9:27
17Yôréh
Dé´oh 89:1
18Hilkôth
Ma`akholôth `assourôth 9:27
19Yôréh
Dé´oh 89:1
2089:8
2189:2
22Yôréh
Dé´oh 89:7
23Mishlé
1:8
24Pésahim
50b
25Bî`our
HaGr''a 89:6
26Parashath
Mishpotim
2789:2
28`issour
Wahétér n°39
29127:10
30Yôréh
Dé´oh 89:3
3140:13
3289:7
33Yôréh
Dé´oh 89:2
3489:15
3589:4
3640:13
3789:11
3889:16
3989:11
40Sifthé
Do´ath 89:16