ב״ה
Activités
interdites depuis le Hôrbôn
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Très
peu de gens le savent, mais à la suite du חָרְבַּן
בֵּית הַמִּקְדָּשׁ
« Hôrban
Béth Hammiqdosh »
(destruction du Temple), que nous avons récemment commémoré par le
jeûne de Tish´oh Ba`ov, les Sages de cette génération-là ont
institué tout un ensemble de décrets servant à rendre incomplète
nos expressions de joie tant que le Béth Hammiqdosh ne serait pas
reconstruit. (Que cela puisse se produire prochainement et de nos
jours. `omén, Kén Yahi Rosôn.)
Ces décrets se basent sur les très fameux versets suivants1 :
Sur
les rives des fleuves de Boval, là nous nous assîmes, et nous
pleurâmes au souvenir de Siyôn.
Aux saules
qui les bordent, nous suspendîmes nos harpes; car
là nos maîtres nous demandaient des hymnes, nos oppresseurs des
chants de joie. « Chantez-nous [disaient-ils], un des
cantiques de Siyôn ! »
Comment
chanterions-nous l’hymne de `adhônoy en terre étrangère ?
Si je
t’oublie, Yarousholoyim, que ma droite devienne sèche2!
Que ma
langue s’attache à mon palais3,
si je ne me souviens pas de toi, si je ne place pas Yarousholayim
en tête de mes joies !
|
עַל
נַהֲרוֹת,
בָּבֶל--שָׁם
יָשַׁבְנוּ,
גַּם-בָּכִינוּ:
בְּזָכְרֵנוּ,
אֶת-צִיּוֹן.
עַל-עֲרָבִים
בְּתוֹכָהּ--
תָּלִינוּ,
כִּנֹּרוֹתֵינוּ.
כִּי
שָׁם שְׁאֵלוּנוּ שׁוֹבֵינוּ,
דִּבְרֵי-שִׁיר--
וְתוֹלָלֵינוּ
שִׂמְחָה:
שִׁירוּ
לָנוּ,
מִשִּׁיר
צִיּוֹן.
אֵיךְ--נָשִׁיר
אֶת-שִׁיר-יהוה:
עַל,
אַדְמַת
נֵכָר.
אִם-אֶשְׁכָּחֵךְ
יְרוּשָׁלִָם--
תִּשְׁכַּח
יְמִינִי.
תִּדְבַּק-לְשׁוֹנִי,
לְחִכִּי--
אִם-לֹא
אֶזְכְּרֵכִי:
אִם-לֹא
אַעֲלֶה,
אֶת-יְרוּשָׁלִַם--
עַל,
רֹאשׁ
שִׂמְחָתִי
|
Ces
versets nous indiquent qu'avec la destruction de Yarousholayim, plus
aucune de nos joies ne peut être entière. Nous devons donc savoir
ce que HaZa''l
ont décrété en raison du Hôrbôn
et nous tenir à ce qu'ils ont dit.
Le
Talmoudh rapporte ceci4 :
Nos
Rabbins ont enseigné : Quand le Temple fut détruit pour la
deuxième fois, une grande partie des Israélites se distinguèrent
en s'interdisant de consommer de la viande et de boire du vin.
Rébbi Yahôshoua´ se lança dans une conversation avec eux et
leur dit : « Mes
fils, pourquoi ne mangez-vous pas de viande et ne buvez-vous pas
de vin ? »
Ils répondirent : « Mangerions-nous
de la viande, alors qu'on avait l'habitude de l'apporter comme
offrande sur l'autel, et alors que cet autel est à présent en
ruine ? Consommerions-nous du vin, alors qu'on avait
l'habitude d'en verser comme libation sur l'autel, mais que nous
ne pouvons plus le faire à présent ? »
Il leur dit : « S'il
en est ainsi, nous ne devrions pas manger de pain non plus,
puisque les offrandes de Minhoh5
ont cessé ! »
Ils lui dirent : « Nous
pouvons survivre avec des fruits ! »
[Il leur dit :] « Nous
ne devrions pas manger non plus de fruits, car il n'y a plus
d'offrande des Bikkourim6 ! »
[Ils lui dirent :] « Nous
pouvons survivre avec d'autres fruits7 ! »
[Il leur dit :] « Mais
nous ne devrions pas non plus boire de l'eau, parce qu'il n'y a
plus de cérémonie de la libation d'eau8 ! »
À cela, ils n'eurent aucune réponse à lui donner, c'est
pourquoi, il leur dit : « Mes
fils, venez et écoutez-moi ! Ne pas du tout prendre le deuil
est impossible, parce que le coup a été porté.9
Mais prendre un deuil excessif est également impossible10,
parce que nous ne pouvons imposer à la communauté une difficulté
que la majorité ne pourra pas supporter, car il est écrit11 :
''Vous êtes maudits par une malédiction ; et pourtant,
vous, cette nation dans son intégralité, vous Me volez !''12
Par conséquent, les Sages ont décrété ceci...
|
ת"ר
כשחרב הבית בשניה רבו פרושין בישראל
שלא לאכול בשר ושלא לשתות יין נטפל להן
ר'
יהושע
אמר להן בני מפני מה אי אתם אוכלין בשר
ואין אתם שותין יין אמרו לו נאכל בשר
שממנו מקריבין על גבי מזבח ועכשיו בטל
נשתה יין שמנסכין על גבי המזבח ועכשיו
בטל אמר להם א"כ
לחם לא נאכל שכבר בטלו מנחות אפשר בפירות
פירות לא נאכל שכבר בטלו בכורים אפשר
בפירות אחרים מים לא נשתה שכבר בטל ניסוך
המים שתקו אמר להן בני בואו ואומר לכם
שלא להתאבל כל עיקר אי אפשר שכבר נגזרה
גזרה ולהתאבל יותר מדאי אי אפשר שאין
גוזרין גזירה על הצבור אא"כ
רוב צבור יכולין לעמוד בה דכתיב במארה
אתם נארים ואותי אתם קובעים הגוי כולו
אלא כך אמרו חכמים
|
Le
passage se poursuit en énonçant toutes une série de décrets
modérés que les Sages ont institués depuis que le Béth Hammiqdosh
fut détruit, afin de ne pas rendre complète notre joie en son
absence, mais aussi pour énoncer des mesures que tout le peuple
pourra respecter sans problème, et calmer ainsi les ardeurs des
fanatiques qui, par rigueur, imposent des choses impossibles à
respecter ou qui font plus de tort à la foi israélite qu'autre
chose.
Le
Ramba''m ז״ל
reprend
toutes les instructions données par les Sages dans la suite de cette
Gamoro` susmentionnée (que Rébbi Yahôshoua´ ז״ל
s'est
mit à expliquer à ces fanatiques), et les cite dans son Mishnéh
Tôroh. Nous allons rapporter ces Halokhôth et les commenter.
Sur
la base de Bavo` Bathro` 60b,
le Ramba''m nous explique les restrictions imposées par HaZa''l
et qui servent de pense-bêtes pour nous rappeler qu'aucune joie dans
ce monde ne pourra être complète tant que le Béth Hammiqdosh
n'aura pas été reconstruit. Il commence par la Halokhoh suivante13 :
Depuis
qu'a été détruit le Béth Hammiqdosh, les Sages qui étaient de
cette génération-là ont décrété que nous ne devons plus
jamais construire d'édifices à partir de chaux et de décoration
semblable à l'édifice des [palais des] rois. On doit plutôt
couvrir les murs [intérieurs] de sa maison avec du mortier et
mettre par dessus de la chaux, tout en laissant un espace d'une
coudée carré en face de l'entrée sans chaux. Celui qui achète
une demeure dont les murs sont couverts de chaux et décorés,
elle peut rester ainsi, et on ne l'oblige pas à gratter les murs.
|
מִשֶּׁחָרַב
בֵּית הַמִּקְדָּשׁ,
תִּקְּנוּ
חֲכָמִים שֶׁהָיוּ בְּאוֹתוֹ הַדּוֹר,
שְׁאֵין
בּוֹנִין לְעוֹלָם בִּנְיָן מְסֻיָּד
וּמְכֻיָּר,
כְּבִנְיַן
הַמְּלָכִים;
אֵלָא
טָח בֵּיתוֹ בְּטִיט,
וְסָד
בְּסִיד,
וּמְשַׁיֵּר
מְקוֹם אַמָּה עַל אַמָּה כְּנֶגֶד
הַפֶּתַח,
בְּלֹא
סִיד.
וְהַלּוֹקֵחַ
חָצֵר מְסֻיֶּדֶת וּמְכֻיֶּרֶת,
הֲרֵי
זוֹ בְּחֶזְקָתָהּ,
וְאֵין
מְחַיְּבִים אוֹתוֹ לְקַלַּף הַכּוֹתָלִים
|
Depuis
qu'a été détruit le Béth Hammiqdosh, les Sages qui étaient de
cette génération-là ont décrété : Dans Bavo`
Bathro` 60b.
que
nous ne devons plus jamais construire d'édifices : Le
Bi`our Halokhoh14
cite des textes qui soutiennent que cette interdiction ne
s'applique qu'aux maisons privées des gens, mais pas aux
synagogues ou aux maisons d'étude. Ces bâtiments-là pourraient
être construits de façon imposante et avec des décorations
impressionnantes.
à
partir de chaux et de décoration semblable à l'édifice des
[palais des] rois : En d'autres mots, nous ne
construisons plus de belles maisons, avec de beaux matériaux et
dotées de magnifiques décorations. Nos demeures doivent être
sobres et refléter le fait qu'il est indécent de vivre dans de
belles maisons, alors que la Maison de Dieu est détruite !
On
doit plutôt couvrir les murs [intérieurs] de sa maison avec du
mortier : Ou du ciment. Un matériau basique dans la
construction.
et
mettre par dessus de la chaux, tout en laissant un espace d'une
coudée carré en face de l'entrée sans chaux : De façon
à ne pas achever la décoration des murs de la maison, et ne donc
pas rentre complète notre joie d'avoir une maison complètement
terminée, chose que l'on ne peut pas faire tant que la propre
Maison de Dieu est en ruine.
Et
pourquoi est-ce la décoration du mur situé en face de la porte
d'entrée qui ne doit pas être achevée ? Pour que dès
qu'on entre chez soi on ait, en voyant le mur en face de soi, un
rappel visuel que notre maison ne peut être complète tant que
celle de Dieu ne le sera pas.
C'est
le premier décret par lequel nous pouvons modérément prendre le
deuil pour Yarousholayim ´ir Haqqôdhash et nous rappeler que
nous ne serons pleinement heureux sur cette terre que lorsque le
Béth Hammiqdosh sera reconstruit par HaShem ית׳.
Pour
rappel, une coudée (`ammoh) vaut 45 centimètres. Une coudée
carré constitue donc un espace de 45cm² de mur qui ne doit pas
être recouvert de chaux ou de plâtre.
Des
propos du Ramba''m (cités comme Halokhoh dans le Shoulhon
´oroukh également15),
il ressort que même après avoir laissé un espace d'une coudée
carré sans chaux, plâtre ou peinture, on ne doit pas avoir de
murs décorés. Par contre, le Tour16
ז״ל
soutient
qu'une fois qu'on a laissé un espace d'une coudée carré sans
penture, chaux ou plâtre, on peut décorer ses murs comme on le
désire. Le Hofés
Hayim17
ז״ל
déclare
que l'opinion du Tour peut être suivie.
Néanmoins,
il se demande18
comment se fait-il que ce décret des Sages ne soit pas si
respecté à notre époque. Cette question posée par le Hofés
Hayim est
également celle que se pose l'auteur du Qisour Shoulhon
´oroukh19.
C'est la question que nous aussi nous devrions nous poser !
Rien ne justifie d'ignorer ce ce décret rabbinique, qui est
pourtant facile à respecter lorsqu'on construit sa propre maison.
Celui
qui achète une demeure dont les murs sont couverts de chaux et
décorés, elle peut rester ainsi, et on ne l'oblige pas à
gratter les murs : Néanmoins, celui qui désire retirer
les décorations des murs peut le faire. C'est juste que comme il
a acheté la maison dans cet état, les Sages ne l'ont pas obligé
à le faire. C'est laissé à l'appréciation de chacun.
|
Poursuivons20 :
De
même, ils ont décrété que celui qui dresse une table doit
faire un repas pour des invités légèrement moins [copieux que
d'habitude] et doit laisser une place vide, sans aucun des plats
qui auraient normalement dû se trouver là. Et quand une femme se
fait faire des ornements d'argent et d'or, elle doit s'abstenir
d'un des ornements auxquels elle est habituée, de façon à ce
qu'il n'y ait pas d'embellissement complet. Et lorsqu'un Hothon
se marie, il doit prendre de la cendre et la placer sur sa tête à
l'endroit où il place [généralement] la Tafillin. Toutes ces
choses ont pour but de se souvenir de Yarousholayim, car il est
dit : « Si je t’oublie,
Yarousholoyim, que ma droite devienne sèche!
Que ma langue s’attache à
mon palais, si je ne me souviens pas de toi, si je ne place pas
Yarousholayim en tête de mes joies ».
|
וְכֵן
הִתְקִינוּ שֶׁהָעוֹרֵךְ שֻׁלְחָן
לַעֲשׂוֹת סְעוֹדָה לְאוֹרְחִים,
מְחַסֵּר
מִמֶּנּוּ מְעַט,
וּמַנִּיחַ
מָקוֹם פָּנוּי,
בְּלֹא
קְעָרָה מִן הַקְּעָרוֹת הָרְאוּיוֹת
לָתֵת שָׁם.
וּכְשֶׁהָאִשָּׁה
עוֹשָׂה תַּכְשִׁיטֵי הַכֶּסֶף
וְהַזָּהָב,
מְשַׁיֶּרֶת
מִין מִמִּינֵי הַתַּכְשִׁיט שֶׁנּוֹהֶגֶת
בָּהֶן,
כְּדֵי
שֶׁלֹּא יִהְיֶה תַּכְשִׁיט שָׁלֵם.
וּכְשֶׁהֶחָתָן
נוֹשֵׂא,
לוֹקֵחַ
אֵפֶר מֻקְלֶה וְנוֹתֵן בְּרֹאשׁוֹ
מְקוֹם הַנָּחַת תְּפִלִּין.
וְכָל
אֵלּוּ הַדְּבָרִים,
כְּדֵי
לִזְכֹּר יְרוּשָׁלַיִם,
שֶׁנֶּאֱמָר:
אִם-אֶשְׁכָּחֵךְ
יְרוּשָׁלִָם--תִּשְׁכַּח
יְמִינִי.
תִּדְבַּק-לְשׁוֹנִי,
לְחִכִּי--אִם-לֹא
אֶזְכְּרֵכִי:
אִם-לֹא
אַעֲלֶה,
אֶת-יְרוּשָׁלִַם--עַל,
רֹאשׁ
שִׂמְחָתִי
|
De
même, ils ont décrété que celui qui dresse une table doit
faire un repas pour des invités légèrement moins [copieux que
d'habitude] et doit laisser une place vide, sans aucun des plats
qui auraient normalement dû se trouver là : Plus
précisément, le Talmoudh parle de renoncer à un ou deux plats
dans ce qui sera servi. Dans les temps talmudiques, un repas était
composé de différents plats.
Faire
des repas moins copieux que d'habitude restreindra donc la joie
que l'on a à manger. Comment pourrions-nous manger dans nos
maisons comme des rois, alors que le Palais du Roi est en ruine ?
En
outre, laisser une place vide autour de la table rappellera donc
que notre table n'est pas complète, car il manque à notre
bonheur quelque chose (le Béth Hammiqdosh) et quelqu'un (le
Moshiah) ; notre table ne pourra être complète
qu'avec la reconstruction du Béth Hammiqdosh et la venue du
Moshiah.
Le
Hofés
Hayim21
écrit que ces deux décrets de nos Sages (servir moins à manger
et laisser une place vide autour de la table) ne s'appliquent pas
qu'à la maison lorsqu'on a des invités, mais également aux
repas de fête servis à l'occasion d'une Miswoh,
comme par exemple les banquets de mariage, les repas organisés en
l'honneur d'une Barith Miloh, etc. Cela amène à se poser des
questions sur les immenses mariages et banquets monumentaux de Bar
Miswoh
ou de mariage organisés dans bon nombre de communautés
hassidiques
aujourd'hui. Et là encore, il n'y a pas un seul Pôséq qui ait
affirmé que ce décret ne s'appliquait plus. Nous devons rester
modérés et sobres dans notre alimentation et consommation de
vin.
Et
quand une femme se fait faire des ornements d'argent et d'or :
C'est-à-dire, plusieurs bijoux en pierres précieuses lui ont été
offerts.
elle
doit s'abstenir d'un des ornements auxquels elle est habituée, de
façon à ce qu'il n'y ait pas d'embellissement complet :
Le Talmoudh dit précisément qu'elle doit renoncer à un ou deux
de ces bijoux, qu'elle ne portera donc pas, de façon à ce
qu'elle se rappelle qu'il n'est pas approprié de jouir des
pierres précieuses de ce monde, alors que la Maison de Dieu,
constituée des pierres les plus précieuses et sacrées au monde,
est en ruine. En outre, comment pourrait-elle s'orner de tous ces
bijoux alors que même les Kôhanim, depuis la destruction du Béth
Hammiqdosh, ne peuvent plus se revêtir des bijoux qui ornaient
les vêtements sacerdotaux et faisaient la beauté des Kôhanim ?
Les
Sages ont donné de nombreux autres raisons pour lesquelles les
femmes devraient être sobres dans leur façon de s'embellir
depuis que le Béth Hammiqdosh a été détruit.22
En guise de punition pour les péchés des Israélites, HaShem les
envoya en Golouth et énonça toute une série d'articles de
beauté dont Il allait priver les femmes durant le temps de leur
exil.23
Elles doivent donc limiter leurs embellissements en périodes
d'exil.
Et
lorsqu'un Hothon
se marie, il doit prendre de la cendre et la placer sur sa tête à
l'endroit où il place [généralement] la Tafillin :
Dans les Hilkôth Ta´niyôth
4:1, le Ramba''m mentionne la coutume de placer de la
cendre sur son front dans le contexte des jeûnes organisés pour
la repentance et la miséricorde Divine. Il explique que cet acte
sert à susciter des sentiments de honte et pousser à la
Tashouvoh, car en voyant la cendre sur son front, la personne se
rappellera que le Béth Hammiqdosh a été détruit à cause des
péchés du peuple et que sans une Tashouvoh sincère le Béth
Hammiqdosh ne sera jamais reconstruit et les malheurs du peuple
d'Israël se poursuivront. Dans le contexte du mariage, cet acte
limitera la joie du marié et le fera penser à la destruction de
Yarousholayim, lui rappelant que bien qu'il puisse être heureux
de s'être marié, il n'y a pas de plus grande joie que la
reconstruction de Yarousholayim et du Béth Hammiqdosh, quand on
sera uni à nouveau à notre « Époux ».
La
cendre doit être placée à l'endroit où l'on place généralement
la Tafillin de la tête, car la Tafillin de la tête est
considérée comme « la beauté d'Israël ».
Là
encore, pour aucune raison valable, ce décret n'est plus suivi
dans la majorité des communautés juives. Le Ramo''`24
ז״ל
écrit
toutefois que ce décret a été remplacé par le Minhogh
consistant à briser un verre le jour du mariage sous la Houppoh.
Néanmoins, il convient de se tenir au décret d'origine, comme le
font les Témonim, les Talmidhé HaRamba''m, les Dôr Da´im et
certains Sapharadhim.
Toutes
ces choses ont pour but de se souvenir de Yarousholayim, car il
est dit : « Si
je t’oublie, Yarousholoyim, que ma droite devienne sèche!
Que
ma langue s’attache à mon palais, si je ne me souviens pas de
toi, si je ne place pas Yarousholayim en tête de mes joies » :
Aucune activité de joie ne peut être accomplie d'une manière
complète tant que le peuple est en exil et que Yarousholayim et
le Béth Hammiqdosh n'auront pas été reconstruits. Par rapport
au Béth Hammiqdosh, toutes les formes de joie deviennent donc
secondaires et doivent donc être limitées.
|
Passons
à la Halokhoh suivante25 :
De
même, ils ont décrété que l'on ne doit pas jouer de mélodies
avec quelque instrument de musique que ce soit. Toutes les sortes
de chanteurs et tout ce qui peut produire un son musical, il est
interdit de se réjouir avec, et il est interdit de les écouter,
en raison du Hôrbôn. Et même un chant a cappella
[entonné] sur le vin est interdit, car il est dit26 :
« Avec un chant, vous ne boirez pas du vin ».
Mais tous les Israélites se sont déjà accoutumés à prononcer
des paroles de louange ou des chants de remerciement pour Dieu, et
ce qui leur ressemble, sur le vin.
|
וְכֵן
גָּזְרוּ שֶׁלֹּא לְנַגַּן בִּכְלֵי
שִׁיר,
כֻּלָּם;
וְכָל
מִינֵי זֶמֶר,
וְכָל
מַשְׁמִיעֵי קוֹל שֶׁלְּשִׁיר--אָסוּר
לִשְׂמֹחַ בָּהֶן,
וְאָסוּר
לְשָׁמְעָן:
מִפְּנֵי
הֶחָרְבָּן.
וְאַפִלּוּ
שִׁירָה בַּפֶּה עַל הַיַּיִן--אֲסוּרָה,
שֶׁנֶּאֱמָר
"בַּשִּׁיר,
לֹא
יִשְׁתּוּ-יָיִן";
וּכְבָר
נָהֲגוּ כָּל יִשְׂרָאֵל,
לוֹמַר
דִּבְרֵי תֻּשְׁבָּחוֹת אוֹ שִׁיר
שֶׁלְּהוֹדָאוֹת לָאֵל וְכַיּוֹצֶא
בָּהֶן עַל הַיַּיִן
|
À
partir de cette Halokhoh, le Ramba''m ne va plus citer ce qui est
rapporté dans Bavo` Bathro` 60b, mais dans des passages tirés du
traité Sôtoh.
De
même, ils ont décrété que l'on ne doit pas jouer de mélodies
avec quelque instrument de musique que ce soit. Toutes les sortes
de chanteurs et tout ce qui peut produire un son musical, il est
interdit de se réjouir avec, et il est interdit de les écouter :
Ainsi, d'après cette opinion, qui est également partagée par le
Shoulhon ´oroukh27,
écouter n'importe quelle sorte de chant accompagné d'instruments
de musique, y compris des chants religieux, est interdit. Mais le
Ramo''`28
cite de nombreuses opinions plus indulgentes. Il en conclut que
« pour une Miswoh,
comme par exemple à une fête de mariage, tout cela est permis ».
L'expression « pour une Miswoh »
a été élargie par les Pôsqim contemporains afin de pouvoir
permettre d'écouter ou jouer de la musique dans d'autres
contextes, comme par exemple lorsque quelqu'un est déprimé sans
musique, ou lorsque la musique motive pour mieux accomplir son
travail, etc.
en
raison du Hôrbôn : Il convient de noter que le
Talmoudh29
ne dit pas du tout que ce décret fut institué à cause de la
destruction du Béth Hammiqdosh, mais rapporte qu'il était en
vigueur bien des années avant, puisque ce décret fut institué à
la suite de la perte d'indépendance religieuse des Israélites,
lorsque les Romains mirent le Sanhédhrin sous tutelle et lui
retira bon nombre de ses compétences.
Nous
avions déjà expliqué en long et en large dans l’article
intitulé « Réciter
et chanter des versets de Tôroh »
quel était réellement le décret des Sages sur ce sujet, et
avions démontré qu'il n'était pas aussi strict que ce que le
Ramba''m semble dire ici.
Mais
tous les Israélites se sont déjà accoutumés à prononcer des
paroles de louange ou des chants de remerciement pour Dieu, et ce
qui leur ressemble, sur le vin :
En d'autres mots, à l'occasion d'un rassemblement pour une
Miswoh,
les Israélites se sont accoutumés à faire une exception et
permettent de chanter uniquement des chants religieux adressés à
HaShem. Mais ils s'en abstiennent lors de rassemblements profanes,
puisque, comme nous l'avions déjà expliqué dans l’article
susmentionné l'interdiction de chanter, de jouer et d'écouter
des instruments de musique s'applique à l'origine aux lieux de
beuverie et de légèreté (les bars, les cafés, les tavernes,
les concerts, les festivals, etc.). Dans ces endroits, chanter,
jouer d'instruments de musique, ou même écouter quelqu'un
chanter ou quelqu'un jouer d'instruments de musique, même si ce
sont des chants ou de la musique religieuse, est interdit. C'est
notamment la raison pour laquelle tous les grands Pôsqim, sans
aucune exception, interdisent d'assister aux concerts de musique
même des chanteurs religieux.
Quant
au Ramba''m, dans son Commentaire sur la Mishnoh30,
il critique la plupart des chants et musiques, parce qu'ils
éveillent les passions et les désirs de l'homme, plutôt que
d'éveiller ses penchants spirituels. Et dans ce contexte-là,
même des chants ou de la musique religieuse peut éveiller les
passions de l'homme plutôt que son âme spirituelle. Et c'est
pourquoi il s'oppose même à la plupart (pas tous) des chants et
musiques, même lorsqu'ils sont de nature religieuse.
D'une
certaine manière, ce décret peut être compris ainsi : nous
devons nous restreindre dans le chant et la musique, et ne
réserver ces activités que dans le cadre de l'adoration d'HaShem
et la prière, et non pas lorsque c'est pour notre plaisir ou dans
un contexte profane.
Néanmoins,
ceux qui s'interdisent totalement la musique et les chants ont un
verset du Séphar Tahillim sur lequel s'appuyer, et qui indique
qu'il n'est pas approprié de chanter des chants religieux alors
qu'on est en Golouth. Par conséquent, totalement interdire la
musique et le chant comme le fait le Ramba''m est parfaitement
valable ! Mais comme nous l'avons exprimé plus haut,
d'autres avis existent.
|
Passons
à la Halokhoh suivante31 :
Par
la suite, ils ont passé un décret concernant les couronnes des
Hathonim32 :
le Hothon ne
devait plus du tout en placer sur sa tête, car il est dit33 :
« Retire la mitre et soulève la couronne ».
Ils ont passé un décret similaire concernant les couronnes des
Kallôth34,
si elles sont en argent ou en or. Mais celles qui sont en fils
torsadés sont permises à la Kalloh.
|
וְאַחַר
כָּךְ גָּזְרוּ עַל עַטְרוֹת חֲתָנִים,
שֶׁלֹּא
יַנִּיחַ הֶחָתָן בְּרֹאשׁוֹ שֵׁם
כְּלִיל,
שֶׁנֶּאֱמָר
"הָסִיר
הַמִּצְנֶפֶת,
וְהָרִים
הָעֲטָרָה".
וְכֵן
גָּזְרוּ עַל עַטְרוֹת כַּלּוֹת,
אִם
הָיוּ כֶּסֶף וְזָהָב;
אֲבָל
שֶׁלְּגָדִיל,
מֻתֶּרֶת
לַכַּלָּה
|
Par
la suite, ils ont passé un décret concernant les couronnes des
Hathonim :
Le Moguidh Mishnéh ז״ל
souligne
que cette interdiction ne s'applique qu'aux hommes et aux femmes
qui se marient, à qui l'on doit rappeler qu'ils doivent minimiser
leur réjouissance au moment de la célébration de leur mariage,
mais que cela ne s'applique pas aux autres personnes à des
moments autres que pour un mariage. Ainsi, par exemple, rien
n'empêche une jeune fille de porter une couronne de princesse si
elle le désire.
le
Hothon
ne devait plus du tout en placer sur sa tête : D'après
le Talmoudh35,
cette interdiction inclut même une couronne de fleurs.
Ils
ont passé un décret similaire concernant les couronnes des
Kallôth, si elles sont en argent ou en or. Mais celles qui sont
en fils torsadés sont permises à la Kalloh : Le Hofés
Hayim36
déclare que si la couronne de la mariée est en tissu, il est
permis de la décorer avec de l'or, de l'argent et des bijoux.
|
En
résumé :
Voici
les décrets qu'ont passé les Sages de la génération du Hôrbôn
afin d'indiquer notre peine pour la destruction du Béth Hammiqdosh,
pour nous souvenir de Yarousholayim, et indiquer que sans sa
reconstruction notre joie ne pourra jamais être entière. Nous
rappelons qu'aucun de ces décrets n'a été aboli et qu'ils
s'appliquent toujours, même à notre époque :
- être modeste dans la construction de sa maison et laisser une coudée carré du mur qui fait face à la porte d'entrée sans chaux, décoration ou peinture
- servir moins à manger que ce que l'on aurait fait en temps normal. En d'autres mots, apprendre à se modérer dans la nourriture et à manger juste ce qu'il faut pour se rassasier. Au-delà de cela, c'est de la gourmandise. Si on a, par exemple, prévu de servir quatre plats au cours d'un même repas, on renoncera à préparer et servir un ou deux de ces plats
- laisser une place vide autour de la table au moment des repas
- quand une femme reçoit plusieurs bijoux, elle doit renoncer à l'un ou deux d'entre eux. De façon générale, les femmes doivent renoncer à un ou deux artifices de beauté, et conserver ainsi un ou deux « défauts » qui feront que leur beauté ne sera pas « complète ». Bavo` Bathro` 60b donne comme exemple le fait de ne pas couper les poils qui dépasseraient dans la zone de la tempe. C'est donc un artifice de beauté auquel la femme renonce pour ne pas rendre « entière » sa beauté. C'est l'idée générale de cette interdiction
- lorsqu'un homme se marie, il doit placer des cendres sur son front, à l'endroit où il met généralement la Tafillin de la tête
- le jour de son mariage, un homme a l'interdiction de porter une couronne, contrairement à l'ancienne pratique qui voulait que les mariés soient littéralement considérés comme des rois et des reines, raison pour laquelle on coiffait leurs têtes d'une couronne. Quant aux femmes, elles ont elles aussi l'interdiction de porter une couronne le jour de leur mariage, sauf si la couronne est en tissu ou fils torsadés
- le Ramba''m ajoute également comme interdiction le fait d'écouter et jouer de la musique, ainsi que le fait de chanter même sans instruments. Cette interdiction n'est pas directement liée à la destruction du Béth Hammiqdosh et ne concernait à la base que les chants et musiques dans des lieux de beuverie. Néanmoins, il convient de se restreindre d'une façon ou d'une autre dans l'écoute de la musique, même religieuse, surtout lorsque cela se fait pour le plaisir et non pour un but spirituel et constructif. C'est ainsi que la majorité des Pôsqim établissent toute une série d'exceptions pouvant permettre d'écouter de la musique, comme par exemple dans le cadre d'une Miswoh, pour calmer des enfants, pour se remonter le moral, pour combattre la dépression, pour combattre la solitude, etc. Quant à ceux qui s'interdisent totalement la musique sur la base du Tahillim 137, ils ont sur quoi s'appuyer.
Puissions-nous
mériter de voir de nos propres yeux la reconstruction de la Ville
Sainte et du Béth Hammiqdosh, avec la venue de Moshiah
Sidhqénou, prochainement et de nos jours. `omén !
1Tahillim
137:1-6
2C'est-à-dire,
qu'elle ne puisse plus fonctionner.
3C'est-à-dire,
que je devienne muet.
4Bavo`
Bathro` 60b
5Qui
étaient, entre autres, constituées de produits à base de céréales
6Une
offrande des prémices des fruits que l'on apportait dans de larges
paniers pour la fête de Shovou´ôth
7C'est-à-dire,
des fruits qui n'étaient généralement pas offerts en guise de
Bikkourim
8Une
cérémonie qui avait lieu chaque jour de Hôl Hammô´édh
de la fête de Soukkôth
9C'est-à-dire,
il est impossible de ne pas du tout prendre le deuil pour la
destruction du Temple, car ce fut vraiment un drame terrible, un
coup dur porté au moral des Israélites
10C'est-à-dire,
bien qu'il faille prendre le deuil, il ne faut pas exagérer sur la
façon d'exprimer notre deuil
11Mal`okhi
3:9
12Le
contexte de ce verset est celui-ci : les dirigeants du peuple
avaient fait un serment vis-à-vis d'HaShem. Mais ils n'ont pas tenu
ce serment. Par conséquent, l'engagement qu'ils avaient pris est
devenu sur eux une malédiction, et comme un vol puisqu'ils avaient
pris un engagement envers HaShem qu'ils n'ont pas tenu. Mais ce
serment pris par les dirigeants religieux n'auraient pas eu d'effet
si le peuple dans son intégralité ne l'avaient pas accepté et
qu'il ne l'avait pas soutenu. De là, nous pouvons déduire que nous
ne devons pas imposer une difficulté sur le peuple, à moins d'être
certains que la majorité pourra la supporter
13Hilkôth
Ta´niyôth 5:12
14560
15`ôrah
Hayim (`ô.H.) 560
16`ô.H.
560
17Mishnoh
Barouroh 560:1
18Ibid.
60:2
19126:1
20Hilkôth
Ta´niyôth 5:12
21Mishnoh
Barouroh 560:5
22Ces
raisons sont notamment reprises dans le Mishnoh Barouroh 560:8
23Yasha´yohou
3:16-24
24`ô.H.
560:2
25Hilkôth
Ta´niyôth 5:14
26Yasha´yohou
24:9
27`ô.H.
560:3
28`ô.H.,
Ibid.
29Sôtoh
48a
30`ovôth
1:17
31Hilkôth
Ta´niyôth 5:15
32Les
hommes qui se marient
33Yahazqé`l
21:31
34Les
femmes qui se marient
35Sôtoh
49b
36Mishnoh
Barouroh 460:18