ב״ה
Quelques
questions sur la prière communautaire
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Questions :
Cher
érudit et מורה
הוראה,
שלומך ישגא
לעד,
J'ai
quelques questions concernant votre post intitulé "La
prière communautaire comme du temps de HaZa"L",
afin d'être sûr :
1.
Laquelle des versions est-elles choisie pour les 10 dibbarôth,
celle de שמות
ou
celle de דברים
?
2.
Y a-t-il une חזרה
à
la עמידה
?
3.
Où se disent les קדישין,
éventuellement, s'il y en a ?
Réponses :
- La version des 10 Dibbarôth
Tous
les documents anciens que nous avons retrouvés (et ils sont en grand
nombre) attestent que c'est la version de Davorim qui est récitée,
à partir du verset 1 jusqu'au verset 17.
- La Hazzoroh à la ´amidhoh
Le
Talmoudh1
rapporte une divergence d'opinion entre Rabbon Gamli`él ז״ל
et
les Sages concernant l'utilité de la Hazzoroh (répétition)
de la ´amidhoh à Rô`sh Hashonoh. D'après le premier, il suffit
seulement que le Shaliah Sibbour (Sha''s) récite
lui-même toute la ´amidhoh pour acquitter toute l'assemblée.
Entendant cet argument, les Sages demandèrent alors à Rabbon
Gamli`él pourquoi l'assemblée priait-elle d'abord et seulement
ensuite le Sha''s ? Rabbon Gamli`él leur répondit que
le Sha''s laissait l'assemblée prier avant lui afin d'avoir
le temps de préparer sa prière (en effet, non seulement il n'y
avait pas de Siddourim et les prières devaient être connues par
cœur, mais en outre les formules des bénédictions de la ´amidhoh
de Rô`sh Hashonoh n'étaient pas les mêmes que celles pour le reste
de l'année, sans compter qu'il fallait y inclure des versets
bibliques pour les sonneries du Shôphor, ce qui laissait au Sha''s
le temps de passer en revue dans son esprit les bonnes formules et
sélectionner des versets). Il pose alors aux Sages la question
suivante : D'après vous, pourquoi est-ce que le Sha''s
descend devant le `arôn Qôdhash pour faire la Hazzoroh ?
Les Sages lui répondirent que c'était afin d'acquitter ceux qui ne
savaient pas prier. Entendant cela, Rabbon Gamli`él leur répliqua
que tout comme le Sha''s acquittait ceux qui ne savaient pas
prier, il acquittait également ceux qui savaient prier.
Le
Talmoudh cherche à différencier entre la Tafilloh quotidienne et
celle de Rô`sh Hashonoh et Yôm Hakkippourim, où tout le monde est
considéré comme ne connaissant pas la prière. Dans ce cas, les
Sages seraient d'accord avec Rabbon Gamli`él sur le fait que le
Sha''s acquitte aussi bien ceux qui savent prier que ceux qui
ne le savent pas et qu'une Hazzoroh n'est donc pas nécessaire. Par
contre, pour la Tafilloh qui se fait tout au long de l'année, que la
plupart des gens connaissent, ils seraient en désaccord avec lui. Le
Talmoudh conclut effectivement que même Rabbon Gamli`él exigent que
tous prient individuellement tout au long de l'année et que le
Sha''s procède ensuite à la Hazzoroh afin d'acquitter
ceux qui ne savent pas prier. C'est ainsi que le Ramba''m ז״ל
tranche
ceci dans son Mishnéh Tôroh2 :
2.
Tous se lèvent ensuite
immédiatement et prient à voix basse. Et celui qui ne sait pas
prier se lève [aussi] et reste silencieux jusqu'à ce que le
Shaliah
Sibbour
ait prié à voix basse avec les autres. Quiconque de l'assemblée
termine sa prière recule de trois pas en arrière et reste debout
à la place qu'il a atteinte lorsqu'il a reculé.
|
ב וְהַכֹּל
עוֹמְדִין מִיָּד,
וּמִתְפַּלְּלִין
בְּלַחַשׁ,
וּמִי
שְׁאֵינוּ יוֹדֵעַ לְהִתְפַּלַּל,
עוֹמֵד
וְשׁוֹתֵק עַד שֶׁיִּתְפַּלַּל שְׁלִיחַ
צִבּוּר בְּלַחַשׁ עִם שְׁאָר הָעָם;
וְכָל
שֶׁיִּגְמֹר תְּפִלָּתוֹ מִן הַצִּבּוּר,
יִפְסֹעַ
שָׁלוֹשׁ פְּסִיעוֹת לַאֲחוֹרָיו,
וְיַעֲמֹד
בִּמְקוֹם שֶׁהִגִּיעַ אֵלָיו בָּעֵת
שֶׁפָּסַע
|
3.
Après que le Shaliah
Sibbour
ait reculé de trois pas en arrière, il commence à prier à voix
haute depuis le début des bénédictions afin d'acquitter celui
qui n'a pas prié. Et tous se tiennent debout et restent
silencieux et répondent « `omén ! »
après chaque bénédiction, que ce soit ceux qui ne se sont pas
acquittés de leur devoir que ceux qui se sont déjà acquittés
de leur devoir.
|
ג וְאַחַר
שֶׁיִּפְסֹעַ שְׁלִיחַ צִבּוּר שָׁלוֹשׁ
פְּסִיעוֹת לַאֲחוֹרָיו,
מַתְחִיל
וּמִתְפַּלֵּל בְּקוֹל רָם מִתְּחִלַּת
הַבְּרָכוֹת,
לְהוֹצִיא
אֶת מִי שֶׁלֹּא הִתְפַּלַּל;
וְהַכֹּל
עוֹמְדִין וְשׁוֹמְעִין,
וְעוֹנִין
אָמֵן אַחַר כָּל בְּרָכָה וּבְרָכָה,
בֵּין
אֵלּוּ שֶׁלֹּא יָצְאוּ יְדֵי חוֹבָתָן,
בֵּין
אֵלּוּ שֶׁכְּבָר יָצְאוּ יְדֵי חוֹבָתָן
|
Le
Moghén `avrohom4 ז״ל fait donc à juste titre remarquer que nous pouvons déduire de tout
cela que celui qui sait comment prier ne s'acquitte pas de son devoir
en écoutant la Hazzoroh du Sha''s. Si tel est le cas,
pourquoi le Sha''s doit-il même procéder à une Hazzoroh ?
Dans une de ses Tashouvôth, le Ramba''m explique que la Hazzoroh
se fait uniquement pour accomplir le décret de HaZa''l qui
l'ont exigée, et la Hazzoroh n'est par conséquent pas une
bénédiction en vain puisque HaZa''l n'ont pas exigé de
notre part que l'on vérifie si chaque individu sait prier ou pas.
Néanmoins,
il n'existe aucune preuve qu'il y ait la moindre obligation de
procéder éternellement à une Hazzoroh. Il est bien connu
que dans une autre de ses Tashouvôth le Ramba''m a aboli pour les
communautés dont il avait la charge la Hazzoroh de la
´amidhoh. C'est ainsi que jusqu'à nos jours, la plupart des Juifs
yéménites, ainsi que les Talmidhé HaRamba''m, ne font pas de
Hazzoroh de la ´amidhoh. Le Ramba''m a fait remarquer que
lorsque ceux qui savaient prier avaient prié en silence, ils avaient
tendance à ne pas du tout écouter la Hazzoroh du Sha''s,
répondant « `omén ! » machinalement, sans
réellement prêter attention à ses bénédictions, tandis que ceux
qui ne savaient pas prier se mettaient à parler ou faire d'autres
choses pendant la prière silencieuse. Ces choses existent jusqu'à
nos jours dans la majorité des synagogues, et cela est un Hilloul
HaShem car cela va à l'encontre de l'atmosphère d'ordre, de
recueillement et de sainteté qui doit prévaloir dans une synagogue
ou tout lieu où des hommes s'assemblent pour prier. C'est pourquoi
le Ramba''m a aboli la Hazzoroh.
Nous
pouvons ajouter un argument supplémentaire pour soutenir ce Pasaq
d'abolition du Ramba''m. HaZa''l ont institué le principe de
la Hazzoroh afin que même ceux qui ne savaient pas prier puissent
être acquittés de leur devoir rien qu'en écoutant le Sha''s
et en répondant « `omén ! » à ses
bénédictions. Comme cela a été dit plus haut, dans les temps
talmudiques il n'y avait pas de Siddourim. De plus, les formules des
bénédictions pouvaient varier d'un lieu à l'autre, car le texte
n'était pas entièrement formalisé et standardisé. Ces deux
éléments font que de nombreuses personnes ne savaient pas prier.
Or, de nos jours, les Siddourim sont facilement accessibles, et ce
dans toutes les langues, de sorte que même celui qui ne sait pas
prier peut simplement ouvrir un Siddour et lire le texte tel qu'il
est imprimé. La raison de l'institution de la Hazzoroh n'est
donc plus d'actualité à nos époques. C'est une raison
supplémentaire d'en justifier l'abolition. Il existe trois pratiques
pouvant être suivies :
- passer la prière silencieuse et procéder directement à la récitation à voix haute de la ´amidhoh par le Sha''s
- tout le monde prie à voix basse et il n'y a pas de Hazzoroh
- le Sha''s récite à voix haute les trois premières bénédictions de la ´amidhoh, puis tout le monde récite à voix basse toutes les bénédictions intermédiaires, et le Sha''s conclut enfin la prière par la récitation à voix haute des trois dernières bénédictions de la ´amidhoh.
- Les Qaddishin dans la prière
D'un
point de vue strictement talmudique, le Qaddish ne se récite à la
synagogue ou au Béth Hammidhrosh qu'après un cours ou un sermon
donné par un maître ou un rabbin. La pratique consistant à réciter
des Qaddishin au cours des offices de prière est post-talmudique ;
elle est probablement née du temps des Ga`ônim ou au début de
l'ère des Ri`shônim. Alors que le Qaddish était à l'origine une
prière faite par les rabbins après leurs cours et sermons pour
exprimer l'espoir que le nom d'HaShem soit sanctifié dans ce
monde-ci comme il l'est dans les sphères célestes et que le peuple
vive pleinement dans ce monde-ci d'après les diktats de la Tôroh
afin de faire de la Terre un lieu de résidence paisible pour la
Shakhinoh et amener l'ère messianique, le Qaddish est
progressivement devenu une formule servant à marquer la séparation
entre les différentes parties composant les offices de prière, d'où
la raison pour laquelle il y en a excessivement trop. Tous ces
Qaddishin ne sont d'aucune utilité d'un point de vue strictement
talmudique.
D'après
le Ramba''m, voici les endroits de l'office où un Qaddish est
récité :
- Shahrith
- juste avant de faire le בָּרְכוּ « Borakhou »
- après les supplications (Tahanoun) faites après la ´amidhoh
- après les prières de supplication et les versets de miséricorde faits après le וּבָא לְצִיּוֹן גּוֹאֵל « Ouvo` LaSiyôn Gô`él »
- Minhoh
- après le תְּהִלָּה, לְדָוִד « Tahilloh LaDhowidh » (Tahillim 145)
- après les supplications (Tahanoun) faites après la ´amidhoh
- ´arbith
- après avoir fait le Shama´ et ses bénédictions
- après avoir terminé la ´amidhoh
Pour
de plus amples informations, voir le Chapitre 9 des Hilkôth Tafilloh
Ouvirakhath Kôhanim, dans le Mishnéh Tôroh du Ramba''m.
1Rô`sh
Hashonoh 33b-34a
2Hilkôth
Tafilloh Ouvirakhath Kôhanim 9:2-3
3`ôrah
Hayim 124:1
4Ibid.