בס״ד
Parashath
`Amôr
Le
Hilloul HaShem du Talmidh Hokhom
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Nous
lisons dans la Parashath `Amôr le Posouq suivant :
Wayyiqro`
22:32
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Ne
profanez point Mon saint Nom et Je serai sanctifié au sein des
Bané Yisro`él. Je suis HaShem, qui vous sanctifie.
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ולא
תחללו את-שם
קדשי ונקדשתי
בתוך בני ישראל
אני ה׳
מקדשכם
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Ce
Posouq mentionne à la fois l'une des pires interdictions et l'une
des obligations les plus importantes de la Tôroh, à savoir,
respectivement l'interdiction du Hilloul
HaShem (profanation du Nom Divin) et l'obligation du Qiddoush HaShem
(sanctification du Nom Divin).
Dans
son Séfar Hammiswôth
(Miswoh Lo` Tha´asah 63),
le Rambam זצ״ל
définit
trois catégorie de personnes coupables de Hilloul
HaShem :
Cette
transgression inclut trois catégories, dont deux s'appliquent à
tout le monde, et une uniquement à certains individus.
La
première catégorie générale [inclut elle-même deux parties] :
On
a l'obligation [dans ces deux cas] de donner sa vie et préférer
se faire tuer plutôt que de transgresser, comme cela a été
expliqué dans la Miswoh ´Aséh 9. Si
quelqu'un a transgressé l'interdiction plutôt que préférer se
faire tuer, il a profané le Nom de D.ieu et a [par-là]
transgressé cette Miswoh. S'il l'a fait en public,
c'est-à-dire, en présence de dix Israélites, il a profané le
Nom de D.ieu en public et transgressé la Miswoh de D.ieu
(exalté soit-Il) : « Ne profanez point Mon saint
Nom », et son péché est très grave. […]
La
seconde catégorie générale est lorsque quelqu'un commet un acte
interdit pour lequel il n'a aucun désir ni plaisir, mais ses
actes expriment du mépris et de la désobéissance. Cet individu
a également profané le Nom de D.ieu […]
La
catégorie qui ne s'applique qu'à certains individus est lorsque
quelqu'un qui est connu pour sa piété et sa droiture fait
quelque chose qui semble être, aux yeux du public, un péché.
Étant donné qu'un tel acte ne sied pas à cet homme pieux, il a
profané le Nom de D.ieu, même si l'acte est permis. [...]
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La
troisième catégorie parle d'un Rabbin, d'un Talmidh Hokhom
ou de quelqu'un de distingué dans sa piété et droiture, qui commet
un acte qui pourrait tout à fait être permis mais que les gens
n'attendent pas d'une personne de sa stature. Si quelqu'un d'autre
l'avait fait, personne n'aurait bougé un sourcil ou considéré
qu'il y avait un quelconque problème. Mais pour quelqu'un d'un tel
calibre, cela pourrait causer un Hilloul
HaShem.
Dans
son Mishnéh Tôroh, le Rambam est plus explicite encore. Il écrit
ceci :
Hilkhôth
Yasôdhé Hattôroh 5:14
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Il
y a d’autres choses qui sont comprises comme une profanation du
Nom. Quand un homme important dans [sa connaissance de] la Tôroh
et renommé pour sa piété, fait des choses qui [ont pour
conséquence que] les gens tiennent des propos désobligeants à
son égard, bien qu’il n’y ait pas de transgression [à
proprement parlé], celui-là profane le Nom. Par exemple, il fait
un achat et ne paie pas immédiatement alors qu’il en a les
moyens, si bien que les vendeurs lui réclament [leur dû] et lui
atermoie ; ou il se livre immodérément à la plaisanterie,
ou mange et boit fréquemment chez des ignorants et en leur
compagnie ; ou sa façon de s’adresser aux autres n’est
pas douce, et il ne reçoit pas chacun affablement, mais est
querelleur et irascible, et ce qui est semblable. Chacun, selon la
grandeur de sa sagesse, doit être minutieux dans sa conduite, et
agir au-delà de ce que la loi exige de lui.
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ויש
דברים אחרים שהם בכלל חילול השם,
והוא
שיעשה אדם גדול בתורה ומפורסם בחסידות,
דברים
שהברייות מרננים אחריו בשבילן,
ואף
על פי שאינם עבירות--הרי
זה מחלל את השם:
כגון
שלוקח ואינו נותן דמי הלקח לאלתר,
והוא
שיש לו,
ונמצאו
המוכרין תובעין אותו,
והוא
מקיפן;
או
שירבה בשחוק,
או
באכילה ושתייה אצל עמי הארץ וביניהן;
או
שאין דיבורו בנחת עם הברייות,
ואינו
מקבילן בסבר פנים יפות,
אלא
בעל קטטה וכעס;
וכיוצא
בדברים האלו.
הכול
לפי גודלו של חכם--צריך
שידקדק על עצמו,
ויעשה
לפנים משורת הדין
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Le
Hofés
Hayyim
זצ״ל
envoya
une fois son fils en mission. Il l'exhorta à faire très attention à
ses actes, car s'il se comportait d'une manière légèrement
inappropriée pour un Talmidh Hokhom,
ce serait un Hilloul
HaShem. Le Rov `Avrohom Pam ז״ל,
qui était présent, rapporte que le fils du Hofés
Hayyim
protesta auprès de son père en disant : « Mais
je ne suis pas un Talmidh Hokhom ! Je
n'entre certainement pas dans la catégorie de ceux que le Rambam
visait par les termes ''Un homme distingué dans la Tôroh et renommé
pour sa piété''. Je suis un simple Juif ! ».
Le Hofés
Hayyim
lui répondit : « Tu es suffisamment un Talmidh
Hokhom que pour causer un Hilloul
HaShem ! »
Chaque
Israélite visiblement religieux a de nos jours le statut d'un
Talmidh Hokhom.
Les gens avec lesquels vous êtes en contact (que ce soit au
supermarché, ou à la station-essence, peu importe où vous pourriez
être), chacun d'entre eux vous regardent comme un « Rabbin »,
un « Talmidh Hokhom »,
« quelqu'un de distingué ». Aujourd'hui, chaque
Israélite d'apparence religieuse peut être confondu avec un
« Rabbin » aux yeux du public.
Ce
n'est pas amusant de porter le titre de « Talmidh Hokhom ».
C'est une énorme responsabilité. En théorie, cette troisième
catégorie du Rambam ne s'applique pas à chaque Israélite. Du temps
du Rambam, les gens savaient qu'il y avait des personnes comme lui et
qu'ensuite il y avait des personnes ordinaires. Par conséquent, le
Rambam pouvait, dans les Hilkhôth Yasôdhé Hattôroh et les
Hilkhôth Dé´ôth, compiler une série de comportements acceptables
pour les gens ordinaires et une série de comportements exigés pour
les personnes distinguées. Mais de nos jours, au niveau de cette
Halokhoh, tout le monde ayant un aspect religieux tombe dans la
catégorie des personnes distinguées. Nous sommes tous suffisamment,
à notre niveau, des Talmidhé Hakhomim
que pour causer un Hilloul
HaShem aux yeux des autres, et plus particulièrement aux yeux des
non Israélites.
Si
les actes de quelqu'un connu pour être un Israélite pratiquant
amènent les gens à se détourner et médire de la Tôroh, et à,
Hos
WaSholôm, se dire « Si c'est comme cela que se
comporte un Israélite religieux, je ne veux aucune part dans cette
religion, je ne veux rien avoir à faire avec eux »,
c'est un énorme Hilloul
HaShem !
Haqqodhôsh
Boroukh Hou` nous a dit dans notre Posouq susmentionné que si nous
nous abstenons de commettre un Hilloul
HaShem, cela aura l'effet suivant : ונקדשתי
בתוך
בני ישראל
« et
Je serai sanctifié au sein des Bané Yisro`él ».
À ce propos, nos Sages ont dit2 :
« Quelqu'un
dont les relations avec son prochain sont plaisantes, à son sujet
les gens disent ''Heureux celui qui a étudié la Tôroh ;
heureux celui qui lui a enseigné la Tôroh'' ».
Cela démontre le potentiel réel de la Tôroh, ainsi que la façon
par laquelle on peut réaliser Qiddoush HaShem sur Qiddoush HaShem,
et éventuellement rapprocher les gens de la Tôroh ou les amener à
nous respecter davantage pour ce que nous sommes. Et ceux qui
agissent ainsi, c'est les concernant qu'il est dit ceci3 :
עבדי-אתה
ישראל
אשר-בך
אתפאר
« Tu
es Mon serviteur, Yisro`él ; c'est par toi que J'ai été
glorifié ».
Terminons
par la réflexion suivante : si on regarde de plus près comment
le Posouq de notre Paroshoh a été formulé, il y a quelque chose
d'assez étrange. Dans la même phrase, la Tôroh dit ולא
תחללו
את-שם
קדשי
« Ne
profanez point Mon saint Nom »
et ונקדשתי
בתוך
בני ישראל
« et
Je serai sanctifié au sein des Bané Yisro`él ».
Le Hilloul
HaShem et le Qiddoush HaShem ne sont-ils pas deux concepts situés à
deux extrêmes ? N'est-ce pas vrai que lorsqu'on est Miqaddésh
HaShem, c'est la chose la plus éloignée qui soit du Hilloul
HaShem ? N'est-ce pas vrai que lorsqu'on est Mahallél
HaShem, c'est la chose la plus éloignée qui soit du Qiddoush
HaShem ? Par conséquent, n'est-ce pas un peu étrange que la
Tôroh les place dans la même phrase, l'un après l'autre ?
En
réalité, ce n'est pas si étrange qu'il n'y paraît. La Tôroh
tente de nous faire comprendre qu'au contraire, il n'est pas vrai que
le Hilloul
HaShem et le Qiddoush HaShem sont des extrêmes complètement
éloignés l'un de l'autre. La Tôroh veut nous dire ceci : « Je
veux que tu réalises une sanctification de Mon Nom. Mais tandis que
tu le fais, assure-toi de ne pas causer une profanation de Mon
Nom ! »
Combien
de fois n'avons-nous pas vu au nom d'un « Qiddoush HaShem »,
au nom de la Tôroh, au nom du Hasadh
(bonté), sous la bannière des causes les plus nobles, des religieux
se précipiter et commettre quelques fois, dans l'élan de leur acte
de Qiddoush HaShem, le plus grand Hilloul
HaShem qui soit ? Prenons l'exemple des Tafillin que les
Loubavitchs font mettre à des impies dans la rue. Ils croient
accomplir ainsi un acte noble, mais transgressent de nombreuses
Halokhôth en agissant ainsi ! D'autres encore se prétendent
antisionistes mais s'affichent publiquement avec les pires sionistes
que la terre peut compter. Certains tiennent des événements de
charité en colaboration avec les plus grands sionistes qui soient,
et se rassurent en se disant qu'ils font cela pour « la bonne
cause » (collecter de l'argent pour les nécessiteux), etc.
Même lorsque quelque chose est une Miswoh,
que c'est un geste précieux et noble que l'on s'apprête à
accomplir ou souhaite réaliser, on doit néanmoins avoir à l'esprit
qu'il ne faut pas se laisser emporter par la Miswoh
ou l'acte en lui-même, mais il faut également réfléchir à la
façon dont l'acte sera compris par les ignorants ! Un religieux
avec barbe, caftan et Pé`ôth, par exemple, qui se dit antisioniste
et participe à des événements sionistes, s'affiche avec des
sionistes, ou va s'établir en Terre Sainte, cause un énorme Hilloul
HaShem, car aux yeux de la masse ses actes sont purement et
simplement un soutien clair au sionisme et à l'idéologie sioniste !
Nos Sages ne nous ont-ils pas dit que quand bien même cela aurait
été commis pour la Miswoh
de demeurer dans une Soukkoh durant Soukkôth, celui qui demeure dans
une Soukkoh qu'il a volée n'est pas considéré comme ayant accompli
la Miswoh !
La fin ne justifie pas les moyens, une Miswoh
ne doit pas être le prétexte pour commettre des transgressions, et
il faut penser au-delà de l'acte accompli, à la façon dont l'acte
sera perçu et interprété par les masses ignorantes !
Que
le Nom d'HaShem soit sanctifié au sein des Bané Yisro`él et devant
les yeux des nations. Mais prenons garde à ce que dans notre élan
nous ne profanions point Son saint Nom !
1Cela
ne s'appliquerait pas si la transgression de la Miswoh
n'était pas son intention. Par exemple, un cambrioleur demande dans
sa fuite à un Israélite de le conduire en voiture, alors que l'on
est Shabboth, vers un lieu sûr où il pourrait se cacher et
échapper à la police. Il ne demande donc pas à l'Israélite de
transgresser Shabboth pour le plaisir de le voir transgresser
Shabboth. Sa demande de transgression du Shabboth n'est
qu'accessoire par rapport à sa réelle intention, qui est de fuir
le plus loin possible du lieu de son crime
2Talmoudh,
Yômo` 86a
3Yasha´yohou
49:3