בס״ד
Qu'est-ce
qui ne va pas avec le Zôhar ?
Pour
(re)lire :
Cet
article peut être téléchargé ici.
Histoire
de la Qabboloh II
- Les affirmations des Maqqoubbolim
Les
Maqqoubbolim affirmèrent détenir une tradition secrète selon quoi
les Safirôth dont parle le Séfar Yasiroh n'étaient pas
simplement des nombres, elles étaient des entités créées, quelque
peu vivantes, et pas seulement des idées. Et pourtant, en dépit de
cette prétendue « tradition secrète », les Maqqoubbolim
étaient eux-mêmes divisées quant à leur définition exacte.
Certains
(comme le Ramba''n) disaient qu'elles étaient une espèce de
sous-créatrices, esclaves de Dieu dans le processus de la Création,
tout en étant « imprégnées de Son Essence ». D'autres
(comme le Rama''q) disaient qu'elles étaient un vêtement créé
pour envelopper (si on peut dire) les émanations créatrices de
Dieu. Comme ces Maqqoubbolim aiment à le dire, Dieu est l'Âme des
Safirôth. Ces affirmations sont à l'évidence allégoriques,
jusqu'à un certain degré, quoi que ce qu'elles veulent vraiment
dire en des termes concrets, ils ne l'ont jamais expliqué, et il ne
fait pratiquement aucun doute que personne ne le sait vraiment.
Leur
philosophie prétendait répondre à la question suivante :
étant donné que Dieu est parfait, Il ne peut subir de changement.
Et pourtant, pour avoir créé Il devait certainement y avoir en Lui
une expression de volonté, ce qui équivaut à un changement. Comme
répondre à cette « contradiction » ? Ils dirent
par conséquent que des êtres de pensée et de volonté ont émané
de Lui, à savoir les Safirôth (Hokhmoh, Binoh, Da´ath,,
etc.). Néanmoins, cela ne répond pas à la question de savoir quel
phénomène a causé leur émanation (qui d'autre si ce n'est
Dieu ?). Et à cette question, les « kabbalistes »
n'ont jamais répondu !
Leurs
philosophies étaient en opposition totale avec les enseignements du
Ramba''m qui, dans son Môréh Navourkhim, déclare que la Volonté
et Sa pensée (pour ainsi dire) font partie intégrante de Son
Essence. Nous ne pouvons comprendre Son Essence, et en réalité nous
ne devrions même pas tenter de la comprendre. Pour reprendre les
mots très secs du Ramba''m : אילו
ידעתיו הייתיו
« si
je Le connaissais [réellement], je serais Lui ! ».
Les
Maqqoubbolim furent ceux qui présentèrent au reste du monde le
concept de אצילות
« `Asilouth »,
un terme qui, dans le TaNaKh, signifie « réserve »,
comme lorsqu'on met quelque chose de côté dans son stock. Mais les
Maqqoubbolim l'utilisèrent pour se référer au concept de faire
émaner quelque chose de soi-même, de conférer un peu de soi-même
à quelque chose d'autre. Il est plus que probable qu'ils se basèrent
sur le passage biblique où Dieu déclare à Môshah Rabbénou qu'Il
prendra de l'esprit qui repose sur lui pour l'accorder aux 70
Anciens.1
Ils
disent que la matière fut créée au cours d'un processus de
densification du Divin dans les Sarofim, puis les Mal`okhim, et enfin
l'univers physique, d'où les quatre « mondes » qui
abritent ces éléments : אצילות
« `Asilouth »,
בריאה
« Bari`oh »,
יצירה
« Yasiroh »
et עשייה
« ´Asiyoh ».
Ils
définirent également le devoir incombant aux membres de ce monde :
inverser le processus de la création par des pensées et des actes
saints et restaurer chaque chose vers son état Divin primitif, ce
que les Maqqoubbolim ont appelé « réaliser un Tiqqoun ».
Les Miswôth
et les Kawwonôth (concentrations et intentions à avoir lors de
l'accomplissement de Miswôth)
permettraient d'activer des mécanismes célestes. Elles confèrent
toutes les deux des pouvoirs célestes et permettent de les
exploiter. Ainsi, pour les Maqqoubbolim, les Miswôth
et les Kawwonôth ne servent pas seulement à accomplir un ordre
d'HaShem ou mériter une grâce Divine ; elles font également
partie d'un processus automatique.
Cela
contredit totalement ce que nous trouvons dans la Tôroh, le NaKh, et
le Talmoudh, à savoir que les Miswôth
ne servent qu'à nous et qu'elles n'affectent pas un mécanisme
automatique qui activerait des fonctions dans la réparation ou la
destruction de l'Univers. Les Miswôth
sont un code que nous suivons, ou un serment d'allégeance envers
HaShem. Les accomplir nous permet de créer, pour ainsi dire, des
anges dont la tache consistera à témoigner en notre faveur au jour
du jugement, lorsque nos âmes se présenteront devant Dieu. Les
Miswôth
nous ont été données pour notre bien et le raffinement de nos
personnes. Voici ce qui est dit dans le Midhrosh2 :
Rov
a dit : Les Miswôth ne nous furent données que pour
purifier par elles les créatures, car qu'est-ce que le Saint,
béni soit-Il en a à faire que nous égorgions un animal en
commençant de l'avant du cou ou que nous l'égorgions de
l'arrière du cou ? Les Miswôth ne nous ont donc été
données que pour purifier par elles les créatures.
|
רב
אמר לא נתנו המצות אלא לצרף בהן את
הבריות,
וכי
מה איכפת ליה להקב"ה
למי ששוחט מן הצואר,
או
מי ששוחט
מן
העורף,
הוי-:
לא
נתנו המצות אלא לצרף בהם את הבריות
|
Par
contre, les Maqqoubbolim ont créé une façon de servir HaShem
froide, calculée et mécanique, et leurs Kawwonôth n'étaient rien
d'autre que des réflexes sur les processus mécaniques Divins
prétendument complexes que leurs incantations et pensées étaient
supposées enclencher !
Les
livres des Maqqoubbolim sont généralement rédigés avec un nombre
impressionnant d'axiomes qui ne peuvent d'ailleurs pas être prouvés
comme étant corrects ou vrais, avec plein de bénédictions et
malédictions fantaisistes pour prix de l'obéissance ou de la
désobéissance à ces axiomes, et sous un ton autoritaire, à
l'inverse du Ramba''m délimite clairement une petite quantité
d'axiomes essentiels au sein d'un cadre philosophique très large
souvent rédigés dans un style propositionnelle.
Les
livres de Maqqoubbolim consacrent également une large partie de
leurs volumes à la dissection de mots, et plus particulièrement des
noms Divins, en des composants de lettres seules ou multiples et les
rattachent à des expressions et processus kabbalistiques.
Du
vivant du Rashbo''` (bien que lui-même semble ne pas être au
courant), le Zôhar fit son apparition. Les théorèmes
kabbalistiques commencèrent ainsi à exploser en des proportions
massives, et progressivement, une grosse quantité d'idées
kabbalistiques fut canonisée.
Dans
les prochaines parties, nous parlerons des rabbins qui ont eu le
courage, dès la publication du Zôhar, de condamner ce livre et
l'interdire, et nous parcourons quelques-uns de leurs arguments.
1Bamidhbor
11:16-17
2Baré`shith
Rabboh 3:7