jeudi 28 mai 2015

Qu'est-ce qui ne va pas avec le Zôhar ? - Introduction

בס״ד

Qu'est-ce qui ne va pas avec le Zôhar ?


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Introduction

  1. Motivations

La première chose dont nous devons être conscients lorsqu'on aborde des sujets aussi sensibles que celui-ci est le but que nous visons. Pourquoi faisons-nous cela ? Il est dit que ראשית חכמה יראת ה׳ « Le commencement de la sagesse est la crainte d'HaShem ».1 Non seulement ce doit être la première chose qu'on enseigne à un enfant, mais également à toute personne qui poursuit la sagesse : sa recherche doit toujours avoir pour objectif la crainte d'HaShem, quelque chose qui s'exprimera dans le contexte de la crainte d'HaShem, que ce soit directement, indirectement, ou en fin de compte. Ce doit être quelque chose qui améliorera la qualité de son ´Avôdath HaShem et sa relation avec HaShem. Et cette série d'études sur le Zôhar a pour objectif de purifier votre ´Avôdath HaShem et la nettoyer de toute influence extérieure.

Nous allons examiner l'une des influences majeures de la culture juive contemporaine, à savoir la prétendue « Qabboloh » du Zôhar, qui est si centrale pour beaucoup qu'émettre la moindre critique peut amener à être classé dans la catégorie des hérétiques, et tenter de comprendre les problèmes que pose le Zôhar et en quoi il n'est pas authentique.

  1. Masôroh

La מסורה « Masôroh » (tradition) est le cœur de la foi israélite et ce qui la soutient. Elle la défend des doctrines où la logique n'existe pas et où l'irrationalité domine. C'est la base de la perpétuation de notre foi, que ce soit vis-à-vis de notre relation avec HaShem ou notre foi dans le Mathan Tôroh (don de la Tôroh), en ce que la Tôroh que nous avons aujourd'hui fut exactement celle qui fut donnée au peuple d'Israël, par l'intermédiaire de Môshah Rabbénou ע״ה, sur le Mont Sinaï.

Le mot « Masôroh », comme nous le savons, signifie « tradition », « transmission ». C'est une chaîne de témoignages. Elle fournit le tampon d'approbation que doit mériter toute innovation pour pouvoir faire partie de la foi israélite.

Or, tous les premiers grands rabbins ayant affirmé que le Zôhar était authentique (Rabbi Yishoq ban Shamou`él d'Acre, le `AriZa''l, ou encore le Hydd`o), tous jusqu'à ce que le Rada''l (Rabbi Dowidh Louria) n'invente, au dix-neuvième siècle, sa théorie révisioniste sur le Zôhar (il publia le livre « Qadhmouth HaZôhar », dans lequel il tente de démontrer que le Zôhar est bien un livre remontant à l'époque de Rébbi Shim ôn ban Yôho`y ז״ל, et non au Moyen-âge), soutenaient que la découverte du Zôhar fut une surprise totale au treizième siècle. Par conséquent, le Zôhar n'a en fait aucune Masôroh pour le soutenir ! Le Zôhar n'a aucune chaîne de transmission ou de témoignages militant pour son authenticité !

Le Zôhar fut présenté comme un livre unique contenant les secrets les plus profonds qu'un homme ait jamais connus. Il semblerait que certains Safaradhim le traitent comme le livre le plus sacré de toute la littérature juive, même plus sacré que la Tôroh ! Les Juifs marocains organisent même une fête spéciale le jour où ils acquièrent un exemplaire du Zôhar et l'apportent dans leur maison. Le Ramha''l était d'avis que le simple fait de le lire, même sans en comprendre le moindre mot, est une activité d'une grande valeur spirituelle et pourrait amener le lecteur à atteindre de hauts niveaux spirituels, la sainteté, et de grandes indulgences célestes.

À tous les événements de leur vie, à chaque Yôm Tôv et célébration, lors d'un deuil ou cérémonie de souvenir, les Safaradhim ont le Minhogh de lire une partie pertinente du Zôhar pour marquer le sérieux de l'occasion. La cérémonie-même de la Barith Yishoq est intégralement basée sur le Zôhar.

Les Maqqoubbolim (mystiques) qui étudient jour et nuit le Zôhar furent longtemps considérés comme des hommes dotés d'une sainteté et de capacités hors du commun des mortels. Ces gens furent toujours traités comme les plus pieux des hommes, une croyance qui permit d'installer Shabbataï Tsvi ימש״ו dans son fauteuil de Messie. Le petit peuple croyait également, comme cela fut enseigné dans le Shou''th Tashouvoh Mé`ahavoh 26, que toute personne faisant un faux serment sur le Zôhar mourra dans un court laps de temps ! (Le fait de pouvoir même jurer sur le Zôhar, plutôt que sur la Tôroh, montre à quel point le Zôhar supplanta la Tôroh dans les cœurs des adeptes du Zôhar.)

Chez les `Ashkanazim, bien que la plupart d'entre eux attribuaient au Zôhar une grande sainteté, les gens se sentaient trop indignes et éloignés du texte mystérieux que pour l'étudier. Cela eut pour conséquence que de nombreux points d'objection importants vis-à-vis du Zôhar leur échappa, et le livre resta revêtu de mystère au milieu des `Ashkanazim (qui sont normalement plus critiques) et aveuglément accepté par les Safaradhim jusqu'à ce qu'avec l'époque du `AriZa''l il devint trop tard pour défier le Zôhar.

Et bien que de nombreux livres, dont les auteurs furent d'éminents kabbalistes, furent rédigés au sujet du Zôhar, dont certains avaient pour but de le défendre et le commenter, aucun d'eux ne rend réellement compréhensibles certains termes et concepts obscurs (voir idolâtre et superstitieux) contenus dans le Zôhar.

Le livre en lui-même est cité par des Talmidhé Hakhomim de premier plan tout au long des générations (Rabbénou Bahayyé, le Tashbé''s, le Radba''z, le Maharsha''l, le Gr`a, ou encore le Ba`al HaTanya), jusqu'à pratiquement tous les Pôsqim célèbres de notre époque.

Comment un livre qui est soudainement apparu sur scène fut canonisé et incorporé dans la « tradition » de la foi israélite ? Par quelle processus est-il passé pour être « universellement » accepté ?

La vérité est qu'il n'y a jamais eu de canonisation officielle ! Le livre a surgi de nulle part, rencontra de nombreuses oppositions ici et là, mais su gravir les échelons pour atteindre un statut inimaginable, en grande partie en raison de son charisme et la soif désespérée de nombreux Juifs à connaître des expériences sublimes, mystérieuses et messianiques.

Son acceptation s'est produit suite à un effet boule de neige : de petits rabbins ont accepté le Zôhar et l'ont apporté à des rabbins plus éminents, qui l'ont à leur tour apporté à des rabbins encore plus éminents, et il finit par être approuvé par les dirigeants les plus influents et éminents des générations. Ayant atteint le sommet de la hiérarchie depuis si longtemps, il semblerait donc que son autorité n'a aucune chance de pouvoir être remise en question.

C'est pourtant ce que nous allons faire à travers cette série d'articles consacrés au Zôhar.


1Tahillim 111:10
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