lundi 4 janvier 2016

Les principes fondamentaux de l'approche des Talmidhé HaRamba''m

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Les principes fondamentaux de l'approche des Talmidhé HaRamba''m


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  • Principe #1 : L'essence de l'alliance éternelle d'Israël est d'aspirer à observer l'intégralité de la Tôroh, en accord avec la Tradition Orale, en tant que loi constitutionnelle reçue de Dieu

La Tôroh est une loi constitutionnelle reçue de Dieu dont les 613 Miswôth sont les termes de l'alliance éternelle entre HaShem et le peuple d'Israël. De ce fait, elles ne peuvent jamais être modifiées, que ce soit par une soustraction ou une addition de Miswôth.1 En outre, elles constituent un système complète, de sorte que même les domaines de l'étique, la spiritualité, et les principes de base de la foi sont inclus en leur sein.

Toutes les 613 Miswôth furent données par l'intermédiaire de Môshah Rabbénou ע״ה sous deux formes (Écrite et Orale). Il est impossible de correctement accomplir la forme écrite de la Tôroh sans la forme orale.2 Étant donné que la Tôroh Orale (qui est l'explication pratique des 613 Miswôth de la Tôroh Écrite) est un fondement indispensable de l'alliance, celui qui mécroit en elle mécroit en l'entièreté de la Tôroh.3

Se tenir à l'ensemble de la Tôroh, et aspirer à obéir à l'intégralité de la Halokhoh avec l'esprit approprié (et rien de plus), est l'essence de cette alliance qui nous lie à HaShem ית׳.4 Ne pas garder la Tôroh, ou agir comme si l'un de ses composants n'était plus contraignant, équivaut à violer l'alliance.5

Enfin, aucun degré de charisme personnel, d'importance, de piété religieuse ou de charité, ne peut compenser un tel déni de la Tôroh (Écrite et/ou Orale).

  • Principe #2 : Le Sanhédhrin & le Talmoudh sont le fondement-même de la Tôroh Orale et son autorité finale

Sur ordre d'HaShem, Môshah Rabbénou institua une Cour Suprême de 70 Anciens en plus de lui-même, ce qui donna naissance au tout premier Sanhédhrin, le fondement-même de la Tôroh Orale : ses gardiens et l'autorité absolue pour toutes les générations futures.6

Tout comme le Sanhédhrin a l'autorité exclusive d’interpréter la Tôroh, c'est également la seule entité dotée de l'autorité de légiférer des décrets et d'instituer des coutumes qui sont contraignants sur l'ensemble du peuple d'Israël et des Noahides.7

Seule la forme de la Tôroh Orale qui fut fidèlement transmise à travers ces tribunaux jusqu'au dernier Sanhédhrin qui a siégé à Tibèriade est valable et obligatoire. La littérature talmudique (composée des écrits légaux des Tanno`im et des `ammôro`im) est le récipient final des traditions légales du dernier Sanhédhrin, qui fut démantelé en 429 de l'ère courante par l'empereur Romain Théodose II. Bien qu'il y ait des traditions toraniques et des explications orales qui se sont perdues avec le temps, la Tôroh Orale de Môshah est en notre possession et est restée intacte dans son écrasante majorité.

Comment la littérature talmudique peut-elle jouir d'une telle autorité, alors que son produit final et faisant le plus autorité, à savoir, le Talmoudh Bavli, fut codifié par un Béth Din post-Sanhédrique situé en-dehors de la Palestine, plus d'un siècle après que le dernier Sanhédhrin fut démantelé ?

Le seul Béth Din post-Sanhédrique dont l'autorité législative était universellement reconnue fut l'unique Béth Din de Rov `ashi ז״ל et Ravino` ז״ל à Babylone. Après que le Sanhédhrin de Tibèriade fut aboli, des divergences naquirent concernant d'anciennes traditions légales préservées à Babylone, les Baraytôth, qui semblaient contredira la Mishnoh, ainsi que des décisions mishnaïques dont le sens était devenu obscur. La Halokhoh reçut donc une re-codification par le Béth Din de Rov `ashi, à savoir, le Talmoudh Bavli. Bien qu'il inclut de nouveaux décrets et coutumes qui ne furent pas institués par un Sanhédhrin, il est néanmoins considéré comme la source écrite finale et faisant le plus autorité, à partir de laquelle la Halokhoh est déterminée.

Néanmoins, comme cela fut très bien compris par les plus grands Pôsqim post-talmudiques, même les Sages de Babylone n'avaient pas le pouvoir de contredire les traditions légales et contraignantes établies en Palestine. De ce fait, leurs nouveaux décrets ne sont pas aussi contraignants que ceux du Sanhédhrin, et ils n'avaient pour unique but que de servir de sauvegarde à la Halokhoh. Leur autorité est uniquement basée sur leur capacité unique à déterminer et officiellement codifier ce qu'était la loi originelle, et le fait que leurs décisions furent acceptées par la majorité du peuple d'Israël, ce qu'aucun autre Béth Din ne pouvait se prévaloir.

  • Principe #3 : Les nouvelles lois & coutumes rabbiniques qui se sont développées en l'absence d'un Sanhédhrin ne sont pas contraignantes

Plus de 1500 ans sont passés sans la moindre autorité légale, contraignante et universellement reconnue sur le peuple d'Israël. Les temps changeant, il aurait pu être tentant de reconsidérer la raison des lois, et réinterpréter les sources écrites d'une manière contraire à la Halokhoh telle qu'elle fut instituée. De nouveaux décrets rabbiniques auraient pu semblé nécessaires sur base des problèmes des temps. Cependant, étant donné que la législation post-talmudique s'est faite sans l'autorité requise, elle n'a pas le statut de Halokhoh. En l'absence d'un Sanhédhrin, les nouvelles décisions et coutumes rabbiniques n'obligent pas l'ensemble du peuple d'Israël (excepté dans des domaines spécifiques et très limités où la Halokhoh elle-même dit explicitement qu'il faut suivre la coutume locale).8 Peu importe les raisons invoquées pour justifier cette loi, cela ne peut interférer avec la pratique de la Halokhoh telle que codifiée par nos Sages de mémoire bénie.

Au fur et à mesure des siècles, il est naturel que certaines coutumes se soient développées et répandues parmi les masses des Juifs religieux, même lorqu'elles contredisent la Halokhoh. Puisque les décisions rabbiniques modernes ne peuvent entrer en conflit avec la loi talmudique, une coutume populaire n'a pas l'autorité de contredire la Halokhoh9, même si elle est en accord avec l'opinion majoritaire des dirigeants religieux de cette époque. (La règle selon laquelle nous devons suivre l'opinion de la majorité dans les questions relatives à la Tôroh ne s'applique que dans le contexte du Sanhédhrin.)

Il y a une opinion très répandue selon laquelle ce qui vient d'être dit ne s'appliquerait qu'aux coutumes populaires qui sont plus indulgentes que la Halokhoh, tandis que celles qui sont plus strictes ou ajoute à la Halokhoh authentique seraient obligatoires. Nous rejetons cette position, car il a été interdit par la Tôroh d'ajouter quoique ce soit à ce qui nous a été donné. Et concernant les coutumes plus indulgentes que la Halokhoh elle-même, il n'y a même pas de doute sur le fait qu'elles doivent être rejetées.10

En résumé,n sans un Sanhédhrin, la loi talmudique est scellée. Ce que les Sages talmudiques ont décrété et rapporté dans la littérature talmudique est légalement contraignant, même si la raison du décret n'existe plus.11 De même, s'ils n'ont rapporté aucune décision sur un cas particulier, c'est qu'aucune décision n'existe ; il n'y a pas de Halokhoh dans un tel cas. (Chacun agira alors selon ce qui lui semble le plus judicieux et conforme à l'esprit de la loi.)

  • Principe #4 : La Halokhoh & la `aggodhoh

Tout comme la Tôroh Écrite contient à la fois des Miswôth et des histoires, la littérature talmudique contient à la fois de la Halokhoh et de la `aggodhoh (que l'on appelle également « Midhrosh »). Certaines écoles insistent sur la compréhension littérale et absolue de tous les récits bibliques et `aggodhôth talmudiques, et une interprétation figurée de la Halokhoh pratique. Mais nous, nous aspirons à les comprendre suivant l'esprit dans lequel ils furent originellement écrits : la Halokhoh suivant son sens simple et littéral, et les `aggodhôth suivant leur sens figuré, de façon à ce qu'elles ne contredisent ni la Halokhoh ni la raison.

En fait, d'après la tradition séfarade authentique et originelle (c'est-à-dire avant que la « Qabboloh » ne soit acceptée dans les milieux séfarades), on ne doit croire que dans les Midhroshim qui sont rationnels et ont du sens.12 Bien que le Mishnéh Tôroh ne rapporte que quelques traditions mishnaïques comme étant des faits historiques, le Ramba''m ז״ל nous exhorte à garder nos distances d'avec les Midhroshim qui concernent la Fin des Jours et l'ère messianique.13 Cet avertissement fut également énoncé par le Ramba''n ז״ל, lors de sa fameuse disputation de Barcelone, lorsqu'il a rappelé que les Juifs n'avaient aucune obligation de croire dans les Midhroshim, plus particulièrement s'agissant de ceux relatifs à la Fin des Jours et l'ère messianique.

De même, concernant les récits bibliques dont la compréhension littérale semble contredire la raison et la science, tout en croyant à 100% dans le texte, nous devons soit tenter de l'expliquer conformément à la raison et à la science, soit admettre que la vérité est un mystère qui dépasse notre compréhension. Mais en aucun cas le texte de la Tôroh est fautif !

  • Principe #5 : Quand être strict et quand être indulgent

Chaque fois qu'il y a un doute concernant une question de Halokhoh (par exemple, lorsque le texte n'est pas clair ou qu'il existe des opinions divergentes entre deux sources fiables), on doit toujours être strict lorsqu'il s'agit d'une Miswoh biblique, et indulgent lorsqu'il s'agit d'une loi rabbinique.14

  • Principe #6 : La raison réelle des souffrances juives à travers les siècles, et l'échec des dirigeants religieux

Les terribles souffrances qu'a subi le peuple d'Israël à travers les siècles sont le résultat direct de notre réticence à observer la Halokhoh correctement et avec l'attitude appropriée en tant que nation.15 Les Gôyim ne sont pas à blâmer pour nos souffrances terribles.

Tout le poids de nos souffrances retombe sur les épaules des dirigeants religieux. Plutôt que d'usurper l'autorité d'innover de nouvelles coutumes ou réinterpréter la Halokhoh, les rabbins post-talmudiques ont la responsabilité de servir de modèles du comportement halakhique désirable, d'enseigner et montrer comment la Halokhoh authentique s'applique à leur génération, et faire appliquer la Tôroh au maximum de leur capacité, en réprimandant, si nécessaire, les gens lorsqu'ils s'égarent. Ils ont également la responsabilité de guider les Israélites vers l'accomplissement de l'entièreté de l'alliance.

L'échec des autorités religieuses à guider correctement le peuple est principalement enraciné dans trois problèmes :

  1. Un échec à éduquer les masses ignorantes de Juifs dans la Halokhoh pratique. Au lieu de cela, ils placent un accent exagéré sur la spiritualité, qui est largement perçue alors comme étant distincte de la loi juive, et l'étude de la mystique. Une telle insistance sur la théologie plutôt que l'action concrète et pratique est l'opposée de l'approche authentique de la Tôroh. En outre, voir la Tôroh Orale à travers le prisme de concepts spirituels définis d'une manière pathétique et une interprétation simpliste des enseignements mystiques mène à la distorsion et transgression répandue de points centraux de la Halokhoh.
  2. Dans le système classique des Yashivôth, en particulier dans les milieux ultra-Orthodoxes, l'analyse critique et pratique de la lettre de la loi à partir des sources fondamentales de la Tôroh Orale est découragée, voire quasiment interdite. Bien au contraire, la majorité des autorités rabbiniques actuelles sont entraînées à étudier le Talmoudh à des fins purement intellectuelles et académiques, déconnectées de la vraie Halokhoh telle qu'elle doit être appliquée, puisqu'elles soutiennent que la pratique est déterminée par l'opinion majoritaire des rabbins vivants, et ceux décédés récemment. Le résultat est une rigidité chaque fois plus forte dans la pratique religieuse, et l'invention de coutumes et pratiques qui contredisent fréquemment les décisions des anciens titulaires de la Tôroh Orale.
  3. Une approche étroite de la Halokhoh qui n'aborde pas l'ensemble de la Tôroh. Or, comme cela a été dit plus haut, agir comme si la moindre partie de la Tôroh ne s'appliquerait plus ou ne serait plus contraignante équivaut à violer l’alliance.

  • Principe #7 : La meilleure façon et la plus pratique d'étudier et appliquer l'entièreté de la Halokhoh : la Bible et le Mishnéh Tôroh

La meilleure façon d'étudier, de pratiquer et enseigner la Halokhoh à notre époque consiste à étudier le Mishnéh Tôroh avec le TaNa''Kh, sous la guidance et la discipline d'un enseignant compétent.16 C'est le seul ouvrage de loi juive qui traite de l'intégralité de la Tôroh, et écrit d'une façon claire, concise et pratique pour chaque génération. Il fut rédigé afin que la Halokhoh soit accessible à tous les Israélites, et pas seulement l'élite, de sorte que même les gens simples, les femmes et les enfants puissent savoir pratiquer leur foi de la manière la plus authentique possible. En outre, c'est le seul condensé compréhensible de l'entièreté de la littérature talmudique.

Théoriquement, l'entièreté de la Halokhoh peut être apprise complètement, pratiquée avec succès et enseignée directement à partir des sources écrites : la Bible et la somme totale de la littérature talmudique (Mishnoh, Tôsafto`, Makhilto`, Sifro`, Sifré, Talmoudh Yarousholmi et Talmoudh Bavli). Mais au niveau pratique, c'est très compliqué. De nombreuses années d'étude intensive sont requises pour maîtriser cette vaste littérature. L'ouvrage faisant le plus autorité, le Bavli, est rédigé dans un dialecte araméen très difficile mélangé à d'autres langues.17 En outre, plusieurs des textes de la littérature talmudique accessibles à notre époque sont des versions censurées et pas totalement exacts. Nous n'avons plus également la tradition requise pour identifier les conclusions non contraignantes ajoutées dans le Talmoudh-même par des rabbins post-talmudiques. Nous n'avons guère la capacité de faire la distinction avec précision entre les traditions légales authentiques reçues par les Ga`ônim qui ne furent pas inclues dans le Talmoudh et leurs conclusions non contraignantes. Le Ramba''m, l'un des plus grands maîtres du Talmoudh à avoir existé, et qui , avec d'autres, avaient accès aux manuscrits originaux, fut un un chercheur critique, qui parvint à réaliser tout cela.

Nous ne devons pas nous bercer d'illusions en prétendant que le Mishnéh Tôroh est infaillible. Il contient effectivement une très petite quantité de décisions légales qui peuvent difficilement être connectées au Talmoudh ou qui en dévient légèrement (mais chaque fois que cela est le cas, le Ramba''m a l'honnêteté intellectuelle de le dire ou le faire comprendre). En outre, au vue de l'avancée de la science et de la médecine ces 800 dernières années, nous ne pouvons cacher le fait que les Hilkôth Yasôdhé Hattôroh et les Hilkôth Dé´ôth contiennent quelques croyances et concepts erronés (mais qui n'ont aucune incidence halakhique, puisque dans les Hilkôth Yasôdhé Hattôroh, lorsqu'il traite de la science le Ramba''m admet clairement qu'il s'est appuyé sur les connaissances de son époque et les recherches des Grecs, et non pas le Talmoudh. De même, dans les Hilkôth Dé´ôth, lorsqu'il parle de médecine et de santé, il s'appuyait là encore, non pas sur la Halokhoh, mais les connaissances de son temps et certains conseils personnels. De ce fait, les erreurs contenues dans ces deux parties du Mishnéh Tôroh ne sont d'aucune conséquence halakhique). Enfin, il existe pour certaines lois des interprétations alternatives avancées par d'autres Ri`shônim, qui sont tout à fait valables, quoique différentes de l'approche du Ramba''m.

Tout cela étant dit, rien de cela ne contredit le fait que le Mishnéh Tôroh préserve, dans son écrasante majorité, la compréhension authentique la plus fiable de la littérature talmudique.

C'est pourquoi, plus qu'aucun autre ouvrage, le Mishnéh Tôroh du Ramba''m est la base commune entre toutes les différentes branches du Judaïsme moderne, qui est profondément divisé ; Safaradhim, `ashkanazim, Hasidhim, Litvaqim, Modern Orthodox et Religieux Nationalistes. On peut affirmer que ceux qui marchent dans les droits sentiers du Mishnéh Tôroh sont les plus grands pionniers de l'unité juive et la rédemption finale, car ce sont eux qui construisent la seule base halakhique commune et vraie que tous les Juifs religieux peuvent reconnaître.

Le Mishnéh Tôroh est également le code halakhique le plus compréhensible et facile à maîtriser dans son intégralité, ayant été rédigé dans un Hébreu clair et simple qui ne demande pas beaucoup de temps à apprendre. Normalement, les gens en bonne santé et sérieux, sous la tutelle et la guidance d'un Talmidh Hokhom, ont la capacité de maîtriser l'entièreté de la Halokhoh, en utilisant uniquement la Bible et le Mishnéh Tôroh, sans aucune autre source, même sans avoir été à la Yashivoh. Là encore, c'est le but-même pour lequel ce livre fut composé.

  • Principe #8 : Comment correctement s'adonner à l'étude de la Tôroh en tant que Juifs ou Noahides

Étudier la Tôroh ne doit être fait qu'avec l'intention de mettre en pratique ce que l'on apprend. Il n'existe pas de commandement d'étudier la Tôroh juste pour s'acquitter de son devoir d'étudier ou en guise d'exercice intellectuel.18 Si ce n'est pas pour la mise en pratique et le raffinement de nos personnes, cela n'a pas d'intérêt.19 De même, les opinions des pseudos « Gadhôlé Yisro`él », qui ne s'appuient sur la littérature talmudique et le Mishnéh Tôroh qu'à un niveau purement théorique, ne peuvent être comparées à celles des Talmidhé Hakhomim qui vivent littéralement par l'autorité de ce qui est écrit dans ces sources. Ces derniers sont de loin plus fiables que les premiers, quand bien même ils feraient partie de la minorité.

Bien que cette approche soit moins fréquente aujourd'hui, cette étude et mise en pratique pure de la Halokhoh directement à partir des sources d'origine, sans passer par les rabbins, n'est pas une invention ou théorie moderne. Ça a été la tradition authentique des Juifs yéménites depuis des siècles, telle qu'elle a été transmise à l'ancien Grand Rabbin du Yémen, Horov Yahya` Qappa`h ז״ל, et son petit-fils, Horov Yôséf Qappa`h ז״ל, d'éminents Talmidhé Hakhomim en leurs générations respectives. Les porteurs de torche qui poursuivent cette tradition n'incluent pas seulement les fidèles disciples du Rov Qappa`h depuis de nombreuses années, mais également des disciples indépendants et sérieux du Ramba''m et du Talmoudh, aussi bien Yéménites (Dôr Da´im) que non Yéménites (Talmidhé HaRamba''m). Nous pouvons également inclure ceux qui ont rejeté depuis ses origines la Qabboloh et continuent à faire vivre la vieille école de la tradition andalouse (les Juifs de rite Hispano-Portugais). La même approche générale vis-à-vis de l'étude de la Tôroh se poursuit également en-dehors du cercle des discipels du Ramba''m, notamment parmi les disciples sérieux du Go`ôn de Wilno`, que l'on appelle les Litta`im (à ne pas confondre avec « Litvaqim »).

Quant aux Gôyim, il leur est rabbiniquement interdit d'étudier en profondeur l'entièreté de la Tôroh comme un Juif. Bien qu'ils puissent avoir une familiarité générale avec toute la Tôroh, ils ne peuvent pas creuser en profondeur les sujets qui sortent du cadre des Lois Noahides et responsabilités des Nations.20

Néanmoins, cela laisse toutefois la Tôroh Écrite (la Bible) librement accessible aux Gôyim, ainsi qu'une grande partie du Mishnéh Tôroh, puisque de nombreuses Halokhôth sont inclues dans le domaine des Lois Noahides. En outre, comme le déclare le Ramba''m, une fois qu'un Noahide maîtrise les Lois Noahides, il lui est permis d'étudier et appliquer n'importe lesquelles des Miswôth de la Tôroh, dès lors qu'il prend soin de les appliquer conformément à tous les détails de la Halokhoh, et non pas à sa façon.21 Puisque la majorité des Juifs actuels ne suivent pas la Halokhoh authentique de nos Sages, et éloignent à tour prix les Noahides de l'accomplissement de la Tôroh, cela implique que de tels Noahides ne devraient étudier la Halokhoh qu'auprès des personnes appartenant aux groupes susmentionnés (Talmidhé HaRamba''m, Dôr Da´im, Litta`im, etc.)

Ce qui doit être considéré comme étant hors-limites pour un non-Juif, même Noahide, est la Tôroh Orale, à savoir, l'étude des ouvrages des Sages d'antan : la Mishnoh, la Tôsafto`, le Sifro`, le Sifré, la Makhilto`, les Midhroshim et les deux Talmoudhim, qui sont même troublants pour des Juifs (comme cela a été expliqué dans le Principe #7). Si tel est le cas pour les ouvrages halakhiques authentiques de nos Sages, à combien plus forte raison pour des ouvrages de la Qabboloh comme le Zôhar.

  • Principe #9 : Assumer la responsabilité pour sa propre étude de la Tôroh, et le rôle de son rabbin

La seule alternative au fait d'étudier seul consiste à se choisir un guide halakhique, comme par exemple un rabbin, afin de dicter sa façon de pratiquer la Halokhoh. Mais suivre une telle personne n'exempte pas le disciple des erreurs de son rabbin. Chaque Juif est personnellement responsable d'une pratique correcte de la Halokhoh, et est punissable pour ses erreurs, même celles qu'il a apprises de son rabbin s'il les suit aveuglément.22 Pour l'élève sérieux, même le plus grand des rabbins reste une alternative pauvre au fait d'assumer soi-même la responsabilité de son étude.

Néanmoins, bien que l'étude indépendante soit!importante, la guidée d'enseignants réellement compétents est cruciale. À l'inverse des ouvrages rabbiniques récents, les ouvrages de nos Sages de mémoire bénie furent rédigés afin d'être lus dans leur intégralité, et compris dans le contexte de l'ensemble du texte. Le Mishnéh Tôroh doit être bien lu, à plusieurs reprises dans son intégralité, de préférence mémorisé, afin d'atteindre la compréhension la plus exacte et précise de n'importe quelle partie de la Halokhoh. Tant que quelqu'un n'a pas complété le texte plusieurs fois, et ne l'a pas maîtrisé, il doit recevoir la guidée d'un enseignant qui, lui, l'a lu à plusieurs reprises et le maîtrise.

De plus, il est une chose de comprendre la Halokhoh, mais une autre de savoir comment l'appliquer dans la vraie vie. C'est pourquoi, au-delà de la connaissance du texte en lui-même, on doit se choisir un Rov (maître), un Talmidh Hokhom (érudit), ou un Môréh (enseignant) sur la base de ses nobles traits de caractère et expérience de la vie.

  • Principe #10 : Accomplir les Miswôth dans un esprit de joie, contentement de cœur et humilité

Une mise en pratique précise et correcte de la Halokhoh ne doit pas se faire machinalement, sans sentiment (comme un robot), ni dans un esprit morose ou mélancolique, et encore moins avec arrogance ou un air de supériorité vis-à-vis des Juifs égarés. Plutôt, les Miswôth doivent être pratiquées dans un esprit de joie23, et d'une manière qui influence sa propre personnalité, afin de les accomplir dans un esprit de contentement de cœur sincère.

Par conséquent, dans la tradition des Talmidhé HaRamba''m et ceux qui suivent les Sages, l'étude de la Tôroh et la ´avôdhath HaShem (service Divin) ne sont possibles que dans un esprit d'humilité. L'étude honnête de la Tôroh peut amener quelqu'un à se lever contre les pratiques juives modernes. À moins d'y prendre garde, cela pourrait l'amener à regarder ses coreligionnaires de haut, à Dieu ne plaise. Au contraire, l'approche des Talmidhé HaRamba''m développe l'indulgence envers les masses égarés par l'establishment rabbinique moderne, dont le comportement et les Houmrôth injustifiées sont les raisons même pour lesquelles de nombreux Juifs sont réticents à être pratiquants. Ainsi, plutôt que mépriser ces Juifs, le Talmidh HaRamba''m va vers eux et les éduque avec patience, amour et calme, de façon à les ramener progressivement vers le droit chemin et leur faire appliquer au moins le minimum requis par la Halokhoh.24 Quiconque rejoint cette tradition juste pour faire différemment des autres, dans un esprit de rébellion contre la majorité, ou pour des motifs autres que la seule volonté de servir HaShem correctement, est une source d'ennui pour lui-même et les autres, plutôt qu'une bénédiction.

De plus, il n'y a absolument aucune permission ou raison de regarder de haut et mépriser le moindre Juif, qu'il soit `ashkanazi, Safaradhi, Hosidh, Harédhi, Modern Orthodox, etc. Nous devons combattre les idées, pas les personnes ! Comprendre cela, et devenir à nouveau une nation sous la bannière de Dieu, est la clef non seulement de notre rédemption finale, mais de notre survie également.

En fait, nos Sages ne nous permit de regarder de haut ou mépriser personne, même un Gôy, car il n'existe personne ou aucune création dans ce monde qui n'ait son temps ou son importance.25 Et pour reprendre les propres paroles du Ramba''m, « Quiconque pénètre dans ce monde » peut devenir « le saint des saints » à travers la Tôroh.26 Même un Gôy peut recevoir l'Esprit Saint ou la prophétie.27

En raison de ce potentiel incroyable que possède chaque être humain, nous devons aimer toute l'humanité et la rapprocher de la Tôroh, comme nous l'a enseigné Hillél l'Ancien ז״ל.28

Ce sont là dix points essentiels et caractéristiques de notre approche, en tant que Talmidhé HaRamba''m.

1Voir, par exemple, Wayyiqro` 3:17, Davorim 4:2, 29:28, etc.
3Mishnéh Tôroh, Hilkôth Tashouvoh 3:17
4Voir Qôhalath 12:13
5Voir Wayyiqro` 26:15, Davorim Chapitre 11
6Mishnéh Tôroh, Hilkôth Sanhédhrin Chapitre 1, Hilkôth Mamrim Chapitre 1, sur la base de Davorim 11:16 et 16:18
7Hilkôth Mamrim Chapitre 1, sur la base de Davorim 17:8-13
8Voir l'Introduction du Ramba''m au Mishnéh Tôroh, aux points 32 à 35, ainsi que les Hilkôth Gazéloh Wa`avédhoh 5:10-18
9Pour comprendre la gravité d'une telle chose, voir le commentaire du Safôrnô sur Davorim 28:14
10Mishnéh Tôroh, Hilkôth Shavithath ´osôr 3:3
11Mishnéh Tôroh, Hilkôth Mamrim 2:2
12Voir le « Kalalé Hattalmoudh », par Rabbénou Shamou`él Halléwi ibn Yôséf Hannoghidh (993-1056
13Mishnéh Tôroh, Hilkôth Malokhim Oumilhomôth 12:5
14Mishnéh Tôroh, Hilkôth Mamrim 1:9
15Davorim 28:47 ; Mishnoh, ovôth 5:7
16Dans son Introduction au Mishnéh Tôroh, au point 42, le Ramba''m est clair sur le fait qu'aucun autre livre ne doit être utilisé entre le TaNa''Kh et le Mishnéh Tôroh afin de déterminer la Halokhoh. 'Excepté la Mishnoh, comme il l'explique dans la lettre qu'il rédigea à son plus éminent disciple, Rov Yôséf ban Rov Yahoudhoh.)
17Tout ce qui est dit dans ce Principe #7 a été expliqué par le Ramba''m dans son Introduction au Mishnéh Tôroh
18Voir l'article intitulé « Exposer les fausses notions : Étudier la Tôroh Lishmoh »
19Mishnoh, `ovôth 1:7
20Mishnéh Tôroh, Hilkôth Malokhim 10:11
21Mishnéh Tôroh, Hilkôth Malokhim 10:13
22C'est le principe essentiel des Hilkôth Shaghoghôth, et cela fut souligné à maintes reprises par le Rov Yôséf Qappa`h
23Davorim 28:47
24Voir notamment l'article intitulé « Indulgence et bon sens »
25Mishnoh, `ovôth 4:3
26Mishnéh Tôroh, Hilkôth Shamittoh Wayôvél 13:11
27Yalqout Shim ôni, Shôftim 42, Chapitre 4, sur base du Midhrosh Tanhoumo`. Nous l'avions rapporté notamment dans l'article intitulé « Une femme peut-elle enseigner la Tôroh ? »

28Mishnoh, `ovôth 1:12
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