ב״ה
La
confession de Yôm Hakkippourim
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Dans
son introduction aux Hilkôth Tashouvoh (lois relatives à la
repentance), le Ramba''m définit ainsi l'obligation de la
Tashouvoh1 :
Toutes
les Miswôth qui sont [contenues] dans la Tôroh, qu'il
s'agisse de [Miswôth] ´aséh ou de [Miswôth] Lô`
Tha´asah, si quelqu'un a transgressé l'une d'elles, que ce soit
par rébellion ou par inadvertance, lorsqu'il aura fait Tashouvoh
et sera revenu de son péché, il a l'obligation de se confesser
devant le Dieu [unique], béni soit-Il, ainsi qu'il est dit2 :
« Un homme ou une femme qui aura commis n'importe
lequel des péchés de l'être humain...ils confesseront le péché
qu'ils auront commis. » Ceci est une confession
verbale, et cette confession est une Miswath ´aséh.
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כָּל
הַמִּצְווֹת שֶׁבַּתּוֹרָה,
בֵּין
עֲשֵׂה בֵּין לֹא תַעֲשֶׂה--אִם
עָבַר אָדָם עַל אַחַת מֵהֶן,
בֵּין
בְּזָדוֹן בֵּין בִּשְׁגָגָה--כְּשֶׁיַּעֲשֶׂה
תְּשׁוּבָה וְיָשׁוּב מֵחֶטְאוֹ,
חַיָּב
לְהִתְוַדּוֹת לִפְנֵי הָאֵל בָּרוּךְ
הוּא:
שֶׁנֶּאֱמָר
"אִישׁ
אוֹ-אִשָּׁה
כִּי יַעֲשׂוּ מִכָּל-חַטֹּאת
הָאָדָם ...
וְהִתְוַדּוּ,
אֶת-חַטָּאתָם
אֲשֶׁר עָשׂוּ",
זֶה
וִדּוּי דְּבָרִים.
וּוִדּוּי
זֶה מִצְוַת עֲשֵׂה
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Le
Ramba''m requiert donc que l'on se confesse לִפְנֵי
הָאֵל בָּרוּךְ הוּא
« devant
le Dieu [unique], béni soit-Il. » Simplement reconnaître
que « j'ai péché » n'est pas suffisant ; on
doit plutôt se présenter devant le Tout-Puissant, pour ainsi dire,
et déclarer en Sa présence que l'on a failli à nos devoirs, que
l'on a trahi HaShem ית׳,
et que l'on souhaite à présent revenir vers Lui. La question qui se
pose naturellement est : pourquoi simplement reconnaître que
l'on a péché n'est pas suffisant ? En quoi est-il également
nécessaire de confesser verbalement les péchés que l'on a commis,
comme si HaShem ne savait pas précisément les fautes que nous
aurions commises ?
Cette
obligation de verbalement exprimer devant HaShem découle de la
conscience et du changement d'état d’esprit que la Tashouvoh est
censée créer chez le repentant. Le Ramba''m formule le texte de
repentance que le repentant doit proclamer lorsqu'il se confesse. Il
écrit ceci3 :
Comment
se confesse-t-on ? On dit : « De grâce,
HaShem, j'ai fauté, j'ai transgressé, j'ai agi avec iniquité
devant Toi, et j'ai fait ceci et cela. Voici, je regrette, et ai
honte de mes actes, et je ne recommencerai jamais cette chose. »
C'est là l'essentiel de la confession. Quiconque se confesse avec
profusion et s'étend sur le sujet est digne de louange.
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כֵּיצַד
מִתְוַדֶּה--אוֹמֵר
אָנָּא ה'
חָטָאתִי
עָוִיתִי פָּשַׁעְתִּי לְפָנֶיךָ,
וְעָשִׂיתִי
כָּךְ וְכָּךְ,
וַהֲרֵי
נִחַמְתִּי וּבֹשְׁתִּי בְּמַעֲשַׂי,
וּלְעוֹלָם
אֵינִי חוֹזֵר לְדָבָר זֶה.
זֶה
הוּא עִיקָרוֹ שֶׁלַּוִּדּוּי;
וְכָל
הַמַּרְבֶּה לְהִתְוַדּוֹת וּלְהַאֲרִיךְ
בְּעִנְיָן זֶה,
הֲרֵי
זֶה מְשֻׁבָּח
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(Comme
vous pouvez le voir, la confession exigée à Yôm Hakkippourim est
très simple et relativement courte, contrairement aux innombrables
prières et Piyoutim que contiennent les Mahzôrim de notre
époque.)
Cette
formule rapportée par le Ramba''m inclut les trois éléments
essentiels que sont la confession, le regret et une résolution
future, c'est-à-dire la reconnaissance de sa culpabilité,
l'expression de ses remords pour ce que l'on a fait, et un engagement
à ne jamais répéter la transgression commise. Mais la clef des
propos du Ramba''m est l'inclusion du terme בֹּשְׁתִּי
« Bôshti
– j'ai honte. » Le processus de Tashouvoh ne nécessite
pas uniquement une confession verbale, des regrets et des résolutions
futures, mais également un élément de honte. Regretter un acte
signifie souhaiter qu'il n'ait jamais été commis ; avoir
signifie que l'on refuse d'être insensible au fait qu'il ait
néanmoins été commis. L'expérience de la honte est de loin plus
puissante que celle du remord ; elle transmet avec elle un
sentiment d'échec et d'insuffisance qui crée un sentiment presque
incessant de dégoût envers soi-même pour s'être laissé à de
tels actes, ce qui contribue à rendre la Tashouvoh plus solide
encore.
C'est
pour cette raison que le Ramba''m exige que l'on se confesse לִפְנֵי
הָאֵל בָּרוּךְ הוּא
« devant
le Dieu [unique], béni soit-Il. » Si quelqu'un a commis un
méfait envers son prochain, il pourrait se sentir à l'aise
d'exprimer ses regrets à une tierce personne, mais il aura
probablement trop honte de se présenter devant la victime elle-même.
Lorsque nous faisons le וִדּוּי
« Widdouy »
(confession) à Yôm Hakkippourim, c'est précisément ce qu'attend
la Halokhoh : que nous nous considérions comme si nous nous
présentions devant HaShem, Celui que nous avons trahi, et que nous
nous confessions directement à Lui. Cette expérience de honte
aidera à s'assurer que nous tiendrons bon vis-à-vis de notre
promesse de ne jamais répéter la transgression ou l'offense que
nous avons commise, que notre processus de Tashouvoh est sincère et
fait d'un cœur entier, et marque le début d'une nouvelle période
de croissance et de développement spirituel.
Que
le Tout-Puissant Miséricordieux puissent agréer le jeûne de
l'ensemble du peuple d'Israël, et puissions-nous connaître, grâce
à notre Tashouvoh sincère, l'avènement de Moshiah
Sidhqénou, prochainement et de nos jours. `omén !
1Hilkôth
Tashouvoh 1:1
2Bamidhbor
5:6-7
3Hilkôth
Tashouvoh 1:2