בס״ד
Pourquoi
le ruban rouge n'est-il pas devenu blanc 40 ans avant le Hôrban
Bayith Shéni ?
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article peut être téléchargé ici.
Pour
commencer, je tiens à remercier ceux qui m'ont envoyé des messages
pour m'exhorter de continuer à rédiger des articles sur les
mensonges des missionnaires. J'essaierai d'en rédiger chaque fois
que cela sera possible.
Alors
que pour nous la fête de Pasah commémore l'extraordinaire
libération de notre peuple de l'atroce asservissement en Misrayim,
les disciples de `ôthô Ho`ish ימש״ו
en
ont fait une commémoration de sa soi-disant crucifixion qui aurait
eu lieu le premier jour de Pasah ou la veille (eux-mêmes ne
sont pas d'accord sur la prétendue date de sa mort !). Et l'un
des arguments qui revient fréquemment dans les milieux messianiques
est qu'il y aurait un passage talmudique qui enseignerait que
quarante ans avant le Hôrban Bayith Shéni (destruction du
deuxième Béth Hammiqdosh), ce qui tomberait pile poil dans les
alentours de l'année où `ôthô Ho`ish aurait été crucifié,
Hashshém ית׳
n'aurait
pas accepté de pardonner les péchés du peuple juif, à cause du
refus des Juifs d'accepter `ôthô Ho`ish comme Moshiah !
(Voir notamment l'article
suivant sur un site messianique.) Ce refus par Hashshém de
pardonner les péchés des Juifs se serait caractérisé notamment
par le fait que le ruban rouge qui se trouvait sur les cornes du bouc
émissaire envoyé dans le désert ne devint pas blanc cette
année-là. Signe qui indiquerait que le peuple ne fut pas pardonné
de ses péchés. Est-ce véritablement ce qu'enseigne le Talmoudh ?
Ce
qui rend ce raisonnement si étrange, c'est qu'il cherche à utiliser
le Talmoudh pour prouver que `ôthô Ho`ish est le Moshiah.
Cette utilisation abusive de la littérature rabbinique est répandue
dans les milieux messianiques, nazaréens et hébraïsants.
Ceux
qui ont parcouru la pléthore de tracts et sites missionnaires
messianiques sont bien conscients de l'ampleur de cet abus de la
littérature juive ces dernières années.
Gardez
à l'esprit que les missionnaires hésitent rarement à critiquer les
enseignements des Rabbonim et Hakhomim, qu'ils
considèrent égarés. Paradoxalement, chaque fois que les
missionnaires ressentent le besoin de faire avancer leur position en
citant le Talmoudh, ils subissent une conversion spontanée alors
qu'ils pointent joyeusement et sans hésitation vers les paroles du
Talmoudh avec un nouveau respect pour sa véracité et son
inspiration. Pourtant, le même Talmoudh, que les messianiques et
nazaréens utilisent avec joie pour faire avancer leurs positions
précaires, déclare également sans ambiguïté que `ôthô Ho`ish
n'était ni un Saddiq ni le Moshiah.
Néanmoins,
il est essentiel que nous examinions cet argument qui revient sans
cesse durant la période de Pasah. Dans Yômo` 39b, le
Talmoudh cite une Barrayatho` qui discute de
nombreux phénomènes remarquables qui se produisaient dans le Béth
Hammiqdosh pendant la ´avôdhoh de Yôm Hakkippourim.
Plus précisément, le Talmoudh déclare qu'il y avait une bande de
laine teinte écarlate attachée à la tête du bouc émissaire2 qui,
parfois, devenait blanche en présence de la foule nombreuse
rassemblée au Béth Hammiqdosh à Yôm Hakkippourim. Lorsque ce
phénomène se produisait, le peuple juif percevait cette
transformation miraculeuse comme un signe céleste que ses péchés
avaient été pardonnés. Le Talmoudh rapporte, cependant, que
quarante ans avant le Hôrban Bayith Shéni, la bande de laine
écarlate n'est pas devenue blanche. Le texte du Talmoudh que les
missionnaires citent déclare alors :1
Nos
Rabbonim ont enseigné : Quarante ans avant le Hôrban
Habbayith, le sort ne montait pas dans la main droit, et la langue
de laine écarlate ne blanchissait pas... |
ת"ר
ארבעים שנה קודם חורבן הבית לא היה גורל
עולה בימין ולא היה לשון של זהורית
מלבין...
|
Avant
d'examiner ce passage talmudique, deux points importants doivent être
soulignés ici. Le premier point est que j'espère que vous avez
remarqué ce que ceux qui avancent cet argument ont cherché à
accomplir. Ils ont attaché une exégèse au texte du Talmoudh qui
reflète une théologie égocentriste. En substance, les
missionnaires affirment que la raison pour laquelle la bande de laine
écarlate n'est pas devenue blanche doit être attribuée au fait que
les Juifs ont rejeté `ôtho` Ho`ish. C'est une notion absurde.
En
fait, si les missionnaires souhaitent s'engager dans cette approche
sophomorique, un argument beaucoup plus cohérent pourrait être
avancé ici en utilisant leur même raisonnement. Nous pouvons, en
utilisant la même logique, conclure que la raison pour laquelle la
bande de laine écarlate n'est pas devenue blanche était due au fait
que des masses de Juifs égarés avaient suivi le faux messie, `ôthô
Ho`ish. En d'autres termes, plutôt que d'attribuer la raison pour
laquelle la bande de laine écarlate ne blanchit pas au rejet de
`ôthô Ho`ish, on peut affirmer plus fermement que la raison pour
laquelle cette transformation ne s'est pas produite était due au
fait que de nombreux Juifs s'étaient tragiquement compromis derrière
lui. En fait, une telle interprétation serait beaucoup plus
cohérente avec l'ensemble du Talmoudh.
Gardez
à l'esprit que je ne dis pas que c'est le sens de ce texte
talmudique. Puisque ça ne l'est pas. Nous verrons bientôt que cette
section du Talmoudh n'est liée à aucune de ces explications. J'ai
cependant souligné ce point pour illustrer la nature égocentrique
de cet argument missionnaire courant.
Le
deuxième point, cependant, présente un problème beaucoup plus
grave pour les apologistes messianiques. Si en fait, comme ils le
disent, la raison pour laquelle la bande de laine écarlate n'est pas
devenue blanche était « parce que Jésus était l'expiation
finale », et qu'il n'y avait donc plus besoin de sacrifices
d'animaux, pourquoi alors les mêmes sacrifices
d'animaux reviennent à la fin des jours ? Les messianiques ont
très peu de marge de manœuvre sur cette question car la Bible est
très claire sur le fait que le système sacrificiel animal sera
restauré à l'ère messianique.
En
fait, dans les neuf derniers chapitres du Livre de Yahazqé`l,
le prophète décrit en détail les rituels élaborés et les hautes
cérémonies qui auront lieu dans le troisième et dernier Béth
Hammiqdosh. Dans les chapitres 43-44, Yahazqé`l
ע״ה
déclare
clairement que les sacrifices d'animaux seront rétablis dans leur
pleine gloire. En fait, le messie, qui est appelé « le
prince » dix-sept fois à la fin du livre de Yahazqé`l,
offrira personnellement un sacrifice pour le péché dans le futur
Béth Hammiqdosh.2
Ce simple fait devrait inciter les messianiques à trembler avant
d'envisager de suggérer que la transformation de la bande de laine
écarlate avait cessé en raison du fait que Hashshém avait supprimé
les sacrifices d'animaux. De toute évidence, Hashshém ne les a pas
supprimés comme en témoigne le fait que ces rituels élaborés du
Béth Hammiqdosh seront restaurés avec l'avènement du messie.
Examinons
maintenant la discussion talmudique dont dérive la citation
mentionnée plus haut. Comme nous allons le découvrir, ce texte a
été délibérément arraché à son contexte. Une fois que ce
contexte crucial sera entièrement restauré et complètement
compris, il sera clair que cette citation ne fait rien pour soutenir
la théologie chrétienne.
La
Masakhath Yômo` est consacrée aux lois relatives à Yôm
Hakkippourim. Bien que les missionnaires citent la déclaration
ci-dessus qui apparaît à la page 39b de ce traité, la
discussion menant à cette citation commence à la page précédente,
39a. Citant une Barrayatho`, le Talmoudh
commence par une discussion sur la détérioration de la condition
spirituelle du peuple juif pendant la période du Bayith Shéni. Tout
au long de ce discours fascinant, l'absence d'événements miraculeux
lors des cérémonies du Béth Hammiqdosh a été le baromètre par
lequel la Barrayatho` a mesuré le déclin
religieux de la nation d'Israël pendant cette époque difficile de
l'histoire juive. La période de temps examinée dans cette
évaluation commence avec l'ère pendant laquelle Shim´ôn Hassaddiq
ז״ל
a
officié en tant que Kôhén Godhôl jusqu'au moment où les Romains
ont détruit le Bayith Shéni en l'an 70 de l’Ère Courante. Plus
spécifiquement, le Talmoudh décompose cette période en trois
étapes successives, la première étape étant la plus méritoire,
la seconde marquant un déclin spirituel progressif et en spirale, et
la troisième la plus délétère.
La
Barrayatho` commence par raconter les événements
miraculeux qui se sont produits à plusieurs reprises au cours des 40
années où Shim´ôn Hassaddiq a officié en tant que Kôhén
Godhôl. La Barrayatho` rapporte que l'apparition
de ces miracles a progressivement diminué dans les années qui ont
suivi sa mort. Ces événements sont les suivants :
- Le lot sur lequel était écrit ליהוה « La`adhônoy » apparaissait toujours dans la main droite du Kôhén Godhôl3 pendant la ´avôdhoh de Yôm Hakkippourim.
- La bande de laine teinte écarlate qui était attachée à la tête du bouc émissaire devenait toujours blanche pendant la ´avôdhoh de Yôm Hakkippourim.
- La lampe la plus à l'ouest de la Manôroh du Béth Hammiqdosh restait allumée jusqu'à ce que le Kôhén utilise son feu pour allumer les lampes du lendemain.
- Le bûcher sur l'autel ne nécessitait pas de bois supplémentaire pour entretenir un feu puissant.
- Il y avait une bénédiction sur les premiers fruits du ´ômar, les deux pains offerts à Shovou´ôth, et sur les douze pains de Laham Happonim, de sorte que chaque Kôhén était rassasié par une portion pas plus grande que la taille d'une olive.
La
fidélité et la bonne volonté que Shim´ôn Hassaddiq a
engendrées pendant son mandat public en tant que Kôhén Godhôl ont
profondément inspiré sa génération. Sa maxime la plus célèbre
était :4
Le
monde tient sur trois choses : sur la Tôroh, sur la
´avôdhoh, et sur les Gamilouth
Hahasodhim.
|
עַל
שְׁלשָׁה דְבָרִים הָעוֹלָם עוֹמֵד--עַל
הַתּוֹרָה,
וְעַל
הָעֲבוֹדָה,
וְעַל
גְּמִילוּת הַחֲסָדִים.
|
Il
est décrit comme une personne qui pensait beaucoup à son prochain
et avait une grande considération à son égard.5
Son caractère extraordinaire a profondément affecté le peuple, et
cela s'est manifesté par une multitude de phénomènes miraculeux
qui se sont produits dans le Béth Hammiqdosh, la maison de la
dévotion de Shim´ôn.
Après
sa mort, cependant, le peuple juif n’a pas été en mesure de
maintenir le niveau spirituel qu’il avait atteint au cours de la
vie de Shim´ôn Hassaddiq. En conséquence, ils ont régressé
dans une spirale spirituelle descendante dont ils ne se sont jamais
remis. Ce déclin s'est poursuivi et s'est aggravé à mesure que
l'ère du Bayith Shéni continuait de se dérouler. La Barrayatho`
raconte donc qu'après la mort de Shim´ôn Hassaddiq,
l'occurrence de ces miracles est devenue sporadique. Bien qu'il y ait
eu quelques années où ces signes miraculeux se sont produits, il y
en a eu beaucoup d'autres durant lesquelles ils ne se sont pas
produits. Cette décadence spirituelle a plongé jusqu'à son point
le plus bas au cours des 40 dernières années de la période du
Bayith Shéni. La Barrayatho` rapporte qu'aucun
des miracles susmentionnés ne s'est produit au cours de ces quatre
dernières décennies du Bayith Shéni.
La
question qui vient immédiatement à l'esprit est : à quels
péchés terribles les enfants d'Israël se sont-ils livrés au cours
de ces 40 fameuses dernières années du Bayith Shéni qui se sont
révélées si dévastatrices pour leur subsistance spirituelle ?
Qu'est-ce qui a provoqué la fin des événements miraculeux qui
étaient monnaie courante dans les années où Shim´ôn Hassaddiq
a été Kôhén Godhôl, et périodiquement dans les années qui ont
suivi sa mort ?
N'ayant
pratiquement aucune connaissance des œuvres du Talmoudh, les
missionnaires (qui ne font que reproduire des extraits traduits
trouvés sur Internet) soutiennent que le ruban écarlate n'est pas
devenu blanc à cause de la prétendue crucifixion de `ôthô Ho`ish.
Comme vous le soupçonnez probablement maintenant, cette affirmation
est totalement sans fondement. De plus, cette affirmation chrétienne
entraîne un détournement de la littérature juive pour promouvoir
une théologie inconnue du Talmoudh. Le Talmoudh, en fait, rapporte
clairement et douloureusement les péchés qui ont provoqué la
condition spirituelle déplorable du peuple juif au cours de ces
quatre dernières décennies turbulentes de l'ère du Bayith Shéni.
En citant ce texte talmudique, cependant, les missionnaires prennent
soin de contourner la toile de fond cruciale de cette citation dans
le Talmoudh. Ce faisant, ils privent délibérément l'auditeur
illettré des connaissances indispensables et des outils essentiels
pour répondre efficacement à cet argument.
Ce
qui rend si absurde l'utilisation chrétienne de cette citation
talmudique est le fait que les miracles dans le Béth Hammiqdosh ne
se sont pas soudainement terminés en l'an 30 de l’Ère Courante,
comme le prétendent les missionnaires. Au contraire, la disparition
de phénomènes miraculeux a commencé immédiatement
après la mort de Shim´ôn Hassaddiq, survenue plusieurs
siècles avant la destruction du Bayith Shéni. En substance, il n'y
a pas eu un événement soudain de bassin versant qui a mis fin aux
événements surnaturels dans le Béth Hammiqdosh. La cessation des
phénomènes miraculeux dans le Béth Hammiqdosh a été provoquée
par une lente décadence spirituelle parmi le peuple juif qui a duré
plusieurs siècles.
Bien
qu'il y ait un certain nombre de péchés qui sévissaient parmi la
nation d'Israël tout au long de ce déclin spirituel, il n'y avait
pas d'iniquité aussi autodestructrice que la haine sans fondement
interpersonnelle « Sin`ath Hinom »)
qui était omniprésente parmi le peuple juif pendant cette période
difficile. Cette terrible blessure auto-infligée avait infecté le
peuple juif et avait finalement provoqué la destruction du Bayith
Shéni.6
Le Talmoudh témoigne de cette décadence spirituelle et déclare que
cette tragédie nationale a atteint son apogée exactement 40 ans
avant la destruction du Bayith Shéni. C'est au cours de cette
période mouvementée que les meurtres sont devenus si répandus que
le Sanhédhrin a cessé de juger les crimes capitaux tels que les
homicides.7
Dans
des conditions ordinaires, le Béth Din appliquait rarement la peine
capitale. En fait, le Talmoudh proclame qu'un Sanhédhrin qui a mis à
mort plus d'une personne en 70 ans était considéré comme un « Béth
Din meurtrier ».8
Le système judiciaire juif n'a pas été mis en place pour une
société sans loi où le meurtre parmi les Juifs était répandu.
C'est pour cette raison, et dans ces conditions déplorables, que la
gloire du Béth Hammiqdosh s'est estompée, les miracles du
sanctuaire ont cessé et le Sanhédhrin s'est abstenu d'appliquer la
peine capitale.
Bien
que la fin des événements miraculeux dans le Béth Hammiqdosh n'ait
pas de rapport avec la théologie chrétienne, elle témoigne d'une
époque de l'histoire où les Juifs en grand nombre se retournaient
les uns contre les autres avec une haine sans fondement.
(Contrairement à ce que les gens affirment généralement, cette
« haine gratuite » dont parle le Talmoudh n'a rien à
voir avec le grand nombre de sectes qui existaient en ces temps-là,
mais aux tueries qui avaient lieu entre Juifs, sans aucune raison.)
J'ajouterai
une note finale afin de rassembler toutes les parties ci-dessus. Pour
illustrer ce dernier point, cependant, je soulèverai un certain
nombre de questions fondamentales. Gardez à l'esprit que les
missionnaires insistent sur le fait que Hashshém a abandonné le
système sacrificiel animal et l'a remplacé par la pseudo mort
sacrificielle de `ôthô Ho`ish sur la croix. Comment pouvons-nous
savoir que la fin de la transformation miraculeuse du ruban écarlate
n'était pas liée à la fin du système sacrificiel animal, comme
l'affirment les missionnaires ? Comment pouvons-nous être
certains que la cessation du blanchiment du ruban écarlate n'était
absolument pas liée au système sacrificiel sanguinaire ? De
plus, comment pouvons-nous être sûrs que la raison pour laquelle ce
miracle s'est terminé 40 ans avant la destruction du Bayith Shéni
était due au manque déplorable de justice sociale et de Hasadh
(bonté) fraternel parmi le peuple juif ?
Enfin,
quel est le sens de ce mystérieux rituel consistant à attacher un
ruban écarlate à la tête du bouc émissaire avec l'expectative
qu’il deviendrait miraculeusement blanc ? Pour commencer,
pourquoi la laine du ruban était-elle écarlate ? Pourquoi
n’ont-ils pas utilisé un ruban bleu ou vert ? Pourquoi
devrait-il devenir blanc pour indiquer que leurs iniquités ont été
pardonnées ? De plus, comment la nation pouvait-elle savoir que
la merveilleuse transformation de l'écarlate vers le blanc était
une indication claire que leurs péchés avaient été pardonnés ?
En substance, comment les couleurs écarlate et blanc sont-elles
liées à la justice sociale et à l'amour fraternel ? Après
tout, nulle part dans Wayyiqro` Chapitre 16, où les rituels
de Yôm Hakkippourim sont traités, il n'est fait mention de lier un
fil écarlate à la tête du bouc. Cette pratique est une tradition
rabbinique. Quel est le lien entre la couleur du ruban et l'état
spirituel des enfants d'Israël ?
La
réponse à toutes ces questions déroutantes est abordée clairement
dans le TaNa''Kh. Dans le premier chapitre du Séphar Yasha´yohou,
le prophète condamne sévèrement le peuple juif pour ses fautes
douloureuses. Nulle part dans ce chapitre épique le prophète ne
condamne son peuple pour avoir transgressé le Shabboth ou pour avoir
mangé de la nourriture non Koshér. Ce n'était pas la crise
spirituelle à laquelle la nation était confrontée. Le prophète
dénonce plutôt leur manque de justice sociale - ils ont abandonné
les démunis. C'est l'iniquité qui a privé le peuple d'une
connexion avec Hashshém. Ils ont rejeté les personnes les plus
chéries du judaïsme, se retournant sans réfléchir les uns contre
les autres. La nation a été inculpée pour son indifférence aux
besoins des membres les plus vulnérables de la société - la veuve,
l'orphelin et les pauvres.
Avec
une condamnation viscérale de son peuple, Yasha´yohou
ע״ה
réprimande
la nation, employant des mots mordants sans précédent dans les
Écritures juives. Il compare son peuple à Sodome et Gomorrhe, et
avertit que si c'est la manière dont vous traitez votre prochain,
alors Hashshém rejette vos Shabbothôth et Ro`shé Hôdhoshim :9
15.
Et
lorsque vous étendez vos paumes, Je détournerai Mes yeux de
vous ; quand bien même vous multiplieriez aussi la
Taphilloh,
Je n'écouterai pas : vos mains sont remplies de sangs !
|
טו וּבְפָרִשְׂכֶם
כַּפֵּיכֶם,
אַעְלִים
עֵינַי מִכֶּם--גַּם
כִּי-תַרְבּוּ
תְפִלָּה,
אֵינֶנִּי
שֹׁמֵעַ:
יְדֵיכֶם,
דָּמִים
מָלֵאוּ.
|
21.
Comment
est-elle devenue une prostituée, la Cité Fidèle ?
Autrefois remplie de droit, elle abritait la justice, mais à
présent des assassins ! |
כא אֵיכָה
הָיְתָה לְזוֹנָה,
קִרְיָה
נֶאֱמָנָה;
מְלֵאֲתִי
מִשְׁפָּט,
צֶדֶק
יָלִין בָּהּ--וְעַתָּה
מְרַצְּחִים.
|
Il
est douloureusement difficile de lire les premiers versets de ce
chapitre. En écoutant les paroles violentes du prophète, nous
sommes mortifiés que tout espoir soit perdu. La réconciliation est
impossible; Hashshém ne nous reprendra jamais. C’est cependant
précisément à ce moment le plus désespéré que Yasha´yohou
proclame l’inimaginable : l’espérance n’est pas perdue et
la tendre miséricorde de Hashshém est à notre portée. Que
devons-nous faire pour posséder cette miséricorde imméritée ?
Comment nettoyer ces péchés apparemment impardonnables ? Le
prophète annonce-t-il alors que nous devons croire en un messie
crucifié pour obtenir notre expiation ? Un sacrifice de sang
est-il recommandé comme solution à notre situation désespérée de
péché ? Les missionnaires voudraient que nous le pensions,
mais Yasha´yohou n'est pas d'accord avec eux. Le
prophète ordonne plutôt ceci :10
16.
Lavez-vous,
purifiez-vous, éloignez de devant Mes yeux le mal de actes,
cessez de mal faire ! |
טז רַחֲצוּ,
הִזַּכּוּ--הָסִירוּ
רֹעַ מַעַלְלֵיכֶם,
מִנֶּגֶד
עֵינָי:
חִדְלוּ,
הָרֵעַ.
|
17.
Apprenez
à bien faire, recherchez le droit ; rendez heureux
l'opprimé, faîtes droit à l'orphelin, défendez la veuve ! |
יז לִמְדוּ
הֵיטֵב דִּרְשׁוּ מִשְׁפָּט,
אַשְּׁרוּ
חָמוֹץ;
שִׁפְטוּ
יָתוֹם,
רִיבוּ
אַלְמָנָה.
{ס}
|
18.
Venez,
de grâce, et réconcilions-nous, a dit `adhônoy !
Si vos fautes ont été comme le cramoisi, elles blanchiront comme
la neige ; si elles avaient été rouges comme le pourpre,
elles deviendront comme la laine ! |
יח לְכוּ-נָא
וְנִוָּכְחָה,
יֹאמַר
יְהוָה;
אִם-יִהְיוּ
חֲטָאֵיכֶם כַּשָּׁנִים כַּשֶּׁלֶג
יַלְבִּינוּ,
אִם-יַאְדִּימוּ
כַתּוֹלָע כַּצֶּמֶר יִהְיוּ.
|
19.
Si
vous venez et que vous écoutez, vous mangerez le bien du pays ! |
יט אִם-תֹּאבוּ,
וּשְׁמַעְתֶּם--טוּב
הָאָרֶץ,
תֹּאכֵלוּ.
|
C'est
l'un des passages les plus émouvants du TaNa''Kh !
Maintenant
que nous comprenons le message chaleureux et inattendu du prophète,
nous pouvons maintenant comprendre pourquoi le miracle entourant la
transformation du ruban écarlate était uniquement lié à
l'expiation obtenue grâce à la justice sociale et à la bonté
fraternelle, plutôt qu'à l'expiation par le sang. Si vos péchés,
qui sont aussi rouges que le ruban écarlate, doivent être pardonnés
et devenir aussi blancs que la neige, faites-vous plaisir et mettez
fin au meurtre et à la haine sans fondement. Ces mots précieux sont
tombés dans l'oreille d'un sourd pendant les quarante dernières
années du Bayith Shéni.
Yasha´yohou
commence son chapitre d'ouverture par un avertissement à sa nation
capricieuse que les sacrifices de sang ne pouvaient pas expier leurs
graves péchés. Il supplie le peuple de ne pas dépendre de ces
rituels. Ainsi, le portrait émouvant du fil écarlate se
transformant en blanc est un rappel vivant au message inspirant du
prophète sur l'expiation sans effusion de sang. Inutile de dire que
cet enseignement profond porte un coup fatal aux enseignements
fondamentaux du christianisme et tous ceux qui croient en l'imposture
du « Nouveau Testament ».
Les
missionnaires tentent de contrer ce point en affirmant que
Yasha´yohou condamnait simplement les sacrifices
insincères. Cette affirmation, cependant, est sans fondement et
contrée par les prophètes d'Israël. Yasha´yohou
déclare haut et fort que la Sadhoqoh et
les actes de bonté expient à eux seuls les péchés les plus graves
de l'être humain, car il banalise à plusieurs reprises et de
manière retentissante le système sacrificiel du sang, le qualifiant
de cérémonie inefficace qui ne peut pas expier les péchés
délibérés de l'être humain. Yasha´yohou
répète ce message sévère, avertissant que les sacrifices de sang
pour le péché sont une abomination pour Hashshém dans son dernier
chapitre :11
Il
égorge le bœuf mais a tué un homme ; il victimise l'agneau
mais assomme un chien ; il élève une Minhoh mais aussi le
sang d'un porc ; il fait une offrande mémorielle d'encens
tout en bénissant une idole ; eux-mêmes ont choisi leurs
voies, et leur Naphash a désiré leurs abominations. |
שׁוֹחֵט
הַשּׁוֹר מַכֵּה-אִישׁ,
זוֹבֵחַ
הַשֶּׂה עֹרֵף כֶּלֶב,
מַעֲלֵה
מִנְחָה דַּם-חֲזִיר,
מַזְכִּיר
לְבֹנָה מְבָרֵךְ אָוֶן--גַּם-הֵמָּה,
בָּחֲרוּ
בְּדַרְכֵיהֶם,
וּבְשִׁקּוּצֵיהֶם,
נַפְשָׁם
חָפֵצָה.
|
Tous
les quarante années au cours desquelles Shim´ôn Hassaddiq a
officié en tant que Kôhén Godhôl, la nation a été inspirée par
sa bonne volonté et ils l'ont imité. En conséquence, l'expiation
décrite dans Yasha´yohou était efficace, et le
ruban écarlate était toujours devenu blanc de son vivant. Le peuple
savait que Hashshém leur avait pardonné.
Dans
les années qui ont suivi la mort de Shim´ôn Hassaddiq - le
dernier membre survivant de la Grande Assemblée - le dévouement du
peuple à sa règle d'or s'est progressivement affaibli. Par
conséquent, même s'il y a eu quelques années où le ruban est
devenu blanc, il y en a eu beaucoup d'autres où il n'a pas changé
de couleur et est resté écarlate.
Malheureusement,
nous pouvons maintenant aussi comprendre pourquoi 40 ans avant la
destruction du Bayith Shéni, ce miracle de bon augure s'est terminé.
C’est au cours de ces calamiteuses quatre décennies que les
paroles de condamnation de Yasha´yohou ont été
personnifiées.
Lorsqu'on
prend en compte le fait que les crimes de sang sont si peu répandus
au sein du peuple juif encore aujourd'hui, il est difficile
d'imaginer une époque où la haine sans fondement aurait pu devenir
si répandue que les meurtres étaient devenus monnaie courante au
sein du peuple juif.
Alors
que nous contemplons la période despotique qui a provoqué la
destruction du Bayith Shéni, libérons-nous de cette affliction
spirituelle et tournons-nous les uns vers les autres avec une
affection divine. Puisse ce repentir provoquer la venue du véritable
messie, rapidement et de nos jours !
Mais
ne vous laissez pas impressionner par les manipulations que font les
missionnaires de nos textes pour soutenir leurs mensonges et hérésies
vis-à-vis de `ôthô Ho`ish, l'un des pires Rasho´im
qu'ait connu notre peuple. À présent, vous savez que ce n'est pas
notre refus de l'accepter comme Moshiah qui a causé la
cessation de ces signes miraculeux !
1Yômo`
39b
2Yahazqé`l
45:22
3Le
Kôhén Godhôl choisissait au hasard deux lots dans une boîte. Sur
l'un était inscrit « La`adhônoy »
et sur l'autre était inscrit « La´azo`zél »
(voir Wayyiqro` 16:8-10). Il était considéré comme un
signe de bon augure si le lot portant l'inscription « La`adhônoy »
apparaissait dans la main droite du Kôhén Godhôl.
4Mishnoh,
`ovôth 1:2
5Ban
Siro` 1:4
6Yômo`
9b
7Sanhédhrin
41a ; ´avôdhoh Zoroh 8b
8Makkôth
7a
9Yasha´yohou
1:15, 21
10Ibid.,
16-19
11Ibid.,
66:3