בס״ד
Halokhoh
sur la chirurgie esthétique
Deuxième Partie
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§
Introduction
Dans
le précédent
article, nous avons introduit la question de savoir si la Halokhoh
autorise la chirurgie esthétique. Nous avons cité les décisions du Rov Möshah
Feinstein et du Rov Ya´aqôv Breisch qui ont tous deux permis à une
jeune femme qui avait du mal à trouver un Shiddoukh approprié de subir une
chirurgie esthétique pour améliorer son apparence. Dans cette deuxième partie,
nous explorerons deux autres Ṭashouvôth
classiques rédigées par deux Pôsaqim
majeurs du 20ème siècle, le Rov `ali´azar Waldenburg et
le Rov Yiṣḥoq Weisz (communément appelé Dayyon Weisz),
et qui sont plus stricts sur la question.
§ Rov `ali´azar Waldenburg
Rov
Waldenberg[1]
présente une approche radicalement différente de Rov Môshah et Rov Breisch (la
plupart des Ṭashouvôth du Rov Waldenburg
sont consacrées à des problèmes de Halokhoh médicale. IL était la
référence halakhique de l’hôpital Sha´aré Ṣadhaq
de Jérusalem et influença grandement la Cour Suprême Rabbinique de l’Etat d’Israël).
Il semble interdire catégoriquement toutes les chirurgies esthétiques. Il
interdit à un médecin d'en effectuer et aux patients d’en subir. Il fait valoir
avec force que la permission divine de guérir mentionnée dans la première
partie ne s’applique qu’à la guérison d’une maladie et non à la modification de
son apparence. Rov Waldenburg déclare même que la chirurgie esthétique
constitue une insulte à notre Créateur car elle implique que Son travail est déficient
ou imparfait.
Rov
Waldenburg cite la Gamaro`[2]
qui rapporte que Ribbi `al´ozor Ban Shim´ôn ז״ל a rencontré une
personne exceptionnellement simple. Ribbi `al´ozor a demandé à l'homme si tous
les habitants de sa ville étaient aussi laids que lui. L'homme a répondu que Ribbi
`al´ozor avait insulté Hashshém en laissant entendre : « Quel
vilain ustensile Tu as fait ! ». Ribbi `al´ozor a demandé pardon
et l'homme a refusé de lui pardonner jusqu'à ce que les habitants de sa ville l’eurent
convaincu de céder. Les Ṭôsoiphôth citent la
Masakhath Darakh `araṣ qui déclare que la
personne laide n'était autre que `éliyohou Hannovi` déguisée.
Rov
Waldenburg ajoute qu'il est certainement interdit de risquer sa vie pour subir
une chirurgie esthétique, même si le risque n'est pas grand. Dans une autre Ṭashouvoh[3]
Rov Waldenburg aborde la question de savoir s'il est permis de subir une
chirurgie élective un jeudi ou un vendredi (en raison de la crainte que cela
puisse potentiellement interférer avec le respect du Shabboth). Rov Waldenburg
répond simplement que la Halokhoh ne tolère jamais la chirurgie
élective. Si une intervention chirurgicale n'est pas nécessaire, on ne peut
jamais subir une telle intervention chirurgicale.
Ce
qui est étonnant vis-à-vis de cette position stricte du Rov Waldenburg est que l’hôpital
Sha´aré Ṣadhaq
possède un service de chirurgie plastique. Ceci est remarquable parce que l’hôpital
Sha´aré Ṣadhaq
est réputé pour adhérer strictement aux normes halakhiques du Rov Waldenburg.
L'hôpital semble suivre l'approche du Rov Môshah ou du Rov Breisch.
§ Rov Yiṣḥoq
Weisz
Dayyon
Weisz (qui fut le `ov Béth Din de la ´édhoh Haḥarédhith
à Jérusalem et décédé en 1989) se concentre sur deux questions, à savoir la Ḥabboloh
(l’interdiction de causer une blessure) et la Sakkonoh (l'interdiction de se
mettre dans une situation dangereuse), concernant la chirurgie esthétique dans
une très brève Ṭashouvoh.[4]
Dayyon Weisz adopte l'approche identique à celle de Rov Môshah concernant la
question de la Ḥabboloh, à savoir qu'elle
n'est interdite que si elle est faite de manière belliqueuse ou dégradante.
L'interdiction de la Ḥabboloh ne constitue donc
pas un obstacle à la chirurgie plastique. Cependant, Dayyon Weisz estime que la
Sakkonoh (même s'il ne s'agit que d'un faible risque) liée à toute intervention
chirurgicale est une préoccupation majeure.
Dayyon
Weisz fait référence à une Ṭashouvoh
antérieure[5]
où il interdit de subir une intervention chirurgicale à moins que cela ne soit
nécessaire pour sauver la vie du patient. En conséquence, il déclare qu'il est
interdit de subir une intervention chirurgicale pour remédier à un problème qui
ne met pas la vie en danger. En fait, Dayyon Weisz (contrairement à son Maḥoutton
[beau-père], Rov Breisch) interprète la décision du Ramo’’` mentionnée dans la première
partie, qui parle de « couper un membre », comme se référant
uniquement à un cas de danger pour la vie (cela semble être une lecture
difficile à défendre, car si c’est cela que’ voulait dire le Ramo’’`, il l’aurait
certainement dit explicitement).
En
conséquence, bien que Dayyon Weisz reconnaisse que dans certains cas, les
personnes qui souhaitent subir une chirurgie plastique sont définies comme des Ḥôlim
(comme le fait valoir le Rov Breisch), il hésite néanmoins à autoriser la
chirurgie plastique car ce n'est pas un cas de חוֹלֶה שֶׁיֵּשׁ בּוֹ סַכָּנָה « Ḥôlah
Shayyésh Bô Sakkonoh » (une personne malade dont la vie
est en danger). Dayyon Weiss conclut qu'il n'est pas sûr de cette question et
fait remarquer qu'avec l'aide de Hashshém, il pourrait approfondir la question
à l'avenir. Il reconnaît, cependant, que l'argument du Rov Breisch est une סְבָרָה גְדוֹלָה
« Savoroh
Ghadhôloh »
(un argument convaincant, une hypothèse importante), mais il se retient de la
retenir.
Il
est cependant intéressant de mentionner que Dayyon Weisz ne soulève aucun des
problèmes théologiques soulevés par Rov Waldenburg concernant la chirurgie
plastique. Il semble que Dayyon Weisz ainsi que Rov Môshah et Rov Breisch ne
partagent pas les préoccupations théologiques fondamentales de Rov Waldenburg
concernant la chirurgie plastique.
On
pourrait faire valoir que la chirurgie plastique n'insulte peut-être pas le
travail de l’ « Artisan », car c’est également Lui qui a révélé
à l'humanité les connaissances et la capacité d'effectuer une chirurgie
esthétique. La chirurgie esthétique pourrait être considérée comme faisant
partie de notre rôle de « partenaires juniors » de Hashshém
dans la création continue du monde.[6]
Et comme dans tous les autres domaines de connaissances humaines, ce ne serait
pas la chirurgie esthétique le problème, mais les raisons cachées derrière la
volonté d’en subir une qui pourraient déterminer si la pratique est autorisée
ou pas, ainsi que le fait d’en abuser. Par conséquent, chacun se doit de
consulter son Rov et lui exposer les raisons véritables pour lesquelles il ou
elle voudrait recourir à la chirurgie esthétique ou plastique. Et son Rov
déterminera si cela est acceptable ou pas.
§ En conclusion
Les
quatre Ṭashouvôth
classiques qui traitent du sujet de la chirurgie esthétique présentent des
approches significativement différentes. Rov J. David Bleich[7]
conclut que cela est permis en cas de grand besoin. Cependant, il semble
qu'aucune décision publiée par une grande autorité halakhique n'autorise
explicitement la chirurgie esthétique effectuée uniquement pour des raisons de
commodité. Celui qui envisage la chirurgie esthétique devrait consulter son
Rov pour une décision sur la permissivité ou pas de la subir.