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Qu'est-ce
qui a mené aux événements de Hanoukkoh ?
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Bien
que l'histoire traditionnelle de Hanoukkoh présente les grecs
comme de méchants tyrans qui ont désiré notre destruction et la
culture grecque comme la forme ultime du mal, en creusant plus
profondément l'histoire de cette période nous sommes ébahis par la
face obscure, non pas des grecs, mais des dirigeants religieux et
politiques Israélites de l'époque.
Lorsque
Alexandre le Grand défit l'empire perse et devint l'empereur
indiscuté de la région, son attitude envers les Israélites et leur
foi fut à l'image ce que l'on avait connu avec les perses :
- Les grecs, comme les perses, appréciaient la liberté de culte et l'expression religieuse.
- Comme les prédécesseurs perses, les grecs soutinrent et encouragèrent même l'éducation israélite et le service du Béth Hammiqdosh.
Comment
se fait-il donc que la politique grecque envers les Israélites
changea si radicalement aux alentours de l'an 187 avant l’Ère
Courante, sous le règne d'Antioche Épiphane IV, à peine moins de
150 ans après Alexandre ?
Flavie
Joseph, le célèbre historien Israélite qui vécut au 1er
siècle de l'E.C., décrit les luttes de pouvoir ayant eu lieu entre
le Kôhén Godhôl, Hôniyô (Onias III) et les membres de la
famille Touvyoh, à Jérusalem. Hôniyô avait un frère nommé
Yahôshoua´, qui obtint la haute prêtrise en trahissant sa famille
et son peuple. Yahôshoua´ renia son nom israélite, se fit appeler
« Jason » et devint un helléniste (un Israélite
adhérant à la philosophie grecque et qui tentait de rendre la Tôroh
conforme à cette pensée). Jason pactisa avec le roi en lui donnant
l'argent qu'il avait pris des coffres du Béth Hammiqdosh, et devint
ainsi Kôhén Godhôl et pu jouir de la protection du roi. Voyant que
la haute prêtrise pouvait s'acheter, Ménélaüs, un autre Kôhén,
renversa Jason et fut intronisé Kôhén Godhôl à sa place. Lorsque
Hôniyô, qui était le Kôhén Godhôl légitime, dénonça
Ménélaüs, ce dernier le fit tuer. Jason, le précédent Kôhén
Godhôl, organisa une armée et commença à massacrer les Israélites
qui étaient loyaux envers Ménélaüs, et une guerre civile s'en
suivit.
Antioche,
qui livrait une guerre contre l’Égypte à ce moment-là, après
avoir demandé des nouvelles de son empire, se fit informer des
événements qui se déroulaient dans la ville sainte de Jérusalem.
L'intégralité de l'empire était sous contrôle, sauf la Judée. On
lui fit parvenir le message suivant : « Les Judéens
ont une guerre civile. » Furieux et frustré, Antioche
envoya des troupes vers Jérusalem et leur donna la permission de
massacrer quiconque s'opposerait à l'installation d'une idole dans
le Béth Hammiqdosh et interdit la pratique de la foi israélite. Le
raisonnement était que si la foi israélite était incapable de
rendre ces gens plus civilisés, la culture et la religion grecque
allaient s'en charger ! Des autels païens furent construits et
des rouleaux de la Tôroh brûlés. Il était décidé à ne pas
laisser une bataille interne pour s'emparer de la haute prêtrise
ébranler la quiétude de son empire, ni le détourner de sa mission
d'étendre cet empire.
Cela
dura dix années, jusqu'à ce que la famille de Mattithyohou, un
Kôhén, parvienne à unir les Israélites sous la bannière de la
Tôroh et à renverser les grecs. Ils se lancèrent également dans
une campagne pour éradiquer l'influence de la culture et pensée
grecque. Avec les fils de Mattithyohou, et Yahoudhoh Makkabbi à leur
tête, les Israélites défirent les armées grecques et restaurèrent
le service religieux du Béth Hammiqdosh. C'est à la suite de cette
victoire militaire et de la redédicace du Béth Hammiqdosh que fut
instituée la fête de Hanoukkoh.
L'histoire
de Hanoukkoh ne concerne donc pas uniquement l'ennemi
extérieur qui désire nous détruire, mais également et surtout
l'ennemi de l'intérieur prêt à usurper une position et un titre
qui ne lui revient pas de droit et qui pense pouvoir concilier la
Tôroh avec des idéologies païennes et étrangères. Il incombe à
chaque Israélite de s'opposer à ces ennemis de l'intérieur, et ne
pas rester silencieux, de façon à élever haut la bannière de la
Tôroh et sanctifier le Nom d'HaShem.
Malheureusement,
avec les nombreux apostats, égarés et hérétiques faisant à notre
époque partie de notre peuple ou qui prétendent l'être, qui ont
usurpé le nom « Israël », et qui falsifient la Tôroh
et notre foi, cette bataille de Hanoukkoh est encore actuelle.
Puissions-nous avoir la force de la mener jusqu'au bout.
Quant
à ceux qui désespèrent en se disant que nos ennemis de l'intérieur et ceux de l'extérieur sont trop nombreux et que les Israélites qui restent réellement fidèles à
la Tôroh sont une infime minorité, prenez à cœur les paroles de
la prière de « ´al Hannissim » que nous faisons durant
les huit jours de Hanoukkoh :
מָסַרְתָּ
גִּבּורִים בְּיַד חַלָּשִׁים.
וְרַבִּים
בְּיַד מְעַטִּים.
וּרְשָׁעִים
בְּיַד צַדִּיקִים.
וּטְמֵאִים
בְּיַד טְהורִים.
וְזֵדִים
בְּיַד עוסְקֵי תורָתֶךָ
« Tu
as livré les forts entre les mains des faibles, ceux qui sont
nombreux entre les mains de ceux qui sont peu [en nombre], les impies
entre les mains des justes, les impurs entre les mains des purs, et
les rebelles entre les mains de ceux qui s'occupent de Ta Tôroh. »
Puissions-nous
connaître prochainement et de nos jours la destruction de tous nos
ennemis et des ennemis d'HaShem, qu'ils viennent de l'intérieur ou
de l'extérieur, et puissions-nous voir de nos yeux la victoire de
ceux qui gardent la Tôroh et ses Miswôth !