ב״ה
Hanoukkoh :
allumer dehors est l'essence de la Miswoh
Illustration :
Des soldats Juifs allemands célèbrent Hanoukkoh durant la
Première Guerre Mondiale, en 1916
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article peut être téléchargé ici.
Dans
son « `iggarath Hashamadh »1
(Lettre sur l'Extermination), le Ramba''m ז״ל
rapporte
l'anecdote historique suivante concernant la période de persécution
grecque :
Ce
qu'il s'est passé en `aras Yisro`él sous le méchant empire
grec est également bien connu ; il fit passer des décrets
sévères et mauvais, parmi lesquels l'interdiction pour quiconque de
fermer la porte de sa maison afin qu'il ne s'isole pas pour s'adonner
à quelque Miswoh que ce soit. Les Sages plaidèrent en leur
faveur...
Le
Ramba''m souligne cet aspect moins connu de l'oppression grecque afin
d'expliquer pourquoi l'allumage des lumières de Hanoukkoh
doit, idéalement, être réalisé à l'entrée de chaque maison.
(Voir la cinquième
partie des « Lois
relatives à Hanoukkoh »,
dans laquelle nous avions fait mention de cette Halokhoh.) Ce furent
les portes et corridors menant aux maisons qui empêchaient chaque
famille israélite de maintenir une vie religieuse sous la domination
grecque, et par conséquent, assez logiquement et de façon tout à
fait appropriée, nous allumons les lumières de Hanoukkoh
spécifiquement à l'entrée de nos maisons, à l'extérieur, pour
célébrer notre triomphe sur l'oppression grecque.
C'est
cet aspect-là de l'oppression grecque que le Ramba''m avait à
l'esprit lorsqu'il a expliqué, dans son Mishnéh Tôroh, la Miswoh
de l'allumage des lumières de Hanoukkoh : מִצְוָתָהּ
שֶׁיִּהְיֶה כָּל בַּיִת וּבַיִת מַדְלִיק
נֵר אֶחָד « L'idéal
de la Miswoh consiste à allumer dans chaque
maison une seule lampe. »2
Que le minimum requis soit l'allumage d'une seule lampe par maison
fut déjà établi dans le Talmoudh lui-même3,
mais le Ramba''m semble avoir poussé ce concept un niveau plus haut.
On aurait pu arguer que dans le fond, chaque individu porte la
responsabilité d'allumer les lumières de Hanoukkoh, mais
qu'au niveau pratique on peut s'acquitter de ce devoir par l'allumage
des lumières de Hanoukkoh effectué par un autre membre de la
famille (comme c'est généralement le cas, par exemple, pour les
lampes de Shabboth). Cependant, le Ramba''m définit l'obligation
comme incombant à la maison, et non aux individus. (On peut donc
déduire que, selon lui, un sans-abri est exempt de la Miswoh
de l'allumage des lumières de Hanoukkoh, tout comme il est
exempt de la Miswoh de la Mazouzoh, étant donné qu'il n'a
pas de maison.) Puisque, comme le Ramba''m le rapporte dans son
`iggarath Hashamadh, les lumières de Hanoukkoh commémorent
le décret exigeant que la porte d'entrée des maisons israélites
soit constamment laissée ouverte, HaZa''l ont décrété une
obligation que des lumières soient allumées devant chaque maison
israélite durant Hanoukkoh.
Ce
décret aide également à expliquer l'insistance traditionnelle
concernant l'affichage public des lumières de Hanoukkoh, ce
que l'on appelle פִּרְסוּמֵי
נִיסָא « Pirsoumé
Niso` » (publication du miracle), qui est essentiel dans la
célébration de Hanoukkoh. Les grecs ont cherché à empêcher
les Israélites même l'observance privée des Miswôth ;
nous célébrons donc leur défaite par l'observance publique de
cette Miswoh, nous réjouissant de notre liberté de pratiquer
la Tôroh fièrement et ouvertement, sans crainte, ni intimidation.
Par
conséquent, tous ceux qui pourraient allumer les lumières de
Hanoukkoh à l'extérieur de chez eux, mais le font à
l'intérieur, n'agissent pas correctement lorsque l'on garde à
l'esprit le message essentiel que nous transmet la fête de
Hanoukkoh. Ils donnent l'impression que nous devons vivre
cachés, que nous sommes persécutés, ou qu'il y aurait aujourd'hui
une crainte d'afficher publiquement qui nous sommes. Or, c'est
justement pour réaffirmer sans honte que nous sommes des Israélites,
serviteurs du Dieu Tout-Puissant, et que nous n'avons pas honte de
notre fidélité envers la Tôroh, que nos Sages ont institué
l'allumage des lumières de Hanoukkoh. Ils n'ont prévu que
deux exceptions permettant de ne pas allumer les lumières de
Hanoukkoh à l'extérieur des maisons : 1) si on vit dans
un immeuble d'appartements, on allumera à l'intérieur de chez soi,
près de la fenêtre, de façon à ce que nos lumières de Hanoukkoh
soient visibles de l'extérieur pour les passants ; 2) si on est
dans une période de persécution d’État et de grands dangers pour
les Israélites (ce qui n'est pas du tout le cas dans la plupart des
pays dans lesquels nous vivons aujourd'hui), on allumera à
l'intérieur de chez soi, même sur une table ou dans sa chambre à
coucher, c'est-à-dire tout endroit de sa maison d'où les lumières
de Hanoukkoh ne seront pas visibles de l'extérieur, afin de
garantir la sécurité de ceux qui allument.
Excepté
dans ces deux cas, lorsque nous allumons dans nos maisons plutôt
qu'à l'extérieur des entrées de nos maisons, nous renvoyons le
mauvais message et annulons même par-là le sens de l'allumage des
lumières de Hanoukkoh.
Nous
vivons à une époque où nous sommes libres de pratiquer notre foi,
sans crainte, ni intimidation, et il n'y a pas de persécution
d’État. Cessons de nous victimiser ou de vivre constamment dans la
peur ou le « qu'en dira-t-on ? » N'écoutez pas les
rapports alarmistes et mensongers que font circuler dans les
communautés juives ceux qui ont intérêt à répandre la peur et
faire immigrer les Juifs vers l’État d'Israël. Nous sommes des
Israélites, les serviteurs d'HaShem ית׳,
et c'est Lui que nous craignons, ce sont Ses Miswôth
que nous chérissons et pratiquons. Même durant la Première Guerre
Mondiale, les soldats Juifs n'avaient pas honte d'accomplir
publiquement les Miswôth
d'HaShem. Alors, à combien plus forte raison devons-nous faire cet
effort aujourd'hui. Cela incombe encore plus à ceux qui vivent dans
des quartiers à forte population juive, qui devraient commencer à
allumer leurs lumières de Hanoukkoh
dehors et non plus à l'intérieur de chez eux.
Comme
l'a écrit Dowidh Hammalakh ע״ה,
dans ses Tahillim : בְּךָ-יהוה
חָסִיתִי;
אַל-אֵבוֹשָׁה
לְעוֹלָם « En
Toi, `adhônoy, je m'abrite ! Puissé-je ne jamais avoir
honte ! »4,
et אֱלֹהַי--בְּךָ
בָטַחְתִּי,
אַל-אֵבוֹשָׁה;
אַל-יַעַלְצוּ
אוֹיְבַי לִי.
גַּם
כָּל-קֹוֶיךָ,
לֹא
יֵבֹשׁוּ;
יֵבֹשׁוּ,
הַבּוֹגְדִים
רֵיקָם
« Mon
Dieu, en Toi j'ai placé ma confiance. Que je n'ai point honte !
Que mes ennemis ne triomphent pas de moi ! Aussi, tous ceux qui
espèrent en Toi n'auront pas honte ; n'auront honte que ceux
qui sont gratuitement perfides. »5
Ce
n'est pas sur nous que doit être la honte ! D'ailleurs, comment
pourrait-on même avoir honte de servir le Créateur de tout ?
Tous
ceux qui le peuvent, et sont dans les conditions appropriées pour le
faire, je les invite à allumer leurs lumières de Hanoukkoh
à leurs portes, à l’extérieur ! C'est l'essence de la
Miswoh
et le message central que nous transmet l'institution par nos Sages
de la fête de Hanoukkoh :
nous avons vaincu ceux qui voulaient même nous interdire
l'observance privée des Miswôth,
et nous sommes à présents libres de les observer même en public !
1Page
43
2Hilkôth
Maghilloh Wahanoukkoh 4:1
3Shabboth
21b
4Tahillim
71:1
5Ibid.,
25:2-3