ב״ה
Les
trente-neuf Malo`khôth expliquées clairement
Introduction
Cet
article peut être téléchargé ici.
Beaucoup
savent que le Shabboth est le jour de repos des Juifs. Mais que
signifie vraiment « jour de repos » ?
Très
simplement, cela signifie que nous faisons une pause par rapport à
notre routine quotidienne. Nous avons plus de temps à consacrer aux
choses importantes : voir la famille et les amis, bien manger,
étudier la Tôroh, dormir pour reposer son corps. Le Shabboth
rééquilibre nos vies et nous permet de les voir au-delà des
considérations matérielles des jours de la semaine. Cet aspect du
Shabboth est résumé par le verset1 :
זָכוֹר
אֶת-יוֹם
הַשַּׁבָּת,
לְקַדְּשׁוֹ
« Souviens-toi
du jour du Shabboth pour le sanctifier ».
Au-delà
de la relaxation, se reposer signifie également éviter de
travailler. La Tôroh définit le « travail » comme étant
toute
activité créatrice.
Si nos actes résultent en quelque chose de nouveau, ils sont
considérés être « créateurs ». C'est une définition
différente de celle que l'on apprend dans les cours de physique, à
savoir, qu'un travail se produit lorsqu'une force est appliquée à
un objet. Cette distinction entre la définition toranique du travail
et celle donnée par la physique est importante : cela nous
permet de comprendre pourquoi il nous est permis de déplacer à
Shabboth un meuble lourd d'une pièce à une autre, mais que par
contre allumer une allumette est interdit.
Dans
son deuxième énoncé des Dix Commandements, la Tôroh se réfère à
ce second aspect du repos par le verset suivant2 :
שָׁמוֹר
אֶת-יוֹם
הַשַּׁבָּת,
לְקַדְּשׁוֹ,
כַּאֲשֶׁר
צִוְּךָ,
יהוה
אֱלֹהֶיךָ
« Garde
le jour du Shabboth pour le sanctifier comme te l'a ordonné `adhônoy
ton Dieu ».
Ce verset prétend qu'HaShem ית׳
nous
aurait ordonné une façon spécifique et précise de garder le
Shabboth. Or, nous avons beau regarder dans toute la Tôroh, nulle
part il nous est dit explicitement quel type
de travail
est interdit. Cela nous a été transmis et expliqué oralement par
Môshah Rabbénou ע״ה
au
Mont Sinaï, et rapporté dans la Mishnoh et la Gamoro`.
HaShem
créa le monde en six jours et S'arrêta de créer à Shabboth, le
septième jour.3
De même, les Israélites reçurent l'ordre de cesser les actes de
création (que l'on appelle מְלָאכוֹת
« Malo`khôth » ;
au singulier מְלָאכָה
« Malo`khoh »)
à Shabboth, comme HaShem Lui-même cessa Son œuvre.4
Cette cessation de « travail » est une reconnaissance du
fait que la création d'HaShem peut continuer à exister dans apport
humain actif.
Comment
a-t-on déduit les nombreuses lois du Shabboth, si la Tôroh Écrite
ne les spécifie pas ? La loi orale, expliquée par HaShem à
Môshah Rabbénou, montre la régularité de la juxtaposition de
versets relatifs au Shabboth avec les versets relatifs à la
construction et au fonctionnement du מִשְׁכָּן
« Mishkon »
(le Tabernacle).5
De cette juxtaposition on comprend que la construction du Mishkon ne
pouvait pas se faire à Shabboth. En d'autres mots, les activités
qui étaient nécessaires à la construction et au fonctionnement du
Mishkon sont celles qui sont considérées être des « travaux »
vis-à-vis de l'observance du Shabboth.
Le
Mishkon représente un microcosme de l'univers, une distillation de
toutes les énergies, de tous les paradigmes et de toutes les
ressources que l'on peut trouver dans le monde matériel. Par
conséquent, en tant que microcosme de la création, les activités
accomplies dans la construction du Mishkon sont précisément à
mettre en parallèle avec les actes accomplis par HaShem, pour ainsi
dire, en créant le monde. Nous nous abstenons donc de ces mêmes
activités à Shabboth.
La
Mishnoh6
énumère trente-neuf « catégories de travaux » qui
étaient nécessaires au Mishkon. Ces catégories sont donc la base
des lois relatives au respect du Shabboth. Dans la terminologie
halakhique, chaque catégorie ou cas classique est appelé אָב
מְלָאכָה
« `ov
Malo`khoh »
(littéralement « ouvrage père », c'est-à-dire un
ouvrage primaire ; au pluriel אָבוֹת
מְלָאכוֹת
« `ovôth
Malo`khôth »).
Toutes les activités similaires à ces cas classiques sont appelées
תּוֹלַדוֹת
« Tôladhôth »
(littéralement « engendrements », c'est-à-dire des
activités secondaires ; au singulier תּוֹלַדָה
« Tôladhoh »).
Bien qu'il y ait donc trente-neuf `ovôth Malo`khôth, il peut y
avoir de nombreuses Tôladhôth.
Prenons
pour exemple la deuxième Malo`khoh, qui est זוֹרֵעַ
« Zôréa´ »
(planter), afin de voir comment cela fonctionne. Le cas classique de
la Malo`khoh de Zôréa´ est planter des graines dans le sol. Cette
activité est inclue comme l'un des paradigmes du « travail »,
parce que du pain était nécessaire au fonctionnement du Mishkon
(pour les « pains de proposition »), et évidemment il
était nécessaire de faire pousser des céréales pour obtenir du
pain. Ainsi, si vous plantez une graine à Shabboth, vous aurez
accompli le `ov Malo`khoh de Zôréa´, et donc transgressé le
Shabboth.
Qu'en
est-il si vous ne plantez pas de graine, mais que vous faîtes
quelque chose d'autre qui aidera la graine (ou une plante) à
pousser ? Disons que vous abreuvez la graine, élaguez la
plante, ou toute autre activité similaire. Ce n'est pas exactement
du Zôréa´, mais c'est comparable. Ces activités sont donc
également interdites, parce qu'elles ressemblent au cas classique,
en ce qu'elles permettent à la graine ou à la plante de pousser.
Ces activités sont ce que l'on appelle des Tôladhôth, des dérivés
des `ovôth Malo`khôth.
Dans
la Halokhoh, il existe deux sources principales pour déterminer la
loi : les lois de la Tôroh et les lois énoncées par nos Sages
de mémoire bénie. Tout ce qui est basé sur le texte de la Tôroh,
ou qui a été transmis oralement depuis l'époque de Môshah
Rabbénou, est considéré faire partie de la « loi de la
Tôroh » (en Loshôn Haqqôdhash, מִדְּאוֹרָיְתָא
« Midda`ôroytho` ».
Tout le reste est considéré faire partie de la « loi
rabbinique » (en Loshôn Haqqôdhash, מִדְּרַבָּנָן
« Middarabbonon »).
Concernant
le Shabboth, toutes les `ovôth Malo`khôth, ainsi que leurs
Tôladhôth, sont inclues dans les lois Midda`ôroytho`. La raison à
cela est que toutes ces interdictions découlent et sont déduites
des Miswôth
de se souvenir et garder le Shabboth comme cela nous a été ordonné
par HaShem au Mont Sinaï.
Aussi
bien les lois Midda`ôroytho` que Middarabbonon incombent aux
Israélites. Cependant, les lois Midda`ôroytho` ont un degré
d'obligation plus grand, et à travers ces différents articles sur
les Malo`khôth de Shabboth nous ferons régulièrement la différence
entre les lois Midda`ôroytho` et celles qui sont Middarabbonon
lorsqu'il s'agira de permettre certaines activités à Shabboth.
Nous
verrons également qu'il existe davantage de restrictions à Shabboth
énoncées par nos Sages. On les appelle גְּזֵרוֹת
« Gazérôth »
ou תַּקָּנוֹת
« Taqqonôth »,
des termes que l'on peut traduire par « décrets » et
« promulgations ». Dans leur immense sagesse, nos Sages
de mémoire bénie les promulguèrent lorsqu'ils voyaient qu'il était
nécessaire de nous éloigner d'une transgression potentielle du
Shabboth, ou pour renforcer l'esprit du Shabboth.
J'ai
pu m'apercevoir que beaucoup de religieux ne connaissaient en réalité
pas vraiment les lois du Shabboth et encore moins comment
fonctionnent et s'appliquent concrètement les Malo`khôth de
Shabboth. Ils en arrivent ainsi à interdire à Shabboth ce qui est,
en réalité, permis, et permettre à Shabboth ce qui, en réalité,
est interdit. C'est la raison pour laquelle il est essentiel de
revenir aux sources, voir comment nos Sages ont défini chaque
Malo`khoh et comment elles étaient appliquées dans le cadre de la
construction du Mishkon. Ce n'est qu'ainsi, en faisant les parallèles
adéquats, que l'on parvient à concrètement savoir ce qui, à notre
époque, est permis ou interdit de faire à Shabboth, et si telle ou
telle activité peut réellement être considérée une `ov
Malo`khoh, une Tôladhoh, ou un acte totalement permis d'après les
définitions et explications de nos Sages.
Tous
les articles sur les mécanismes et applications concrètes des
Malo`khôth seront disponibles en téléchargement sur la colonne de
droite du blog au fur et à mesure des publications.
1Shamôth
20:7
2Davorim
5:11
3Baré`shith
2:2
4Shamôth
20:7-10
5Voir,
par exemple, les cinq premiers versets du Chapitre 35 de Shamôth
6Shabboth
7:2