ב״ה
Les
trente-neuf Malo`khôth expliquées clairement
Travail
réfléchi
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- Idée de base
Afin
qu'une action soit considérée être un vrai « travail »
à Shabboth, elle doit remplir plusieurs conditions. Ces conditions
se rapportent principalement au concept de l'intention. C'est-à-dire
que mon travail n'est une Malo`khoh à Shabboth que si j'avais
l'intention d'accomplir l'acte que j'accomplis.
Cette
règle découle tout droit du lien entre le Shabboth et la
construction du Mishkon (dont nous avons parlé dans l'Introduction).
Le travail effectué pour le Mishkon est décrit dans la Tôroh comme
étant une מְלֶאכֶת
מַחֲשָׁבֶת « Mala`khath
Mahashovath »,
littéralement un « ouvrage réfléchi ».1
Et étant donné que les ouvrages que nous évitons d'accomplir à
Shabboth sont déduits des ouvrages réalisés pour le Mishkon, cette
notion de « prévenance » ou de « réflexion »
s'applique également au Shabboth.
Pour
qu'une action soit un « ouvrage réfléchi », les huit
conditions suivantes doivent être remplies :
- Intention
- Vous êtes conscient que vous accomplissez l'acte2
- Vous voulez que l'acte soit accompli3
- Vous accomplissez l'acte parce que vous désirez que le résultat logique de cet acte se produise4
- Réalisation
- Manière
- Vous accomplissez l'acte de la façon dont on le réalise ordinairement7
- Vos efforts amènent directement l'acte à se produire8
- Vous accomplissez l'acte uniquement à l'aide de personnes qui sont nécessaires9
- Étude de cas : un repas de Shabboth à l'extérieur
Analysons
les trois premières conditions à l'aide d'un scénario :
`aharôn
organise un repas de Shabboth dans son arrière-cour. Il y a dans sa
cour une zone herbeuse et une zone terreuse.
Tout
d'abord, `aharôn commence par nettoyer la cour. Il aperçoit un
grand objet vert et l'attrape, pensant que c'était l'un des jouets
de ses enfants. Mais une fois l'objet en main, il l'observe et se
rend compte que c'était, en fait, une plante couvre-sol qui poussait
le long des bords de la cour. (Comme nous l'apprendrons, déraciner
une plante est une Malo`khoh.)
Comment
évaluons-nous ce que `aharôn a fait ? Étant donné qu'il
n'était pas conscient qu'il arrachait du sol une plante couvre-sol
(c'est la condition
n°1 de la liste
ci-dessus), nous ne disons pas qu'il a transgressé le Shabboth. Bien
qu'il était conscient de faire quelque chose, il était dans
l'erreur concernant ce qu'il faisait réellement. Il pensait attraper
un jouet, il a arraché une plante. Ce genre d'action n'est pas
considéré « réfléchi ».
Dans
ce scénario, lorsque nous disons que `aharôn n'a pas accompli de
Malo`khoh, nous voulons dire que son acte ne remplit pas les critères
toranique pour être considéré comme une « Malo`khoh ».
Néanmoins, les actes
qu'il a commis ne sont toutefois pas acceptables, en vertu d'un
décret rabbinique
destiné à renforcer et protéger la sainteté du Shabboth. (Il
n'aurait pas dû nettoyer sa cour un jour de Shabboth.)
Puis,
`aharôn a besoin de traîner un banc à travers la partie terreuse
de l'arrière-cour. Il est possible qu'il crée des sillons dans la
poussière en déplaçant le banc. Faire de tels sillons est
considéré être une forme de Malo`khoh. (Cela entre dans la
catégorie de « Hôrésh »,
que nous allons étudier dans la leçon suivante.) À l'évidence, ce
n'est pas son intention : il désire utiliser le banc durant le
repas, et il n'est pas du tout intéressé par le fait d'utiliser le
banc pour refaire le paysage de sa cour. Dans le même temps, il a
l'intention de déplacer le banc (voir la condition
n°2 dans la liste
ci-dessus).
Que
doit donc faire `aharôn ? Dans cette situation, cela dépend
des conséquences prévisibles de son acte. Si le banc est léger et
qu'il est, par conséquent, improbable qu'il fasse des sillons, il
peut le déplacer, bien qu'il existe une possibilité que des sillons
soient formés. Mais dès lors que la possibilité inverse existe
aussi, c'est-à-dire que des sillons ne soient pas formés, un acte
peut être accompli. Le fait qu'il soit quelque peu possible que des
sillons se forment ne nous amène pas à interdire l'acte, car ce
n'est pas une certitude absolue.
Par
contre, si le banc est lourd, et causera inévitablement des sillons
à se former dans le sol, `aharôn n'a pas le droit de le déplacer.
(Ce qu'il peut faire est demander à quelques amis de l'aider à le
soulever afin de ne pas le traîner au sol.) La raison ici est que,
lorsque votre acte résultera
inévitablement en
une Malo`khoh, vous ne pouvez pas l'accomplir, même si vous n'avez
pas l'intention que la Malo`khoh se produise. (Un résultat
inévitable est appelé, dans la terminologie halakhique, פְּסִיק
רֵישָׁא « Pasiq
Résho` ».)
Prenons
un autre cas similaire : `aharôn désire marcher sur l'herbe de
sa cour. Nous pourrions penser qu'étant donné qu'arracher de
l'herbe est normalement considéré être une Malo`khoh (dans la
catégorie de « Qôsér »),
c'est que l'on doit s'abstenir de fouler une pelouse à Shabboth,
parce qu'il est inévitable qu'en traversant la pelouse un peu
d'herbe sera arraché. Mais c'est là que nous faisons une
distinction : nous jugeons chaque pas individuellement, comme un
acte distinct. De ce fait, bien qu'il soit certain que vous finirez
avec de l'herbe sous vos chaussure, marcher sur une pelouse est
permis, car rien ne garantit que vous arracherez de l'herbe à chaque
pas.
Une
fois que le banc est en place, `aharôn se rend compte que sa cour
est pleine de moustique et d'autres insectes. Naturellement, il
voudrait s'en débarrasser. Il asperge de quelques pesticides les
plantes près de la table de Shabboth. Ces produits chimiques aident
en fait les plantes en les préservant d'insectes nuisibles. Par
conséquent, cet acte devrait être considéré comme une Malo`khoh,
puisque améliorer la santé d'une plante tombe dans la catégorie de
« Zôréa´ ». Après tout, `aharôn avait l'intention
d'asperger de pesticides les plantes et savait ce qu'il faisait.
Néanmoins,
son intention ici n'était pas d'améliorer les plantes ; il
voulait juste chasser les insectes. De ce fait, l'aspersion de
pesticides n'est pas
considérée être une Malo`khoh, parce que ce ne fut pas du tout
réalisé pour la raison logique habituelle pour laquelle on asperge
de pesticides des plantes, comme cela est expliqué dans la condition
n°3 ci-dessus.
(Cependant, si en aspergeant les plantes de pesticides `aharôn
désirait à la fois chasser les insectes et améliorer ses plantes,
il a alors commis une transgression du Shabboth.)
(Bien
qu'ici aussi l'acte ait produit un « résultat inévitable »,
il y a une différence importante : lorsque je traîne le banc,
je cause directement
la formation des sillons dans le sol. Mais lorsque j'asperge de
pesticides les plantes, cela n'améliore pas
directement les plantes, mais empêche plutôt les plantes de
s’abîmer.)
Comme
l'illustre ce scénario, l'état d'esprit de quelqu'un est central
dans le concept de « Mala`khath Mahashovath ».
- Conditions se rapportant à l'effet de l'acte (Réalisation)
Afin
qu'un acte soit considéré comme une Malo`khoh, son effet doit être
constructif et permanent.
Par
« constructif » (condition
n°4 ci-dessus) nous
voulons dire que l'acte a résulté en quelque chose de bénéfique
ou profitable. En d'autres mots, ce ne fut pas un acte destructif.
Par
« permanent » (condition
n°5 ci-dessus) nous
ne parlons pas de quelque chose qui durera toujours, mais de quelque
chose qui n'est pas temporaire pour la durée du Shabboth. En
d'autres mots, il s'agit d'un acte dont les effets dureront au moins
jusqu'à la fin du Shabboth. Mais attention, c'est une condition
variable. Par exemple, si je chauffe de l'eau froide à Shabboth j'ai
accompli une Malo`khoh, bien que l'eau finira par se refroidir
quelques minutes plus tard. Mais en chauffant cette eau froide, j'ai
achevé l'acte que j'avais entrepris d'accomplir, et j'ai créé
quelque chose de nouveau.
- Conditions se rapportant à la manière dont l'acte est réalisé
Nous
avions analysé les conditions qui se rapportent directement à
l'intention. Penchons-nous à présent sur un autre ensemble de
conditions.
Nous
avons dit qu'un acte doit être accompli d'une façon habituelle ou
ordinaire (condition
n°6 ci-dessus). Si
un acte est accompli d'une manière non conventionnelle, ce n'est pas
une Malo`khoh vis-à-vis des lois du Shabboth. Par exemple, il ne
vous est pas permis de couper vos ongles avec un coupe-ongle à
Shabboth (c'est inclut dans la catégorie de « Gôzéz »).
Si vous retirez l'ongle d'une manière inhabituelle, par exemple en
l'arrachant, ce n'est pas une Malo`khoh d'un point de vue toranique
(bien que, là encore, ce n'est pas permis en raison d'un décret
rabbinique).
Un
acte doit également être réalisé directement (condition
n°7 ci-dessus). Il
y a des situations où vous pouvez accomplir quelque chose
indirectement. Par exemple, lorsqu'il fait froid dans votre maison en
hiver, vous pourriez ouvrir une fenêtre afin de faire entrer de
l'air froid. Cela fera descendre la température et activera alors la
fournaise domestique. Allumer la fournaise directement pourrait ne
pas être permis, mais le faire indirectement l'est.
Quant
à l'idée de ne faire appel qu'à des personnes nécessaires
(condition n°8
ci-dessus), cela signifie ceci : si un acte ne nécessite qu'une
seule personne pour être achevé, mais que plusieurs personnes l'ont
accompli, aucune d'elle n'est considérée comme ayant accompli une
Malo`khoh. C'est parce qu'aucune n'a en fait accompli l'acte
d'elle-même ou par elle-même.
- Vocabulaire
Pour
affermir notre compréhension des idées exprimées ici, voici
quelques termes halakhiques :
- דָּבָר שֶׁאֵינוֹ מִתְכַּוֵּן « Dovor Sha`énô Mithkawwén » : il s'agit d'un acte permis étant donné qu'il n'y a qu'une probabilité, et non une certitude, qu'il mènera à quelque chose d'interdit, et ce, évidemment, à condition que vous n'aviez pas l'intention d'accomplir l'acte interdit. (Voir le cas du banc léger qui est traîné sur une zone terreuse.)
- פְּסִיק רֵישָׁא « Pasiq Résho` » : il s'agit d'un acte qui, en lui-même, pourrait ne pas poser problème, mais nous l'interdisons à Shabboth parce qu'il mènera inévitablement à la réalisation d'une Malo`khoh. (Voir le cas du banc lourd qui est traîné sur une zone terreuse.)
- כְּדַרְכָּה « Kadharkoh » : il s'agit d'un acte accompli de la façon ordinaire ou habituelle.
- שִׁנוּי « Shinouy » : il s'agit d'un acte accompli d'une façon inhabituelle
- גְּרָמָא « Garomo` » : il s'agit d'un acte accompli d'une façon indirecte.
- En résumé
Nous
apprenons des ouvrages réalisés dans le cadre de la construction du
Mishkon que seuls les actes qui remplissent certaines conditions
spécifiques sont considérés être des Malo`khôth à Shabboth.
Il
existe de nombreuses nuances supplémentaires à ces conditions, mais
dans cette leçon nous avons acquis une compréhension des concepts
essentiels. À présent, nous sommes prêts à étudier une à une
les trente-neuf catégories de Malo`khôth.
1Shamôth
35:33
2Shabboth
157b
3Bésoh
23b
4Shabboth
42a
5Ibid.,
105b
6´érouvin
44a
7Shabboth
62a
8Bavo`
Qammo` 26b
9Shabboth
92b