ב״ה
Les
trente-neuf Malo`khôth expliquées clairement
Mafshit
(Dépouiller) & Ma´abbédh (Tanner)
Cet article peut
être téléchargé ici.
- Mafshit
Après la
Malo`khoh de Shôhét vient celle de מַפְשִׁיט
« Mafshit
– dépouiller », à laquelle nous ne serons pas souvent
confrontés puisqu'elle a une portée moderne plus que limitée. Dans
le processus de confection des peaux, une fois que l'on avait égorgé
un animal on lui retirait intégralement sa peau. C'est ce qu'on
appelle Mafshit.
Cette Malo`khoh
s'applique également au fait de retirer n'importe quelle peau de sa
place d'origine. Ainsi, par exemple, retirer d'un poulet cru la peau
est une application de cette Malo`khoh. Par contre, retirer la peau
d'un aliment cuit n'est pas inclus. Pourquoi ?
Deux choses
l'expliquent. Premièrement, comme nous l'avions vu pour d'autres
Malo`khôth, un acte qui est normalement accompli lorsqu'on mange
n'est jamais considéré être une Malo`khoh dans le contexte des
lois relatives au Shabboth. Deuxièmement, la peau a été assouplie
durant le processus de cuisson. Par conséquent, lorsque vous la
retirez par la suite vous n'êtes pas en train de « dépouiller »
l'animal dans le vrai sens du terme.
- Ma´abbédh
Une fois que
l'animal a été dépouillé de sa peau, on devait la tanner. Le
tannage est ce qui permet à un objet grossier de se transformer en
un cuir ou du daim beau (et coûteux). C'est la Malo`khoh appelée
מְעַבֵּד
« Ma´abbédh
– tanner ».
Le tannage
nécessite d'abord de soigner la peau (généralement au moyen du
sel), puis d'ajouter une substance chimique pour la préserver
davantage, et on termine ensuite son apparence en ajoutant de l'huile
qui va avoir pour effet d’adoucir le cuir ou le durcir, selon ce
que l'on désire.
Comment cette
Malo`khoh s'applique-t-elle dans notre vie contemporaine ? Toute
amélioration d'un objet en cuir constitue un acte de Ma´abbédh.
Par exemple :
- étirer une nouvelle paire de chaussure en la pliant et dépliant à plusieurs reprises
- ajouter de l'huile ou d'autres liquides sur des meubles en cuir afin de les rendre plus lisses.
Au niveau de la
Tôroh, la Malo`khoh de Ma´abbédh ne s'applique pas à la
nourriture (tout comme celle de Mafshit).1
Néanmoins, HaZa''l ont vu une similarité entre Ma´abbédh
et certaines activités impliquant de la nourriture. À cause de
cela, ils l'ont appliqué dans une très moindre mesure à la
nourriture. La similarité qu'ils ont trouvé concerne l'usage du
sel. Le sel est utilisé dans le tannage parce qu'il aide à
préserver la peau de l'animal qui a été dépouillée. De même, il
a traditionnellement été utilisé depuis des siècles pour
préserver de la viande et d'autres aliments (par exemple, les
cornichons). Puisque le sel change la constitution de la nourriture,
cet acte ressemble au processus de tannage des peaux.
Cela signifie-t-il
qu'il soit interdit à Shabboth de saler nos aliments ? Bien sûr
que non ! Pourquoi ?
Lorsque nous
salons de la nourriture, nous devons nous poser deux questions
préliminaires :
- Quelle sorte d’aliments salons-nous ?
- Pourquoi les salons-nous ?
Concernant la
première question, nous devons savoir que l'interdiction rabbinique
ne s'applique qu'aux aliments qui sont préservés lorsqu'on ajoute
du sel. Cela limite fortement cette Malo`khoh uniquement au poisson
cru, à la viande crue et aux légumes crus.
Quant à la
deuxième question, nous devons savoir que l'interdiction rabbinique
ne concerne que le salage à des fins de préservation, c'est-à-dire
afin que l'aliment dure longtemps sans pourriture, ce qui ressemble
sans aucun doute à la Malo`khoh de Ma´abbédh puisqu'on en faisait
de même avec les peaux d'animaux dans le Mishkon. Par contre, si
nous salons un aliment juste pour le goût, cela ne cause aucun
problème au niveau des lois du Shabboth.
Enfin, puisqu'une
solution d'eau salée est un moyen d'opérer un tannage, nous ne
devons pas en faire à Shabboth. Cela inclut le fait d'ajouter du sel
à une large quantité d'eau, ainsi que le fait de faire une solution
lourdement salée, indépendamment de la quantité d'eau dans cette
solution.
1Talmoudh,
Shabboth 75b