ב״ה
Les
trente-neuf Malo`khôth expliquées clairement
Shôhét
– Abattre
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- Introduction
La Malo`khoh de
שׁוֹחֵט
« Shôhét »
partage le même nom que l'abatteur rituel. Mais dans le contexte du
Shabboth, ce terme se réfère à tout acte qui mène à la mort
d'un être vivant.1
Cette Malo`khoh
est la deuxième dans l' « Ordre des peaux »,
c'est—à-dire les Malo`khôth nécessaires à la confection des
peaux (nous avions déjà étudié les Malo`khôth nécessaires à la
confection du pain ainsi que celles nécessaires à la confection des
tissus). Une fois que vous avez capturé un animal, vous avez besoin
de le tuer si vous désirez en faire un repas ou tout autre usage.
Bien que la
majorité d'entre nous ne vivons pas dans des communautés agricoles,
la Malo`khoh de Shôhét continue à s'appliquer à notre
époque. Parmi les activités qui y sont inclues, citons par exemple
le fait de tuer des animaux que l'on pourrait retrouver dans nos
maisons tels que les cafards, des fournis, des souris, etc., que ce
soit physiquement ou par des insecticides ou des poisons2,
ou encore le fait de tuer des moustiques ou d'autres insectes qui
nous dérangent à l'extérieur.
Quelle est la
Halokhoh si on ne tue pas soi-même l'animal mais qu'on le place dans
une situation qui le fera mourir, comme par exemple pêcher un
poisson ? C'est également interdit ! Un exemple
classique : si vous trouver une fourmi dans votre évier, vous
ne pouvez pas la jeter dans la cuve des toilettes et tirer la chasse.
Bien que vous n'ayez pas l'intention de la tuer, étant donné qu'il
est inévitable qu'elle meurt par le simple fait de tirer la chasse,
cela en fait un acte prohibé.
- Les créatures dangereuses
Comme nous
l'avions brièvement mentionné dans le cadre de la Malo`khoh
précédente (« Sôdh
– Piéger »), il existe des exceptions à la règle
de base de Shôhét : lorsqu'on est confronté à une
créature dangereuse (ou potentiellement dangereuse), il pourrait
être permis de la tuer.
Nous pouvons
classer ces créatures dans quatre catégories, suivant l'ordre
décroissant du danger qu'elles représentent :
- Danger pour la vie
Un exemple
classique : vous vous retrouvez près d'un scorpion, d'un
serpent venimeux, d'une araignée venimeuse ou d'un animal enragé.
Dans de telles
situations il sera permis de tuer l'animal. Il n'est pas nécessaire
d'attendre qu'il tente de vous faire mal. Le seul fait qu'il ait le
potentiel de vous nuire suffit pour que l'interdiction de Shôhét
soit suspendue.
- Énorme douleur
Qu'en serait-il si
vous vous retrouviez face à un animal qui n'est pas particulièrement
dangereux pour la vie mais auquel vous êtes sensible et qui pourrait
vous causer une grande douleur s'il vous piquait ou mordait ?
Imaginons que vous soyez allergique aux piqûres d'abeille. Là, il
sera d'abord préférable de tenter de piéger l'insecte. Si vous ne
pouvez pas le piéger sans le tuer, vous pouvez alors le tuer.
Dans le cas d'une
allergie aux piqûres d'abeille si grave que la vie peut être
menacée, l'abeille pourra alors être tuée immédiatement, sans
d'abord chercher à la piéger, car elle est alors considérée comme
appartenant à la catégorie A plus haut.
- Juste douloureux
Qu'en serait-il si
l'animal peut causer un mal qui ne menace pas la vie mais est sérieux
et/ou douloureux ? Un exemple classique est la piqûre d'une
abeille ou d'une guêpe (pour quelqu'un qui n'est pas allergique), ou
encore la morsure d'un serpent non venimeux. La règle à suivre est
celle-ci : si la créature ne vous poursuit pas, il ne nous est
pas permis de la piéger. Si elle s'avance vers vous, vous pouvez la
tuer.
- Ennuyant
La piqûre d'une
mouche ou d'un moustique n'est pas considérée être suffisamment
douloureuse que pour permettre de piéger de telles créatures (ce
qui signifie qu'on ne peut pas les tuer, à moins d'avoir toutes les
raisons de soupçonner qu'elles sont porteuses de graves maladies,
comme le paludisme, le virus du Nil occidental, etc.).
Dans tous les cas
susmentionnés, lorsqu'on parle de « tuer un animal », la
Halokhoh préfère que ce soit fait d'une manière non évidente (à
moins, évidemment, que la nature du danger soit telle que l'animal
doive être tué aussi vite et directement que possible). Et
qu'entend-t-on par une « manière non évidente » et
pourquoi est-ce nécessaire ?
HaZa''l
s'inquiétaient de la possibilité de tuer un animal d'une manière
trop visible, comme par exemple en le piétinant ou l'assommant avec
un objet lourd. Leur inquiétude était basée sur le fait que si ce
comportement était vu par des gens qui ne connaissent pas les
détails de la Halokhoh, ces derniers pourraient en conclure qu'il
n'y a aucun problème en général à tuer des animaux à Shabboth.
Par conséquent, les Sages de mémoire bénie nous ont ordonné
d'être plus discrets. Par exemple, vous pourriez marcher là où se
trouve l'insecte et le piétiner comme si de rien n'était, donnant
ainsi l'impression à ceux qui vous observent que vous ne faisiez que
marcher par-là. Le Talmoudh3
donne à cette approche le nom de לְפִי
תוּמוֹ « Lafi
Thoumô », qui signifie littéralement « tu as
marché dessus innocemment ». il va de soi que cette
approche n'est pas toujours possible et que cela dépendra des
circonstances.
Pour résumer :
Il ne nous est pas permis de tuer quoique ce soit à Shabboth, à
moins qu'il y ait une possibilité que la créature nuise à
quelqu'un. En fait, la Halokhoh exige de nous que nous respections la
vie des animaux et d'autres créatures tout le temps, et pas qu'à
Shabboth.4
- Faire saigner
La Malo`khoh de
Shôhét inclut également d'autres activités.
Il ne nous est pas
permis de faire saigner quelqu'un ou causer une contusion. Ces deux
actes libèrent du sang (avec une contusion, le sang reste en-dessous
de la peau), qui est considéré par la Tôroh comme étant la
« vie » d'un être vivant. De ce fait, c'est une forme de
Shôhét, bien que la personne reste en vie après qu'on l'ait
blessée. Un autre exemple serait le fait de gratter une croûte,
puisque cela peut occasionner un saignement.
Il va sans dire
que lorsqu'il peut y avoir des problèmes pour la santé ou
l'intégrité physique, les interdictions du Shabboth sont
suspendues.
1Mishnéh
Tôroh, Hilkôth Shabboth 11:1
2Ibid.
3Shabboth
121b
4Talmoudh,
Bavo` Masia´ 32b