ב״ה
Élucider
les `aggodhôth et les Midhroshim
Les
émissaires d'une Miswoh ne souffrent d'aucun mal
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Dans
le Talmoudh, plusieurs Gamorôth traitent d'un principe énoncé par
Ribbi `él´ozor ז״ל
selon
quoi : שלוחי
מצוה אינן ניזוקין
« Les
émissaires d'une Miswoh
ne souffrent [d'aucun mal]. »1
Qu'est-ce
que cela pourrait bien vouloir dire ? Ribbi `él´ozor
enseigne-t-il que des forces protectrices gardent celui qui s'en va
accomplir une Miswoh,
formant une sorte de bouclier contre tous les maux qui pourraient
s'abattre sur lui ? Cela ne se peut pas car le même Ribbi
`él´ozor poursuit en disant qu'à un endroit connu pour un certain
danger ce principe ne s'applique pas.
Le
Talmoudh cite un cas où quelqu'un inspectait des Mazouzôth, ce qui
est une Miswoh
(pour de plus amples informations à ce sujet, voir l'article
intitulé « Vérifier
les parchemins des Mazouzôth et des Tafillin »),
mais on lui déroba pourtant une grande somme d'argent ! Un
autre cas est cité de quelqu'un qui chargea son fils d'aller
accomplir la Miswoh
de Shilôah
Haqqén (renvoyer l'oiselle avant de s'emparer de ses œufs), et en
descendant de l'échelle ce dernier tomba et décéda sur le coup !
Dans les deux cas, le Talmoudh déclare que dans une situation de
danger ce principe ne s'applique pas, d'où les tragédies qui se
produisirent.
Cela
nous montre que celui qui est occupé à l'accomplissement d'une
Miswoh
n'a pas la garantie que rien de fâcheux ne lui arrivera. Nous donc à
nouveau nous demander ce que pouvait bien vouloir dire Ribbi `él´ozor
en enseignant que « Les
émissaires d'une Miswoh
ne souffrent [d'aucun mal]. »
Si
nous nous penchons sérieusement sur cette déclaration, la réponse
est évidente. Cela signifie que lorsque quelqu'un est occupé à
l'accomplissement des Miswôth
d'HaShem ית׳,
qui sont des activités qui contribuent au perfectionnement de l'être
humain, il n'existe aucun aspect négatif à l'accomplissement de
telles Miswôth.
Dowidh Hammalakh ע״ה
a
en effet écrit que תּוֹרַת
יְהוָה תְּמִימָה
« la
Tôroh de `adhônoy est parfaite »2,
et son fils, Shalômôh Hammalakh ע״ה,
a ajouté que דְּרָכֶיהָ
דַרְכֵי נֹעַם וְכָל נְתִיבוֹתֶיהָ
שָׁלוֹם
« ses
voies sont des voies plaisantes et tous ses sentiers mènent à la
paix. »3
Ribbi `él´ozor enseigne que l'acte d'une Miswoh
est une activité divinement ordonné qui n'apporte du bien qu'à
celui qui l'accomplit. L'acte en lui-même est intrinsèquement pur
de toute nuisance, de tout mal, puisque c'est en réalité le canal
par lequel l'homme s'élève vers les hauteurs de la perfection.
Bien
que cela soit vrai, cela ne concerne que l'acte de la Miswoh
en lui-même. Cela ne signifie en aucun cas que si quelqu'un donne de
la Sadhoqoh
au sommet d'un volcan en ébullition il ne sera pas blessé ou tué !
Rien d'autre que l'acte de la Miswoh
n'est visé par cette déclaration de Ribbi `él´ozor. C'est
pourquoi la Gamoro` précise qu'à un endroit où il est certain d'y
trouver un danger, c'est-à-dire des circonstances extérieures,
une Miswoh n'a aucune portée sur un tel phénomène normal.
Nous
voyons donc devant nous deux sujets distincts :
- la Miswoh en elle-même, qui est vraiment parfaite et ne renferme aucun aspect négatif
- des phénomènes qui sont extérieurs à l'acte d'accomplissement des Miswôth, qui suivent des lois naturelles et affectent les gens indépendamment du fait qu'ils accomplissent ou pas des Miswôth.
Pour
le dire autrement, aussi bien celui qui accomplit une Miswoh
que celui qui se tient stupidement au sommet d'un volcan en
ébullition souffriront d'un mal. Il est vrai que celui qui accomplit
une Miswoh
acquiert une perfection métaphysique en le faisant, mais cela ne le
protège pas des phénomènes physiques et naturels. C'est ce que
Ribbi `él´ozor veut dire en enseignant qu'à un endroit connu pour
un certain danger ce principe ne s'applique pas. C'est-à-dire que
les circonstances extérieures n'ont rien à voir avec le sujet visé
par les propos selon quoi « Les
émissaires d'une Miswoh
ne souffrent d'aucun mal. »
La
Gamoro`, pour prouver que les Miswôth ne protègent pas lorsqu'on se
retrouve dans des endroits connus pour leurs dangers, cite le passage
de 1
Shamou`él 16:2.
Après que Sho`oul Hammalakh ע״ה
fut
destitué pour ne pas avoir obéi à l'ordre divin de tuer `aghagh,
HaShem donna pour instruction à Shamou`él Hannovi` ע״ה
de
cesser de se lamenter au sujet de Sho`oul et d'oindre un nouveau roi.
Shamou`él répondit à HaShem : וְשָׁמַע
שָׁאוּל וַהֲרָגָנִי
« Sho`oul
l'entendra et me fera tuer. »
HaShem donna alors à Shamou`él un moyen d'échapper à l'assaut de
Sho`oul contre lui. Mais de façon tout à fait intéressante, bien
qu'il reçut des instructions claires de la part d'HaShem Lui-même,
Shamou`él doutait qu'il puisse échapper au courroux de Sho`oul !
En d'autres mots, HaShem Lui-même ordonne à Shamou`él d'accomplir
certains actes, mais Shamou`él estime toutefois qu'il se trouve
encore dans la sphère d'application des lois naturelles (la jalousie
de Sho`oul, qui va faire qu'il va s'emporter, mettant en péril la
vie de Shamou`él). Par ce passage biblique, la Gamoro` souhaite nous
enseigner que les Miswôth
ne sont pas un moyen par lequel se protéger physiquement, bien qu'il
s'agisse de commandements ayant été émis par HaShem. Shamou`él
Hannovi` avait raison ; il ne devait pas compter sur des
miracles. Et la réponse d'HaShem n'avait pas été de lui dire qu'Il
accomplirait des miracles en sa faveur, mais Il lui a plutôt des
conseils pour gérer cette situation en suivant l'ordre naturel. Ni
HaShem ni Shamou`él n'approuvèrent le fait de se reposer sur
d'éventuels miracles.
Nous
voyons de Ribbi `él´ozor que le principe déduit est beaucoup plus
différent que ce qui paraissait à première vue. Une lecture
superficielle du principe de Ribbi `él´ozor trompe le lecteur qui
en arriverait, comme la plupart des Harédhim,
à faussement croire qu'une Miswoh
offre une protection physique, au point que chaque fois que quelqu'un
de très religieux meurt alors qu'il était impliqué dans
l'accomplissement d'une Miswoh
(par exemple, des religieux qui meurent à la suite d'un accident de
voiture alors qu'ils revenaient d'un mariage), bon nombre de Harédhim
se demandent comment est-il possible que du mal puisse arriver à
quelqu’un, alors qu'il accomplissait une Miswoh. Mais il ne faut
pas s'arrêter là ; il faut plutôt continuer à lire la
déclaration de Ribbi `él´ozor. Et lorsqu'on finit de lire, on doit
réfléchir sur le fait que les lieux dangereux ne s'appliquent pas à
ce principe. On finit alors avec une nouvelle compréhension de la
façon exacte par laquelle une Miswoh
nous offre du bien, et la réponse est parfaite : Dans la Miswoh
elle-même, le bien nous profite de deux façons ;
- la connaissance que notre âme acquiert augmente notre perfection
- une valeur morale nous est inculquée par l'accomplissement des Miswôth.
Je
vous prie de lire l'intégralité du commentaire du Rada''q sur 1
Shamou`él 16:2.
Je ne citerai ici qu'une petite partie :
Car bien que
le Saint, béni soit-Il, accomplisse des miracles et des prodiges
en faveur de ceux qui Le craignent, dans la majorité des cas Il
opère à l'intérieur des lois naturelles. Et c'est en accord
avec les lois naturelles que Ya´aqôv craignit ´ésow4
, et que Dowidh craignit Sho`oul s'il devait être oint roi du
vivant de ce dernier. C'est à juste titre qu'il chercha à
recourir à des tactiques afin de se sauver. C'est également ce
que [Shamou`él] demanda à [HaShem].
|
כי
אף על פי שהקדוש ברוך הוא עושה נסים
ונפלאות עם יראיו,
ברוב
הם על מנהג העולם וכן על מנהג העולם היה
לו ליעקב לירא מפני עשו ולדוד מפני שאול,
אם
היה מושח מלך בחייו והיה לו לבקש תחבולה,
וזו
הייתה שאלתובנוב וגבעון
|
Les
Miswôth
ne sont pas une panacée pour un bienfait physique. Shamou`él
Hannovi` et Dowidh Hammalakh la savaient très justement, et HaShem
n'a jamais enseigné une telle chose !
(Pour
informations, l'intégralité des commentaires du Rada''q sur le
Na''Kh peut être lu ici,
en hébreu.)
1Voir,
par exemple, Pasohim 8a-b
2Tillim
19:8
3Mishlé
3:17
4Qui
cherchait à tuer Ya´aqôv