jeudi 25 juin 2015

Du fanatisme idolâtre

בס״ד

Du fanatisme idolâtre


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Nous lisons ceci dans la Tôroh1 : ונשב בגיא, מול בית פעור « et nous demeurâmes dans la vallée, vis-à-vis de Béth Pa´ôr ». Môshah Rabbénou ע״ה rappelle aux Israélites comment est-ce qu'ils campèrent en face de l’idolâtre Ba´al Pa´ôr. Mais on se demande quelle est l'importance de ce rappel. Le verset juste après introduit alors un sujet qui n'a, à première vue, aucun rapport, à savoir l'interdiction d'ajouter et retirer quoi que ce soit à la Tôroh :

Davorim 4:1-2
À présent, ô Yisro`él, écoute les décrets et les jugements que je vous enseigne pour [les] accomplir, afin que vous viviez, arriviez et possédiez le pays que `Adhônoy, Dieu de vos pères, vous donne. N'ajoutez rien à la parole que je vous commande et n'en retirez rien, afin de garder les commandements de `Adhônoy, votre Dieu, que je vous ordonne.
ועתה ישראל, שמע אל-החקים ואל-המשפטים, אשר אנכי מלמד אתכם, לעשות--למען תחיו, ובאתם וירשתם את-הארץ, אשר יהוה אלהי אבתיכם, נתן לכם. לא תספו, על-הדבר אשר אנכי מצוה אתכם, ולא תגרעו, ממנו--לשמר, את-מצות יהוה אלהיכם, אשר אנכי, מצוה אתכם

Les Ba´alé Tôsofôth זצ״ל commentent ces versets, et citent par exemple qu'il est interdit de porter cinq Sisith au lieu de quatre, ou encore de créer cinq espèces pour le Loulov au lieu de quatre. De même, on ne doit pas ajouter un troisième Karouv (Chérubin) sur le `Arôn Qôdhash, ou une troisième boîte de Tafillin. De l'autre côté, il est également interdit de retirer à une quelconque Miswoh de la Tôroh.

Ce qui attire notre attention, c'est que le verset qui vient juste après, à savoir le verset 3, nous dit ceci :

Vos yeux ont vu ce que `Adhônoy a fait à Ba´al Pa´ôr ; car tout homme qui était allé derrière Ba´al Pa´ôr, `Adhônoy, ton Dieu, l'a détruit du milieu de toi.
עיניכם, הראות, את אשר-עשה יהוה, בבעל פעור: כי כל-האיש, אשר הלך אחרי בעל-פעור--השמידו יהוה אלהיך, מקרבך

Nous avons donc commencé par le fait que les Israélites avaient campé en face de l’idolâtre Ba´al Pa´ôr, puis nous avons poursuivi par l'interdiction d'ajouter et retirer quoi que ce soit à la Tôroh, et nous avons fini par reparler de Ba´al Pa´ôr. Pourquoi Môshah Rabbénou revient-t-il sur Ba´al Pa´ôr ? N'aurait-il pas dû terminer de discuter de tout ce qui concernait Ba´al Pa´ôr, clore ce sujet, et seulement ensuite commencer un nouveau sujet comme il l'a fait en introduisant les interdictions d'ajouter et retirer à la Tôroh ? Mais pourquoi les sujets relatifs à Ba´al Pa´ôr sont interrompus par les interdictions d'ajouter et retirer à la Tôroh ? Quel lien y a-t-il entre l’idolâtrie et le fait d'altérer le nombre des Miswôth ?

Si nous cherchons à expliquer le lien entre l’idolâtrie et l'altération des Miswôth, nous devons d'abord identifier leur dénominateur commun. Qui a-t-il de commun entre les deux ? Commençons par le plus simple. Quelle est l'erreur principale que commet l'être humain qui s'adonne à l’idolâtrie ?

L’idolâtrie est une tentative humaine de se rendre religieux, mais aux moyens de pratiques inventées. Cela signifie que l'être humain recherche une expérience religieuse, mais il le fait en inventant de nouvelles méthodes ou pratiques sans fondement. Qu'est-ce qui motive un être humain à inventer de nouvelles expressions religieuses, plutôt que suivre ce qu'HaShem ית׳ a prescrit dans la Tôroh ? Il n'y a qu'une seule réponse : ses émotions ! Cela ne peut pas être intellectuel, car l'intellect lui dit qu'il est stupide d'accorder des pouvoirs à des pierres et des idoles en bois. Et l'homme ne possède que deux facultés : son intellect (la raison) et ses émotions (ses sens).

Quant à celui qui ajoute ou soustrait à la Tôroh, il est comparable à un idolâtre étant donné que lui aussi recherche des expressions religieuses (accomplir les Miswôth) mais a un besoin émotionnel de les rendre conformes à ses plaisirs et déplaisirs. Les deux individus ont des émotions qui combattent les commandements de la Tôroh. Mais au lieu de se changer eux-mêmes, ils changent la Tôroh. Le crime dans les deux cas est le fait d'estimer que SON mode d'expression fabriquée de toute pièce est justifié, car il a ressenti ceci ou cela.

Môshah Rabbénou nous enseigne qu'ajouter ou soustraire à la Tôroh est une corruption très grave, sur le même pied d'égalité que l’idolâtrie, et c'est précisément pour cela qu'il a inséré cette interdiction en plein milieu de son discours sur Ba´al Pa´ôr. Altérer la Tôroh, même au nom du Judaïsme religieux, est un acte d'une perversion similaire à l’idolâtrie. Môshah Rabbénou l'enseigne en mentionnant l'interdiction d'ajouter et soustraire à la Tôroh dans le contexte de sa discussion sur Ba´al Pa´ôr. En fait, il n'a pas opérer une interruption au sujet de Ba´al Pa´ôr...il n'a pas cessé de parler de l’idolâtrie, car lorsqu'il mentionne l'interdiction d'ajouter et soustraire à la Tôroh, cela concerne encore le sujet de l’idolâtrie.

Pour le dire autrement : la corruption principale qu'il y a dans l’idolâtrie est le fait que l'être humain accepte son imagination au lieu d'accepter ce qui est vrai, réel et démontré. Il est psychotique, c'est-à-dire, déconnecté de la réalité. Ce défaut se retrouve également chez celui qui change les commandements d'HaShem, peu importe les motivations qui l'animent lorsqu'il le fait. Lui aussi accepte ses propres sentiments plutôt que la réalité (les paroles d'HaShem).

Ajoutons-nous et soustrayons-nous à la Tôroh aujourd'hui au nom du Judaïsme ? Certains pourraient être étonnés, mais la réponse est « oui ! ». Dans les Prophètes, il est écrit ceci2 : והיה, ביום זבח יהוה, ופקדתי על-השרים, ועל-בני המלך--ועל כל-הלבשים, מלבוש נכרי « Il arrivera qu'au jour du festin de `Adhônoy, Je visiterai les princes et les fils du roi et quiconque se revêt d'un vêtement étranger ». Le Rada''q זצ״ל citent plusieurs opinions sur la raison pour laquelle HaShem punira tous les Israélites qui portent « un vêtement étranger ». La dernière opinion qu'il rapporte est celle selon quoi le péché de ces Israélites est qu' « ils s'habillent de telle sorte à paraître plus justes que les autres Israélites ». C'est l'interprétation de « vêtement étranger », c'est-à-dire, étranger par rapport au fait que les Israélites ne se sont jamais habillés ainsi et qu'à cause de leur style vestimentaire qu'ils ont adopté pour paraître plus saints, pieux et justes, ils se distinguent. Le Rada''q considère cela comme un acte « mauvais ». Tout comme le prophète.

Ces Juifs tentent de faire de leur piété un spectacle. Leur orgueil les a forcé à rechercher les applaudissements et l'admiration de leurs coreligionnaires, et c'est pourquoi ils ont changé le mode d'habillement des Juifs et ont adopté des tenues qui sont depuis lors considérées comme « plus pieuses ». Mais en vérité, un vêtement ne peut pas être pieux ; seuls les gens doivent l'être. La façon dont nous nous habillons n'a aucune importance, pourvu que nous soyons pudique et modestes. Il n'y a aucune loi dans la Tôroh sur le code vestimentaire à avoir, à moins d'être un Kôhén du temps du Béth Hammiqdhosh. Par conséquent, n'est-ce pas mal et interdit d' « ajouter » à la Tôroh en s'habillant et contraignant les gens à s'habiller d'une façon spécifique au nom de la piété juive ? Ne transgressons-nous pas là les propres paroles de Môshah Rabbénou ? HaShem n'est-Il pas plus savant que nous ? Étant donné qu'Il ne nous a pas ordonné ou imposé un style vestimentaire, tout comme HaZa''l d'ailleurs, nous ne devons pas utiliser les vêtements comme le moyen d'une expression religieuse. Cela équivaut à la corruption de l’idolâtrie, car nous ajoutons à ce qu'HaShem nous a ordonné.

Certains pourraient répondre sur la défensive que nous n' « ajoutons » pas, puisque personne ne dit que c'est une « Miswoh » de s'habiller d'une certaine façon. Les gens qui répondent cela sont déconnectés de la réalité. J'invite tous ceux qui tiennent un tel discours et sont très religieux à sortir de chez eux la tête découverte, sans Kippoh, Yarmoulko` ou Qappele (peu importe le terme que vous employez), et se promener ainsi devant d'autres Juifs qu'ils ont l'habitude de fréquenter. Quelle sera la réaction ? « Tu es fou ? » « Es-tu devenu frei ? », « Tu as abandonné la Tôroh ? », « Ne sais-tu pas qu'il est interdit de marcher la tête découverte ? ». Qui a dit qu'il est interdit de marcher la tête découverte ? Où cela est-il dit dans la Tôroh et le Talmoudh ? Vous voyez, on a érigé au rang de « Miswoh » le fait de sortir la tête couverte. Idem avec le fait de sortir avec des Sisith. Et en cela, on a ajouté à la Tôroh, au point que tout Juif pourtant religieux qui sortirait sans couvre-chef ou Sisith sera automatiquement taxé de « frei », alors que HaZa''l disent que ce ne sont que des mesures de piété et non des obligations. Beaucoup d'Israélites, parmi lesquels des Rabbins, sortaient la tête découverte du temps du Talmoudh ! Et plusieurs Rabbins avant le 18ème siècle n'avaient pas non plus la tête constamment couverte. (Et non, contrairement à ce qu'on dit souvent, réciter une bénédiction la tête découverte n'est en aucun cas une interdiction.)

Les Harédhim se sont octroyés le droit d'imposer à quiconque leur mode d'habillement (qui a des origines païennes). Désormais, pour être un bon Juif, pour être considéré religieux, pour indiquer que l'on a la crainte du Ciel, il faut obligatoirement le chapeau noir, le costume noir et la chemise blanche. Autrement, vous êtes pour les « pieux » un Juif de seconde zone, un « moderne ». Ce mode d'habillement a été élevé au rang de « Miswoh » par beaucoup, qu'on l'admette ou pas. Non seulement cela n'a aucun fondement halakhique, mais cela cause des répercussions tragiques et crée une pression des pairs insupportable.

Les hommes et les femmes qui considèrent que ce mode d'habillement est obligatoire, que c'est une « Miswoh », que c'est la volonté d'HaShem, que c'est ainsi que l'on doit s'habiller pour faire partie du groupe, etc., prennent ce déguisement très au sérieux, voire même à l'extrême. Ils basent le choix de leur futur compagnon sur ce déguisement : il doit porter tel ou tel chapeau, avoir des chaussettes de telle ou telle couleur, porter un Bekishe de tel ou tel modèle, elle doit porter un Tikhel de tel ou tel modèle, etc.. Mais vous savez quoi ? Les couples qui se marient sur base de tels critères stupides... finissent aussi par divorcer. À l'évidence, le déguisement n'a pas été suffisamment puissant pour les garder ensemble. Et même cela ne suffit pas à les réveiller pour se rendre compte de 'l’absurdité de courir derrière un déguisement, plutôt que chercher un être humain doté de bonnes Middôth, qui craint HaShem, peu importe sa façon de s'habiller, car ce n'est pas le vêtement qui est pieux, mais la personne qui doit l'être ! Mais dans le monde qu'eux-mêmes ont créé (même si, pour se donner bonne conscience, ils font croire que cela vient d'HaShem et que c'est ainsi qu'il faudrait Le servir), si le partenaire qui leur est proposé ne porte pas le déguisement, ils rejettent cette personne. Le plus triste dans l'histoire, c'est qu'avec un tel comportement, ils auraient rejeté Môshah Rabbénou, `Avrohom `Ovinou ע״ה, Yishoq `Ovinou ע״ה, Ya´aqôv `Ovinou ע״ה, et beaucoup d'autres, car ils ne portaient pas de costume noir, ni de chapeau noir, et encore moins une chemise blanche. Les personnes ci-dessous étaient-elles frei car elles n'avaient pas le déguisement Harédhi ?

Le Ramba''m זצ״ל

Le Ban `Ish Hay זצ״ל

Le Rov Khadouri זצ״ל

Le Baba Salé זצ״ל

Des Rabbins Irakiens

Des Juifs Yéménites

Les Harédhim ne sont pas seuls au monde, et ils n'ont pas le monopole de la Tôroh. En fait, si tout ce qu'ils imposaient devait être considéré comme une Miswoh et provenant de la Tôroh, tous les Juifs avant eux et ceux de notre époque qui ne sont pas Harédhim et ne suivent pas ces ajouts devraient être traités comme des hérétiques ! Ils n'ont aucun droit de déterminer et imposer la façon de s'habiller, comment paraître Juif, ou encore qui est pieux et qui ne l'est pas ! Aucune couleur de vêtement, ou style, n'a jamais été exigée. En quoi un Juif est-il moins religieux s'il sort vêtu d'une chemise beige ou bleu ciel ? Est-ce un crime de porter des chaussettes vertes au lieu de blanches ? Tout cela est plus que risible !

Un autre crime commis par les Harédhim est le désir « pieux » des jeunes hommes d'étudier durant plusieurs années après s'être mariés, sans travailler, exigeant littéralement du père de leurs épouses de pourvoir à leurs besoins. Là encore, la raison est totalement absente. (De toute façon, plus une communauté est radicale, moins il n'y a de place pour la raison.) Premièrement, le père de l’épouse doit lui aussi étudier, il est donc mal d'exiger de sa part qu'il sacrifie son étude de la Tôroh pour son gendre. Deuxièmement, ces jeunes gens n'ont-ils pas appris dans les Pirqé `Ovôth que « S'il n'y a pas de farine, il n'y a pas de Tôroh » ? Ce qui signifie que là où il n'y a pas de gagne-pain, il n'y a pas non plus de Tôroh. Sans gagne-pain, on ne peut avoir l'esprit tranquille pour étudier. Ces jeunes gens n'ont-ils pas appris que HaZa''l ont dit, toujours dans les Pirqé Ovôth, que « Belle est l'étude de la Tôroh combinée à une profession, car avec les deux on ne pèche pas ! ». N'importe qui peut comprendre les péchés énormes que commettent les religieux qui n'ont aucune profession. Ils s'adonnent à des activités illégales en tout genre, violent les lois du pays, certains passent leurs journées à ne rien faire, d'autres commettent des actes qu'il vaudrait mieux ne même pas mentionner !

Ces derniers siècles, le Judaïsme a été tordu par de nombreux mouvements, des Maskilim aux Hasidhim, en passant par les Sionistes, les Libéraux, les Conservatives, les Reconstructionnistes, et d'autres encore, chacun avec ses propres « prescriptions nouvelles » qu'HaShem avait évidemment oubliées d'inclure dans la Tôroh et de dicter à HaZa''l. Leur crime philosophique d'ajouter et soustraire à la Tôroh fut pour certains la carte blanche de permettre de rouler en voiture à Shabboth, pour d'autres de modifier le Siddour en y ajoutant de la Qabboloh, d'inventer des bénédictions et prières non requises par HaZa''l, de déifier les Rebbe`im, d'aller consulter les prostituées, de lire sur les paumes des mains, d'autoriser les amulettes et bracelets rouges, de consulter les morts, de contredire Môshah Rabbénou et les Prophètes, d'utiliser les Tahillim comme des charmes contre la maladie, de créer de nouvelles « Halokhôth », de soupçonner d'autres Juifs d'être frei sur la base de leur habillement, de voir la barbe comme étant sainte (certains sont prêts à vous maudire du regard s'ils remarquent que vous avez légèrement rétréci votre barbe, sans même se dire que l'on pourrait avoir une raison tout à fait valable de l'avoir fait), d'enseigner qu'HaShem S'est divisé en différentes parties, d'enseigner des stupidités comme la réincarnation des âmes des Saddiqim dans les poissons, et la liste est longue et peut se poursuivre ad infinitum ! Et si vous pensez à toutes ces stupidités, l'émotion à blâmer est l'ego. Le mouvement corrompu est tellement sûr de ses positions que ceux qui en font partie rabaissent tous les autres en-dessous d'eux, ou cherchent à impressionner tout le monde afin que les changements qu'ils ont opérés dans la Tôroh passent inaperçus et finissent par être acceptés sans opposition.

Réfléchir est devenu un art perdu !

L'étude de la Tôroh a été remplacée par le fait de suivre les masses ignorantes !

Si les gens étudiaient, ils tomberaient sur l'avertissement lancé par le Prophète Safanyoh ע״ה concernant le fait d'utiliser les vêtements comme moyen de nourrir l'ego. Ils tomberaient sur l'interdiction énoncée par Môshah Rabbénou d'ajouter ou soustraire à la Tôroh. Mais les gens ne lisent en fait même plus le TaNaKh. Ils avalent simplement les fables de leurs rabbins !

Si les gens réfléchissaient, ils se rendraient compte que le meilleur choix de mariage consiste à se marier à un être humain, et non à son costume ou déguisement !

Réfléchissez ! Utilisez régulièrement votre cerveau pour déterminer objectivement si vous suivez les masses ou les commandements d'HaShem. Si Môshah Rabbénou s'est rendu compte de la nécessité de dire aux Israélites qui ont été témoins de la Révélation au Sinaï qu'il ne fallait ni ajouter ni retrancher à la Tôroh, nous ne devons en aucun cas nous sentir meilleurs que ces Israélites-là, car ce serait alors la façon la plus facile de tomber dans les pièges des corruptions idolâtres qui assaillent le Judaïsme d'aujourd'hui !

1Davorim 3:29

2Safanyoh 1:8
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