בס״ד
Lire
des Tahillim pour un malade
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Lorsque
de nombreux individus au sein de nos communautés, parmi lesquels
même des rabbins, se comportent d'une certaine manière au nom de la
« pratique religieuse », nous avons tendance à conclure
que de telles pratiques sont approuvées par la Tôroh, que ce soit
dans la Tôroh Shabbikhthov (Houmosh, Navi`im et Kathouvim) ou
dans la Tôroh Shabba´al Péh (Mishnoh, Gamoro` et Midhrosh),
qu'elles ont été défendues par nos plus illustres dirigeants comme
le Ramba''m זצ״ל,
HoRov Sa´adhyoh Go`ôn זצ״ל,
le Ramba''n זצ״ל,
`Ibn ´Azro` זצ״ל,
les Tôsofôth זצ״ל,
le Safôrnô זצ״ל,
le Rada''q זצ״ל,
le Gr''a זצ״ל,
le Ri''f זצ״ל,
le Ra''n זצ״ל,
ou encore le Rô`sh זצ״ל,
et que certainement ces pratiques sont également mentionnées dans
le Shoulhon ´Oroukh de Rabbi Yôséf Qa`rô זצ״ל.
Malheureusement, très souvent ce que les Juifs d'aujourd'hui
pratiquent n'est soutenu ou validé par aucune de toutes ces
sources !
Lorsque
vous lisez des Tahillim pour la guérison d'autres personnes, le
faîtes-vous parce que « tout le monde le fait », ou
parce que vous vous êtes penchés sur le sujet, avez parcouru les
écrits des Sages et des rabbins et êtes arrivés à la conclusion
qu'ils soutenaient cette pratique ? Savez-vous si d'autres
personnes qui ont cette pratique de la lecture des Tahillim ont fait
de telles recherches ? Vous devez savoir qu'il y a des milliers
de Juifs (si pas plus) qui portent des bracelets rouges pour se
protéger du « Mauvais Œil », ou des amulettes pour
tomber enceinte, se protéger de certains maux, etc. Et pourtant, de
telles pratiques sont strictement interdites.1
En outre, les gens n'ont même pas une définition correcte de ce
qu'est réellement le « Mauvais Œil ». (Voir ici.)
Arriver
à une conclusion peut exiger de votre part que vous changiez votre
pratique. Êtes-vous prêts à agir de façon contraire aux autres,
si ce que vous apprenez ici vous dit qu'il ne faut pas agir comme
« tout le monde » ? Ou succomberez-vous au besoin de
faire partie d'un groupe, d'être accepté et continuer à suivre les
masses ignorantes ? Votre relation avec les hommes
surpasse-t-elle votre relation avec HaShem ?
Si
tu la recherches comme de l'argent, et que tu vas à sa découverte
comme à celle des trésors, tu comprendras alors la crainte de
`Adhônoy, et tu trouveras la science de Dieu.
|
אם-תבקשנה
ככסף;
וכמטמונים
תחפשנה.
אז--תבין,
יראת
יהוה;
ודעת
אלהים תמצא
|
Il
est essentiel de signaler que de nombreux Juifs s'attachent
uniquement à l' « acte » de la Miswoh, mais pas à
sa signification. Or, le bienfait réel d'une Miswoh ne se
trouve pas dans son acte, mais dans notre compréhension intelligente
de l'idée qui se cache derrière. (L'acte est évidemment néanmoins
requis afin de démontrer nos convictions et notre obéissance.)
C'est pourquoi la Mishnoh et la Gamoro` enseignent que l'étude de la
Tôroh surpasse toutes les autres Miswôth.3
Elle les surpasse toutes, car sans comprendre les Miswôth que l'on
est censé accomplir nous passons à côté des vrais objectifs
qu'elles sont censées nous permettre d'atteindre. Savez-vous
pourquoi vous secouez le Loulov à Soukkôth ? Si la réponse
est « non ! », à quoi sert-il de le faire ?
Que réalisez-vous en le faisant ? Comprenez-vous pourquoi les
boîtes des Tafillin sont placées là où on les place
généralement ? Savez-vous pourquoi ces quatre parchemins, et
pas d'autres, furent choisis et placés dans les Tafillin ?
Savez-vous pourquoi vous ne pouvez pas cuire de la viande dans du
lait ? Et la liste de questions peut aller ainsi jusqu'aux 613
Miswôth !
Accomplissez-vous
toutes ces choses sans même prendre la peine d'essayer de comprendre
pourquoi HaShem nous a ordonné d'accomplir ces activités
spécifiques ? Si c'est le cas, vous ne pourrez alors jamais
développer la moindre appréciation pour HaShem (c'est-à-dire, Sa
science, Sa sagesse, sa grandeur, etc.), ce qui est pourtant la
raison pour laquelle vous avez été créés. Accomplir une Miswoh,
puis une autre, et encore une autre, sans même jamais s'être penché
sur leurs raisons et les idées qu'elles transmettent, aura un effet
diluant sur vous. Vous verrez chaque Miswoh avec la même
ignorance et valeur à blanc. S'il en est ainsi, pourquoi HaShem
a-t-Il donné autant de Miswôth « différentes » ?
En vérité, chaque Miswoh doit réaliser son propre objectif
qu'aucune autre Miswoh ne peut permettre de réaliser. Et cet
objectif n'est atteint que lorsque vous comprenez son idée. Prenons
donc la peine de nous pencher sur toutes ces magnifiques perles de
sagesse afin d'apprécier et déterminer ce qui fait partie ou non de
la loi de la Tôroh.
- Que nous a ordonné la Tôroh : lire des Tahillim ou prier ?
Depuis
les Patriarches et Matriarches, et ce jusqu'à ce que le Talmoudh fut
scellé, il est clair à travers des cas trop nombreux pour être
dénombrés que nous devons prier HaShem dans nos mots en cas de
besoin. Nos Sages ont même stipulé que nous devons inclure nos
requêtes personnelles dans les bénédictions appropriées des
Shamônah ´Asréh. Ainsi, lorsqu'on est malade (ou que l'on connaît
quelqu'un qui est malade), nous insérons une requête à HaShem dans
la bénédiction de רפאנו
« Rafo`énou » ;
lorsque nous avons des problèmes de Parnosoh, nous insérons une
requête dans ברכנו
« Borkhénou »
(ou ברך
עלינו « Borékh
Olénou » selon les versions), et ainsi de suite. Les Sages
n'ont jamais institué la lecture de Tahillim en guise de réponse à
nos besoins. Ils ont plutôt institué les Shamônah ´Asréh, une
façon de prier qui est structurée avec merveille et précision.
- Comment l'auteur des Tahillim utilisait les Tahillim ?
Ce
qui devrez vous impressionner le plus est le fait que l'auteur des
Tahillim, Dowidh Hammalakh ע״ה,
ne récita aucun Tahillim lorsque son fils tomba malade et était sur
le point de mourir. Qu'a-t-il fait ? בעוד
הילד חי,
צמתי
ואבכה:
כי
אמרתי מי יודע,
יחנני
(וחנני)
יהוה
וחי הילד « Pendant
que l'enfant vivait, j'ai jeûné et j'ai pleuré, car je me disais
''Qui sait, `Adhônoy aura pitié de moi et l'enfant vivra.'' »4
Réfléchissez
à cela : si l'auteur des Tahillim ne lisait pas des Tahillim
pour les malades, mais jeûnait et pleurait (c'est-à-dire, priait),
personne ne peut alors donner à son œuvre une tâche nouvelle que
Dowidh Hammalakh n'a pas donné à son livre.
Le
livre des Tahillim a été donné pour être chanté dans le Béth
Hammiqdhosh, nous préparer à la prière et nous inspirer dans notre
relation avec HaShem et les hommes..., pas pour servir de grigri,
d'amulette, de paroles magiques contre tel ou tel mal, de remède à
la maladie, etc.
- Est-il permis d'utiliser des paroles de Tôroh pour guérir ?
Le
Talmoudh rapporte que Rébbi Yahôshoua´ ban Léwi ז״ל
récitait
des versets de la Tôroh se rapportant à la protection Divine avant
d'aller dormir la nuit.5
Il n'était pas malade, mais souhaitait qu'HaShem lui accorde Sa
protection la nuit grâce au fait qu'il s'était adonné à l'étude
de la Tôroh la nuit. Mais il a également lui-même enseigné ceci :
« Il
est interdit de guérir avec des paroles de Tôroh ».
Se contredisait-il ? Absolument pas ! Rébbi Yahôshoua´
ban Léwi a enseigné qu'il était interdit d'utiliser des paroles de
Tôroh pour guérir car cela entre dans la catégorie de ניחוש
« Nihoush ».
Le Nihoush
est une pratique qui découle des cultures idolâtres. Un exemple de
Nihoush
est quelqu'un qui s'abstient d'aller travailler parce qu'en chemin il
a croisé un chat noir et suppose qu'il existe une relation de
causalité entre le chat noir et un échec ou une réussite
financière. Il suppose que voir le chat noir lui a porté malheur.
Mais la Tôroh est un système de raison. C'est pourquoi le Talmoudh
interdit les amulettes qui n'ont pas été prouvées comme étant
efficaces.6
Nous ne « croyons » pas ; nous demandons des
preuves !
Ainsi,
Rébbi Yahôshoua´ ban Léwi a enseigné « Il
est interdit de guérir avec des paroles de Tôroh »,
étant donné qu'il n'y a aucune relation entre le fait de réciter
certains mots et une guérison physique. Si quelqu'un s'abstient
d'aller au travail après avoir vu un chat noir, ou si quelqu'un se
promène avec une patte de lapin dans sa poche, ou un fer à cheval,
jette des pièces dans une fontaine, évite de marcher sous des
échelles, a peur des miroirs brisés, qu'il pense que lorsque la
trompe d'un éléphant se trouve en position verticale c'est un signe
de bonne chance, qu'il cuit des Hallôth
avec des clés à l'intérieur (ou des Hallôth en forme de clés),
ou récite des Tahillim en croyant que les mots qu'il récite
guérissent, tous ces actes sont interdits par la Tôroh ! Dans
tous ces cas, l'individu croit qu'une relation existe, alors qu'il
n'en existe pas ! Il est ainsi tombé dans la superstition,
alors que la Tôroh et le Talmoudh l'interdisent. S'il en est ainsi,
pourquoi Rébbi Yahôshoua´ ban Léwi récitait des versets tournant
autour du sujet des afflictions avant d'aller dormir ? Le
sommeil est un état vulnérable, et nous ne pouvons jamais savoir ce
qui pourrait se produire durant notre sommeil, et il souhaitait ainsi
jouir de la protection d'HaShem tout le temps qu'il serait dans cet
état de vulnérabilité. Par conséquent, il s'adonnait à la plus
grande Miswoh
qui soit, à savoir l'étude de la Tôroh, afin d'aller dormir avec
sérénité et que par cette Miswoh
il puisse jouir de la protection d'HaShem, qui sera un bouclier pour
lui durant son sommeil. Les versets qu'il choisissait d'étudier se
rapportaient spécifiquement à la délivrance et protection Divine
afin de rappeler à HaShem qu'Il est son protecteur et que tout comme
Il a délivré nos ancêtres dans des moments périlleux, puisse-t-Il
également le délivrer de tout mal qui pourrait s'abattre sur lui
durant son sommeil !
Assurez-vous
de bien comprendre la différence dans votre esprit !
- Les plus grandes autorités ont interdit de lire des Tahillim
Rébbi
Yahôshoua´ ban Léwi n'est pas la seule autorité à avoir enseigné
qu' « il
est interdit de guérir avec des paroles de Tôroh ».
Le Tour זצ״ל
et
Rabbi Yôséf Qa`rô (dans son Shoulhon
´Oroukh) l'ont également interdit. Cela se trouve dans Yôréh
Dé´oh 179:8-9.
Si vous n'aviez encore jamais lu ce passage du Shoulhon
´Oroukh, mettez entre parenthèses votre pratique de lire les
Tahillim tant que vous ne vous serez pas penchés sur ce passage du
Shoulhon
´Oroukh, qui est soi-disant le livre d'où découle toute la
Halokhoh (puisque la majorité des Juifs prétendent suivre le
Shoulhon
´Oroukh. Mais la vérité est que sur d'innombrables points, ils ne
le suivent pas du tout).
Les
Halokhôth du Ramba''m sont essentielles, et comme toujours, les mots
qu'il emploie sont d'une grande profondeur. Voici ce qu'il écrit
dans son Mishnéh Tôroh7 :
Celui
qui prononce une incantation sur une plaie ou récite des versets
de la Tôroh, de même, celui qui récite [un verset] sur un
enfant pour le préserver de la peur, et celui qui pose un rouleau
de la Tôroh ou des Tafillin sur un enfant pour qu'il s'endorme,
ne font pas seulement partie des augures et des charmeurs, mais
[plus encore,] font partie de ceux qui renient la Tôroh, car ils
considèrent les paroles de la Tôroh une guérison pour le corps,
alors qu'elles sont une guérison pour l'âme, car il est dit8 :
« Elles
seront la vie pour ton âme ».
En revanche, quelqu'un en bonne santé qui récite des versets ou
des cantiques des Tahillim afin d'être protégé par le mérite
de leur récitation, et d'être sauvé de malheurs et des
dommages, voici c'est permis.
|
הלוחש
על המכה וקורא פסוק מן התורה,
וכן
הקורא על התינוק שלא ייבעת,
המניח
ספר תורה או תפילין על הקטן בשביל
שיישן--לא
דיי להן שהן בכלל חוברים ומנחשים:
אלא
שהן בכלל הכופרים בתורה,
שהן
עושין דברי תורה רפאות גוף,
ואינן
אלא רפאות נפשות,
שנאמר
"ויהיו
חיים,
לנפשך".
אבל
הבריא שקרא פסוקין או מזמור מתילים,
כדי
שתגן עליו זכות קריאתן,
ויינצל
מצרות ונזקים--הרי
זה מותר
|
Remarquez
que le dernier cas où aucune maladie n'est présente est « permis »
et non « ordonné », ni même « suggéré ».
Le Ramba''m ne suggère en aucun cas que bien que cela soit permis,
cette récitation aura un quelconque résultat bénéfique.
Cependant, lorsqu'il y a une maladie ou une blessure, celui qui
récite des versets comme remède physique est un Kôfér (un
mécréant, celui qui renie la Tôroh). Le Ramba''m emploie la
condamnation la plus dure, ce qui devrait vous faire réfléchir !
Il
n'y a que dans des circonstances extrêmes que la récitation de
paroles de Tôroh est permise lorsqu'on est malade ou en danger.9
Mais nos Sages ont précisé que cette permission ne sert pas à
guérir ou se sortir du danger auquel on fait face, mais afin de ne
pas s'affoler et pour regagner le calme d'esprit qui lui permettra de
voir sa maladie sous un autre angle. En d'autres mots, lorsque
quelqu'un de gravement malade risque de déprimer à cause de sa
maladie, nos Sages lui permettent de réciter des paroles de Tôroh,
non pas parce que ça va le guérir, mais parce que réciter des
paroles de Tôroh dans des moments difficile permet très souvent de
remonter le moral, de regagner un état d'esprit positif, et
développer une certaine sérénité dans son cœur. Mais cela n'a
rien à voir avec un charme destiné à guérir sa maladie.
Autrement, comme le dit le Ramba''m, cela devient de la superstition,
si pas de l’idolâtrie !
En
résumé, toutes les sources interdisent le Nihoush,
de la Tôroh au Talmoudh, et y compris nos plus grands rabbins. Nulle
part et à aucun moment le Nihoush
ne fut permis, et il n'a jamais été dit que les Tahillim ou quelque
passage de la Tôroh pouvait guérir.
Nous
devons être conscients que le fait de négliger l'étude de la Tôroh
a causé l'expansion de rites religieux hérétiques et idolâtres en
notre sein, et la validité de bon nombre de ces rites pourrait avoir
été jusque là incontestable pour vous. Mais en étudiant, nous
venons justement d'apprendre l'inverse : le Nihoush,
en tant que tentative de causer une guérison par la récitation de
versets de la Tôroh et des Tahillim, est condamné et décrit en des
termes très durs par le Ramba''m, Rébbi Yahôshoua´ ban Léwi, le
Tour et le Shoulhon
´Oroukh.
Cela
devrait vous servir d'alarme quant à de nombreuses autres
superstitions « juives ». Il ne fait aucun doute que
lorsque de tels actes vont à l'encontre de la raison et qu'il n'y a
aucun lien entre des paroles de Tôroh et la guérison des malades,
nous devons y mettre fin, cesser de les accomplir. Lorsque nous
accomplissons ces choses, nous ne suivons pas la Tôroh et HaZa''l,
mais des hommes égarés ivres de superstitions en tout genre. En
suivant ces pratiques, nous devenons nous-mêmes des égarés et
égarons d'autres personnes.
Veuillez
relire cet article afin d'être certains de vous rappeler de toutes
les sources, d'avoir bien saisi ce qui y a été dit, et que vous
puissiez ainsi à votre tour savoir corriger d'autres personnes.
Suivons
ce que la Tôroh a elle-même dit des paroles qu'elle contient, à
savoir qu' « elles
seront la vie pour ton âme » ;
pour « ton âme » et non pour ton corps !
1Tôsafto`,
Shabboth Chapitre 12
2Mishlé
2:4-5
3Mishnoh,
Pé`oh 1:1 ; Gamoro`, Mô´édh Qoton 9b
42
Shamou`él 12:22
5Shavou´ôth
15b
6Shabboth
67a
7Hilkhôth
´Avôdhoh Zoroh Wahouqqôth Haggôyim 11:13
8Mishlé
3:22
9Talmoudh,
Shabboth 67a