בס״ד
Oupshèrin :
Cette pratique est-elle valable ?
Cet article peut être téléchargé ici.
Cela
en surprendra peut-être beaucoup, mais il n'y a jamais eu de
tradition ou de Halokhoh consistant à attendre trois ans pour couper
les cheveux d'un garçon pour la première fois, pratique qui est
appelée en Yiddish אפשערן
« Opshèren »
(ou « Oupshèrin », « Opshèrin »,
« Oupshèren », etc., selon le dialecte Yiddish que vous
employez).
En
fait, il existe même différentes pratiques à ce niveaux. Certains
ont la pratique de ne pas du tout attendre et coupent les cheveux de
l'enfant dès qu'ils semblent être trop longs. D'autres attendent
que l'enfant ait neuf mois avant de lui couper les cheveux pour la
première fois. D'autres attendent que l'enfant ait deux ans, car
c'est généralement là qu'il est sevré. D'autres encore attendent
jusqu'à quatre ou cinq ans avant de couper les cheveux de l'enfant.
Il n'a donc jamais existé une Halokhoh ou tradition exigeant des
parents d'attendre un âge spécifique avant de couper les cheveux de
leurs garçons. C'est la raison pour laquelle différentes pratiques
se sont développées à ce sujet. Mais on nous fait croire par les
Hasidhim qu'il y aurait une quelconque tradition d'attendre
l'âge de trois ans !
La
toute première source à exiger cela est le Sha´ar Hakkawwonôth de
Rabbi Hayyim
Vital, le disciple du `Ari. Il combine deux versets de la Tôroh :
le premier se trouve dans Davorim
20:19.
Là, la Tôroh exige que durant les conflits armés les soldats
Israélites prennent soin d'épargner les arbres fruitiers, et
conclut en disant : כי
האדם עץ השדה « car
l'être humain est un arbre des champs ».
Ce verset est combinée à celui de Wayyiqro`
19:23
qui exige d'attendre trois ans après la plantation d'un arbre
fruitier pour pouvoir jouir de ses fruits. Le raisonnement est donc
celui-ci : si la Tôroh exige d'attendre trois ans avant de
consommer les fruits d'un arbre fruitier, et que de l'autre côté il
nous est dit que l'être humain est un arbre des champs, il faut donc
attendre trois ans avant de couper les cheveux d'un enfant (les
cheveux étant vu comme des « fruits ») !
Mais
ni le Zôhar, ni Rabbi Hayyim
Vital, ni qui que ce soit d'autre ne peuvent créer un Minhogh,
d'autant plus que ce n'est pas ainsi que fonctionne un Minhogh. En
effet, contrairement à la définition de « coutume »
qu'a aujourd'hui le terme מנהג
« Minhogh »,
un Minhogh est une « façon » (littéralement une
« voie ») d'accomplir une Halokhoh spécifique. C'est
également le sens qu'il a en Arabe (« Minhaj »), à
savoir, la voie que l'on suit pour l'application des prescriptions
religieuses. Par conséquent, à moins qu'il y ait une Halokhoh
existante dont les racines remontent à la Tôroh et au Talmoudh, il
ne peut exister de Minhogh, une voie, une façon d'accomplir une
quelconque pratique nouvelle.
Les
gens d'aujourd'hui dénature complètement ce qu'est un Minhogh. Ils
croient qu'un Minhogh est comme une loi de la Tôroh qui ne demande
aucune autre source que le fait d'exister, mais c'est faux !
Par
exemple : il y a une loi de la Tôroh de ne pas cuire ensemble
de la viande et du lait. HaZa''l,
sur base de cette loi de la Tôroh, ont émis un décret selon quoi
nous devons attendre un peu entre la consommation de la viande et du
lait. Ce n'est qu'une fois que cette loi d'attendre existe qu'il peut
alors y avoir différents Minhoghim sur la période de temps à
attendre, car bien que HaZa''l
aient demandé d'attendre, ils n'ont pas dit combien de temps. Cela
peut être quelques minutes, une heure, trois heures, cinq heures,
six heures, etc. (Voir ici.)
Mais s'il n'y avait jamais eu une loi rabbinique exigeant d'attendre
entre la consommation de la viande et du lait, aucun Minhogh
d'attendre ne pourrait exister, car un Minhogh ne peut pas être sans
base halakhique sur laquelle reposer !
Ainsi,
il n'existe aucune Halokhoh se rapportant à la coupe de cheveux d'un
enfant. Par conséquent, il ne peut y avoir un Minhogh nous disant
quand il faut le faire et comment. Voilà pourquoi, il existe, comme
cela a été dit plus haut, différentes pratiques, car c'est à
chacun d'agir comme bon lui semble (et comme cela a été dit,
certains les coupent dès qu'ils deviennent trop longs pour eux), et
personne ne peut prétendre que sa pratique à ce sujet est une
Halokhoh ou un Minhogh, car il n'y a aucune Halokhoh sur le sujet.
Beaucoup
ne seront pas d'accord, car on touche là à un sujet sensible, une
pratique qui existe depuis de nombreuses années maintenant. (Mais
en-dehors des milieux Hassidiques
(et kabbalistiques), il n'y a pas grand monde qui suit cette règle
consistant à attendre trois ans.) D'autres objecteront en disant que
cette pratique n'a peut-être pas de base, mais elle crée de la
gaieté chez l'enfant et permet à la famille et aux amis de se
rassembler autour de l'enfant. D'autres encore disent que c'est une
bonne occasion d'apprendre à l'enfant l'importance de la Miswoh
des Pé`ôth Harô`sh. Peu importe les raisons pouvant être
invoquées, la Tôroh a des règles spécifiques et l'Oupshèrin
n'est pas qualifié pour entrer dans la catégorie d'un Minhogh,
d'une loi rabbinique, et encore moins d'une loi de la Tôroh !