ב״ה
Les
trente-neuf Malo`khôth expliquées clairement
Ma´amér
– Gerber
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- Introduction
Jusqu'à présent,
nous avions traité de trois sortes d'activité agricole relativement
familières : labourer, semer/planter, et moissonner/récolter.
La quatrième Malo`khoh dans la Siddouro` Dapath est beaucoup moins
connue. Il s'agit de la Malo`khoh de מְעַמֵר
« Ma´amér »,
qui signifie « rassembler » ou « gerber »
(mettre en tas), et était réalisée après que le blé eut été
moissonné.
Après que les
gerbes de blé eut été retirées du sol, elles étaient gerbées
ensemble. De cette façon, elles pouvaient être déplacées plus
facilement.
- Les bases de Ma´amér
Comment cette
Malo`khoh s'applique-t-elle aujourd'hui ?
L'acte sous-jacent
de la Malo`khoh de Ma´amér consiste à rassembler ou combiner
ensemble des éléments qui poussent dans le sol. (Par le terme
« sol », nous voulons dire quelque chose qui pousse
littéralement dans la terre, ou sur un arbre, qui lui-même pousse
dans la terre.)
Commençons par un
scénario clair et direct : notre cher `aharôn a un pommier
dans sa cour et des pommes sont tombées par terre. Bon nombre
d'entre elles sont en bon état, il en rassemble donc quelques-unes
dans un panier et les apporte à l'intérieur de sa maison pour
qu'elles soient mangées. C'est un acte de Ma´amér !
Nous voyons de cet
exemple que :
- Ma´amér se réfère au rassemblement de produits de la terre dans un but utile. En d'autres mots, si vous collectez des produits de la terre simplement pour les jeter ou vous en débarrasser (comme par exemple, ratisser des feuilles), vous n'avez alors pas du tout accompli la Malo`khoh de Ma´amér d'après la Tôroh. (Cependant, les Sages ont interdit de le faire.)1
- Les produits de la terre doivent être rassemblés très près les uns des autres (d'après certains Pôsqim). C'est la raison pour laquelle le panier est important, puisqu'il réalise cette proximité. Si vous rassemblez les fruits avec vos mains, vous pourriez ne pas avoir accompli un acte de Ma´amér, puisque les fruits que vous tenez reposent lâchement les uns sur les autres. En outre, cette Malo`khoh était généralement réalisée avec une fourche, ou tout autre ustensile. (Et dans ce cas-ci, le panier est un ustensile, ce qui n'est pas le cas des mains. Notons toutefois que tous les Pôsqim ne s'accordent pas sur ce point.)
- Les limites de cette Malo`khoh
Un acte n'est
considéré être du Ma´amér que lorsque quatre conditions sont
remplies. La Malo`khoh de Ma´amér ne s'applique qu'aux choses
qui :
- poussent de la terre
- sont rassemblées à l'endroit où elles poussent
- sont à leur état originel, et
- n'ont pas été précédemment rassemblées.
Grâce aux leçons
précédentes, la condition n°1 nous est déjà familière.
Les cas classiques de Ma´amér impliquent des produits tels que des
fruits, des légumes et des céréales.
Notre exemple des
pommes de `aharôn nous montre comment fonctionne la condition
n°2. Il a rassemblé les fruits de dessous l'arbre, qui est
l'endroit où ils ont poussé. À l'inverse, si vous aviez un sac de
pommes que vous aviez achetées au supermarché (avant Shabboth,
évidemment), et que les pommes se sont renversées à terre, vous
pourrez les rassembler à nouveau sans aucun problème. C'est parce
que les pommes ne se trouvent plus à l'endroit où elles avaient
poussé.
Par « état
originel » (condition n°3), nous voulons dire que le
produit n'a pas été physiquement changé de la forme dans laquelle
il pousse. Prenons l'exemple du bois. Le bois provient de la terre,
et est donc sujet au Ma´amér. Cependant, une fois qu'il a été
transformé en un objet spécifique, il n'est plus dans son état
originel, et la Malo`khoh de Ma´amér ne s'applique donc plus. Par
exemple, si votre enfant possède des jouets en bois, vous pouvez les
rassembler pour les ranger à Shabboth, sans aucun problème, puisque
le bois a été transformé en jouets et n'est plus à son état
originel tel qu'on le retrouverait dans la nature. Bien qu'on
reconnaisse que les jouets sont en bois, le bois n'est plus dans la
même forme qu'il avait lorsqu'il poussait sur l'arbre.
Enfin, nous avons
la condition 4, qui reflète l'idée selon laquelle, une fois qu'un
produit de la terre avait déjà été rassemblé une première fois
(avant Shabboth), la Halokhoh considère que tout rassemblement
ultérieur n'est d'aucune conséquence. Mais c'est à la condition
que les rassemblements soient, dans le fond, de natures identiques.
Par exemple, si avant le Shabboth, vous aviez collecté dans un
panier des pommes tombées de votre pommier, et pendant le Shabboth
vous prenez ces pommes se trouvant dans le panier et les emballez
dans des barquettes. Ce sont deux rassemblements de nature non
identiques, et vous aurez alors transgressé la Malo`khoh de Ma´amér.
Il ne nous est donc pas permis d'emballer dans des barquettes des
pommes (ou tout autre fuit) à Shabboth que l'on aurait une première
fois collectées avant Shabboth. Par contre, transférer ces pommes
dans un autre panier ou ustensile (par exemple, une assiette, sur la
table, etc.) à Shabboth sera permis, puisqu'il s'agit de
rassemblements de la même nature que le premier.
1Talmoudh,
Shabboth 103a