ב״ה
Safirath
Ho´ômar
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À
partir de la deuxième nuit de Pasah, nous commençons
l'accomplissement de la Miswoh de סְפִרַת
הָעוֹמֶר « Safirath
Ho´ômar – Décompte du ´ômar », que nous
poursuivrons jusqu'à la veille de la fête de Shovou´ôth,
c'est-à-dire, durant une longue période de quarante-neuf jours.
Comment
procède-t-on quotidiennement à ce décompte ? Et quelles sont
les Halokhôth liées à cette Miswoh ? Le Ramba''m ז״ל
traite
de ce sujet dans son Mishnéh Tôroh, au chapitre 7 des Hilkôth
Tamidhin Oumousofin.
19.
C'est une Miswoh
positive de compter sept semaines entières, depuis le jour où le
´ômar est apporté, car il est dit1 :
« et vous compterez pour vous-mêmes, depuis le
lendemain du Shabboth ».
Et la Miswoh
consiste à compter les jours avec les semaines, car il est dit2 :
« vous compterez cinquante jours ».
On compte dès le commencement du jour. C'est pourquoi on compte
durant la nuit, à partir de la nuit du seize Nison. Lorsqu'on a
oublié de compter durant la nuit, on compte durant le jour. Et on
ne compte que debout. Mais si on a compté assis, on est quitte.
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יט מִצְוַת
עֲשֵׂה לִסְפֹּר שֶׁבַע שַׁבָּתוֹת
תְּמִימוֹת,
מִיּוֹם
הֲבָאַת הָעֹמֶר--שֶׁנֶּאֱמָר
"וּסְפַרְתֶּם
לָכֶם,
מִמָּחֳרַת
הַשַּׁבָּת";
וּמִצְוָה
לִמְנוֹת הַיָּמִים,
עִם
הַשָּׁבוּעוֹת--שֶׁנֶּאֱמָר
"תִּסְפְּרוּ
חֲמִשִּׁים יוֹם".
וּמִתְּחִלַּת
הַיּוֹם מוֹנִין;
לְפִיכָּךְ
מוֹנֶה בַּלַּיְלָה,
מִלֵּיל
שִׁשָּׁה עָשָׂר בְּנִיסָן.
שָׁכַח
וְלֹא מָנָה בַּלַּיְלָה,
מוֹנֶה
בַּיּוֹם.
וְאֵין
מוֹנִין אֵלָא מֵעוֹמֵד;
וְאִם
מָנָה מִיּוֹשֵׁב,
יָצָא
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C'est
une Miswoh positive :
Le Ramba''m, dans son Séfar Hammiswôth3,
ainsi que l'auteur anonyme du Séfar Hahinoukh4,
incluent le compte du ´ômar comme faisant partie des 613 Miswôth
de la Tôroh.
de
compter :
C'est-à-dire, d'exprimer verbalement le compte de chaque jour.
sept
semaines entières :
Dans son Séfar Hammiswôth,
le Ramba''m insiste sur le fait que compter les quarante-neuf
jours et les sept semaines ne sont pas deux Miswôth
distinctes, mais ne constituent qu'une seule et même Miswoh.
C'est pourquoi, chaque soir nous mentionnons aussi bien le nombre
de jours que de semaines.
depuis
le jour où le ´ômar est apporté, car il est dit : « et
vous compterez pour vous-mêmes, depuis le lendemain du
Shabboth » :
C'est-à-dire, depuis le lendemain du premier Yôm Tôv de Pasah,
qui est considéré être un Shabboth car c'est un jour où
s'appliquent les interdictions du Shabboth (excepté ce qui
concerne la nourriture). Et la suite du verset précise que l'on
comptera sept semaines entières.
Et
la Miswoh consiste à compter les jours avec les semaines,
car il est dit : « vous compterez cinquante jours » :
Si un verset juste avant la Tôroh a demandé de compter sept
semaines entières et qu'ensuite elle nous demande ici de compter
cinquante jours, c'est que compter les semaines et les jours ne
représente qu'une seule et même Miswoh.
Comme expliqué plus haut, cela indique donc que les jours et les
semaines doivent être comptés ensemble et non pas distinctement.
On
compte dès le commencement du jour :
C'est-à-dire, à partir du moment où la nuit qui fait entrer le
deuxième jour de Pasah
tombe, instant qui marque la fin d'un jour et le commencement d'un
autre.
La
tombée de la nuit est caractérisée par la présence d'au moins
trois étoiles de taille moyenne dans le ciel.
C'est
pourquoi on compte durant la nuit :
Car ce n'est qu'en incluant la nuit que les semaines seront
« entières », sans que rien ne manque.
Lorsqu'on
a oublié de compter durant la nuit, on compte durant le jour :
Il apparaît clairement que d'après le Ramba''m, on accomplit
Badhi´avodh son devoir en comptant durant le jour avec une
bénédiction.
Rabbénou
`ôshér ז״ל
n'accepte
pas cette position. C'est pourquoi, Rabbi Yôséf Qa`rô ז״ל,
dans son Shoulhon
´oroukh, défend une position de compromis : il tranche5
que si quelqu'un n'a pas compté durant la nuit, il pourra compter
le lendemain durant le jour, mais sans réciter de bénédiction.
Quant
à nous, nous suivons le Ramba''m et faisons une bénédiction
même si nous comptons en journée car nous aurions oublié de le
faire durant la nuit précédente.
Et
on ne compte que debout :
Dans le verset de Davorim 16:9, en référence à cette Miswoh,
la Tôroh emploie le terme de בַּקָּמָה
« Baqqomoh ».
Nos Sages, de mémoire bénie, ont associé ce mot à la racine
קום
« Qoum »,
qui signifie « se
lever ».
De là, ils ont déduit que cette Miswoh
doit se réaliser tout en étant debout.
Mais
si on a compté assis, on est quitte :
Car, après tout, la Tôroh ne dit pas explicitement qu'il faille
être debout pour l'accomplissement de cette Miswoh.
C'est uniquement par une méthode d'interprétation (appelée
« `asmakhto` ») que cela a été déduit. De ce fait,
ce n'est pas une obligation en soi, et celui qui a compté assis
est quitte, même si, Lakhattahilloh
(a priori), il serait préférable de se lever pour procéder au
compte.
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20.
Cette Miswoh
incombe à tout homme faisant partie [du peuple] d'Israël, et
[s'applique] en tout lieu et toute époque. Quant aux femmes et
aux esclaves, ils sont exempts du décompte du ´ômar. On doit
bénir chaque nuit : « …
`ashar Qiddashonou Bamiswôthow
Wasiwwonou
´al Safirath Ho´ômar »
avant de compter. Celui qui a compté sans bénir est quitte et ne
devra pas bénir à nouveau.
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כ מִצְוָה
זוֹ עַל כָּל אִישׁ מִיִּשְׂרָאֵל,
וּבְכָל
מָקוֹם וּבְכָל זְמָן;
וְנָשִׁים
וַעֲבָדִים,
פְּטוּרִין
מִסְּפִירַת הָעֹמֶר.
וְצָרִיךְ
לְבָרַךְ בְּכָל לַיְלָה,
אֲשֶׁר
קִדְּשָׁנוּ בְּמִצְווֹתָיו,
וְצִוָּנוּ
עַל סְפִירַת הָעֹמֶר--קֹדֶם
שֶׁיִּסְפֹּר;
מָנָה
וְלֹא בֵּרַךְ--יָצָא,
וְאֵינוּ
חוֹזֵר וּמְבָרֵךְ
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Cette
Miswoh incombe à tout homme faisant partie [du peuple]
d'Israël :
C'est-à-dire, cette Miswoh
n'est pas confiée au Béth Din comme pour la Miswoh
du compte du Yôvél (Jubilé), mais est plutôt une
responsabilité personnelle incombant à chacun.
et
[s'applique] en tout lieu :
C'est-à-dire, aussi bien en `aras
Yisro`él qu'en Hous
Lo`oras.
et
toute époque :
C'est-à-dire, même en l'absence du Béth Hammiqdosh. Le Ramba''m
le précise car du temps où le Béth Hammiqdosh existait le ´ômar
y était apporté et des procédures particulières étaient
suivies. Bien que toutes ces choses ne soient plus réalisées de
nos jours, nous conservons néanmoins encore l'obligation de
compter le ´ômar chacun des quarante-neuf jours qui séparent
Pasah
et Shovou´ôth.
Quant
aux femmes et aux esclaves, ils sont exempts du décompte de le
´ômar :
Comme c'est le cas pour toute Miswoh
qui dépend d'un temps d'application spécifique.
Néanmoins,
les femmes peuvent compter le ´ômar chaque nuit, si elles le
désirent (mais sans faire de bénédiction, d'après le
Ramba''m).
On
doit bénir chaque nuit : « …
`ashar Qiddashonou Bamiswôthow
Wasiwwonou
´al Safirath Ho´ômar » :
La bénédiction entière est : בָּרוּך
אַתָּה ה׳ אֱלֹהֵינוּ מֶלֶך הָעוֹלָם,
אֲשֶׁר
קִדְּשָׁנוּ בְּמִצוֹתָיו וְצִוָּנוּ
עַל סְפִירַת הָעֹמֶר
« Béni
Tu es HaShem notre Dieu, Roi de l'Univers, Qui nous a sanctifiés
par Ses commandements et nous a ordonné le décompte du ´ômar ».
avant
de compter :
Puisqu'une bénédiction doit toujours être récitée avant
l'accomplissement d'une Miswoh.
Celui
qui a compté sans bénir est quitte :
Car le fait de ne pas faire une bénédiction n'invalide en rien
l'accomplissement d'une Miswoh,
étant donné que la récitation d'une bénédiction avant
l'accomplissement d'une Miswoh
n'est qu'un précepte d'origine rabbinique.
Notons
toutefois que l'on parle du cas de quelqu'un n'ayant pas fait
exprès de ne pas faire la bénédiction, mais s'est souvenu après
le compte qu'il avait oublié de la faire. Cette personne est
quitte. Mais si c'était volontaire, elle recommencera le compte
en prenant soin de faire la bénédiction au préalable.
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Vous
pouvez télécharger ici
le procédé du compte, suivant le rite des Témonim et des Talmidhé
HaRamba''m.
1Wayyiqro`
23:15
2Ibid.,
verset 16
3Miswath
´aséh 161
4Miswoh
306
5`ôrah
Hayim 489:7