jeudi 24 mars 2016

Le nettoyage de Pésah est le nouvel esclavage

ב״ה

Le nettoyage de Pésah est le nouvel esclavage


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Aujourd'hui, c'est Pourim. Pésah commencera dans exactement un mois. Le Talmoudh tranche qu'un mois avant Pésah, nous avons l'obligation d'étudier et poser des questions relatives aux Halokhôth de Pésah.1 Conformément aux instructions de HaZa''l, nous allons donc commencer à régulièrement publier des articles sur les différentes Halokhôth de la fête, de façon à nous y préparer dans les meilleures conditions. Quoi de mieux que de commencer par la pratique la plus erronée attachée à Pésah, à savoir, le grand nettoyage.

Pour de très nombreuses femmes, dont certaines que j'ai pu rencontrer, Pésah est la fête de notre calendrier qu'elles aiment le moins. Pourquoi ? Parce qu'elles passent l'intégralité du mois entre Pourim et Pésah à faire du nettoyage. C'est triste et complètement inutile. Alors que Pésah célèbre notre libération de l'esclavage égyptien, ces pauvres femmes vivent pendant un mois une nouvelle sorte d'esclavage. De nombreuses femmes sont stressées et nerveuses à cause de ce nettoyage, ce qui les amène à ne pas du tout expérimenter la joie de Pésah une fois que la fête est arrivée. J'ai pu recevoir ces derniers jours différents témoignages à ce sujet. Cette situation doit prendre fin immédiatement ! J'ai eu le privilège, ces dernières années, d'aider plusieurs femmes à se défaire de ce piège et arriver enfin à Pésah dans le meilleur état d'esprit possible. Je vais donc le partager ici, et nous allons donc voir ce qui est réellement exigé.

Pour commencer, cette histoire de « nettoyage de printemps » n'a aucune base dans notre tradition. L'écrasante majorité des Juifs qui nettoient leurs maisons de fond en comble durant un mois font une confusion entre éliminer le Homés et se débarrasser de la poussière. Nous sommes effectivement arrivés à un point où la poussière est devenue la sixième espèce de céréale interdite à Pésah ! Il m'est arrivé qu'une communauté ait fait appel à mes services pour aider au nettoyage de la bibliothèque de leur synagogue. Tous les livres devaient être inspectés un par un et nettoyés. Cela n'a rien à voir avec Pésah et l'élimination du Homés.

Deuxièmement, la Halokhoh n'est pas de nettoyer la maison mais rechercher et se débarrasser du Homés (nous parlerons de ce qui est inclus dans la catégorie du « Homés » dans un autre article). Cette recherche ne nécessite aucun nettoyage.

Troisièmement, toute la maison n'a pas besoin d'être vérifiée (et encore moins nettoyée). En effet, voici les instructions données par nos Sages de mémoire bénie :

  1. Si durant l'année du Homés n'a pas été apporté dans un endroit, cet endroit-là n'a pas à être vérifié.
  2. Tout article qui ne sera pas utilisé à Pésah ne nécessite pas de vérification.
  3. Les miettes qui ne sont plus du tout consommables, au point que même un chien n'en mangerait pas, ne sont pas considérées être du Homés.
  4. L'obligation de se débarrasser du Homés ne s'applique pas si les miettes font moins de la taille d'une olive et sont sales ou suffisamment pourries pour qu'un homme n'en arrive pas à en manger.

Lorsque ces quatre points sont pris en compte, tout le stress et la nervosité qu'expérimentent de nombreuses femmes devient complètement inutile. Les gens vont tellement loin qu'ils démontent leurs meubles, leurs ustensiles de cuisine, fouillent et nettoient chaque livre de la maison. D'autres vont plus loin encore : ils recouvrent d’aluminium tous les comptoirs de la maison, certains encore dépensent des fortunes pour acheter des couverts à utiliser spécialement pour Pésah, et d'autres encore se créent carrément de « nouvelles cuisines », en achetant de nouvelles tuyauterie, en recouvrant l'évier, etc. Ils s'assurent de rendre la vie impossible à tous les membres de la famille pendant pratiquement trois semaines. Pourquoi ? Parce qu'on leur a dit par leurs rabbins que c'est la Halokhoh !

Quand cette longue période de nettoyage est terminée, le jour avant Pésah ils éparpillent des morceaux de Homés dans toute la maison et se mettent à sa recherche le soir avec une bougie, un sac en papier et une plume d'oiseau. C'est ce qu'ils appellent communément בְּדִיקַת חָמֵץ « Badhiqath Homés – recherche/vérification du Homés ». Cela pourrait en choquer certains, mais d'après le Talmoudh, les Ga`ônim et les Ri`shônim, la Badhiqath Homés était tout ce que les gens faisaient dans leur recherche du Homés ! Il n'y avait pas de nettoyage de trois semaines, un mois. En d'autres mots, la seule chose qui est nécessaire de faire pour accomplir la Miswoh de rechercher le Homés consiste à le rechercher le jour qui précède Pésah, et rien d'autre.

HaZa''l savaient que les gens iraient trop loin au niveau de la recherche du Homés. C'est pour cela qu'ils ont ordonné que cette recherche se fasse de nuit, et en plus la nuit du jour précédant Pésah. C'est vraiment pour nous montrer que la recherche et l'élimination du Homés n'étaient pas aussi compliquées que ce qu'on en a fait. Il n'était pas nécessaire de commencer trois semaines avant, puisque tout ce qu'il suffisait de faire, c'était d'éliminer le Homés encore consommable et dans une mesure équivalent au moins à la taille d'une olive, et non pas toute trace de Homés dans la maison. La recherche et élimination du Homés ne peut d'ailleurs se faire que la nuit qui commence le 14 Nison (la veille de Pésah) et pas avant !

Si vous y réfléchissez de plus près, la façon avec laquelle les gens se rendent malades pour éliminer toute trace de Homés est même carrément de la superstition ! Vous devriez peut-être réfléchir sur ce qu'est réellement la Halokhoh ! D'un point de vue halakhique, ils ne gagnent rien à se rendre malade en nettoyant la maison si intensément avant le 14 Nison. Et la Halokhoh n'exige d'éliminer que les restes de pain de la taille d'une olive ou plus. C'est simple, et c'est pour cela que HaZa''l ont demandé que cela se fasse de nuit et avec une bougie, puisque ce qui est inférieur à cette taille est insignifiant. S'il fallait pourchasser même les petites miettes, la recherche aurait dû se faire de jour pour s'assurer de bien les voir !

En outre, les morceaux de Homés à éliminer doivent encore être consommables au moins pour un chien. Donc, il n'est même pas nécessaire d'éliminer des morceaux de pain moisi que l'on trouverait dans sa maison. Tout comme il n'est pas nécessaire de se préoccuper des morceaux tellement sales que même un homme ou un chien serait dégoûté de les manger. Cela a été fait pour nous épargner le cauchemar qu'est devenu actuellement le fait de se préparer pour Pésah.

Ce que nous avons expliqué est la façon dont la recherche du Homés devait se faire, et nos Sages ont inclus une formule d'annulation du Homés de la taille d'une olive ou plus que l'on aurait oublié, ce qui est logique puisqu'on est censé n'avoir que quelques heures de la nuit pour chercher le Homés. Il était donc possible de ne pas avoir pu trouver tout Homés de la taille d'une olive consommable par un chien en à peine quelques heures, et de nuit en plus, d'où la raison de la formule d'annulation du Homés, de sorte que le Homés que l'on aurait oublié soit considéré comme non existant ! Et si vous voulez vérifier par vous-mêmes, vous pourrez regarder ces Halokhôth dans le Talmoudh (traité Pésahim), qui sont fidèlement reprises par le Ramba''m ז״ל aux Hilkôth Homés Oumassoh du Mishnéh Torah, chapitres 2 et 3.

Cette folie de nettoyer sa maison durant trois semaines à la recherche de la moindre trace de Homés, de couvrir les comptoirs d'aluminium, etc., est une source de moquerie justifiée des Gôyim envers notre religion, car c'est réellement ridicule et sans aucune logique ! Si ce que nous avons expliqué est la Halokhoh, pourquoi en est-on alors arrivé là ? La réponse est très simple : tout cela se produit parce qu'on a abandonné nos sources pour se livrer entièrement aux rabbins, en qui l'on se confie aveuglément pour nous dispenser de notre obligation personnelle d'également étudier ! En d'autres mots, on laisse les rabbins réfléchir pour nous et nous dicter notre vie, sans plus prendre la peine d'étudier ou utiliser notre tête ! C'est ainsi qu'il suffit d'entendre dire qu'il faudrait faire ceci ou cela pour que les gens se mettent à le faire et à suivre comme des moutons, pensant qu'ils accomplissent là la Halokhoh. Ils suivent un Judaïsme de mains d'hommes, et non une religion Divine !

Rappelons qu'il ne faut chercher que les pièces où l'on sait qu'on y amenait régulièrement du Homés ! Ainsi, si on a un garage dans lequel on ne met jamais de pain ou de nourriture, ou dans lequel on ne mange pratiquement jamais, il n'est pas nécessaire de l'inspecter. Si on ne mange jamais ou pratiquement jamais dans sa chambre à coucher, l'inspecter n'est pas nécessaire. De même, les coins impossible à atteindre ne nécessitent pas d'être fouillés ! Et on ne doit rechercher que les miettes encore consommables par un chien et faisant au moins un Kazzayith (la taille d'une olive). Signalons que la taille d'une olive est de loin plus petite que ce que les Harédhim disent. Nous avions publié une série d'articles sur ce sujet, sous le titre « Que vaut réellement un Kazzayith ? ».

Ensuite, le lendemain de la recherche, on se débarrassera avant le midi halakhique de tout le Homés que l'on avait trouvé la veille. On le brûle et récite la bénédiction relative à la crémation du Homés.

La Miswoh est aussi simple que cela ! Et tout est logique et est une question de bon sens ! Se préparer pour Pésah ne sera plus jamais un cauchemar pour quiconque suit uniquement la vraie Halokhoh, celle qui nous a été dictée par nos Sages de mémoire bénie. En fait, la seule préparation nécessaire un mois avant Pésah est l'étude des Halokhôth relatives à la fête, pas le pseudo « nettoyage de printemps ». Et de nombreux religieux feraient bien de s'asseoir pendant un mois et lire réellement le Talmoudh et les sources authentiques de notre tradition, car de nombreuses fausses pratiques et croyances circulent au sujet de Pésah, comme par exemple qu'est-ce que le Homés, ou encore cette stupidité ashkénaze consistant à interdire la consommation des légumineuses et du riz pendant Pésah, une interdiction qu'ils traitent carrément comme si cela faisait partie de ce qui nous a été révélé au Sinaï. En effet, le riz et les légumineuses sont pratiquement traités comme s'il s'agissait de Homés. Que Dieu nous sauve de cette religion qui est une pale imitation du Judaïsme authentique ! Ceux qui veulent rester dans leurs Houmrôth, qu'ils le fassent, mais qu'ils laissent également tranquille ceux qui ne veulent faire que ce que la Halokhoh exige ! Qu'ils n'imposent pas à tout le monde leurs folies.

Ne commencez donc à rechercher le Homés que le jour qui précède Pésah, et pas avant, en ayant avec vous ou à l'esprit les règles que nous avons énoncées ici.


1Pésahim 6a-b
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