jeudi 17 mars 2016

L'évolution est-elle compatible avec la Tôroh ?

ב״ה

L'évolution est-elle compatible avec la Tôroh ?


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L'e-mail suivant m'a été envoyé par un ami :

S'il vous plaît Yéhouda, croyez-vous à la théorie' de l'évolution ?

Pensez-vous que les espèces du passé ont évolué vers des espèces modernes dans un processus d'adaptation ? Et si ce processus d'adaptation a existé, a-t-il été totalement géré par Dieu ?

Il s'agit là de questions très intéressantes. Étant donné que j'appartiens à l'école des rationalistes, je considère, comme bon nombre d'illustres rabbins des générations passées, qu'il existe une harmonie quasiment totale entre la science et la Tôroh. Par conséquent, idéologiquement parlant, l'évolution n'est pas en elle-même contradictoire avec la Tôroh.

L'évolution est considérée comme une hérésie par bon nombre de Juifs, plus particulièrement dans les milieux Harédhim, mais est-ce réellement le cas ? Tout comme pour le sujet des dinosaures (voir l'article intitulé « Les dinosaures ont-il existé ? »), les personnes religieuses qui s'opposent à l'évolution répondent par des arguments sans consistance, pour la simple raison qu'elles ne se sont en réalité jamais penchées sur le sujet, mais répètent ce qu'on leur a appris depuis l'enfance, à savoir, que la science dit n'importe quoi, et qu'elle est en opposition quasiment totale avec la religion.

Il existe certains points qui posent problème dans l'esprit du religion et l'amènent à rejeter l'évolution. Nous allons tous les parcourir.

Remarque : Le but de cet article n'est pas de convaincre qui que ce soit du bien fondé de l'évolution, mais montrer qu'il n'y a pas nécessairement de contradiction entre l'évolution et la religion. Après, libre à chacun de croire ce qu'il désire, car croire ou ne pas croire en l'évolution ne fait pas partie des principes de foi du Judaïsme. Néanmoins, lorsque quelqu'un soutient quelque chose, il doit pouvoir se défendre, et force est de constater que la plupart des religieux qui rejettent l'évolution sont incapables de défendre rationnellement et avec des arguments probants leur rejet.

Voici à présent les objections religieuses communément avancées contre l'évolution :

  1. On dit généralement que l'évolution s'est produite sur des millions d'années. Mais la Tôroh n'enseigne-t-elle pas que l'univers ne fut créée qu'il y a quelques milliers d'années seulement ?

Cette objection est basée sur une double supposition. La première est qu'il y aurait une contradiction entre le fait de dire que l'univers a des milliards d'années et la datation traditionnelle du Judaïsme (selon laquelle nous sommes cette année en 5776). Or, nous avions expliqué dans l'article susmentionné, sur les dinosaures, qu'il n'y avait aucune contradiction entre les deux datations. La science nous parle de l'âge de l'univers, tandis que notre calendrier commence à partir de la création du monde tel que nous le connaissons aujourd'hui. D'ailleurs, la science ne s'oppose pas du tout à cela, puisque les scientifiques estiment que c'est au moment du développement de l'écriture que prend fin la préhistoire. Or, l'écriture est née il y a approximativement 6000 ans, ce qui correspond au passage de l'histoire qui est la nôtre, le début de la civilisation comme disent les scientifiques. Les +/- 6000 ans de notre calendrier et les milliards d'année de l'univers concernent deux datations différentes complémentaires, et non contradictoires.

La deuxième supposition sur laquelle se fonde cette objection est que le texte biblique de la création devrait être compris littéralement. Or, il existe une forte tradition, quoique pas universelle, dans le Judaïsme selon laquelle « le récit de la création n'est pas du tout à prendre littéralement », pour citer le Ramba''m ז״ל. Même le Rov Dowidh Savi Hoffman (1843-1921), qui fut un membre du Conseil des Sages de la `aghoudhath Yisro`él (bien avant que cette organisation ne devienne sioniste), avança que les six jours de la création étaient en réalité de très longues ères plutôt que des périodes de 24 heures. En outre, de nombreux Midhroshim sous-entendent que Dieu créa de nombreux mondes sur cette Planète Terre avant de créer le nôtre. Donc, il existe clairement des sources anciennes pouvant être utilisées pour soutenir que les six jours de la création ne sont pas à prendre au sens littéral, ou encore qu'il n'existait rien d'antérieur au monde tel que nous le connaissons. D'ailleurs, le Ramba''m lui-même, comme le révèlent les commentateurs sur son Guide des Égarés (Môréh Navoukhim), soutenait l'opinion que les six jours représentent un récit conceptuel de la création plutôt qu'un récit historique.

Par conséquent, cette première objection peut être levée.

  1. Pourquoi devrions-nous accepter l'évolution ? L'évolution n'est-elle pas juste une théorie, et non un fait ?

Le terme « évolution » est en fait vecteur de confusion, parce qu'il couvre deux concepts totalement différents. Le premier est ce que l'on appelle « l’ascendance commune », le concept selon lequel toute la vie animale s'est développée à partir d'un ancêtre commun ; de simples organismes ont donné des poissons, les poissons ont donné amphibiens, les amphibiens ont donné des reptiles, les reptiles ont donné des oiseaux et des mammifères (nous n'allons pas développé ici comment cela aurait pu se produire). Ce concept est soutenu par une variété de' preuves convergentes accompagnées de prédictions testables. L'ascendance commune est considérée par tous les scientifiques (exceptés certains qui sont très « religieux ») comme étant aussi certaine que de nombreux autres faits historiques, et est souvent décrite par l'expression « le fait de l'évolution ». Ce concept est d'une grande aide pour comprendre le monde naturel. Par exemple, elle nous permet de comprendre pourquoi les baleines et les chauves-souris partagent des similitudes anatomiques avec des mammifères, en dépit de leur ressemblance superficielle avec les poissons et les oiseaux.

Illustration : le squelette d'une chauve-souris

Le deuxième concept, qui est très différent du premier, est le mécanisme à travers lequel une espèce se transforme en une autre. C'est ce concept-là que l'on appelle la « théorie » de l'évolution. Mais il est important d'avoir à l'esprit que le mot « théorie » a une signification totalement différente en science que dans le langage courant. C'est comme le terme « inceste ». En Hébreu, l'inceste consiste à avoir des rapports sexuels avec des femmes qui nous sont interdites (par exemple, sa mère, la femme de son frère, la femme d'un autre homme, l'épouse de son père, la sœur de sa femme, une femme qui est dans son état de Niddoh, etc.), qu'il y ait un lien de sang ou pas, alors qu'en Français, l'inceste désigne une relation sexuelle entre membres d'une même famille. C'est ainsi que les relations entre cousins sont considérés incestueuses dans la définition française du terme, alors qu'elles sont permises par la Tôroh (les cousins ne sont pas inclus dans la liste des relations illicites). Ce n'est donc pas parce qu'un mot est défini d'une certaine façon dans un type de langage qu'il conserve cette définition dans tous les autres types de langage. Ceux qui emploient l'objection de la « théorie » pour soutenir que l'évolution n'est pas un fait, tombent justement dans ce piège-là. Dans le langage scientifique, une théorie ne se réfère pas à une idée spéculative, mais plutôt à un mécanisme explicatif. La majorité des biologistes (mais pas tous) croient que les mutations aléatoires, couplées à la sélection naturelle, suffisent amplement pour expliquer ce mécanisme. Cependant, cela n'a aucune importance religieuse, comme nous l’expliquerons dans la réponse à l'objection suivante.

  1. Comment peut-on accepter des explications scientifiques sur le développement de la vie animale ? C'est Dieu qui a tout créé !

Cette objection est basée sur un argument erroné selon lequel croire qu'il y a eu une évolution contredit la croyance dans le fait que Dieu est l'auteur de tout, ce qui est un fondement de la foi israélite. Mais il n'y a pas de contradiction !

Nous avons une science de la météorologie, mais en quoi cela nous empêche-t-il de dire chaque jour dans les Shamônah ´asréh que Dieuמַשִּׁיב הָרוּחַ וּמורִיד הַגָּשֶּׁם « fait souffler le vent et fait descendre la pluie » ? Nous avons une science de la médecine, mais en quoi cela nous empêche-t-il de dire chaque jour dans les Shamônah ´asréh que Dieu רוֹפֵא חוֹלִים « guérit les malades » ? Nous avons des documents historiques sur le fait que les Israélites défirent les Syro-Grecs, mais en quoi cela nous empêcherait-il de dire que c'est Dieu qui nous a miraculeusement donné la victoire sur nos ennemis ?

Dieu peut agir à travers la météorologie, à travers la médecine, à travers les guerres historiques, et donc également à travers une biologie du développement. Voilà pourquoi l'évolution n'est en rien contradictoire avec la religion, et aussi pourquoi cela n'a pas d'importance que l'explication néo-Darwinienne du mécanisme de l'évolution soit vraie ou pas.

  1. La Tôroh ne dit-elle pas que les animaux et l'homme furent créés à partir de la poussière du sol, et non à partir de créatures antérieures ?

C'est effectivement ce que dit la Tôroh ! Mais là n'est pas la question. La question qui se pose est : que veut dire la Tôroh par-là ? Par exemple, avant de consommer du pain nous disons : בָּרוּךְ אַתָּה ה' אֱלֹהֵינוּ מֶלֶךְ הָעוֹלָם, הַמּוֹצִיא לֶחֶם מִן הָאָרֶץ « Béni Tu es HaShem notre Dieu, Roi de l'Univers, Qui fait sortir le pain de la terre ». Or, ce qui s'est réellement passé est que Dieu a créé les céréales, que l'homme a semées, la nature les a fait pousser, et l'homme les a transformées en pain. Le pain ne sort pas tout droit de la terre ! Néanmoins, la bénédiction que nous faisons avant de manger du pain simplifie toutes ces étapes en décrivant Dieu comme étant Celui qui fait sortir le pain de la terre. De même, la description de la Tôroh selon laquelle Dieu a créé la vie animale de la poussière de la terre se réfère au fait qu'Il créa le matériel brut de la nature et le processus naturel qui mène à la formation de la vie animale.

En outre, il est un fait largement reconnu aujourd'hui que nous ne devons pas apprendre la science à partir du sens littéral de la Tôroh. Après tout, la Tôroh décrit le ciel comme un dôme, le lièvre comme ruminant sa nourriture (alors que le lièvre ne rumine pas. Or, ce n'est pas littéral. La Tôroh veut nous dire que le lièvre est doté d'un estomac qui fonctionne de la même façon que celui des ruminants, bien que son estomac soit différent de celui des ruminants, ce qui est reconnu par la science elle-même, qui ne désigne pas ce phénomène par le terme de « rumination » mais celui de « caecotroph ». Là encore, il n'y a aucune contradiction entre la science et la Tôroh lorsque la Tôroh décrit le lièvre comme en train de « ruminer ». Il suffit juste d'aller au-delà des mots et comprendre ce que veut nous dire le texte), ou encore les reins et le cœur comme étant les sièges de l'esprit (qui pourrait croire que c'est littéral ?).

  1. La notion de hasard dans l'évolution ne contredit-elle pas l'idée d'une création voulue et organisée directement par Dieu ?

C'est un peu, en substance, la deuxième question posée par mon ami.

Le Judaïsme a toujours reconnu (et vous pouvez le voir aussi bien dans le TaNa''Kh, que le Talmoudh, ou encore dans le Midhrosh) qu'il existe des événements qui, dans le monde physique, sembles être aléatoires ou dus au hasard. Mais le Judaïsme soutient que cette impression n'élimine absolument pas le rôle que Dieu joue en coulisse. En fait, c'est le message même de toute l'histoire de Pourim ! Dieu est derrière TOUT ce qui se passe. Il n'y a pas de hasard. C'est juste que dans notre monde physique, avec nos yeux humains, on croit que quelque chose s'est produit fortuitement, aléatoirement, par hasard. Comme le dit Shalômôh Hammalakh ע״ה lui-même1 : בַּחֵיק, יוּטַל אֶת-הַגּוֹרָל; וּמֵיְהוָה, כָּל-מִשְׁפָּטוֹ « On agite le sort dans l'urne mais tout le jugement qu'il prononce vient de `adhônoy ». Ainsi, même le jugement d'un « tirage au sort » provient de Dieu Lui-même. Comme l'ont dit nos Sages2 : « Tout est entre les mains de Dieu, sauf la crainte de Dieu ». La seule chose que Dieu ne peut pas déterminer à l'avance est si on Lui obéira ou pas, si on Le servira ou pas.

Le fait donc que les scientifiques parlent de « hasard » n'est d'aucune importance, d'autant plus qu'au fond d'eux, bon nombre de scientifiques savent que la création n'est pas due à un hasard. C'est juste que comme ils ne croient pas en Dieu, ils ne veulent pas ouvertement parler d'un Créateur intelligent derrière tout cela. De ce fait, l'évolution ne contredit en rien le fait que Dieu soit derrière le phénomène qui l'a causée, car Il est l'auteur de tout, même lorsque quelque chose semble se produire « par hasard ».

  1. La notion biblique selon laquelle l'homme a été créé à l'image de Dieu ne contredit-elle pas la notion selon laquelle l'homme proviendrait des animaux ?

Absolument pas ! Bien au contraire ! Le Judaïsme traditionnel a longtemps soutenu que l'homme n'est pas qualitativement différent des animaux sur le plan physique. En outre, si vous lisez la description faite par la Tôroh de la création des animaux et celle faite de la description de l'homme, excepté le fait que l'homme a été doté de l'image de Dieu, ce qui n'est pas le cas des animaux, vous verrez que leur mode de création est identique ! Dieu les a tous les deux créés « à partir de la poussière de la terre ». La nature unique de l'être humain est son âme spirituelle, et non son corps physique, et encore moins son origine physique (qui est la même que l'animal, d'après la Tôroh). Les Ri`shônim (les grands rabbins et érudits de la période médiévale) soutenaient que l'homme fut créé physiquement comme un animal, mais a été doté du potentiel spirituel lui permettant de s'élever au-dessus de ce niveau (alors qu'un animal agira toujours comme un animal, car il n'a pas été doté du potentiel de s'élever au-dessus de ce niveau). La Mishnoh fait remarquer qu'à un niveau individuel, nous provenons tous d'une « goutte [de sperme] putride », ce qui est même moins qu'un animal ; mais nous ne sommes pas définis par d'où nous venons, mais plutôt par ce que nous devenons !

Voir d'ailleurs à cet effet l'article intitulé « Faisons l'homme à notre image ! ».

  1. La majorité des rabbins ne déclarent-ils pas que l'évolution est une hérésie ?

Très peu de rabbins influents ont étudié les sciences et ne se sont même penchés sérieusement sur la question, et les rabbins du monde Harédhi considèrent, de toute façon, toutes les sciences comme des hérésies, alors qu'ils ne les ont jamais étudiées. Ils font croire que cela fut toujours la position du Judaïsme, alors que c'est faux. Le Ramba''m et les grands Ri`shônim d'Espagne étudiaient les sciences et étaient de grands connaisseurs dans ces domaines. C'était le cas de plusieurs autres rabbins des générations passées. En fait, c'est la position Harédhi qui est une hérésie et une déviation de la tradition, qui n'a jamais vu de contradiction ou de problème à étudier la science et à en accepter les conclusions. Tous les rabbins plus ou moins rationalistes qui se sont penchés sérieusement sur le sujet, comme le Rov Gadhalyoh Nadel (qui fut l'un des plus influents disciples du Hozzôn ish ז״ל), le Rov `aryéh Carmell, et d'autres, ont conclu que l'évolution est compatible avec le Judaïsme. Même le Rov Samson Raphaël Hirsch ז״ל, qui était personnellement sceptique sur l'évolution, a néanmoins conclu qu'elle ne causait aucun problème théologique. Il déclara que si cette notion était complètement acceptée dans le monde scientifique, les Juifs devraient l'accepter en masse. Signalons donc qu'à son époque, les découvertes sur l'évolution n'étaient quasiment qu'à leurs débuts. Il ne fait donc aucun doute que s'il avait vécu à notre époque, il l'aurait acceptée sans problème !


Signalons aussi que l'argument de la majorité ne veut absolument rien dire. Comme l'explique le Ramba''m, lorsque la Tôroh ordonne de suivre la majorité, c'est uniquement s'agissant du Sanhédhrin et des avis halakhiques de nos Sages. Cela ne signifie absolument que nous devrions suivre les opinions majoritaires de notre époque, et encore moins lorsqu'elles ne concernent pas la Halokhoh ou les principes de la foi. De ce fait, cela n'a aucune importance que la majorité des rabbins rejettent l'évolution. Si on devait suivre cet argument, nous devrions conclure que tous les Juifs doivent être sionistes, parce que l'écrasante majorité des rabbins actuels le sont ! De même, la majorité des rabbins d'aujourd'hui ne condamnent plus ouvertement l'homosexualité (cela ne veut pas dire qu'ils l'acceptent. Mais c'est une perversion qu'ils ne combattent plus). Devrions-nous en conclure que nous avons alors une obligation de ne plus condamner cette déviance ?

  1. L'évolution ne va-t-elle pas contre la Tradition ?

Pas plus que de croire que la Terre tourne autour du Soleil. En effet, de nombreux rabbins influents depuis l'époque de Copernic et jusqu'à nos jours (oui, vous avez bien lu) rejette cette notion ! Et pourtant, la majorité des Juifs d'aujourd'hui l'acceptent sans problème comme étant une vérité ! Donc, qu'est-ce qui rend une position « traditionnelle » ? Le fait que X ou Y rabbins l'acceptent ? Si c'est cela le critère de ce qui est traditionnel, nous ne sommes alors pas sorti de l'auberge. De nombreux rabbins acceptent que les femmes portent la perruque, alors que ce n'est pas traditionnel ! D'autres demandent aux femmes de leurs communautés de se raser la tête, alors que ce n'est pas traditionnel. D'autres obligent tous les cheveux de la femme à être couvert, alors que ce n'est pas traditionnel. Va-t-on dire que s'habiller avec un chapeau, un long manteau noir et un shtreimel est traditionnel ?

Ce ne sont pas les rabbins ou les pratiques des communautés qui déterminent ce qui est traditionnel ou pas, mais la Tôroh et le Talmoudh ! Et nous avons montré à travers divers points que l'évolution n'est donc pas contradictoire avec la tradition.

  1. Mais n'y a-t-il pas de nombreux évolutionnistes athées qui utilisent l'évolution pour attaquer les principes religieux ?

Malheureusement, il y a ! Mais il ne s'agit là que d'un abus de la science ; cela ne se reflète pas sur la science de l'évolution elle-même. Voilà pourquoi il incombe à chacun d'étudier lui-même l'évolution pour la comprendre correctement, plutôt que de se baser sur ce que les gens en disent. De la même manière, le Judaïsme est utilisé de façon tordue par certaines personnes, qui justifient leur terrorisme, leur xénophobie, leur mauvaise image des femmes, leur haine des autres, etc., au nom de la religion. Devrions-nous donc dire qu'à cause de ces voyous et égarés, nous devons discréditer et abandonner le Judaïsme ? Bien sûr que non, car toute personne qui se penche objectivement sur cette religion, en ne prenant pas en compte ces égarés, mais simplement les textes, comprendra que le Judaïsme n'a rien à voir avec ces gens. De même, la science de l'évolution ne doit pas être jugée sur base de ceux qui l'utilisent pour soutenir leur agenda athéiste. Einstein était un scientifique, et pourtant il a déclaré s'intéresser à la science, car il ne désirait qu'une seule chose : comprendre la pensée de Dieu ! C'est cela qui doit nous animer à notre tour lorsque nous nous penchons sur ces sujets, indépendamment de ce que les gens en font !

Ce sont là les principales objections anti-évolutionnalistes existant dans le milieu juif religieux. Au final, chacun croira ce qu'il veut. Mais il n'est pas honnête de rejeter un concept sans l'avoir analysé personnellement, et lorsqu'on n'a pas d'arguments solides pour le rejeter. Et nous avons vu, avec des arguments concrets, que l'évolution est parfaitement compatible avec le Judaïsme. Par conséquent, celui qui y croit n'est en rien un hérétique. Mais la charge de la preuve incombe maintenant à celui qui n'y croit pas ! Libre à vous donc d'apporter vos arguments ! Je les recevrai volontiers !

1Mishlé 16:33

2Talmoudh, Barokhôth 33b
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