ב״ה
Étymologie
des mots dans la Langue Sainte
Le
sens du terme « Doth »
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Le
terme דָּת
« Doth »
apparaît plus ou moins vingt fois dans la Maghillath `astér. C'est
un mot d'origine persane, et non hébraïque comme beaucoup
pourraient le penser (comme nous l'avions expliqué, la Maghilloh est
riche de mots étrangers persans, araméens ou akkadiens qui furent
adoptés par les Israélites de l'empire perse, qui est le lieu où
s'est déroulée l'histoire de Pourim.) Tout au long du texte, il a
le sens de « loi » ou « coutume ». Par
exemple, lorsqu'il est rapporté au Chapitre 1 que `ahashwérôsh
organisa une grande fête où tout le monde pouvait boire autant de
vin qu'il ne désirait, le texte nous dit וְהַשְּׁתִיָּה
כַדָּת « Wahishathiyoh
Khaddoth – et on buvait conformément au Doth »1,
c'est-à-dire, suivant la coutume. Et après que Washti refusa de se
présenter devant le roi, ce dernier demanda à ses conseillers
כְּדָת,
מַה-לַּעֲשׂוֹת,
בַּמַּלְכָּה
« Kaddoth
Mah La´asôth Bammalkoh – Selon le Doth, que faire avec la
reine ? »2,
c'est-à-dire ici, que faire avec elle d'après loi. Ainsi, le terme
« Doth » est parfois employé dans le sens de « loi »,
et à d'autres occasions dans celui de « coutume ». Tout
dépendra du contexte.
Plus
tard, dans l'Hébreu rabbinique (celui qui a servi à rédiger la
Mishnoh, le Mishnéh Tôroh et d'autres textes), le mot « Doth »
a reçu la signification de « religion ». Mais nos Sages
n'ont jamais abandonné son sens originel persan de « coutume »
ou « loi » ; ils ont simplement ajouté un troisième
sens, car il n'existait pas de mot hébreu pour dire « religion ».
L'ajout de ce sens n'est pas du tout problématique. Le Judaïsme
étant une religion de lois et de coutumes, « Doth » peut
donc souvent avoir ces trois sens à la fois. Par exemple, lorsqu'au
moment des fiançailles le fiancé donne à la fiancée un objet
précieux qui va permettre de contracter les fiançailles3
en lui disant la formule הֲרֵי
אַתְּ מְקֻדֶּשֶׁת לִי בְּטַבַּעַת זוֹ
כְּדָת
מֹשֶׁה וְיִשְׂרָאֵל
« Voici
que tu m'es consacrée par cet anneau conformément au Doth de Môshah
et Yisro`él », on peut très bien interpréter cette phrase
comme voulant dire « conformément à la coutume de Môshah et
Yisro`él », « conformément à la loi de Môshah et
Yisro`él », ou « conformément à la religion de Môshah
et Yisro`él ». Dans d'autres contextes, cependant,
« religion » est la seule traduction possible en Hébreu
rabbinique. Par exemple, lorsque le Talmoudh parle d'une certaine
Miryom bath Bilgoh qui changea sa Doth, puis se maria à un officier
qui servait un roi Grec, il est évident que « Doth » ne
peut être compris que dans le sens de « religion » ;
elle abandonna le Judaïsme pour adopter la religion du mari Gôy
qu'elle désirait épouser. C'est pour cela qu'en Hébreu moderne,
« religieux » se dit דָּתִי
« Dothi ».
Mais comme cela a été dit plus haut, même en Hébreu rabbinique,
le terme « Doth » peut conserver, suivant les contextes,
son sens originel persan. Par exemple, lorsque le Midhrosh rapporte
que Dieu proposa aux nations du monde (avant les Israélites) de leur
donner la Tôroh et qu'elles ont répondu « Nous ne voulons pas
de Ta Tôroh, parce que nous ne pouvons abandonner le Doth de nos
ancêtres », le terme « Doth » se comprend
évidemment par « coutume ».
Tout
le monde s'accorde à dire que le terme « Doth » provient
du mot persan דָּתָא
« Dotho` »
(qui est employé tel quel dans les livres de ´azro` et Doniyé`l4).
1`astér
1:8
2Ibid.,
verset 15
3Bien
qu'à notre époque il s'agit généralement d'une bague en or
placée au doigt de la fiancée, il peut en réalité s'agir de
n'importe quel objet précieux que l'on souhaite donner à la
fiancée pour contracter les fiançailles, comme par exemple es
bijoux, de l'argent, des vêtements coûteux, etc.
4Voir,
par exemple, Doniyé`l 2:15