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Les
trente-neuf Malo`khôth expliquées clairement
Les
Malo`khôth du tissage
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- Introduction
Une fois que des
fils ont été obtenus de la laine, la prochaine étape consiste à
les tisser ensemble. C'est évidemment la raison pour laquelle les
fils avaient été faits.
Il y a quatre
Malo`khôth associées au processus du tissage. Étant donné
qu'elles sont étroitement liées, nous les étudierons comme si
elles constituaient une seule unité. En dehors du tissage, il
n'existe pratiquement aucune autre application de ces Malo`khôth.
Qu'est-ce que le
tissage, pour commencer ? Quelles sont les actions qu'implique
cette activité ?
Très simplement,
le tissage est la combinaison de fils dans le but de former un tissu,
une étoffe. Même dans les temps talmudiques, le tissage se faisait
au moyen d'un métier à tisser, qui est une machine à commande
manuelle permettant à de nombreux fils d'être combinés en même
temps.
Voici ci-dessous
un métier à tisser :
- Comment cela fonctionne-t-il ?
Vous commencez par
installer les fils verticaux (que l'on appelle « fils de
chaîne »). Nous les appelons « verticaux », car
ils montent et descendent selon la vue du tisserand ou tisseur. Pour
les installer, vous devez les tendre autour de deux poutres qui sont
parallèles l'une par rapport à l'autre. Ces fils serviront de
« base » pour les fils horizontaux que l'on ajoutera par
la suite.
Ce montage, ou
« habillage du métier à tisser », est la première de
nos quatre Malo`khôth, est appelée מֵסֵךְ
« Mésékh ».
Ensuite, les fils
de chaîne doivent être préparés à « recevoir » les
fils horizontaux (appelés « fils de trame »). Pour se
faire, deux cadres carrés, appelés « harnais », sont
montés au milieu du métier à tisser, perpendiculairement aux deux
poutres. Chaque harnais tient des ficelles allant du haut vers le
bas, et chaque ficelle possède une boucle au milieu. Le tisseur ou
tisserand fait passer les fils de chaîne par ces boucles, afin de
les préparer à être combinés aux fils de trame. Ces boucles sont
appelées dans la terminologie du tissage des « lices »
(ou « lisses ». Les deux orthographes existent), tandis
qu'on les appelle dans la terminologie halakhique des בָּתֵּי
נִירִין « Botté
Nirin ». Créer ces boucles est la Malo`khoh que l'on appelle
עוֹשֶׂה
שְׁתֵי בָּתֵּי נִירִין « ´ôsah
Shathé Botté Nirin » (littéralement, « faire deux
lices »).
À ce moment-ci,
le tisseur ou tisserand est prêt à passer au tissage en tant que
tel. Cela nécessite de faire passer les fils de trame par chacun des
deux ensembles de fils de trame. Le fil de trame est d'abord enroulé
autour d'une broche. Le tisseur ou tisserand utilise ensuite une
pédale pour soulever un harnais, et pousse, ou « navette »,
la broche du fil de trame dans les fils de trame de ce harnais. Il
répète le même processus avec le deuxième harnais.
Combiner la trame
et la chaîne crée littéralement le tissage du tissu, et cette
action constitue la Malo`khoh de אוֹרֵג
« `ôrégh »
(tisser).
Enfin, le tisseur
ou tisserand utilise un objet ressemblant à un bâton pour battre
les fils en place. Cela garantit que le tissage sera régulier. Étant
donné que ce battage complète l'acte du tissage, il tombe également
dans la catégorie de `ôrégh.
À présent que le
tissu est tissé, quelques touches finales sont nécessaires.
Après avoir
retiré le tissu achevé du métier à tisser, le tisseur ou
tisserand doit s'occuper des extrémités lâches, c'est-à-dire, des
derniers fils de chaque côté du tissu. Une façon de le faire
consiste à « détisser » quelques-uns des fils et les
retisser ensuite afin que tout le tissu soit soigneusement terminé.
Le faire est ce qu'on appelle la Malo`khoh de פּוֹצֵעַ
« Pôséa´ »
(détisser, détricoter).
(Il convient de
noter que l'activité décrite ici semble être un acte destructeur,
et normalement seuls les actes constructifs sont considérés comme
des Malo`khôth. Pourquoi Pôséa´ est-il donc compté comme
une Malo`khoh ? Tout simplement parce que le détissage est
réalisé afin de permettre au tissu d'être retissé d'une meilleure
façon ; c'est-à-dire que l'acte destructeur est au service
d'un nouvel acte constructeur.)
- Applications pratiques
À présent que
nous avons une compréhension de base du fonctionnement du tissage,
nous pouvons comprendre quelques rares applications de ces
Malo`khôth :
- Des travaux plus ou moins similaires : Jusqu'à présent, nous ne nous étions focalisés que sur l'emploi d'un métier à tisser. Mais le même processus a lieu lorsqu'on fait un ouvrage au crochet, de la broderie, de la tapisserie à l'aiguille, de la vannerie, du tricotage, et d'autres choses du genre. Par conséquent, on ne peut réaliser aucune de ces activités à Shabboth.
- Des fils lâches ou qui ont fait un accroc : Souvent, il arrive que le fil d'un vêtement tissé devient lâche, par exemple votre pull s'est accroché à un clou et certains fils se sont échappés du vêtement. Réparer cela en ramenant les fils dans le pull est halakhiquement un acte de tissage (« `ôrégh »), car l'effet de votre action est de « réaligner les fils ».
En
outre, retirer un tel fil lâche du vêtement constitue un acte de
Pôséa´,
parce qu'en détissant une partie du tissu vous donnez une meilleure
apparence à l'ensemble du vêtement.
Comprendre
ces Malo`khôth est plus simple si vous les voyez être réalisées
dans la vraie vie (ou au moins sur des photographies). Si vous le
pouvez, trouvez l'occasion d'observer quelqu'un utiliser un métier à
tisser.