mercredi 3 juin 2015

Qu'est-ce qui ne va pas avec le Zôhar ? - 4ème Partie

בס״ד

Qu'est-ce qui ne va pas avec le Zôhar ?


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Opposition rabbinique au Zôhar

Le premier récit que nous avons sur l'origine du Zôhar et une analyse critique de son autorité proviennent du Rov Yishoq ban Shamou`él d'Acre (1250-1340), un Maqqoubbol disciple d'un autre Maqqoubbol répondant au nom de Rabbi Mé`ir, lui-même disciple d'un célèbre Maqqoubbol nomé Rabbi Yôséf ban `Avrohom Giqatiloh (deux Halokhôth du Shoulhon ´Oroukh viennent de lui : entendre les Qaddishin en ayant sur soi les Tafillin et ne pas réciter le Qiddoush Lavonoh avant sept jours), qui lui-même fut un disciple de Rabbi `Avrohom `Abboul´af´yoh (surnommé « le prophète d'Ávila ». Il demanda au Pape de se convertir au Judaïsme et fut jeté pour cela en prison pour une période d'un mois).

Le récit de Rov Yishoq d'Acre est rapporté dans le livre « Séfar Hayyokhshin » du Rov `Avrohom Zacuto, qui vécut à l'époque de l'expulsion espagnole. Il fut retouché dans certaines éditions, et les pro-zôharistes préfèrent citer le texte manipulé. Mais voici le texte original :

ולמען תספרו לדור אחרון אודיעכם מה שמצאתי כתוב. שר' יצחק דמן עכו (תלמיד הרשב"א ומקובל היה) הלך לחקור על ספר הזוהר שכנראה שהיו דבריו מופלאים ישאבו ממקור עליון. ואשר הוא לשון ירושלמי- נראה שדבריו דברי קבלה ואמת. ואשר הם לשון הקודש- הם דברי זיוף. אמר- ושאלתי את התלמידים אשר נמצאו בידיהם ספר הזהר מאין בו להם. ולא מצאתי דבריהם מכוונים. יש מי שאמר שהרמב"ן מצא אותו בארץ ישראל ושלחו לקטלוניא והביאו הרוח לארגון ונפל ביד הר' משה דיליאון. ויש אומרים שמעולם לא היה חיבור של רשב"י, רק שר' משה ידע שם הכותב (=שם משמות המפורשים של הקב"ה שבהם אפשר לקבל כח גדול בכתיבה) ובכוחו יכתוב דברים מופלאים. ולמען יקח בהם מחיר רב, היה תולה עצמו באילן גדול שהוא רשב"י ור"א בנו וחביריו. ואבוא אל עיר ואליאדוליד, ואמצא שם ר' משה די ליאון. וישבע לי שספר רשב"י הנו בביתו (=כלומר נשבע - לא שיש עמו ספר שחברו רשב"י, אלא הנקרא ספר רשב"י הנו בביתו- שכך קראו ר"מ דיליאון בעצמו! ובכך נמלט משבועת שקר, דלא כמו שכתב בעל ההגהות על ספר מגן וצנה שלא ראה נוסח זה) באוילא (=עיר בספרד), שיראהו לי בלכתי שמה. ובשוב לביתו מת (ר' משה) באדיבאל. ואבוא אל עיר אוילא ואמצא שם חכם זקן, ושמו ר' דוד רפאן, קרובו (של ר' משה די ל') ואמצא חן בעיניו. ואשביעהו לאמר אם היה יודע אמיתות ספר הזוהר אם היה אמת או לא. ויאמר החכם, כי נתברר לו בודאי שר' משה בשם הכותב היה בודאם. וסיבת האמיתות היא כי ר' משה הנז' היה כותב סודות ונפלאות לעשירים אשר במלכות ההוא, ולוקח בהם מתנות רבות זהב וכסף. ואותו היום, כל מה שהיה מרויח היה מפזר. עד שביום מותו לא נשאר לו אפילו פרוטה. ואשתו ובניו ברעב ובצמא ובערום ובחוסר כל. וכשמעי מתתו, קמתי אל הר' יוסף די אוילא שהיה עשיר גדול, ובחייו לקח ממנו ממון גדול. ואומר לו- עתה היא עתך עת דודים, תזכה לספר הגדול ותקח את הספר מיד אשתו במנה יפה שתשלח ביד אשתך, שהיא (אשתו של ר"מ ד"ל) כעת ערומה. וכן עשה. וישלח מתנות ביד אשתו אל אשת ר"מ הנז'. ותשבע לה אשת ר' משה הנז' שמעולם לא היה לו ספר לאישי, רק מלבו ודעתו היה כותב. ואומר לאישי- למה אתה תולה עיונך בחכם אחר (=רשב"י)? הלא טוב היה לך לאמר כי משכלך אתה כותב ויודוך כי תיטיב לך. ואישי ענני- שאם הייתי אומר שמדעתי הם, לא יחשיבו אותם ולא יתנו לי מתנות אמר יצחק- ואסע מאוילא ואבוא עד טאלאבירה. ומצאתי שם חכם מופלא, ושמו ר' יוסף הלוי בן ר' טודרוס המקובל. ואחקרה ממנו לדעת מה שידו מגעת בידיעת ספר הזוהר. ויאמר אלי- דע באמת כי היה ביד ר' משה הנז' ספר הזוהר אמיתי, וסבות אמיתות דברי הוא כי היה נותן לי קונטרסים, ואני לבחון הספק הזה לקחתי קונטריס אחד מן הקונטרסים ואמרתי לו שנאבד ממני, שיתן לי ממלא מקומו. ויאמר לי- הראה לי אחרית הקונרטס הקודם לו וראשית הקונטרס המתאחר. ויכתוב לי קונטרס, וארא ואין ביניהם שינוי כלל. אפילו תיבה אחת. רק שפה אחת ודברים אחדים. היש נסיון גדול מזה? אח"כ באתי לטוליטולה ואמרו לי שבחינת החכם ר' יוסף הלוי אינה בחינה, שאולי קודם נתון הקונטרסים לאדם, היה מעתיק אחד לעצמו, ואח"כ מתוך אותם קונטרסים אשר בביתו היה כותב לאחרים. (=כלומר אפשר שעותקים היו עוד בביתו אחר מותו, רק ניכרים כולם שחדשים זה מכבר נכתבו) ע"כ.

Pour faire court, il rapporte comment la propre épouse et la propre fille de Môshah de Lé`ôn ont avoué que Rabbi Môshah de Lé`ôn lui-même est l'auteur du Zôhar, et qu'il l'a rédigé et attribué à Rébbi Shim ôn ban Yôho`y afin de se faire de l'argent. Peu importe que l'on croit sa femme et sa fille ou qu'on ne les croit pas, ou même qu'on les croit en partie, et peu importe qu'il soit juste de dire qu'il l'ait rédigé pour se faire de l'argent ou pas, une chose est certaine : c'est bien Môshah de Lé`ôn qui a présenté le Zôhar au monde ! Pas un seul contemporain de Môshah de Lé`ôn n'a jamais prétendu avoir vu ou entendu parler du Zôhar avant lui ! Pas un seul dirigeant, pas même parmi les kabbalistes, pas un seul rabbin ! Et encore moins un seul Gôy, ni même le moindre Roi d'Orient (contrairement à ce que le Hydh''`oh tente de nous faire croire. En effet, il raconte que c'est un roi Gôy d'Orient qui aurait découvert le livre). Rien ! Le Zôhar aurait dû susciter de l'agitation parmi les gens qui l'avait gardé secret toutes ces années ou même parmi ceux qui l'avaient découvert. Il y aurait dû avoir une sorte de communiqué de la part des ésotériques qui, plusieurs siècles plus tard, firent comme s'il existait une espèce de tradition ancienne concernant l'existence du Zôhar. Après tout, même d'après le point de vue pro-zôhariste le plus conservateur, le Zôhar aurait été étudié déjà du temps des Ga`ônim, et il ne fait aucun doute que si des kabbalistes pouvaient avoir été dignes de connaître les secrets les plus profonds sur la création de l'univers, on aurait pu tout simplement leur faire confiance s'ils s'étaient exprimés sur l'existence de ce livre. Mais nada, rien du tout !

On ne pouvait entendre que de la surprise et de l'excitation de diverses natures de la part de tous face à la nouvelle découverte qu'un homme présenta de nulle part. Et rien que cela est la preuve la plus accablante de la supercherie que constitue ce livre, et ajoute du poids aux témoignages de la propre épouse et de la propre fille de Môshah de Lé`ôn, en dépit du récit que rapportent les versions censurées et édulcorées des kabbalistes.

Un point à considérer est qu'il aurait été très anormal pour l'auteur d'une œuvre anonyme ou pseudo épigraphique de ne pas même donner quelques indices permettant de deviner qu'il est lui-même l'auteur de cette œuvre. Et c'est en fait ce que Môshah de Lé`ôn lui-même a fait dans le Zôhar. En effet, nous lisons ceci dans le Zôhar :

Rébbi Shim´ôn a dit : « Il est vrai que le Saint, béni soit-Il, a consenti à ce que les mondes supérieurs et inférieurs soient avec nous dans ce livre. Heureuse est la génération durant laquelle cela est révélé, et tout cela sera renouvelé par la main de Môshah, à la fin des jours, dans la dernière génération ».
אמר רבי שמעון חבריא בודאי קודשא בריך הוא אסתכם עמנא עלאין ותתאין למהוי בהאי חבורא. זכאה דרא דהאי
אתגלייא ביה. דעתיד כולי האי לאתחדשא על ידא דמשה בסוף יומיא בדרא בתראה

Le « Môshah » dont on parle ici est Môshah de Lé`ôn ! Concernant le fait qu'il décrive la génération durant laquelle il révéla le Zôhar comme étant celle de la fin des jours, la toute dernière génération, Môshah de Lé`ôn s'était basé sur le calcul fait par le Ramba''n dans son Séfar Hawwikouah, où il écrit que Moshiah viendra durant l'année 1353. Néanmoins, Môshah de Lé`ôn lui-même est décédé cinquante ans avant cette date.

Que la vérité soit dite, il semblerait que les témoignages rapportés par Rabbi Yishoq ban Shamou`él d'Acre n'eurent aucun impact sur le Zôhar, du moins pas avant que 400 ans plus tard lorsque Rabbi Yahoudhoh `Aryéh de Modène ne décide de les publier à nouveau dans sa polémique anti-kabbalistique intitulée « `Ari Nôhém » (qui est téléchargeable intégralement en Hébreu ici).

Durant tout ce temps, il semblerait qu'il existait un mouvement philosophique (qui, à un moment, va progressivement se rassembler autour de la personne et des écrits du Ramba''m) qui rejetait la Qabboloh dans son ensemble.

Nous savons que le Ramba''m, dans son Môréh Navoukhim (Guide des Égarés), moque une idée qui est pourtant centrale pour le dogme des kabbalistes, à savoir, le pouvoir des permutations des lettres du Nom Divin que les kabbalistes prétendent maîtriser, ainsi que d'autres dogmes périphériques telle que les pouvoirs indépendants que les kabbalistes attribuent aux Démons.

Dans une célèbre Responsa du Riva''sh, le Riva''sh nous parle d'un philosophe anonyme et le cite comme ayant dit que tout comme les Chrétiens croient en la Trinité, les Maqqoubbolim (kabbalistes) croient la Décinité, l'Homme Divin fractionné en dix éléments. Toujours dans cette même Responsa, le Riva''sh rapporte que son propre maître, le Ra''n, lui a une fois dit ceci : הרבה יותר מדאי תקע עצמו הרמב"ן ז"ל להאמין בענין הקבלה ההיא « le Ramba''n de mémoire bénie s'est ligoté trop intensément au point d'en arriver à croire en cette prétendue Qabboloh ! ». Le Riva''sh lui-même conclut sa Responsa par les paroles suivantes : אך בעצם הספירות...אני אומר, שאין לסמוך בדברים כאלו אלא מפי חכם מקובל, ועדיין אולי « Mais concernant la structure des Safirôth... je dis qu'on ne doit accorder du crédit à cela que si l'on se fait instruire par un sage Maqqoubbol, et encore ce n'est qu'un peut-être ! ».

Cela dit en passant, la croyance dans le גילגול « Gilgoul » (réincarnation) ne faisait pas partie de la Qabboloh, ou n'était pas du moins un élément nécessaire de la Qabboloh, puisque nous trouvons de nombreuses personnes qui croyaient en la Qabboloh mais pas dans le concept de Gilgoul, comme par exemple le Rashém Tôv ban Shém Tôv (auteur du Séfar Ho`amounôth) ou encore le `Abbarban`él. Celui qui popularisa cette doctrine du Gilgoul fut le `AriZa''l (1534-1572), et depuis lors elle fut intégralement intégrée à la Qabboloh.

Pour revenir au Zôhar, dès lors qu'il se fraya un chemin dans la littérature rabbinique, l'opposition à la Qabboloh diminua.

Les trois premières personnes les plus célèbres à citer des passages du Zôhar furent probablement Rabbi Ménahém ban Binyomin Réqanati (1250-1310), dans son commentaire sur la Tôroh, Rabbi Yôséf ban `Avrohom Gikatilla (1248-1310, dans son Séfar Hahashmal, et Rabbénou Béhayyé (1255-1340), un disciple du Rashb''`o, qui publia son commentaire en 1291. Tous les trois furent contemporains.

Un siècle plus tard, le Zôhar fut cité et utilisé par le Rashba''s (Rabbi Shim´ôn ban Samah Dour`an, 1361-1444) dans ses Tashouvôth, Rabbi Yôséf `Albô (1380-1444), ainsi que très brièvement dans le Mahari''l (Rabbi Ya´aqôv ban Môshah Halléwi Môlin, 1355-1427).

Mais même plus tard, au 16ème siècle, lorsque le Zôhar avait déjà séduit une grande partie du peuple juif, les Pôsqim rechignèrent à changer la Halokhoh pour promouvoir les pratiques des Maqqoubbolim. En d'autres mots, ils acceptaient la philosophie kabbalistique, ses enseignements, etc., mais pas sa pratique, notamment à cause du fait que le Zôhar recommande de ne pas trop étudier le Talmoudh (ce qui est un comble) et que certaines des Halokhôth kabbalistiques étaient en opposition avec ce qui s'était toujours fait jusqu'à la publication du Zôhar. Autrement dit, il y avait de nombreuses contardictions entre le Zôhar et le Talmoudh au niveau pratique et halakhique. Ainsi, bien que les Maqqoubbolim avaient gagné la guerre des idées, ils ne détenaient pas encore le pouvoir politique nécessaire pour lancer une campagne destinée à s'emparer de l'autorité des Pôsqim.

Même Rabbi Yôséf Qa`rô (1488-1575), qui prétendit avoir étudié la Qabboloh avec un ange, qui avait des expériences très mystiques (voir ici), qui imprégna son Béth Yôséf de nombreux enseignements kabbalistiques, et cite le Zôhar à de nombreuses reprises, se refusa à octroyer aux kabbalistiques le pouvoir de changer le Judaïsme.

Et il en fut ainsi jusqu'à l'apparition soudaine d'un homme pas encore âgé de trente ans appelé Yishoq Louria` ban Shalômôh, mais plus connu sous le surnom de « `AriZa''l », c'est-à-dire, « le `Ari de mémoire bénie », `Ari pouvant être l'acronyme de :
  • `Ashkanazi Rabbi Yishoq (Rabbi Yishoq l'Ashkénaze)
  • Ho`alôqi Rabbi Yishoq (Rabbi Yishoq le Divin)
  • Ho`adhôn Rabbi Yishoq (Rabbi Yishoq le Maître)
  • `Adhônénou Rabbi Yishoq (Rabbi Yishoq notre Maître).


Nous en reparlerons dans la prochaine partie.

lundi 1 juin 2015

Mishnéh Tôroh VS Shoulhon ´Oroukh : La récitation du Shama´ VII

בס״ד

Mishnéh Tôroh VS Shoulhon ´Oroukh


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La récitation du Shama´ VII

Le Ramba''m זצ״ל écrit ceci :

Hilkhôth Qiryath Shama´ 3:16
De même qu'il est interdit de réciter [le Shama´] en présence d'excréments ou d'urine tant que l'on ne s'en sera pas éloignés, ainsi, il est interdit de réciter [le Shama´] en face de la nudité [d'une personne] tant que l'on n'aura pas détourné le visage. On ne doit même pas réciter [le Shama´] en face de la nudité d'un Gôy ou d'un enfant. Même s'il y a une séparation en verre, étant donné que l'on voit celle-ci, il est défendu de réciter [le Shama´] tant que l'on n'aura pas détourné le visage. Tout le corps de la femme est une nudité. C'est pourquoi, on ne doit pas regarder le corps d'une femme en récitant [le Shama´], même sa propre femme. Si [même] un téfah1 de son corps est découvert, on ne doit pas réciter [le Shama´] en face d'elle.
כשם שאסור לקרות כנגד צואה ומימי רגליים, עד שירחיק--כך אסור לקרות כנגד הערווה, עד שיחזיר פניו: אפילו גוי או קטן, לא יקרא כנגד ערוותן. ואפילו הייתה מחיצה של זכוכית מפסקת, הואיל והוא רואה את הערווה, אסור לקרות, עד שיחזיר פניו. וכל גוף האישה, ערווה; לפיכך לא יסתכל בגוף האישה, כשהוא קורא: ואפילו אשתו--אם היה מגולה טפח מגופה, לא יקרא כנגדה
De même qu'il est interdit de réciter [le Shama´] en présence d'excréments ou d'urine tant que l'on ne s'en sera pas éloignés : Le Ramba''m a traité de l'interdiction de réciter le Shama´ en présence d'excréments et d'urine dans les Halokhôth 6 à 15 de ce Chapitre 3 des Hilkhôth Qiryath Shama´. Cette interdiction est d'origine biblique et la Tôroh donne la raison pour laquelle il est interdit de prononcer des paroles de sainteté en présence d'excréments ou d'urine2 : והיה מחניך קדוש « Et ton camp sera saint ».

ainsi, il est interdit de réciter [le Shama´] en face de la nudité [d'une personne] : Cette interdiction est basée sur la suite du verset susmentionné : ולא־יראה בך ערות דבר ושב מאחריך « Et Il ne verra point en toi une chose ayant trait à la nudité, car Il se détournerait alors de derrière toi ». Tout comme on ne prononce pas de paroles de sainteté en présence d'excréments ou d'urine, on ne prononce pas de paroles de sainteté en présence d'une nudité.

tant que l'on n'aura pas détourné le visage : Puisque le verset susmentionné ne parle que d'une nudité qui se voit. C'est le fait de voir la nudité qui est le critère, et non pas le fait de savoir qu'il y a une nudité dans ses environs.

On ne doit même pas réciter [le Shama´] en face de la nudité d'un Gôy : Comme cela est indiqué dans Barokhôth 25b, la source de cette Halokhoh.

Le Tôroh Tamimoh explique que cette interdiction s'applique même dans le cas de la nudité des peuples primitifs en Afrique, Asie et Océanie, qui sont nus au quotidien.

ou d'un enfant : Le Ramo''`3 זצ״ל tranche que jusqu'à trois ans pour une fille et neuf ans pour un garçon, le Shama´ peut être récité en leur présence s'ils sont nus. Mais d'autres Pôsqim ne le permettent pas, car le Talmoudh ne fait pas une telle distinction. Par conséquent, peu importe l'âge d'un enfant, même un bébé nouveau-né, il est interdit de réciter le Shama´ en présence de sa nudité.4 Le Méhabbér זצ״ל ne fait pas non plus de différences au niveau de l'âge.5

Même s'il y a une séparation en verre, étant donné que l'on voit celle-ci, il est défendu de réciter [le Shama´] tant que l'on n'aura pas détourné le visage : Le Talmoudh6 fait la distinction entre des excréments se trouvant derrière une séparation en verre, situation dans laquelle il est permis de réciter le Shama´7, et une nudité derrière une séparation en verre, situation dans laquelle il est interdit de réciter le Shama´. D'où provient cette distinction ? Concernant les excréments, la Tôroh déclare8 : וכסית את־צאתך « Et tu couvriras tes excréments », et une séparation en verre est considérée comme une couverture. En outre, comme le Ramba''m l'a précisé dans les Halokhôth précédentes, une séparation physique (c(est-à-dire, s'éloigner à une certaine distance) suffit pour avoir « couvert » l'excrément, même s'il est encore visible. Par contre, concernant la nudité, la Tôroh déclare que l'interdiction se situe au niveau de la vue : ולא־יראה בך ערות דבר ושב מאחריך « Et Il ne verra point en toi une chose ayant trait à la nudité, car Il se détournerait alors de derrière toi ». or, la nudité est clairement visible même derrière une séparation en verre.

Cette distinction est également faite par le Méhabbér.9

Tout le corps de la femme est une nudité : On parle ici de toutes les parties du corps de la femme qui sont censées être couvertes, et sont donc considérées être une nudité.

C'est pourquoi, on ne doit pas regarder le corps d'une femme en récitant [le Shama´], même sa propre femme : Si cela est interdit concernant la nudité de sa femme, avec laquelle il est familier, à combien plus forte raison concernant la nudité d'une étrangère.

Si [même] un téfah de son corps est découvert, on ne doit pas réciter [le Shama´] en face d'elle : Le Talmoudh rapporte10 : « Rov Yishoq dit : ''Un téfah d'une femme est une nudité''. Par rapport à quoi ? Par rapport au fait de regarder11. Voici, Rov Shéshath dit que quiconque regarde même le petit doigt d'une femme, c'est comme s'il avait jeté les regards sur ses parties les plus intimes. Cela fait plutôt référence à sa femme et à la récitation du Shama´ ».

Rash''i זצ״ל explique que ce que cette Gamoro` veut nous dire est que lorsque Rov Yishoq a dit qu'un téfah d'une femme est une nudité, ce n'était pas pour nous dire qu'il était interdit de regarder ne serait-ce qu'un téfah d'une partie du corps d'une femme qui est censée être couverte, car cela est évident, mais plutôt pour nous enseigner que quand bien même un homme se retrouverait en présence de sa femme, si elle a découvert ne serait-ce qu'un téfah d'une partie de son corps qu'elle est censée couvrir, il lui est interdit de réciter le Shama´. Il était important de préciser cette règle, car l'homme pourrait se dire que puisqu'il a l'habitude de voir sa femme nue ou de la voir les cheveux découverts à la maison et que c'est sa femme et non une étrangère, l'interdiction ne s'appliquerait qu'aux autres femmes, et pas à la sienne. Le Laham Mishnéh explique donc que si c'est le cas pour sa propre femme, c'est certainement le cas pour la nudité de toute femme qui ne serait pas son épouse.

Le Méhabbér mentionne aussi dans son Shoulhon ´Oroukh12 tous ces Halokhôth talmudiques rapportées par le Ramba''m. Mais il ajoute ensuite une règle qui fut très mal interprétée. Il écrit ceci :

`Ôrah Hayyim 75:2
Il est interdit de réciter [le Shama´] en face des cheveux d'une femme qu'elle a l'habitude de couvrir. Mais [en présence de] ceux des vierges, dont l'habitude est d'avoir la tête sauvage, c'est permis.
שער של אשה שדרכה לכסותו אסור לקרות כנגדו. אבל בתולות שדרכן לילך פרועות הראש מותר

Le terme « vierges » désigne, dans le contexte, les femmes célibataires. Et beaucoup ont faussement interprété ce passage comme voulant dire que réciter le Shama´ en présence d'une femme célibataire n'ayant pas les cheveux couverts était permis. Mais ce n'est pas du tout ce que dit le Méhabbér. (Voir l'article suivant où nous avions expliqué ce Pasaq du Shoulhon ´Oroukh.)

Le Ramba''m poursuit :

Hilkhôth Qiryath Shama´ 3:17
De même qu'il est interdit de réciter [le Shama´] en face de la nudité des autres, ainsi, il est interdit de réciter [le Shama´] en face de sa propre nudité. On ne doit pas réciter [le Shama´] nu, tant que l'on n'aura pas couvert sa nudité. Si l'on est ceint d'un vêtement, de peau, ou de toile à sac au niveau des reins13, bien que le reste du corps14 soit dénudé, il est permis de réciter le Shama´, et c'est à la condition que son talon ne touche pas sa nudité. Si l'on est étendu nu sous un drap, on fait une séparation avec le drap en dessous du cœur, et l'on récite [le Shama´]. Mais il ne faut pas faire une séparation au niveau du cou et réciter [le Shama´], car le cœur « voit » alors la nudité, et cela est considéré comme si l'on récitait [le Shama´] sans être couvert15.
וכשם שהוא אסור לקרות, כנגד ערוות אחרים--כך הוא אסור לקרות, כנגד ערוותו: לא יקרא כשהוא ערום, עד שיכסה ערוותו. הייתה חגורה של בגד או עור או שק על מותניו--אף על פי ששאר גופו ערום, מותר לו לקרות: והוא, שלא יהיה עקבו נוגע בערוותו. היה ישן בטליתו, והוא ערום--חוצץ בטליתו מתחת ליבו, וקורא; אבל לא יחוץ מצווארו ויקרא, מפני שליבו רואה את הערווה, ונמצא כמי שקרא בלא חגור
De même qu'il est interdit de réciter [le Shama´] en face de la nudité des autres, ainsi, il est interdit de réciter [le Shama´] en face de sa propre nudité : C'est basé sur le concept selon lequel son cœur ne doit pas voir sa nudité. Ce même principe est mentionné au Chapitre 2, Halokhoh 7, dans le cas de celui qui est allé s'immerger au Miqwah mais l'heure de la récitation du Shama´ est arrivée tandis qu'il se trouvait dans les eaux du Miqwah. Le Méhabbér applique également toutes ces Halokhôth mentionnées ici à la récitation de n'importe quelle Barokhoh, comme par exemple lorsque quelqu'un prend son bain tout nu dans une eau transparente et désire boire quelque chose.16

On ne doit pas réciter [le Shama´] nu, tant que l'on n'aura pas couvert sa nudité : Pour un homme, cela signifie couvrir ses parties génitales.

Si l'on est ceint d'un vêtement, de peau, ou de toile à sac au niveau des reins, bien que le reste du corps soit dénudé : Bien que certaines des parties supérieures du corps doivent normalement être couvertes, elles ne sont pas considérées au niveau biblique comme étant une « nudité ». C'est notamment le cas, par exemple, de la poitrine d'une femme. Bien qu'elle doive normalement la couvrir en public, la poitrine d'une femme n'entre pas dans la catégorie d'une « nudité » en tant que tel, car sa fonction première est de nourrir un enfant.

Cette Halokhoh est également mentionnée par le Méhabbér.17

il est permis de réciter le Shama´, et c'est à la condition que son talon ne touche pas sa nudité : C'est-à-dire, lorsqu'il est à genou par terre avec ses pieds repliés sous lui pour réciter le Shama´. Il est inutile de préciser que cette permission de réciter le Shama´ avec le haut du corps dénudé ne s'applique que lorsque qu'il n'est pas possible de se couvrir le haut du corps convenablement.

Le Talmoudh18 rapporte une divergence d'opinion quant à savoir si le talon peut « voir » ou toucher les parties intimes, et fini par trancher que le talon peut « voir » les parties intimes, mais pas les toucher. C'est ce que rapporte ici le Ramba''m. Le Talmoudh conclut en disant que la raison de cette distinction est que la Tôroh ne fut pas donnée aux anges. Rash''i l'explique en disant que cela signifie qu'en tant qu'êtres humains, nous ne pouvons pas maintenir constamment un tel niveau d'attention élevé, parce que nous avons été créés avec une nudité physique contre notre gré. Il y a aura toujours un moment ou un autre où une partie de notre corps sera découvert contre notre gré. Par conséquent, si au moment de la récitation du Shama´ nous ne pouvions pas nous couvrir correctement, à partir du moment où l'on aura couvert au moins le bas du corps et que le talon ne touche pas les parties génitales lorsqu'on récite le Shama´ assis par terre, avec les pieds repliés sous nous, il sera permis de réciter le Shama´.

Rabbénou `Ashér זצ״ל (le Rô`''sh) et Rabbénou Yônoh זצ״ל expliquent tous deux qu'en réalité, aucune partie du corps ne peut toucher les parties génitales durant la récitation du Shama´, et que le talon ne fut donné par le Talmoudh qu'en guise d'exemple. C'est également la position adoptée par le Méhabbér, dans son Shoulhon ´Oroukh19.

Si l'on est étendu nu sous un drap, on fait une séparation : Entre le cœur et les parties génitales.

avec le drap en dessous du cœur, et l'on récite [le Shama´]. Mais il ne faut pas faire une séparation au niveau du cou et réciter [le Shama´], car le cœur « voit » alors la nudité, et cela est considéré comme si l'on récitait [le Shama´] sans être couvert : Le Talmoudh rapporte20 : « Nos Rabbins ont dit : Si un homme dormait dans son drap et ne peut sortir sa tête à cause du froid, il enveloppe son drap autour de son cou pour faire une séparation21 et récite le Shama´. Certains disent autour de son cœur ».

Le Ramba''m et l'écrasante majorité des Ri`shônim suivent la deuxième opinion, parce que la première ne prend pas en compte la règle qui stipule « Son cœur ne doit pas voir sa nudité ». Ainsi, si quelqu'un dort nu et qu'est arrivée l'heure de réciter le Shama´, il peut séparer la moitié supérieure de son corps de la moitié inférieure, et réciter le Shama´.

Qu'en est-il lorsque deux personnes dorment nues dans le même lit et que l'heure de la récitation du Shama´ est arrivée ? Le Ramba''m rapporte ceci :

Hilkhôth Qiryath Shama´ 3:18
Quand deux personnes sont étendues sous le même drap, chacune d'elles a l'interdiction de réciter [le Shama´], même si elle se couvre en dessous du cœur, tant que le drap n'aura pas fait séparation entre elles de manière à ce que la peau de l'une ne puisse pas être en contact avec la peau de l'autre au niveau des reins et en dessous. S'il dort avec son épouse ou avec ses enfants ou des membres mineurs de sa maisonnée, leur corps est considéré comme le sien, et il n'en est pas affecté. C'est pourquoi, même si sa peau est en contact avec eux, il détourne son visage, fait une séparation en dessous de son cœur, et récite [le Shama´].
שניים שהיו ישנים בטלית אחת--כל אחד מהן אסור לקרות, אף על פי שכיסה מתחת ליבו, עד שתהא טלית מפסקת ביניהן, כדי שלא ייגע בשר זה בבשר זה ממותניו ולמטה. ואם היה ישן עם אשתו, או בניו ובני ביתו הקטנים--הרי גופן כגופו, ואינו מרגיש מהן; לפיכך אף על פי שבשרו נוגע בהן, מחזיר פניו וחוצץ מתחת ליבו, וקורא
Quand deux personnes sont étendues sous le même drap : Sans vêtement.

chacune d'elles a l'interdiction de réciter [le Shama´], même si elle se couvre en dessous du cœur : Empêchant ainsi son propre cœur de voir sa propre nudité.

tant que le drap n'aura pas fait séparation entre elles de manière à ce que la peau de l'une ne puisse pas être en contact avec la peau de l'autre : Le Talmoudh22 rapporte une divergence d'opinion entre Rov Yôséf ז״ל et Rov Shamou`él ז״ל à ce sujet. Les deux sont d'accord (tout comme le Ramba''m le dira dans la suite de cette Halokhoh) sur le fait que lorsqu'on dort dans le même lit avec sa femme, tout ce qu'il suffira de faire consistera à détourner le visage d'elle afin de pouvoir réciter le Shama´, quand bien même leurs corps se toucheraient. Mais Rov Shamou`él est d'avis que cette même Halokhoh s'applique également lorsqu'on dort avec quelqu'un d'autre que sa femme, tandis que Rov Yôséf est d'avis que cette permission ne fut accordée que lorsqu'il s'agit de son épouse uniquement.

Rash''i explique le raisonnement de Rov Yôséf de la manière suivante : étant donné que l'homme est habitué à être avec sa femme, être couché avec elle ne l'empêchera pas d'avoir une Kawwonoh (concentration) appropriée tout en récitant le Shama´. Par contre, lorsqu'il est couché avec une personne autre que sa femme, il doit procéder à une séparation entre son corps et celui de l'autre personne, par crainte que le contact entre les deux corps ne le perturbe.

Il est intéressant de signaler qu'il existe une dispute claire et évidente entre, d'un côté, les éminents rabbins d'Espagne et d'Afrique du Nord (le Ri''f זצ״ל, le Ramba''m et leurs disciples) et, de l'autre côté, les éminents rabbins d'Allemagne et de France (les Tôsofôth זצ״ל, le Rô`''sh et leurs disciples), sur cette Halokhoh.

Les rabbins d'Allemagne et de France tranchent que même lorsqu'on dort dans le même lit que sa femme, on doit procéder à une séparation entre les deux corps au moyen du drap avant de réciter le Shama´. À l'inverse, les rabbins d'Espagne suivent l'opinion du Ramba''m, et tranchent qu'il n'est nécessaire de procéder à une séparation des corps que lorsqu'on dort avec quelqu'un d'autre que son épouse.

Lorsqu'il y a une divergence entre, d'un côté, les rabbins de France et d'Allemagne, et de l'autre côté, les rabbins d'Espagne, le Méhabbér suit généralement ceux d'Espagne, tandis que le Ramo''` suit ceux d'Allemagne et de France. Mais dans ce cas-ci, étrangement, le Méhabbér préconise de suivre les rabbins de France et d'Allemagne, en écrivant23 : אם היה ישן עם אשתו קורא בחזרת פנים לצד אחר ואפילו בלא הפסקת טלית משום דחשיבא כגופו ויש מי שאוסר ונכון לחוש לדבריו « S'il dormait avec sa femme, il peut réciter [le Shama´] en détournant son corps d'elle même sans un tissu faisant séparation entre leurs peaux, étant donné qu'elle est considérée comme son propre corps. Il y en qui l'interdisent, et il est approprié de prendre en compte leurs paroles ». Ainsi, bien qu'il soit d'avis que la Halokhoh est comme le Ramba''m, il conseille néanmoins de suivre l'autre opinion.

au niveau des reins et en dessous : Parce qu'un contact physique au-dessus de cette partie-là du corps n'entraînerait pas de mauvaises pensées.

Le Hofés Hayyim24 זצ״ל fait remarquer, concernant cette Halokhoh, qu'une fois que l'on a procédé à une séparation entre son corps et celui de l'autre au moyen du drap, il n'est pas nécessaire d'également détourner sa tête.

S'il dort avec son épouse ou avec ses enfants ou des membres mineurs de sa maisonnée : L'âge limite de cette permission sera défini dans la Halokhoh suivante.

leur corps est considéré comme le sien, et il n'en est pas affecté : C'est-à-dire, il est familier avec eux et de mauvaises pensées sont improbables.

C'est pourquoi, même si sa peau est en contact avec eux, il détourne son visage : Le Moghén `Avrohom25 זצ״ל exige que l'intégralité du corps soit détournée, et pas uniquement le visage, de façon à ce que seul l'arrière de son corps les touche, par crainte qu'il ne soit dérangé par des pensées sexuelles si l'avant de son corps les touche. Mais une telle distinction entre l'avant et l'arrière n'est pas faite dans le Talmoudh ou le Ramba''m.

fait une séparation en dessous de son cœur : De façon à ce que son cœur ne voit pas sa propre nudité.

Le Ramba''m a expliqué qu'il était permis de réciter le Shama´ en détournant le visage, même si le corps de cet homme touchait celui de sa femme, de ses enfants, et d'autres jeunes membres de sa maisonnée, car ils sont considérés comme son propre corps. Mais jusqu'à quel âge considère-t-on ces autres membres de sa maisonnée comme étant « mineurs » au niveau de cette Halokhoh ? Il l'explique ainsi :

Hilkhôth Qiryath Shama´ 3:19
Jusqu'à quel âge sont-ils considérés comme mineurs dans ce contexte ? Le garçon, jusqu'à ce qu'il ait douze ans, et la fille, onze ans, et c'est à la condition que leur corps ressemble à celui des adultes [comme dit le verset26 :] « tes seins se sont affermis, tes poils [pubiens] ont poussé ». À partir de ce moment-là, il ne peut plus réciter [le Shama´] tant qu'il n'aura pas fait une séparation entre eux avec le drap. Mais s'il n'y a pas encore : « tes seins se sont affermis et tes poils ont poussé », il peut réciter [le Shama´] en contact avec eux, et n'a pas besoin de faire une séparation jusqu'à ce que le garçon ait treize ans et un jour et la fille douze ans et un jour.
עד אימתיי הן קטנים לעניין זה--עד שיהיה הזכר בן שתים עשרה שנה ויום אחד, והנקבה בת אחת עשרה שנה ויום אחד: והוא שיהיה תבניתם כתבנית גדולים, "שדיים נכונו ושיערך צימח", ואחר כך לא יקרא, עד שתפסיק טלית ביניהן. אבל אם עדיין לא היו "שדיים נכונו ושיערך צימח", קורא עימהן בקירוב בשר ואינו צריך הפסק--עד שיהיה הזכר בן שלוש עשרה שנה ויום אחד, והנקבה בת שתים עשרה שנה ויום אחד
Jusqu'à quel âge sont-ils considérés comme mineurs dans ce contexte : Le Talmoudh27 pose cette même question et offre trois opinions, dont les deux premières sont citées au nom de Rov Hisdo` ז״ל. La première opinion est qu'une fille est considérée être une enfant jusqu'à trois ans et un jour, et un garçon jusqu'à neuf ans et un jour, au niveau de cette Halokhoh. Rash''i explique que ces âges correspondent au moment où ces enfants sont théoriquement capables de physqiuement avoir un rapport intime..

Le garçon, jusqu'à ce qu'il ait douze ans, et la fille, onze ans : C'est la seconde opinion citée dans le Talmoudh au nom de Rov Hisdo`. Rash''i explique que ce sont les âges où commence la puberté, et à partir desquels les jeunes deviennent physiquement attirants. Cependant, étant donné que cette seconde opinion ne se base uniquement que sur l'âge, le Ramba''m poursuit et dit...

et c'est à la condition que leur corps ressemble à celui des adultes : Ceci représente la troisième opinion mentionnée dans le Talmoudh, qui déclare que la question ne se tranche pas uniquement sur base de l'âge, mais aussi sur celle de la maturité physique. Ainsi, le Ramba''m a construit son Pasaq Halokhoh en combinant les deux dernières opinions mentionnées dans le Talmoudh. C'est parce que au niveau de la majorité religieuse, tout ne dépend pas là non plus que de l'âge, mais aussi et surtout du fait que le jeune affiche des signes de maturité physique dans le haut et le bas de son corps. Il ne suffit pas seulement d'avoir treize ou deux ans pour être pleinement adulte au niveau religieux, contrairement à ce qui est enseigné de nos jours. (Voir l'article intitulée « La vérité sur la Bar Miswoh ».)

[comme dit le verset :] « tes seins se sont affermis, tes poils [pubiens] ont poussé » : La Mishnoh28 cite ces deux signes comme étant la preuve de la maturité physique d'une jeune fille. Le Ramba''m en parle en longueur dans le Chapitre 2 des Hilkhôth `Ishouth.

À partir de ce moment-là : Lorsque les enfants ont au minimum douze ans, si ce sont des garçons, et onze, si ce sont des filles, et qu'ils ont les signes de maturité physique.

il ne peut plus réciter [le Shama´] tant qu'il n'aura pas fait une séparation entre eux avec le drap : Comme cela a été expliqué dans la première partie de la Halokhoh précédente.

Mais s'il n'y a pas encore : « tes seins se sont affermis et tes poils ont poussé », il peut réciter [le Shama´] en contact avec eux, et n'a pas besoin de faire une séparation : Comme expliqué dans la deuxième partie de la Halokhoh précédente.

jusqu'à ce que le garçon ait treize ans et un jour et la fille douze ans et un jour : Car à ce moment-là, ils sont considérés comme étant encore mineurs. Le Rô`''sh cite et soutient la position du Ramba''m. Le Méhabbér rapporte également la même position.29

1Un téfah équivaut entre 8 et 9,6 cm.
2Davorim 23:15
3`Ôrah Hayyim 75:4
4Voir le Qisour Shoulhon ´Oroukh 5:15
5`Ôrah Hayyim 75:4
6Barokhôth 25b
7Hilkhôth Qiryath Shama´ 3:10
8Davorim 23:14
9`Ôrah Hayyim 75:5 et 76:1-2
10Barokhôth 24b
11C'est-à-dire, chaque fois qu'une femme expose un téfah de nudité, les hommes doivent détourner le visage et ne pas regarder
12`Ôrah Hayyim 75:1-6, et 76:1-2
13Qui recouvre la partie inférieure du corps
14Au-dessus
15Au niveau des reins et en dessous
16`Ôrah Hayyim 74:2
17Ibid., 74:6
18Barokhôth 25b
19`Ôrah Hayyim 74:5
20Ibid., 24b
21Entre son visage et la partie inférieure de son corps, si il est nu.
22Barokhôth 24a
23`Ôrah Hayyim 73:2
24Mishnoh Barouroh 73:2
2573:1
26Yahazq`él 16:7
27Barokhôth 24a
28Niddoh 6:1

29`Ôrah Hayyim 73:4
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