vendredi 27 mai 2016

La Paroshoh avec le Ramba''m : Parashath Bahar

ב״ה

La Paroshoh avec le Ramba''m

Parashath Bahar


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La Parashath Bahar présente de nombreuses lois et instructions relatives à l'institution du עֶבֶד עִבְרִי « ´avadh ´ivri » (littéralement « esclave Hébreu »), l'esclave Israélite sous contrat qui se met au service d'un autre Israélite à cause des difficultés financières qui l'assaillent. La Tôroh établit de nombreuses restrictions sur la longueur et la nature de son contrat de service, comme par exemple l'interdiction suivante : לֹא-תִרְדֶּה בוֹ, בְּפָרֶךְ « tu ne le domineras pas avec oppression ».1

HaZa''l, dans Tôrath Kôhanim (cité également par Rash''i ז״ל), offrent deux exemples afin d'illustrer cette interdiction :

  • « On ne doit pas lui dire ''Réchauffe pour moi cette coupe !'', si l'on n'a pas besoin [de la coupe réchauffée], ou ''Refroidi pour moi cette coupe !'', si l'on n'a pas besoin [de la coupe refroidie] », ou
  • « Bine sous la vigne jusqu'à ce que je revienne ».

Le premier exemple de « domination oppressante » consiste à demander un service inutile, comme réchauffer ou refroidir un aliment sans aucune raison et alors que l'on n'en a pas besoin, et le deuxième exemple consiste à demander au serviteur d'accomplir une certaine activité sans avoir fixé la limite concrète de ce service, car le maître pourrait bien revenir dans une heure, dans trois heures, dans cinq heures, etc. Le serviteur n'a donc aucune réelle idée du temps durant lequel il devra travailler.

Le Ramba''m ז״ל codifie cette interdiction dans son Mishnéh Tôroh de la façon suivante2 :

8. Tout esclave Hébreu, il est interdit de l'asservir avec oppression. Qu'est-ce qu'un travail oppressant ? C'est un travail qui n'a pas de limite, ou un travail dont on n'a pas besoin mais dont l'objectif est uniquement de lui donner du travail afin qu'il ne soit pas inoccupé.
ח  כָּל עֶבֶד עִבְרִי, אָסוּר לַעֲבֹד בּוֹ בְּפֶרֶךְ. וְאֵיזוֹ הִיא עֲבוֹדַת פֶּרֶךְ--זוֹ עֲבוֹדָה שְׁאֵין לָהּ קִצְבָּה, אוֹ עֲבוֹדָה שְׁאֵינוּ צָרִיךְ לָהּ, אֵלָא תִּהְיֶה מַחְשַׁבְתּוֹ לְהַעֲבִידוֹ בִּלְבָד, שֶׁלֹּא יִבָּטֵל
9. C'est sur cette base que les Sages ont dit qu'il3 ne doit pas lui dire « Bine sous les vignes jusqu'à ce que je vienne ! », car il n'a pas fixé une limite. Il doit plutôt lui dire « Bine jusqu'à telle ou telle heure ! » ou « jusqu'à [ce que tu arrives à] tel ou tel endroit ! »
ט  מִכָּאן אָמְרוּ חֲכָמִים שֶׁלֹּא יֹאמַר לוֹ עֲדֹר תַּחַת הַגְּפָנִים עַד שֶׁאָבוֹא, שֶׁהֲרֵי לֹא נָתַן קִצְבָּה; אֵלָא יֹאמַר לוֹ עֲדֹר עַד שָׁעָה פְּלוֹנִית, אוֹ עַד מָקוֹם פְּלוֹנִי
10. Et de même, il ne doit pas lui dire « Creuse à cet endroit ! » alors qu'il n'en a pas besoin. Même [lui demander de] réchauffer une boisson pour lui, ou de la refroidir pour lui, alors qu'il n'en a pas besoin est interdit et est une transgression d'une [Miswoh] Négative, car il est dit4 : « Tu ne le domineras pas avec oppression ». On ne peut donc lui faire faire qu'une chose limitée dont on a besoin.
י  וְכֵן לֹא יֹאמַר לוֹ חֲפֹר מָקוֹם זֶה, וְהוּא אֵינוּ צָרִיךְ לוֹ. וְאַפִלּוּ לְהָחֵם לוֹ כּוֹס שֶׁלְּחַמִּין, אוֹ לְהָצֵן לוֹ, וְהוּא אֵינוּ צָרִיךְ לוֹ--אָסוּר, וְעוֹבֵר עָלָיו בְּלֹא תַעֲשֶׂה: שֶׁנֶּאֱמָר "לֹא-תִרְדֶּה בוֹ, בְּפָרֶךְ", הַא אֵינוּ עוֹשֶׂה לוֹ אֵלָא דָּבָר קָצוּב שְׁהוּא צָרִיךְ לוֹ

Cette interdiction de dominer son serviteur Hébreu avec oppression inclut donc deux catégories différentes de travaux : un travail qui n'est pas nécessaire et dont on n'a pas besoin, et un travail à accomplir sans qu'une limite de temps n'ait été fixée. Cette interdiction sert un double objectif, à savoir d'un côté protéger le serviteur et de l'autre côté entretenir la sensibilité du maître vis-à-vis de son serviteur.

L'interdiction d'imposer un travail inutile ne peut en aucun cas être perçue comme une volonté de la Tôroh de préserver le bien-être du serviteur. En effet, le serviteur ne sait même pas que le maître qui lui a demandé de lui réchauffer une boisson ou de la refroidir le lui a demandé inutilement. Mais dans une relation serviteur-maître, le maître a autant besoin de protection que le serviteur. Bien que le serviteur doive être protégé face à un éventuel traitement abusif, le maître doit être protégé d'une tendance naturelle qui naît lorsqu'on est en position d'autorité sur quelqu'un, à savoir exercer un contrôle abusif sur la personne et en ressentir par-là un sentiment artificiel de fierté et de pouvoir. La Tôroh interdit par conséquent au maître d'imposer des tâches inutiles au serviteur non pas pour protéger le serviteur du surmenage mais pour rappeler au maître qu'il ne possède pas vraiment ce serviteur (car Dieu est le Maître ultime de toute créature), qu'il y a des limites à l'autorité et au contrôle qu'il peut exercer.

Par contre, la seconde interdiction, celle qui consiste à assigner des tâches qui n'ont pas de limites dans le temps, est destinée à protéger le serviteur. Un travail difficile est rendu plus tolérable par l'anticipation d'un répit et le sentiment d'avoir fait ce qu'il fallait quand on a achevé une tâche déterminée ou réalisé une quantité précise de travail. Ordonner à un serviteur de travailler durant une période indéterminée lui cause beaucoup de peine et d'exaspération, ce qu'un maître a l'interdiction de causer à son serviteur.

Ainsi, cette loi sert bien un double objectif : elle protège le serviteur de la peine et du désespoir, tout en protégeant le maître d'un sentiment exagéré de puissance et de contrôle.

Les parents devraient en tirer des leçons pratiques sur la façon d'exercer leur autorité sur leurs enfants, et les patrons sur la façon de se conduire avec leurs employés !

1Wayyiqro` 25:43
2Hilkôth ´avodhim 1:8-10
3Le maître
4Wayyiqro` 25:43, 46

Les trente-neuf Malo`khôth : Mamahéq, Masartét & Mahattékh

ב״ה

Les trente-neuf Malo`khôth expliquées clairement

Mamahéq (Lisser), Masartét (Gratter) & Mahattékh (Couper)


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  1. Mamahéq

La Malo`khoh de מְמַחֵק « Mamahéq – lisser » consiste à lisser un objet dur ou quelque peu flexible. Ce lissage était réalisé sur les peaux d'animaux après les avoir tannées. Évidemment, cette sorte d'activité n'est plus quelque chose de courant dont on devrait se soucier à Shabboth aujourd'hui. Néanmoins, les activités similaires à celle-ci sont tout autant interdites à notre époque. Par exemple poncer du bois (lisser un objet dur) ou encore lisser du cuir. Plus simplement, cette Malo`khoh s'applique à deux catégories d'objets

  1. Solides mais flexibles

La première catégorie inclut des objets qui sont solides tout en étant flexibles. C'est-à-dire qu'ils peuvent être modelés mais ils gardent généralement leur forme de base. Par exemple, la cire ou le bitume.

L'utilisation normale de ces substances consiste à les étirer ou à les rouler, de telle sorte qu'elles deviennent lissées ou amincies. C'est l'essence même de l'activité du lissage. Une autre activité entrant dans cette catégorie consiste à fabriquer quelque chose à partir de l'argile.

  1. Pas solides du tout

Lorsqu'ils s'agit de substances qui sont réellement fines ou poreuses, il n'existe aucune interdiction de lissage.

  1. Masartét

Passons à présent à deux Malo`khôth liées entre elles : la première est מְשַׂרְטֵט
« Masartét – gratter », qui consiste à préparer des lignes sur un objet avant de le couper, et la deuxième est מְּחַתֵּךְ « Mahattékh – couper », qui consiste à couper précisément sur ces lignes ayant été faites.

Il s'agit là des deux dernières Malo`khôth que l'on devait réaliser dans le processus de transformation d'une peau animale. Comme nous l'avons vu, la peau était d'abord tannée et lissée pour en faire un objet capable d'être travaillé. Ensuite elle devait être coupée dans la forme désirée. Pour se faire, l'artisan grattait la peau pour faire des lignes très précises et suivait alors ces lignes en coupant.

La définition et application de Masartét est très simple ; vous ne transgressez cette Malo`khoh que lorsque vous avez fait des lignes visibles sur un objet de façon à pouvoir le couper plus tard d'une manière très précise et non aléatoire. Par exemple, si vous pliez un bout de papier en deux afin de pouvoir le déchirer à l'endroit du pli, cela constituera un acte de Masartét.

Faire des lignes ou des marques à d'autres fins que celle-ci n'entre pas dans cette catégorie.

  1. Mahattékh

Mahattékh se définit par le fait de couper un objet dans une taille spécifique, si telle était votre intention. L'intention est effectivement un facteur essentiel dans cette Malo`khoh. Si vous avez déchiré quelque chose à Shabboth, et qu'il s'avère qu'il a été déchiré dans une forme spécifique alors que telle n'était pas votre intention, cela ne constituera pas du tout une transgression de cette Malo`khoh. Nous pouvons illustrer cela en prenant l'exemple de quelqu'un qui retire la bande de plastique d'un contenant alimentaire (par exemple du fromage blanc). Cela est permis, étant donné que votre but en retirant le plastique n'était pas de le couper d'une façon mesurée et précise.

La majorité des « Orthodoxes » interdisent de couper du papier toilette sur les lignes perforées à Shabboth, parce qu'on donnerait ainsi au papier une forme précise. Par conséquent, ils coupent déjà avant l'entrée du Shabboth des morceaux de papier toilette. Mais comme cela est rapporté dans le Talmoudh et repris par le Ramba''m ז״ל (Hilkôth Shabboth 11:7), couper pour un but destructif ou sans mesure précise ou sans y avoir totalement pensé ou pour le plaisir n'est pas une transgression de cette Malo`khoh. Or, celui qui coupe du papier toilette le fait de manière naturelle, sans penser du tout à le faire sur les lignes perforées ou pas. En outre, personne ne peut dire qu'il y a un but « constructif » à couper du papier toilette sur les lignes perforées, puisque le papier toilette aurait été utilisable même si l'on ne le coupait pas sur les lignes perforées. En outre, il n'a pas été coupé pour être transformé en quelque chose d'autre, par exemple pour un bricolage. Quant à la notion de « plaisir », le Rov Qa`ppah explique que cela signifie que la personne accomplit la Malo`khoh afin de libérer la tension qui l'anime, le soulager de quelque chose, sans forcément penser donc à commettre une transgression. Or, nous savons que nos Sages ne faisaient pas appliquer de nombreuses interdictions lorsqu'elles touchaient à la dignité humaine ou causaient un inconfort (par exemple, bien qu'il soit interdit de creuser dans la terre le Shabboth, il est parfaitement autorisé de frotter ses chaussures dans la terre si l'on a marché sur des déjections animales, car bien que cela amènera à creuser la terre cela touche au confort de l'homme. Il n'est pas agréable de passer Shabboth avec de la bouse sous ses chaussures). Il en est de même ici ! L'homme qui coupe du papier toilette le fait pour des raisons pratiques et de dignité humaine, et non par soucis de transgresser la Malo`khoh. Il existe d'autres raisons pouvant être invoquées pour l'autoriser sans problème. Nous les mentionnerons, Dieu voulant, dans un autre article.


Nous avons jusqu'à présent appris 31 des 39 Malo`khôth de Shabboth !

mardi 24 mai 2016

Quand mettre et retirer les Tafillin ? - Troisième Partie

ב״ה

Quand mettre et retirer les Tafillin ?

Troisième Partie


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Pour (re)lire la première partie, voir ici.
Pour (re)lire la deuxième partie, voir ici.

Le Ramba''m ז״ל explique les moments où l'on peut mettre les Tafillin et où l'on doit les retirer au Chapitre 4 des Hilkôth Tafillin Oumazouzoh Waséfar Tôroh dans son Mishnéh Tôroh. Terminons notre analyse.

15. Les Tafillin nécessitent un corps propre comme `alisho´, en ce que l'on doit veiller à ne pas lâcher de flatulences tout le temps qu'elles sont sur soi. C'est pourquoi il est défendu de dormir avec elles, qu'il s'agisse d'un sommeil régulier ou d'un sommeil temporaire. Cependant, si on place sur elles un tissu et qu'il n'y a pas de femme avec soi, on peut dormir avec elles un sommeil temporaire. Comment doit-on agir ? On place sa tête entre ses genoux et on dort tout en étant assis.
טו  תְּפִלִּין צְרִיכִין גּוּף נָקִי כֶּאֱלִישָׁע, שֶׁיִּזָּהֵר שֶׁלֹּא תֵצֵא מִמֶּנּוּ רוּחַ מִלְּמַטָּה, כָּל זְמָן שְׁהֶן עָלָיו. לְפִיכָּךְ אָסוּר לִישַׁן בָּהֶן, שִׁינַת קְבָע; וְלֹא שִׁינַת עֲרַאי, אֵלָא אִם הִנִּיחַ עֲלֵיהֶן סוּדָר, וְלֹא הָיְתָה עִמּוֹ אִשָּׁה--יָשֵׁן בָּהֶן שִׁינַת עֲרַאי: כֵּיצַד הוּא עוֹשֶׂה--מַנִּיחַ רֹאשׁוֹ בֵּין בִּרְכָּיו, וְהוּא יוֹשֵׁב וְיִישַׁן

Les Tafillin nécessitent un corps propre comme `alisho´ : Concernant l'expression גּוּף נָקִי « Gouf Noqi – corps propre » et le lien avec `alisho´ Ba´al Kanofayim, voir l'article intitulé « Que signifie avoir un ''Gouf Naqi'' vis-à-vis de la Miswoh des Tafillin ?'' ».

en ce que l'on doit veiller à ne pas lâcher de flatulences tout le temps qu'elles sont sur soi : Comme cela a été mentionné à la Halokhoh 13 (voir dans la deuxième partie), celui qui n'est pas capable de se contrôler et sent qu'il libérera souvent du gaz, est exempt de l'obligation de porter les Tafillin.

C'est pourquoi il est défendu de dormir avec elles : Le Talmoudh1 explique que nos Sages, de mémoire bénie, ont interdit de dormir en Tafillin par crainte que l'on relâche accidentellement des flatulences. Mais il est intéressant de noter que ce n'est pas le fait même de dormir en Tafillin qui fut interdit. Et cela est indiqué en sous-entendu également par le Ramba''m dans la suite de cette Halokhoh, de sorte que s'il est possible de trouver un moyen qui va nous rappeler que l'on a sur soi les Tafillin en dormant, dormir avec elles n'est pas interdit.

qu'il s'agisse d'un sommeil régulier ou d'un sommeil temporaire : C'est-à-dire qu'il s'agisse d'un long sommeil ou d'une sieste.

Cependant, si on place sur elles un tissu : Cette condition est mentionnée dans Soukkoh 26a, et le Kasaf Mishnéh l'interprète comme indiquant que ce tissu placé sur les Tafillin servira à garder l'attention de la personne focalisée sur les Tafillin et l'empêcher de libérer du gaz.

et qu'il n'y a pas de femme avec soi : Ce qui pourrait amener à avoir des relations sexuelles, ce qui est interdit en présence de Tafillin exposées, comme cela sera mentionné à la Halokhoh 24.

on peut dormir avec elles un sommeil temporaire. Comment doit-on agir ? On place sa tête entre ses genoux et on dort tout en étant assis : Cette position l'empêchera de tomber dans un sommeil profond par lequel il pourrait perdre le contrôle de lui-même.

16. Si quelqu'un a les Tafillin enroulées autour de sa main il est permis de dormir avec elles même un sommeil régulier. On ne peut consommer avec elles qu'un casse-croûte. Mais si quelqu'un entre pour un repas régulier, il doit les retirer et les placer sur sa table jusqu'à ce qu'il ait lavé ses mains. Après cela, il doit les mettre et bénir pour sa sustentation tout en les portant.
טז  הָיוּ תְּפִלָּיו כְּרוּכִין בְּיָדוֹ--מֻתָּר לִישַׁן בָּהֶן, אַפִלּוּ שִׁינַת קְבָע. וְאֵינוּ אוֹכֵל בָּהֶן, אֵלָא אֲכִילַת עֲרַאי; אֲבָל אִם נִכְנַס לִסְעוֹדַת קְבָע--חוֹלְצָן וּמַנִּיחָן עַל שֻׁלְחָנוֹ עַד שֶׁיִּטֹּל יָדָיו, וְאַחַר כָּךְ יַנִּיחֵם, וִיבָרַךְ עַל מְזוֹנוֹ, וְהוּא לָבוּשׁ בָּהֶן

Si quelqu'un a les Tafillin enroulées autour de sa main il est permis de dormir avec elles même un sommeil régulier : Puisqu'il ne les porte pas de la façon ordinaire dont on les porterait (les boîtes sont normalement fixées sur le biceps et le crâne), il n'est pas considéré comme portant les Tafillin et il n'y a alors pas de problème à dormir avec même s'il libère du gaz.

On ne peut consommer avec elles qu'un casse-croûte : Un repas sommaire.

Mais si quelqu'un entre pour un repas régulier, il doit les retirer : Par crainte qu'il ne s'enivre au cours du repas et se comporte ainsi d'une façon inappropriée tout en ayant sur soi les Tafillin.2

Il va de soi que puisque c'est la raison invoquée pour interdire de manger avec les Tafillin sur soi, celui qui ne boit pas de vin au cours du repas (ou en très petites quantités) pourra porter ses Tafillin tout en prenant son repas.

il doit les retirer et les placer sur sa table jusqu'à ce qu'il ait lavé ses mains : On parle ici du lavage des mains qui suit le repas et que l'on appelle communément מַיִם אַחֲרוֹנִים « Mayim `aharônim ».

Le Ramba''m décrit l'obligation de se laver les mains après un repas dans les Hilkôth Barokhôth, au Chapitre 6. Voir également l'article intitulé « Mayim `aharônim : une Halokhoh ou une superstition ? ».

Après cela, il doit les mettre et bénir pour sa sustentation : C'est-à-dire réciter la Birakhath Hammozôn ou le Mé´én Sholôsh Barokhôth, selon ce qu'il aura mangé.

tout en les portant : Réciter les bénédictions qui suivent un repas tout en ayant mis sur soi les Tafillin ajoutera à sa concentration sur les bénédictions.

17. Si quelqu'un portait les Tafillin et a besoin [de se rendre] à la Béth Hakkissé`, il ne doit pas placer les Tafillin dans les trous qui sont proches du domaine public et entrer, par crainte que des passants ne les prennent. Comment doit-il agir ? Même s'il [n']a besoin [que] d'uriner, il doit retirer les Tafillin à une distance [d'au moins] quatre `ammôth et les enrouler dans son vêtement comme un Séfar Tôroh, en les tenant dans sa main droite contre le cœur. Il doit veiller à ce que la lanière ne ressorte pas de dessous sa main [dans une mesure] d'un Tafah. Il entre [ensuite] et fait ses besoins. Et lorsqu'il sort, il doit s'éloigner de quatre `ammôth de la Béth Hakkissé` et les porter.
יז  הָיָה לָבוּשׁ תְּפִלִּין, וְהֻצְרַךְ לְבֵית הַכִּסֵּא--לֹא יַנִּיחַ תְּפִלָּיו בַּחוֹרִים הַסְּמוּכִין לִרְשׁוּת הָרַבִּים וְיִכָּנֵס, שֶׁמֶּא יִטְּלוּם עוֹבְרֵי דְּרָכִים. כֵּיצַד יַעֲשֶׂה--אַפִלּוּ הֻצְרַךְ לְהַשְׁתִּין מַיִם, חוֹלֵץ תְּפִלָּיו בְּרֵחוּק אַרְבַּע אַמּוֹת, וְגוֹלְלָן בְּבִגְדוֹ כְּמִין סֵפֶר תּוֹרָה, וְאוֹחֲזָן בִּימִינוֹ כְּנֶגֶד לִבּוֹ; וְיִזָּהֵר שֶׁלֹּא תֵצֵא רְצוּעָה מִתַּחַת יָדוֹ טֶפַח, וְנִכְנָס וְעוֹשֶׂה צְרָכָיו. וּכְשֶׁיֵּצֵא, מַרְחִיק אַרְבַּע אַמּוֹת מִבֵּית הַכִּסֵּא, וְלוֹבְשָׁן

Si quelqu'un portait les Tafillin et a besoin [de se rendre] à la Béth Hakkissé` : Pour la définition de בֵּית הַכִּסֵּא « Béth Hakkissé` », voir l'article intitulé « Statut des toilettes et salles de bain modernes d'un point de vue halakhique – Première Partie ».

Il convient de signaler que dans les temps talmudiques, les lieux pour faire ses besoins étaient des dépendances situées dans les champs.

il ne doit pas placer les Tafillin dans les trous qui sont proches du domaine public et entrer, par crainte que des passants ne les prennent : Le Talmoudh3 rapporte qu'une fois, un Talmidh Hokhom laissa ses Tafillin dans un trou du mur d'une Béth Hakkissé` publique. Une femme s'en empara et se rendit par la suite au Béth Hammidhrosh. Elle dit aux collègues de ce Talmidh Hokhom : « Voyez ce qu'Untel m'a donné en guise de paiement ! ».

Lorsque ce Talmidh Hokhom en entendit parler, il monta sur le toit du Béth Hammidhrosh afin de s'y cacher, tellement sa honte était grande. Quelques instants plus tard, il glissa, tomba du toit et mourut. Lorsque l'histoire fut connue, les Sages ordonnèrent de rentrer avec ses Tafillin dans une Béth Hakkissé` afin que cela ne se reproduise plus.

Comment doit-il agir ? Même s'il [n']a besoin [que] d'uriner, il doit retirer les Tafillin à une distance [d'au moins] quatre `ammôth : De l'entrée de la Béth Hakkissé`.

Rash''i4 ז״ל explique que retirer ses Tafillin avant d'entrer dans une Béth Hakkissé est un décret rabbinique institué par crainte qu'on ne fasse ses besoins tout en les ayant sur soi. Il n'y a pas d'interdiction de la Tôroh elle-même d'avoir sur soi les Tafillin lorsqu'on se trouve dans un lieu sale.

Pour rappel, une `ammoh (coudée) vaut 45 cm. Quatre `ammôth valent donc 1,80 mètre.

et les enrouler dans son vêtement comme un Séfar Tôroh : Afin de les couvrir quand on s'apprête à entrer dans la Béth Hakkissé`.

Signalons que si l'on a avec soi le sac dans lequel on range généralement ses Tafillin, on peut alors tout simplement se contenter de les placer dedans avant d'entrer dans la Béth Hakkissé`.

La raison pour laquelle les Tafillin doivent être couvertes est qu'elles contiennent des parchemins de Tôroh et que le nom de Dieu est inscrit sur les Tafillin. Il ne convient pas de faire entrer la Tôroh ou le nom de Dieu dans de tels endroits ou en présence d'une nudité ou toute chose inconvenante.

en les tenant dans sa main droite contre le cœur : Car on utilise généralement sa main gauche pour s'essuyer.

Il doit veiller à ce que la lanière ne ressorte pas de dessous sa main [dans une mesure] d'un Tafah : Tout comme les boîtes, les lanières des Tafillin possèdent une dimension de sainteté. Par conséquent, on doit également veiller à les couvrir comme on le ferait pour les boîtes.

Pour rappel, un Tafah (palme) vaut 8 centimètres.

Il entre [ensuite] et fait ses besoins. Et lorsqu'il sort, il doit s'éloigner de quatre `ammôth de la Béth Hakkissé` et les porter : Lorsque HaZa''l ont institué le décret interdisant à quelqu'un d'avoir sur soi les Tafillin lorsqu'il se trouve dans une Béth Hakkissé`, ils ont ajouté cette distance comme mesure de sauvegarde.

Il est très important de signaler que cette Halokhoh et les Halokhôth 18 et 19 ne s'appliquent plus à notre époque, puisqu'à présent les maisons sont équipées de toilettes et qu'il n'y a plus de nécessité à utiliser des dépendances publiques. En outre, il n'est pas du tout certain que les toilettes d'aujourd'hui puissent être qualifiées de « Béth Hakkissé` » comparables à celles des temps talmudiques. Voir à cet égard l'article intitulé « Statut des toilettes et salles de bain modernes d'un point de vue halakhique – Deuxième Partie ».

À la maison, ou tout autre endroit où il est possible de mettre les Tafillin en sûreté, il convient de ne pas entrer aux toilettes avec les Tafillin.

20. Si quelqu'un a oublié et est entré dans une Béth Hakkissé` tout en portant les Tafillin, il doit placer sa main sur elles jusqu'à ce qu'il ait terminé la première expulsion, puis il sort et retire [les Tafillin]. Ensuite, il entre [à nouveau] et fait tous ses besoins, car s'il s'interrompt en [plein milieu] de la première expulsion, que ce soit pour déféquer ou uriner, il risquerait des maladies qui entraînent un grand danger.
כ  שָׁכַח וְנִכְנַס לְבֵית הַכִּסֵּא וְהוּא לָבוּשׁ תְּפִלִּין--מַנִּיחַ יָדוֹ עֲלֵיהֶן עַד שֶׁיִּגְמֹר עַמּוּד רִאשׁוֹן, וְיוֹצֶא וְחוֹלֵץ; אַחַר כָּךְ נִכְנָס וְעוֹשֶׂה כָּל צְרָכָיו: שְׁאִם יַפְסִיק בְּעַמּוּד רִאשׁוֹן, בֵּין בִּגְדוֹלִים בֵּין בִּקְטַנִּים--יָבוֹא לִידֵי חֳלָאִים שֶׁיֵּשׁ בָּהֶן סַכָּנָה גְּדוֹלָה

il doit placer sa main sur elles jusqu'à ce qu'il ait terminé la première expulsion : De selles ou d'urine.

Ensuite, il entre [à nouveau] et fait tous ses besoins, car s'il s'interrompt en [plein milieu] de la première expulsion, que ce soit pour déféquer ou uriner, il risquerait des maladies qui entraînent un grand danger : Nos Sages ont interdit de se retenir lorsqu'on ressent la nécessité de se soulager. C'est très mauvais pour le corps d'agir ainsi, et il est strictement interdit de se mettre volontairement en danger. Par conséquent, mieux vaut se soulager une première fois en ayant sur soi les Tafillin si on avait oublié de les retirer plutôt que de s'en abstenir. (Mais on veillera toutefois à couvrir les Tafillin pendant que l'on fait ses besoins, si on n'a pas pu les retirer avant.)

21. Si quelqu'un a oublié et fait usage de son lit avec les Tafillin, celui-ci ne doit tenir ni la lanière ni le compartiment, jusqu'à ce qu'il ait lavé ses mains. [Alors,] il les retire. [Il doit tout d'abord se laver les mains] parce que les mains sont actives.
כא  שָׁכַח וְשִׁמַּשׁ מִטָּתוֹ בִּתְפִלָּיו--הֲרֵי זֶה לֹא יֶאֱחֹז לֹא בָּרְצוּעָה וְלֹא בַּקְּצִיצָה, עַד שֶׁיִּטֹּל יָדָיו; וְיִטְּלֵם, מִפְּנֵי שֶׁהַיָּדַיִם עַסְקָנִיּוֹת

Si quelqu'un a oublié et fait usage de son lit avec les Tafillin : « Faire usage de son lit » est un euphémisme désignant le fait d'avoir des rapports sexuels.

Voir la Halokhoh 24 qui interdit d'avoir des rapports sexuels dans une pièce dans laquelle se trouve des Tafillin n'étant pas couvertes.

[Il doit tout d'abord se laver les mains] parce que les mains sont actives : On craint donc qu'elles aient touché les parties génitales (soit les siennes, soit celles de sa partenaire).5 Les Tafillin contenant le nom de Dieu et des parchemins de la Tôroh, il est inapproprié de les toucher lorsqu'il existe la possibilité que les mains aient pu être en contact avec les parties génitales. C'est pourquoi il est défendu de les toucher tout le temps du rapport sexuel et qu'après cela on lavera ses mains. Alors là, on pourra toucher ses Tafillin et les retirer.

22. Celui qui entre au bain : là où les gens se tiennent habillés il est permis de mettre les Tafillin ; là où certains se tiennent nus et d'autres habillés on ne doit pas retirer les Tafillin ni les mettre a priori ; là où les gens se tiennent nus on doit retirer les Tafillin et il est inutile de dire que l'on ne doit pas les mettre.
כב  הַנִּכְנָס לַמֶּרְחֵץ--מְקוֹם שֶׁבְּנֵי אָדָם עוֹמְדִין לְבוּשִׁין, מֻתָּר לְהַנִּיחַ תְּפִלִּין; וּמְקוֹם שֶׁבְּנֵי אָדָם עוֹמְדִין שָׁם מִקְצָתָן עֲרֻמִּין וּמִקְצָתָן לְבוּשִׁין, אֵינוּ חוֹלֵץ תְּפִלָּיו וְאֵינוּ מַנִּיחַ שָׁם תְּפִלִּין לְכַתְּחִלָּה; מְקוֹם שֶׁבְּנֵי אָדָם עוֹמְדִין שָׁם עֲרֻמִּין, חוֹלֵץ תְּפִלָּיו, וְאֵין צָרִיךְ לוֹמַר, שְׁאֵינוּ מַנִּיחַ

Cette Halokhoh se base sur la description d'une בֵּית הַמֶּרחָץ « Béth Hammarhos – maison de bain » faite dans le Talmoudh.6 Il y avait trois pièces : une salle d'attente (où tout le monde était habillé), un vestiaire (où certains étaient habillés et d'autres nus) et la salle de bain (où tout le monde était nu).

Pour de plus amples informations, voir les deux parties de l'article intitulé « Statut des toilettes et salles de bain modernes d'un point de vue halakhique ».

Il convient de signaler que ces Halokhôth ne s'appliquent qu'aux maisons de bain dans lesquelles on retrouve de la saleté. À l'inverse, ces restrictions contre le port des Tafillin ne s'appliquent pas dans la salle de bain d'un Miqwah propre ou de sa maison si personne ne s'y trouve nu.

23. Un homme ne doit pas marcher dans un cimetière avec les Tafillin sur sa tête. Même dans les quatre `ammôth d'un mort ou d'une tombe, il faut retirer les Tafillin jusqu'à ce que l'on se soit éloigné de quatre `ammôth. Un homme ne doit pas revêtir les Tafillin jusqu'à ce qu'il ait couvert sa nudité et revêtu ses vêtements. Celui qui porte une charge sur sa tête doit retirer les Tafillin de la tête jusqu'à ce qu'il ait déposé la charge. Même un mouchoir il est défendu de la mettre sur une tête sur laquelle se trouve des Tafillin. Par contre, on peut porter un turban sur ses Tafillin.
כג  לֹא יְהַלַּךְ אָדָם בְּבֵית הַקְּבָרוֹת, וּתְפִלִּין בְּרֹאשׁוֹ, וְאַפִלּוּ בְּתוֹךְ אַרְבַּע אַמּוֹת שֶׁלַּמֵּת, אוֹ שֶׁלַּקֶּבֶר; צָרִיךְ לַחְלֹץ תְּפִלָּיו, עַד שֶׁיַּרְחִיק אַרְבַּע אַמּוֹת. וְלֹא יִלְבֹּשׁ אָדָם תְּפִלִּין, עַד שֶׁיְּכַסֶּה עֶרְוָתוֹ וְיִלְבֹּשׁ בְּגָדָיו. הַנּוֹשֵׂא מַשּׂאוּי עַל רֹאשׁוֹ--חוֹלֵץ תְּפִלִּין שֶׁלָּרֹאשׁ, עַד שֶׁיָּסִיר הַמַּשּׂאוּי; אַפִלּוּ מִטְפַּחַת, אָסוּר לְהַנִּיחַ עַל הָרֹאשׁ שֶׁיֵּשׁ בּוֹ תְּפִלִּין, אֲבָל צוֹנֵף הוּא מִצְנַפְתּוֹ, עַל תְּפִלָּיו

Un homme ne doit pas marcher dans un cimetière : Qui est un lieu impur. Cette règle s'applique même s'il ne se trouve pas dans les quatre `ammôth d'une tombe.

avec les Tafillin sur sa tête : Par contre, il n'est pas nécessaire de retirer les Tafillin du bras, puisqu'elles sont portées sous la manche et donc couvertes.

Comme cela a été mentionné à la Halokhoh 4 (voir dans l'article intitulé « Comment mettre les Tafillin ? »), les deux Tafillin sont deux Miswôth distinctes et indépendantes l'une de l'autre, de sorte que l'absence d'une des deux n'empêche pas de mettre l'autre.

Même dans les quatre `ammôth d'un mort ou d'une tombe, il faut retirer les Tafillin : De la tête.

jusqu'à ce que l'on se soit éloigné de quatre `ammôth : Au-delà de cette distance, nous ne sommes plus considérés comme étant en présence du mort.

Si un cimetière est entouré d'un mur, on pourra mettre les Tafillin à l'extérieur du mur même si on est encore dans les quatre `ammôth autour d'une tombe, car le mur constitue alors une séparation.

Un homme ne doit pas revêtir les Tafillin jusqu'à ce qu'il ait couvert sa nudité : C'est-à-dire ses parties génitales.

Du Talmoudh Yarousholmi7 il ressort qu'en plus de porter un vêtement sur son corps, on doive également couvrir ses parties génitales avant de mettre les Tafillin.

et revêtu ses vêtements : Afin de ne pas se trouver nu en présence de textes sacrés et le nom Divin.

Celui qui porte une charge sur sa tête doit retirer les Tafillin de la tête jusqu'à ce qu'il ait déposé la charge : le Talmoudh8 considère être un manque de respect pour les Tafillin de les avoir sur sa tête tout en portant une charge sur la tête, puisque la charge est située plus haut que les Tafillin, qui sont décrites comme une couronne sur notre tête et la splendeur d'Israël.

Même un mouchoir il est défendu de le mettre sur une tête sur laquelle se trouve des Tafillin : Cette interdiction ne s'applique pas qu'à un mouchoir mais également tout article qui ne soit pas un vêtement et n'est normalement pas porté sur la tête.

Par contre, on peut porter un turban sur ses Tafillin : Puisque le turban se porte comme un vêtement et est également décrit comme une couronne et la splendeur d'Israël (lorsqu'on met un turban, on récite la bénédiction suivante : בָּרוּךְ אַתָּה יהוה אֱלהֵינוּ מֶלֶךְ הָעולָם, עוֹטֵר יִשְׂרָאֵל בְּתִפְאָרָה « Béni Tu es `adhônoy notre Dieu, Roi de l'univers, Qui coiffe9 Yisro`él de splendeur »), ce n'est pas un manque de respect envers les Tafillin que d'en porter un sur sa tête. Le Talmoudh rapporte que le Kôhén Godhôl portait son turban au-dessus des Tafillin10 et que le roi d'Israël portait sa couronne au-dessus des Tafillin11.

Il convient de préciser que le turban peut même recouvrir les Tafillin de la tête.

Ici, le turban est simplement au-dessus des Tafillin :


Ici, le turban couvre les Tafillin :


Concernant le turban, voir l'article intitulé « Le turban dans la tradition juive ».

24. Une pièce dans laquelle se trouvent des Tafillin ou un Séfar Tôroh il est défendu d'y faire usage de son lit jusqu'à ce qu'on les ait sorties ou qu'on les ait placées dans un contenant lui-même placé dans un autre contenant non désigné spécifiquement à cet effet. Mais si le second contenant est spécifique, [cela est défendu,] même s'il y a dix contenants, car [ils sont tous] considérés comme un seul contenant. Si on les a placées dans un contenant se trouvant lui-même dans un autre contenant, il est permis de les poser à la tête du lit, entre un oreiller et un coussin, de façon à ce qu'elles ne soient pas sous sa tête, afin de les garder, même si sa femme est avec lui dans le lit.
כד  בַּיִת שֶׁיֵּשׁ בּוֹ תְּפִלִּין, אוֹ סֵפֶר תּוֹרָה--אָסוּר לְשַׁמַּשׁ בּוֹ מִטָּתוֹ, עַד שֶׁיּוֹצִיאֵם, אוֹ יַנִּיחֵם בִּכְלִי וְיַנִּיחַ הַכְּלִי בִּכְלִי אַחֵר שְׁאֵינוּ כֶּלְיָן; אֲבָל אִם הָיָה הַכְּלִי הַשֵּׁנִי מְזֻמָּן לָהֶן, אַפִלּוּ הָיוּ עֲשָׂרָה כֵּלִים כִּכְלִי אֶחָד הֶם חֲשׁוּבִין. וְאִם הִנִּיחָן כְּלִי בְּתוֹךְ כְּלִי, מֻתָּר לוֹ לְהַנִּיחָן תַּחַת מְרַאֲשׁוֹתָיו בֵּין כַּר לְכֶסֶת שֶׁלֹּא כְּנֶגֶד רֹאשׁוֹ, כְּדֵי לְשָׁמְרָן, וְאַפִלּוּ אִשְׁתּוֹ עִמּוֹ בַּמִּטָּה

Une pièce dans laquelle se trouvent des Tafillin ou un Séfar Tôroh il est défendu d'y faire usage de son lit jusqu'à ce qu'on les ait sorties ou qu'on les ait placées dans un contenant lui-même placé dans un autre contenant non désigné spécifiquement à cet effet : Couvrir le contenant des Tafillin par un autre vêtement est suffisant. Il n'y aura alors pas besoin d'un second contenant.

Le sac dans lequel on range généralement les Tafillin est considéré comme étant spécifique à cet effet. Par conséquent, un deuxième contenant sera nécessaire.

Mais si le second contenant est spécifique, [cela est défendu,] même s'il y a dix contenants, car [ils sont tous] considérés comme un seul contenant : Il convient de noter qu'au Chapitre 10, le Ramba''m propose une autre alternative : placer une séparation de dix Tafohim (80 cm) de haut (comme par exemple un paravent) entre un Séfar Tôroh et le lit. Cette solution est également valable pour les Tafillin.

Si on les a placées dans un contenant se trouvant lui-même dans un autre contenant, il est permis de les poser à la tête du lit : Les placer au pied du lit est considéré être un manque de respect pour les Tafillin et est donc défendu, même lorsqu'on ne dort pas avec sa femme.

entre un oreiller et un coussin : Cette traduction des termes כַּר « Kar » et כֶּסֶת « Kasath » est basée sur la version du Commentaire sur la Mishnoh du Ramba''m12 que possédait le Rov Qa`ppah ז״ל. D'autres, comme le ´oroukh, les traduisent plutôt de la manière suivante : « entre le matelas et le coussin ».

de façon à ce qu'elles ne soient pas sous sa tête : Placer les Tafillin sous sa tête équivaudrait à les utiliser comme coussin, ce qui serait un manque de respect envers les Tafillin. Par conséquent, c'est défendu en toutes circonstances.

afin de les garder : Des voleurs ou des rats.13

même si sa femme est avec lui dans le lit : Et qu'ils ont l'intention d'avoir des rapports sexuels.

Fin !

1Shabboth 130a
2Barokhôth 23b
3Ibid.
4Sur Ibid.
5Rash''i, sur Soukkoh 26b
6Shabboth 10a
7Barokhôth 2:3
8Bavo` Masia´ 105b
9Ou « Qui couronne »
10Zavohim 19b
11´avôdhoh Zoroh 44a
12Shabboth 4:2

13Rash''i, sur Barokhôth 24a
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