mardi 31 mars 2020

Le coronavirus a marqué la fin de la Da´ath Tôroh


בס״ד

Le coronavirus a marqué la fin de la Da´ath Tôroh


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Ce qui va suivre n'est pas la chose la plus facile à dire et à écrire, car je sais déjà à l'avance les critiques que cet article va susciter. Mais les choses se doivent d'être dites.

La pandémie de coronavirus (COVID-19) est riche en enseignements d'un point de vue religieux. Mais l'une des leçons les plus fondamentales et choquantes est que ceux qui étaient censés être les guides et protecteurs du ´am Yisro`él se sont, en réalité, avérés être le bourreau du ´am Yisro`él ! Avec effroi, nous assistons à une hécatombe au sein de la communauté juive à travers le monde, parce que bon nombre de rabbins n'ont pas été à la hauteur. Confiant que les religieux ne seraient pas touchés « parce que la Tôroh protège », les rabbins n'ont pas fait fermer les synagogues, les maisons d'étude, ni annuler ou reporter les mariages et d'autres types de rassemblements communautaires, alors que les autorités avaient déjà lancé des appels au confinement partiel ou total. Résultat ? Partout le taux de contamination des Juifs religieux est extrêmement élevé.

C'est seulement la semaine dernière (largement en retard, alors que les Harédhim étaient déjà largement contaminés par le COVID-19) que le Rov Haïm Kanievsky et le Rov Gershon Edelstein ont tranché qu'il était interdit de prier dans un Minyon de rue ou de tenir des études dans une Yashivoh, et de plus que toute personne qui déclare avoir du Bitohôn et prenait à la légère les directives médicales était un Rôdhéph et qu'il fallait le signaler aux autorités. Or, ce n'était pas ce qu'ils soutenaient encore quelques jours avant cette décision, bien au contraire !

Le revirement était inévitable. Le coronavirus balaie les communautés Harédhim comme la peste. Bien que les Harédhim ne représentent que 10% de la population en Israël, ils représentent 50% des cas de coronavirus. Bnei Brak a le taux d'infection par habitant le plus élevé de tout Israël. Que dire des quartiers Harédhim aux États-Unis, comme Boro Park, Crown Heights, Williamsburg, etc., où les taux de contamination sont incroyablement élevés, avec des ambulances faisant des allers-retours quotidiens ? Même le Satmar Rebbe, Ahron Teitelbaum, qui prenait, comme ces autres collègues pseudos « Gadhôlim », le coronavirus à la légère, a fini par être contaminé !

Tout cela à cause du soi-disant leadership rabbinique dans le monde Harédhi mené par Rov Haïm Kanievsky, le Rov Gershon Edelstein et d'autres (même en France). Lorsque tout le monde criait aux Harédhim de fermer les synagogues et les Yashivôth, le Rov Haïm Kanievsky a été cité avec enthousiasme par des Ro`shé Yashivôth comme ayant dit que la fermeture des Yashivôth était plus dangereuse que le coronavirus, car les Yashivôth protègent réellement contre cela.

Sans le savoir, rien que par ses propos, le Rov Haïm Kanievsky s'est lui-même donné le statut de Rôdhéph, puisque ses propos irresponsables en amenant des milliers de religieux à tomber dans la gueule du loup ! C'est peut-être la première fois dans l'histoire que quelqu'un largement considéré comme un Godhôl Battôroh (Grand dans la Tôroh) se décrit effectivement comme un Rôdhéph.

Maintenant, il y aura immédiatement des gens qui protesteront que l'on ne peut pas blâmer le Rov Haïm Kanievsky - il n'était tout simplement pas au courant de la gravité récente de la situation. Mais tout le monde l'était ! Et les avertissements furent amplement reliés. En outre, le Rov Haïm Kanievsky et d'autres ont toujours été adulés comme étant doté soi-disant de Rouah Haqqôdhash, avoir des pouvoirs extraordinaires, et tout le blabla qui entoure les personnalités charismatiques. Le problème n'est pas le Rov Haïm Kanievsky, en lui-même; il se situe plutôt sur l'intégralité de la société Harédhi, aveuglée par le fanatisme et la foi inconditionnelle dans leurs guides, qu'ils considèrent comme des « leaders » et les promeuvent en tant que tels.

Nous savons tous comment, avant la Shoah, divers dirigeants rabbiniques exhortaient leurs partisans à rester en Europe, et leur assurant par « Rouah Haqqôdhash » que rien ne leur arriverait, qu'Hitler serait rapidement déraciné sans pouvoir faire le moindre mal aux Juifs, et que le Moshiah viendrait. Et nous savons que non seulement rien de tout cela ne s'est produit, mais pire encore, ce fut tout l'inverse. Or, c'est quelque chose qui se passe en ce moment, que tout le monde peut voir de ses propres yeux. Tous les autres avertissaient que l'approche Harédhi mènerait à la mort, mais les autres ne furent pas écoutés parce qu'ils n'avaient pas de « Da´ath Tôroh », donc leur opinion ne comptait pas. Jusqu'à ce que la Da´ath Tôroh, avec le Rov Haïm Kanievsky en tête, en vienne soudainement à la réalisation choquante que les autres avaient réellement raison.

Comme le Rov Aharon Lichtenstein l'avait dit : « S'il n'y a pas de Da´ath, il n'y a pas de Da´ath Tôroh ! ». Et comme le Rov Eliezer Melamed l'a dit : « Je ne considère pas [les Gedolim Harédhim] comme étant Gedolé Torah ... la Gadlout BeTorah nécessite une gestion globale et pleinement responsable des problèmes graves auxquels la génération est confrontée, notamment : l'attitude envers Am Yisrael dans toute sa diversité et à différents niveaux - religieux et non religieux; ... l'attitude envers la science et le travail, et les questions sociales et économiques contemporaines. »

Que vaut la « Da´ath Tôroh », quand des non-Harédhim, des non Bané Tôroh, avaient raison, et que la Da´ath Tôroh avait tort, dans une affaire de vie ou de mort ?! Le coronavirus a tué la notion Harédhi de « Da´ath Tôroh » et de « Gadhôlim » !

Il est enseigné dans le Talmoudh : « Si quelqu'un le mérite, la Tôroh sera un élixir de vie ; s'il ne le mérite pas, la Tôroh deviendra une potion de mort » (Yômo 72b). Nous l'avons vu de nos propres yeux !

dimanche 29 mars 2020

La Mazouzoh & le Coronavirus


ב״ה

La Mazouzoh & le Coronavirus : Superstition, quand tu nous tiens !


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L'un des aspects fascinants du coronavirus et de son impact sur notre société est l'impact qu'il a sur la vie religieuse des gens à travers le monde. En Israël, le Grand Rabbin ashkénaze a demandé aux Juifs d'arrêter d'embrasser les Mazouzôth à cause du coronavirus, avouant ce que peu d'orthodoxes ne voulaient admettre jusqu'à présent, à savoir qu'aucune source traditionnelle ne demande d'embrasser les Mazouzôth.1 D'autres rabbins prodiguent à leurs fidèles des méthodes magiques et superstitieuses pour se prémunir du coronavirus.2 En tous les cas, les Juifs sont appelé les Juifs à ne pas toucher la Mazouzoh ou un Séphar Tôroh avec leurs mains.

Un Rov en Israël a raconté comment quelqu'un lui avait demandé de prêter un Séphar Tôroh à son fils ayant une Bar Miswoh. Compte tenu des circonstances, la Bar Miswoh n'avait pas pu avoir lieu à la synagogue. Le Rov lui a dit qu'il rattraperait les portions de la Tôroh qui n'ont pas pu être lues et que son fils lirait et célébrerait avec lui - mais pas pour le moment. De plus, il lui a dit qu'il ne devrait même pas s'entraîner à lire la Tôroh pour le moment. En l'absence d'un Séphar Tôroh, il suffit qu'une personne lise la portion de la Tôroh dans un Houmosh (texte imprimé), une opinion que de nombreux Ri`shônim ont approuvée.

Ce genre de réponses est ce qu'un leader rabbinique responsable devrait promouvoir. Cependant, certains rabbins HaBa''D-Loubavitch et Aish HaTora exhortent leurs disciples à faire vérifier leurs Mazouzôth pour voir si elles sont Kashérôth ou non. Ils soutiennent que l'absence d'une Mazouzoh « Kashéroh » rend physiquement vulnérable à toutes sortes de maladies possibles, comme le coronavirus. Plusieurs de leurs articles sur internet omettent volontairement de mentionner que personne ne devrait même toucher ses Mazouzôth ou un Séphar Tôroh en ce moment- de pandémie, d'autant plus qu'embrasser la Mazouzoh sur la porte est un moyen de propager le coronavirus.

Malgré le bon travail que font HaBa''D et Aish, ce ne sont pas les seuls groupes de Juifs Harédhim qui croient en l'efficacité inhérente de la Mazouzoh pour prévenir la pandémie actuelle, mais ils sont probablement les plus virulents concernant le pouvoir protecteur supposé de la Mazouzoh. Et pour certains, la création de talismans tels que le fameux « bracelet rouge » du Centre de la Kabbale s’est avérée être une entreprise lucrative. Leur bracelet de « kabbale » est fabriqué à partir de ficelle rouge tressée pour protéger ceux qui le portent « du mauvais œil ». Au centre de la Kabbale, le bracelet rouge se vend pour un dérisoire prix de 26$ !

Il est difficile d'imaginer comment de telles croyances rétrogrades restent encore ancrées dans le psyché humain, d'autant que toutes ces mesures de protection magique se sont avérées inefficaces, puisque les Harédhim font partie des plus touchés par ce virus dans la communauté juive mondiale.

Dans le judaïsme, il y a quelque chose de grave quand la Mazouzoh est transformée en amulette ou en talisman destiné à conjurer les effets du « mauvais œil ». La Mazouzoh n'est pas une amulette conçue pour nous protéger du mal. Le Rambo''m, le plus grand philosophe médiéval du judaïsme, fut aux prises avec des gens de son temps qui croyaient que la Mazouzoh avait des propriétés curatives. Il nous avertit de ne pas dégrader ces traditions religieuses en une pratique superstitieuse :3

Celui qui prononce une incantation sur une plaie ou récite des versets de la Tôroh, de même, celui qui récite [un verset] sur un enfant pour le préserver de la peur, et celui qui pose un rouleau de la Tôroh ou des Taphillin sur un enfant pour qu’il s’endorme, ne font pas seulement partie des augures et des charmeurs, mais [plus encore,] font partie de ceux qui nient la Tôroh, car ils considèrent les paroles de la Tôroh une guérison pour le corps, alors qu’elles sont une guérison pour l’âme, comme il est dit4 : « Elles seront la vie pour ton âme ». En revanche, une personne en bonne santé qui a lu des versets et un Mizmôr parmi les Tillim afin d’être protégé par le mérite de leur lecture, et d’être sauvé des malheurs et des dommages, voici, ceci est autorisé.
הַלּוֹחֵשׁ עַל הַמַּכָּה וְקוֹרֶא פָּסוּק מִן הַתּוֹרָה, וְכֵן הַקּוֹרֶא עַל הַתִּינוֹק שֶׁלֹּא יִבָּעֵת, הַמַּנִּיחַ סֵפֶר תּוֹרָה אוֹ תְּפִלִּין עַל הַקָּטָן בִּשְׁבִיל שֶׁיִּישַׁן--לֹא דַּי לָהֶן שְׁהֶן בִּכְלַל חוֹבְרִים וּמְנַחֲשִׁים: אֵלָא שְׁהֶן בִּכְלַל הַכּוֹפְרִים בַּתּוֹרָה, שְׁהֶן עוֹשִׂין דִּבְרֵי תּוֹרָה רִפְאוּת גּוּף, וְאֵינָן אֵלָא רִפְאוּת נְפָשׁוֹת, שֶׁנֶּאֱמָר "וְיִהְיוּ חַיִּים, לְנַפְשֶׁךָ". אֲבָל הַבָּרִיא שֶׁקָּרָא פְּסוּקִין אוֹ מִזְמוֹר מִתִּלִּים, כְּדֵי שֶׁתָּגֵן עָלָיו זְכוּת קְרִיאָתָן, וְיִנָּצֵל מִצָּרוֹת וּנְזָקִים--הֲרֵי זֶה מֻתָּר.

Quand nous ne comprenons pas quelque chose, comme des enfants qui ont peur du noir, nous remplissons nos chambres obscures de toutes sortes de créatures imaginaires qui veulent absolument nous faire du mal, ainsi que de méthodes insensées pour s'en prémunir. Malgré les siècles d’évolution scientifique de notre espèce, à un certain niveau primitif, nous conservons encore des superstitions archaïques qui auraient dû être rejetées il y a des millénaires.

Gardez à l'esprit que même lorsqu'un fléau est d'origine Divine, il y a TOUJOURS des causes naturelles, car Hashshém passe toujours par la nature que Lui-même a créée. Ainsi, recourir à de la magie n'a aucun sens ; il suffit juste de comprendre la nature et se protéger donc de façon naturelle. Par exemple, il est connu depuis Hippocrate et Claude Galien qu'une mauvaise qualité de l'air contribue amplement à l'expansion d'une contagion. Ainsi, plus un endroit est pollué, plus facilement et rapidement une contagion se répandra. Le fait de recourir à des superstitions ou de la magie pour combattre une maladie indique que ceux qui ont recourt à de tels procédés ignorent totalement l'étiologie de la maladie.

Qu'aucun d'entre vous ne fasse vérifier ses Mazouzôth ou Siphré Tôroh en ce moment ! Et si vous insistez néanmoins pour le faire, prenez soin de le faire en portant des gants de protection en plastique.

Certains rabbins seraient avisés de commencer à accepter une vision plus scientifique du monde quant à la propagation des maladies ; cela permettrait de mieux protéger les Harédhim de certains virus et maladies, beaucoup trop nombreux dans leur communauté. La connaissance de la science est une bougie destinée à dissiper l'obscurité de l'ignorance humaine. La religion est dévoyée lorsque nous retenons les cendres du passé et non ses braises !

Vous pouvez (re)lire les articles suivants :
3Mishnéh Tôroh, Hilkôth ´avôdhoh Zoroh Wahouqqôth Haggôyim 11:13
4Mishlé 3:22

jeudi 26 mars 2020

Le coronavirus et la venue du Moshiah


בס״ד

Le coronavirus et la venue du Moshiah


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Le monde juif est actuellement en ébullition sur ce que signifie le coronavirus dans le grand schéma des choses, et si, peut-être, c'est un signe de la venue du Moshiah. Les médias et réseaux sociaux juifs regorgent de publications et de déclarations qui affirment que le coronavirus est absolument un signe de l'arrivée de Moshiah, avec toutes sortes de « preuves » basées sur la Gématriyoh et les anciennes prophéties. Bien que certains d'entre elles soient exactes, d'autres sont absurdes, n'ont aucun sens ou sont simplement fausses ; il vaut donc la peine de vérifier les sources derrière tout ce que vous recevez et lisez, plutôt que de céder à l'émotion ou à la panique.

Je préfère le dire d'entrée : je ne fais pas partie de ceux qui affirment que le Moshiah viendra sans l'ombre du moindre doute suite à cette pandémie de coronavirus, mais seulement que cela est possible, si nous le voulons ! Néanmoins, ceux qui ne doutent pas que les événements actuels annoncent la venue du Moshiah ont sur quoi s'appuyer. Comme cela a été mentionné en préambule de cet article, certaines des prédictions que l'on peut retrouver dans les diverses publications sur les médias et réseaux sociaux juifs ne sont pas fallacieuses, et je vais donc tenter de vous expliquer les points concrets qui poussent beaucoup à considérer la pandémie que nous vivons actuellement comme un signe précurseur de la venue du Moshiah.

Beaucoup de messages citent le même Posouq : לֵךְ עַמִּי בֹּא בַחֲדָרֶיךָ, וּסְגֹר דְּלָתְךָ בַּעֲדֶךָ; חֲבִי כִמְעַט-רֶגַע, עַד-יַעֲבָר- זָעַם « Va, Mon peuple, entre dans tes chambres et ferme tes portes derrière toi. Cache-toi un petit moment, jusqu'à ce que la fureur passe ». Cela éveille immédiatement la période de confinement mondial dans laquelle nous nous trouvons. Ce Posouq est en effet une prophétie pour la fin des jours. Le Posouq qui le précède parle de la résurrection des morts (יִחְיוּ מֵתֶיךָ, נְבֵלָתִי יְקוּמוּן; הָקִיצוּ וְרַנְּנוּ שֹׁכְנֵי עָפָר « Tes morts vivront, mes cadavres se lèveront; ceux qui habitent dans la poussière se réveilleront et chanteront… ») tandis que le Posouq qui le suit décrit la rétribution finale de Hashshém : כִּי-הִנֵּה יְהוָה יֹצֵא מִמְּקוֹמוֹ, לִפְקֹד עֲוֺן יֹשֵׁב-הָאָרֶץ עָלָיו « Car, voici, `adhônoy sort de Son lieu pour visiter l'habitant de la terre pour [son] iniquité… ». Cela dit, ce ne sont pas seulement les pécheurs qui périssent. Au contraire, Yasha´yohou ע״ה avertit tout le monde de se cacher derrière des portes closes car, comme l’enseignent les Hakhomim, dans de tels moments, l’ange de la mort se déchaîne et ne fait pas de distinction entre les Saddiqim et les Rasho´im. (Pour une explication détaillée de cela, voir le commentaire du `alshikh sur Shamôth 12:13.)

Quelle est exactement la nature de ce זָעַם « Zo´am », la « fureur », dont Yasha´yohou parle ? Est-ce vraiment une épidémie virulente ?

  • Une épidémie avant la venue du Moshiah

À plusieurs endroits, HaZa''l parlent d'un grand fléau qui frappera le monde avant l'arrivée du Moshiah. La plus ancienne mention de cela se trouve dans la Tôsaphto` de Ta´nith 2:11, où HaZa''l discutent si une inondation mondiale peut à nouveau se produire sur la Terre, puisque Hashshém ית׳ a promis que ce ne serait plus le cas.1 HaZa''l précisent leur déclaration :

Ribbi Mé`ir dit : « Un déluge d'eau ne reviendra pas, mais un déluge de feu et de soufre, comme ce qu'Il a fait venir sur les sodomites... ». Ribbi Yahoudhoh dit : « Un déluge sur toute chair ne reviendra pas, mais un déluge sur des individus. Comment ça ? Une personne est en mer et son bateau coule et il meurt ; voici, c'est son déluge personnel ». Ribbi Yôsé dit : « Un déluge d'eau ne reviendra pas, mais un ''déluge'' de peste sur les idolâtres pour les jours du Moshiah »
רמ"א מבול של מים אין אבל מבול של אש ושל גפרית יש כדרך שהביא על הסדומיים... רבי יהודה אומר מבול של כל בשר אין אבל מבול של יחידים יש כיצד נפל לים טבעה ספינתו בים ומת הרי הוא מבולו רבי יוסי אומר מבול של מים אין אבל מבול של דבר לעובדי כוכבים לימות המשיח יש...

Une déclaration similaire se trouve dans le Midhrosh :2

הַתְּאֵנָה חָנְטָה פַגֶּיהָ « Le figuier produit ses figues vertes… » (Shir Hashshirim 2:13). Ribbi Hiyo` bar `abbo` a dit : « Avant les jours du Moshiah, une grande plaie viendra dans le monde et les pécheurs succomberont par elle… וְהַגְּפָנִים סְמָדַר נָתְנוּ רֵיחַ ''et les vignes en fleurs dégagent leur parfum…'' (ibid.) : Ce sont les survivants, dont il est dit : וְהָיָה הַנִּשְׁאָר בְּצִיּוֹן, וְהַנּוֹתָר בִּירוּשָׁלִַם ''Et il arrivera que celui qui est laissé à Siyôn et celui qui reste à Yarousholayim [sera appelé saint…]'' (Yasha´yohou 4:3) »

De tels passages conviennent qu'un fléau dévastateur frappera le monde à la fin des jours pour éliminer les idolâtres et les pécheurs (bien que même les Saddiqim en souffriront).

Le Midhrosh Rabboh cité ci-dessus continue en citant quelques passages qui apparaissent également dans le Talmoudh au sujet de la dernière période de sept ans qui précédera la venue du Moshiah et de l'état du monde pendant cette période :3

Dans les talons du Moshiah, l'insolence augmentera et l'honneur diminuera. La vigne donnera abondamment ses fruits, mais le vin sera cher. Le gouvernement se tournera vers l'hérésie, et il n'y aura personne pour leur proposer une réprimande. Les lieux de rencontre des Talmidhé Hakhomim seront utilisés pour l'immoralité… la sagesse des savants dégénérera, les craintes du péché seront méprisées et la vérité manquera. Les jeunes feront honte aux anciens; les vieux devront se tenir devant les jeunes. Un fils injuriera son père, une fille se dressera contre sa mère, une belle-fille contre sa belle-mère et les pires ennemis d'un homme seront les membres de sa famille. Le visage de la génération sera comme le visage d'un chien; un fils n'aura pas honte devant son père. Et sur qui peut-on alors compter ? Seulement sur notre Père qui est dans les cieux.

HaZa''l décrivent un monde d'une abondance matérielle incroyable, et pourtant beaucoup sont affamés; un monde de tant d'informations, pourtant la vérité est difficile à trouver. Gouvernements corrompus, haine de la religion, lieux d'érudition devenus lieux d'immoralité. Pas de respect pour les personnes âgées, pas de règles à la maison, des parents qui craignent de discipliner leurs propres enfants. Une société complètement dégénérée et immorale, et personne n'a honte. Un tel état social était impensable il y a même cinquante ans, encore moins il y a 1 500 ans lorsque le passage ci-dessus a été écrit. Pourtant, c'est une description parfaite du monde d'aujourd'hui. De ce passage, nous apprenons que si vous voyez une génération où les gens deviennent de plus en plus audacieux, aiment les diatribes et les délires, où le blasphème est répandu et les gens raillent constamment Hashshém, vous devriez vous attendre à ce que Moshiah soit proche de venir. Nous pouvons observer de nos propres yeux que tout ce qui est décrit ici ressemblent plus qu'étrangement aux caractéristiques de notre génération !

C'est l'un des facteurs qui distinguent l'état actuel du monde des fléaux mondiaux antérieurs. Par exemple, la grippe espagnole qui a commencé en 1918 est certainement considérée comme un grand fléau qui a frappé le monde entier, avec environ 50 millions de morts. Cela arriva en même temps que la Première Guerre mondiale, et il y avait certainement des Juifs à l'époque qui s'attendaient à ce que le Moshiah paraisse de façon imminente. Mais il n'est pas venu ! La différence critique entre hier et aujourd'hui est l’ensemble des prophéties du Talmoudh susmentionnées, qui décrivent mieux le monde d’aujourd’hui que, disons, celui de 1918, ainsi que le fait qu’aujourd’hui bon nombre de Juifs vivent en `aras Yisro`él. Ce dernier point est particulièrement important, car Yahazqé`l4 ע״ה a prophétisé que les Juifs retourneraient d’abord en `aras Yisro`él, s’établiraient et construiraient un pays prospère, et alors seulement Moshiah viendrait. Ainsi, ce n'est qu'aujourd'hui que pratiquement toutes les prophéties semblent s'accomplir simultanément contrairement aux temps passés, où seuls quelques points s'accomplissaient individuellement mais pas l'entièreté des prophéties. Et il y en a au moins une de plus qu'il convient de mentionner.

  • Rome et les ennemis du peuple juif

Une autre prophétie intrigante qui a été révélée ces derniers jours est la destruction de Rome. L'idée que Rome sera écrasée avant l'arrivée du Moshiah se retrouve dans les anciens textes juifs. C'est parce que, bien sûr, pendant la majeure partie de l'histoire, le plus grand oppresseur d'Israël a été Rome. C'est Rome qui a détruit le Bayith Shéni et poussé le peuple juif dans cet exil actuel, vieux de plusieurs millénaires. D'après les documents historiques, nous savons que Rome a asservi d'innombrables Juifs, bien plus que tout autre empire de l'histoire. Plus tard, Rome s'est transformée en Empire chrétien - son siège étant le Vatican à Rome – d'où des croisades, des inquisitions et d'autres terreurs horribles ont été lancées.

Pour HaZa''l, le plus grand ennemi était toujours Rome, et pour que le Moshiah vienne, il fallait que Rome tombe pour de bon. Le Talmoudh5 rapporte comment lorsque les Talmidhim de Ribbi Yôsé ban Qismo` lui ont demandé quand est-ce que Moshiah viendrait, il a répondu : « Quand [Rome] tombe, est reconstruite, tombe encore, et est à nouveau reconstruite, puis tombe une troisième fois, avant qu'elle ne puisse être reconstruite, le fils de Dowidh viendra ». Ribbi Yôsé ז״ל a prédit que Rome tomberait trois fois. La troisième chute serait la dernière, puis Moshiah viendrait.

Bien que la ville de Rome ait été conquise et pillée à plusieurs reprises, les rabbins contemporains qui affirment que cette prophétie est en train de s'accomplir disent qu'il existe trois grandes puissances qui peuvent être appelées « Rome ». La première était l'Empire romain lui-même, qui a officiellement pris fin en 476 de l’Ère Courante. Puis, en 800 de l'E.C., le pape Léon III a ressuscité le titre d'empereur et couronné Charlemagne comme empereur romain une fois de plus. Ce qui a suivi a été l'ère du « Saint Empire romain ». En 1648, le Saint-Empire romain germanique fut démantelé (bien que le titre fut conservé par certaines puissances allemandes jusqu'en 1806). Enfin, en 1861, les divers royaumes et États de la péninsule italienne s'unirent pour former l'État-nation moderne de l'Italie dans l'espoir de forger une Rome renouvelée et forte. L'Italie d'aujourd'hui peut donc être considérée comme la troisième incarnation de la Rome antique. (C’est d’autant plus convaincant que nous nous souvenons que l’Italie était le principal allié d’Hitler.)

Dans l'état actuel des choses, l'Italie a été la plus durement touchée par le coronavirus. Ils ont déjà fait plus du double des pertes de la Chine (même si on peut douter du fait que les chinois pourraient avoir truqué le nombre réel de morts chez eux), où le fléau a commencé. Bien que nous souhaitons sincèrement que tout le monde dans le monde soit en bonne santé et protégé contre cette terrible pandémie, il est donc compréhensible, au vue de ce que nous venons de rapporter, que certains aient lié le sort malheureux (et inexplicable) de l'Italie à cette ancienne prophétie. Dans le même ordre d'idée, l'Espagne et l'Iran suivent de près l'Italie en termes de victimes. Cela est vu par beaucoup comme un signe, puisque ces deux pays sont derrière Rome au classement des pays nous ayons fait le plus de mal. Bien sûr, ces chiffres changeront avec le temps, et nous prions pour que le fléau cesse immédiatement afin qu'aucun autre être humain ne périsse, peu importe où dans le monde.

Vous avez à présent tous les éléments qui vous permettent de comprendre pourquoi beaucoup voient dans les événements actuels les signes de la venue imminente du Moshiah.

  • Une dernière prophétie et un appel à saisir l'occasion

HaZa''l ont fameusement déclaré qu' « en Nison ils ont été délivrés, et en Nison ils sont destinés à être délivrés à nouveau ».6 Tout comme les Israélites ont été sauvés de l'Égypte ancienne au mois de Nison, le peuple juif à la fin des jours sera sauvé le même mois. Pour être honnête, ce n'est qu'une partie du passage en question, car, en réalité, HaZa''l ont une divergence d'opinion dans ces pages quant à savoir si la Ga`oulloh aura lieu en Nison ou en Tishri, apportant diverses preuves bibliques pour les deux possibilités. Vu la divergence, la seule conclusion est que les deux doivent se produire : le processus commencera en Nison et se terminera en Tishri, avec le son du Grand Shôphor.

La nuit dernière (la nuit du 25 au 26 mars 2020), nous sommes entrés dans le mois de Nison. C'est le moment le plus propice pour causer la Ga`oulloh finale. Il est maintenant temps de prendre cette opportunité au sérieux et de se préparer. Heureusement, Hashshém a rendu les choses faciles - après tout, à peu près tout est fermé. Il n'y a pas de spectacles, pas de compétitions sportives, pas de vacances, pas d'activités. Il y a nulle part où aller. Pour la plupart des gens, il n'est même pas nécessaire d'aller travailler. Toutes les distractions sont à l'écart. Il est maintenant temps pour la Tôroh et les Miswôth, pour la Taphilloh et la Tashouvoh.

Enfin, HaZa''l déclarent que la meilleure façon de rapprocher Moshiah est pour tout le peuple juif de garder le Shabboth ensemble, et que si la nation entière gardait un seul Shabboth correctement, Moshiah viendrait.7 Le Saphoth `amath (Rabbi Yahoudhoh `aryéh Leib Alter, 1847-1905) a ajouté que le moment idéal pour ce Shabboth unifié est le dernier Shabboth du mois de `adhor, juste avant le début de Nison.8 Ce Shabboth était il y a quelques jours à peine, et il se trouve que la communauté que je dirige à Mahalavolona (Madagascar) était entièrement rassemblée ce Shabboth-là, notre dernier rassemblement commun avant la mise en confinement qui a été ordonnée durant la nuit du dimanche ! C'était le meilleur Shabboth de tous. Le timing ne pouvait pas être meilleur. Même le Pape a appelé tout le monde à garder le Shabboth comme les Juifs !

Avec `aras Yisro`él et une grande partie du reste du monde, actuellement en confinement, Hashshém nous facilite particulièrement le respect du Shabboth d'une façon appropriée. Ce Shabboth, nous avons une autre formidable opportunité. Puisqu'il n'y a plus de distractions, pas de travail, pas de sorties, si nous faisons de notre mieux maintenant pour respecter correctement le Shabboth dans notre confinement, alors peut-être, juste peut-être, ce sera le grand Shabboth qui apportera la Ga`oulloh finale. Puisse-t-elle se produire במהרה בימינו. אמן כן יהי רצון.
1Baré`shith 9:15
2Shir Hashshirim Rabboh 2:13
3Sôtoh 49b
4Les chapitres 37-38.
5Sanhédhrin 98a-b
6Rô`sh Hashshonoh 11a-b
7Midhrosh Shamôth Rabboh 25:12
8Voir son commentaire sur la Poroshath Zokhôr.

lundi 23 mars 2020

Comment les eaux de la Natilath Yodhayim avant de manger du pain doivent-elles être versées ?


בס״ד

Comment les eaux de la Natilath Yodhayim avant de manger du pain doivent-elles être versées ?


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Dans le précédent article, nous avons discuté de l’exigence de « Kôah Gavro` ». Nous avons remarqué que lorsque l’on accomplit la Natilath Yodhayim en versant une Ravi´ith d’eau sur ses mains, l’eau doit provenir d’un récipient et être versée par la force humaine. Enfin, nous avons examiné si l’ouverture et la fermeture d’un robinet constituaient un acte de Kôah Gavro`. Dans ce nouvel article, nous discuterons de la manière dont on réalise la Natilath Yodhayim.

  • Toum`ath Yodhayim – Sathom Yodhayim Tamé`ôth

Dans cet article, nous discuterons de la façon de se laver les mains. Puisque la manière dont les mains sont lavées est fonction des subtilités des Halokhôth relatives à la Toum`oh et à la Tohôroh, nous devons fournir un bref historique des Halokhôth relatives à la Toum`ath Yodhayim avant de continuer.

Selon la loi de la Tôroh (Midda`ôrayatho`), il existe différents niveaux de Toum`oh. Celui qui touche un cadavre (Méth), souvent appelé אֲבִי אֲבוֹת הַטֻּמְאָה « `avi `avôth Hattoum`oh », devient un « Ri`shôn Latoum`oh ». De plus, il existe d'autres Toum`ôth qui sont elles-mêmes considérées comme des « `avôth Hattoum`oh », comme par exemple une Navéloh, un Sharas, du sperme, du sang menstruel, etc. Bien qu'une personne qui touche un Ri`shôn Latoum`oh ne soit pas Tomé`, un Ri`shôn Latoum`oh fait que les aliments et les Kélim deviennent un Shéni Latoum`oh.

Le Talmoudh1 raconte que Shalômôh Hammalakh a décrété que les סְתָם יָדַיִם « Sathom Yodhayim », les mains qui n'ont pas été surveillées, soient considérées comme un Shalishi Latoum`oh, et par conséquent, il faut faire la Natilath Yodhayim avant de toucher des Qodhôshim. En outre, le Talmoudh2 rapporte que puisque les mains de quelqu'un sont « ´asqoniyôth » - c'est-à-dire qu'elles sont toujours actives - nous craignons qu'elles aient touché quelque chose d'impur ou une partie impure du corps de la personne3, et Béth Shamma`y et Béth Hillél ont donc institué qu'il faut se laver les mains avant de manger de la Taroumoh, car les mains non lavées invalident la Taroumoh4. Selon ce décret, les « Sathom Yodhayim » sont un Shéni Latoum`oh, et donc un Kôhén ne peut pas toucher de la Taroumoh avant d'avoir fait la Natilath Yodhayim.

Comme nous l'avions mentionné dans la première partie de cette série d'articles, les Hakhomim ont décrété plus tard que même les Houllin (pains qui ne sont pas de la Taroumoh) ne peuvent pas être mangés sans d'abord avoir fait la Natilath Yodhayim. Ils voulaient apparemment que les Kôhanim s'habituent à se laver les mains et ont donc exigé que tout le monde se lave les mains avant de manger du pain. Cette promulgation est observée même après la destruction du Béth Hammiqdosh afin que nous soyons prêts pour sa reconstruction rapide.

  • Lever ses mains après la Natilath Yodhayim

La Mishnoh5 explique que lors de la Natilath Yodhayim, bien que l’on purifie les mains, le lavage laisse l’eau impure (« Mayim Tamé`im ») sur les mains. On n'est pas autorisé à manger du pain alors que l'eau impure est sur nos mains, et donc, selon certains6, R. `abbohou enseigne : « Quiconque mange du pain sans d'abord essuyer ses mains, c'est comme s'il mangeait de la nourriture impure ». La Mishnoh décrit alors comment on doit se laver les mains une deuxième fois afin d’enlever l’eau impure des mains. Comme nous le verrons, la plupart des Ri`shônim soutiennent que si l’on verse une Ravi´ith d’eau sur les deux mains ensemble ou sur chaque main séparément, l’eau restant sur les mains est Tohôr et un deuxième lavage n’est pas nécessaire. Le Ra`ava''d est en désaccord et ordonne qu’un deuxième lavage soit effectué dans tous les cas.

Le Talmoudh7 cite Rov, qui soulève une préoccupation supplémentaire :

Hiyo` b. `ashi a dit au nom de Rov : Avec le premier lavage [avant le repas], il est nécessaire de lever les mains; avec le dernier lavage [après le repas], il faut baisser les mains.

Il y a un enseignement similaire : Celui qui se lave les mains [avant le repas] doit les soulever, de peur que l'eau ne passe au-delà de l'articulation, revienne et les rende impures.

Rov déclare donc que lors du lavage des mains avant de manger du pain (connu sous le nom de « Mayim Ri`shônim »), il faut lever les mains. Il s’inquiète du fait que l’eau qui reste sur les mains après avoir été lavées reviendra et rendra les mains impures une deuxième fois.

Les Ri`shônim ne sont pas d'accord sur la façon de comprendre la préoccupation de Rov ; nous présenterons deux approches.

Certains Ri`shônim8 expliquent que le décret rabbinique de Toum`ath Yodhayim s'applique uniquement aux mains jusqu'au poignet. De plus, seule l’eau versée sur la main sous le poignet a la capacité de purifier les Mayim Tamé`im dès la première coulée. Par conséquent, expliquent-ils, Rov craint qu'après s'être lavé les mains, si l'individu ne garde pas les mains levées jusqu'à ce qu'elles soient sèches, l'eau impure qui a coulé au-dessus du poignet peut retomber sur sa main après le deuxième lavage et rendre à nouveau la main Tomé`. Par conséquent, il faut garder ses mains surélevées jusqu'à ce que les mains soient sèches.

Rash''i9 propose une explication légèrement différente basée sur une variante du texte. Il explique que le deuxième lavage peut purifier l'eau impure qui s'écoulait au-dessus du poignet. Cependant, si le deuxième lavage n'a atteint que le poignet et n'a pas atteint l'eau qui coulait au-dessus du poignet, l'eau au-dessus du poignet retournera sur les mains et les rendra impures.

Le Rashba''`10 propose une approche complètement différente. Il explique que le passage talmudique tiré de Sôtoh dans lequel Rov décide que celui qui se lave doit lever les mains suppose que l’on ne doit se laver que jusqu’à l'endroit où les doigts se joignent. Cependant, l'eau qui est versée au-dessus des articulations, jusqu'au poignet, devient également Tomé`. Par conséquent, Rov craint que cette eau impure ne revienne vers les doigts et les rende impurs. Cependant, comme la Halokhoh ne suit pas ce passage, mais tranche plutôt qu'il faut se laver jusqu'au poignet, il n'y a pas de raison de lever les mains, car le Rashba''` soutient que l'eau qui coule au-dessus du poignet ne revient pas et ne rend pas la main impure.

En résumé, alors que la plupart des Ri`shônim supposent que celui qui se lave les mains doit les élever jusqu'à ce qu'elles soient séchées, craignant que l'eau du premier lavage puisse remonter le bras puis reculer, rendant les mains impures, le Rashba''` pense que celui qui se lave entièrement les mains, comme cela devrait l'être halakhiquement, n'a aucune raison de lever les mains.

Le Rambo''m tranche clairement dans son Mishnéh Tôroh que les mains doivent être levées après avoir versé l'eau :11

[Pour] les premières eaux, il est nécessaire qu'il élève ses mains vers le haut, de sorte que les eaux ne coulent pas au-delà du poignet, et ne reviennent et ne souillent les mains.
מַיִם רִאשׁוֹנִים--צָרִיךְ שֶׁיַּגְבִּיהַּ יָדָיו לְמַעְלָה, שֶׁלֹּא יֵצְאוּ מַיִם חוּץ לַפֵּרֶק וְיַחְזְרוּ וִיטַמְּאוּ אֶת הַיָּדַיִם.

Le Shoulhon ´oroukh12 tranche exactement comme le Rambo''m que celui qui fait la Natilath Yodhayim qui précède un repas doit lever les mains afin que l'eau ne coule pas par-dessus ses poignets, puis ne reviennent rendre à nouveau ses mains impures. Il continue cependant d'écrire que bien que quelqu'un qui ne se lave pas les mains jusqu'au poignet doit lever les mains, celui qui se lave les mains jusqu'au poignet n'a pas besoin de lever les mains. Le Ramo''` fait remarquer que certains ne sont pas d'accord avec cette indulgence, et le Mishnoh Barouroh affirme qu'en effet la majorité des Ri`shônim ne font pas de distinction entre celui qui lave jusqu'à ses phalanges et celui qui lave jusqu'à ses poignets.

Fait intéressant, le Béth Yôséph se demande pourquoi on devrait lever les mains alors qu'on pourrait simplement les garder tournées vers le bas pendant la durée du lavage. Il conclut que cela pourrait effectivement être vrai; il est possible que la seule raison pour laquelle Rov suggère de lever la main soit basée sur le verset suivant :13 וַיְנַטְּלֵם וַיְנַשְּׂאֵם « il les lava et les souleva ».Le Ramo''` rapporte cette suggestion. Le Mishnoih Barouroh14 soulève à la fois des objections techniques et kabbalistiques à cette proposition.

  • Combien de fois l'eau est-elle versée sur les mains ?

Comme nous l'avons vu ci-dessus, le Rambo''m et le Shoulhon ´oroukh tranchent en accord avec la Mishnoh de Yodhayim, qui exige que l'on se lave chaque main deux fois. Le premier lavage purifie la main tandis que le second lavage purifie et élimine l'eau impure.

Les Ri`shônim15 écrivent que celui qui verse une Ravi´ith d'eau sur les deux mains ou une Ravi´ith d'eau sur chaque main séparément n'a pas besoin de verser de l'eau sur ses mains une deuxième fois, car l'eau de la première coulée n'est pas Tomé`. Le Béth Yôséph16 explique que les Hakhomim considéraient celui qui versait une Ravi´ith sur ses mains comme celui qui s'immerge dans une Miqwoh, auquel cas il ne serait pas obligé de retirer l’eau impure. Par conséquent, celui qui verse une Ravi´ith sur les deux mains ou une Ravi´ith sur chaque main séparément n’a pas besoin de lever les mains, et l’eau qui reste sur les mains n’est pas impure. De même, comme nous l'avons appris précédemment, celui qui plonge ses mains dans une rivière ou un lac n'a pas besoin de plonger ses mains deux fois dans le plan d'eau.

Même si R. Yôséph Qa`rô, dans son Béth Yôséph17, écrit que le Ra`ava''d n'est pas d'accord et qu'on aurait besoin d'un deuxième lavage même après s'être lavé les mains avec de l'eau, dans son Shoulhon ´orukh18 il tranche comme le Rambo''m que celui qui se lave les mains avec une Ravi´ith d'eau sur chaque main n'a pas besoin de se laver à nouveau, car l'eau laissée sur les mains n'est pas considérée comme des Mayim Tamé`im.

Le Mishnoh Barouroh19 rapporte qu’aujourd’hui, il n’est pas de coutume de lever la main lors de l’exécution de la Natilath Yodhayim (mais nous, les Talmidhé HoRambo''m, continuons à le faire). Il suggère que cela est dû au fait que l’on verse généralement une Ravi´ith d’eau sur chaque main. Cependant, il prévient qu'il faut faire attention à se laver toute la main, en veillant à ce que l'eau atteigne même le bout des doigts, et pas seulement le côté des mains.

Fait intéressant, le ´oroukh Hashshoulhon20 insiste sur le fait que « celui qui lève la main sera béni… Pourquoi ne devrions-nous pas faire cette chose (c.-à-d., lever la main), car elle n'implique aucun effort ni perte ? Et telle est notre coutume ».

Dans le prochain article, nous montrerons comment des questions supplémentaires concernant la Toum`oh Watohôroh ont également un impact sur la manière dont on se lave les mains. Par exemple, que se passe-t-il si après s'être correctement lavé les mains, on touche les mains d'une autre personne qui ne s'est pas encore lavé les mains ? De plus, faut-il sécher les poignées du Kali avant de faire la Natilath Yodhayim ?
1Shabboth 15a
2Ibid., 14b-15b
3Voir Rash''i sur Ibid., 14a.
4Ibid., 13b ; voir aussi ´érouvin 21b.
5Yodhayim 2:3
6Voir le Ba''h, `ôrah Hayyim 165.
7Sôtoh 4b
8Le Ro''sh, Houllin 8:8 et Tashouvôth 48:11 ; le SaMo''G, ´asin 24, Hilkôth Natilath Yodhayim ; le Ra''sh sur Yodhayim 2:3
9Sur Sôtoh 4b.
10Tashouvôth 3:260
11Hilkôth Barokhôth 6:17
12`ôrah Hayyim 162:1
13Yasha´yohou 63:9
14162:9
15Voir les Tôsophôth sur Houllin 107a ; le Ro''sh, Houllin 8:18 ; voir aussi la Mishnoh de Yodhayim 2:1.
16Simon 162
17Ibid.
18`ôrah Hayyim 162:1
19162:9
20162:7

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