mardi 30 décembre 2014

Le Jeûne du Dix Tévéth

בס״ד

Le Jeûne du Dix Tévéth


Ce Jeudi 1er Janvier 2015 aura lieu le jeûne du Dix Tévéth, qui commémore le siège babylonien de Jérusalem qui entraînera la destruction du Premier Temple. C'est le premier des quatre jeûnes liés à cette destruction et/ou ses conséquences.1 Cet événement tragique aurait pu être évité si nous nous étions tenus fidèlement aux paroles des vrais prophètes et accomplis une repentance sincère. Que s'est-il donc passé ?

Vers la fin du règne du Roi Yô`shîyohou ע״ה, qui fut un roi intègre, les Babyloniens devinrent la plus grande puissance de l'époque. Dans le même temps, au Sud de la Judée, on voyait émerger la vingt-sixième dynastie égyptienne comme une super puissance. Avant cela, les Assyriens avaient conclu un pacte avec l’Égypte dans l'espoir de renforcer leur position contre les armées babyloniennes qui menaçaient d'envahir l'Assyrie. En l'an 445 avant l’Ère Courante, le Pharaon Nékao II fit passer sa puissante armée à travers le Royaume de Judée afin qu'elle arrive jusqu'en Assyrie et assiste leurs alliés au combat contre Babylone. Le Roi Yô`shîyohou tenta de stopper les Égyptiens et fut tué au combat.

Quelques temps après que son armée fut de retour en Égypte, Nékao II renvoya ses troupes en Judée et installa sur le trône de Judée sa marionnette, le Roi Yéhôyoqîm, qui fut toute sa vie loyal envers l’Égypte. Nékao II imposa ensuite une très lourde taxe à la Judée, que le roi vassal ordonna au peuple de payer.

En 442 avant l'E.C., le roi babylonien, Névouhadssar, lança une campagne militaire dans toute la Philistie et la Judée, détruisant chaque ville sur son passage. Yéhôyoqîm se soumit à Babylone l'année suivante, épargnant pour quelques temps Jérualem.

Mais cette soumission ne dura pas bien longtemps. Deux ans plus tard, Névouhadssar attaqua directement l’Égypte. Durant cette campagne, les deux camps essuyèrent des pertes colossales. Névouhadssar finit par battre en retraite. Encouragé » par cette défaite babylonienne, Yéhôyoqîm se rebella contre Babylone et s'allia à nouveau aux Égyptiens. Il supprima l'impôt qui était dû aux Babyloniens. En réponse, Névouhadssar marcha sur Jérusalem durant la troisième année du règne de Yéhôyoqîm, comme cela est rapporté dans le texte biblique2 :

Dans la troisième année du règne de Yéhôyoqîm, roi de Judée, Névouhadssar, roi de Babylone, marcha contre Jérusalem et l'assiégea. Le Seigneur livra en son pouvoir Yéhôyoqîm, roi de Judée, et une partie des vases de la maison de D.ieu, qu'il transporta au pays de Shiné'or, dans le temple de sa divinité; c'est dans le trésor de son dieu qu'il déposa ces vases. Le roi ordonna à `Ashpénaz, chef de ses eunuques, d'amener, d'entre les enfants d'Israël, issus de la lignée royale et des familles nobles, des jeunes gens, exempts de tout défaut corporel, beaux de figure, initiés à toute sagesse, doués d'intelligence, versés dans les connaissances et qui pourraient être admis dans le palais du roi, et de leur enseigner l'écriture et la langue des Chaldéens.
בִּשְׁנַת שָׁלוֹשׁ, לְמַלְכוּת יְהוֹיָקִים מֶלֶךְ-יְהוּדָה--בָּא נְבוּכַדְנֶאצַּר מֶלֶךְ-בָּבֶל יְרוּשָׁלִַם, וַיָּצַר עָלֶיהָ. וַיִּתֵּן אֲדֹנָי בְּיָדוֹ אֶת-יְהוֹיָקִים מֶלֶךְ-יְהוּדָה, וּמִקְצָת כְּלֵי בֵית-הָאֱלֹהִים, וַיְבִיאֵם אֶרֶץ-שִׁנְעָר, בֵּית אֱלֹהָיו; וְאֶת-הַכֵּלִים הֵבִיא, בֵּית אוֹצַר אֱלֹהָיו. וַיֹּאמֶר הַמֶּלֶךְ, לְאַשְׁפְּנַז רַב סָרִיסָיו: לְהָבִיא מִבְּנֵי יִשְׂרָאֵל, וּמִזֶּרַע הַמְּלוּכָה--וּמִן-הַפַּרְתְּמִים. יְלָדִים אֲשֶׁר אֵין-בָּהֶם כָּל-מאוּם וְטוֹבֵי מַרְאֶה וּמַשְׂכִּלִים בְּכָל-חָכְמָה, וְיֹדְעֵי דַעַת וּמְבִינֵי מַדָּע, וַאֲשֶׁר כֹּחַ בָּהֶם, לַעֲמֹד בְּהֵיכַל הַמֶּלֶךְ; וּלְלַמְּדָם סֵפֶר, וּלְשׁוֹן כַּשְׂדִּים

Ces jeunes gens devinrent plus tard les plus éminents conseillers des rois babyloniens et des dirigeants Juifs babyloniens. Les plus connus d'entre eux furent Donîyé`l, Hananyoh, Mîsho`él et 'Azaryoh ע״ה. Cet événement fut appelé גלות יהויקים « Golouth Yéhôyoqîm – l'exil de Yéhôyoqîm ».

Sept ans plus tard, les babyloniens revinrent dans la région et marchèrent à nouveau sur Jérusalem. Peu de temps après, Yéhôyoqîm mourut. Son fils âgé d'à peine dix-huit ans, Yéhôyokhîn, fut placé sur le trône à sa place. Trois mois plus tard, Yéhôyokhîn se soumit sagement à Névouhadnèssar, sauvant ainsi momentanément Jérusalem de la destruction. Il fut envoyé en exil à Babylone, ainsi que les membres de la famille royale, ses ministres, les soldats judéens, et de nombreux artisans. Au total, sur une population de plus d'un million d'habitants, approximativement 10 000 personnes (sans compter les artisans) furent exilés. Cet événement est appelé גלות יהויכין « Golouth Yéhôyokhîn ».

Bien que la crème des Judéens se trouvait en exil, la majorité des Judéens restèrent en Judée même après la soumission de Yéhôyokhîn. La majorité des Judéens étaient des 'Améi Ho`orès, c'est-à-dire, des gens peu éduqués, et n'avaient pas d'expérience dans les affaires militaires. Ils n'avaient pas les qualités et compétences requises pour guider le peuple et le conseiller convenablement.

Le dernier roi de Judée avant l'exil total des Judéens fut Sîdqîyohou. Il débuta sa parodie de règne en tant que vassal de Babylone lorsqu'il n'avait que vingt-et-un ans. Sîdqîyohou était un roi faible, avec peu d'expérience et des conseillers d'une pauvre qualité. Des princes zélés de Judée, ainsi que d'autres dirigeants judéens, le persuadèrent de fomenter une rébellion contre Névouhadnèssar.

Les conseillers avancèrent deux arguments pour le convaincre. Ils affirmèrent tout d'abord que les Babyloniens ne se préoccuperaient pas de leur petit soulèvement. En outre, ajoutèrent-ils, quand bien même les Babyloniens décideraient de marcher sur Jérusalem, les puissants Égyptiens feraient le maximum pour garder les Babyloniens hors de cette région. Aucun des deux arguments ne s'avéra exact. En acceptant le plan de ses conseillers, Sîdqîyohou était en opposition totale au conseil qui lui avait été donné par le prophète de la génération, à savoir Yirméyohou ע״ה. Le prophète avait dit que seule la repentance pourrait sauver les Judéens de la destruction. Lorsqu'il vit que son message était ignoré, il réalisa immédiatement que la destruction de la Judée était inévitable. Il conseilla alors à Sîdqîyohou de se soumettre à Babylone, s'opposant à tout acte de révolte.

Mais Sîdqîyohou refusa d'écouter, et son choix s'avéra catastrophique. Peu de temps après, Névouhadnèssar arriva en Judée et assiégea Jérusalem. Pendant un temps, il sembla que le plan de ses conseillers fonctionnait, puisque l'armée égyptienne vint à la rescousse de la Ville Sainte et mit temporairement fin au siège. Cependant, une fois que l'armée égyptienne se retira, les babyloniens revinrent à Jérusalem le 10 Tévéth pour reprendre le siège de la Ville Sainte, siège qui dura cette fois-ci deux ans, jusqu'à ce que toutes les réserves alimentaires de la ville furent épuisées. Le 9 Tammouz de l'an 423 avant l'E.C., les murailles de la ville furent ébréchées. Un mois plus tard, le 9 `Ov, la destruction du Temple commença.

Pour avoir violé son sermon d'allégeance, Sîdqîyohou fut contraint d'assister à l'exécution de ses propres enfants avant qu'on ne lui crève les yeux et qu'on ne l'exile à Babylone. D'autres dirigeants judéens furent également mis à mort. Tous, à l'exception des plus pauvres, furent envoyés en exil. C'en était fini du Royaume de Judée.

Il pourrait sembler incroyable qu'un dirigeant refuse d'écouter la parole d'HaShem venant de la bouche d'un prophète authentique. Pourquoi donc Sîdqîyohou et d'autres n'écoutèrent pas ? Diverses réponses ont été apportées.

  1. C'est dur d'écouter – Ce n'est jamais facile, ni agréable pour des gens d'entendre es paroles qui vont à l'encontre de la volonté de certains individus ou de toute uen communauté. C'est pourquoi les prophètes authentiques étaient catalogués d'oiseaux de malheur. Leurs prédictions concernant l'exil et la destruction tombèrent largement dans des oreilles de sourds.
  2. Comment HaShem pourrait-Il faire une chose pareille ? - Durant toute cette période de temps, le monde était divisé en deux camps théologiques. L'écrasante majorité de l'humanité était composée d’idolâtres. Seuls les Juifs étaient monothéistes. Tout le monde savait que les Juifs étaient différents. Les Juifs se demandaient donc comment HaShem pourrait-Il permettre que le Temple de Jérusalem soit détruit et faire disparaître ainsi le seul lieu de culte faisant la promotion du monothéiste et de la croyance en Lui ?
  3. HaShem a besoin de nous – Cet argument est similaire au précédent. Dans la relation entre HaShem et le peuple Juif, il existe un paradoxe intéressant. D'un côté, HaShem est omnipotent et totalement souverain. Il a émis les commandements positifs et négatifs que nous avons l'obligation de respecter. Il récompense ceux qui adhèrent à Ses lois, et punit ceux qui ne le font pas. Et pourtant, nous savons qu'un roi ne peut exercer sa fonction sans un peuple prêt à accepter son règne. Comment HaShem pourrait-Il donc exiler et abandonner le peuple Juif ? Sans un peuple pour reconnaître Sa domination et Son règne, comment pourrait-il être Roi ?
  4. Ce n'est pas pour tout de suite, il y a le temps – Aussi effrayantes et vraies que peuvent paraître les paroles prophétiques concernant l'exil et la destruction, il ne fut jamais précisé quand elles se réaliseraient. Plus de 90 ans étaient passés depuis la première prophétie annonçant la destruction de Jérusalem, et le Temple était encore debout. Le fait que les prophètes avaient annoncé sa destruction ne fut pas suffisant pour les convaincre d'écouter, car ils se disaient que ce ne serait pas pour maintenant.
  5. Ça ne peut pas être si dramatique que cela en a l'air – Les optimistes parmi les Judéens pensaient que les prophètes exagéraient les punitions Divines qui les attendaient pour leurs méfaits. Ils furent par conséquent incapables de voir qu'HaShem allait effectivement leur imposer une lourde punition.
  6. Qui a dit qu'ils ont raisons ? - Il y avait de nombreux faux prophètes en Judée durant toutes ces années, dont beaucoup proposaient des solutions alléchantes aux problèmes des Judéens et leur prédisaient une délivrance et une victoire sur leurs ennemis. Par conséquent, il existait une confusion quant à savoir quelle parole provenait réellement d'HaShem : celle de la majorité des prophètes qui annonçaient la délivrance, ou celle de la minorité des prophètes qui prédisaient la destruction.

Malheureusement, avec les Sionistes et leur révolte contre HaShem et Sa Tôroh, l'histoire se reproduit, ce qui fait du jeûne du 10 Tévéth un jeûne tout à fait pertinent à notre époque ! L'attitude des Sionistes démontre qu'en dépit des menaces tangibles d'exil et de mort (le Talmoud avait annoncé à l'avance qu'en se révoltant contre le décret de l'exil, tout ce que nous voyons aujourd'hui allait se produire), l'être humain est toujours prêt à prendre des risques pour accomplir sa volonté, au dépend de celle d'HaShem !

Les Sionistes utilisent exactement les mêmes six arguments susmentionnés pour justifier leur révolte contre HaShem et le décret de l'exil. Mais comme les Judéens de ces temps-là, ils seront grandement surpris de voir la destruction de leur état maudit. Comme les Judéens de ces temps-là, où plus de 90 ans étaient passés avant la réalisation de la prophétie de destruction, les Sionistes pensent que puisque leur état existe depuis 67 ans, il est là pour durer éternellement et il ne sera plus possible de faire marche arrière. Mais ils oublient le verset suivant du prophète3 :

Telle est Ma parole: une fois sortie de Ma bouche, elle ne me revient pas à vide, sans avoir accompli Mon vouloir et mené à bonne fin la mission que Je lui ai confiée.
כֵּן יִהְיֶה דְבָרִי אֲשֶׁר יֵצֵא מִפִּי, לֹא-יָשׁוּב אֵלַי רֵיקָם: כִּי אִם-עָשָׂה אֶת-אֲשֶׁר חָפַצְתִּי, וְהִצְלִיחַ אֲשֶׁר שְׁלַחְתִּיו

Ainsi, puisque HaShem a prédit dans de nombreux passages la destruction d'un quelconque état Juif en période d'exil, et que nos Sages et rabbins véritables ont répété ces prédictions à maintes reprises, au point que le Talmoud annonce que le Messie ne viendra pas tant que les Juifs garderont la moindre souveraineté en Terre Sainte, nous pouvons être certains, et il n'y a pas la place pour le moindre doute, que l'Entité Sioniste va disparaître (peu importe que ce soit après 70 ans d'existence ou plus, le compte à rebours a déjà commencé) et que les Sionistes qui rient aujourd'hui pleureront demain quand leur Veau d'Or sera réduit en pièces !

Terminons donc par les belles paroles suivantes, prononcées par le Hozzôn `Îsh זצ״ל au sujet de l'Entité Sioniste : « Un jour clair, ils ouvriront les fenêtres et se rendront compte qu'il n'y a plus d'État ! ».4 Puisse ce jour arriver prochainement et de nos jours !

1Les trois autres sont le 17 Tammouz, le 9 `Ov et le 3 Tishrî.
2Donîyé`l 1:1-4
3Yésha'yohou 55:1
4ספה העברית, page 20

dimanche 28 décembre 2014

L'âge approprié pour marier ses enfants

ב״ה

L'âge approprié pour marier ses enfants


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Les Israélites ont l'interdiction d'avoir des rapports sexuels en-dehors des liens du mariage. Or, peu de temps après la puberté, les hormones des adolescents font rage. Que conseille la Tôroh ?

La plupart des Juifs dits « Orthodoxes » répondent souvent à cette question en nous citant la Mishnoh des Pirqé `ovôth 5:21, qui enseigne que שמונה עשרה לחופה « Dix-huit [ans est l'âge] pour [passer sous] la Houppoh ».1 Mais ce qu'ils ne comprennent pas c'est que ce passage n'établit ni l'âge minimum ni l'âge idéal où l'on devrait se marier. Ils semblent également ignorer qu'il y a une limite halakhique.

Dans cette même Mishnoh, il est écrit que treize ans est l'âge pour les Miswôth. Cela a laissé penser à beaucoup que c'est l'âge à partir duquel un garçon devenait astreint à l'accomplissement des Miswôth. Mais comme cela avait été expliqué dans l'article intitulé « La vérité sur la Bar Miswoh », la Bar Miswoh n'est pas l'âge à partir duquel on peut commencer à pratiquer les Miswôth (mettre les Tafillin, le Tallith, lire la Tôroh en public, etc.), mais l'âge à partir duquel on peut commencer à accomplir la Miswoh de « fructifiez et multipliez » (se marier et faire des enfants) lorsqu'on a minimum 13 ans et 6 mois pour un garçon ou au minimum 12 ans et 6 mois pour une fille, et que l'on affiche également les signes de maturité physiques et mentales. Nous avions mentionné que lorsque cette Mishnoh déclare que 13 ans est l'âge pour les Miswôth, cela signifiait « d'ici l'âge de treize ans », un garçon devra s'être soumis aux Miswôth. En d'autres mots, 13 ans n'est pas l'âge où un garçon doit commencer à accomplir les Miswôth, mais plutôt l'âge limite pour se soumettre aux Miswôth. Et comme nous l'avions expliqué, en réalité, dès l'instant où un enfant est capable d'accomplir convenablement une Miswoh et en comprend le sens et l'importance, il devient astreint à l'accomplir comme un adulte. Ainsi, il peut se soumettre aux Miswôth bien avant l'âge de 13 ans, mais 13 ans sera l'âge limite. De même en est-il de l'âge du mariage. 18 ans n'est pas l'âge où il faut se marier, mais l'âge limite pour se marier.

La Mishnoh parle de 18 ans, car en atteignant cet âge, on aura largement eu le temps d'étudier beaucoup de Tôroh. Par conséquent, on attend d'un garçon qui a étudié la Tôroh depuis l'enfance qu'il soit suffisamment mature d'ici l'âge de 18 ans pour bâtir une famille et pourvoir à ses besoins. De l'autre côté, ce jeune homme a été sous pression de ses hormones bien des années avant ses 18 ans. C'est pourquoi, ailleurs, la Gamoro`2 tranche que pour se préserver du péché, il convient de se marier à 16 ans, et 14 ans est mieux encore ! Ainsi, la Mishnoh ne veut pas dire que 18 ans est l'âge à partir duquel on doit se marier, mais plutôt la limite, ce qui signifie qu'il faut se marier avant 18 ans, de préférence ! Le Ramba''m ז״ל préconise de se marier à 17 ans.3 Quant à Rabbi Yôséf Qa`rô4 ז״ל, il tranche que la meilleure façon d'accomplir la Miswoh du mariage consiste à se marier à 13 ans. Nous voyons donc bien que personne n'a jamais compris cette Mishnoh comme voulant dire qu'il fallait attendre 18 ans pour se marier.

Cependant, 18 ans n'est que la première limite fixée par la Halokhoh. En effet, le Talmoudh fixe une deuxième limite à 20 ans pour ceux qui n'auraient pas pu se marier avant 18 ans, et dit que s'il ne s'est pas marié d'ici l'âge de 20 ans, il passera tous ses jours avec des pensées de péché. Cela signifie qu'étant donné qu'il ne s'est pas marié lorsque ses hormones le titillaient le plus, et puisqu'il n'avait pas de partenaire Koshér pour assouvir ses pulsions sexuelles, il passera tous ses jours à avoir des pensées sexuelles, à penser aux femmes, voire même à commettre certains péchés pour se soulager. (Notons que le Talmoudh ne veut pas dire qu'il est obligatoire pour tout le monde de se marier, mais parle de la majorité des hommes.) Le Ramba''m5 écrit, cependant, que la seule justification valable pour ne pas se marier avant 20 ans et retarder le mariage, est l'étude de la Tôroh. En d'autres mots, l'homme qui fait le choix d'étudier intensivement la Tôroh et préfère cela au fait de se marier, celui-là a la permission de se marier plus tard, voire pas du tout. Mais c'est à la condition, évidemment, qu'il soit capable de se garder pur et que ses hormones ne le dominent pas.

Les Sages du Talmoudh comprenaient très bien la nature et les pulsions de l'homme. C'est pour cela qu'ils ont recommandé aux hommes de se marier d'ici à l'âge de 18 ans, et au plus tard à 20 ans, et qu'afin de se protéger des pulsions et péchés sexuels, se marier avant 18 ans était le mieux. Ils ont dit que repousser le mariage au-delà de l'âge de 20 ans aura des conséquences négatives à long terme.

De nos jours, il est de plus en plus rare de voir des gens se marier avant l'âge de 18 ans, et la plupart ne se marient pas même d'ici l'âge de 20 ans. Or, cela cause des problèmes d'immoralité sexuelle évidents. Beaucoup de gens aujourd'hui, après avoir terminé le lycée (ou l'école secondaire) à 18 ans (lorsqu'ils n'ont pas redoublé), se lancent dans des études universitaires qui peuvent souvent s'avérer longues. Après avoir été diplômés, ils recherchent un emploi, se trouvent un appartement, et seulement alors ils se marient. D'ici là, ils ont presque 30 ans. Le pourcentage de ceux qui auront su préserver leur pureté, ne se seront pas laissés aller à leurs passons et auront su dominer leurs mauvaises pensées, est minime. Certains commencent même très tôt leurs expériences sexuelles, changeant de partenaires comme on change de chemises. Nous voyons donc que se marier le plus tôt possible était et est une mesure de protection d'une grande sagesse.

Lorsqu'on donne ce genre de conseils, le premier argument des gens consiste à dire que les hommes ne sont pas suffisamment matures que pour se marier à 14 ans, ni même à 18 ans. Or, peut-on dire avec certitude qu'un homme est mature à 24 ans ou à 36 ans ? La maturité n'est pas qu'une question d'âge !

Nos grands-parents et arrières-grands-parents se mariaient à des âges beaucoup plus précoces que nous, et ils étaient suffisamment matures que pour le faire. Comment se fait-il donc que nous ne le soyons plus dans notre génération ? Le problème est le fonctionnement de notre société. Elle a tendance à développer la dépendance aux parents jusqu'à un âge tardif. C'est donc une question de conditionnement et d'éducation. Si nous conditionnons nos enfants à être matures très tôt, qu'on les habitue à l'être, et qu'on leur donne des responsabilités, il ne fait aucun doute qu'ils seront suffisamment matures que pour se marier à l'âge requis par la Tôroh, à savoir, avant 18 ans.

Cela aura de nombreux bienfaits : moins de frustration sexuelle et d'immoralité, et davantage d'enfants Israélites viendront au monde.

Évidemment, puisque de façon générale les lois des pays occidentaux, à quelques exceptions près, ne permettent pas de se marier avant 18 ans, nous devons respecter les lois du pays. Toutefois, il nous incombe alors de faire notre maximum pour faire de nos enfants des adultes ou personnes matures avant l'âge de 18 ans de façon à ce qu'ils puissent se marier à 18 ans, comme le permet la loi du pays.

1Il convient de noter que ce passage n'existe pas dans les anciennes éditions de la Mishnoh de `ovôth
2Qiddoushin 29b
3Mishnéh Tôroh, Hilkôth `ishouth 15:2
4Shoulhon ´oroukh, `avan Ho´azar 1:3

5Mishnéh Tôroh, Hilkôth `ishouth 15:2

Une femme peut-elle enseigner la Tôroh ?

בס״ד

Une femme peut-elle enseigner la Tôroh ?



Il y a trois mois d'ici, un ami m'a posé la question suivante :

Après avoir reçu plusieurs avis, j'aimerais aussi le tiens sur ce sujet : la femme peut elle enseigner [la Tôroh] ? Shavoua' Tôv.

Puisque c'est une question que beaucoup se posent, je vais partager avec vous la réponse que je lui avais donnée à cette époque-là.

Pour répondre à la question de savoir si une femme peut servir d'enseignante de la Halokhoh et de la Tôroh, nous devons faire un détour par une autre question (on dit toujours que lorsqu'on pose une question à un Juif, il répond par une autre question) : une femme peut-elle servir de Dayyon (Juge dans un Béith Dîn) et/ou de rabbin(e) ? Cette question est abondamment traitée dans les sources juives. Pourquoi doit-on passer par cette question pour répondre à notre première question ? Parce que les gens ont souvent tendance à confondre les deux sujets, qui se rapportent à deux domaines complètement différents, comme nous le verrons.

Ceux qui disent qu'une femme peut servir de Dayyon ou de rabbi(e) s'appuient toujours sur le fait que la prophétesse Dévôroh ע״ה fut nommée Juge dans les temps bibliques :

Shôftîm 4:4-5
Et Dévorâh était une femme prophétesse, l'épouse de Lappîdôth. Elle était la juge de Yisro`él à cette époque. Et elle siégeait sous le palmier de Dévôroh, entre Romoh et Béith-Él, dans la montagne de `Èfroyim, et les Bénéi Yisro`él montaient vers elle pour [recevoir] le jugement.
וּדְבוֹרָה אִשָּׁה נְבִיאָה, אֵשֶׁת לַפִּידוֹת--הִיא שֹׁפְטָה אֶת-יִשְׂרָאֵל, בָּעֵת הַהִיא. וְהִיא יוֹשֶׁבֶת תַּחַת-תֹּמֶר דְּבוֹרָה, בֵּין הָרָמָה וּבֵין בֵּית-אֵל--בְּהַר אֶפְרָיִם; וַיַּעֲלוּ אֵלֶיהָ בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, לַמִּשְׁפָּט

Le problème pour ceux qui utilisent cet exemple pour déclarer que ce serait bien la preuve qu'une femme peut être rabbin(e) ou juge est que le cas de Dévôroh est une exception à la règle, et non pas la norme. De toutes les personnes de cette génération, elle était la plus méritante et les hommes étaient tombés à un niveau de spiritualité très bas. Je tiens à préciser que l'interdiction pour une femme d'être juge n'a rien à voir avec le fait qu'une femme ne serait pas assez intelligente pour l'être. Le Talmoud nous parle en effet de plusieurs femmes qui connaissaient la Tôroh et la Halokhoh même beaucoup mieux que leurs maris, qui étaient pourtant d'illustres Sages en `Èrès Yisro`él. L'exemple le plus connu est celui de Rabbî Mé`îr et son épouse Béroukhîyoh.

Le Talmoud Yérousholmî tranche à trois reprises1 : « Voici, nous avons appris qu'une femme ne témoigne pas. Par conséquent, une femme ne peut pas non plus être juge ».

Par conséquent, le Rambam זצ״ל tranche de la façon suivante dans son Mishnéh Tôroh :

Hilkhôth Mélokhîm Oummiléhomôth 1:6
Nous ne désignons pas une femme pour la royauté, car il est dit [dans la Tôroh] « un roi »2, et non une reine. De même, pour toute position d'autorité au sein du peuple d'Israël, on n'y désigne qu'un homme.
אֵין מַעְמִידִין אִשָּׁה בַּמַּלְכוּת--שֶׁנֶּאֱמָר "מֶלֶךְ", וְלֹא מַלְכָּה; וְכֵן כָּל מְשִׂימוֹת שֶׁבְּיִשְׂרָאֵל, אֵין מְמַנִּים בָּהֶם אֵלָא אִישׁ

La position de juge est incluse dans l'expression de « positions d'autorité », comme cela est évident dans la Halokhoh juste avant celle susmentionnée, dans laquelle le Rambam parle des non-Israélites :

Hilkhôth Mélokhîm Oummiléhomôth 1:5
Nous ne désignons pas comme roi quelqu'un provenant de l'assemblée des Gérîm3, même si ses ancêtres étaient Israélites sur plusieurs générations, à moins que sa mère fasse partie des Israélites, car il est dit4 : « Tu ne placeras point à ta tête un homme étranger, qui n'est pas ton frère ». Cela ne s'applique pas qu'à la royauté, mais à toutes les positions d'autorité au sein du peuple d'Israël, c'est-à-dire, [on ne nomme pas un étranger] ni comme chef de l'armée, ni comme chef de cinquante hommes, ni comme chef de dix hommes. Il ne peut pas même superviser la distribution des eaux d'une source aux divers champs. Il est inutile de dire qu'un Dayyon ou un Nosî`5 ne peut être qu'Israélite, car il est dit6 : « Du milieu de tes frères tu placeras sur toi un roi », c'est-à-dire, toute autorité que tu placeras à ta tête ne peut provenir que du milieu de tes frères.
אֵין מַעְמִידִין מֶלֶךְ מִקְּהַל גֵּרִים, אַפִלּוּ אַחַר כַּמָּה דּוֹרוֹת--עַד שֶׁתִּהְיֶה אִמּוֹ מִיִּשְׂרָאֵל: שֶׁנֶּאֱמָר "לֹא תוּכַל לָתֵת עָלֶיךָ אִישׁ נָכְרִי, אֲשֶׁר לֹא-אָחִיךָ הוּא". וְלֹא לְמַלְכוּת בִּלְבָד, אֵלָא לְכָל שְׂרָרוֹת שֶׁבְּיִשְׂרָאֵל--לֹא שַׂר צָבָא, וְלֹא שַׂר חֲמִשִּׁים אוֹ שַׂר עֲשָׂרָה, אַפִלּוּ מְמֻנֶּה עַל אַמַּת הַמַּיִם שֶׁמְּחַלֵּק מִמֶּנָּה לַשָּׂדוֹת; אֵין צָרִיךְ לוֹמַר דַּיָּן אוֹ נָשִׂיא, שֶׁלֹּא יְהֶא אֵלָא מִיִּשְׂרָאֵל: שֶׁנֶּאֱמָר "מִקֶּרֶב אַחֶיךָ, תָּשִׂים עָלֶיךָ מֶלֶךְ"--כָּל מְשִׂימוֹת שֶׁאַתָּה מֵשִׁים עָלֶיךָ, לֹא יִהְיוּ אֵלָא מִקֶּרֶב אַחֶיךָ

De même, les Tôsofôth7 זצ״ל, citant tous ces versets mentionnés par le Rambam et les trois passages du Talmoud Yérousholmî susmentionnés, commentent ceci :

Une femme n'est pas qualifiée pour juger, puisque nous avons appris que celui qui est qualifié pour juger est également qualifié pour témoigner. Et nous apprenons du Talmoud Yérousholmî, au traité Yômo`, qu'étant donné qu'une femme n'est pas qualifiée pour témoigner, elle ne peut pas non plus être juge. Quant à Dévôroh, elle ne jugeait pas réellement, mais leur enseignait le jugement...

Le TaNaKh n'emploie jamais des mots en trop. Comment se faisait-il que Dévôroh siégeait sous un palmier (qui porta ensuite son nom) et non au siège Béith Dîn, qui était toujours situé à la porte de la ville (comme c'était la coutume des juges) ? C'est pour nous apprendre que Dévôroh ne jugeait pas réellement le peuple, mais servait de prophétesse, de porte-parole d'HaShem quant aux choses appropriées à faire ou à ne pas faire, en accord avec la volonté d'HaShem. Nous le voyons clairement des passages de Shôftîm 4:6-7, 14.

Toutes les autorités halakhiques qui ont précédé notre génération de Rabbonîm politiques (qui font des concours entre eux pour savoir quelle communauté est la plus stricte, raison pour laquelle ils font passer des innovations toujours chaque fois plus rigoureuses que les précédentes) ont indiqué que les femmes pouvaient enseigner, sans aucune réserve, les Halokhôth des aliments permis et interdits. De même, comme cela est rapporté dans le Mishnéh Tôroh du Rambam, une femme est tout à fait qualifiée pour procéder elle-même à des abattages rituels et enseigner aux autres comment faire. Il existe également de nombreuses Miswôth qu'une femme peut accomplir en faveur d'un homme afin de l'acquitter de son obligation, comme par exemple le Qîddoush et la Havdoloh, lire la Mégîlloh de `Èsthér, allumer les Nérôth de Hanoukkoh, raconter la sortie d’Égypte le soir de Pésah, etc. D'ailleurs, chaque année, de nombreux rabbins rappellent toujours avant Pésah qu'une femme a autant l'obligation que les hommes de raconter la sortie d’Égypte à ses enfants. Par conséquent, ils rappellent toujours que le soir du Sédèr, certaines parties de la Haggodoh doivent être laissées à des femmes, afin qu'elles aussi participent et prennent la parole pour raconter une partie de la Haggodoh ou partager un enseignement relatif à Pésah. C'est la Halokhoh, mais combien de Juifs aujourd'hui la respectent-ils réellement ? (En effet, les femmes ne prennent jamais la parole lors du Sédèr dans la majorité des communauté.)

Les raisons de ces permissions sont toutes simples. Premièrement, les femmes ont le même degré d'obligation que les hommes de connaître la volonté d'Hashem en ce qui concerne la Tôroh (l'étude analytique de la Tôroh est un autre sujet. Mais connaître la Tôroh et la Halokhoh dans son sens simple est une obligation qui incombe aussi à la femme, tandis qu'elle est dispensée de l'étude analytique). Une femme est sensée connaître les lois de Shabboth, des Yomîm Tôvîm, de la Kashrouth, du mariage, de Niddoh, du Loshôn Horo', et de pleins d'autres domaines encore. Par conséquent, dans tous les domaines où une femme a une obligation, elle est également habilitée à enseigner ces lois à d'autres. Toutes ces lois de la vie quotidienne sont ce que l'on appelle le אורח חיים « `Ôrah Hayîm ».

En outre, enseigner à quelqu'un une Halokhoh ou un Dîn ne nécessite pas de posséder un titre particulier, mais simplement une connaissance suffisante, ce qui n'est pas le cas pour être Dayyon. C'est pourquoi, une femme peut donner son avis et même enseigner dans ce qui touche au domaine du `Ôrah Hayîm. (Attention, pouvoir enseigner ne signifie pas pouvoir être rabbine, car le rabbinat est une position d'autorité, et il est interdit de nommer des femmes à des positions d'autorité sur les hommes, comme nous l'avons vu plus haut.)

Concernant les lois qui entrent dans le domaine de ce que l'on appelle le חושן משפט « Hôshèn Mishpot » (qui ont trait aux questions financières), il y a un consensus et une règle générale dans le Talmoud et les sources halakhiques selon quoi quiconque est qualifié pour servir de Dayyon est qualifié pour témoigner dans ces affaires, et puisqu'une femme n'est pas qualifiée pour témoigner dans des affaires financières, il n'est pas non plus permis d'en consulter une pour trancher des questions halakhiques se rapportant à ces sujets. Par contre, concernant les lois qui entrent dans la catégorie de ce que l'on appelle le יורה דעה « Yôréh Dé'oh » (ce qui touche à la Kashrouth, aux serments, au deuil et aux lois de pureté familiale), étant donné qu'une femme est acceptée dans un Béith Dîn pour témoigner lors de débats relatifs à ces sujets, elle peut également enseigner et même répondre à des questions halakhiques touchant à ces sujets. (Comme je l'ai dit plus haut, une femme peut même être Shôhét et diriger une compagnie de Kashrouth, car dans ce domaine elle est égale à un homme, avec un même degré d'obligation.) Les lois relatives à la Niddoh tombent également dans le domaine de « Yôréh Dé'oh », et c'est ainsi que bon nombre de rabbins renvoient souvent à leurs épouses pour qu'elles répondent aux questions relatives à ce sujet, non pas parce qu'ils ne connaissent pas les réponses, mais parce qu'ils estiment qu'une femme est plus appropriée qu'un homme pour traiter de ces sujets. Il n'y donc aucun interdit pour une femme d'émettre un avis ou même de répondre à des questions halakhiques qui touchent à des questions entrant dans la catégorie de « Yôréh Dé'oh ».

C'est ainsi que concernant l'interdiction biblique de prier en état d'ébriété, le Séfèr HaHînoukh écrit8 :

Celui qui est ivre de vin ne doit pas entrer dans le sanctuaire. Et de même, celui qui est ivre ne doit pas enseigner... L'interdiction d'entrer dans le sanctuaire en état d'ébriété du temps du Temple s'appliquait aussi bien aux hommes qu'aux femmes, et éviter d'enseigner (dans un tel état) s'applique aux hommes en tous lieux et en toutes générations, ainsi qu'à la femme sage qui est digne d'enseigner.

De même, nous apprenons ceci du Hîdo`9 זצ״ל : « Même si une femme n'est pas qualifiée pour juger, une femme sage peut néanmoins enseigner la Halokhoh ». Et ce Dîn est également rapporté dans le Pithhéi Téshouvoh10, ainsi que dans le Séfèr Halokhoh Pésouqoh11 : « Une femme peut s'asseoir avec des juges pour les instruire dans les cas qui leur sont rapportés et dans lesquelles elle a de la connaissance. Et elle peut enseigner la Halokhoh dans les domaines relatifs à ce qui est permis et interdit12 ». Cette femme n'est pas en position d'autorité, parce que ce sont les hommes du Béith Dîn eux-mêmes qui ont décidé de faire appel à elle. Et c'est ainsi que le Talmoud rapporte que la femme de Rabbî Mé`îr, Béroukhîyoh, était plus érudite que son mari en ce qui concernait la Halokhoh, et les Sages de la génération, dont Rabbî Yôhonon ben Zakka`y זצ״ל, le chef du Sanhédrîn avant la destruction du Temple, la consultaient dans certains domaines et faisaient l'éloge de son érudition. À noter qu'elle ne prenait la parole et ne donnait son avis sur une question halakhique que si les Sages la convoquaient et lui donnaient la parole. C'est ainsi qu'elle n'a jamais défié l'autorité des Sages. Or, bon nombre de femmes, lorsqu'elles connaissent beaucoup de choses dans le domaine halakhique, ont tendance à humilier ou à faire preuve d'ironie à l'égard des enseignants masculins. Ces femmes sont alors dans une posture de défiance à l'égard des autorités. Certaines mêmes, pour montrer qu'elles sont autant érudites que les hommes, ouvrent leurs propres communautés dans lesquelles elles sont rabbines. C'est une transgression de l'interdiction pour une femme d'être en position d'autorité sur les hommes. Donc, il convient de clairement faire la différence entre la permission pour une femme d'enseigner et donner son avis halakhique (dans des domaines qui lui sont permis), et le fait d'être rabbine ou juge dans un Béith Dîn.

Il semble que la seule grande autorité à interdire à la femme d'enseigner la Halokhoh soit l'auteur des Sha'aréi Téshouvoh13. Néanmoins, l'écrasante majorité des Pôsqîm, tout comme le Talmoud, permetrtent à une femme d'enseigner la Halokhoh (dans les domaines qui lui sont permis).

Les Pirqéi `Ovôth nous disent : « Qui est sage ? C'est celui qui apprend de tout le monde ». Si quelqu'un bouche ses oreilles simplement parce que la leçon qu'il a apprise lui a été enseignée par une femme, cette personne démontre par-là que son cœur est bouchée à la vérité, car lorsqu'une vérité est dite, et encore plus dans le domaine de la Tôroh et de la Halokhoh, on se doit de l'écouter d'où qu'elle vienne. C'est ainsi que pour conclure, je citerai les propos du Midrosh Tanhoumoh, concernant la nommination de Dévôroh au poste de juge :
וּדְבוֹרָה אִשָּׁה נְבִיאָה, אֵשֶׁת לַפִּידוֹת--הִיא שֹׁפְטָה אֶת-יִשְׂרָאֵל, בָּעֵת הַהִיא. וְהִיא יוֹשֶׁבֶת תַּחַת-תֹּמֶר דְּבוֹרָה, בֵּין הָרָמָה וּבֵין בֵּית-אֵל--בְּהַר אֶפְרָיִם; וַיַּעֲלוּ אֵלֶיהָ בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, לַמִּשְׁפָּט « Et Dévorâh était une femme prophétesse, l'épouse de Lappîdôth. Elle était la juge de Yisro`él à cette époque. Et elle siégeait sous le palmier de Dévôroh, entre Romoh et Béith-Él, dans la montagne de `Èfroyim, et les Bénéi Yisro`él montaient vers elle pour [recevoir] le jugement ».

Que faisait Dévôroh à cet endroit en proclamant le droit aux Israélites ? Pînhos bèn `Èlî'èzèr n'était-il pas encore en vie ?14 Ramenez les cieux et la terre comme témoins : que ce soit un Gôy ou un Israélite, un homme ou une femme, un esclave ou une servante, selon les œuvres de chacun la Rouah Haqqodèsh15 reposera sur eux.

Ainsi, nous voyons qu'HaShem peut choisir qui Il veut, que ce soit un homme ou une femme, un Gôy ou un Israélite, etc., pour faire passer Ses messages, en fonction de la droiture et de l'intégrité de chacun ! De ce fait, si une femme est digne de transmettre à d'autres la parole d'HaShem et la Halokhoh, sans occuper une fonction d'autorité (rabbine, juge d'un Béith Dîn, reine, cheffe de l'armée, cheffe d'état, etc.), ni donner l'impression de prendre autorité sur les hommes, mais qu'elle agit avec modestie, pudeur et discrétion, si ce qu'elle dit vient d'HaShem ou ne contredit pas la Parole d'HaShem et la Halokhoh, elle doit être respectée et écoutée comme un homme ! De même si une vérité nous est transmise par un Gôy ou un esclave, car le sage est celui qui accepte la vérité de toute personne qui la lui fait connaître.
1Yômo` 6:1 ; Shévou'ôth 4:1 ; Sanhédrîn 3:9
2Dévorîm 17:15
3Étrangers.
4Dévorîm, Ibid.
5Chef de Sanhédrîn, ou Chef spirituel d'une ville ou de l'ensemble du peuple juif.
6Dévorîm, Ibid.
7Sur Yévomôth 45b
8Miswoh n°152
9Birkath Yôséf, Hôshèn Mishpot 7:12
10Hôshèn Mishpot 7:5
117:9
12C'est-à-dire, le « Yôréh Dé'oh ».
13`Ôrah Hayîm 461:17
14Pourquoi donc les Israélites se rendaient auprès de Dévôroh au lieu de se rendre auprès de Pînhos bèn `Èlî'èzèr ?

15L'Esprit Saint

vendredi 26 décembre 2014

Il existe différentes façons de garder la Tôroh et les Miswoth

בס״ד

Il existe différentes façons de garder la Tôroh et les Miswoth


Le secret le mieux gardé du Judaïsme dit « Orthodoxe » est qu'il y a plus d'une voie pour garder la Tôroh et les Miswôth. De Bagdad à Londres, en passant par New York, une grande diversité de communautés ont des coutumes, des rites et des approches halakhiques qui pourraient être des expressions sincères et authentiques de Yirath Shomayim.

Contrairement à ce qui nous est enseigné aujourd'hui, ou du moins, contrairement à ce qu'une certaine branche du Judaïsme d'aujourd'hui aimerait nous faire croire, il n'a jamais existé qu'une seule façon de faire les choses. Par conséquent, ne pas agir comme la majorité n'est en rien de l'hérésie. Les Juifs ont toujours eu diverses façons de pratiquer leur foi, et cela a toujours été accepté. Par exemple, le Talmoud est rempli de divergences entre les coutumes des Juifs de Palestine et ceux de Babylone, et les deux communautés respectaient les coutumes de l'autre, à partir du moment où elles n'étaient pas contraires à des Halokhôth et coutumes déjà établies.

De même aujourd'hui, certains Juifs doivent apprendre à accepter que tout le monde n'a pas l'obligation de faire comme eux (surtout lorsque ce qu'ils nous demandent de faire n'a pas de base dans la Tôroh et le Talmoud, contredit la Halokhoh, et n'est que le fruit de l'imagination et la superstition de leurs pseudos « Gédôlîm »).

Quand on paraîtra devant HaShem, le Talmoud nous enseigne que l'une des questions qui nous sera posée par le Tribunal Céleste sera « As-tu pris le temps de creuser dans la Torôh ? » Beaucoup n'auront d'autres choix que de répondre « Non ! », car plutôt que d'essayer d'étudier la Tôroh (Écrite et Orale), ils auront préféré suivre aveuglément les paroles de leurs dirigeants (eux-mêmes égarés). Or, la Tôroh nous montre à divers endroits que lorsque des dirigeants égarent le peuple, ils sont jugés, ainsi que ceux qui les ont suivis. Que les dirigeants soient jugés est somme toute normal. Mais pourquoi ceux qui les ont suivis devraient-ils l'être aussi ? Tout simplement parce que s'ils avaient pris la peine d'étudier la Tôroh et que la Tôroh était réellement chère à leurs yeux, ils auraient refusé d'écouter et de suivre quelqu'un qui leur enseigne des choses contraires à ce qui est demandé dans la Tôroh ! Ainsi, nous voyons que se justifier, en disant « Je n'ai fait que suivre ce que me disait mon Rabbin ; c'est lui qui m'a égaré et il n'y a donc pas de raison que je sois puni », ne sera pas un argument recevable aux yeux d'HaShem, car Il nous a donné tout ce dont nous avons besoin pour savoir quoi faire.

Par conséquent, quand bien même la majorité suivrait une certaine pratique ou doctrine contraire à la Tôroh, ceux qui aiment réellement la Tôroh et croient en son éternité et immutabilité, ne peuvent pas rentrer dans le rang et faire comme les autres !

De même, lorsque deux communautés ont des coutumes différentes, mais qu'aucune ne contredit ou ne transgresse une Halokhoh de la Tôroh, il n'y a aucun problème à cette diversité. C'est ainsi qu'il existe différentes façons de nouer les fils des Sîsîth, et elles sont toutes valables :


1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.

  1. Méthode des Hasîdîm de Radzyn (19ème siècle)1.
  2. Méthode du Rambam (première version ; 12ème siècle).
  3. Méthode du Go`ôn de Wîlno` (18ème siècle).
  4. Méthode du Séfèr HaHînoukh.
  5. Méthode du Ra'avad (12ème siècle)2.
  6. Méthode du Rov 'Amrom Go`ôn (9ème siècle).
  7. Méthode du Rambam (deuxième version ; 12ème siècle).

Ce qui est intéresant ici, c'est que diverses autorités rabbiniques avaient chacune une façon différente et valable de faire les Sîsîth, alors qu'aujourd'hui, presque tous les modèles sont calqués sur le modèle des Hasîdîm de Radzyn, qui remonte au moins au 16ème siècle. Néanmoins, même si l'on retire le fil Tékhèlèth et que l'on ne garde que des fils blancs, il y a néanmoins de nombreuses différences entre les Sîsîth d'aujourd'hui et celles des Radzyner, notamment dans le nombre de nœuds et le nombre de fois où le plus grand fil est enroulé autour des autres.

Nous ne disons donc pas que la diversité des opinions est un problème, mais seulement que certaines pratiques posent problème, car elles sont contraires à la Tôroh et à la Halokhoh. Les différences qui ne contreviennent pas à la Tôroh ou à la Halokhoh ne doivent pas être combattues, mais au contraire, doivent être soutenues. Par contre, celles qui sont en opposition avec la Tôroh et la Halokhoh doivent être rejetées et combattues, même si elles émanent de pseudos « Gédôlîm de la Génération ».

C'est ainsi que le Judaïsme a toujours fonctionné : oui à la diversité, mais non à la transgression de la Tôroh et de la Halokhoh !
1La méthode avec que des fils blancs date du 16ème siècle.

2Sa méthode est basée sur celle du Natrônî Go`ôn (9ème siècle)
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