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jeudi 22 février 2024
dimanche 24 mai 2020
Une Miṣwoh est-elle toujours bénéfique ?
בס״ד
Une Miṣwoh
est-elle toujours bénéfique ?
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Les Miṣwôth sont-elles
toujours bénéfiques ? Sont-elles toujours saines ? En d’autres mots,
est-il possible qu'une Miṣwoh puisse nous nuire physiquement ou
psychologiquement ?
Il est également important de noter
que la Ṭôroh ne prête pas attention aux [cas] isolés. Elle n'est pas basée sur
des conditions qui se produisent rarement. Tout ce que la Ṭôroh enseigne, que
ce soit de nature intellectuelle, morale ou pratique, est fondé sur ce qui est
la règle et non sur ce qui est l'exception : elle ignore le préjudice qui
pourrait être causé à une seule personne par une certaine maxime ou une
certaine Miṣwoh.
Il s’exprime plus
explicitement encore dans la suite de ce chapitre :
Nous ne devons donc pas être surpris
lorsque nous constatons que l’objectif de la Ṭôroh n'apparaît pas pleinement
chez chaque individu; il doit naturellement y avoir des gens qui ne sont pas
perfectionnés par l'instruction de la Ṭôroh, tout comme il y a des êtres qui ne
reçoivent pas des formes spécifiques de la Nature tout ce dont ils ont besoin.
De toute évidence, une
Miṣwoh peut ne pas fonctionner pour tout le monde. Certaines personnes seront
même blessées et trouveront une Miṣwoh contre-productive ou nuisible. Je sais
que cela semble très dérangeant pour beaucoup de gens, en particulier ceux qui
ont grandi dans la communauté Ḥarédhi, mais les faits démontrent qu’il en est
véritablement ainsi. En effet, on ne peut pas dire qu'une Miṣwoh protège et
donc je la respecterai même lorsqu’elle mettra ma vie en danger. À moins que
nous ayons affaire à l'un des trois Miṣwôth critiques,[2]
qui sont la ´avôdhoh Zoroh (idolâtrie), la Shaphikhath Domim (meurtre) ou la Gilouy ´aroyôth (transgressions
sexuelles), ou dans des affaires impliquant du Ḥilloul Hashshém, la vie prime
toujours sur les Miṣwôth. Celui qui choisit de donner la priorité à la Miṣwoh
dans de tels cas a tort, et sera responsable de tout le mal qui s’abattra sur
lui. Et lorsque un tel mal lui arrive, il ne pourra pas se cacher derrière la
maxime « C’était la volonté de Hashshém ». Nous avons vu
encore récemment, avec la pandémie de coronavirus, où est-ce que cette
idéologie de croire qu’il faudrait accomplir les Miṣwôth coûte que coûte (se
rassembler en Minyon, etc.) ont mené la communauté juive.
Si les Miṣwôth étaient
toujours protectrices, pourquoi exiger qu’elles soient ignorées lorsque la vie
est en danger ? Ne protégeraient-elles pas en toutes circonstances ? Le
Rambo’’m condamne en fait ceux qui croient que les Miṣwôth ont priorité sur la
vie et les appelle « Minim ».
Le but ultime des Miṣwôth
est de faire de nous de meilleures personnes. Elles sont censées contrôler les
désirs débridés et établir des règles sociales afin que nous vivions dans une
société ordonnée et juste. Le but ultime, cependant, est de nous permettre
d'avoir du temps de qualité pour apprendre à connaître le monde dans lequel
nous vivons et essayer de déchiffrer le but de notre existence, la volonté de Hashshém
qui nous a mis ici. Notre bien-être physique et psychique est nécessaire si
nous voulons y parvenir mais n'est pas un objectif en soi. Certaines Miṣwôth ´aséh
ou Lô` Tha´asah peuvent être contre-productives pour certaines
personnes. À moins que cela ne mette la vie en danger, chacun est tenu de
respecter la Ṭôroh, peu importe à quel point cela pourrait être difficile ou
inconfortable pour soi. Cette soumission à la Ṭôroh en elle-même est
spirituellement bénéfique et renforce le caractère bien qu'elle puisse nuire
dans d'autres domaines. C'est le sens profond de la Mishnoh[3] :
ששכר מצוה מצוה - la récompense
d'une Miṣwoh est la Miṣwoh elle-même.
vendredi 6 septembre 2019
Les femmes dans la philosophie du Rambo''m
בס״ד
Les
femmes dans la philosophie du Rambo''m
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article peut être téléchargé ici.
- Introduction
Ribbénou
Môshah ban Maymôn ז״ל
(HaRambo''m)
est né à Cordoue (Espagne) en 1138 et est décédé à Fostat (dans
le Vieux Caire), en Égypte, en 1204. Au cours de sa vie, il voyagea
avec sa famille d’Espagne à Fès, au Maroc, où il étudia la
médecine et exerça en tant que médecin, et de là il se rendit en
Palestine, mais finit par s'installer en Égypte, où il devint le
chef de la communauté. Les vastes écrits juridiques et
philosophiques du Rambo''m abordent de nombreux sujets liés aux
femmes et à leur statut. Nous allons parcourir ensemble tout ce
qu'il a écrit à ce propos.
- Philosophie générale sur la femme
Ribbénou
ז״ל
accepte
la vision aristotélicienne qui identifie le mâle à la forme et la
femelle à la matière, qui ne reçoit de sens que par rapport à la
forme.1
Cette relation de la matière à la forme fait que les femmes, qui
désirent toujours être dans une relation intime avec des hommes,
sont facilement séduites par un adultère.2
Ribbénou explique ainsi le verset, וְהוּא,
יִמְשָׁל-בָּךְ
« et
il dominera sur toi »
(Baré`shith
3:16)
non pas comme une description, mais plutôt comme un commandement
souhaité par HaShem après le péché du jardin d'Éden.3
Ribbénou croit également que les femmes sont biologiquement
inférieures aux hommes4;
Cependant, son point de vue sur l'embryologie rompt avec la pensée
philosophique traditionnelle qui considère la femme comme un
récipient passif. Il se range plutôt aux côtés des médecins, qui
croient que les femmes ont de la semence et participent activement à
la création.5
- Relation entre le mari et son épouse
La
recette du Rambo''m pour un mariage « agréable et honorable »
implique des instructions claires pour une épouse soumise. La peur
de son mari devrait la gouverner et elle devrait l'honorer au-delà
de toute limite. L'épouse devrait avoir l'intuition de tous les
désirs de son mari, supprimer toutes les haines de son mari, suivre
tous ses ordres et devrait considérer son mari comme un prince ou un
roi.6
En retour, le mari ne devrait pas lui faire peur, mais agir avec
douceur, sans colère.7
Si le mari blesse sa femme, il doit payer une indemnisation complète
pour ses blessures, son humiliation, sa douleur et ses frais
médicaux. S'il y a un reste de l'argent qu'il a donné à son épouse
en guise d'indemnisation, il appartient uniquement à elle et le
Rambo''m déclare, contrairement aux sources anciennes (Tôsaphto`,
Bavo` Qammo` 9:14), que le mari ne peut en tirer aucun profit. Si
le mari la blesse lors de rapports sexuels consensuels, il est
également responsable des dommages et doit l'indemniser.8
Toutefois, si la femme refuse de faire l'une des activités ménagères
légalement obligatoires pour son mari, le Rambo''m indique que les
Botté Dinim peuvent la contraindre à se soumettre en la frappant
avec une tige. Si le mari et la femme présentent des arguments
différents en ce qui concerne le comportement de l'épouse, le Béth
Din doit désigner une personne qui restera avec eux et témoignera
de la situation réelle.9
La position du Rambo''m dans ce cas semble provenir de sa conviction
profonde que la paresse d'une femme conduit à l’immoralité.10
Le
Rambo''m autorise tous les types d'interactions sexuelles entre mari
et femme, dans la mesure où l'acte est consensuel et ne se produit
pas de manière excessive. Le mari peut avoir des relations sexuelles
quand il le souhaite, quand sa femme le lui permet, et embrasser et
toucher n’importe quelle partie du corps de la femme comme il le
souhaite. Il peut avoir des relations sexuelles vaginales ou anales
avec sa femme. Le Rambo''m dit qu'il ne faut pas avoir de rapports
sexuels en pensant à quelqu'un d'autre, en état d'ébriété, au
beau milieu d'une bagarre, quand l'un est endormi, quand l'un déteste
l'autre, ou après qu'il a décidé dans son cœur de divorcer. Le
Rambo''m déclare explicitement que le mari ne doit pas la forcer à
avoir des rapports sexuels contre sa volonté ou si elle a peur de
lui.11
Le Rambo''m déclare : וְלֹא
יֶאֱנֹס אוֹתָהּ,
וְהִיא
אֵינָהּ רוֹצָה--אֵלָא
בִּרְצוֹן שְׁנֵיהֶם,
וּבְשִׂמְחָתָן
« Et
il ne la forcera pas tandis qu'elle ne le veut pas, mais seulement
par consentement des deux et par joie mutuelle ».12
Le
Rambo''m attend des femmes qu'elles se comportent avec une extrême
pudeur. Le mari doit fournir, en plus d'un foulard, un voile à sa
femme. (Si elle sort sans voile là où un voile est requis, elle
peut être répudiée et perdre l'argent de sa Kathoubboh,
même si elle portait un foulard.13)
Le Rambo''m déclare que, la femme n’étant pas emprisonnée, elle
est autorisée à quitter la maison pour se rendre chez son père ou
à un mariage; cependant, il serait inconvenant qu'elle quitte trop
souvent sa maison et le mari devrait donc empêcher sa femme de le
faire, sauf une ou deux fois par mois. Puisque כָּל-כְּבוּדָּה
בַת-מֶלֶךְ
פְּנִימָה
« tout
l'honneur de la fille du roi est à l'intérieur »14,
elle devrait plus se retrouver dans sa maison que dehors.15
- Questions relatives au mariage
En
tant que rationaliste, le Rambo''m prend parfois en compte le
sentiment de la femme vis-à-vis du mariage (et du divorce, voir
ci-dessous). Il était opposé au fait qu'un père marie sa fille
mineure, car il pensait qu'il serait préférable de lui permettre
d'atteindre l'âge adulte, puis qu'elle déclare par elle-même si
elle consentait ou non à épouser celui que lui proposait ses
parents.16
En Égypte, il passa un « décret pour les filles d'Israël »
dans lequel une stipulation a été insérée dans la Kathoubboh
indiquant que le mari ne peut épouser une femme supplémentaire ni
embaucher un serviteur détesté sans avoir au préalable obtenu
l'autorisation de sa femme ou lui avoir accordé un Gat.17
Il ordonna au Béth Din de ne pas célébrer un mariage entre une
femme et un homme extérieur à la communauté tant que ce dernier
n'avait pas apporté la preuve ou juré qu'il n'était pas déjà
marié ou avait divorcé de sa première femme. Tout homme qui
quittait la communauté pour voyager, même avec la permission de sa
femme, était tenu de lui écrire un Gat (document de répudiation)
avec une date limite au cas où il ne reviendrait pas.18
En
Égypte, comme dans les déclarations faites dans le Talmoudh, une
קטלנית
« Qatlonith »
(épouse mortelle ; c'est-à-dire une femme considérée comme
une épouse meurtrière étant donné que ses deux précédents maris
sont décédés au cours de leur mariage avec elle) était empêchée
de se marier une troisième fois. Le Rambo''m s'est fermement opposé
à cette pratique irrationnelle et a déclaré qu'aucune interdiction
n'existait. Il ridiculise les imbéciles qui comparent cette
situation à la situation dangereuse de la circoncision et affirme
que toute crainte de cette femme était basée sur la superstition
imaginaire et la sorcellerie. Il s'inquiétait tout particulièrement
de ce qu'une telle action ferait perdre à une jeune femme et la
contraindrait à rechercher les voies de l'immoralité. Il ordonne
aux Botté Dinim d'informer une telle femme qu'il lui est permis de
trouver quelqu'un pour se marier et qu'après les Qiddoushin, les
Botté Dinim, contrairement à la plupart des mariages, écrivent la
Kathoubboh et récitent les sept bénédictions nuptiales.19
Il semble que le Rambo''m ait demandé aux Botté Dinim d'intervenir
pour tenter de modifier des points de vue bien établis de la société
qu'il considérait basés sur des superstitions et autres croyances
irrationnelles.
Malgré
ses propres restrictions contre la polygamie, le Rambo''m croyait que
le commandement biblique du mariage lévirat (Yibboum) prenait le pas
sur d'autres questions et que si l'homme était déjà marié et que
sa femme protestait, elle pourrait obtenir le divorce avant qu'il
n'accomplisse le rituel. Le Rambo''m considère le Yibboum comme une
exigence qui prime sur l'option de la Halisoh.20
Une femme peut légalement refuser le Yibboum uniquement pour des
raisons de défauts physiques chez l'homme.21
- Divorce
Le
Rambo''m explique que le divorce est autorisé dans la Tôroh pour
prévenir l'immoralité et l'adultère.22
Il n'est pas d'accord avec l'opinion de Ribbi ´aqivoh
ז״ל
selon
qui un homme peut divorcer de sa femme simplement parce qu'il trouve
quelqu'un de plus joli, car il explique que sa femme n'a commis
aucune infraction.23
Après dix ans sans enfants en raison de l'infertilité de son mari,
une femme peut demander le divorce et le divorce lui est accordé24,
tandis qu'un homme est contraint par le Béth Din, frappé d'un
bâton, de divorcer après dix ans d'années d'infertilité, même
contre la volonté du mari.25
Si c'est elle qui est stérile ou si la cause est inconnue, le mari
la répudie et elle perd l'essentiel de sa Kathoubboh
(´iqar Kathoubboh),
mais reçoit l'argent du supplément (Tôsaphath Kathoubboh).26
Dans
une décision très controversée qui a suscité beaucoup
d'opposition, le Rambo''m a déclaré que si la femme prétend ne pas
pouvoir vivre avec son mari et entretenir des relations intimes avec
lui parce qu'il la dégoûte ou qu'elle le déteste, sa demande est
acceptée sans contestation et le divorce lui est immédiatement
accordé, bien qu’elle perde, évidemment, l’argent de sa
Kathoubboh.27
Le Rambo''m va jusqu'à dire que le Gat est toujours valable même si
le Béth Din doit forcer le mari par des coups de fouet jusqu'à ce
qu'il se déclare prêt à donner le Gat. Et cela est toujours
valable si ce aussi des Gôyim qui le forcent à écouter le Béth
Din.28
Le Rambo''m, apparemment motivé par sa pensée rationaliste, ne
pouvait imaginer obliger une femme à rester dans une relation
violente ou personnellement indésirable; ainsi, il crée une issue
légale au mariage sans lui demander d'expliquer sa demande, mais
plutôt en énonçant simplement ses souhaits.
- Lesbianisme
Le
Rambo''m interdit les relations intimes entre femmes et les compare
au comportement des Égyptiens, que la Tôroh nous met en garde de ne
pas imiter, bien qu'il déclare qu'on ne puisse pas recevoir de coups
de fouet pour lesbianisme puisque la Tôroh n'a pas explicitement
énoncé l'interdiction. Le Rambo''m ne peut concevoir une relation
lesbienne et explique ainsi que ces femmes qui ont eu des relations
sexuelles avec d'autres femmes ne sont pas interdites à leurs maris
et peuvent être épousées par des Kôhanim, puisque dans la
définition torahique une relation sexuelle lesbienne n'est pas une
relation sexuelle dans le sens plein du terme (qui demande une
pénétration vaginale ou anale avec le sexe d'un homme). Le Rambo''m
demande au mari d'être strict avec sa femme et de l'empêcher de
fréquenter des femmes lesbiennes connues.29
- La Niddoh et les Karaïtes
Vivant
en Égypte au sein d’une grande population karaïte, le Rambo''m
s’est parfois opposé à leurs pratiques. Il déclare
spécifiquement qu'une Niddoh peut tenir un rouleau de la Tôroh.30
Il s'est battu intensément contre une révolte organisée de femmes
qui ont refusé de s'immerger dans la Miqwoh mais qui, à l'instar
des Karaïtes, prenaient une douche à la place. La révolte, qui a
duré plusieurs années, a été très bien coordonnée et dirigée
par les femmes de la communauté, qui n’écoutaient aucune
autorité. Pour y mettre fin, le Rambo''m décréta que toute femme
qui n'utilisait pas la Miqwoh perdrait l'argent de sa Kathoubboh.
Une veuve ou un divorcée devait jurer qu'elle gardait les sept jours
propres et qu'elle s'immergeait dans la Miqwoh ou encourait une
sanction pécuniaire. Le Rambo''m demanda que le décret soit lu à
haute voix dans la synagogue et qu'il soit contraignant pour les
Botté Dinim à venir.31
- L'intelligence des femmes et l'étude de la Tôroh
À
première vue, le Rambo''m ne semble pas accorder une grande
importance aux capacités intellectuelles des femmes et semble la
placer dans la même catégorie que les enfants et les imbéciles. En
effet, le Rambo''m est la seule autorité légale à codifier la loi
énoncée dans le Siphri selon laquelle les femmes ne peuvent être
nommées à aucun type de poste de direction dans la communauté
juive.32
Comme les femmes ne savent pas qu’il existe une interdiction
supplémentaire de manger avant le Yôm Hakkippourim (c'est pourquoi
le jeûne commence déjà le 9 Tishri, quand il fait encore clair),
le Rambo''m préconise de les laisser dans leur ignorance, car on ne
peut pas s’attendre à ce que les hommes soient les policiers de
leur maison et les avertir constamment.33
Comme elle est à la maison, il incombe à la femme d’allumer des
bougies de Shabboth, bien que l’homme soit obligé de lui rappeler
et de s'assurer qu'elle le fait.34
Contrairement à d'autres Pôsaqim,
le Rambo''m trouve que les femmes sont dignes de confiance pour
inspecter le Homés.35
Il explique que tout homme qui croit en la vérité de la sorcellerie
est un imbécile, manquant de compréhension et appartenant à la
même classe que les femmes et les enfants, dont l'intellect est
incomplet.36
À l'instar du texte rabbinique, le Rambo''m affirme que les femmes
sont dispensées de l'obligation d'étudier la Tôroh.37
Cependant, il ajoute que si une femme étudie, elle reçoit une
récompense, bien que différente de celle d'un homme. Utilisant le
langage du conseil, il poursuit en déclarant que les Hakhomim
interdisaient à un homme d'enseigner à sa fille la Tôroh מִפְּנֵי
שֶׁרֹב הַנָּשִׁים,
אֵין
דַּעְתָּן מְכֻוֶּנֶת לְהִתְלַמַּד,
וְהֶן
מוֹצִיאִין דִּבְרֵי תּוֹרָה לְדִבְרֵי
הֲבָאי,
לְפִי
עֲנִיּוּת דַּעְתָּן
« parce
que la plupart des femmes, leur esprit n'est pas orienté vers
l'étude, et elles changent les paroles de la Tôroh en paroles
insignifiantes, à cause de la pauvreté de leur esprit ».38
Cependant,
dans plusieurs autres sources, le Rambo''m semble reconnaître que
les femmes ont un potentiel intellectuel et des capacités similaires
à celles de leurs homologues masculins. Le Rambo''m explique que si
l'on commence à étudier la Tôroh non pour elle-même, ce
comportement le mènera à étudier par amour pour HaShem. Par
conséquent, il recommande de donner aux enfants, aux femmes ou aux
´ammé Ho`oras
une première instruction à servir HaShem par crainte ou par
récompense, en ne révélant la vérité que petit à petit, jusqu'à
ce que leurs connaissances augmentent et qu'ils acquièrent une
grande sagesse. Ce n'est qu'alors qu'ils pourront comprendre qu'il
est nécessaire de servir HaShem par amour.39
Dans son Séphar Hammiswôth,
le Rambo''m affirme que les femmes sont obligées de connaître
HaShem et Son unité et de L'aimer, de Le craindre, de prier et de
s'attacher à Lui.40
Ces obligations sont remplies en entrant dans le Pardés, qui, selon
le Rambo''m, fait partie du Talmoudh.41
Le Rambo''m explique qu'il est impossible d'utiliser les quatre
méthodes du Pardés pour apprendre tant que le ventre n'est pas
plein de « pain et de viande » (c'est-à-dire les
discussions du Talmoudh sur ce qui est interdit et autorisé). Le
Rambo''m explique que cette connaissance est accessible à tous,
jeunes et vieux, hommes et femmes, dotés d'une grande capacité
intellectuelle ainsi que ceux dont l'intelligence est limitée.42
D'après ces textes, il semble que le Rambo''m pense que les femmes
ont l’obligation d’étudier la Tôroh, obligation qui découle de
leur relation avec HaShem et du fait qu’il s’agit d’une Miswoh
qu'elles ont le potentiel et les capacités de remplir. Cette
position plus égalitaire vis-à-vis du potentiel intellectuel des
femmes peut également être vue dans les écrits philosophiques du
Rambo''m. À la fin d'une longue discussion dans son Môréh
Navoukhim43,
le Rambo''m discute du renforcement de l'intellect de la vieillesse à
mesure que l'on aborde la compréhension de HaShem dès le début de
la mort. Il cite le Midhrosh selon lequel Môshah Rabbénou ע״ה,
`aharôn
Hakkôhén ע״ה
et
Miryom Hannavi`oh
ע״ה
ont
tous « péri
par la bouche de HaShem ».
Ce baiser Divin marque l'intimité spirituelle, l'expérience de
l'amour passionné Divin par l'intellect du prophète. Selon le
Rambo''m, la prophétie n’est pas quelque chose de surnaturel, mais
plutôt le résultat direct de la recherche de la perfection morale
et intellectuelle. Si le Rambo''m présente Miryom comme l’un des
exemples de paradigme d’un individu ayant atteint cette relation
suprême avec le Divin, il doit considérer cet accomplissement comme
également possible pour les autres femmes.44
Bien que le Rambo''m considère les femmes comme étant immatures sur
le plan intellectuel, il reconnaît aux femmes le potentiel inhérent
à de plus grandes capacités intellectuelles qui pourraient être
développées et atteintes avec le temps.
- Pratique rituelle
Globalement,
dans le domaine de l'accomplissement rituelle des Miswôth,
le Rambo''m présente la Halokhoh
telle qu’elle a été énoncée dans les textes antérieurs du
Talmoudh. Concernant toutes les interdictions, les femmes et les
hommes sont astreints de la même manière. Il déclare que les
femmes sont exemptées des Miswôth
´aséh
Shahazzamon
Garomo`,
qu'il explique comme étant des Miswôth
dont les obligations se réalisent de temps à autre et ne sont pas
constantes. Il précise ensuite qu'il existe un certain nombre
d'exceptions à la règle, telles que le Qiddoush, la Massoh,
le Qôrban Pasah,
le Haqhél et les réjouissances des fêtes.45
Il explique que les femmes peuvent, toutefois, accomplir des Miswôth
dont elles sont exemptées, bien que sans réciter la bénédiction
correspondante.46
Le Rambo''m déclare clairement que les femmes sont exemptées de la
prière rabbinique mais sont astreintes à la prière biblique.47
Il déclare que les femmes sont obligées de dire la Birakhath
Hammozôn et sont donc également obligées de faire un Zimmoun.
Cependant, comme le Rambo''m ne sait pas si l’obligation des femmes
vis-à-vis de la Birakhath
Hammozôn est biblique ou rabbinique, il déclare que les femmes ne
peuvent faire le Zimmoun qu'avec d'autres femmes, mais qu'elles ne
comptent pas dans le Zimmoun des hommes. mais pas les hommes.48
Apparemment, le Rambo''m pense que les femmes peuvent réciter les
sept bénédictions nuptiales.49
Il déclare que les femmes sont également tenues de lire la
Maghilloh
à Pourim et qu'elles peuvent donc lire pour les hommes.50
Cependant, les femmes ne peuvent pas lire en public la Tôroh car
elles porteraient atteinte à l'honneur de la communauté.51
Le Rambo''m pense que tous les Israélites, y compris les femmes,
sont astreints au Qiddoush HaShem (mourir en martyr).52
Contrairement à de nombreuses autres autorités rabbiniques, le
Rambo''m ne laisse pas ses opinions sur les femmes et la pudeur, ou
la place des femmes dans la société, interférer avec ses décisions
halakhiques concernant les obligations des femmes en matière de
rituels; les déclarations de textes rabbiniques antérieurs semblent
constituer l'unique facteur de codification de la loi sur ces
questions, et non des opinions personnelles.
Nous
avons ainsi terminé de parcourir l'intégralité des propos tenus
par le Rambo''m sur les femmes.
1Môréh
Navoukhim Volume 1 Chapitre 17
2Ibid.,
Volume 3 Chapitre 8
3Ibid.
4Ibid.,
Volume 9 Chapitre 48
5Ibid.,
Volume 2 Chapitre 17
6Mishnéh
Tôroh, Hilkôth `ishouth 15:20
7Ibid.,
Halokhoh 19
8Mishnéh
Tôroh, Hilkôth Hôvél Oumazziq 4:14
9Mishnéh
Tôroh, Hilkôth `ishouth 21:10
10Ibid.,
Halokhoh 2
11Mishnéh
Tôroh, Hilkôth `issouré Bi`oh 21:10, 13
12Mishnéh
Tôroh, Hilkôth Dé´ôth 5:8
13Mishnéh
Tôroh, Hilkôth `ishouth 24:11
14Tahillim
45:14
15Mishnéh
Tôroh, Hilkôth `ishouth 13:14
16Ibid.,
3:25 ; Tashouvoh n°196 et 364
17Tashouvoh
1:88
18Ibid.,
2:347
19Ibid.,
2:218
20Ibid.,
2:218 et 2:373
21Mishnéh
Tôroh, Hilkôth Yibboum Wahalisoh 2:11 et
15
22Môréh
Navoukhim, Volume 3, Chapitre 49
23Commentaire
du Rambo''m sur la Mishnoh, Gittin 9:10
24Mishnéh
Tôroh, Hilkôth `ishouth 15:11, 15
25Ibid.,
Halokhoh 8
26Ibid.,
Halokhôth 9-10
27Ibid.,
14:10-11, 15
28Mishnéh
Tôroh, Hilkôth Géroushin 2:16
29Mishnéh
Tôroh, Hilkôth `issouré Bi`oh 21:8-9
31Tashouvoh
2:242
32Mishnéh
Tôroh, Hilkôth Malokhim Oumilhomôth
1:6
33Mishnéh
Tôroh, Hilkôth Shavithath ´osôr 1:7
34Mishnéh
Tôroh, Hilkôth Shabboth 5:3
35Mishnéh
Tôroh, Hilkôth Homés Oumassoh 2:17
36Mishnéh
Tôroh, Hilkôth ´avôdhoh Zoroh Wahouqqôth
Haggôyim 11:18
37Mishnéh
Tôroh, Hilkôth Talmoudh Tôroh 1:1
38Ibid.,
Halokhoh 16
39Mishnéh
Tôroh, Hilkôth Tashouvoh 10:8-9
40Séphar
Hammiswôth, Miswôth ´aséh n°1-6
41Mishnéh
Tôroh, Hilkôth Talmoudh Tôroh 1:13
42Mishnéh
Tôroh, Hilkôth Yasôdhé Hattôroh 4:20-21
43Volume
3, Chapitre 51
45Mishnéh
Tôroh, Hilkôth ´avôdhoh Zoroh Wahouqqôth
Haggôyim 12:4
47Mishnéh
Tôroh, Hilkôth Taphilloh 1:1 et 6:10 ;
Commentaire du Rambo''m sur la Mishnoh, Qiddoushin 1:7
48Mishnéh
Tôroh, Hilkôth Barokhôth 5:1, 5-6
49Ibid.,
2:9
51Mishnéh
Tôroh, Hilkôth Taphilloh 12:17
52Mishnéh
Tôroh, Hilkôth Yasôdhé Hattôroh 5:1, 8
mardi 30 octobre 2018
Sidhrath Zah Séphar Tôladhôth `odhom – Les « esprits » engendrés à `odhom
בס״ד
La
Sidhroh avec Rabbénou
Sidhrath
Zah Séphar Tôladhôth
`odhom – Les « esprits » engendrés à `odhom
Cet article peut être téléchargé ici.
Au
début de la Sidhroh
de cette semaine, la Tôroh
rapporte ceci : וַיְחִ֣י
אָדָ֗ם שְׁלֹשִׁ֤ים וּמְאַת֙ שָׁנָ֔ה
וַיּ֥וֹלֶד בִּדְמוּת֖וֹ כְּצַלְמ֑וֹ
וַיִּקְרָ֥א אֶת־שְׁמ֖וֹ שֵֽׁת׃
« Et
`odhom vécut trente et cent ans, et engendra dans sa ressemblance,
selon son image, et il appela son nom Shéth »
(5:3).
La Tôroh met ici en avant le fait que Shéth fut engendré dans la
« ressemblance »
et selon l' « image »
de `odhom, une description qui n'apparaît pas dans les récits des
naissances des autres enfants que `odhom avait précédemment eus, à
savoir Qayin et Haval ע״ה.
Cette
anomalie est relevée dans le Talmoudh
à la Masakhath
´érouvin
(18b),
qui tire une conclusion assez troublante du sens de ce Posouq :
אמר
ר'
ירמיה
בן אלעזר כל אותן השנים שהיה אדם הראשון
בנידוי הוליד רוחין ושידין ולילין שנאמר
ויחי אדם שלשים ומאת שנה ויולד בדמותו
כצלמו מכלל דעד האידנא לאו כצלמו אוליד
Ribbi Yirmayoh
ban `al´ozor a dit : Toutes ces années où `odhom Hori`shôn
était en excommunication il engendra des esprits, des Shédhin1
et des Lilin2,
ainsi qu'il est dit : « Et
`odhom vécut trente et cent ans, et engendra dans sa ressemblance,
selon son image » ;
de là il s'en suit que jusqu'à ce moment il n'avait pas engendré
selon son image.
D'après
la Gamaro`, la Tôroh précise que Shéth ע״ה
naquit
dans la ressemblance de `odhom ע״ה
et
selon son image pour nous indiquer que durant les précédentes cent
trente années, depuis le péché de l'arbre défendu, `odhom avait
engendré des enfants de différentes formes. C'est-à-dire qu'il
avait mis au monde diverses sortes d'esprits malfaisants (identifiés
dans la Gamaro` comme étant des « Rouhin »,
« Shédhin » et « Lilin ») qui
n'étaient pas sous la même forme et image humaine que `odhom.
Mais
étant donné que nous savons, d'après les dires même de nos Sages,
que les enseignements `aggadiques ne doivent pas être compris
littéralement, les Ri`shônim appartenant à l'école
rationaliste proposèrent des approches différentes pour expliquer
cette référence talmudique aux démons et esprits engendrés par
`odhom. Le RaDa''Q ז״ל
(Rabbénou
Dowidh Qimhi de Provence), citant Horov Shériro` Go`ôn ז״ל,
explique qu'en résultat de la malédiction Divine sur `odhom, les
enfants qui lui naquirent durant ces années-là étaient déformés.
Les « esprits » mentionnés dans la Gamaro` étaient des
êtres humains, mais ayant certaines malformations physiques, raison
pour laquelle ils furent appelés « esprits » et
« démons ». Ce ne fut qu'après cent trente ans,
lorsqu'HaShem allégea finalement la malédiction prononcée contre
`odhom, que ce dernier engendra un enfant בִּדְמוּת֖וֹ
כְּצַלְמ֑וֹ
« dans
sa ressemblance, selon son image », c'est-à-dire un enfant
qui ressemblait enfin à un être humain en bonne santé et
ordinaire.
Rabbénou
ז״ל,
vers le début de son Môréh Navoukhim (Volume 1, Chapitre
7), propose une compréhension différente du commentaire
`aggadique de la Gamaro`. Il traite de ce Posouq au
cours de sa discussion sur les différents sens de la racine verbale
ילד,
qui est généralement utilisée pour signifier « enfanter »
ou « engendrer », mais peut également avoir des
connotations figurées. Ainsi, par exemple, pour reprendre les mots
de Rabbénou : « Un homme qui en a instruit un autre
dans quelque sujet que ce soit, et a augmenté sa connaissance,
pourrait en quelque sorte être considéré comme le parent de la
personne enseignée, parce qu'il est l'auteur de cette
connaissance ». Le verbe ילד,
par conséquent, peut de temps en temps être utilisé en référence
au fait d'enseigner, ou d'éduquer, et pas nécessairement dans le
sens de donner naissance. Rabbénou affirme que c'est là le sens du
verbe וַיּ֥וֹלֶד
« Wayyôladh »
(« et il engendra ») utilisé dans notre Posouq.
En d'autres mots, la Tôroh ne veut pas dire que `odhom mit au monde
un enfant dans sa ressemblance et selon son image, mais plutôt que
`odhom parvint, contrairement à ses précédents enfants, à éduquer
cet enfant, Shéth, d'après sa ressemblance et son image. `odhom
avait engendré de nombreux autres enfants au cours des précédentes
cent trente années, mais seul Shéth avait grandi pour finalement
ressembler à son père, et avait pris la « ressemblance »
et l' « image » (c'est-à-dire, « la
forme ») de `odhom.
Cette
« ressemblance » et « image »,
comme l'explique Rabbénou, se réfère aux réalisations
intellectuelles : « En référence à Shéth, qui a été
instruit, éclairé et amené à la perfection humaine, on pourrait
dire, à juste titre : ''et il [`odhom] engendra [un fils] dans
sa ressemblance, selon son image'' ». Plus tôt, dans le
premier chapitre du Môréh Navoukhim, Rabbénou avait
détaillé la notion selon laquelle l'humain avait été créé
« avec l'image de l'Autorité », ce qu'il comprenait
comme une référence aux facultés intellectuelles de l'être
humain. `odhom était doté de telles capacités, mais après le
péché de l'arbre interdit, il n'est pas parvenu à « engendrer »
des enfants selon son « image », c'est-à-dire à
donner une éducation à ses enfants qui pourrait les mener vers ce
que Rabbénou appelle « la perfection humaine ».
Rabbénou poursuit en expliquant pourquoi le verbe ילד,
qui se réfère généralement au fait de donner naissance, est une
description appropriée de la réussite de `odhom à cultiver les
capacités intellectuelles de Shéth :
Il
est admis qu'un homme qui ne possède pas cette « image »
(dont la nature vient juste d'être expliquée) n'est pas humain,
mais un simple animal à la ressemblance et forme humaine. Cependant,
une telle créature a le pouvoir de causer du mal et des dégâts :
un pouvoir qui n'appartient à aucune des autres créatures. Car ces
dons de l'intelligence et du jugement dont il a été doté dans le
but d'acquérir la perfection, mais qu'il a échoué à utiliser pour
leur fin appropriée, sont utilisés par lui à des fins mauvaises et
malicieuses ; il engendre [donc] des choses mauvaises, comme
s'il ressemblait seulement à un humain, ou simulait son apparence
extérieure. Telle était la condition de ces fils de `odhom qui
précédèrent Shéth. C'est en rapport à ce sujet que le Midhrosh
dit : « Durant les 130 ans où `odhom fut en
excommunication, il engendra des esprits, c'est-à-dire des démons ;
mais, lorsqu'il regagna la faveur Divine, il engendra dans sa
ressemblance, selon son image ».
Ainsi,
d'après Rabbénou, la Gamaro` ne se réfère pas du tout à
des « esprits » ou ni même à des créatures
physiquement inférieures, comme l'a expliqué le Rada''q. Plutôt,
elle se réfère à des gens qui ont échoué à utiliser les
facultés intellectuelles accordées par HaShem dans le but du
perfectionnement de soi-même et de ses enfants. Ces personnes sont
donc décrites comme étant des esprits nuisibles parce que les êtres
humains qui font un mauvais usage des pouvoirs uniques de la raison
et de la créativité posent une menace particulièrement grave au
monde.
C'est
une leçon fondamentale que vous devez avoir à l'esprit pour votre
propre vie, et pour le but à vous fixer dans l'éducation de vos
enfants. Voulez-vous en faire des êtres humains ou des démons ?
Ou, si vos enfants ont déjà grandi, en avez-vous fait des êtres
humains ou des démons ?
1Des
démons mâles
2Des
démons femelles
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