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lundi 28 juillet 2025
L’élévation de l’âme des défunts
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jeudi 21 mars 2024
lundi 8 janvier 2024
lundi 25 décembre 2023
mercredi 1 janvier 2020
Les jours du Moshiah : À quoi cela ressemblera
בס״ד
Les
jours du Moshiah : À quoi cela ressemblera
Cet
article peut être téléchargé ici.
Dans
les précédents articles, nous avons discuté des concepts
eschatologiques du ´ôlom Habbo` et de la Tahiyath
Hamméthim. Dans celui-ci, nous discuterons d'une autre étape
eschatologique - l'ère messianique, que l'on appelle en hébreu
יְמוֹת
הַמָּשִׁיח « Yamôth
Hammoshiah – les jours du Messie ».
À quoi ressemblera le monde lorsque le Moshiah viendra ?
Il
ressort clairement de nos sources traditionnelles que l'ère
messianique n'est pas synonyme de ´ôlom Habbo`, mais fait plutôt
partie ou est plus similaire à ce monde. C'est un stade plus précoce
que le ´ôlom Habbo`. Qu'est-ce que c'est alors et comment se
compare-t-elle au ´ôlom Habbo` ?
- Naturelle ou surnaturelle ?
La
Gamoro` (Barokhôth
34b) cite R. Hiyo` bar `abbo` ז״ל,
au nom de R. Yôhonon ז״ל,
qui enseigne que toutes les prophéties utopiques trouvées dans les
Navi`im se réfèrent à la gloire et à la
splendeur de l'ère messianique, et non au ´ôlom Habbo`, qui est
encore plus glorieux. Les prophètes n'ont pas parlé du ´ôlom
Habbo`, car sa grandeur est au-delà de toute description.
Shamou`el
ז״ל
n'est
pas d'accord avec R. Hiyo` bar `abbo`, faisant valoir que les
jours du Moshiah seront les mêmes que les nôtres, la seule
différence étant que les Juifs ne seront plus soumis à des nations
étrangères. La vie continuera comme d'habitude, sauf que les Juifs
seront délivrés et auront un État juif indépendant en Terre
d'Israël. Comme preuve de sa position, Shamou`el
apporte la déclaration de la Tôroh selon laquelle il y aura
toujours des pauvres (Davorim
15:11). Il comprend que puisqu'il y aura de la pauvreté tant
que ce monde continuera d'exister, même à l'ère messianique, c'est
que la vision utopique des prophètes doit se référer au ´ôlom
Habbo`, et non aux jours du Moshiah.
Cette
Mahlôqath
se retrouve également dans Shabboth
63a
en ce qui concerne la question de savoir s'il y aura la paix mondiale
à l'ère messianique. R. Hiyo`
bar `abbo` soutient qu'il n'y aura plus de guerre aux jours du
Moshiah,
car la prophétie de Yasha´yohou
ע״ה
selon
laquelle לֹא-יִשָּׂא
גוֹי אֶל-גּוֹי
חֶרֶב
« une
nation ne lèvera plus l'épée contre une [autre] nation »
(Yasha´yohou
2: 4)
sera accomplie. Shamou`él,
cependant, maintient que des armes seront nécessaires même à l'ère
messianique, car les nations continueront à s'engager dans la guerre
(bien que la nation juive sera vraisemblablement toujours
victorieuse).
Ainsi,
la Gamoro`
présente deux exemples spécifiques de phénomènes qui se
poursuivront pendant l'ère messianique selon Shamou`él
mais pas selon R. Hiyo`
bar `abbo` - la pauvreté et la guerre.
- Quelle opinion acceptons-nous ?
Plusieurs
philosophes juifs, dont R. Sa´adhyoh
Go`ôn ז״ל,
acceptent le point de vue de R. Hiyo`
bar `abbo`. Dans ce monde, lorsque Moshiah
viendra, toutes les paroles des prophètes deviendront réalité. Les
animaux feront la paix entre eux; le loup habitera avec l'agneau, le
lion mangera de la paille et les bébés joueront dans le nid de la
vipère. Les portes de Yarousholayim
seront construites de joyaux précieux, et la lumière du Béth
Hammiqdosh brillera d'un bout à l'autre du monde. L'esprit de
prophétie reposera sur tout le peuple juif, y compris même les
jeunes enfants. La nature du monde à l'ère messianique sera très
différente du monde tel que nous le connaissons.
Le
Rambo''m ז״ל,
cependant, a une opinion contraire, affirmant avec force que le
Moshiah
ne fera pas nécessairement des miracles et des merveilles. Pour
preuve, il note que R. ´aqivoh
ז״ל
et
la plupart des Hakhomim
de sa génération croyaient que Bar Kôkhbo` était Moshiah,
même s'il n'avait fait aucun exploit surnaturel. Le Rambo''m conclut
que tout roi de la lignée davidique qui est Saddiq
et bien versé dans la Tôroh, amène le peuple juif à l'observance
de la Tôroh, bat nos ennemis sur le champ de bataille et reconstruit
le Béth Hammiqdosh est par définition le vrai Moshiah.
Le
Rambo''m souligne qu'il n'y aura aucun changement dans les lois de la
nature. Il explique que les prophéties de Yasha´yohou
étaient destinées à être comprises allégoriquement. Le loup
n'habitera pas littéralement avec l'agneau, et le léopard ne se
couchera pas paisiblement avec le chevreau; au lieu de cela, cette
image est une métaphore de la paix mondiale qui régnera. Nos
ennemis (qui sont souvent décrits dans le TaNa''Kh par des noms
d'animaux impurs), qui sont maintenant méchants et assoiffés de
sang, reconnaîtront la vérité de la Tôroh et s'abstiendront de
vol et de guerre. C'est ce que veut dire Yasha´yohou
lorsqu'il utilise ces noms d'animaux. Nous ne pouvons pas comprendre
la signification métaphorique de chaque détail des prophéties
messianiques, mais tout deviendra clair lorsque Moshiah
arrivera.
Le
Rambo''m poursuit en citant la déclaration de HaZa''l
selon laquelle il n'y a aucune différence entre aujourd'hui et les
jours du Moshiah,
à l'exception de שִׁעְבּוּד
מַלְכִיּוֹת
« Shi´boudh
Malakhiyôth »
- le fait que les Juifs ne seront plus asservis et opprimés par les
autres nations. Selon le Rambo''m, les prophètes et les Hakhomim
aspiraient à l'ère messianique non pas pour qu'ils puissent régner
sur leurs ennemis, et non pas pour que les autres nations les louent,
et non pas pour qu'ils puissent manger, boire et être joyeux, mais
plutôt seulement pour ses avantages spirituels. Ils aspiraient aux
jours du Moshiah
uniquement pour être à l'abri de l'oppression, de la pauvreté et
de la guerre, afin que rien ne les détourne de l'apprentissage de la
Tôroh et du développement de la spiritualité. À l'ère
messianique, il n'y aura ni pauvreté ni guerre. Il n'y aura ni
conflit ni jalousie, car les richesses et le luxe seront abondants et
facilement accessibles à tous. Nous n'aurons plus à travailler pour
gagner notre vie et nous pourrons passer tout notre temps à
contempler Hashshém ית׳.
Nous allons ainsi grandir en sagesse, au-delà de ce qui est possible
dans le monde actuel, et comprendre Hashshém au niveau maximal
humainement possible, méritant finalement la vie éternelle du ´ôlom
Habbo`.
À
première vue, le Rambo''m semble suivre Shamou`él,
soutenant que les jours du Moshiah
seront une continuation du monde naturel. Il cite même le célèbre
dicton de Shamou`él
selon lequel rien ne fait la différence entre l’époque actuelle
et les jours du Moshiah,
si ce n’est la soumission des Juifs à des empires étrangers. Il
nous assure que l'ère messianique ne sera ni surnaturelle ni
miraculeuse.
Cependant,
comme le soulignent le Laham
Mishnéh ז״ל
et
d'autres commentateurs, il ne se peut pas que le Rambo''m suive
l'opinion de Shamou`él,
même s'il cite la déclaration de Shamou`él
sur la différence entre notre époque et l'ère messianique. Il y a
trois preuves qu'il ne suit pas Shamou`él.
Premièrement,
Shamou`él
soutient qu'il y aura de la pauvreté à l'ère messianique, tandis
que le Rambo''m écrit que tout le monde jouira de l'abondance.
Deuxièmement, Shamou`él
soutient qu'il y aura une guerre à l'ère messianique, et le
Rambo''m écrit qu'il n'y aura pas de guerre. Enfin, R. Hiyo`
bar `abbo` dit que les visions de Yasha´yohou
et des autres prophètes se réaliseront à l'époque messianique et
que le ´ôlom Habbo` est indescriptible. Shamou`él,
cependant, soutient que la vision utopique prophétique ne se
réalisera pas pendant l'ère messianique. Vraisemblablement, il
soutient que les prophètes décrivaient le ´ôlom Habbo`. Le
Rambo''m, dans le contexte de son explication sur le ´ôlom Habbo`,
cite la formulation de R. Hiyo`
bar `abbo` et déclare explicitement que les prophètes ne
décrivaient que l'ère messianique, tandis que le ´ôlom Habbo` est
indescriptible. Comme nous l'avons vu dans un précédent article, le
Rambo''m soutient que le ´ôlom Habbo` est un domaine purement
spirituel, peuplé d'âmes sans corps. Il est clair que les paroles
des prophètes, qui parlent en termes purement physiques, ne peuvent
pas être pertinentes pour un ´ôlom Habbo` purement spirituel !
Les
commentateurs concluent donc que le Rambo''m opinait comme R. Hiyo`
bar `abbo`, que l'ère messianique sera fondamentalement différente
de ce monde. Toutefois, contrairement à R. Sa´adhyoh
Go`ôn, le Rambo''m estimait que les différences seraient
complètement naturelles et non miraculeuses. Les visions des
prophètes se réaliseront à l'époque messianique non pas selon
leur signification littérale et surnaturelle, mais plutôt d'une
manière métaphorique qui ne contredit pas les lois de la science.
Qu'est-ce
qui a contraint le Rambo''m à réinterpréter les paroles des
prophètes d'une manière non littérale ? Le Rambo''m suit ici
un axiome qu'il a établi dans le Môréh Navoukhim.
Selon la compréhension que le Rambo''m a de la physique et de la
métaphysique, Hashshém a créé le monde de telle manière que les
lois de la physique ne changeront jamais tant que le monde existera.
Les paroles des prophètes ne peuvent clairement pas se réaliser
dans le ´ôlom Habbo`, qui est non corporel et indescriptible par le
langage humain. Par conséquent, elles doivent se réaliser à l'ère
messianique, qui fait partie de notre monde. Mais comme les lois de
la nature ne changent jamais dans notre monde, le Rambo''m n'avait
d'autre choix que d'interpréter les prophéties messianiques comme
des métaphores. Le monde messianique sera une utopie, mais une
utopie naturelle. Les lions continueront à dévorer leurs proies et
les vipères injecteront toujours leur venin, mais les humains seront
éclairés par la philosophie de la Tôroh et s'élèveront au-dessus
de toutes leurs voies vicieuses.
Si
nous perfectionnons nos personnes, selon le Rambo''m, nous pouvons
créer un monde parfait sans recourir à des moyens surnaturels. Nous
pouvons éliminer la guerre et la pauvreté, mettre fin à la
jalousie et à la haine, assurer l'abondance pour tous et éduquer
toute l'humanité à ne poursuivre que la sagesse et la spiritualité.
- En résumé
Il
y a trois opinions différentes sur ce qui se passera à l'ère
messianique. Shamou`él
pense que l'ère messianique sera la même qu'aujourd'hui, mais avec
une indépendance politique. L'ère messianique n'est donc qu'une
version améliorée de l'État d'Israël contemporain. Selon R. Hiyo`
bar `abbo`, tel qu'interprété par la plupart des philosophes juifs,
l'ère messianique sera complètement différente de l'existence
telle que nous la connaissons. Ce sera une existence surnaturelle, où
les lions seront apprivoisés, les serpents ne mordront plus, les
rues seront pavées de pierres précieuses et la lumière émanant du
Béth Hammiqdosh éclipsera le soleil. Le Rambo''m présente une
troisième approche de l’ère messianique, basée sur une
interprétation différente de celle de R. Hiyo`
bar `abbo`. Selon le Rambo''m, le monde sera complètement différent
et les paroles des prophètes deviendront réalité. Cependant, ce ne
sera pas un monde surnaturel, mais plutôt une utopie naturelle. Ce
sera le monde le plus parfait que nous puissions imaginer dans
l'ordre naturel. Tous nos besoins seront fournis avec un minimum
d'efforts, et nous serons en mesure de consacrer notre vie entière à
la croissance intellectuelle et religieuse. La nature ne changera pas
d'un iota, mais la nature humaine subira une transformation
fondamentale.
- La transition de ce monde vers l'ère messianique
Comment
débutera l'ère messianique ? R. Sa´adhyoh
Go`ôn, qui défend la compréhension surnaturelle de l'ère
messianique, pense que Hashshém révélera soudain le Moshiah
et fera ensuite s'abattre de merveilleux fléaux sur nos ennemis,
nous délivrera et reconstruira miraculeusement le Béth Hammiqdosh.
R. Mé`ir Halléwi `abboul´aphyoh ז״ל
ajoute
que même selon l'opinion selon laquelle l'ère messianique ne sera
pas surnaturelle, la transition vers l'ère messianique sera
miraculeuse; le Moshiah
arrivera avec des miracles et des merveilles. Rash''i ז״ל
et
les Tôsophôth ז״ל
écrivent
de la même manière que le futur troisième Béth Hammiqdosh ne sera
pas construit par des mains humaines, mais qu'il descendra
miraculeusement du ciel.
Comme
nous l'avons noté plus, le Rambo''m a une vision différente. Il
déclare que si un roi Saddiq
se lève, qu'il conduit le peuple à une plus grande observance de la
Tôroh, conquiert nos ennemis et reconstruit le Béth Hammiqdosh,
alors il est définitivement le Moshiah.
Puisque le Rambo''m soutient que le Moshiah
n'est pas tenu d'accomplir des miracles, il est clair que le Moshiah
atteindra son règne et sa victoire militaire par des moyens
naturels; il construira le troisième Béth Hammiqdosh avec une
équipe de construction et un approvisionnement en matériaux de
construction.
Cette
Mahlôqath
peut avoir des ramifications pratiques concrètes. Nous espérons
certainement découvrir bientôt quelle compréhension de l'ère
messianique est correcte. Entre-temps, cependant, selon Rash''i et
les Tôsophôth, nous devrions nous concentrer sur la Tôroh et les
Miswôth
et attendre fidèlement que le Béth Hammiqdosh descende du ciel,
tandis que le Rambo''m pourrait nous encourager à commencer à
préparer des plans pour le futur Béth Hammiqdosh et pour accélérer
la Ga`ouloh
(par exemple, d'après le Rambo''m, il serait possible, si la
majorité des Juifs résident en Terre Sainte et que les Rabbonim se
mettent d'accord, de restaurer un Sanhédhrin officiel bien avant la
venue du Moshiah).
Le moment venu, selon le Rambo''m, nous ne serons pas simplement des
destinataires passifs de la grâce Divine, mais plutôt des agents de
Hashshém pour provoquer la Ga`ouloh
et réaliser le potentiel de perfection dans l'ordre naturel.
lundi 16 décembre 2019
Le concept de « Résurrection des Morts »
בס״ד
Le
concept de « Résurrection des Morts »
Cet
article peut être téléchargé ici.
Qu'est-ce
que la résurrection des morts et comment s'inscrit-elle dans le
schéma de la récompense et de la punition ultimes ?
Comme
nous l'avons expliqué dans les précédents articles, d'après le
Rambo''n (Nahmanide) et de nombreux autres philosophes, la
résurrection des morts est le mécanisme pour entrer dans le ´ôlom
Habbo`. Lorsque ce monde prendra fin et que le ´ôlom Habbo` le
remplacera, les justes ressusciteront et vivront ainsi dans le ´ôlom
Habbo`. L'espoir et la prière des justes sont donc de mériter la
résurrection et d'entrer dans le ´ôlom Habbo`.
Ces
philosophes trouvent des preuves de l'identification de la
résurrection avec le ´ôlom Habbo` dans la discussion de la Gamoro`
sur la Mishnoh qui déclare que celui qui nie la résurrection n'a
aucune part au ´ôlom Habbo` (Sanhédhrin 90a). La Gamoro`
explique que cette punition est appropriée sur la base de la
doctrine de la réciprocité, Middoh Kanaghadh
Middoh. Puisque cette personne a nié la résurrection, elle ne sera
pas ressuscitée. Ce passage assimile la sanction de perdre le ´ôlom
Habbo` au fait de ne pas être ressuscité, prouvant ainsi que le
´ôlom Habbo` et la résurrection sont équivalents.
- La position du Rambo''m (Maïmonide)
La
position de Rambo''m sur cette question n’est cependant pas très
claire. Il croit que les plus grands plaisirs ne peuvent être
atteints que par des âmes désincarnées. Avoir un corps est un
handicap qui empêche l'âme d'atteindre la pleine proximité avec
HaShem. Pourquoi, alors, une personne juste voudrait-elle un jour
ressusciter ? Si son âme va directement au ´ôlom Habbo` à sa
mort, il lui faudra alors quitter le bonheur ultime du ´ôlom Habbo`
pour être ressuscité. Comment laisser le bonheur ultime et
retrouver le handicap de l'existence physique peut-il être considéré
comme une récompense souhaitable ? Cette énigme a intrigué
les interprètes du Rambo''m de son vivant jusqu'à ce jour.
Le
Rambo''m a aggravé cette interrogation en n'expliquant jamais les
détails de la résurrection dans ses œuvres classiques. Dans son
commentaire sur la Mishnoh (Sanhédhrin, chapitre 10), il la
répertorie comme l'un des treize principes de foi, et il précise
que seul la juste méritera la résurrection mérite, mais il ne
l'explique pas davantage. Il le répertorie également parmi les
croyances obligatoires dans son Mishnéh Tôroh (Hilkôth
Tashouvoh 3: 14), mais ne
précise jamais exactement quand et pourquoi cela se produit.
- Interprétation du Ra`ava''d sur le Rambo''m
Il
existe deux approches générales pour comprendre la position du
Rambo''m. Le Ra`ava''d (commentaires sur les Hilkôth Tashouvoh
8: 2) accuse le Rambo''m de soutenir qu'il n'y a pas de
résurrection physique des morts. D'autres penseurs contemporains ont
également interprété le Rambo''m de cette façon, mais
contrairement au Ra`ava''d, ils étaient d'accord avec cette position
et ont prêché publiquement qu'il n'y aurait pas de résurrection
physique, invoquant l'autorité du Rambo''m. Selon cette
interprétation, le Rambo''m n'a jamais expliqué les détails de la
Tahiyath Hamméthim parce qu'il ne croyait
pas réellement à la résurrection physique. Au contraire, chaque
fois que la Tahiyath Hamméthim est
mentionné dans le TaNa''Kh ou par HaZa''l, c'est une
métaphore de l'existence continue de l'âme après sa mort physique.
La résurrection ne signifie pas que les morts reviendront à la
vie, mais plutôt que leurs âmes continueront à vivre éternellement
dans le ´ôlom Habbo`.
- L'explication que le Rambo''m lui-même a donnée
Le
Rambo''m lui-même, cependant, a donné une interprétation
différente de sa relation particulière au concept de résurrection
à travers ses écrits. Dans la `iggarath Tahiyath
Hamméthim, l'essai du Rambo''m sur la résurrection des morts, il
s'étonne de l'accusation selon laquelle il ne croit pas à la
résurrection physique. Comment ne pouvait-il pas croire à la
résurrection s'il la considérait comme l'un des treize principes de
foi ?! Pourquoi, alors, ne l'explique-t-il pas en détails ou ne
lui donne-t-il pas une place importante dans ses ouvrages ?
Le
Rambo''m explique que la résurrection des morts n'est pas liée à
la récompense et à la punition ultimes, qui sont purement
spirituelles. La résurrection des morts est une vraie croyance,
mais ce n'est pas le but ultime d'un être humain, et elle n'est donc
pas philosophiquement importante. Il s'agit plutôt simplement
d'un événement historique qui se produira à un moment donné, et
ses effets ne seront que temporaires, car les individus
ressuscités mourront à nouveau. Le Rambo''m n'a pas expliqué
ce concept car il n'y a rien à expliquer. Un événement
historique, par opposition à un concept philosophique, ne peut être
prouvé ou analysé à l'aide d'un raisonnement abstrait. La seule
chose pertinente à dire à propos d'un événement historique est
soit qu'il s'est produit dans le passé, soit qu'il se produira dans
le futur, et c'est exactement ce qu'il a dit dans ses précédents
écrits.
- Le but de la résurrection
Le
Rambo''m n'a jamais répondu, cependant, à la question très
pratique de quel avantage il y a pour une personne juste de voir son
âme quitter le ´ôlom Habbo` et retourner dans ce monde matériel
pour vivre dans un corps physique. Un certain nombre de réponses ont
été proposées par des penseurs ultérieurs pour expliquer la
position du Rambo''m.
Le
Séphar Ho´iqqorim (Livre 4, chapitre 30) suggère trois
explications pour le but de la résurrection d'après le Rambo''m.
Peut-être que le miracle de la résurrection n'est pas au profit
de celui qui est ressuscité, mais plutôt pour ceux qui seront en
vie au moment où elle aura lieu - afin de renforcer leur
`amounoh en HaShem. Alternativement, peut-être que les
justes méritent une récompense physique pour compenser la
souffrance physique qu'ils ont endurée au cours de leur vie.
Puisque cette récompense physique ne peut pas leur être donnée
dans le ´ôlom Habbo`, ils sont ressuscités dans le monde physique
afin de jouir de la quantité de plaisirs physiques qu'ils méritent,
avant de mourir à nouveau et de retourner à leur bonheur spirituel
éternel. Troisièmement, un séjour répété dans le monde
physique post-messianique donne aux justes l'occasion d'atteindre des
objectifs spirituels qu'ils n'ont pas pu atteindre dans leur vie
d'origine en raison de l'exil et de la persécution. Par
conséquent, lorsqu'ils meurent une fois de plus après leur deuxième
vie, leurs âmes peuvent retourner à un niveau encore plus élevé
de félicité éternelle dans le ´ôlom Habbo`.
Bien
que ces explications semblent raisonnables, le Rambo''m lui-même
n'a donné aucune explication de la nécessité de la résurrection.
Dans son `iggarath Tahiyath Hamméthim, il
explique pourquoi il a compté la doctrine de la résurrection comme
l'un de ses treize principes de croyance juive, mais son explication
ne se rapporte pas à l'importance de la résurrection elle-même. Il
laisse entendre qu'il n'est pas réellement philosophiquement
important de croire que HaShem ressuscitera les morts; il est plutôt
crucial de croire que HaShem peut ressusciter les
morts. C'est cet aspect qui constitue un principe de foi. Il n'est
pas important qu'un juif croie que certaines personnes seront
ressuscitées à un certain moment et à un certain endroit pour une
certaine raison. Il est plutôt important de croire en la
résurrection des morts parce que le TaNa''Kh dit que HaShem
ressuscitera les morts, et nous acceptons la signification
littérale de chaque verset du TaNa''Kh tant que l'interprétation
littérale reste dans le domaine du possible.
Ainsi,
nier la résurrection équivaut à nier la possibilité d'une
résurrection, et la croyance en la résurrection physique est
fondamentalement la croyance selon laquelle HaShem a la capacité de
ressusciter les morts. Cette croyance est d'une importance
cruciale, car la résurrection des morts est le plus grand miracle,
et la croyance en la résurrection comprend donc la croyance en la
possibilité des miracles. Il y a des hérétiques qui croient que
HaShem existe, mais qu'Il ne peut pas modifier les règles de la
physique et accomplir des miracles. Le Rambo''m considérait donc
la résurrection comme le treizième principe de foi afin de définir
la croyance aux miracles comme axiomatique du judaïsme.
Quiconque nie la résurrection, explique le Rambo''m, nie également
tous les miracles et croit que HaShem ne peut pas passer outre les
rouages de la nature, ce qui constitue en effet une grave hérésie.
D'après
cette lecture, il est possible que le Rambo''m n'ait aucune
explication sur la raison pour laquelle les morts devraient être
ressuscités, mais cette question ne le dérangeait pas du tout.
Puisqu'il n'attribue une signification philosophique qu'à la
possibilité de résurrection et non à la résurrection elle-même,
il peut confortablement accepter la vérité de la résurrection
elle-même basée uniquement sur le témoignage du TaNa''Kh et avoir
confiance que HaShem ne ressuscitera personne à moins qu'il n'ait
une bonne raison de le faire.
- En résumé
Nous
avons vu trois approches sur la résurrection des morts. Le Rambo''n
et d'autres croient que la résurrection est identique au ´ôlom
Habbo` et que la récompense ultime est de ressusciter dans votre
corps et de vivre éternellement dans un monde physique parfait. La
deuxième approche est l'interprétation extrêmement rationaliste du
Rambo''m, qui comprend la résurrection comme une métaphore de la
vie de l'âme dans le ´ôlom Habbo`. La troisième approche est
celle que le Rambo''m lui-même a exprimé, à savoir que la
résurrection n'a rien à voir avec la récompense ultime des justes.
La récompense ultime n'est pas de ressusciter, mais plutôt de vivre
éternellement comme une âme désincarnée. La résurrection n'est
qu'un phénomène temporaire; ceux qui reviennent à la vie vivront
dans le monde physique pendant une durée limitée, puis mourront et
récupéreront leur ultime récompense dans le ´ôlom Habbo`. Dans
l'approche du Rambo''m, nous avons développé deux façons de
considérer l'importance de la résurrection temporaire. Soit elle
est importante parce qu'elle apporte un avantage à ceux qui sont
ressuscités ou sont témoins de la résurrection, soit la croyance
en la résurrection est significative parce qu'elle représente la
croyance aux miracles et à la toute-puissance divine.
lundi 9 décembre 2019
Pourquoi n'y a-t-il aucune mention du ´ôlom Habbo` dans la Tôroh ?
בס״ד
Pourquoi
n'y a-t-il aucune mention du ´ôlom Habbo` dans la Tôroh ?
Cet
article peut être téléchargé ici.
Nous
avons consacré les trois précédents articles au sujet du ´ôlom
Habbo`. Tous les philosophes juifs conviennent que la récompense
ultime est le ´ôlom Habbo`, l'au-delà du monde à venir. Il est
donc extrêmement déroutant que cette récompense ne soit mentionnée
nulle part dans la Tôroh écrite. La Tôroh promet une grande
récompense à ceux qui respectent les Miswôth qu'elle
contient, mais cette récompense est terrestre et physique,
incluant, par exemple, le succès militaire et économique, la longue
vie et la bonne santé, et d'autres récompenses matérielles.
Pourquoi la récompense ultime n'est-elle jamais mentionnée
explicitement dans la Tôroh ?
De
nombreuses réponses ont été apportées à cette question par les
philosophes juifs à travers les époques, et nous en analyserons
certaines.
- Réponses techniques et / ou historiques
Un
groupe de réponses est technique, ne se rapportant pas à l'essence
du ´ôlom Habbo`, mais à la question de savoir s'il est nécessaire
que la Tôroh l'enseigne. Par exemple, le Rov Sa´adhyoh Go`ôn ז״ל
et
le Rambo''n ז״ל
expliquent
que l'on peut logiquement déduire l'existence de l'au-delà à
partir de la nature de l'âme humaine, qui n'est pas sujette à la
destruction physique; mais on ne peut pas philosophiquement prouver
que HaShem ית׳
accordera
une récompense matérielle aux justes. Par conséquent, la Tôroh
développe ces récompenses que nous n'aurions pas connues par
nous-mêmes et omet celles qui peuvent être découvertes au moyen de
la philosophie et de la réflexion.
Le
Rov Hay Go`ôn ז״ל
explique
de la même manière qu'au moment où la Tôroh a été donnée,
les Juifs avaient une longue tradition de croyance dans l'au-delà,
et il n'était pas nécessaire de renforcer cette croyance.
Une
approche très différente est suivie par le `ibn ´azro` ז״ל,
qui explique que la Tôroh a été donnée à tout le peuple juif,
et ne comprend donc que des idées compréhensibles par les masses.
Les récompenses physiques sont facilement comprises par tout le
monde, mais l'idée du ´ôlom Habbo` est très difficile à saisir,
et elle est donc sous-entendue dans la Tôroh, mais pas discutée
explicitement.
Le
Kali Yoqor ז״ל
mentionne
également une autre explication technique, à savoir que HaShem
savait qu'il y aurait ceux qui douteraient de la véracité de la
Tôroh. Si la Tôroh s'était concentrée sur la récompense et la
punition dans un monde futur, les cyniques auraient conclu que la
Tôroh promet des choses que nous ne pouvons jamais vérifier ou voir
de nos propres yeux car il n'y a en fait ni récompense ni punition.
Pour contrer cette croyance erronée, la Tôroh promet des
récompenses et des punitions concrètes que nous pouvons vérifier
en analysant l'histoire, afin que tous les Juifs puissent croire en
la Tôroh.
Le
Hôvôth Hallavovôth ז״ל
ajoute
une dimension historique à l'explication citée ci-dessus du `ibn
´azro`. Il explique que lorsque les Juifs ont reçu la Tôroh
pour la première fois, ils étaient intellectuellement peu raffinés
et spirituellement immatures. Si la récompense ultime promise dans
la Tôroh avait été quelque chose qu'ils ne pouvaient pas
comprendre, ils n'auraient jamais pris l'engagement d'observer la
Tôroh, qui n'aurait alors jamais été donnée. Par conséquent,
HaShem ne promet explicitement que des récompenses matérielles,
auxquelles les gens pourraient facilement se rapporter et qui les
éveilleraient à un développement spirituel. Au fur et à mesure
que les Juifs se sont développés spirituellement, ils sont devenus
capables de déduire la promesse d'une vie après la mort à partir
des indices disséminés dans la Tôroh et d'accepter cette croyance
également.
Le
Rov Sa´adhyoh Go`ôn suggère également une réponse historique,
qui est que la nature de la Navou`oh
(prophétie) est de se concentrer sur l'information qui est
immédiatement nécessaire. Lorsque les Juifs ont reçu la Tôroh,
le prochain défi était la conquête et le peuplement de la Terre
d'Israël. Par conséquent, la Tôroh se concentre uniquement sur les
récompenses et les punitions qui se rapportent à la qualité de
leur existence nationale en Terre d'Israël, qui sont terrestres, pas
d'un autre monde.
Une
autre explication historique fascinante est donnée par le
`abbarvna`él ז״ל,
qui explique que lorsque la Tôroh a été donnée, les Juifs
allaient bientôt être tentés par les croyances païennes des
Cananéens, qui croyaient que le culte des dieux locaux apportait
fertilité, santé, victoire militaire et autres formes de réussite
matérielle. Les Cananéens ne croyaient cependant pas que leurs
divinités promettaient une vie après la mort. Par conséquent, il
n'était pas nécessaire de se concentrer sur l'au-delà, car il n'y
avait aucune tentation d'adorer d'autres forces afin de mériter un
au-delà. Plutôt, il était nécessaire que la Tôroh enseigne
que les Juifs ne devraient pas adorer les dieux cananéens afin
d'atteindre la fertilité et d'autres succès matériels, car seul le
culte du vrai Dieu (HaShem) mériterait une bénédiction matérielle,
et le culte des idoles serait puni de destruction physique.
Bien
sûr, toutes ces explications conviennent que HaShem inclut la
croyance en un ´ôlom Habbo` dans la Tôroh ; mais Il le fait
au moyen d'indices qui seraient élucidés par les Sages, en
utilisant les méthodes traditionnelles d'interprétation exégétique,
telles que nous les trouvons dans le Midhrosh et la Gamoro`.
Ces philosophes expliquent simplement pourquoi la doctrine de
l'au-delà n'est pas mentionnée explicitement dans la Tôroh écrite.
- Réponses substantielles
Beaucoup
de philosophes juifs ont suggéré des réponses plus substantielles
à ce problème qui se rapportent à la nature et au but de l'au-delà
et de la Tôroh elle-même. Nous allons à présent les passer en
revue.
- Le `abbarvna`él : ´avôdhoh Lishmoh
Le
`abbarvna`él cite l'opinion du Rambo''m ז״ל
selon
qui nous ne sommes pas censés garder les Miswôth
afin de recevoir les récompenses matérielles promises par la Tôroh.
Cela constituerait une עֲבוֹדָה
שֶׁלֹּא לִשְׁמָהּ « ´avôdhoh
Shallô` Lishmoh », c'est-à-dire, servir HaShem pour des
arrière-pensées. L'intention de la Tôroh, quand elle mentionne
des récompenses matérielles, est de promettre que si nous
accomplissons les Miswôth, HaShem nous
facilitera la tâche pour accomplir plus de Miswôth
et apprendre plus de Tôroh, en nous libérant de l'oppression, de la
maladie et de la pauvreté.
Se
basant sur cela, le `abbarvna`él
explique que la Tôroh ne mentionne pas de récompense ou de punition
dans l'au-delà parce que nous ne devrions pas servir HaShem pour la
récompense. La Tôroh mentionne seulement les conséquences
matérielles dans ce monde parce qu'elles ne sont pas conçues comme
des récompenses, mais plutôt comme des opportunités de servir
davantage HaShem. On doit servir HaShem dans le but d'élargir et
d'approfondir notre ´avôdhath
HaShem, pas dans le but de récolter des bénéfices personnels. La
vraie récompense et la punition, par conséquent, sont
volontairement omises de la Tôroh afin de nous enseigner le principe
philosophique selon lequel il
faut servir HaShem par de purs motifs, pas pour un gain personnel.
- Séphar Ho´iqqorim : Récompense collective
Le
Séphar Ho´iqqorim suggère une autre explication philosophique,
soulignant que la
Tôroh se concentre sur la récompense et la punition collectives du
peuple juif, par opposition à l'individu.
Par conséquent, la Tôroh ne mentionne pas la récompense et la
punition dans l'au-delà, car dans l'au-delà, chaque individu est
jugé indépendamment et il n'y a pas de récompense ou de punition
collective. Dans ce monde, cependant, le succès physique et matériel
est accordé à une nation juste même si certains de ses membres
sont impies, et ils partagent naturellement le succès et la
prospérité de leur nation. De même, les châtiments physiques et
matériels seront infligés à une nation impies, et même les justes
parmi eux souffriront nécessairement avec leurs compatriotes. La
Tôroh ne mentionne donc que la récompense et la punition de ce
monde, afin de n'orienter son attention que sur le collectif juif.
D'après
le Séphar Ho´iqqorim, il ressort que la Tôroh est disposée à
omettre la mention explicite de l'un des principes de la foi juive
afin d'éviter de se concentrer sur l'individu par opposition à la
nation. Ceci est compréhensible dans le contexte d'une conception
particulière de la nature de la Tôroh. La
Tôroh n'est pas une alliance entre HaShem et un individu, mais
plutôt entre HaShem et le peuple juif dans son ensemble.
Un Juif est astreint à six cent treize Miswôth,
contrairement à un Noahide,
non pas à cause de sa dignité individuelle, mais parce qu'il est un
membre du peuple qui conclut une alliance avec HaShem au Mont Sinaï
et reçoit la Torah. Il n'est donc pas étonnant que la Tôroh
regorge de promesses de réussite et de prospérité nationales,
ainsi que de menaces de défaite et d'exil nationaux. Mettre
l'accent sur la récompense et la punition individuelles minerait la
nature même de la Tôroh.
- Le Mahara''l : Focalisation sur le monde physique
Une
explication philosophique alternative, et peut-être encore plus
fondamentale, est avancée par le Mahara''l. Il explique que le
but de la Tôroh n'est pas d'enseigner sur les royaumes célestes,
mais de perfectionner le monde physique.
La Tôroh contient toutes les instructions nécessaires pour amener
ce monde à la perfection, et les récompenses mentionnées dans la
Tôroh font partie du plan de perfectionnement de ce monde. Si nous
nous perfectionnons en gardant les Miswôth,
cela améliorera le monde non seulement éthiquement, moralement et
spirituellement, mais même médicalement, agricolement et
économiquement. La Tôroh ne mentionne que les effets salutaires des
Miswôth
dans ce monde, car le but de la Tôroh est d'améliorer ce monde.
Étant
donné que le ´ôlom Habbo` est déjà parfait et n'a besoin
d'aucune amélioration, la Tôroh omet toute mention du monde futur.
La Tôroh ne vise pas à nous enseigner quelles récompenses nous
gagnerons en gardant les Miswôth
qu'elle contient, mais plutôt ce que nous pouvons améliorer et
perfectionner au moyen de ces Miswôth,
et cette tâche n'est pertinente que dans ce monde.
Selon
le Mahara''l, la
Tôroh est spécifiquement un document de ce monde, non pas parce que
ce monde est plus grand que le monde à venir, mais plutôt parce que
ce monde est défectueux et imparfait.
Bien que la plus grande récompense pour un être humain puisse être
la béatitude éternelle du ´ôlom Habbo`¸, la
plus grande réussite de la Tôroh n'est pas de nous amener au ´ôlom
Habbo` mais d'apporter la piété et la spiritualité dans ce monde
imparfait.
vendredi 6 décembre 2019
Conception du ´ôlom Habbo` : Rambo''m VS Rambo''n II
בס״ד
Conception
du ´ôlom Habbo` : Rambo''m VS Rambo''n
Deuxième
Partie
Cet article peut être téléchargé ici.
Dans
l'article
précédent, nous avons discuté de la Mahlôqath sur
la nature du ´ôlom Habbo`. Le Rambo''m (Maïmonide) et ses
partisans estiment que le ´ôlom Habbo` est purement spirituel; les
âmes désincarnées reçoivent la récompense éternelle de la
contemplation et proximité avec HasShem. Le Rambo''n (Nahmanide)
et ses partisans estiment que le ´ôlom Habbo` est synonyme de
résurrection des morts, dans laquelle les corps vont à nouveau
rejoindre l'âme et recevoir conjointement la récompense de tout ce
qu'ils ont accompli ensemble au cours de leur vie dans ce monde.
Cet
article abordera deux questions : premièrement, où va notre
âme après sa mort ? Deuxièmement, quelle est la sanction
ultime parallèle à laquelle l'impie devrait s'attendre ?
- Où va notre âme après la mort ?
- La position du Rambo''m
Selon
le Rambo''m, la première question n’est pas du tout difficile. Le
´ôlom Habbo` arrive pour tout le monde dès qu'ils ont fini de
vivre dans ce monde. Dès qu'un juste meurt, son âme se trouve
immédiatement dans le ´ôlom Habbo`. Puisque le Rambo''m définit
le ´ôlom Habbo` comme étant purement spirituel, il s'ensuit que si
l'âme a passé son temps dans ce monde à s'emplir de connaissance
et de proximité avec le Divin, une fois que l'âme n'est plus
encombrée par un corps physique, elle prendra naturellement part à
la contemplation éternelle de HaShem. Pour le Rambo''m, la
récompense ultime pour les justes ne comporte donc qu'une étape, le
´ôlom Habbo`. Pour le Rambo''n et les autres, cependant, il y a
deux étapes.
- La position du Rambo''n : le Gan ´édhan
Pour
le Rambo''n et ses disciples, le ´ôlom Habbo` est le moment de la
résurrection des morts, qui peut se produire des milliers d'années
après la mort d'un individu. Où se trouvent les âmes des justes
pendant la période d'attente avant la fin des jours et la
résurrection des morts ? Le Rambo''n explique que cet endroit
est ce que HaZa''l appellent Gan ´édhan. Le Gan ´édhan
n'est pas un synonyme du ´ôlom Habbo`, mais plutôt une métaphore
de l'endroit où les âmes des justes vont attendre le temps de la
résurrection, le temps du ´ôlom Habbo`. Un autre nom pour cet
endroit, selon le Rambo''n, est la Yashivoh
céleste, יְשִׁיבָה
שֶׁל מַעְלָה « Yashivoh
Shal Ma´loh ».
À
la différence du Rambo''n, le Rov Sa´adhyoh Go`ôn soutient que le
Gan ´édhan ne fait pas référence à ce stade intermédiaire mais
est plutôt un synonyme de ´ôlom Habbo`. Il explique que les âmes
des justes sont entreposées sous le trône céleste de HaShem.
Ce
que les deux descriptions ont en commun, cependant, est la
supposition qu'il existe deux endroits différents où l'âme du
juste va. Tout d'abord, elle se rend dans une salle d'attente
paradisiaque, où les âmes attendent leur récompense ultime.
Là-bas, ajoute le Rambo''n, elles ont le plaisir d'être proches du
Divin, mais ce n'est pas la récompense ultime, car elles sont
incomplètes jusqu'à ce qu'elles retrouvent leurs corps. Après un
nombre inconnu d'années, elles seront ressuscitées et mériteront
le ´ôlom Habbo`. L’opinion du Rambo''n est la base de la prière
du אֵל
מָלֵא רַחֲמִים « `él
Molé` Rahamim »,
selon laquelle les âmes justes se reposent dans le Gan ´édhan, où
elles sont entreposées et surveillées et reçoivent un certain
niveau de récompense. Lorsque le moment de la résurrection des
morts arrivera, elles rejoindront leurs corps et iront dans le ´ôlom
Habbo`.
Toutefois,
le Gan ´édhan n'entre pas du tout dans la conception maïmonidienne
de la vie après la mort. En fait, le Rambo''m écrit explicitement
que le Gan ´édhan n’est pas un concept philosophique. C’est
simplement un merveilleux jardin physique que nous retrouverons un
jour quelque part sur la Terre, qui contient des plantes et des
herbes merveilleuses, de l’eau abondante, des arbres fruitiers et
même des herbes médicinales. Cela n'a cependant aucune
signification métaphysique.
- Le Rambo''n : Gilgoul Nashomôth
Le
Rambo''n fait allusion à une troisième compréhension possible de
l'endroit où vont les âmes après la mort, qui est le גִּלְגּוּל
נְשָׁמוֹת « Gilgoul
Nashomôth ».
Peut-être qu'en attendant l'époque du ´ôlom Habbo`, les âmes se
seront réincarnées, et au moins certaines d'entre elles seront
revenues sur terre dans un nouveau corps. Cela leur donne l’occasion
de réparer ce qui doit être corrigé, de faire un meilleur travail
qu’à l’origine.
Pour
résumer, il existe trois théories sur l'endroit où les âmes des
justes vont quand elles meurent : le ´ôlom Habbo` (Rambo''m),
le Gan ´édhan (Rambo''n) ou le Gilgoul Nashomôth.
- Châtiment des impies
- Punition ultime : le Géhinnom (Rambo''n)
Qu'advient-il
des âmes des impies après leur mort ? Quelle est la peine
ultime à laquelle le Rosho´ peut s'attendre ? À cet égard,
nous avons également trois opinions. Le Séphar Ho´iqqorim dit que
les philosophes qui croient que la récompense ultime du ´ôlom
Habbo` se déroule dans un monde physique, croient également que le
Géhinnom, le lieu du châtiment ultime et éternel, est semblable à
un monde physique. En expliquant l'opinion du Rambo''n et du Ramo''`,
le Séphar Ho´iqqorim écrit qu'au Géhinnom un corps physique est
brûlé par un feu d'enfer physique.
Cela
soulève un problème philosophique ou scientifique, à savoir que
rien ne peut être brûlé éternellement. Tout ce qui brûle finit
par être consumé. Comment, alors, les impies peuvent-ils brûler
éternellement ? Le Séphar Ho´iqqorim n'est pas troublé par
cette question. Dans le monde physique tel que nous le connaissons,
rien ne peut brûler éternellement; mais HaShem accomplira un
miracle et renforcera miraculeusement les corps des impies, leur
permettant ainsi d'être brûlés éternellement et de faire
l'expérience de la douleur et de la torture du Géhinnom sans être
consumés.
Le
Ramo''` écrit en effet que le châtiment des impies dans le Géhinnom
inclura à la fois le corps et l'âme, et que les impies seront
ressuscités afin de recevoir ce châtiment. Le Rambo''n, cependant,
a une approche différente pour comprendre le Géhinnom. Selon le
Rambo''n, il n'y aura pas de corps physiques punis éternellement.
Seules les âmes des impies seront punies, car la résurrection des
morts est un privilège spécial réservé aux justes.
Il
s'est basé sur une déclaration `aggadique faisant le contraste
entre la pluie et la résurrection. HaZa''l nous disent qu'il
y a deux exploits similaires que seul HaShem accomplit. (Bien qu'à
première vue, ils ne semblent pas similaires, si nous apprécions
vraiment tout ce que HaShem fait pour nous dans le monde, nous
devrions réaliser qu'ils sont tous les deux miraculeux.) L'un est la
résurrection des morts et l'autre est le fait de faire tomber la
pluie. Dans la seconde bénédiction de la prière de la ´amidhoh,
nous juxtaposons ces deux miracles. Comme la résurrection, les
précipitations donnent la vie là où autrement il n'y aurait que la
mort, et les deux sont contrôlés exclusivement par HaShem. Selon
Ribbi `abbohou, la différence entre eux est que, bien que les justes
et les impies jouissent de la pluie, la résurrection des morts ne
concerne que les justes.
Par
conséquent, dit le Rambo''n, les impies en enfer n'auront pas de
corps physique à brûler dans un feu physique, et ainsi le Géhinnom
ne peut pas être physique. Au contraire, explique-t-il, il y aura
une forme de feu spirituel dans lequel les âmes des impies seront
jetées. Leurs âmes adhéreront à l'élément métaphysique du feu
et subiront une torture que nous décrivons métaphoriquement comme
le fait d'être brûlé.
La
punition ultime qu'ils reçoivent, cependant, n'est pas d'être
brûlés dans un feu spirituel. Au contraire, elle est plus interne à
leurs âmes. Au cours de leur vie dans ce monde, les impies ont
souillé leurs âmes. Ils ont pris une étincelle divine de pure
spiritualité et l'ont souillée avec la grossièreté du péché et
de l'iniquité. Par conséquent, lorsque leurs âmes se rendent dans
le monde à venir, l’âme, qui est originaire du royaume des cieux,
désire retourner à sa source et remonter dans les royaumes célestes
pour se réunir avec HaShem. Toutefois, la grossièreté et la
pollution de l'âme constituent une barrière qui entraîne l'âme
vers le bas et l'empêche de s'élever vers le ciel. Bien plus grande
que n'importe quelle douleur de cet élément métaphysique du feu,
la plus grande douleur est que, maintenant que l'âme réalise la
vérité, elle veut monter dans les royaumes célestes, et elle ne
peut pas, à cause de ce qu'elle s'est faite à elle-même dans ce
monde. Elle s'est accablée de péché, ce qui l'empêche d'accomplir
ce qu'elle réalise maintenant, c'est la seule chose qu'elle ait
toujours voulue, à savoir monter au ciel. La torture psychologique,
dit le Rambo''n, est la plus grande torture que quiconque puisse
subir.
Le
châtiment ultime que l'impie expérimente n'est donc pas de brûler
dans le feu de l'enfer, mais plutôt le châtiment psychologique de
connaître la vérité, de connaître la hiérarchie appropriée des
valeurs, de savoir ce qui est vraiment important et ce qui est
vraiment éternel et ce qui est vraiment le but de la vie humaine, et
ne pas pouvoir l'accomplir à cause de toutes les erreurs qu'elle a
faites lors de son séjour sur cette planète.
En
usant d'une métaphore de la technologie moderne, nous pourrions
imaginer que les impies verront une vidéo de leur vie. Ils seront
assis avec la connaissance de ce qui est vraiment précieux dans la
vie et devront regarder encore et encore les bêtises qu'ils ont
faites. La souffrance psychologique de connaître la vérité et
d'être accablé par le fait que l’on a pourtant nié cette vérité
et que son âme s'est façonnée et modelée en une image de mensonge
est la plus grande souffrance psychologique que l’on puisse subir:
connaître la vérité à un point où il n'est plus possible de
l'accomplir.
- Punition ultime : le Koréth (Rambo''m)
Le
Rambo''m ne considère pas le Géhinnom comme la punition ultime. Le
Rambo''m explique que le Géhinnom est un événement historique
unique qui se produit dans le monde physique et dans lequel les
impies périssent par le feu. Peut-être que le soleil se rapprochera
et les brûlera, ou peut-être qu'ils développeront une fièvre
extrêmement élevée. Cependant, le Géhinnom n'est pas où les
méchants sont punis après leur mort; la punition ultime est plutôt
le Koréth, être coupé. (Le Rambo''m ne fait pas ici référence à
quelqu'un qui a déjà commis une transgression pour laquelle on
mérite le Koréth, par exemple, en mangeant un morceau de graisse
interdite, mais plutôt à une punition ultime infligée à quelqu'un
qui n'a aucun lien avec la spiritualité.) Qu'est-ce que le Koréth ?
De même que l'âme d'un animal disparaît à la mort de l'animal, il
en va de même pour les impies. Il est coupé comme un animal et son
âme meurt avec son corps et manque l'occasion de faire l'expérience
du plaisir et de la récompense ultimes du ´ôlom Habbo`.
Le
Rambo''n et d’autres sont horrifiés à l’idée que le Rambo''m
ne croit pas au feu infernal. Il doit forcément y avoir un prix à
payer pour toute une vie de transgression ! Le Rambo''n suggère
donc que le Rambo''m croit en effet que les impies sont soumis à la
torture en enfer avant que leurs âmes ne soient détruites et que
leur existence ne soit éternellement réduite. Pourtant, il n’y a
pas de source explicite dans les écrits du Rambo''m pour étayer
cette théorie. Il semble plus probable que le Rambo''m pense que
l'impie paierait le prix ultime d'une vie de plaisirs éphémères.
Il pense que ce prix est le fait de manquer les vrais plaisirs du
monde à venir. La non-existence éternelle est la punition ultime.
Cela
correspond à la position du Rambo''m exprimée dans son Môréh
Navoukhim. En discutant
de la Divine Providence (הַשְׁגָּחָה
« Hashgohoh »),
le Rambo''m nous dit que les âmes des impies sont équivalentes à
celles des animaux. La différence entre les âmes des êtres humains
et celles des animaux n’est pas de savoir si nous pouvons faire des
calculs, ni si nous pouvons utiliser des outils ou lire des livres.
Une âme humaine a la capacité de contempler et de comprendre HaShem
et de se remplir de connaissance du Divin; une âme animale ne le
fait pas. Par conséquent, dit le Rambo''m, l'âme d'un impie qui ne
se remplit pas de connaissance de HaShem de son vivant, n'atteint pas
son plein potentiel humain. Il a seulement pensé à manger, à boire
et à d'autres plaisirs physiques, un peu comme une vache ou un
cheval, un chat ou un chien. Par conséquent, il est logique que
cette âme soit coupée et cesse d’exister, tout comme l’âme
d’un animal mort.
Comment
une âme vit-elle éternellement ? Le Rambo''m dit que les âmes
vivent éternellement dans le ´ôlom Habbo` parce qu'elles sont
connectées à HaShem et que HaShem est éternel. Elles existent sans
présence physique parce qu'elles contemplent HaShem et partagent
ainsi Son existence spirituelle éternelle. Les âmes des impies, qui
ne sont remplies d'aucun degré de connaissance de HaShem, n'ont
aucun mécanisme pour exister éternellement. Il n'y a rien d'éternel
en elles, car elles ont été vidées de leur contenu éternel et
remplies de pensées éphémères de nourritures et de boissons, de
plaisirs physiques et d'aspirations matérielles. Il n’est pas
étonnant que HaZa''l
disent que les impies, même vivants, sont considérés comme morts.
Si tel est le cas, conclut le Rambo''m, à leur mort, ils sont
certainement éternellement morts.
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