mercredi 31 août 2016

Lois sur l'idolâtrie, la superstition, la sorcellerie et l'occultisme - Huitième Partie

ב״ה

Lois sur l'idolâtrie, la superstition, la sorcellerie et l'occultisme

Huitième Partie


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  1. Prédiction
  1. Divinations & Présages

  1. HaZa''l ont fait la différence entre ce que l'on appelle des נִיחוּשִׁים « Nihoushim – divinations », qui sont prohibés, et ce que l'on appelle des סִימָנִים « Simonim – présages (ou signes) », qui eux sont autorisés. Un נִיחוּשׁ « Nihoush » est un lien de corrélation illogique fait entre des événements complètement déconnectés les uns des autres sur lesquels on s'appuie pour prédire des actions futures, alors qu'un סִימָן « Simon » a une base logique, qui existe déjà dans le monde, et sur laquelle on peut s'appuyer pour décider d'actions futures.
  2. `ali´azar ע״ה (le serviteur de `avrohom `ovinou ע״ה) et Yahônothon ע״ה (le fils de Sho`oul Hammalakh ע״ה) ont tous les deux eut recourt à des signes avant de décider comment agir. Néanmoins, étant donné que nous ne sommes pas à leur niveau et qu'on pourrait mal interpréter les signes, il ne nous est pas permis d'y avoir recourt.1 Par exemple, il ne faut pas dire des choses du genre : « Seigneur, si en sortant de chez moi je vois ceci ou cela, je ferai ceci ou cela », car si on sortait de chez soi sans voir la chose demandée on pourrait en conclure que Dieu n'est pas avec nous, alors que ce pourrait ne pas être du tout le cas. Ce n'est pas parce que les grands personnages du TaNa''Kh ont pu recourir de temps à autres à des signes que cela signifie que cela s'applique aussi pour nous, qui n'avons pas le même degré de relation qu'eux avaient avec HaShem ית׳. Par conséquent, le Ramo''` ז״ל loue tous ceux qui ont confiance en Dieu d'une foi parfaite et n'ont pas recourt à des signes demandant à HaShem de Se manifester de telle ou telle façon. Il dit qu'en ayant une foi parfaite en HaShem, HaShem nous comblera de Ses miséricordes.2
  3. Beaucoup de règles agricoles gravitent autour de signes. Il est permis de connaître et de s'appuyer sur ces signes, car ils font partie des lois de la nature et n'ont rien à voir avec la prédiction du futur. Par exemple, si on sait qu'un certain signe, comme la pleine lune, signifie qu'il ne faut pas planter son champ en ce moment, mais plus tard, car sinon il se produira ceci ou cela, on ne plantera alors pas son champ. Ce n'est pas de la superstition, car il est prouvé qu'il y a un lien entre ce signe et l'action qu'on voulait faire. Voilà comment on peut faire la différence entre des divinations (« Nihoushim ») et des présages (« Simonim »).

  1. Astrologie & Horoscope

  1. Certaines personnes croient qu'elles sont dirigées indirectement par Dieu à travers des intermédiaires tels que les constellations qui exercent une influence sur elles. Certains « Kabbalistes » croient que les constellations auraient des effets véritables sur les Gôyim mais pas sur les Israélites. Mais le Ramba''m ז״ל rejette totalement cette opinion et dit qu'il est défendu de croire qu'il existe des intermédiaires entre l'homme et Dieu de quelque façon et nature que ce soit.3 Les Israélites qui prient Dieu, étudient la Tôroh et accomplissent des Miswôth ne sont pas affectés ou influencés par les constellations ni quoique ce soit d'autres.
  2. Il est défendu de consulter l'astrologie et des horoscopes et dire : « Aujourd'hui est une bonne/mauvaise journée », ou « Ce jour-ci/ce mois-ci/cette année sera chanceux/chanceuse. »4

  1. Tirages au sort

  1. Le Séphar Tomim Tihyah classe les tirages au sort en trois catégories :
  1. pour partager quelque chose : il est permis de procéder à une loterie (tirage au sort) pour partager quelque chose entre plusieurs personnes si tous les participants se mettent au préalable d'accord sur les conséquences du tirage au sort. Et certains ajoutent que le partage doit se faire de façon équitable.5 On pourrait donc, par exemple, procéder à une loterie pour partager un héritage entre les héritiers s'il n'y a pas de testament laissé par le défunt ;
  2. pour obliger quelqu'un à faire quelque chose : ce n'est pas autorisé, sauf si cela est fait avec רוּחַ הַקּוֹדֶשׁ « Rouah Haqqôdhash » (Esprit de Sainteté) ;
  3. pour déterminer le futur ou s'enquérir des « secrets » : c'est défendu. Ainsi, il est prohibé, par exemple, de déterminer par tirage au sort qui, parmi les gens présents, est le vrai voleur. Il n'est pas non plus autorisé, pour prendre un autre exemple, d'utiliser des tirages au sort pour déterminer si une affaire ou un mariage aura du succès.
  1. Il y a de nombreux cas où des tirages au sort sont mentionnés dans le TaNa''Kh pour déterminer comment agir (comme par exemples dans le cas du partage de la Terre Sainte entre les Douze Tribus). Cela ne signifie pas que cela soit autorisé pour n'importe qui, car ces tirages au sort étaient réalisés, soit au moyen des `ourim Wathoumim, soit par des instructions reçues par Rouah Haqqôdhash.

  1. Analyser les noms

  1. Il est défendu d'analyser les noms d'un homme et d'une femme pour voir s'ils sont compatibles dans l'éventualité d'un mariage

  1. Shinouy HaShem (changer de nom)

  1. C'est une coutume ancestrale du peuple israélite de changer le prénom de quelqu'un qui s'est remis d'une grave maladie, afin de retirer le mauvais décret qui planait sur lui. Par ce changement, on affirme que c'est un être différent de celui qu'il était avant que le décret ne fut promulgué dans les Cieux. Quand on dit « changer », cela n'est pas à prendre au sens littéral, mais signifie plutôt ajouter un nouveau prénom à celui qu'on avait déjà.6 Le faire n'est pas de la superstition car il y a de très nombreux cas de changements de noms dans le TaNa''Kh qui eurent lieu précisément pour ajouter quelque chose de nouveau à la personne par rapport à ce qu'elle était avant le changement de nom (parfois en ajoutant une lettre dans le prénom d'origine).
  2. De même, lorsqu'un Israélite a fait Tashouvoh et renonce complètement à son ancienne vie débridée pour désormais suivre les voies d'HaShem, il est de coutume qu'il change son prénom afin d'indiquer qu'il n'est plus celui qui était rebelle à la parole d'HaShem mais est à présent un autre homme.

  1. Chiromancie & Physionomie

  1. Bien que cela soit mentionné dans le Zôhar et d'autres ouvrages « kabbalistiques », il est strictement défendu de lire dans les paumes des mains (chiromancie) et sur les lignes du visage (physionomie). Dans la quasi-totalité des cas, ceux qui font cela sont des charlatans. Et quand bien même des techniques seraient connues, il est écrit : תָּמִים תִּהְיֶה, עִם ה' אֱלֹהֶיךָ « Tu seras entier avec HaShem ton Dieu » !

Fin de notre série d'articles sur le sujet de l’idolâtrie, de la superstition, de la sorcellerie et des pratiques occultes.

Vous pouvez retrouver les huit parties dans la colonne de droite du blog.

1Le Tour et le Ramba''m l'interdisent
2Ramo''` Y.D. 179:4
3Mishnéh Tôroh, Hilkôth ´avôdhoh Zoroh Wahouqqôth Haggôyim 2:1-2
4Qisour Shoulhon ´oroukh 166:3
5Shoulhon ´oroukh, Y.D. 173:2 et 174:4-5 ; le Ro ''sh ; Rabbi Yahoudhoh Hahosidh, etc.

6Talmoudh, Rô`sh Hashonoh 16b

mardi 30 août 2016

Qu'est-ce que le « Môdhim Darabbonon » et quelle est sa formulation ?

ב״ה

Qu'est-ce que le « Môdhim Darabbonon » et quelle est sa formulation ?


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Si l'on jette un coup d’œil dans les Siddourim conventionnels, à la répétition des Shamônah ´asréh (´amidhoh), nous pouvons voir souvent noté que pendant que le Shaliah Sibbour récite la bénédiction de מוֹדִים « Môdhim » (qui est l'avant-dernière) la communauté doit réciter d'une voix plus basse des paroles de gratitude envers HaShem ית׳, et que l'on appelle מוֹדִים דְּרַבָּנָן « Môdhim Darabbonon. » D'où provient cette pratique et pourquoi se nomme-t-elle ainsi ?

Nous lisons ceci dans le Talmoudh Bavli1 :

Pendant que le Shaliah Sibbour dit « Môdhim » que disent les gens ? Rav disait : « Nous faisons preuve de reconnaissance à Ton égard, HaShem notre Dieu, car nous sommes en capacité de Te rendre grâce. » Shamou`él disait : « Dieu de toute chair, pour le fait de pouvoir Te rendre grâce. » Ribbi Sima`y disait : « notre Créateur, Créateur [de toute chose] au commencement, car nous sommes en capacité de Te rendre grâce. » Les habitants de Nehardea disaient au nom de Ribbi Sima`y : « Bénédictions et gratitudes à Ton grand nom pour nous avoir gardé vivants et nous avoir préservés, et car nous sommes en capacité de Te rendre grâce. » Rov `aho` bar Ya´aqôv concluait ainsi : « Puisses-Tu ainsi continuer à nous garder en vie et agir avec grâce à notre égard, et rassemble-nous et assemble nos exilés vers Tes saints parvis pour y garder Tes décrets et accomplir Ta volonté d'un cœur entier, car nous sommes en capacité de Te rendre grâce. » Rov Pappo` a dit : « Par conséquent, récitons-les toutes ! »
בזמן ששליח צבור אומר מודים העם מה הם אומרים אמר רב מודים אנחנו לך ה' אלהינו על שאנו מודים לך ושמואל אמר אלהי כל בשר על שאנו מודים לך רבי סימאי אומר יוצרנו יוצר בראשית על שאנו מודים לך נהרדעי אמרי משמיה דרבי סימאי ברכות והודאות לשמך הגדול על שהחייתנו וקיימתנו על שאנו מודים לך רב אחא בר יעקב מסיים בה הכי כן תחיינו ותחננו ותקבצנו ותאסוף גליותינו לחצרות קדשך לשמור חוקיך ולעשות רצונך בלבב שלם על שאנו מודים לך אמר רב פפא הילכך נימרינהו לכולהו

Nous pouvons clairement voir de ce passage susmentionné qu'il n'existait aucune formule standard à dire pendant que le Shaliah Sibbour faisait le « Môdhim », et qu'en outre, chaque formule rapportée n'était constituée que d'une toute petite phrase. Étant donné qu'il n'y avait pas de Siddourim à ces époques-là et que la prière était beaucoup plus libre et moins formalisée qu'aujourd'hui, c'était le devoir de chaque rabbin d'enseigner à sa communauté certaines formules à faire au cours des offices, et ces formules étaient toujours très courtes de façon à ce que les gens puissent les mémoriser le plus aisément possible. Mais pour éviter que chaque communauté n'ait sa propre version, Rov Pappo` ז״ל, un `amôro` babylonien du 4ème siècle de l’Ère Courante, recommanda de former un texte qui reprenait toutes les versions rapportées ici. C'est la raison pour laquelle cette prière est appelée « Môdhim Darabbonon », c'est-à-dire les « Môdhim de nos Rabbins », car elle est une combinaison de toutes les versions individuelles des rabbins. Et lorsque vous regardez la formule rapportée dans les Siddourim d'aujourd'hui, vous voyez qu'effectivement elle est composée de toutes les phrases que nous avons lues dans le passage talmudique susmentionné.

Mais tout cela est basé sur ce qui se faisait à Babylone. Qu'en était-il en Palestine ? Que disait la communauté pendant que le Shaliah Sibbour faisait le « Môdhim » ? Voici ce que nous lisons dans le Talmoudh Yarousholmi2 :

Lorsque Ribbi Yasso` vint ici3 il les vit se prosterner et murmurer4. Il nous a dit : « Que murmurent-ils ? » [Ils lui ont dit :] « N'as-tu pas entendu ce que Ribbi Halbô [et] Ribbi Shim´ôn [ont dit] au nom de Ribbi Yôhonon, [qui l'a lui-même dit] au nom de Ribbi Yirmayohou, Ribbi Hanino` [qui a dit] au nom de Mayoso`, Ribbi Hiyo` [qui l'a dit] au nom de Ribbi Sima`y, et certains disent que les compagnons [l'ont dit] au nom de Ribbi Sima`y, [que : Lorsque le Shaliah Sibbour fait la bénédiction, la communauté dit à voix basse :] ''Nous faisons preuve de reconnaissance envers Toi, Maître de toutes créatures, Dieu des louanges, Rocher des éternités, Vie Éternelle, Créateur [de toute chose] au commencement, Ressusciteur des morts, car Tu nous as gardés en vie et nous as préservés, et nous as accordé le mérite, nous as aidés et nous as rapprochés pour rendre grâce à Ton nom. Béni Tu es HaShem, Dieu des actions de grâce.'' » Ribbi Bo` bar Zavdo` [a dit] au nom de Rav : « [La communauté dit ceci à voix basse :] ''Nous faisons preuve de reconnaissance envers Toi, car nous avons l'obligation de rendre grâce à Ton nom. Mes lèvres exulteront lorsque j'entonnerai pour Toi des cantiques ; mon âme également, que Tu as délivrée.5 Béni Tu es HaShem, Dieu des actions de grâce.'' » Ribbi Shamou`él bar `ino` [a dit] au nom de Ribbi `aho` : « [La communauté dit ceci à voix basse :] ''Gratitude et louange à Ton nom. À Toi la grandeur, à Toi la puissance, à Toi la gloire. Que cela soit agréable de devant Toi, HaShem notre Dieu et Dieu de nos pères, que Tu nous soutiennes lorsque nous tombons et nous redresses lorsque nous nous courbons, car Tu es Celui qui soutient ceux qui tombent et redresse ceux qui sont courbés, et est plein de miséricorde, et il n'y a rien d'autre en-dehors de Toi. Béni Tu es HaShem, Dieu des actions de grâce.'' » Bar Qapporo` disait [que la communauté dit ceci à voix basse] : « Devant Toi nous nous inclinons, devant toi nous nous courbons, devant Toi nous nous prosternons, devant Toi nous tombons à genou. ''Car devant Toi tout genou fléchira, toute langue jurera.''6 ''À Roi la grandeur, la puissance, la gloire, la victoire et la majesté, car tout ce qui est dans les cieux et sur la terre [T'appartient]. À Toi la Royauté, et Tu es exalté au-dessus de tout. La richesse et l'honneur [proviennent] de devant Toi, et Tu domines en tout. Dans Ta main [se trouvent] la force et la puissance ; et c'est en Ton pouvoir de rendre grand et d'affermir [toute chose]. À présent, notre Dieu, nous faisons preuve de reconnaissance envers Toi, et louons Ton glorieux nom.''7 ''De tout notre cœur et de toute notre âme, nous nous prosternons. Tous mes os diront : Ô HaShem, qui est comme Toi, Toi qui délivres l'affligé de celui qui est plus fort que lui, l'affligé et l'indigent de celui qui le pille ?''8 Béni Tu es HaShem, Dieu des actions de grâce.'' » Ribbi Youdhon a dit : « Les Rabbins sont accoutumés à toutes les réciter ! » Et certains disent : « [Ils ne disent qu']une ou l'autre [de ces formules]. »
רִבִּי יַסָּא כַּד סָלֵיק לְהָכָא חֲמָתוֹן גָּחֲנִין וּמְלַחֲשִׁין. אָמַר לוֹן: מָהוּ דֵּן לְחִישָׁה? וְלָא שְׁמִיעַ דָּמַר רִבִּי חֶלְבּוֹ, רִבִּי שִׁמְעוֹן בְּשֵׁם רִבִּי יוֹחָנָן בְּשֵׁם רִבִּי יִרְמְיָה, רִבִּי חֲנִינָא בְּשֵׁם רִבִּי מְיָשָׁא, רִבִּי חִיָּא בְּשֵׁם רִבִּי סִימַאי, וְאִית דְּאָמְרִין לֵיהּ חַבְרַיָּא בְּשֵׁם רִבִּי סִימַאי: "מוֹדִים אֲנַחְנוּ לָךְ, אֲדוֹן כָּל הַבִּרְיוֹת, אֱלוֹהַּ הַתֻּשְׁבָּחוֹת, צוּר הָעוֹלָמִים, חַי הָעוֹלָם, יוֹצֵר בְּרֵאשִׁית, מְחַיֶּה מֵתִים, שֶׁהֶחֱיִיתָנוּ וְקִיַּמְתָּנוּ וְזִכִּיתָנוּ וְסִיַּעְתָּנוּ, וְקֵרַבְתָּנוּ לְהוֹדוֹת לִשְׁמֶךָ. בָּרוּךְ אַתָּה יי, אֵל הַהוֹדָאוֹת." רִבִּי בָּא בַּר זַבְדָּא בְּשֵׁם רַב: "מוֹדִים אֲנַחְנוּ לָךְ, שֶׁאָנוּ חַיָּבִין לְהוֹדוֹת לִשְׁמֶךָ. "תְּרַנֵּנָּה שְׂפָתַי כִּי אֲזַמְּרָה לָךְ, וְנַפְשִׁי אֲשֶׁר פָּדִיתָ", בָּרוּךְ אַתָּה יי, אֵל הַהוֹדָאוֹת." רִבִּי שְׁמוּאֵל בַּר אִינָא בְּשֵׁם רִבִּי אַחָא: "הוֹדָיָה וָשֶׁבַח לִשְׁמֶךָ. לְךָ גְּדֻלָּה, לְךָ גְּבוּרָה, לְךָ תִּפְאֶרֶת. יְהִי רָצוֹן מִלְּפָנֶיךָ יי אֱלֹהֵינוּ וֵאלֹהֵי אֲבוֹתֵינוּ, שֶׁתִּסְמְכֵנוּ מִנְּפִילָתֵנוּ, וְתִזְקְפֵנוּ מִכְּפִיפָתֵנוּ, כִּי אַתָּה הוּא סוֹמֵךְ נוֹפְלִין וְזוֹקֵף כְּפוּפִים, וּמָלֵא רַחֲמִים, וְאֵין עוֹד מִלְּבַדֶּךָ. בָּרוּךְ אַתָּה יי, אֵל הַהוֹדָאוֹת." בַּר קַפָּרָא אָמַר: "לְךָ כְּרִיעָה, לְךָ כְּפִיפָה, לְךָ הִשְׁתַּחֲוָיָה, לְךָ בְּרִיכָה, "כִּי לְךָ תִּכְרַע כָּל בֶּרֶךְ, תִּשָּׁבַע כָּל לָשׁוֹן". "לְךָ יי הַגְּדֻלָּה, וְהַגְּבוּרָה וְהַתִּפְאֶרֶת וְהַנֶּצַח וְהַהוֹד, כִּי כָל בַּשָּׁמַיִם וּבָאָרֶץ, לְךָ יי הַמַּמְלָכָה, וְהַמִּתְנַשֵּׂא לַכֹּל לָרֹאשׁ. וְהָעֹשֶׁר וְהַכָּבוֹד מִלְּפָנֶיךָ, וְאַתָּה מוֹשֵׁל בַּכֹּל, וּבְיָדְךָ כֹּחַ וּגְבוּרָה וּבְיָדְךָ לְגַדֵּל וּלְחַזֵּק לַכֹּל. וְעַתָּה אֱלֹהֵינוּ, מוֹדִים אֲנַחְנוּ לָךְ, וּמְהַלְלִים לְשֵׁם תִּפְאַרְתֶּךָ."בְּכָל לֵב וּבְכָל נֶפֶשׁ מִשְׁתַּחֲוִים. "כָּל עַצְמוֹתַי תֹּאמַרְנָה: יי מִי כָמוֹךָ מַצִּיל עָנִי מֵחָזָק מִמֶּנּוּ, וְעָנִי וְאֶבְיוֹן מִגֹּזְלוֹ." בָּרוּךְ אַתָּה יי אֵל הַהוֹדָאוֹת." אָמַר רִבִּי יוּדָן: נְהִיגִין רַבָּנִין אָמְרִין כֻּלְּהוֹן. וְאִית דָּמְרִין: אוֹ הָדָא אוֹ הָדָא

Nous voyons de ce passage du Yarousholmi d'autres formules supplémentaires. Là encore, il est évident que la prière à faire pendant que le Shaliah Sibbour est occupé à dire le « Môdhim » ne fut jamais standardisée et qu'elle variait d'une communauté à l'autre en fonction du rabbin qui dirigeait la communauté, car ce sont ces derniers qui enseignaient leurs propres prières à leurs disciples et leur communauté. L'une des différences les plus évidentes avec le passage du Talmoudh Bavli est que les formules étaient plus longues en Palestine. Cela est tout à fait normal, car contrairement à Babylone, les Israélites de `aras Yisro`él prenaient soin de toujours essayer d'inclure des versets bibliques dans leurs prières. Ces versets étant faciles à mémoriser, et étant généralement bien connus de la communauté, cela ne posait pas de problème de les inclure et rallonger légèrement les formules.

Une autre différence notoire entre Babylone et la Palestine est qu'à Babylone nous avons vu que Rov Pappo` recommanda de combiner toutes les versions qui étaient connues chez eux, tandis qu'en Palestine ce n'était pas une obligation. C'était la pratique des Rabbins de combiner toutes les versions connues en Palestine, lorsqu'ils priaient à voix basse pendant que le Shaliah Sibbour faisait le « Môdhim » à voix haute, mais ils n'ont jamais érigé cela au rang d'obligation pour tout le monde, car même dire une seule version (peu importe laquelle) suffit ! Nous pouvons en déduire qu'au sein d'une même communauté tout le monde ne disait pas la même prière pendant le « Môdhim » du Shaliah Sibbour, car chacun pouvait choisir la formule qui lui convenait le plus. En outre, étant donné que cette prière se fait à voix basse, personne n'était vraiment censé savoir avec exactitude ce que chacun disait.

Tout cela nous montre comment est-ce que le Judaïsme authentique accorde une grande liberté aux gens lorsqu'il s'agit de la prière, au contraire de ce qui se passe de nos jours, où la prière est standardisée à outrance et est devenue un fardeau très lourd à assumer sur les épaules de bon nombre de fidèles, qui ne prient plus du tout avec cœur et dévotion, mais par pure obligation et de façon machinale.

1Sôtoh 40a
2Barokhôth 1:4
3En Palestine
4Durant la répétition des Shamônah ´asréh, dans la bénédiction de « Môdhim »
5Tahillim 71:23
6Tiré de Yasha´yohou 45:23
71 Divré Hayyomim 29:11-13

8Tahillim 35:10

samedi 27 août 2016

Les « Taphillin » d'HaShem

ב״ה

Élucider les `aggodhôth et les Midhroshim

Les « Taphillin » d'HaShem


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Nous lisons ceci dans le Talmoudh1 : א"ר אבין בר רב אדא א"ר יצחק מנין שהקב"ה מניח תפילין « Rov `avin bar Rov `adho` a dit au nom de Rov Yishoq : ''Quelle est la source [soutenant] que le Saint, béni soit-Il, met les Taphillin ?'' » Le Talmoudh cite alors divers versets tirés de la Tôroh et par des techniques d'interprétations il finit par valider la notion selon laquelle HaShem ית׳ met bel et bien des Taphillin. À l'évidence, ce passage talmudique ne peut en aucun cas être compris littéralement étant donné que :
  1. HaShem n'est pas capable de « mettre » des Taphillin, puisqu'Il n'est pas physique, et
  2. qu'Il n'accomplit les Miswôth qu'Il a données à l'homme. Car les Miswôth servent à perfectionner ceux qui sont imparfaits. Or, HaShem sait tout et est la perfection absolue.

Comme nous l'avons déjà rapporté à maintes reprises, aucun passage `aggadique du Talmoudh ne doit être compris littéralement, mais comme une métaphore dont le but est de nous transmettre un message morale profond.

Le Talmoudh pose dans le passage susmentionné une question centrale qui nous permettra d'en comprendre la profondeur et le sens :

Rov Nahmon bar Yishoq a demandé à Rov Hiyo` bar `avin : « Qu'est-il écrit dans les Taphillin du Maître du Monde ? » Il lui a répondu : « Et qui est comme Ton peuple Israël, une nation unique sur la Terre ? »2 « Le Saint, béni soit-Il, vante-t-Il donc les louanges d'Israël ? » « Oui, car il est écrit3 : ''Tu as glorifié HaShem aujourd'hui... Et HaShem t'a glorifié aujourd'hui.'' [Cela s'interprète de la manière suivante :] Le Saint, béni soit-Il, a dit à Israël : ''Vous avez fait de Moi une entité unique dans le monde, et Je ferai [donc] de vous une entité unique dans le monde.'' ''Vous avez fait de moi une entité unique dans le monde'', ainsi qu'il est dit4 : ''Écoute, ô Israël, HaShem est notre Dieu, HaShem est Un.'' ''Et Je ferai de vous une entité unique dans le monde'', ainsi qu'il est dit : ''Et qui est comme Ton peuple Israël, une nation unique sur la Terre ?'' »
א"ל רב נחמן בר יצחק לרב חייא בר אבין הני תפילין דמרי עלמא מה כתיב בהו א"ל ומי כעמך ישראל גוי אחד בארץ ומי משתבח קוב"ה בשבחייהו דישראל אין דכתיב את ה' האמרת היום וה' האמירך היום אמר להם הקב"ה לישראל אתם עשיתוני חטיבה אחת בעולם ואני אעשה אתכם חטיבה אחת בעולם אתם עשיתוני חטיבה אחת בעולם שנאמר שמע ישראל ה' אלהינו ה' אחד ואני אעשה אתכם חטיבה אחת בעולם שנאמר ומי כעמך ישראל גוי אחד בארץ

Pour éclaircir cette métaphore, nous devons identifier le point central, qui est הני תפילין דמרי עלמא מה כתיב בהו « Qu'est-il écrit dans les Taphillin du Maître du Monde ? » Puisque la question centrale concerne le contenu des Taphillin d'HaShem, nous devons nous focaliser sur le « texte » que HaZa''l disent « être écrit dans les Taphillin du Maître du Monde. »

Nous devons également noter la réciprocité entre la déclaration qu'Israël fait de l'unicité d'HaShem et la réponse d'HaShem selon quoi Israël est également unique. C'est là aussi un point central.

Que contiennent nos Taphillin ? Ces deux boites contiennent le Shama´, qui est notre attestation de foi monothéiste. La Tôroh enseigne que lorsque les Gôyim voient nos Taphillin, ils voient le nom d'HaShem inscrit dessus et craignent les Israélites. Ils en viendront à reconnaître leurs religions inventées de toute pièce comme étant insensées et que les Israélites sont distingués de toute l'humanité par la providence Divine. Cela effraie les nations idolâtres lorsqu'elles se rendent compte que leurs vies d’idolâtrie sont faussetés et mensonges. Les Gôyim sont également effrayés la tâche insurmontable de faire la guerre à ceux qu'HaShem favorise. Mais HaShem désire que toutes les nations Le suivent. Il n'a donné qu'une seule parole véritable, qui est la Tôroh, et l'a confiée aux Israélites parce qu'ils possédaient des croyances monothéistes véridiques qu'ils ont héritées de `avrohom `ovinou ע״ה. C'est à cause de `avrohom `ovinou qu'HaShem répand Sa providence sur ses descendants.

Ainsi, lorsque les Israélites proclament le Shama´, שְׁמַע, יִשְׂרָאֵל: יהוה אֱלֹהֵינוּ, יהוה אֶחָד « Écoute, ô Israël, `adhônoy est notre Dieu, `adhônoy est Un », HaShem, en retour, augmente la reconnaissance des Israélites, leur renommé et leur distinction, de sorte que toutes les nations puissent apprendre d'eux à craindre et à aimer HaShem. C'est ce que HaZa''l veulent dire en nous enseignant que les Taphillin d'HaShem parlent de l'unicité d'Israël. Cela signifie que tout comme les Taphillin des hommes ont pour but de distinguer le Créateur comme étant Unique, HaShem, en retour, amplifie ce message crucial en accordant à Israël, le proclamateur mondial du monothéisme, une voix globale et une admiration parmi les Gôyim. HaShem, pour ainsi dire, « met des Taphillin » qui dupliquent la tentative que fait Israël de proclamer l'unicité d'HaShem. En distinguant Israël, HaShem fait avancer Son plan consistant à aider le monde entier à reconnaître ce qui est vrai et à abandonner les faussetés.

Un jour viendra où les Gôyim du monde entier reconnaîtront que אַךְ-שֶׁקֶר נָחֲלוּ אֲבוֹתֵינוּ « Nos ancêtres n'ont reçu pour héritage que le mensonge. »5 C'est le rôle et la vocation des Israélites d'enseigner la Tôroh à tous les peuples. Nous ne devons, par conséquent, pas cacher la vérité à notre prochain. À l'instar de `avrohom `ovinou, nous devons nous aussi nous soucier des créatures d'HaShem... De toutes Ses créatures. Nous devons courageusement, gentiment, mais également humblement, rendre la vérité accessible. Comme l'a dit le Ramba''m, en commentant la Miswoh Positive n°3 de la Tôroh :

Nos Sages ont également dit que cette Miswoh inclut le fait d'appeler tout le reste de l'humanité à servir Dieu [Exalté soit-Il] et à croire en Lui. C'est parce que lorsque tu aimes quelqu'un tu fais, par exemple, ses éloges et invitent les autres à se rapprocher de lui. De même, si tu aimes vraiment Dieu, par ta compréhension et méditation que tu as eu de Sa vraie existence, tu répandras certainement cette vraie connaissance que tu connais aux ignorants et aux fous. C'est ainsi que le Sifri commente : « ''Et tu aimeras HaShem, ton Dieu''6, c'est-à-dire fais en sorte qu'Il soit aimé parmi les créatures, comme l'a fait `avrohom ton père, car il est écrit7 : ''et les âmes qu'ils ont faites à Horon.'' » La signification de ce Sifri : `avrohom, en raison de sa profonde compréhension de Dieu, a acquis de l'amour pour Dieu, comme l'atteste le verset8 : « Semence de `avrohom, qui M'aimait. » Cet amour puissant l'a par conséquent amené à appeler toute l'humanité à croire en Dieu. De même, tu dois L'aimer jusqu'au point où tu rapproches d'autres de Lui.
וכבר אמרו, שמצווה זו כוללת גם-כן, שנקרא את כל-בני האדם לעבודתו יתעלה ולאמונה בו, שכן אם אתה אוהב את מי שהוא, תהללנו ותשבחנו ותקרא בני-אדם לאהבתו - וזה על דרך המשל - כך אם תאהב את ה' באמת במה שהגיע לך מהשגת אמתותו, ברי שאתה בלי ספק תקרא את הפתאים והסכלים לידיעת האמת שאתה כבר יודע. ולשון ספרי: "ואהבת את ה'" - אהבהו על הבריות כאברהם אביך, שנאמר "ואת-הנפש אשר-עשו בחרן". כלומר: כמו שהיה אברהם, לפי שהיה אוהב - כמו שהעיד הכתוב: "זרע אברהם אהבי" - קורא בעצם השגתו את-בני האדם לאמונה מרב אהבתו, כך תאהבהו עד שתקרא בני האדם אליו

1Barokhôth 6a
21 Divré Hayyomim 17:21
3Davorim 26:17-18
4Ibid., 6:4
5Yirmayohou 16:19
6Davorim 6:5
7Baré`shith 12:5

8Yasha´yohou 41:8

mercredi 24 août 2016

La Paroshoh avec le Ramba''m : Parashath ´éqav II

ב״ה

La Paroshoh avec le Ramba''m

Parashath ´éqav


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À deux reprises dans la Parashath ´éqav Môshah Rabbénou ע״ה parle aux Bané Yisro`él de la manne céleste qui leur permettait de se nourrir durant leur quarante années d'errance dans le désert, et les deux fois il mentionne le but qui était rempli par ce moyen miraculeux de s'alimenter. La première fois, Môshah Rabbénou déclare1 :

Il t'a affligé et affamé, puis Il t'a nourrit avec la manne que tu ne connaissais pas et que n'avaient pas connu tes pères, afin de te faire savoir que l'homme ne vit pas seulement de pain, mais c'est de tout ce qui émane de la bouche de `adhônoy que l'homme vivra.
וַיְעַנְּךָ, וַיַּרְעִבֶךָ, וַיַּאֲכִלְךָ אֶת-הַמָּן אֲשֶׁר לֹא-יָדַעְתָּ, וְלֹא יָדְעוּן אֲבֹתֶיךָ: לְמַעַן הוֹדִיעֲךָ, כִּי לֹא עַל-הַלֶּחֶם לְבַדּוֹ יִחְיֶה הָאָדָם--כִּי עַל-כָּל-מוֹצָא פִי-יהוה, יִחְיֶה הָאָדָם

D'après ce verset, l'expérience de la manne avait pour but d'enseigner aux Bané Yisro`él qu'HaShem ית׳ peut nourrir la vie humaine même sans le moyen d'alimentation conventionnel, que Sa puissance s'étend au-delà du domaine de l'ordre naturel familier.

Un peu plus loin, nous lisons que Môshah Rabbénou dit ceci d'HaShem2 :

Celui qui t'a nourrit, dans le désert, d'une manne que ne connaissaient pas tes pères, afin de t'affliger et afin de t'éprouver pour te faire du bien à l'avenir.
הַמַּאֲכִלְךָ מָן בַּמִּדְבָּר, אֲשֶׁר לֹא-יָדְעוּן אֲבֹתֶיךָ: לְמַעַן עַנֹּתְךָ, וּלְמַעַן נַסֹּתֶךָ--לְהֵיטִבְךָ, בְּאַחֲרִיתֶךָ

Comme le fait remarquer le Ramba''m ז״ל dans son Môréh Navoukhim (Guide des Égarés)3, ce dernier verset semble, à première vue, soutenir la notion selon laquelle HaShem cause des souffrances sur les gens afin d'augmenter leur récompense finale. Môshah Rabbénou semble ici expliquer le régime maigre et terne imposé aux Bané Yisro`él comme ayant pour but לְהֵיטִבְךָ, בְּאַחֲרִיתֶךָ « de te faire du bien à l'avenir », les rendre méritants d'une plus grande récompense à un moment futur.

Mais le Ramba''m rejette catégoriquement cette perspective sur les souffrances humaines. Il considère cette approche comme étant contraire à la description que Môshah Rabbénou fait plus tard d'HaShem4 : אֵל אֱמוּנָה וְאֵין עָוֶל « [Il est] un Dieu digne de confiance et sans iniquité. » HaShem ne commet point d'iniquité ; Il ne cause pas de souffrances sur quelqu'un qui ne le mérite pas. Le Ramba''m cite dans ce contexte le dicton rabbinique suivant5 : אין מיתה בלא חטא ואין יסורין בלא עון « Il n'y a point de mort sans péché, ni d'affliction sans iniquité. » Bien que nous soyons généralement incapables d'identifier le péché exact pour lequel des souffrances se sont abattues sur quelqu'un, nous devons croire en la justice impeccable du jugement Divin. Comme l'écrit le Ramba''m :

C'est, en effet, cette dernière opinion que doit admettre tout homme religieux doué d'intelligence, et il ne doit pas attribuer à Dieu l'injustice, de manière à croire qu'untel est pur de tout péché, qu'il est un homme parfait et qu'il n'a point mérité ce qui lui est arrivé.

Comment devons-nous donc comprendre l'explication donnée par Môshah Rabbénou quant au but sous-jacent de la manne, à savoir לְהֵיטִבְךָ, בְּאַחֲרִיתֶךָ « pour te faire du bien à l'avenir » ?

Le Ramba''m offre deux interprétations possibles de ce verset, qui découlent de deux significations possibles du mot נַסֹּתֶךָ « Nisôthakho », que l'on traduit habituellement par « t'éprouver » :

  1. Môshah Rabbénou explique ici aux Bané Yisro`él que la manne servait à prouver que la foi en HaShem suffit pour garantir à quelqu'un sa nourriture et ses moyens de subsistance, même dans des conditions aussi extrêmes que le fait de se trouver dans le désert si longtemps ;
  2. Le Ramba''m suggère que le mot « Nisôthakho » peut également se comprendre par « t'accoutumer. » (Il le démontre en citant notamment le verset de Davorim 28:56, où ce verbe a ce sens-là.) Le but de ce régime draconien était d'accoutumer les Bané Yisro`él à une vie difficile en préparation des guerres et batailles féroces qu'ils devraient plus tard livrer en entrant à Canaan. Voici les mots du Ramba''m :

Dieu vous a d'abord accoutumés à la peine dans le désert afin que vous jouissiez d'un bien-être plus grand quand vous serez entrés dans le Pays ; et cela est vrai, car il est plus doux de passer de la peine au repos que d'être toujours dans le repos. On sait aussi que, s'ils n'avaient pas subi la misère et la peine dans le désert, ils n'auraient pas pu conquérir le Pays, ni combattre ; ce que la Tôroh dit expressément6 : כִּי אָמַר אֱלֹהִים, פֶּן-יִנָּחֵם הָעָם בִּרְאֹתָם מִלְחָמָה--וְשָׁבוּ מִצְרָיְמָה. וַיַּסֵּב אֱלֹהִים אֶת-הָעָם דֶּרֶךְ הַמִּדְבָּר, יַם-סוּף « Car Dieu disait : ''Le peuple pourrait se repentir en voyant la guerre et retourner en Égypte.'' Dieu fit donc dévier le peuple du côté du désert, vers le Yam Souf. » En effet, le bien-être fait disparaître la vaillance, tandis que les privations et les fatiguent l'engendrent, et c'est là le bien que le passage en question leur promet dans l'avenir.

Le futur bienfait de la période d'errance difficile n'était pas la récompense que le peuple recevrait pour avoir endurer cette difficulté, mais plutôt l’endurance physique et le courage que le peuple développa à travers cette expérience, qui s’avéreront indispensable lorsqu'ils s'embarqueront dans la campagne de conquête de `aras Yisro`él.

D'après cette approche, les souffrances ne s'abattent pas sur quelqu'un simplement dans le but d'augmenter sa récompense, comme le croient et l'enseignent certains, mais HaShem peut très bien soumettre un individu à une période de difficulté afin de l'aider à se préparer à une situation à laquelle il sera confronté dans le futur. Dans ces cas, la période de difficultés ne le rend pas digne d'une plus grande récompense, mais lui est intrinsèquement bénéfique en ce qu'elle l'aide à lui permettre de surmonter des obstacles qui l'attendent.

1Davorim 8:3
2Ibid., verset 16
3Volume 3, Chapitre 24
4Davorim 32:4
5Talmoudh, Shabboth 55a

6Shamôth 13:17-18
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