בס״ד
Les
vêtements font l'homme de Dieu
Rabbi
Mikho`él Shalômoh Bar-Rôn
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Par
Rabbi Mikho`él Shalômoh Bar-Rôn שליט״א.
Nous
sommes durant la semaine de la Parashath Tasawwah (qui est
prononcé « Tétsavèh par ceux qui ne sont pas initiés à la
prononciation de l'Hébreu ancien), la Paroshoh qui traite des
vêtements sacrés, la tenue qui distinguait le Kôhén (plus
particulièrement le Kôhén Godôl) dans ses activités
saintes. C'est donc une belle opportunité qui m'est offerte
d'enseigner l'un des aspects de la Tôroh les moins bien connus :
l'importance d'un habillement juif distinct.
Voici
l'une des 613 Miswôth fondamentales de la Tôroh, dans
Wayyiqro` (Lévitique) 18:3 :
Vous
n'agirez point selon les œuvres du pays d’Égypte dans lequel
vous avez demeuré, et vous n'agirez point selon les œuvres du
pays de Canaan vers lequel Je vous conduis. Et
vous ne marcherez pas dans leurs coutumes.
|
כמעשה
ארץ מצרים אשר ישבתם בה לא תעשו וכמעשה
ארץ כנען אשר אני מביא אתכם שמה לא תעשו
ובחקתיהם
לא תלכו
|
Ce
qui suit est un résumé tiré du Mishnéh Tôroh sur de ce que dit
la Tôroh Orale (la vraie Halokhoh) à propos de cette Miswoh :
Mishnéh
Tôroh, Hilkhôth ´Avôdoh Zoroh Wahouqqôth
Haggôyim 11:1
|
Il
est défendu de marcher dans les coutumes des Gôyim, et de leur
ressembler, que ce soit dans la tenue vestimentaire, la coupe de
cheveux, ou ce qui est semblable, car il est dit1 :
« Vous ne
marcherez pas dans les coutumes de la nation »,
et il est dit2 :
« Vous ne
marcherez pas dans leurs coutumes »,
et il est dit3 :
« Prends
garde de te fourvoyer sur leurs traces » ;
tous [ces versets] sont une mise en garde sur la même idée, qui
est de ne pas leur ressembler. Au contraire, l'Israélite doit
être séparé d’eux, et distinguable par sa tenue vestimentaire
et autres pratiques, tout comme il est séparé d’eux dans ses
conceptions et ses traits de caractère. De même, il est dit4 :
« Je vous
ai séparés des nations ».
|
אין
הולכין בחוקות הגויים,
ולא
מידמין להן--לא
במלבוש,
ולא
בשיער,
וכיוצא
בהן:
שנאמר
"ולא
תלכו בחוקות הגוי",
ונאמר
"ובחוקותיהם,
לא
תלכו",
ונאמר
"הישמר
לך,
פן
תינקש אחריהם".
הכול
בעניין אחד הוא מזהיר:
שלא
יידמה להן--אלא
יהיה הישראלי מובדל מהן וידוע במלבושו
ובשאר מעשיו,
כמו
שהוא מובדל מהן במדעו ובדעותיו.
וכן
הוא אומר "ואבדיל
אתכם מן העמים
|
Dans
le Séfar Hammiswôth (Miswoh Lô`
Tha´asah n°30), nous apprenons que l'interdiction de copier
les coutumes des Goyim ne se rapporte pas seulement à leurs coutumes
actuelles, mais également à celles de leurs ancêtres. Certains
prétendent que le Rambam זצ״ל
aurait
changé d'avis depuis sa jeunesse, quand il rédigea son Séfar
Hammiswôth, car il a délibérément omis ce détail dans son
Mishnéh Tôroh. Ainsi, le Juifs Hasidim et Lituaniens
ayant adopté le style du chapeau feutre et de la redingote
pourraient prétendre qu'aujourd'hui ils ont un style juif distinct,
étant donné que le clergé chrétien a abandonné ce style
vestimentaire pour d'autres modes d'habillement.
Pour
moi, c'est tiré par les cheveux ! Je pourrais me tromper, mais
je ne vois aucune raison de combattre ce qui semble clair : les
Juifs ne doivent pas se vêtir dans des vêtements qui étaient
propres aux Gôyim, que ce soit ceux du présent ou ceux du passé.
(Remarque : Tout ce que je dis du mode vestimentaire Harédi
est dit avec le plus profond respect pour les Harédim
et leur [notre] dévotion ardente envers la Tôroh. Je m'identifie
moi-même comme un Juif Harédi, je vis dans un
quartier Harédi et mes enfants étudient dans une
institution Harédi remarquable.)
Un
de mes amis a partagé avec moi une perspective supplémentaire :
les vêtements noirs [des Harédim)] calqués sur le
style polonais et les chapeaux noirs et Shtreimels (et j'ajouterais à
cela les tenues moulantes modernes des Juifs non-Harédim
calquées sur les styles occidentaux) nous font paraître étrangers
en Terre Sainte. C'est un habillement hostile au climat, et nous
ressemblons à des oppresseurs étrangers qui n'appartiennent pas à
ce continent, des étrangers importés d'Europe. Les Arabes nous le
font souvent remarquer, comme le reste du monde. Remarquant nos
styles vestimentaires non originaux, ils disent : « Vous
voyez ? Ces Juifs sont venus et ont volé notre terre. Ils
n'appartiennent pas à ce continent. Retournez en Europe ! »
Ce
que je crois est que les Gôyim comprennent inconsciemment, quelque
part profondément dans leurs âmes, une chose qui les peine
grandement : ce n'est pas à cela que le « Royaume de
prêtres et la sainte nation », le peuple d'Israël, est censé
ressembler. Boroukh HaShem, je vois quelques signes de
changements positifs en cours.
Comment
donc est-ce que, idéalement, les Juifs devraient-ils s'habiller ?
Croyez le ou pas, les traditions sur notre style vestimentaire n'ont
pas complètement disparues. Nous pouvons encore les apprendre des
Juifs d'Orient, dont quelques uns seulement les ont préservées
jusqu'à ce jour. De mon propre arrière-arrière-arrière-grand-père,
HoRov Yahoudoh HaLéwi de Dubrovnik (en Serbie), aux grands Hakhomim
de Bagdad sur la photo ci-dessous, en passant par les Talmidéi
Hakhomim du Yémen, la façon de s'habiller des hommes variait
très peu :
Parmi
nos guerriers, le style différait. Ci-dessous, une photo de Yahia
Habbani de mémoire bénie, de la famille de Ya´aqôv Môshah (Awad
bin Brihim), le père de l'estimé `Alouf `Abbir Mori Yahôshoua´
Sôfér שליט״א.
Le défunt oncle est vêtu du style classique des Habbani, qui remonte
à des millénaires :
Le
`Alouf `Abbir lui-même, un spécialiste de l'habillement ancien au
Proche-Orient, m'a enseigné une fois, au nom de son père (qui a
actuellement plus de 100 ans. Puisse HaShem le préserver en bonne
santé), qu'une photographie des Arabes il y a 100 ans serait presque
identique à ce que les Yishmo`élim ressemblaient il y a 1000 ans,
et même jusqu'aux temps du TaNaKh. Il en était de même au sein
de son propre clan.
Peu
importe le style, du Béith Midrosh
au champ de bataille, à travers tout le Moyen-Orient, nous avons
préservé notre style vestimentaire distinct. Si nous nous tournons
vers la leçon que nous apprennent nos anciennes légendes orales
(Midroshim),
c'est un détail d'une grande importance : ce
fut en partie par le mérite de notre loyauté infaillible envers
notre mode d'habillement traditionnel hébreu qu'HaShem nous a
délivrés d’Égypte.
Les Sages décrétèrent même une bénédiction spéciale à réciter
lorsque nous enveloppons nos turbans autour de la tête : ברוך
אתה יי אלֹהינוּ מלך העולם עוטר ישראל
בתפארה « Béni
Tu es HaShem, notre Dieu, Roi de l'univers, Qui couronne [le peuple
d']Israël de splendeur ».
Le Talmoud
Bavli (traité Barokhôth
60b)
est clair, tout comme le Mishnéh Tôroh (Hilkhôth
Tafilloh 7:4) :
cette bénédiction se fait lorsqu'on « enroule
son tissu [ou vêtement] sur la tête ».
(Remarquez que le Talmoud
et le Mishnéh Tôroh mentionnent tous deux des chapeaux à d'autres
endroits. Mais cette bénédiction ne fut spécifiquement instituée
que pour des couvre-chefs israélites authentiques.)
À
présent, avant que vous ne vous rendiez auprès du tailleur le plus
proche et ne vous découragiez rapidement en vous disant que vous
risquez de perdre votre travail, vos amis, ou pire, demandons-nous
ce qu'est la Halokhoh pratique.
Aujourd'hui, l'habillement moderne est standardisé dans le monde
entier en un « code vestimentaire » universel. De nos
jours, la plupart des styles des vêtements propres aux Gôyim sont
suffisamment bizarres que pour servir de costumes de Pourim.5
En outre, bien que nous avons maintenu un style distinct, la vérité
est que les Juifs à travers les époques portaient ce qui leur paraissait approprié dans leurs entourages. Ma
compréhension est, selon ce que j'ai reçu, que pour les hommes, à
un niveau basique, tant que ce que nous portons est suffisamment
pudique, que la Kippoh sur notre tête et les Sisith
sur les côtés nous donnent une apparence clairement unique et
distincte, cela remplit les critères de base de la Halokhoh.
Néanmoins,
à mon humble avis (sans manquer de respect à ceux qui ne seront pas
d'accord), il pourrait y avoir deux exceptions notoires à cette
règle pour les hommes : le costume trois pièces et les
pantalons moulants, plus particulièrement les jeans moulants. À
l'inverse des costumes ordinaires, le costume trois pièces est un
vêtement traditionnel également connu sous le nom de « 31 du
Dimanche ». Ayant atteint sa forme actuelle au siècle dernier,
il semble avoir été (dans sa culture d'origine) un vêtement
spécial mis de côté par les Gôyim pour leur culte hebdomadaire du
Dimanche. Quant aux pantalons moulants ou les jeans, à moins qu'on
ne prenne plusieurs tailles au-dessus afin qu'ils pendent comme le
style « gangster » (ce qui, en soi, constitue un style
vestimentaire propre aux Gôyim), il est explicitement interdit dans
le Talmoud
pour un homme Juif d'en porter. D'après ma lecture du [Mishnéh
Tôroh), le Rambam n'avait nulle besoin de le mentionner, car cela
tombe dans l'interdiction générale d'imiter les coutumes non
juives.
Quant
à moi, je ne suis personnellement pas satisfait par le « code
vestimentaire » universel. Mon âme aspire à plus. Cela
me met mal à l'aise de savoir que durant plus de 3000 ans nos
ancêtres, nos grands rabbins, prophètes et guerriers, avaient des
styles vestimentaires juifs distincts et des coiffures distinctes que
nous sommes prêt à si facilement abandonner en faveur des styles
vestimentaires des yuppies et des centres commerciaux américains.
Alors qu'en Terre Sainte les moines bouddhistes, les nonnes et les
prêtres chrétiens Éthiopiens se promènent librement dans leurs
vêtements traditionnels, moi, qui suis un Juif, je devrais me
contenter des styles vestimentaires proposés par le magazine GQ,
quand bien même ils seraient techniquement permis ?
Je
puisse rarement dans le mysticisme pour la rédaction de mes
articles6,
mais cette fois-ci je ne peux pas me retenir de le faire.
« Téfillin », par Aryéh Kaplan, est l'un des livres les
plus inspirants que j'ai lus lorsque j'évoluais dans ma pratique de
la Tôroh il y a quelques années d'ici. Dedans, Aryéh Kaplan de
mémoire bénie écrit :
L'espace
physique n'existe que dans le monde physique. Dans le domaine
spirituel, il n'existe pas de concept de l'espace, comme nous le
savons.
Néanmoins,
nous parlons de choses comme étant proches ou éloignées dans le
monde spirituel. Qu'est-ce que cela signifie ? Nous ne pouvons
être en train de parler d'une distance physique, car il n'y a pas
d'espace physique dans le domaine spirituel. Mais dans un sens
spirituel, la proximité implique une ressemblance. Deux choses qui
se ressemblent sont spirituellement proches. De l'autre côté, deux
choses qui diffèrent sont éloignées dans un sens spirituel.
Il
s'en suit que si nous désirons être spirituellement proches et
semblables aux plus grands hommes de l'histoire, `Avrohom `Ovinou,
Môshah Rabbénou, Dowid
Hammalakh, Rébbi ´Aqivo`, etc., nous devons leur ressembler autant
que possible. C'est évidemment premièrement et principalement dans
nos actes : dans notre façon d'interagir avec les autres, dans
notre façon de prier, dans notre façon d'étudier et pratiquer la Tôroh, dans notre façon de combattre. Mais c'est si difficile dans
un monde mondain où nous sommes classés en catégories et limités
par ceux qui nous entourent. Et
pourtant, comme cela a été expliqué plus haut, c'est nous qui
créons notre image, la façon dont nous sommes perçus, et qui, à
un certain degré, provoquons ces catégorisations par notre façon
de nous habiller, de couper nos cheveux, etc.
La
raison première pour laquelle, dans le monde Harédi,
les Juifs portent des chapeaux et costumes noirs, est la raison
première pour laquelle j'essaies de m'habiller d'une façon plus
hébraïque. Ils savent jusqu'à quel point le vêtement fait l'homme
de Dieu. Rien qu'en passant devant une discothèque animée, un
adolescent en chapeau et costume noir se sentira et réagira
différemment d'un jeune homme en jeans portant sur sa tête une
Kippoh de la taille de la moitié d'un billet. S'habiller
d'une manière plus israélite peut avoir le même effet.
La différence est que l'habillement noir lui donne le sentiment
d'une arrivée européenne commencée il y a plus de 60 ans, un homme
exilé sur sa propre terre.
En
outre, comme j'en ai discuté plus haut, tout habillement autre que
notre habillement ancestral nourrit un certain stéréotype négatif
aux yeux des nations, pour qui nous sommes censés être « un
royaume de prêtres et une sainte nation ».
Que ce soit un petit pas comme porter un large Tallith tout en se
relaxant et travaillant dans sa maison, poter un turban sur sa tête
pour faire la prière du matin quand on est seul chez soi, ou opérer
de grands changements comme laisser pousser sa barbe et ses Pé ôth,
je le recommande vivement. Si vous faites le choix de porter les
Tafillin ne serait-ce que pour un court instant en-dehors du cadre de
la prière pour étudier un peu de Tôroh, vous accomplissez en fait
la Miswoh
biblique d'aspirer à être en Tafillin tout au long de la journée.
Que
puisse prochainement arriver le jour où les Hôhanim se vêtiront
quotidiennement de leurs vêtements sacerdotaux dans le Béith Hammiqdosh
reconstruit et que le peuple d'Israël se vêtira des siens pour
l'accomplissement de toutes les activités exigées par notre
héritage ancestral. En attendant, puissions-nous augmenter à titre
personnel notre conscience du type de peuple Divin que notre
habillement traditionnel peut nous aider à devenir.
Môri
Mikho`él Shalômoh Bar-Rôn.
1Wayyiqro`
20:23
2Ibid.,
18:3
3Davorim
(Deutéronome) 12:30
4Wayyiqro`
20:26
5À
noter qu'en tant que Talmid HaRambam, le Rov Mikho`él
Shalômôh Bar-Rôn est catégoriquement opposé au fait de se
déguiser à Pourim. Il a écrit des articles clairs à ce sujet et
a donné une interview à ce propos en 2010. C'est une pratique non
juive qui n'a pas sa place dans notre religion. Bien que ses enfants
soient dans une école Harédi où les élèves se déguisent chaque
année pour Pourim, il a catégoriquement interdit à ses enfants de
le faire, en leur expliquant clairement pourquoi cela était
interdit.
6Les
Talmidéi HaRambam rejettent le Zôhar et la prétendue
« Qabboloh »