ב״ה
Qui
est plus proche de Dieu : un scientifique ou un expert en
Halokhoh sans connaissance scientifique ?
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Les
interdictions décrétées ces dernières années par des pseudos
Gadhôlim amènent beaucoup de gens à s'interroger sur leurs
compétences et connaissances, ainsi que sur leur légitimité. De
nombreux ouvrages scientifiques, halakhiques ou traditionnels ont été
interdits par ces pseudos Gadhôlim. Nous avons l'exemple des livres
du Go`ôn de Wilno` ז״ל
interdits
par certaines communautés Hassidiques (car le Go`ôn a
vigoureusement combattu la Hasidhouth.
Voir l'article intitulé « Le
combat du Go`ôn de Wilno` contre l'hérésie hassidique »)) ;
nous avons les réactions ulcérées de certains Hasidhim
rien que d'entendre quelqu'un citer le Mishnoh Barouroh (rédigé
pourtant par le grand Hofés Hayim ז״ל,
simplement parce qu'il était Litvaq et non Hosidh) ;
nous avons l'interdiction d'étudier les sciences dites « profanes »,
ou de lire les livres scientifiques, ce qui provoque un débat entre
la compatibilité de la science et la religion ; nous avons
l'interdiction de nous intéresser à l'histoire autre que celle du
peuple juif ; nous avons l'interdiction d'étudier autre chose
que des sujets religieux (ce qu'on appelle « Koullô
Qôdhash – Uniquement du sacré »),
etc. Toutes ces interdictions émises par ces pseudos Gadhôlim ne
sont rien d'autres que politiques. Nous pouvons comprendre qu'ils
voient ces livres (même rédigés par d'éminents rabbins des
générations passées) comme une menace contre leur façon de penser
et leur Judaïsme unique (et « nouveau », car en dépit
des apparences, ce sont des doctrines neuves qui n'existaient pas
avant et n'ont pas de base dans la Halokhoh) qu'ils tentent d'imposer
à tous. Après tout, les Harédhim
ont pris le pouvoir dans le Judaïsme actuel ! Et ils s'estiment
avoir le droit d'imposer à tous leur version du Judaïsme et
d'amener tout le monde à suivre leurs interdictions et innovations.
Tout
cela nous amène à nous poser la question suivante : un grand
expert halakhique, qui est à la tête de dizaines de milliers de
fidèles et n'a jamais rien étudié de « profane » (et
ne se mélange jamais au monde extérieur, sortant que très peu des
frontières de son quartier Harédhi)
a-t-il nécessairement la connaissance, l'expertise, l'autorité et
la légitimité de nous dire si la compréhension que nous
développons est correcte ou pas ? A-t-il les compétences de
nous dicter quoi croire, comment croire, ce qu'on peut faire ou ne
pas faire, etc. ? Le concept même d'un Godhôl ou de Gadhôlim
qui auraient l'autorité d'imposer des jugements halakhiques sur
l'ensemble du peuple juif est tout bonnement contraire au Judaïsme,
lorsqu'on lit le Ramba''m ז״ל
et
de nombreux autres Ri`shônim. Mais quand bien même on serait d'avis
qu'une telle autorité existerait, cet expert halakhique, qui ne
connaît rien du monde et de ce qui provient d'en-dehors des livres
de sa bibliothèque, a-t-il automatiquement le droit de trancher que
quiconque ne croit pas aux innovations dont il fait la promotion est
un Kôfér (mécréant) ?
Voici
ce que le Ramba''m écrit dans le Môréh Navoukhim (Guide des
Égarés) 1:34 :
Nous ne pouvons
obtenir une connaissance de Lui qu'à travers Ses œuvres; Ses œuvres
témoignent de Son existence, et montrent ce qu'on doit comprendre à
Son sujet, c'est-à-dire, ce qui doit Lui être attribué, aussi bien
de façon affirmative que négative. Il est donc indispensable de
considérer tous les êtres tels qu'ils sont réellement, de sorte
que nous déduisons de toutes les espèces les propositions vraies et
bien établies qui peuvent nous aider à la solution des problèmes
métaphysiques. Encore une fois, beaucoup de propositions fondées
sur la nature des nombres et les propriétés des figures
géométriques, sont utiles dans l'examen de choses que nous devrions
refuser en référence à Dieu, et ce rejet va nous conduire à de
nouvelles conclusions. Vous ne douteriez certainement pas de la
nécessité d'étudier l'astronomie et la physique, si vous désiriez
comprendre la relation entre le monde et la Providence Divine telle
qu'elle est en réalité et non en fonction de l'imagination ...
Par conséquent celui qui veut atteindre la perfection humaine,
doit d'abord étudier la Logique, puis les diverses branches des
mathématiques dans le bon ordre, puis la physique, et enfin la
métaphysique.
Le
Ramba''m exige que nous acquérions toutes les connaissances de la
science à partir de ce qui nous entoure, à partir de ce qui, dans
le langage actuel, est appelé « profane ». Si, dans le
cadre de la curiosité naturelle d'un homme intelligent, on dirige
son attention sur la compréhension de ce qui se cache derrière cet
univers extraordinaire, précis et beau, cette personne a fait le
tout premier pas dans la recherche de Dieu. Sans ces informations
« scientifiques », le Dieu auquel quelqu'un pense et
affirme croire ou avoir trouvé n'est rien d'autre que le produit de
l'imagination. Et c'est la raison pour laquelle nos Sages des temps
talmudiques étaient très intéressés par toutes les sciences
profanes : la biologie, la physique, l'astronomie, les
mathématiques, la botanique, etc., car toutes ces sciences ne font
que nous rapprocher de Dieu et nous permettent de Le comprendre tel
qu'Il est réellement. C'est cela qui faisait d'eux de vrais guides
et lumières de notre peuple.
Dans
le Môréh Navoukhim 3:51, le Ramba''m utilise une métaphore
pour expliquer les différents niveaux et étapes de l'humanité par
rapport à sa relation avec Dieu :
Un roi est dans
son palais, et tous ses sujets sont en partie dans la ville, et en
partie à l'extérieur. Parmi ceux qui sont dans la ville, certains
ont le dos tourné vers le palais du roi, et leurs visages dans une
autre direction; et certains sont désireux et zélés de se rendre
au palais, cherchant à « enquêter dans son temple », et
officier devant lui, mais n'ont même pas encore vu la face du mur du
palais. Parmi ceux qui désirent se rendre au palais, certains
l'atteignent, et font le tour, à la recherche de la porte d'entrée;
d'autres ont passé la porte, et se promènent dans l'antichambre; et
d'autres ont réussi à entrer dans la partie intérieure du palais,
et se retrouvent dans la même pièce que le roi dans le palais
royal. Mais même ces derniers, après être entrés dans le palais,
n'ont pas immédiatement vu le roi, ou ne lui ont pas parlé; car,
après avoir pénétré la partie intérieure du palais, un autre
effort est nécessaire avant de pouvoir se présenter devant le roi,
à distance, ou à proximité, entendre ses paroles, ou lui parler.
Je vais maintenant expliquer la comparaison que j'ai faite. Les gens
qui sont à l'extérieur de la ville sont tous ceux qui n'ont pas de
religion, ni celle basée sur la spéculation, ni celle reçue par la
tradition …
Ceux qui sont dans
la ville, mais ont le dos tourné vers le palais du roi, sont ceux
qui ont des opinions et sont engagés dans la spéculation, mais
s'avèrent se tenir à de fausses doctrines, qu'ils ont soit adopté
à la suite de grandes erreurs commises dans leurs propres
spéculations, ou qu'ils ont héritées d'autres qui les ont trompés.
En raison de ces doctrines, ils s'éloignent de plus en plus du
palais royal au plus ils semblent avancer ....
Ceux qui cherchent
à atteindre le palais, et à y entrer, mais ne l'ont encore jamais
vu, sont la multitude des partisans de la loi; Je me réfère aux
ignorants qui observent les commandements ...
Ceux qui
arrivent au palais, mais en font le tour, sont ceux qui se consacrent
exclusivement à l'étude de la loi pratique: ils croient
traditionnellement en de vrais principes de la foi, et apprennent
l'adoration pratique de Dieu, mais ne sont pas formés dans le
traitement philosophique des principes de la loi, et ne cherchent pas
à établir la vérité de leur foi par la preuve …
Ceux qui
s'engagent à enquêter sur les principes de la religion sont venus
dans l'antichambre: et il ne fait aucun doute que ceux-ci peuvent
aussi être divisés en différentes catégories. Mais ceux qui ont
réussi à trouver une preuve de tout ce qui peut être prouvé, qui
ont une vraie connaissance de Dieu, aussi loin qu'une vraie
connaissance peut être atteinte, et sont près de la vérité, là
où une approche de la vérité est possible, ils ont atteint
l'objectif, et sont dans le palais où le roi vit ...
Mon fils, aussi
longtemps que tu es engagé dans l'étude des sciences mathématiques
et de la logique, tu appartiens à ceux qui font le tour du palais à
la recherche de la porte. C'est ainsi que nos Sages utilisent au sens
figuré la phrase: « Ban Zômo` est toujours à l'extérieur ».
Quand tu comprends la physique, tu es entré dans le hall; et quand,
après avoir terminé l'étude de la philosophie naturelle, tu
maîtrise la métaphysique, tu es entré dans la cour la plus
profonde, et te trouve avec le roi dans le même palais. Tu as
atteint le degré des hommes sages, qui comprennent des hommes de
différentes qualités de perfection.
Dans
cette fameuse métaphore, le Ramba''m place l'expert en Halokhoh qui
ne connaît rien d'autre que les sujets religieux, et encore moins ce
qui touche à la science, et qui ne s'intéresse pas à la
spéculation philosophique (c'est-à-dire, la recherche et l'analyse
des sagesses du monde, le fait de s'interroger sur les merveilles qui
l'entoure), parmi ceux qui se trouvent à l'extérieur du palais et
tournent autour. Ceux-là sont un niveau plus bas que ceux qui ont
étudié les mathématiques et la logique, car les premiers marchent
autour du palais, tandis que les derniers cherchent la porte. Cet
expert en Halokhoh est deux niveaux plus bas que ceux qui comprennent
la physique et trois niveaux plus bas que ceux qui spéculent
(c'est-à-dire, méditent, discutent et réfléchissent) sur les
choses métaphysique.
À
l'évidence, être un expert en questions halakhiques ne fait pas
automatiquement de quelqu'un un expert en théologie. Et cela se
vérifie au quotidien avec les Rabbonim de notre époque (qui,
lorsqu'ils sont Harédhim,
font un procès en sorcellerie à quiconque étudie les sciences
profanes, aurait une profession autre qu'enseignant dans une école
religieuse, boucher, diamantaire, épicier, et toutes les autres
professions « classiques » du monde Harédhi).
Le Ramba''m, dans ses lettres, répète cette position à de
nombreuses reprises, avec des preuves claires tirées du Talmoudh et
du comportement de nos Sages. La conclusion est évidente. Quelqu'un
qui est impliqué dans l'étude des sciences et essaie de les
comprendre à partir de la perspective de notre théologie a plus de
gravitas qu'un expert halakhique qui ne connaît rien des choses
pratiques de la vie de tous les jours dans le monde extérieur, qui
ne connaît rien du monde du travail, et ne connaît rien sur les
sciences, et par conséquent, sur les créatures et la création de
Dieu.
Et
plus le peuple est ignorant, plus fort est leur emprise sur le
peuple ! D'où les interdictions de l'Internet, de l'étude des
sciences profanes, de l'interaction avec le monde extérieur, etc. Ce
n'est pas de la religion, mais des méthodes de gourous assoiffés de
renommé, de pouvoir, d'argent, qui prennent plaisir à être adorés
par leurs pions ! (Car aujourd'hui, bon nombre de ces pseudos
Gadhôlim sont tout bonnement devenus des idoles qu'on adore
littéralement et à qui on attribue des attributs d'HaShem ית׳.
Ces Gadhôlim sont devenus omniscients, infaillibles, sans péchés,
etc., au point de ne même pas avoir honte de les consulter pour
savoir quelle marque de chips il est préférable d'acheter, quelle
longueur doivent avoir les chaussettes blanches, s'il faut mettre ou
pas du poivre dans son plat de pâtes, etc. Évidemment, ce sont des
hyperboles, mais nous n'en sommes pas loin... HaShem Yishmôr !)