mardi 15 septembre 2015

Le jeûne de Gadhalyoh

ב״ה

Le jeûne de Gadhalyoh


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Le jeûne de Gadhalyoh est un jour mis à part dans notre calendrier pour commémorer l'assassinat de Gadhalyoh ban `ahiqom ע״ה, le fonctionnaire Israélite désigné par Babylone et chargé d'administrer la population israélite restée en Judée après la destruction du Béth Hammiqdhosh et l'exil en l'an 586 avant l’Ère Courante. Il est observé le 3 Tishri par un jeûne du lever au coucher du soleil, et, comme pour tous les autres jeûnes, par une prière particulière (le עננו « ´anénou ») et la lecture de passages bibliques spécifiques (Shamôth 32:14, 34:1-10). Les années où Rô`sh Hashonoh (qui dure deux jours) tombe un Mercredi soir, le jeûne est reporté au Dimanche, étant donné qu'à l'exception de Yôm Hakkippourim il nous est interdit de jeûner à Shabboth.

Ce jour de jeûne est mentionné à deux reprises dans le livre du Prophète Zakharyoh ע״ה :

Zakharyoh 7:4-5
La parole de `adhônoy Savo`ôth me parvint en dosant : « Dis à tout le peuple du pays et aux Kôhanim, savoir : Quand vous avez jeûné et pleuré le cinquième et le septième mois, et cela depuis 70 ans, est-ce pour Moi que vous avez jeûné ? »
ויהי דבר-יהוה צבאות, אלי לאמר. אמר אל-כל-עם הארץ, ואל-הכהנים לאמר: כי-צמתם וספוד בחמישי ובשביעי, וזה שבעים שנה--הצום צמתני, אני

Ibid., 8:18-19
La parole de `adhônoy Savo`ôth me parvint en disant : « Ainsi dit `adhônoy Savo`ôth : Le jeûne du quatrième mois, le jeûne du cinquième, le jeûne du septième et le jeûne du dixième, seront pour la maison de Yahoudhoh une réjouissance et une allégresse et des solennités joyeuses ; mais chérissez la vérité et la paix ».
ויהי דבר-יהוה צבאות, אלי לאמר. כה-אמר יהוה צבאות, צום הרביעי וצום החמישי וצום השביעי וצום העשירי יהיה לבית-יהודה לששון ולשמחה, ולמעדים, טובים; והאמת והשלום, אהבו

Dans ces deux passages, le jeûne de Gadhalyoh est appelé צום השביעי « le jeûne du septième [mois] », tout simplement parce que Tishri est le septième mois de notre calendrier.

Les événements ayant amené à l'institution de ce jeûne sont rapportés en détails dans la Bible, une première fois dans 2 Malokhim Chapitre 25 et une seconde fois dans Yirmayohou Chapitres 40 et 41.

Gadhalyoh ban `ahiqom faisait partie des chefs de sa génération. Mais ce que peu savent, c'est qu'il était également reconnu et compté parmi les Prophètes. Quant au symbolisme de cet assassinat, il marquait la fin de la monarchie judéenne, et mena à la destruction de ce qu'il restait de peuplement israélite en Terre Sainte. Tout cela se produisit peu après que le Béth Hammiqdhosh ne soit détruit. Cela renforça le sentiment de désespoir, et c'est pourquoi, le jour de son assassinat fut élevé au rang de jour de deuil national.

Les Sages et les Prophètes décrétèrent un jour de jeûne pour commémorer l'assassinat de Gadhalyoh. Et pourtant, ce jeûne a toujours semblé quelque peu déroutant par rapport aux autres jeûnes dits « rabbiniques ». Les autres jeûnes rabbiniques sont tous liés à des catastrophes nationales (réelles ou potentielles) profondes : les jeûnes du 10 Tévéth, du 17 Tammouz et du 9 `ov sont tous connectés à la destruction du centre spirituel national, le Béth Hammiqdhosh. Quant au jeûne d'Esther, il se rapporte au « miracle caché » de la survie du peuple juif face à une extermination de masse programmée de longue date. À l'inverse, le jeûne de Gadhalyoh semble relativement petit, puisqu'il ne se rapporte qu'au minuscule reste du peuple israélite qui avait pu rester en Terre Sainte après la destruction du Béth Hammiqdhosh et de la Ville Sainte, ce qui, à première vue, n'a pas d'impact historique comparable.

Dans son Mishnéh Tôroh, aux Hilkhôth Ta´aniyôth 5:1, le Ramba''m זצ״ל discute du concept général de jeûner lors des jours de tragédie nationale afin d'éveiller nos cœurs à la repentance. Puis, dans Ta´aniyôth 5:2, il commence la liste de ces jours de jeûne par une référence au jeûne de Gadhalyoh : ואלו הן: יום שלושה בתשרי--שבו נהרג גדליה בן אחיקם « Et les voici : le troisième jour dans [le mois de] Tishri, où Gadhalyoh ban `ahiqom fut tué ». Et voici ce que nous disent les Sages dans le Talmoudh Bavli1 et Yarousholmi2 : צום השביעי זה ג' בתשרי שבו נהרג גדליה בן אחיקם ומי הרגו ישמעאל בן נתניה הרגו ללמדך ששקולה מיתתן של צדיקים כשריפת בית אלהינו « Le jeûne du septième [mois] est le troisième [jour] dans [le mois de] Tishri, où Gadhalyoh ban `ahiqom fut tué. Et qui l'a tué ? Yishmo´`él ban Nathanyoh l'a tué. [Et un jeûne fut décrété ce jour-là] afin que tu apprennes que la mort des justes est comparable à la destruction par le feu de la maison de notre Dieu ».

Le Ramba''m poursuit et introduit alors une idée nouvelle qui n'est pas mentionnée ici dans le Talmoudh, mais qui magnifie l'impact historique de cet événement. Il écrit : יום שלושה בתשרי--שבו נהרג גדליה בן אחיקם, ונכבת גחלת ישראל הנשארה, וסיבב להתם גלותן « le troisième jour dans [le mois de] Tishri, où Gadhalyoh ban `ahiqom fut tué ; et la braise de ce qui restait d'Israël s'est éteinte, ce qui scella leur exil ».

Sur la base de cette déclaration du Ramba''m, le Maharsha''` זצ״ל (Rabbi Shamou`él `ali´azar `édels, 1555-1631) explique que nous ne jeûnons pas en ce jour seulement parce que Gadhalyoh a été tué. Il est vrai que l'assassinat de Gadhalyoh en lui-même fut une tragédie, car c'était un Saddiq. Mais c'est à cause de l'effet qu'a eu sa mort (tous les Juifs quittèrent la Terre Sainte et allèrent en exil) que nous jeûnons. Nous voyons à quel point la mort d'un Saddiq est une tragédie par le fait que le Prophète Zakharyoh cita le jeûne de Gadhalyoh aux côtés des autres jeûnes institués pour commémorer la destruction du Béth Hammiqdhosh. Le dénominateur commun entre ces quatre jeûnes cités dans le verset est le fait que l'étendu de la tragédie de chacun d'eux est équivalent, parce que la mort d'!un Saddiq est au même niveau que la destruction du Béth Hammiqdhosh. Mais bien que ce soit le cas, nous ne jeûnons pas, et ne pourrions de toute façon pas le faire, chaque jour qu'un Saddiq meurt. Nous sommes donc contraint d'admettre que les conséquences de la mort de Gadhalyoh sont sans pareilles par rapport au décès d'autres Saddiqim, car la mort de Gadhalyoh a mis fin à la présence israélite en Terre Sainte et scellé complètement l'exil.

Mais il y a un autre aspect de ce jeûne que nous nous devons de considérer. La Bible nous explique que Gadhalyoh fut averti du fait que Yishmo´`él ban Nathanyoh complotait pour le tuer, mais Gadhalyoh ne fit rien. Bien au contraire, plutôt que de prendre en compte cette information et prendre les mesures appropriées, il la considéra comme du Loshôn Horo´ (médisance). Et il fut tué en raison de son inaction. Les effets de cette inaction se répandirent et touchèrent des milliers d'autres Israélites. Peut-être que Gadhalyoh refusa de croire ce rapport qui lui avait été fait parce qu'il pensait inimaginable que se réalisent complètement les prophéties qui annonçaient que les Israélites iraient en exil. Cela eut pour conséquence de se croire invulnérable. Les effets de son inaction furent si graves que le Talmoudh considère Gadhalyoh comme étant celui qui a tué tous les autres Israélites :

Talmoudh, Niddoh 61a
Il a été enseigné : `abbo` Sho`oul a dit : Il est une fois arrivé qu'une gaine à Béth Hôrôn fut laissée dans un état d'impureté présomptif, et les Sages ne parvenaient pas à correctement l'examiner, parce que sa zone était large. Mais il y avait là un homme âgé qui s’appelait Rébbi Yahôshoua´ ban Hananyoh qui leur dit : « Apportez-moi quelques feuilles ! ». Ils lui apportèrent des feuilles et il les trempa dans l'eau et les étendit sur la gaine. La zone pure resta sèche, tandis que la zone impure devint humide. Et l'ayant examinée, ils trouvèrent une grande fosse remplie d'ossements. Quelqu'un a enseigné qu'il s'agit de la fosse que Yishmo´`él a remplie des cadavres de ceux qui ont été abattus, car il est écrit3 : « La fosse dans laquelle Yishmo´`él jeta tous les cadavres des gens qu'il avait abattus par la main de Gadhalyoh ». Mais est-ce Gadhalyoh qui les a tués ? N'était-ce pas Yishmo´`él qui les a tués ? Plutôt, étant donné qu'il aurait dû prendre en considération le conseil de Yôhonon ban Qoréah, mais qu'il ne l'a pas pris en considération, l’Écriture le considère comme s'il les avait tués.
תניא אבא שאול אומר מעשה בסלע בית חורון שהיו מחזיקין בה טומאה ולא יכלו חכמים לבדוק מפני שהיתה מרובה והיה שם זקן אחד ורבי יהושע בן חנניא שמו אמר להן הביאו לי סדינים הביאו לו סדינים ושראן במים ופרסן עליהם מקום טהרה יבש מקום טומאה לח ובדקו ומצאו בור גדול מלא עצמות תנא הוא הבור שמילא ישמעאל בן נתניה חללים דכתיב והבור אשר השליך שם ישמעאל את כל פגרי אנשים אשר הכה ביד גדליה וכי גדליה הרגן והלא ישמעאל הרגן אלא מתוך שהיה לו לחוש לעצת יוחנן בן קרח ולא חש מעלה עליו הכתוב כאילו הרגן

C'est aussi ce que nous dit le Yarousholmi ! Gadhalyoh a causé sa propre mort. Il était le seul à blâmer, non seulement pour sa propre mort, mais également pour celle de milliers d'autres.

Le futur du peuple d'Israël était entre les mains de ce grand Saddiq. Les décisions qu'il prenait était d'une énorme importance. En dépit de sa grandeur et piété, et malgré qu'il était un prophète d'HaShem, nos Sages nous disent clairement qu'il a commis une erreur cruciale. Il a refusé de faire ce qu'il fallait lorsqu'il fut averti par Yôhonon ban Qoréah du complot fomenté contre lui. Les conséquences furent dramatiques. Lui et tous ses hommes furent brutalement massacrés.

Nos Sages placent toute la faute de cette tragédie sur Gadhalyoh. L'avertissement qu'il avait reçu aurait dû être écouté. S'il l'avait fait, des milliers de vie aurait été épargnées et les Israélites auraient pu continuer à vivre en Terre Sainte pacifiquement sous les Babyloniens.

Tous ces événements se reproduisent à notre époque, quoique différemment, avec la grande hérésie de notre génération, le sionisme ! Nos Sages, par l'inspiration Divine qui les animait, nous ont averti que depuis que l'exil a été divinement décrété, les Juifs ne doivent plus tenter de rétablir la moindre souveraineté en Terre Sainte, ni même d'y monter en masse. La conséquence du non respect du décret de l'exil sera que les Juifs deviendront des proies pour les nations du monde, qui nous traiteront comme du gibier. Si les sionistes et les rabbins qui les soutiennent avaient écouté cet avertissement et respecté le décret de l'exil, nous n'aurions pas connu la majorité des drames actuels, la haine du Juif n'aurait pas atteint le niveau dramatique que l'on connaît aujourd'hui, et des milliers de vies auraient été épargnées. Ils pleurent et mettent tout sur le dos des non Juifs, les accusant de tous les maux, d' « antisémitisme », d'assassins, etc., mais ils sont ceux qui ont provoqué tous ces événements et ce déferlement de haine et de violence. Ce sont eux, et les rabbins qui les soutiennent, qui sont à blâmer pour la mort de milliers de gens depuis que les sionistes ont désiré un État. Ce sont eux qu'il faut premièrement blâmer pour les attaques contre les Juifs en Terre Sainte ou ailleurs. Ce sont eux qui ont creusé les tombes de tous ceux qui sont tombés depuis qu'ils ont entrepris de se rebeller contre Dieu et Ses décrets !

Par notre repentance véritable, puissions-nous prochainement connaître la réalisation de la prophétie annonçant que ces jours de jeûne se transformeront en occasion de joie et d’allégresse, en fêtes solennelles, avec la venue de notre juste Messie. Mais comme le dit le Prophète, en attendant que cela se produise, chérissons la vérité et la paix !

1Rô`sh Hashonoh 18b
2Ta´anith 4:5

3Yirmayohou 41:9
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