בס״ד
Parashath
Tôlédôth
La
Haftoroh de la Paroshoh Tôlédôth
est extraite du Séfèr Mal`okhî, dans lequel le prophète
réprimande le peuple pour leur traitement irrespectueux du Béith
Hammiqdosh et des Qorbonôth. En réponse à la laxité et à
l'irrespect du peuple, HaShem considère avec mépris leurs Qorbonôth
et lance la menace suivante1 :
וְזֵרִיתִי
פֶרֶשׁ עַל-פְּנֵיכֶם,
פֶּרֶשׁ
חַגֵּיכֶם
« et
Je répandrai de la fiente sur vos faces, la fiente [des sacrifices]
de vos fêtes ! »
Le peuple offre des Qorbonôth d'une qualité si pauvre, et avec tant
d'apathie, qu'HaShem les considère comme n'ayant aucune valeur,
comme n'étant rien d'autres que des excréments, et Il les rejette
catégoriquement.
Le
Rambam זצ״ל
cite
ce même Posouq dans une Halokhoh bien connue de son Mishnéh Tôroh,
où il souligne l'importance de partager la nourriture des jours de
fête avec les déshérités :
Hilkhôth
Shévîthath Yôm Tôv 6:17
|
Et
celui qui mange et boit a l'obligation de nourrir
l'étranger, l'orphelin et la veuve avec les autres pauvres qui
sont démunis. Par contre, celui qui ferme les portes de sa cour,
mange et boit avec sa femme et ses enfants sans donner à manger
aux pauvres et à ceux qui sont dans l'amertume, ce n'est pas là
une joie de Miswoh,
mais une joie de son ventre. C'est le concernant qu'il est dit2 :
« Leurs
sacrifices sont comme le pain des affligés, tous ceux qui en
consomment deviendront impurs car [ils gardent] leur pain pour
eux-mêmes ».
Une joie de cette sorte est une disgrâce pour eux, car il est
dit : « et
Je répandrai de la fiente sur vos faces, la fiente [des
sacrifices] de vos fêtes ».
|
וְכִשְׁהוּא
אוֹכֵל וְשׁוֹתֶה,
חַיָּב
לְהַאֲכִיל לַגֵּר לַיָּתוֹם וְלָאַלְמָנָה
עִם שְׁאָר הָעֲנִיִּים הָאֲמֵלָלִים.
אֲבָל
מִי שֶׁנּוֹעֵל דַּלְתוֹת חֲצֵרוֹ
וְאוֹכֵל וְשׁוֹתֶה הוּא וּבָנָיו
וְאִשְׁתּוֹ,
וְאֵינוּ
מַאֲכִיל וּמַשְׁקֶה לָעֲנִיִּים
וּלְמָרֵי נֶפֶשׁ--אֵין
זוֹ שִׂמְחַת מִצְוָה,
אֵלָא
שִׂמְחַת כְּרֵסוֹ.
וְעַל
אֵלּוּ נֶאֱמָר "זִבְחֵיהֶם
כְּלֶחֶם אוֹנִים לָהֶם,
כָּל-אֹכְלָיו
יִטַּמָּאוּ:
כִּי-לַחְמָם
לְנַפְשָׁם";
וְשִׂמְחָה
כְּזוֹ קָלוֹן הִיא לָהֶם,
שֶׁנֶּאֱמָר:
וְזֵרִיתִי
פֶרֶשׁ עַל-פְּנֵיכֶם,
פֶּרֶשׁ
חַגֵּיכֶם
|
Le
Rambam applique la condamnation faite par Mal`okhî Hannovî` ע״ה
face
à l'irrespect du peuple envers les Qorbonôth à ceux qui célèbrent
Yôm Tôv exclusivement comme שִׂמְחַת
כְּרֵסוֹ
« la
joie de leur ventre »,
plutôt que comme un moyen de servir leur Créateur et d'apporter de
la joie aux autres.
À
première vue, on pourrait se demander quel est le lien entre le
verset en lui-même et l'interprétation donnée par le Rambam. Il
semblerait que le Rambam dénature complètement le sens du verset !
Mais il n'en est pas ainsi. Ce parallèle sous-entendu par le Rambam
devient beaucoup plus clair lorsqu'on prend en compte que
contextuellement parlant, Mal`okhî Hannovî` s'adresse ici
spécifiquement aux Kôhanîm.3
Les Kôhanîm recevaient des portions provenant des Qorbonôth du
peuple, qui étaient apportées en abondance lors des trois fêtes de
pèlerinage, lorsque chaque Israélite avait l'obligation de monter à
Yérousholayim 'Îr Haqqôdèsh.
Apparemment, les Kôhanîm de l'époque du Second Temple (l'époque
durant laquelle Mal`okhî Hannovî` prophétisait) avaient perdu de
vue leur rôle en tant que guides spirituels du peuple. Au lieu
d'utiliser les jours de fête comme une opportunité pour enseigner,
conduire, guider et inspirer les pèlerins, ils attendaient ces
occasions comme une opportunité rêvée de s'en mettre « plein
la panse » et profiter des aliments qui leur étaient servis
par ceux qui fréquentaient le Béith Hammiqdosh (puisse-t-il être
rebâtit prochainement et de nos jours. `Omén, Kén Yéhî Rosôn !)
Les paroles très dures prononcées par le prophète à l'égard des
Kôhanîm renferment un message plus qu'approprié à l'encontre de
tous ceux qui, de même, considèrent de façon erronée Yôm Tôv
comme une période pour se saouler et manger à l'excès, plutôt que
comme une opportunité de se perfectionner dans la pratique des
Miswôth
et améliorer leur relation avec HaShem יתברך
שמו.
Le
Rambam avait déjà cité plus tôt ce Posouq dans son Mishnéh
Tôroh, cette fois-là dans les Hilkhôth Dé'ôth, lorsqu'il parlait
du comportement que doit avoir un Talmîd
Hokhom :
Hilkhôth
Dé'ôth 5:2
|
Un
disciple des Sages ne doit pas être un glouton, mais doit manger
des aliments appropriés pour la santé de son corps, sans en
manger avec abus. Il ne doit pas chercher à remplir son ventre,
comme ceux qui se gorgent d’aliments et de boissons jusqu’à
ce que leur ventre enfle. À leur sujet, il est dit : « Et
Je répandrai de la fiente sur vos faces, la fiente [des
sacrifices] de vos fêtes » ;
les Sages ont dit : « [Cela
fait allusion] aux fils de l'Homme qui mangent et boivent [avec
excès] et font de tous leurs jours [des jours] comparables à des
fêtes ».
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תַּלְמִיד
חֲכָמִים לֹא יִהְיֶה גַּרְגְּרָן,
אֵלָא
אוֹכֵל מַאֲכָל הָרָאוּי לְהַבְרוֹת
גּוּפוֹ,
וְלֹא
יֹאכַל מִמֶּנּוּ אֲכִילָה גַּסָּה.
וְלֹא
יְהֶא רוֹדֵף לְמַלֹּאות בִּטְנוֹ,
כְּאֵלּוּ
שֶׁמִּתְמַלְּאִין מִמַּאֲכָל וּמַשְׁקֶה
עַד שֶׁתָּפוּחַ כְּרֵסָן;
וַעֲלֵיהֶם
מְפֹרָשׁ בַּקַּבָּלָה,
"וְזֵרִיתִי
פֶרֶשׁ עַל-פְּנֵיכֶם,
פֶּרֶשׁ
חַגֵּיכֶם"--אָמְרוּ
חֲכָמִים,
אֵלּוּ
בְּנֵי אָדָם שֶׁאוֹכְלִין וְשׁוֹתִין
וְעוֹשִׂין כָּל יְמֵיהֶם כְּחַגִּים
|
Il
ressort donc de tout cela que bien que ce Posouq fut prononcé
spécifiquement en référence aux Kôhanîm, il s'applique à tout
le monde. Tout comme les Kôhanîm doivent consommer les viandes
sacrificielles pour le but de la Miswoh et l'objectif d'enseigner et
inspirer l'individu qui a apporté le Qorbon, de même, nous devons
tous traiter notre façon de manger et nos activités physiques comme
des sortes de « Miswôth »,
que l'on accomplit avec conscience d'HaShem et comme une opportunité,
non pas nous remplir la panse, mais de nous rapprocher du Créateur.
En d'autres mots, notre but ne doit pas être de « nous remplir
de nourriture et de boisson », mais plutôt de préserver notre
santé et intégrité physique afin d'être capable d'accomplir nos
devoirs « sacerdotaux » (puisque nous sommes tous des
Kôhanîm en miniature, comme il est écrit4 :
אַתֶּם
תִּהְיוּ-לִי
מַמְלֶכֶת כֹּהֲנִים,
וְגוֹי
קָדוֹשׁ
« Vous
serez pour Moi un royaume de Kôhanîm et une nation sainte »),
en menant une vie d'engagement et de dévotion sincère envers le
Tout-Puissant יתברך
שמו.
1Mal`okhî
2:3
2Hôshéa'
9:4
3Voir
Mal`okhî 2:1.
4Shémôth
19:6