בס״ד
Parashath
Ki Thisso`
Parfois,
il n'y a pas d'excuse !
Dans
la Parashath Ki Thisso`, la Tôroh nous parle de la Miswoh
de מחצית
השקל
« Mahasith
Hashaqal ». Ce terme fait
référence à une taxe annuelle d'un demi-Shaqal dont devait
s'acquitter chaque Israélite pour l'entretien du Mishkon
(et plus tard du
Béith Hammiqdosh)
et l'achat des animaux devant servir aux sacrifices communautaires.
C'est à partir de Rô`sh Hôdash
`Ador
que commençait la collecte.
Le
Rambam זצ״ל
décrit
dans tous les détails toutes les Halokhôth relatives au demi-Shaqal
dans les Hilkhôth Shaqalim de son Mishnéh Tôroh. La première
Halokhoh qu'il mentionne est celle-ci :
Il
est une Miswoh positive de la Tôroh que tout homme du
[peuple d']Israël donne un demi-Shaqal d'année en année. Même
un pauvre qui tire sa subsistance de la Sadoqoh en a
l'obligation. Il doit emprunter [auprès] des autres ou vendre les
vêtements qu'il porte afin de pouvoir donner un demi-Shaqal
d'argent, comme il est dit1 :
« le riche ne donnera pas plus, et le pauvre ne donnera
pas moins, etc. ». Il ne doit pas être donné en
plusieurs versements - aujourd'hui une partie, demain une autre.
Il doit plutôt être donné tout en une seule fois.
|
מצות
עשה מן התורה,
ליתן
כל איש מישראל מחצית השקל בכל שנה ושנה;
אפילו
עני המתפרנס מן הצדקה--חייב,
ושואל
מאחרים או מוכר כסות שעל כתפו,
ונותן
מחצית השקל כסף:
שנאמר
"העשיר
לא ירבה,
והדל
לא ימעיט ...".
ואינו
נותנו בפעמים רבות,
היום
מעט ולמחר מעט,
אלא
נותנו כולו כאחת,
פעם
אחת
|
Le
Rambam commence donc par insister sur le fait que cette obligation de
payer la taxe d'un demi-Shaqal s'applique même aux membres les plus
pauvres du peuple d'Israël. Et si cela est nécessaire, le Rambam
tranche qu'on doit même emprunter l'argent, voire même vendre
l'habit que l'on porte afin de s'acquitter de cette taxe. La Miswoh
de Mahasith
Hashaqal diffère donc, à cet égard, de la plupart des Miswôth
positives de la Tôroh. Si, par exemple, quelqu'un n'a pas les moyens
financiers de se payer une paire de Tafillin, ou un set de ´Arba`
Minim pour Soukkôth, il est en fait exempté de l'obligation. Mais
quand il s'agit de la Miswoh
positive du Mahasith
Hashaqal, aucune dispense n'est accordée sur la base d'éventuelles
difficultés financières.
Le
Rambam cite pour preuve un verset tiré de notre Paroshoh de la
semaine : העשיר
לא-ירבה
והדל
לא ימעיט
ממחצית
השקל
« Le
riche ne donnera pas plus et le pauvre ne donnera pas moins qu'un
demi-Shaqal ».
À
première vue, la déduction du Rambam semble difficile à
comprendre. La Tôroh ne semble pas nous parler ici des circonstances
sous lesquelles l'obligation du Mahasith
Hashaqal s'applique, mais semble plutôt simplement définir une
somme requise. Elle établit le fait que la valeur de cette taxe est
absolue et ne dépend pas de l'état des finances des gens qui
doivent la payer. Comment le Rambam déduit-il alors de ce verset que
la Miswoh
du Mahasith
Hashaqal diffère de la plupart des autres Miswôth
positives de la Tôroh, en ce qu'elle exisge d'un pauvre de vendre
même le peu qu'il possède dans le but d'accomplir cette
obligation ?
La
réponse est assez simple : il va sans dire qu'on ne peut pas
accomplir une obligation toranique, même de façon partielle, en
accomplissant moins que l'exigence stipulée. Si la Tôroh a exigé
de payer une somme d'argent spécifique, peu importe que l'on soit
riche ou pauvre, il n'est alors pas nécessaire de préciser que
payer moins que cette somme ne permet pas d'accomplir son obligation.
Dans le verset juste avant, la Tôroh a clairement déclaré qu'on a
l'obligation de payer cette taxe, et qu'il n'existe AUCUNE
excuse pour justifier le fait de ne pas l'avoir payée2 :
כל,
העבר
על-הפקדים,
מבן
עשרים שנה,
ומעלה--יתן,
תרומת
ה׳
« Tout
celui qui sera compté dans le dénombrement, depuis l'âge de vingt
ans et au-delà, donnera l'impôt d'HaShem ».
Ainsi, la pauvreté n'est pas une excuse pour ne pas s'acquitter de
cette taxe. Dès le moment où un Israélite a atteint l'âge de 20
ans, il doit la payer. Si dans le verset juste après celui-ci la
Tôroh se fait alors un point d'honneur d'insister sur le fait que le
pauvre (âgé d'au moins 20 ans) ne peut donc pas payer moins que
cette somme, c'est que cela signifie que cette obligation s'applique
en toute circonstance et peu importe la condition financière ou
matérielle de ce pauvre. Qu'il en ait les moyens ou pas, on ne
pourra pas réduire pour lui la somme à payer. De ce fait, il est
logique d'exiger de lui qu'il emprunte la somme nécessaire ou vende
un de ses biens pour pouvoir s'acquitter de sa taxe.
Pour
mieux comprendre, prenons en considération deux sortes d'activités
professionnelles. Certains boulots sont par nature « illimités » ;
ils exigent de l'employé qu'il excelle afin de produire autant que
possible, sans que ne lui soit assignée une quantité de production
particulière. Mais d'autres boulots imposent à l'employé des
objectifs spécifiques et déterminés afin d'accomplir un nombre
donné de produits fabriqués chaque jour de la semaine. Puisque ce
boulot est défini par une quantité de production particulière, on
comprend qu'on attend de l'employé qu'il ne produise pas moins que
cette quantité, peu importe les circonstances.
La
Tôroh nous impose à nous aussi deux sortes d'obligations. Quand il
s'agit de valeurs telles que l'étude de la Tôroh et la Gamiliyouth
Hasodim
(actes de bienfaisance), il n'y a pas de quantité fixée ;
chacun peut librement aspirer à accomplir autant que son temps ou
ses moyens financiers le lui permettent dans ces domaines. Mais de
nombreuses autres Miswôth
sont définies en termes d'exigences spécifiques. Concernant ces
Miswôth,
nous ne pouvons pas parler d' « accomplissement » si on
réalise moins que la quantité spécifiée. Ainsi, si la Tôroh
insiste sur le fait que le pauvre ne peut pas payer moins que le
demi-Shaqal, c'est pour nous faire comprendre que s'il donne moins
que ça, on ne considère même pas qu'il a accompli une Miswoh.
De ce fait, bien qu'il puisse avoir des problèmes financiers, s'il
veut s'acquitter de son devoir (et il n'a pas d'autre choix, étant
donné que c'est une Miswoh
qui lui incombe peu importe sa situation financière), il doit même
vendre ses habits afin de se rendre quitte de son devoir !
Pourquoi
l'obligation du Mahasith
Hashaqal diffère-t-elle d'autres Miswôth,
en ce qu'elle s'applique même aux membres les plus indigents de
notre peuple ?
Cette
exigence de la Tôroh reflète la notion selon laquelle on se doit de
vivre une vie de ´Avôdath HaShem, peu importe nos circonstances
personnelles. Le Béith Hammiqdosh est préservé et soutenu
par chacun des membres du peuple, du plus riche au plus pauvre, parce
qu'ils assument tous de façon équitable la responsabilité de
servir D.ieu, de mener une vie de pratique de la Tôroh et des
Miswôth. Personne ne peut s'excuser des Miswôth de la
Tôroh en s'appuyant sur ses difficultés financières ou d'autres
formes de difficultés auxquelles il fait face. La Tôroh s'adresse à
tous les Israélites de tous les milieux et situations, et de ce fait
chacun est tenu au respect des Miswôth même sous des
circonstances et conditions difficiles. En d'autres mots, les
difficultés de la vie ne doivent pas servir d'excuses pour justifier
le fait de ne pas respecter les devoirs religieux que nous avons
vis-à-vis d'HaShem.
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1Shamôth
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2Shamôth
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