ב״ה
Exposer
les fausses notions
Est-il
réellement défendu à un homme de ne pas couvrir sa tête ?
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L'un
des mythes les plus répandus par le judaïsme dit « orthodoxe »
est que les hommes auraient une obligation religieuse d'avoir
constamment la tête couverte, que ce soit lorsqu'ils sont seuls chez
eux ou en public. Ils prétendent même qu'il serait défendu de
faire la moindre bénédiction en ayant la tête découverte, ou
encore de parcourir ne serait-ce que quatre `ammôth (1,80 mètre) la
tête découverte. C'est pour toutes ces raisons que vous ne verrez
jamais un Juif qui se dit « Orthodoxe » la tête
découverte. Il porte toujours soit uniquement une
Kippoh/Yarmoulko`/Kappele (vous l'appelez comme vous le voulez), soit
une Kippoh/Yarmoulko`/Kappele avec un chapeau par-dessus, soit encore
une Kippoh/Yarmoulko`/Kappele avec un Shtreimel par-dessus
(généralement pour le Shabboth et Yôm Tôv chez les Hasidhim).
Mais est-ce réellement la Halokhoh telle que nous l'avons reçue de
nos Sages, de mémoire bénie ?
Les
« Orthodoxes » citent généralement comme Halokhoh Rabbi
Yôséph Qa`rô ז״ל,
qui a écrit ceci dans son Shoulhon ´oroukh :
ולא
ילך ארבע אמות בגילוי הראש (מפני
כבוד השכינה « Et
il ne parcourra pas quatre `ammôth la tête découverte (par respect
pour la Shakhinoh). » Ils vous diront donc qu'étant donné
que c'est écrit dans le Shoulhon ´oroukh c'est qu'il y
aurait une obligation de respecter cette règle (alors qu'il y a de
nombreuses règles mentionnées dans le Shoulhon ´oroukh
qu'ils ne respectent pas, comme nous l'avons démontré à maintes
reprises à travers divers articles). Mais sur quoi cela
repose-t-il ?
Voici
ce que nous lisons dans l'ouvrage intitulé « Shoulhon
´oroukh Hammaqousér »
(qui est un abrégé du Shoulhon ´oroukh reprenant les us et
coutumes des communautés juives yéménites s'étant détournées en
pratiques originelles des Yahoudhé Témon et du Mishnéh Tôroh pour
adopter le Shoulhon ´oroukh et bon nombre des pratiques
séfarades) :
Il
est défendu de parcourir quatre `ammôth ou de faire sortir de sa
bouche une parole de sainteté la tête découverte. Les mineurs
aussi il est nécessaire de les habituer à couvrir leurs têtes
afin qu'ils aient la crainte des Cieux, comme ce que nous trouvons
au sujet de Rov Nahmon
bar Yishoq :
les astrologues [Chaldéens] avaient dit à sa mère que son fils
serait un voleur. Et elle ne le laissait pas découvrir sa tête
et lui disait de couvrir sa tête afin que la crainte des Cieux
soit sur lui. Et c'est une mesure de piété d'avoir sa tête
couverte durant la nuit comme durant le jour, c'est-à-dire
pendant que l'on dort. Et on s'est accoutumé ainsi.
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אסור
לילך ארבע אמות,
או
להוציא מפיו דבר שבקדושה,
בגילוי
הראש.
וגם
הקטנים צריך להרגילם לכסות ראשם,
כדי
שיהיו יראי־שמים.
וכמו
שמצינו ברב נחמן בר יצחק,
שאמרו
החוזים בכוכבים לאמו שבנה יהיה גנב.
ולא
הניחתו לגלות ראשו,
והיתה
אומרת לו שיכסה ראשו כדי שתהיה עליו
יראת שמים.
ומדת
חסידות להיות ראשו מכוסה בלילה כמו ביום
דהיינו בשעת שינה,
וכן
נוהגים
|
Ce
paragraphe susmentionné fait référence à une histoire rapportée
dans le Talmoudh
pour justifier le fait d'éduquer les enfants à eux aussi se couvrir
constamment la tête. Or, ce récit talmudique fut précisément
rapporté pour nous faire comprendre qu'il s'agissait là d'un acte
exceptionnel, qui n'était pas la norme ! Que se couvrir la tête
constamment n'était pas la norme même pour les adultes dans les
temps talmudiques se démontre aisément. Dans un autre passage du
Talmoudh nous lisons ceci :
Ribbi
Yahôshoua´ ban Léwi a dit : « Il
est défendu à un homme de parcourir quatre `ammôth dans une
posture droite,
ainsi qu'il est dit :
''La terre entière est remplie de Sa gloire''. »
Rov Houno`, le fils de Rov Yahôshoua´, ne parcourait pas quatre
`ammôth la tête découverte. Il disait : « La
Shakhinoh est au-dessus de ma tête ! »
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אמר
רבי יהושע בן לוי אסור לאדם שיהלך ארבע
אמות בקומה זקופה שנא'
מלא
כל הארץ כבודו רב הונא בריה דרב יהושע
לא מסגי ארבע אמות בגילוי הראש אמר שכינה
למעלה מראשי
|
De
ce passage, il apparaît clairement que ce qui a été défendu est
le fait de parcourir quatre `ammôth en donnant une impression
d'arrogance. Sur base de cette interdiction, Rov Houno` ז״ל
s'imposa
lui-même la rigueur de ne jamais parcourir quatre `ammôth en ayant
la tête découverte, de façon à constamment être animé d'un
sentiment d'humilité et ne jamais en arriver à avoir un
comportement hautain ou arrogant. De par le fait que le Talmoudh
prenne le temps de nous décrire ce que faisait Rov Houno` il ressort
plus que clairement que l'écrasante majorité des gens n'agissaient
pas comme lui, et que ce n'était qu'une Houmroh personnelle !
Dans
un autre passage talmudique,
il est rapporté que Rov Houno`, toujours, demanda à être béni
pour n'avoir jamais parcouru quatre `ammôth la tête découverte. Là
encore, il est plus qu'évident que si le Talmoudh le rapporte c'est
que c'était un comportement exceptionnel que l'on ne voyait pas chez
tout le monde, ou la majorité des gens.
Ailleurs
dans le Talmoudh,
il est rapporté que Rov Hisdo`
ז״ל
fit
à Rov Houno` (encore lui) l'éloge de Rov Hamnouno` ז״ל
pour
sa grandeur. Rov Houno` demanda à Rov Hisdo`
de le prévenir la prochaine fois que Rov Hamnouno` lui rendrait
visite, afin qu'il puisse également le rencontrer. Lorsqu'il le vit,
Rov Houno` remarqua que Rov Hamnouno` ne portait pas de turban sur sa
tête, et il lui demanda « Comment
se fait-il que tu n'aies pas de turban sur ta tête ? »
Il lui répondit : « C'est
parce que je ne suis pas encore marié ! »
Sur ce, Rov Houno` détourna son regard de Rov Hamnouno` et déclara :
« Prends garde
à ne plus te présenter devant moi avant que tu ne sois marié ! »
De ce passage, nous voyons qu'à Babylone, il y avait un Minhogh
selon quoi les hommes mariés devaient couvrir leurs têtes d'une
certaine façon, et cela sous-entend que les hommes non mariés ne
couvraient pas leurs têtes. Mais rien n'est dit sur le fait que les
hommes mariés avaient constamment ce couvre-chef sur leurs têtes.
Au contraire, le Talmoudh insiste à plusieurs reprises pour nous
dire que l'attitude de Rov Houno` faisait partie des cas d'exception.
En d'autres mots, bien qu'à Babylone on ne commençait à se couvrir
la tête qu'une fois marié, il n'y avait néanmoins pas d'obligation
pour un homme marié de toujours avoir sur sa tête un couvre-chef.
Par
contre, en `Aras
Yisro`él, aussi bien les hommes mariés que ceux qui ne l'étaient
pas pouvaient
porter un turban. Nous le voyons notamment de part la bénédiction
que HaZa''L
ont demandé de faire lorsqu'on met son turban sur la tête le
matin.
Néanmoins, le porter constamment n'était pas non plus une
obligation. Par contre, c'était la pratique des Talmidhé Hakhomim
d'avoir presque tout le temps la tête couverte en public. Quant aux
autres, cela n'était recommandé
que pour la prière. C'est ainsi que le Ramba''m ne mentionne jamais
une obligation de se couvrir la tête même dans le contexte de la
prière et précise qu'avoir constamment la tête couverte en public
n'est exigé que pour les Talmidhé Hakhomim.
Mais certaines personnes pour vous convaincre que se couvrir la tête
lorsque l'on prie est une obligation halakhique vous citerons le
passage suivant du Mishnéh Tôroh du Ramba''m :
וְלֹא
יַעֲמֹד לַתְּפִלָּה בַּאֲפֻנְדָּתוֹ,
וְלֹא
בְּרֹאשׁ מְגֻלֶּה « On
ne se lèvera pas pour la prière [uniquement] dans son tricot de
corps, ni avec la tête découverte. »
Ils vous diront : « Vous voyez, même le Ramba''m écrit
que l'on doit se couvrir la tête en priant. » Mais ce qu'ils
ne vous disent pas est que le chapitre 5 des Hilkôth Taphilloh
Ouvirakhath Kôhanim est consacré à des pratiques liées à la
prière qui ne sont que recommandées mais ne sont pas obligatoires
en elles-mêmes. C'est ainsi qu'à la Halokhoh 1, il écrit ceci :
Celui
qui prie a besoin de veiller à huit choses, et les accomplir.
Mais s'il était dans une situation de difficulté, ou dans un cas
de force majeure, ou qu'il a
transgressé et ne les a pas accomplies, cela n'empêche pas [la
prière d'être valide].
Et les voici : 1) être debout, 2) la direction du
Sanctuaire, 3) la préparation du corps, 4)
la préparation de la tenue,
5) la préparation du lieu, 6) le contrôle de la voix, 7)
l'inflexion, et 8) la prosternation.
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שְׁמוֹנָה
דְּבָרִים,
צָרִיךְ
הַמִּתְפַּלֵּל לְהִזָּהֵר בָּהֶן
וְלַעֲשׂוֹתָן;
וְאִם
הָיָה דָּחוּק,
אוֹ
נֶאֱנָס,
אוֹ
שֶׁעָבַר וְלֹא עָשָׂה אוֹתָן--אֵינָן
מְעַכְּבִין.
וְאֵלּוּ
הֶן--עֲמִידָה,
וְנֹכַח
הַמִּקְדָּשׁ,
וְתִקּוּן
הַגּוּף,
וְתִקּוּן
הַמַּלְבּוּשׁ,
וְתִקּוּן
הַמָּקוֹם,
וְהַשְׁוָיַת
הַקּוֹל,
וְהַכְּרִיעָה,
וְהַהִשְׁתַּחֲוָיָה
|
La
recommandation de couvrir sa tête en priant est inclue par le
Ramba''m au point 4, celui qui concerne la préparation de la tenue.
Mais bien que cela soit fortement recommandé, celui qui n'aura pas
couvert sa tête, que ce soit volontairement ou involontairement, sa
prière reste valable. Pourquoi ? Parce que du point de la vue
de la Halokhoh, il n'y a que deux parties du corps qu'il est
obligatoire de couvrir lorsqu'on fait la prière : les parties
génitales et la poitrine. C'est ainsi qu'au chapitre 4, qui rapporte
les règles obligatoires (et non des recommandations, contrairement
au chapitre 5), le Ramba''m écrit ceci :
7.
Le recouvrement de la
nudité : Comment [s'applique-t-elle] ? Même si on a
couvert sa nudité de la manière dont on la couvre pour la
récitation du Shama´,
on ne doit pas prier tant que l'on n'aura pas couvert son cœur.
Et si on n'a pas couvert son cœur, ou qu'on est dans une
situation de contrainte, puisqu'on a couvert sa nudité et prié,
on est quitte. Mais Lakhattahilloh,
on ne le fera pas.
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ז כִּסּוּי
הָעֶרְוָה כֵּיצַד:
אַף
עַל פִּי שֶׁכִּסָּה עֶרְוָתוֹ כְּדֶרֶךְ
שֶׁמְּכַסֶּה לְקִרְיַת שְׁמַע,
לֹא
יִתְפַּלַּל,
עַד
שֶׁיְּכַסֶּה אֶת לִבּוֹ;
וְאִם
לֹא כִסָּה לִבּוֹ,
אוֹ
שֶׁנֶּאֱנַס וְאֵין לוֹ בְּמַה יְכַסֶּה,
הוֹאִיל
וְכִסָּה עֶרְוָתוֹ וְהִתְפַּלַּל,
יָצָא;
וּלְכַתְּחִלָּה,
לֹא
יַעֲשֶׂה
|
Cela
se trouve dans le Talmoudh lui-même, que la seule chose exigée
lorsque l'on prie est de couvrir ses parties génitales et aussi, de
préférence, sa poitrine.
Pour
de plus amples informations, je vous renvoies à la lecture de la
série d'articles intitulés « Les
lois relatives à la prière »,
que vous pourrez trouver sur le blog sur la colonne de droite, et
dans lesquels on été détaillées chacune des Halokhôth des six
premiers chapitres des Hilkôth Taphilloh Ouvirakhath Kôhanim..
De
tout cela, nous pouvons clairement voir qu'il n'y a aucune
obligation pour un homme d'avoir constamment la tête couverte,
aucune obligation non plus de la couvrir même pour la prière (et
encore moins pour réciter des bénédictions), et pas d'interdiction
de parcourir quatre `ammôth sans rien sur la tête.
Notez
que seuls des individus d'une extrême piété et crainte des Cieux
se couvraient constamment la tête dans les temps talmudiques, car ce
n'est pas quelque chose qui est à la portée du premier venue.
Malheureusement, de nos jours, étant donné que tout le monde, sous
la pression « orthodoxe », a pris l'habitude de se
couvrir constamment la tête pour indiquer qu'il est religieux ou
pratiquant, nous voyons énormément de personnes, même (et surtout)
parmi les Harédhim/Hasidhim
qui commettent des péchés terribles même en ayant la tête
couverte ! Rien que ce seul fait démontre à lui tout seul
qu'il n'existe aucun lien de causalité entre le fait de se couvrir
la tête et le niveau de religiosité de quelqu'un. En d'autres mots,
ce n'est pas parce que quelqu'un se couvre la tête que tout d'un
coup il est un être d'une piété extraordinaire. En réalité, à
moins d'avoir atteint à niveau spirituelle réellement élevé,
comme celui de Rov Houno`, il pourrait être un Hilloul
HaShem de constamment se couvrir la tête ; puisque c'est le
symbole de la crainte des Cieux exceptionnelle d'une personne,
commettre des fautes la tête couverte est pire que les commettre la
tête découverte.
Il
serait de loin préférable que l'écrasante majorité des Juifs
n'aient pas constamment la tête couverte, que ce soit en privé ou
en public, parce qu'ils donnent d'eux une image qui est complètement
fausse ou pas en phase avec qui ils sont vraiment ! (Voir
l'article intitulé « Dis
peu mais fais beaucoup. »)
Beaucoup d'hommes se sentent oppressés par la pression
communautaire, qui les oblige à se couvrir tout le temps la tête,
même lorsqu'ils comprennent au fond d'eux qu'ils ne sont pas au
niveau requis pour le faire. Certains développent une grande
hypocrisie en se couvrant la tête en public pour être tranquille,
mais restent têtes découvertes à la maison. Ce n'est pas pour rien
que dans le Talmoudh et le Mishnéh Tôroh l'acte de couvrir la tête
n'a pas été demandé à tous, mais uniquement aux Talmidhé
Hakhomim.
Il est plus qu'essentiel de comprendre cela.
La
prochaine fois que vous vous trouverez quelque part sans rien sur la
tête et désirez faire une bénédiction, ne faîtes pas comme ceux
qui ridiculisent sans le savoir notre foi en plaçant leur main ou un
mouchoir sur la tête pour pouvoir faire une bénédiction. C'est un
acte complètement stupide et inutile. Gardez donc à l'esprit qu'en
dépit de tous les discours que vous entendez auprès des
« Orthodoxes », il n'existe aucune interdiction de
prononcer une bénédiction sans s'être couvert la tête, tout comme
vous ne faîtes rien de mal à paraître en public la tête
découverte.
N'oubliez
pas que les voies de la Tôroh ne sont que délices et plaisirs et
que tous ses sentiers ne mènent qu'à la paix,
et non à la frustration, à l'hypocrisie ou à l'imposture !