mardi 30 octobre 2018

Sidhrath Hén Ho`odhom - Les Chérubins


בס״ד

Sidhrath Hén Ho`odhom
Les Chérubins

Cet article peut être téléchargé ici.

Nous lisons dans notre Sidhroh de la semaine, d'après le cycle triennal, le Posouq suivant1 :

וַיְגָ֖רֶשׁ אֶת־הָֽאָדָ֑ם וַיַּשְׁכֵּן֩ מִקֶּ֨דֶם לְגַן־עֵ֜דֶן אֶת־הַכְּרֻבִ֗ים וְאֵ֨ת לַ֤הַט הַחֶ֨רֶב֙ הַמִּתְהַפֶּ֔כֶת לִשְׁמֹ֕ר אֶת־דֶּ֖רֶךְ עֵ֥ץ הַֽחַיִּֽים׃
Et Il chassa l'humain, et fit stationner à l'avant du jardin de ´édhan les chérubins et la lame de l'épée tranchante pour garder le chemin de l'Arbre des Vies.

HaShem ית׳ avait placé `odhom et sa femme Hawwoh ע״ה dans le Gan ´édhan. Puis, ils péchèrent et furent chassés de ce même jardin. HaShem décida alors de placer des Mal`okhim Karouvim à l'entrée du jardin. La Tôroh nous indique que ces Mal`okhim étaient accompagnés d'une lame d'épée tournante. Ensembles, ils gardent le chemin menant au Gan et au ´és Hahayyim.

Les premiers explorateurs comprenaient littéralement la description torahique de la vie humaine dans le Gan ´édhan et l'exclusion qui s'en suivie. C'est pourquoi, d'anciennes cartes proposèrent de nombreuses localisations probables du Gan. Ces explorateurs croyaient qu'une exploration complète du globe permettrait de localiser le Gan. Cependant, cette interprétation littérale n'offre pas une compréhension complète de ces événements. Ces derniers nous transmettent un message beaucoup plus profond qui ne pourra être perçu que si on s'élève au-dessus du sens littéral de ces passages.

Une exploration du sens complet de l'expérience du Gan ´édhan requiert une longue analyse. Mais nous nous limiterons au sens des Karouvim et de la lame d'épée tranchante qui gardent le Gan. Nous devons commencer notre analyse par comprendre la signification du Gan et du ´és Hahayyim.

`odhom et Hawwoh menaient une vie de loisirs dans le Gan ´édhan. Cette vie était vraiment différente de notre existence dans le monde actuel. La plupart des gens doivent travailler dur pour assurer leur pain quotidien. Même ceux qui sont économiquement plus stables sont confrontés aux aggravations de la vie quotidienne. La vie est incertaine et la réussite économique n'est pas capable de nous protéger des frustrations et tragédies qui se produisent dans la vie quotidienne. Le Gan ´édhan représentait, ainsi, une existence idyllique immunisée contre les problèmes que nous expérimentons dans le monde d'aujourd'hui. C'est le bannissement des humains hors du Gan qui a introduit dans nos vies ces difficultés. Le ´és Hahayyim est la représentation d'une existence parfaite. La nature exacte de cet arbre fait l'objet de débats parmi les commentateurs. Toutefois, il semble représenter le potentiel pour atteindre la longévité et le bonheur.

D'après cette interprétation, le bannissement hors du Gan est bien plus qu'un exil géographique. Il représente plutôt un changement dans l'environnement de l'humanité. De par ce bannissement, l'humanité est confrontée à une réalité nouvelle plus difficile.

Nous tentons constamment de retourner au Gan ´édhan. Nous avons abandonné notre recherche de sa localisation géographique. Mais à la place, nous tentons de transformer notre monde en ce Gan. Nous essayons, au moyen de l'application de la science et des nouvelles technologies, d'améliorer nos vies. Nous aspirons à rendre notre monde plus parfait. Nous semblons croire qu'il nous serait possible d'éliminer la souffrance et nos frustrations personnelles. Mais la vérité est que nous n'y parvenons jamais réellement ! Nous avons créé des véhicules pour nous transporter, mais nous sommes assaillis par la pollution qu'ils génèrent. Nous avons libéré la puissance de l'atome, et nous sommes à présent confrontés à la question de savoir comment se débarrasser des déchets nucléaires qu'elle produit. Nous avons inventé des vaccins et des antibiotiques, mais sommes confrontés à des maladies nouvelles qui n'avaient jamais existé et à des infections qui résistent aux antibiotiques. Nous pourrions multiplier les exemples, mais il semble que chaque avancée majeure soit associée à un problème ou défi nouveau. Comment réagissons-nous face à ce phénomène ?

Nous, les humains, supposons que ces nouveaux problèmes peuvent être résolus. Plus de sciences et de meilleures technologies résoudront les problèmes causés par nos précédents échecs technologiques. Nous avons une foi entière dans le triomphe ultime de l'intelligence humaine. Pourtant, une question devrait être posée : pouvons-nous véritablement réussir dans notre quête ? Pouvons-nous recréer le Gan ´édhan ? C'est là le message des Karouvim et de la lame d'épée tranchante qui gardent l'entrée du Gan. La Tôroh nous enseigne qu'HaShem a bloqué la route du succès. Il a banni l'humanité du Gan, et a décidé que l'humanité est mieux nourrie dans un monde moins parfait. Il ne désire pas que nous retournions vers le Gan !

Les échecs et frustrations que nous rencontrons dans nos efforts et aspirations pour recréer le Gan ne sont pas le résultat d'une connaissance inadéquate. Il n'y a pas de problème à œuvrer à l'amélioration de nos vies. Cependant, un certain niveau de travail acharné et de frustration a déjà été fixé dans la nature, et chaque fois que nous tenterons de le dépasser, les échecs et les frustrations s'en suivront pour nous rappeler cela. Comprenez donc que nous ne pourrons jamais aller au-delà des limites inhérentes qu'HaShem a fixées à notre existence physique. Et c'est un message qui est répété à d'innombrables reprises tout au long des pages de la Tôroh, car c'est un message essentiel et vital pour notre bonheur sur terre.

Ne vous lancez donc pas dans des entreprises vouées à l'échec dès le départ, et ne vous bercez d'aucune illusion concernant notre monde : tant que Moshiah ne sera pas venu, recréer un Gan ´édhan ou un semblant de Gan ´édhan sera tout bonnement impossible. Ne soyez pas idéaliste, car vous souffrirez énormément de l'état du monde, et vous mettrez à vous poser des questions qui n'ont pas lieu d'être. Comprenez que ce monde restera dans cet état jusqu'à la venue du Moshiah, et apprenez seulement à rester dans les limites fixées par HaShem. Le bonheur suivra alors par lui-même, en dépit de ce que vous verrez autour de vous.

1Baré`shith 3:24

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