בס״ד
La
Sidhroh Triennale
Sidhrath
Wayyizra´ Yishoq
– Yishoq et les puits
Bien.
À partir de la Sidhroh
de Tôladhôth
Yishoq,
la Tôroh
nous rapporte l'histoire de Yishoq
`ovinou ע״ה,
et nous dit que la famine fut la raison pour laquelle il se rendit
chez `avimalakh à Garor.
HaShem ית׳
ordonna
alors à Yishoq
de ne pas descendre en Égypte, car en dépit de la famine, Il assura
à Yishoq
qu'Il pourvoirait à ses besoins. La Tôroh observe que cette famine
n'était pas comme celle qui se produisit durant les jours de
`avrohom `ovinou ע״ה.
Rash''i ז״ל
explique
que la première famine du temps de `avrohom était une épreuve pour
lui. Ramba''n ז״ל
commente
que `avrohom eut tort de descendre en Égypte et aurait dû avoir foi
en la Providence Divine, malgré la famine. Mais concernant Yishoq,
Ramba''n ne dit rien sur la décision pourtant identique qu'il prit
de descendre en Égypte. Par conséquent, quitter un pays lorsqu'il
est frappé d'une famine n'est pas intrinsèquement mauvais. Si
HaShem ne S'était pas révélé à Yishoq, il aurait sembler être
correct pour Yishoq
de se rendre en Égypte, loin d'un pays affligé.
Nous
voyons que la Providence continue de HaShem envers Yishoq
dépendait de son obéissance de la garde de la Parole de HaShem par
`avrohom. Toutefois, chaque patriarche méritait de voir le Nom de
HaShem lui être connecté. Yishoq
ne faisait pas que perpétuer les études reçues de son père
`avrohom ; il ajouta également une dimension nouvelle, et
déduisit ses convictions de son propre raisonnement. HaShem fit une
promesse à Yishoq,
pas seulement parce qu'il était le fils de `avrohom, mais plutôt
parce qu'il l'avait mérité par ses propres vertus.
Lorsque
Yishoq
arriva à Garor,
il fit exactement comme son père, et affirma que Rivqoh était sa
sœur, afin de protéger sa vie. Après qu'un certain temps fut
passé, nous avions lu dans la précédente Sidhroh que le roi,
`avimalakh, regardait par sa fenêtre, et surprit Yishoq
en train de s'amuser avec Rivqoh, ce qui montrait que leur relation
n'était pas une relation de frère et sœur, mais de mari et femme.
`avimalakh réprimanda Yishoq
pour avoir mis en danger son peuple, car l'un d'eux aurait pu prendre
Rivqoh, causant ainsi un péché sur eux tous. Il ordonna ensuite à
son peuple de ne faire aucun mal à Yishoq
et Rivqoh.
Puis,
dans la Sidhroh
de cette semaine, la Sidhrath
Wayyizra´ Yishoq,
nous lisons que Yishoq
récolta plus de cent fois plus que ce qu'il avait semé, et eut
beaucoup de succès. Ses réussites étaient illimitées. Les
Philistins l'envièrent à cause de cela. Il y a un commentaire très
intéressant de Rash''i sur Baré`shith
26:13.
En citant le Midhrosh1,
il déclare : זֶבֶל
פִּרְדוֹתָיו שֶׁל יִצְחָק וְלֹא כַּסְפּוֹ
וּזְהָבוֹ שֶׁל אֲבִימֶלֶךְ
« Mieux
vaut le fumier des mules de Yishoq,
que l'argent et l'or de `avimalakh ».
C'est une idée étrange : pourquoi les gens préféreraient-ils
le premier au deuxième ? Ensuite, la Tôroh
déclare2 :
וְכָל-הַבְּאֵרֹת,
אֲשֶׁר
חָפְרוּ עַבְדֵי אָבִיו,
בִּימֵי,
אַבְרָהָם
אָבִיו--סִתְּמוּם
פְּלִשְׁתִּים,
וַיְמַלְאוּם
עָפָר
« Et
tous les puits que les serviteurs de son père avaient creusés
durant les jours de `avrohom son père, les Philistins les bouchèrent
et les remplirent de poussière ».
Pour quelle raison la Tôroh nous informe-t-elle de ce fait obscur ?
Ramba''n
déclare qu'il n'y a aucun honneur pour Yishoq
dans toute cette histoire. Pourquoi fut-elle donc rapportée ?
Il répond que le but de cette Sidhroh est de faire allusion à
quelque chose de caché : ces trois puits font allusion aux
trois Botté
Hammiqdoshim.
Le premier puits fut nommé ´ésaq, qui signifie « contention ».
Le premier Béth
Hammiqdosh
fut bâtit au milieu de beaucoup de contentions. Le deuxième puits
que Yishoq
creusa fut nommé Sitnoh, à cause de l'adversité et haine dont les
Philistins firent preuve à son égard. De même, il y eut beaucoup
de haine et d'adversité durant l'époque du Bayith
Shéni.
Rahôvôth
fut le nom du troisième puits, pour lequel les Philistins ne
s'opposèrent pas à Yishoq.
Rahôvôth
signifie « largesses »,
en raison des largesses (tranquillités) désormais accordées à
Yishoq.
Et durant l'ère du troisième Béth
Hammiqdosh,
il y aura de la paix.
Dans
quel sens `avrohom et son fils Yishoq
étaient-ils des patriarches ? Yishoq
différait de `avrohom. `avrohom se distinguait par sa capacité à
interagir avec le monde. Il débattait avec beaucoup de personnes, et
bien qu'il finit par s'exiler, il reprit ses enseignements.
Cependant, il y a un autre élément responsable de leur réussite à
répandre la connaissance de HaShem : la Divine Providence.
HaShem sauva miraculeusement `avrohom à de nombreuses occasions,
dégageant ainsi la route pour qu'il puisse continuer à enseigner,
tout en aidant à créer sa réputation sans pareille. Yishoq
était différent. C'était une « ´ôloh
Tamimoh »
(un holocauste entier). Ses énergies n'étaient pas orientées vers
le monde ni vers le social, mais exclusivement vers la connaissance.
Passer si près de la mort lorsqu'il fut élevé sur l'autel eut un
effet profond sur la personnalité de Yishoq.
Ainsi, HaShem ordonna à Yishoq
de ne pas descendre en Égypte. Comment donc Yishoq
a-t-il pu jouer un rôle de patriarche ?
Les
deux famines étaient le résultat de la Providence. Mais dans le cas
de Yishoq,
elle n'avait pas pour objectif de servir d'épreuve, contrairement au
cas de `avrohom. Durant la famine du temps de Yishoq,
HaShem l'instruisit de rester dans le pays. Pourquoi cela était-il
nécessaire ?
Les
puits étaient essentiels pour que Yishoq
émerge comme un patriarche indépendant. On nous dit qu'il devint
très riche. Mais sa richesse ne cessa jamais de croître,
contrairement à celle de `avimalakh. Ce dernier stagnait dans sa
richesse. C'est pourquoi, les Philistins dirent qu'ils préféraient
le fumier des mules de Yishoq
aux richesses de `avimalakh. Cela signifie qu'ils respectaient Yishoq
qui pouvait prendre du fumier (la famine) et en tirer du succès.
Cette richesse créa un grand respect envers Yishoq.
`avimalakh demanda alors à Yishoq
de quitter Garor,
car sa présence là rendait minable `avimalakh, le roi, par rapport
à lui.
Mais
les Philistins finirent par être envieux de Yishoq.
Nous apprenons qu'ils bouchèrent les puits de `avrohom. Cela
démontrait qu'ils dénonçaient et rejetaient la philosophie de
`avrohom. Mais pourquoi les Philistins n'avaient pas bouché les
puits de `avrohom plus tôt ? C'est parce que lorsqu'ils virent
la grandeur de Yishoq,
ils comprirent que l'idéologie de `avrohom n'était pas un mouvement
centré sur un homme, mouvement qui a tendance à disparaître une
fois que la figure charismatique meurt. Le fait que Yishoq
poursuivait la philosophie de `avrohom créait donc à présent des
frictions à Garor,
car ils ne pouvaient plus considérer que l'ère de `avrohom était
terminée. Sa philosophie survivait à travers Yishoq ;
il y avait donc une dynastie. L'idée de voir les enseignements de
`avrohom se poursuivre était inacceptable pour les Philistins au vue
de leur mode de vie débridé. Si les opinions monothéistes de
`avrohom étaient mortes avec lui, ils auraient pu rester
tranquilles. Mais cela n'était plus le cas. Ils désirèrent donc se
rebeller contre la poursuite des idéologies de `avrohom. Mais les
Philistins ne pouvaient pas nuire à Yishoq.
Ils respectaient sa richesse. C'est pourquoi, ils attaquèrent
`avrohom en bouchant ses puits.
Yishoq
partit, puis retourna. Pourquoi ? Il agit ainsi afin d'exprimer
l'importance de rouvrir les puits de `avrohom. Il refit un voyage de
retour à Garor
après s'en être allé, précisément pour démontrer la raison de
son retour : ressusciter la gloire et les enseignements de
`avrohom. Quelle fut la réponse des Philistins ? Ils
contestèrent contre Yishoq
au sujet de ses nouveaux puits. Ils tentèrent de nier la grandeur de
Yishoq.
Contrairement au premier puits pour lequel ils dirent « L'eau
est à nous », cette fois-ci ce n'était pas l'eau qui les
intéressait, mais c'était la célébrité de Yishoq
qu'ils déploraient. Après un certain temps, ils comprirent qu'ils
ne pourraient pas vaincre Yishoq.
Ils succombèrent alors à une autre émotion ; leur respect
sous-jacent pour la réussite de Yishoq.
Le dicton « Si
tu ne peux les vaincre, joins-toi à eux »
illustre bien le changement d'attitude des Philistins. Ainsi, le
dernier puits, que creusèrent les serviteurs de Yishoq,
fut nommé « largesses ».
Yishoq
n'était plus attaqué, étant donné que l'émotion d'adulation
remplaça la répulsion que ressentaient au début les Philistins.
C'est à ce moment-là que `avimalakh désira assurer une trêve. La
richesse attire les gens. Ce fut par cette méthode que Yishoq
devint célèbre.
HaShem
orchestra une famine, car c'était le moyen le plus parfait pour
rendre utile la richesse de Yishoq.
Personne à part lui ne prospéra durant la famine. Pour finir,
Yishoq
retourna au lieu d'enseignement de `avrohom, à savoir Ba`ér
Shova´. C'était pour indiquer qu'après avoir prospérer
matériellement, il retournait désormais à l'étude et enseignement
des paroles de HaShem. C'est pourquoi, le verset déclare3 :
וַיִּקְרָא
בְּשֵׁם ה׳
« et
il invoqua dans le nom de HaShem » ;
c'est-à-dire qu'il recommença à enseigner au sujet de HaShem, son
objectif principal. Nous pouvons voir que le plan de HaShem fut
couronné de réussite puisque `avimalakh se déplaça jusqu'à
Yishoq,
reconnaissant sa grandeur. La renommée de Yishoq
était désormais positive. `avimalakh ne désirait aucune trêve
avec Yishoq
tant que ce dernier vivait à Garor.
C'est seulement après ses réussites, après son exil, que Yishoq
devint très riche, et cette richesse était une préparation
nécessaire pour que d'autres puissent reconnaître la véracité et
profondeur de la philosophie de Yishoq.
Les
Philistins se rendirent compte qu'en mettant en application la
philosophie de Yishoq,
on pouvait atteindre la réussite dans ce monde-ci. Ce fut
exceptionnellement profond, alors qu'ils subissaient une famine.
1Baré`shith
Rabboh 64:7
2Baré`shith
26:15
3Ibid.,
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