mercredi 29 juin 2016

La Paroshoh avec le Ramba''m : Shalah Lakho

ב״ה

La Paroshoh avec le Ramba''m

Shalah Lakho


Cet article peut être téléchargé ici.

Dans la Parashath Shalah Lakho, la Tôroh discute des lois relatives à la transgression involontaire de la ´avôdhoh Zoroh, qui s'est produite à cause d'une erreur de jugement du Sanhédhrin sur une question ayant trait à la ´avôdhoh Zoroh. La Tôroh conclut cette discussion par un avertissement lancé contre des transgressions volontaires dans le domaine de la ´avôdhoh Zoroh1 :

Et celui qui agit d'une main haute2, que ce soit parmi les natifs ou parmi les étrangers, c'est `adhônoy qu'il blasphème. Et cette âme sera retranchée du milieu de son peuple, car elle a méprisé la parole de `adhônoy et violé Son commandement. Retranchée, on retranchera cette âme. Son péché est sur elle.
וְהַנֶּפֶשׁ אֲשֶׁר-תַּעֲשֶׂה בְּיָד רָמָה, מִן-הָאֶזְרָח וּמִן-הַגֵּר--אֶת-יהוה, הוּא מְגַדֵּף; וְנִכְרְתָה הַנֶּפֶשׁ הַהִוא, מִקֶּרֶב עַמָּהּ. כִּי דְבַר-יהוה בָּזָה, וְאֶת-מִצְוָתוֹ הֵפַר; הִכָּרֵת תִּכָּרֵת הַנֶּפֶשׁ הַהִוא, עֲו‍ֹנָה בָהּ

Le Ramba''m ז״ל commente la phrase כִּי דְבַר-יהוה בָּזָה « Ki Dhavar `adhônoy Bozoh – car elle a méprisé la Parole de `adhônoy » et affirme qu'elle fait non seulement référence aux idolâtres volontaires, mais également à tous ceux qui négligent leur obligation d'étudier la Tôroh. Voici ce qu'il écrit dans son Mishnéh Tôroh à ce sujet3 :

« Car elle a méprisé la parole d'HaShem » ; c'est celui qui ne s'intéresse pas du tout aux paroles de la Tôroh. De même, quiconque a la capacité de s'occuper dans la Tôroh, mais ne le fait pas, ou lit et étudie et se détourne vers les vanités du monde, abandonnant son étude et y renonçant, celui-là est inclus dans la catégorie de ceux qui méprisent la parole d'HaShem.
כִּי דְבַר-ה' בָּזָה --זֶה שֶׁלֹּא הִשְׁגִּיחַ עַל דִּבְרֵי תּוֹרָה, כָּל עִיקָר. וְכֵן כָּל שֶׁאִפְשָׁר לוֹ לַעְסֹק בַּתּוֹרָה, וְאֵינוּ עוֹסֵק, אוֹ שֶׁקָּרָא וְשָׁנָה, וּפֵרַשׁ לְהַבְלֵי עוֹלָם וְהִנִּיחַ תַּלְמוּדוֹ וּזְנָחוֹ--הֲרֵי זֶה בִּכְלַל בּוֹזֶה דְּבַר ה׳

Le Ramba''m explique ici la phrase כִּי דְבַר-יהוה בָּזָה « Car elle a méprisé la Parole de `adhônoy » comme se référant à trois sortes d'individus :

  1. celui qui « ne s'intéresse pas du tout aux paroles de la Tôroh », c'est-à-dire qui ne se préoccupe pas du tout de l'obligation d'étudier la Tôroh
  2. celui qui a la capacité d'étudier la Tôroh mais choisit de ne pas le faire
  3. celui qui s'est consacré à l'étude mais oriente ensuite son attention exclusivement aux « inepties du monde ».

Ces trois catégories d'individus ont « méprisé la Parole de `adhônoy » en négligeant l'étude de la Tôroh, chacun à sa façon. La question qui se pose est celle-ci : quelle différence y a-t-il entre les deux premières catégories que décrit ici le Ramba''m, à savoir celui qui « ne s'intéresse pas du tout aux paroles de la Tôroh », et celui qui a l'opportunité d'étudier mais ne le fait pas ? À l'évidence, le premier a également eu l'opportunité d'étudier ; autrement, on ne pourrait pas dire de lui qu'il a « méprisé » la Tôroh en ne l'étudiant pas. Quelle est donc la différence entre ces deux catégories d'individus ?

Le Laham Mishnéh4 offre la description suivante sur la seconde catégorie, celle dans laquelle tombe celui qui a la capacité d'étudier mais ne le fait pas :

Cela signifie qu'il ne l'a pas fait, non pas parce que cela ne l'intéressait pas, mais plutôt parce qu'il ne désirait pas, par pure paresse, s'occuper dans la Tôroh.

Selon le Laham Mishnéh, ces deux catégories se réfèrent à deux sortes d'individus complètement différents. La première catégorie inclut ceux qui ne parviennent tout simplement pas à comprendre ou reconnaître l'importance de l'étude de la Tôroh, qui ne la considèrent pas comme une activité de grande valeur et importante en elle-même. La seconde sorte d'individus que décrit le Ramba''m inclut ceux qui reconnaissent la valeur de l'étude de la Tôroh, mais sont tout simplement des gens paresseux, fainéants, qui préfèrent qu'on leur serve des Shi´ourim tout fait plutôt que de s'adonner personnellement à l'étude de la Tôroh. Ils cèdent eux-mêmes à une vie de confort et de relaxation qui inclut un peu d'étude de la Tôroh uniquement jusqu'au point où cela n'interfère pas avec ce mode de vie confortable qu'ils désirent mener.

Selon cette lecture, le Ramba''m souligne ici qu'il n'est pas nécessaire de s'opposer à l'étude de la Tôroh sur des bases idéologiques pour être inclus dans la catégorie de ceux qui « méprisent » la Tôroh. Même lorsque quelqu'un possède le plus grand respect pour l'étude de la Tôroh et les Talmidhé Hakhomim, il lui incombe également de consacrer un peu de son temps à une étude personnelle de la Tôroh.

La paresse dans l'étude de la Tôroh équivaut à la mépriser, et il est donc de la responsabilité de chaque Israélite de faire un effort proactif de consacrer quelques instants de son planning quotidien à l'étude personnelle de la Tôroh. Toute attitude qui ne se rapproche pas d'un effort concerté et proactif d'étudier la Tôroh est automatiquement classifiée comme étant « un mépris de la Parole d'HaShem », car on disgracie la Tôroh en ne lui accordant pas l'importance et la priorité qu'elle mériterait dans notre routine quotidienne.

1Bamidhbor 15:30-31
2C'est-à-dire avec effronterie. Son acte est délibéré et il sait qu'il est interdit
3Hilkôth Talmoudh Tôroh 3:16

4Qui est un commentaire sur le Mishnéh Tôroh, par le Rov `avrohom Dé Bôtôn (1560-1605)
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