בס״ד
Élever
l'âme des défunts ?
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Dans
le Judaïsme superstitieux qui prévaut aujourd'hui, beaucoup de
légendes et fantaisies circulent autour du Qaddish et les âmes des
défunts. Dans les Synagogues, nous entendons souvent des gens
souhaiter à des endeuillés que les âmes de leurs proches décédés
puissent « s'élever », notamment par la récitation du
Qaddish ou encore l'accomplissement d'une bonne œuvre réalisée au
nom des défunts, etc.. Mais les vivants ont-ils la capacité
d'élever le statut des défunts ? Pouvons-nous réellement
avoir le moindre effet sur les morts ?
Dans
ses gloses sur le Shoulhon
´Oroukh (Yôréh
Dé´oh 376:4),
le Ramo''` (Rabbi Môshah `Isarlés, 1520-1572) déclare ceci :
וכן
נהגו להפטיר בנביא ולהתפלל ערבית במוצאי
שבתות שהוא הזמן שחוזרין הנשמות לגיהנם.
וכשהבן
מתפלל ומקדש ברבים פודה אביו ואמו מן
הגיהנם « De
même, nous sommes accoutumés à conclure par un prophète1
et prier `Arvith aux sorties des Shabbothôth, car c'est le moment où
les âmes retournent au Géhinnom. Et lorsqu'un fils prie et
sanctifie2
parmi la multitude, il délivre son père et sa mère du Géhinnom ».
Cette
affirmation du Ramo''` (qui s'appuie sur le Kol Bô) est
problématique à plusieurs égards :
- Comment se fait-il qu'il n'y a qu'aux sorties des Shabbothôth (à la tombée de la nuit le Samedi) que nous pouvons « délivrer » les âmes ?
- Où sont allées les âmes à Shabboth ?
- Si nous ne prions pas et ne récitons pas le Qaddish, les âmes retourneraient alors au Géhinnom ?
- Ses propos visent spécifiquement les parents et les enfants qui leur ont survécus. Cela implique-t-il donc que les gens morts sans enfants n'ont aucune chance de se faire « délivrer » du Géhinnom ?
Si
les actes que le
défunt
avait réalisés de son vivant l'ont envoyé au Géhinnom, comment
est-ce que nos
actes
pourraient le délivrer ? Et à l'inverse, si les parents de
certains individus sont allés au Gan ´Édhan et que leurs enfants
ne disent pas le Qaddish ou ne prient pas, leurs âmes descendent-ils
alors au Géhinnom ? S'il en est ainsi, les impies tels que
Trotski ימש״ו
(dont
les enfants sont devenus religieux) montent au Gan ´Édhan, tandis
que des Saddiqim
tels que Môshah Rabbénou ע״ה
(dont
les petits-enfants sont tombés dans l’idolâtrie) sont au
Géhinnom ! Quelle sorte de justice aurait-on là ? Un
homme ne doit être récompensé que pour ses
actes dans ce monde, et non pour ceux d'un autre. Nos actes sont les
seuls que nous pouvons contrôler, et il serait logique que ce soit
sur la base de ce que nous aurons réalisé que nous serons jugés.
Voici
ce que nous dit Shalômôh Hammalakh ע״ה,
l'homme le plus sage que la terre ait connu3 :
כי
החיים יודעים,
שימתו;
והמתים
אינם יודעים מאומה,
ואין-עוד
להם שכר--כי
נשכח,
זכרם
« Car
les vivants savent qu'ils mourront, mais les morts ne savent rien du
tout ; il n'y a plus de récompense pour eux, car leur souvenir
est oublié ».
Qu'est-ce que cela signifie ? Après la mort, nous ne pouvons
plus affecter notre part au Monde-à-Venir. Ce n'est qu'en menant une
vie correcte ici bas que nous pouvons affecter notre droit ou pas du
Monde-à-Venir. Rash''i זצ״ל
commente :
Car
les vivants savent qu'ils mourront : et peut-être
que leurs cœurs reviendront [vers Dieu] le jour de leur mort et
qu'ils se repentiront de leurs voies. Mais une fois qu'ils
meurent, ils ne savent rien du tout et n'ont plus de récompense
pour mes actes qu'ils accomplissent depuis leur mort. Plutôt,
celui qui a travaillé dur la veille de Shabboth mangera à
Shabboth.
|
כי
החיים יודעים שימותו:
ואולי
ישובו אל לבם יום המיתה וישובו מדרכם
אבל משמתו אינם יודעים מאומה ואין עוד
להם שכר פעולה שיעשו מן המיתה ואילך אלא
מי שטרח בערב שבת יאכל בשבת
|
À
Shabboth, le travail est interdit. Par conséquent, si quelqu'un
réalise tous les travaux préparatifs (faire les courses, préparer
à manger, etc.) avant que le Shabboth ne commence, il mangera durant
le Shabboth, puisqu'une fois que Shabboth commence il ne peut plus
faire à manger. S'il ne s'est pas préparé avant, ce sera trop tard
et il aura très faim. De même en est-il concernant le
Monde-à-Venir. On doit se préparer dans ce monde-ci avant d'entrer
dans le Monde-à-Venir. Mais rien ne l'aidera une fois qu'il sera
mort !
Dans
la Mishnoh, nous lisons ceci4 :
Rébbi Ya´aqôv
dit : « Ce monde-ci est comparable à un vestibule
avant le Monde-à-Venir ; corrige-toi dans le vestibule afin
d'entrer dans la salle du banquet ! »
|
רבי
יעקוב אומר,
העולם
הזה דומה לפרוזדוד בפני העולם הבא;
התקן
עצמך בפרוזדוד,
כדי
שתיכנס לטרקלין
|
Rébbi
Ya´aqôv ז״ל
instruit
clairement à l'être humain de s'impliquer dans un mode de vie
approprié dans ce monde-ci (étudier la Tôroh, garder les Miswôth
régissant la relation entre l'homme et son Créateur et les Miswôth
régissant la relation entre l'homme et son prochain). Ce n'est qu'en
menant une vie appropriée que l'homme peut avoir sa place dans le
Monde-à-Venir. Le Safôrnô זצ״ל
(Rabbi
´Ôvadhyoh ban Ya´aqôv Safôrnô, 1475-1550) confirme cette idée
dans son commentaire sur cette Mishnoh, en disant : « Ce
monde-ci est comparable à un vestibule : c'est-à-dire que la
présence de l'homme ici ne sert aucun but en elle-même, si ce n'est
pour le préparer à entrer dans le palais et y trouver grâce [aux
yeux du Roi]. En fait, c'est l'objectif ultime. Celui qui ne saisit
pas cette vérité passera là son temps en vain, et ainsi en est-il
dans cette vie transitoire. Celui qui n'obtient pas la vie éternelle
ici [sur terre] a vécu en vain ».
Il incombe à chaque être humain d'orienter et consacrer son énergie
à rechercher la vie et le bien dans ce monde-ci afin de jouir de la
vie et du bien dans le Monde-à-Venir.
Nous
devons chacun examiner nos actes et nous sauver par la Tashouvoh
(repentance), la Tafilloh (prière) et la Sadhoqoh
(charité/justice). Concentrons-nous sur notre comportement dans ce
monde-ci. Réciter le Qaddish pour élever l'âme de quelqu'un est de
la pure fantaisie et vanité ! Sans compter que le Qaddish n'a
rien à voir avec l'âme, et encore moins avec la mort, mais est une
sanctification du nom d'HaShem dans ce monde-ci, comme il est dit5 :
לא
תחללו,
את-שם
קדשי,
ונקדשתי,
בתוך
בני ישראל:
אני
יהוה,
מקדשכם
« Ne
profanez point Mon saint nom, mais Je serai sanctifié au sein des
Enfants de Yisro`él. Je suis `Adhônoy, qui vous sanctifie ! ».
1C'est-à-dire,
faire la lecture d'une Haftoroh
2C'est-à-dire,
récite le Qaddish
3Qôhalath
9:5
4Pirqé
`Ovôth 4:21 (4:19 dans certaines éditions)
5Wayyiqro`
22:32