ב״ה
La
Paroshoh avec le Ramba''m
Shalah
Lakho
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Dans
la Parashath Shalah Lakho, la Tôroh discute des lois
relatives à la transgression involontaire de la
´avôdhoh Zoroh, qui s'est produite à cause d'une erreur de
jugement du Sanhédhrin sur une question ayant trait à la ´avôdhoh
Zoroh. La Tôroh conclut cette discussion par un avertissement lancé
contre des transgressions volontaires dans le domaine
de la ´avôdhoh Zoroh1 :
Et
celui qui agit d'une main haute2,
que ce soit parmi les natifs ou parmi les étrangers, c'est
`adhônoy qu'il blasphème. Et cette âme sera retranchée du
milieu de son peuple, car elle a méprisé la parole de `adhônoy
et violé Son commandement. Retranchée, on retranchera cette âme.
Son péché est sur elle.
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וְהַנֶּפֶשׁ
אֲשֶׁר-תַּעֲשֶׂה
בְּיָד רָמָה,
מִן-הָאֶזְרָח
וּמִן-הַגֵּר--אֶת-יהוה,
הוּא
מְגַדֵּף;
וְנִכְרְתָה
הַנֶּפֶשׁ הַהִוא,
מִקֶּרֶב
עַמָּהּ.
כִּי
דְבַר-יהוה
בָּזָה,
וְאֶת-מִצְוָתוֹ
הֵפַר;
הִכָּרֵת
תִּכָּרֵת הַנֶּפֶשׁ הַהִוא,
עֲוֹנָה
בָהּ
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Le
Ramba''m ז״ל
commente
la phrase כִּי
דְבַר-יהוה
בָּזָה « Ki
Dhavar `adhônoy Bozoh – car elle a méprisé la Parole de
`adhônoy » et affirme qu'elle fait non seulement
référence aux idolâtres volontaires, mais également à tous ceux
qui négligent leur obligation d'étudier la Tôroh. Voici ce qu'il
écrit dans son Mishnéh Tôroh à ce sujet3 :
« Car
elle a méprisé la parole d'HaShem » ;
c'est celui qui ne s'intéresse pas du tout aux paroles de la
Tôroh. De même, quiconque a la capacité de s'occuper dans la
Tôroh, mais ne le fait pas, ou lit et étudie et se détourne
vers les vanités du monde, abandonnant son étude et y renonçant,
celui-là est inclus dans la catégorie de ceux qui méprisent la
parole d'HaShem.
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כִּי
דְבַר-ה'
בָּזָה
--זֶה
שֶׁלֹּא הִשְׁגִּיחַ עַל דִּבְרֵי
תּוֹרָה,
כָּל
עִיקָר.
וְכֵן
כָּל שֶׁאִפְשָׁר לוֹ לַעְסֹק בַּתּוֹרָה,
וְאֵינוּ
עוֹסֵק,
אוֹ
שֶׁקָּרָא וְשָׁנָה,
וּפֵרַשׁ
לְהַבְלֵי עוֹלָם וְהִנִּיחַ תַּלְמוּדוֹ
וּזְנָחוֹ--הֲרֵי
זֶה בִּכְלַל בּוֹזֶה דְּבַר ה׳
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Le
Ramba''m explique ici la phrase כִּי
דְבַר-יהוה
בָּזָה « Car
elle a méprisé la Parole de `adhônoy » comme se
référant à trois sortes d'individus :
- celui qui « ne s'intéresse pas du tout aux paroles de la Tôroh », c'est-à-dire qui ne se préoccupe pas du tout de l'obligation d'étudier la Tôroh
- celui qui a la capacité d'étudier la Tôroh mais choisit de ne pas le faire
- celui qui s'est consacré à l'étude mais oriente ensuite son attention exclusivement aux « inepties du monde ».
Ces
trois catégories d'individus ont « méprisé la Parole
de `adhônoy » en négligeant l'étude de la Tôroh,
chacun à sa façon. La question qui se pose est celle-ci :
quelle différence y a-t-il entre les deux premières catégories que
décrit ici le Ramba''m, à savoir celui qui « ne s'intéresse
pas du tout aux paroles de la Tôroh », et celui qui a
l'opportunité d'étudier mais ne le fait pas ? À l'évidence,
le premier a également eu l'opportunité d'étudier ;
autrement, on ne pourrait pas dire de lui qu'il a « méprisé »
la Tôroh en ne l'étudiant pas. Quelle est donc la différence entre
ces deux catégories d'individus ?
Le
Laham Mishnéh4
offre la description suivante sur la seconde catégorie, celle dans
laquelle tombe celui qui a la capacité d'étudier mais ne le fait
pas :
Cela signifie qu'il ne l'a
pas fait, non pas parce que cela ne l'intéressait pas, mais plutôt
parce qu'il ne désirait pas, par pure paresse, s'occuper dans la
Tôroh.
Selon
le Laham Mishnéh, ces deux catégories se réfèrent à deux
sortes d'individus complètement différents. La première catégorie
inclut ceux qui ne parviennent tout simplement pas à comprendre ou
reconnaître l'importance de l'étude de la Tôroh, qui ne la
considèrent pas comme une activité de grande valeur et importante
en elle-même. La seconde sorte d'individus que décrit le Ramba''m
inclut ceux qui reconnaissent la valeur de l'étude de la Tôroh,
mais sont tout simplement des gens paresseux, fainéants, qui
préfèrent qu'on leur serve des Shi´ourim tout fait plutôt que de
s'adonner personnellement à l'étude de la Tôroh. Ils cèdent
eux-mêmes à une vie de confort et de relaxation qui inclut un peu
d'étude de la Tôroh uniquement jusqu'au point où cela n'interfère
pas avec ce mode de vie confortable qu'ils désirent mener.
Selon
cette lecture, le Ramba''m souligne ici qu'il n'est pas nécessaire
de s'opposer à l'étude de la Tôroh sur des bases idéologiques
pour être inclus dans la catégorie de ceux qui « méprisent »
la Tôroh. Même lorsque quelqu'un possède le plus grand respect
pour l'étude de la Tôroh et les Talmidhé Hakhomim, il lui
incombe également de consacrer un peu de son temps à une étude
personnelle de la Tôroh.
La
paresse dans l'étude de la Tôroh équivaut à la mépriser, et il
est donc de la responsabilité de chaque Israélite de faire un
effort proactif de consacrer quelques instants de son planning
quotidien à l'étude personnelle de la Tôroh. Toute attitude qui ne
se rapproche pas d'un effort concerté et proactif d'étudier la
Tôroh est automatiquement classifiée comme étant « un mépris
de la Parole d'HaShem », car on disgracie la Tôroh en ne lui
accordant pas l'importance et la priorité qu'elle mériterait dans
notre routine quotidienne.
1Bamidhbor
15:30-31
2C'est-à-dire
avec effronterie. Son acte est délibéré et il sait qu'il est
interdit
3Hilkôth
Talmoudh Tôroh 3:16
4Qui
est un commentaire sur le Mishnéh Tôroh, par le Rov `avrohom Dé
Bôtôn (1560-1605)