ב״ה
הַקְדָּמָה
Introduction
1.
Toutes les Miswôth
que Môshah reçut sur le Sinaï furent donnés ensemble avec leur
explication, car il est dit1 :
« Je te donnerai les tables
de pierre, la Tôroh et la Miswoh » ;
« la Tôroh », c'est la Loi Écrite, « la
Miswoh »,
c'est son explication. Il nous a [donc] ordonné d'accomplir la
Tôroh conformément à la « Miswoh ».
Cette « Miswoh »
est ce qui est appelée la Loi Orale.
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א כָּל
הַמִּצְווֹת שֶׁנִּתְּנוּ לוֹ לְמֹשֶׁה
בְּסִינַי--בְּפֵרוּשָׁן
נִתְּנוּ,
שֶׁנֶּאֱמָר
"וְאֶתְּנָה
לְךָ אֶת-לֻחֹת
הָאֶבֶן,
וְהַתּוֹרָה
וְהַמִּצְוָה":
"תּוֹרָה",
זוֹ
תּוֹרָה שֶׁבִּכְתָב;
וּ"מִצְוָה",
זֶה
פֵּרוּשָׁהּ.
וְצִוָּנוּ
לַעֲשׂוֹת הַתּוֹרָה,
עַל
פִּי הַמִּצְוָה.
וּמִצְוָה
זוֹ,
הִיא
הַנִּקְרֵאת תּוֹרָה שֶׁבְּעַל פֶּה
|
Tous
les commandements que Môshah reçut sur le Sinaï, furent donnés
ensemble avec leur explication :
En insistant sur le fait que lors de la révélation au Sinaï les
Miswôth
furent données בְּפֵרוּשָׁן
« Baféroushon
– avec leur explication », le Ramba''m ז״ל
déclare
que les Lois Écrites et Orales ne peuvent pas être vues comme
étant deux entités distinctes, mais plutôt comme deux
dimensions d'un seul ensemble, la loi écrite rapportant l'ordre à
accomplir, tandis que la loi orale en est l'explication pratique.
On ne peut donc être un vrai croyant si l'on ne croit qu'en la
loi écrite.
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2.
Toute la Tôroh que Môshah
Rabbénou a rédigée avant de mourir, il l'a rédigée de sa
main. Il remit un rouleau à chacune des tribus et plaça un
rouleau dans l'arche [sainte] afin qu'il serve de témoin, car il
est dit2 :
« Prenez ce rouleau de la Tôroh et déposez-le à
côté de l'arche de l'alliance d'HaShem, votre Dieu. Et il
restera là, en ton sein, pour servir de témoin ».
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ב כָּל
הַתּוֹרָה--כְּתָבָהּ
מֹשֶׁה רַבֵּנוּ קֹדֶם שֶׁיָּמוּת,
בִּכְתָב
יָדוֹ.
וְנָתַן
סֵפֶר לְכָל שֵׁבֶט וְשֵׁבֶט;
וְסֵפֶר
אֶחָד--נְתָנָהוּ
בָּאָרוֹן לְעֵד,
שֶׁנֶּאֱמָר:
לָקֹחַ,
אֵת
סֵפֶר הַתּוֹרָה הַזֶּה,
וְשַׂמְתֶּם
אֹתוֹ,
מִצַּד
אֲרוֹן בְּרִית-ה'
אֱלֹהֵיכֶם;
וְהָיָה-שָׁם
בְּךָ,
לְעֵד
|
Toute
la Tôroh que Môshah Rabbénou a rédigée avant de mourir, il
l'a rédigée de sa main :
Nous ne croyons pas que la Tôroh fut rédigée par quelqu'un
d'autre que Môshah Rabbénou ע״ה.
Chaque ligne fut écrite par lui, et cela sous la dictée divine.
Quiconque ne croit pas en cela est en mécréant.
Il
remit un rouleau à chacune des tribus et plaça un rouleau dans
l'arche [sainte] : Au
total, Môshah Rabbénou a donc rédigé treize rouleaux de la
Tôroh.
afin
qu'il serve de témoin :
C'est-à-dire de façon à empêcher la falsification de la Tôroh.
Si une tribu falsifiait la moindre partie de la Tôroh, il y
aurait douze autres exemplaires démontrant que c'est une
falsification. C'est ainsi que jusqu'à aujourd'hui, tous les
Juifs, où qu'ils soient, possèdent le même exemplaire de la
Tôroh, du Yémen à l'Espagne, en passant par la Pologne ou
encore la France. Quiconque croit que la Tôroh que nous avons en
notre possession n'est pas le texte d'origine est un mécréant.
|
3.
Il n'a pas mise par écrit
la « Miswoh »,
qui est l'explication de la Tôroh, mais l'a plutôt enjointe aux
Anciens, à Yahôshoua´ et à l'ensemble du reste des Israélites,
car il est dit3 :
« Toute la parole que je vous ai ordonnée, vous
la garderez pour l'accomplir, etc. ».
C'est en raison de cela qu'on l'appelle « Loi Orale ».
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ג וְהַמִּצְוָה,
שְׁהִיא
פֵּרוּשׁ הַתּוֹרָה--לֹא
כְתָבָהּ;
אֵלָא
צִוָּה בָּהּ לַזְּקֵנִים וְלִיהוֹשׁוּעַ
וְלִשְׁאָר כָּל יִשְׂרָאֵל,
שֶׁנֶּאֱמָר
"אֵת
כָּל-הַדָּבָר,
אֲשֶׁר
אָנֹכִי מְצַוֶּה אֶתְכֶם--אֹתוֹ
תִשְׁמְרוּ,
לַעֲשׂוֹת
...".
וּמִפְּנֵי
זֶה נִקְרֵאת תּוֹרָה שֶׁבְּעַל פֶּה
|
Il
n'a pas mise par écrit la « Miswoh », qui est
l'explication de la Tôroh :
Voir le Talmoudh4,
qui interdit de mettre par écrit les enseignements de la Loi
Orale. Néanmoins, à partir de ce que le Ramba''m écrit ici et
dans son introduction au « Commentaire sur la Mishnoh »
qu'il a rédigé, il semble que cette interdiction ne s'appliquait
dans les temps passés qu'à la rédaction d'un texte à partir
duquel on comptait enseigner, et non pas à la rédaction de notes
destinées à servir pour une étude personnelle. Depuis que la
Mishnoh a été rédigée par Rébbi Yahoudhoh
Hannosi` ז״ל,
cette interdiction
ne s'applique plus.
mais
l'a plutôt enjointe aux Anciens, à Yahôshoua´ et à l'ensemble
du reste des Israélites :
Le Talmoudh5
explique l'ordre précis dans lequel Môshah Rabbénou a enseigné
la loi orale : il l'a enseignée à `aharôn ע״ה
(son
frère), puis aux fils de `aharôn, ensuite aux Anciens, puis à
Yahôshoua´ bin Noun ע״ה,
et enfin à l'entièreté du reste du peuple d'Israël.
car
il est dit : « Toute la parole que je vous ai
ordonnée : Ce qui
indique bien que l'on parle ici des instructions orales qu'il leur
a données.
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4.
Bien que la Loi Orale ne fut
pas mise par écrit, Môshah Rabbénou l'a intégralement
enseignée dans son tribunal aux 70 Anciens. `al´ozor, Pînhos
et Yahôshoua´, tous les trois, reçurent [la Loi Orale] de
Môshah. À Yahôshoua´, qui était son [principal] disciple,
Môshah Rabbénou transmit la Loi Orale et lui donna des
instructions. De même, tous les jours de sa vie, Yahôshoua´
enseigna oralement.
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ד אַף
עַל פִּי שֶׁלֹּא נִכְתְּבָה תּוֹרָה
שֶׁבְּעַל פֶּה,
לִמְּדָהּ
מֹשֶׁה רַבֵּנוּ כֻּלָּהּ בְּבֵית
דִּינוֹ לְשִׁבְעִים זְקֵנִים;
וְאֶלְעָזָר
וּפִינְחָס וִיהוֹשׁוּעַ,
שְׁלָשְׁתָּן
קִבְּלוּ מִמֹּשֶׁה.
וְלִיהוֹשׁוּעַ
שְׁהוּא תַּלְמִידוֹ שֶׁלְּמֹשֶׁה
רַבֵּנוּ,
מָסַר
תּוֹרָה שֶׁבְּעַל פֶּה וְצִוָּהוּ
עָלֶיהָ;
וְכֵן
יְהוֹשׁוּעַ,
כָּל
יְמֵי חַיָּיו לִמַּד עַל פֶּה
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À
Yahôshoua´, qui était son [principal] disciple, Môshah
Rabbénou transmit la Loi Orale et lui donna des instructions :
Sur la façon de la transmettre à son tour aux autres.6
|
5.
De nombreux Anciens la
reçurent de Yahôshoua´. ´élî reçut [la Loi Orale] des
Anciens et de Pînhos ;
Shamou`él reçut [la Loi Orale] de ´élî et son tribunal ;
Dowidh reçut [la Loi Orale] de Shamou`él et son tribunal ;
`ahiyoh
le Shilôni faisait partie de ceux qui sont sortis d’Égypte et
était un Léwi. Il entendit [les enseignements provenant] de
Môshah mais était petit du temps de Môshah, et reçut [la Loi
Orale] de Dowidh et son tribunal.
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ה וּזְקֵנִים
רַבִּים קִבְּלוּ מִיְּהוֹשׁוּעַ,
וְקִבַּל
עֵלִי מִן הַזְּקֵנִים וּמִפִּינְחָס;
וּשְׁמוּאֵל
קִבַּל מֵעֵלִי וּבֵית דִּינוֹ,
וְדָוִיד
קִבַּל מִשְּׁמוּאֵל וּבֵית דִּינוֹ.
וַאֲחִיָּה
הַשִּׁילוֹנִי,
מִיּוֹצְאֵי
מִצְרַיִם הָיָה וְלֵוִי הָיָה,
וְשָׁמַע
מִמֹּשֶׁה,
וְהָיָה
קָטָן בִּימֵי מֹשֶׁה;
וְהוּא
קִבַּל מִדָּוִיד וּבֵית דִּינוֹ
|
De
nombreux Anciens la reçurent de Yahôshoua´ :
Le Ramba''m va à présent longuement citer la chaîne de
transmission de la Loi Orale. En retranscrivant l'entièreté de
la chaîne de la Masôroh (Tradition), le Ramba''m démontre
comment la Loi Orale fut transmise dans une chaîne continue et
n'était pas l'invention des Sages ultérieurs. En outre, cela
indique que quiconque ne croit pas en cette chaîne de
transmission et en la Loi Orale ne croit pas non plus en Môshah
Rabbénou, qui est le premier chaînon du processus. Et enfin,
cette longue liste a pour but, comme il le dira à la fin,
d'indiquer que personne n'a l'autorité de trancher une loi qui
irait à l'encontre des décisions prises par les personnes
faisant partie de la chaîne de transmission. Aucun rabbin ne peut
s'opposer aux traditions ou décisions prises par ces
personnes-là, car elles ont tout reçu de Môshah Rabbénou
lui-même, qui lui a tout reçu de Dieu Lui-même. Il y a donc une
hiérarchisation dans l'autorité. Un rabbin de notre temps qui
dirait donc l'inverse, par exemple, de ce que le Roi Dowidh ע״ה
a
écrit dans ses Psaumes, ne doit se voir accorder aucune
crédibilité, car Dowidh faisant partie de la chaîne de
transmission, tout ce qu'il a écrit est certain. Tout
enseignement qui ne s'inscrit donc pas dans cette chaîne de
transmission de la Loi Orale est à rejeter.
`ahiyoh
le Shilôni faisait partie de ceux qui sont sortis d’Égypte :
Comme cela est rapporté dans le Talmoudh7.
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6.
`éliyohou reçut [la Loi
Orale] de `ahiyoh
le Shilôni et son tribunal ; `alisho´ reçut [la Loi Orale]
de `éliyohou et son tribunal ; Yahôyodho´ le Kôhén reçut
[la Loi Orale] de `alisho´ et son tribunal ; Zakharyohou
reçut [la Loi Orale] de Yahôyodho´ et son tribunal ;
Hôshéa´ reçut [la Loi Orale] de Zakharyoh et son tribunal ;
´omôs reçut [la Loi Orale] de Hôshéa´ et son tribunal ;
Yasha´yohou reçut [la Loi Orale] de ´omôs et son tribunal ;
Mikhoh reçut [la Loi Orale] de Yasha´yohou et son tribunal ;
Yô`él reçut [la Loi Orale] de Mikhoh et son tribunal ;
Nahoum
reçut [la Loi Orale] de Yô`él et son tribunal ; Havaqqouq
reçut [la Loi Orale] de Nahoum
et son tribunal ; Safanyoh
reçut [la Loi Orale] de Havaqqouq
et son tribunal ; Yirmayoh reçut [la Loi Orale] de Safanyoh
et son tribunal ; Boroukh ban Nériyoh reçut [la Loi Orale]
de Yirmayoh et son tribunal ; ´azro` et son tribunal
reçurent [la Loi Orale] de Boroukh et son tribunal.
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ו אֵלִיָּהוּ
קִבַּל מֵאֲחִיָּה הַשִּׁילוֹנִי
וּבֵית דִּינוֹ,
וֶאֱלִישָׁע
קִבַּל מֵאֵלִיָּהוּ וּבֵית דִּינוֹ,
וִיהוֹיָדָע
הַכּוֹהֵן קִבַּל מֵאֱלִישָׁע וּבֵית
דִּינוֹ,
וּזְכַרְיָהוּ
קִבַּל מִיְּהוֹיָדָע וּבֵית דִּינוֹ,
וְהוֹשֵׁעַ
קִבַּל מִזְּכַרְיָה וּבֵית דִּינוֹ,
וְעָמוֹס
קִבַּל מֵהוֹשֵׁעַ וּבֵית דִּינוֹ,
וִישַׁעְיָהוּ
קִבַּל מֵעָמוֹס וּבֵית דִּינוֹ,
וּמִיכָה
קִבַּל מִיְּשַׁעְיָה וּבֵית דִּינוֹ,
וְיוֹאֵל
קִבַּל מִמִּיכָה וּבֵית דִּינוֹ,
וְנַחוּם
קִבַּל מִיּוֹאֵל וּבֵית דִּינוֹ,
וַחֲבַקּוּק
קִבַּל מִנַּחוּם וּבֵית דִּינוֹ,
וּצְפַנְיָה
קִבַּל מֵחֲבַקּוּק וּבֵית דִּינוֹ,
וְיִרְמְיָה
קִבַּל מִצְּפַנְיָה וּבֵית דִּינוֹ,
וּבָרוּךְ
בֶּן נֵרִיָּה קִבַּל מִיִּרְמְיָה
וּבֵית דִּינוֹ,
וְעֶזְרָא
וּבֵית דִּינוֹ קִבְּלוּ מִבָּרוּךְ
וּבֵית דִּינוֹ
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Boroukh
ban Nériyoh reçut [la Loi Orale] de Yirmayoh et son tribunal :
Yirmayohou ע״ה
et
Boroukh ע״ה
furent
témoins de la destruction du Premier Béth Hammiqdhosh. Après la
mort de Yirmayohou, Boroukh se rendit à Babylone et y enseigna la
Tôroh aux exilés.
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7.
[Les membres du] tribunal de
´azro` sont ceux que l'on appelle « Hommes de la Grande
Assemblée ». Et les voici : Haggay,
Zakharyoh, Mal`okhi, Doniyé`l, Hananyoh,
Misho`él, ´azaryoh, Nahamyoh
ban Hakhalyoh,
Môrdokhay, Zaroubboval, et beaucoup d'autres sages avec eux ;
120 Anciens [en tout]. Le dernier d'entre eux fut Shim´ôn le
Saddiq.
Il était inclus parmi les 120 et reçut d'eux tous la Loi Orale.
Il fut Kôhén Godhôl après ´azro`.
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ז בֵּית
דִּינוֹ שֶׁלְּעֶזְרָא,
הֶם
הַנִּקְרָאִין אַנְשֵׁי כְּנֶסֶת
הַגְּדוֹלָה.
וְהֶם
חַגַּי זְכַרְיָה וּמַלְאָכִי,
וְדָנִיֵּאל
חֲנַנְיָה מִישָׁאֵל וַעֲזַרְיָה,
וּנְחֶמְיָה
בֶּן חֲכַלְיָה,
וּמָרְדֳּכַי,
וּזְרֻבָּבֶל;
וְהַרְבֵּה
חֲכָמִים עִמָּהֶם,
תַּשְׁלוּם
מֵאָה וְעֶשְׂרִים זְקֵנִים.
הָאַחֲרוֹן
מֵהֶם הוּא שִׁמְעוֹן הַצַּדִּיק,
וְהוּא
הָיָה מִכְּלַל הַמֵּאָה וְעֶשְׂרִים,
וְקִבַּל
תּוֹרָה שֶׁבְּעַל פֶּה מִכֻּלָּן;
וְהוּא
הָיָה כּוֹהֵן גָּדוֹל,
אַחַר
עֶזְרָא
|
[Les
membres du] tribunal de ´azro` sont ceux que l'on appelle
« Hommes de la Grande Assemblée » :
C'est une des périodes les plus importantes de l'histoire du
peuple d'Israël et une des phases les plus essentielles dans la
chaîne de transmission de la Loi Orale, car les אַנְשֵׁי
כְּנֶסֶת הַגְּדוֹלָה
« `anshé
Kanasath Haggadhôloh – Hommes de la Grande Assemblée »
sont un organe composé de sages et prophètes des temps bibliques
qui deviendra plus tard le Sanhédhrin de Jérusalem, la plus
haute autorité halakhique dans la foi israélite, et dont les
avis ont valeur de loi jusqu'à aujourd'hui, car les membres du
Sanhédhrin reçurent leurs traditions et lois des prophètes des
temps bibliques qui composaient les « Hommes de la Grande
Assemblée ».
Et
les voici : Comme le
Ramba''m le dit, les « Hommes de la Grande Assemblée »
étaient au total 120. Il ne va donc pas tous les citer ici, mais
va uniquement donner les noms des prophètes qui sont mentionnés
dans le TaNa''Kh (Bible), démontrant par-là que ces gens étaient
bien des élus de Dieu, puisque leurs écrits ont été canonisés
dans la Bible.
Haggay,
Zakharyoh, Mal`okhi, Doniyé`l, Hananyoh, Misho`él,
´azaryoh, Nahamyoh ban Hakhalyoh, Môrdokhay,
Zaroubboval, et beaucoup d'autres sages avec eux ; 120
Anciens [en tout] : Les
« Hommes de la Grande Assemblée » furent la plus
haute autorité lors du retour des exilés vers `aras
Yisro`él au début de la période du Second Béth Hammiqdhosh, et
ils plantèrent les fondations morales, éthiques et spirituelles
qui permirent la reconstruction du peuple d'Israël, après une
période d'exil à Babylone qui avait fait d'énormes dégâts au
sein du peuple, puisque une grande partie d'entre eux s'était
assimilée, les Miswôth
de la Tôroh et la Halokhoh avaient été oubliées, et la grande
majorité des Israélites ne savaient plus parler ou comprendre la
Langue Sainte.
Le
dernier d'entre eux fut Shim´ôn le Saddiq :
C'est-à-dire, il fut le dernier membre des 120 sages et prophètes
d'origine qui composaient la Grande Assemblée à mourir. Sa mort
clôt la transmission de la Loi Orale durant la période biblique,
et fait débuter une nouvelle période de transmission : la
transmission de la Loi Orale durant la période post-biblique, que
l'on appelle « mishnaïque », ou encore l'ère des
« Tano`im ».
|
8.
`antighnôs de Sôkhô et
son tribunal reçurent [la Loi Orale] de Shim´ôn le Saddiq
et son tribunal ; Yôséf ban Yô´azar de Sarédhoh
et Yôséf ban Yôhonon
de Yarousholayim et leur tribunal reçurent [la Loi Orale] de
`antighnôs et son tribunal ; Yahôshoua´ ban Parahyoh
et Nitta`y le `arbéli et leur tribunal reçurent [la Loi Orale]
de Yôséf et Yôséf et leur tribunal ; Yahoudhoh ban Tova`y
et Shim´ôn ban Shotoh
et leur tribunal reçurent [la Loi Orale] de Yahôshoua´ et
Nitta`y et leur tribunal ; Les Géré Hassadhaq
Shama´yoh et `avtalyôn et leur tribunal reçurent [la Loi Orale]
de Yahoudhoh et Shim´ôn et leur tribunal ; Hillél et
Shamma`y et leur tribunal reçurent [la Loi Orale] de Shama´yoh
et `avtalyôn et leur tribunal ; Rabban Yôhonon
ban Zakka`y et Rabban Shim´ôn, le fils d'Hillél, reçurent [la
Loi Orale] d'Hillél et son tribunal.
|
ח אַנְטִיגְנוֹס
אִישׁ שׂוֹכוֹ וּבֵית דִּינוֹ קִבְּלוּ
מִשִּׁמְעוֹן הַצַּדִּיק וּבֵית
דִּינוֹ,
וְיוֹסֵף
בֶּן יוֹעֶזֶר אִישׁ צְרֵדָה וְיוֹסֵף
בֶּן יוֹחָנָן אִישׁ יְרוּשָׁלַיִם
וּבֵית דִּינָם קִבְּלוּ מֵאַנְטִיגְנוֹס
וּבֵית דִּינוֹ,
וִיהוֹשׁוּעַ
בֶּן פְּרַחְיָה וְנִתַּאי הָאַרְבֵּלִי
וּבֵית דִּינָם קִבְּלוּ מִיּוֹסֵף
וְיוֹסֵף וּבֵית דִּינָם,
וִיהוּדָה
בֶּן טָבַאי וְשִׁמְעוֹן בֶּן שָׁטָח
וּבֵית דִּינָם קִבְּלוּ מִיְּהוֹשׁוּעַ
וְנִתַּאי וּבֵית דִּינָם.
שְׁמַעְיָה
וְאַבְטַלְיוֹן גֵּרֵי הַצֶּדֶק וּבֵית
דִּינָם קִבְּלוּ מִיְּהוּדָה וְשִׁמְעוֹן
וּבֵית דִּינָם.
וְהִלֵּל
וְשַׁמַּאי וּבֵית דִּינָם קִבְּלוּ
מִשְּׁמַעְיָה וְאַבְטַלְיוֹן וּבֵית
דִּינָם.
וְרַבַּן
יוֹחָנָן בֶּן זַכַּאי וְרַבַּן
שִׁמְעוֹן בְּנוֹ שֶׁלְּהִלֵּל קִבְּלוּ
מֵהִלֵּל וּבֵית דִּינוֹ
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Yôséf
ban Yô´azar de Sarédhoh
et Yôséf ban Yôhonon
de Yarousholayim :
Ces deux sages initient la lignée des זוּגוֹת
« Zoughôth »
(paires), qui sont mentionnées dans le tout premier chapitre de
la Mishnoh de `ovôth. Le premier sage mentionné dans chaque
paire est toujours le נָשִׂיא
« Nosî` »
(chef de l'académie), tandis que le sage mentionné en deuxième
dans chaque paire est toujours le אָב־בֵּית־דִּין
« `ov
Béth Din » (chef du tribunal). Ainsi, dans notre première
paire, Yôséf ban Yô´azar ז״ל
est
le Nosî`, tandis que Yôséf ban Yôhonon
ז״ל
est
le `ov Béth Din.
Les
Géré Hassadhaq Shama´yoh et `avtalyôn :
גֵּרֵי
הַצֶּדֶק
« Géré
Hassadhaq »
est une expression qui désigne ceux qui se sont convertis à la
foi israélite. Shama´yoh ז״ל
et
`avtalyôn ז״ל
étaient
des convertis, comme cela est rapporté dans le Talmoudh8.
Beaucoup se demandent comment est-ce que, en tant que convertis,
ils ont pu respectivement être Nosî` et `ov Béth Din, alors
qu'il semblerait que des convertis n'aient pas le droit d'être en
position d'autorité sur les Israélites de naissance.9
Rabban
Yôhonon ban
Zakka`y et Rabban Shim´ôn, le fils d'Hillél :
Ils furent tous les deux témoins de la destruction du Deuxième
Béth Hammiqdhosh par les Romains. Avant la chute de Jérusalem,
Rabban Yôhonon
ban Zakka`y ז״ל
parvint
à s’enfuir avec ses disciples vers la ville de Yavnah et bâtit
les fondations qui permirent à notre peuple de survivre
spirituellement à la perte du Béth Hammiqdhosh et à l'exil.
reçurent
[la Loi Orale] d'Hillél et son tribunal :
Le nom de Shamma`y ז״ל
n'est
pas mentionné ici, parce qu'à partir de la destruction du Second
Béth Hammiqdhosh, l'école de pensée basée sur les Halokhôth
et enseignements d'Hillél (בֵּית
הִלֵּל
« Béth
Hillél ») va devenir l'école majoritaire du peuple
d'Israël, les autres écoles ayant été pratiquement anéanties
à la suite de la destruction du Béth Hammiqdhosh et le début de
l'exil. Cela marque donc une nouvelle phrase dans la chaîne de
transmission de la Loi Orale : depuis la destruction du Béth
Hammiqdhosh, nous suivons les règles halakhiques de Béth Hillél
(dans la majorité des cas), comme le veut le principe qui stipule
הֲלָכָה
כְּבֵית הִלֵּל
« Halokhoh
Kavéth Hillél – La Halokhoh est tranchée comme Béth
Hillel ».
L'écrasante majorité des rabbins mentionnés dans le Talmoudh
appartenait à cette école juridique.
|
9.
Rabban Yôhonon
ban Zakka`y avait cinq disciples qui furent de grands sages qui
reçurent de lui [la Loi Orale]. Les voici : Ribbi `ali´azar
le Grand, Ribbi Yahôshoua´, Ribbi Yôsé le Kôhén, Ribbi
Shim´ôn ban Nathana`él et Ribbi `al´ozor ban ´arokh. Ribbi
´aqivoh ban Yôséf reçut [la Loi Orale] de Ribbi `ali´azar le
Grand ; son père10,
Yôséf, était un Gér Sadhaq.
Ribbi Yishmo´é`l et Ribbi Mé`îr, un fils de Gér Sadhaq,
reçurent [la Loi Orale] de Ribbi ´aqivoh. Rabbî Mé`îr et ses
compagnons reçurent également [la Loi Orale] de Ribbi
Yishmo´é`l.
|
ט חֲמִשָּׁה
תַּלְמִידִים הָיוּ לוֹ לְרַבַּן
יוֹחָנָן בֶּן זַכַּאי,
וְהֶם
גְּדוֹלֵי הַחֲכָמִים שֶׁקִּבְּלוּ
מִמֶּנּוּ;
וְאֵלּוּ
הֶם--רִבִּי
אֱלִיעֶזֶר הַגָּדוֹל,
וְרִבִּי
יְהוֹשׁוּעַ,
וְרִבִּי
יוֹסֵי הַכּוֹהֵן,
וְרִבִּי
שִׁמְעוֹן בֶּן נְתַנְאֵל,
וְרִבִּי
אֶלְעָזָר בֶּן עֲרָךְ.
וְרִבִּי
עֲקִיבָה בֶּן יוֹסֵף קִבַּל מֵרִבִּי
אֱלִיעֶזֶר הַגָּדוֹל,
וְיוֹסֵף
אָבִיו גֵּר צֶדֶק הָיָה.
וְרִבִּי
יִשְׁמָעֵאל וְרִבִּי מֵאִיר בֶּן גֵּר
הַצֶּדֶק קִבְּלוּ מֵרִבִּי עֲקִיבָה,
וְגַם
קִבַּל רִבִּי מֵאִיר וַחֲבֵרָיו
מֵרִבִּי יִשְׁמָעֵאל
|
Rabban
Yôhonon ban Zakka`y avait cinq disciples qui furent de
grands sages qui reçurent de lui [la Loi Orale]. Les voici :
Ribbi `ali´azar le Grand, Ribbi Yahôshoua´, Ribbi Yôsé le
Kôhén, Ribbi Shim´ôn ban Nathana`él et Ribbi `al´ozor ban
´arokh. Ribbi ´aqivoh ban Yôséf reçut [la Loi Orale] de Ribbi
`ali´azar le Grand :
Ainsi, toute tradition qui passe par l'un de ces cinq
disciples.est valable et fiable.
Ribbi
Yishmo´é`l et Ribbi Mé`îr, un fils de Gér Sadhaq, reçurent
[la Loi Orale] de Ribbi ´aqivoh. Rabbî Mé`îr et ses compagnons
reçurent également [la Loi Orale] de Ribbi Yishmo´é`l :
Cela nous indique que les chaînes de transmission qui passent par
Ribbi ´aqivoh ז״ל
et
Ribbi Yishmo´é`l ז״ל
sont
toutes les deux valables et fiables.
|
10.
Les compagnons de Ribbi
Mé`îr furent : Ribbi Yahoudhoh, Ribbi Yôsé, Ribbi
Shim´ôn, Ribbi Nahamyoh,
Ribbi `al´ozor ban Shammoua´, Ribbi Yôhonon
le fabricant de chaussures, Shim´ôn ban ´azza`y et Ribbi
Hananyoh
ban Taradhyôn. De même, les compagnons de Ribbi ´aqivoh
reçurent [la Loi Orale] de Ribbi `ali´azar le Grand. Les
compagnons de Ribbi ´aqivoh furent : Ribbi Tarfôn le maître
de Ribbi Yôsé le Galiléen, Ribbi Shim´ôn ban `al´ozor et
Ribbi Yôhonon
ban Nourî.
|
י חֲבֵרָיו
שֶׁלְּרִבִּי מֵאִיר--הֶם
רִבִּי יְהוּדָה,
וְרִבִּי
יוֹסֵי,
וְרִבִּי
שִׁמְעוֹן,
וְרִבִּי
נְחֶמְיָה,
וְרִבִּי
אֶלְעָזָר בֶּן שַׁמּוּעַ,
וְרִבִּי
יוֹחָנָן הַסַּנְדְּלָר,
וְשִׁמְעוֹן
בֶּן עַזַּאי,
וְרִבִּי
חֲנַנְיָה בֶּן תְּרַדְיוֹן.
וְכֵן
קִבְּלוּ חֲבֵרָיו שֶׁלְּרִבִּי
עֲקִיבָה מֵרִבִּי אֱלִיעֶזֶר הַגָּדוֹל;
וַחֲבֵרָיו
שֶׁלְּרִבִּי עֲקִיבָה--הֶם
רִבִּי טַרְפוֹן רִבּוֹ שֶׁלְּרִבִּי
יוֹסֵי הַגָּלִילִי,
וְרִבִּי
שִׁמְעוֹן בֶּן אֶלְעָזָר,
וְרִבִּי
יוֹחָנָן בֶּן נוּרִי
|
Les
compagnons de Ribbi Mé`îr furent : Ribbi Yahoudhoh, Ribbi
Yôsé, Ribbi Shim´ôn, Ribbi Nahamyoh, Ribbi `al´ozor
ban Shammoua´, Ribbi Yôhonon le fabricant de chaussures,
Shim´ôn ban ´azza`y et Ribbi Hananyoh ban Taradhyôn :
Puisqu'ils ont tous reçu la tradition de Ribbi Mé`îr ז״ל,
tout enseignement qui passe par l'un d'entre eux est également
valable et fiable.
De
même, les compagnons de Ribbi ´aqivoh reçurent [la Loi Orale]
de Ribbi `ali´azar le Grand. Les compagnons de Ribbi ´aqivoh
furent : Ribbi Tarfôn le maître de Ribbi Yôsé le
Galiléen, Ribbi Shim´ôn ban `al´ozor et Ribbi Yôhonon
ban Nourî : Là
encore, toute tradition qui passe par l'un de ces trois sages est
valable et fiable.
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11.
Rabban Gamlî`él l'Ancien
reçut [la Loi Orale] de Rabban Shim´ôn son père, le fils
d'Hillél. Rabban Shim´ôn, son fils, reçut [la Loi Orale] de
lui ; Rabban Gamlî`él, son fils, reçut [La Loi Orale] de
lui ; Rabban Shim´ôn, son fils, reçut [la Loi Orale] de
lui ; Ribbi Yahoudhoh, le fils de Rabban Shim´ôn, celui que
l'on appelle « Rabbénou Haqqodhôsh », reçut [la Loi
Orale] de son père, ainsi que de Ribbi `al´ozor ban Shammoua´
et de Ribbi Shim´ôn, son compagnon.
|
יא רַבַּן
גַּמְלִיאֵל הַזָּקֵן קִבַּל מֵרַבַּן
שִׁמְעוֹן אָבִיו,
בְּנוֹ
שֶׁלְּהִלֵּל;
וְרַבַּן
שִׁמְעוֹן בְּנוֹ קִבַּל מִמֶּנּוּ,
וְרַבַּן
גַּמְלִיאֵל בְּנוֹ קִבַּל מִמֶּנּוּ,
וְרַבַּן
שִׁמְעוֹן בְּנוֹ קִבַּל מִמֶּנּוּ.
וְרִבִּי
יְהוּדָה בְּנוֹ שֶׁלְּרַבַּן שִׁמְעוֹן,
זֶה
הוּא הַנִּקְרָא רַבֵּנוּ הַקָּדוֹשׁ,
וְהוּא
קִבַּל מֵאָבִיו,
וּמֵרִבִּי
אֶלְעָזָר בֶּן שַׁמּוּעַ וּמֵרִבִּי
שִׁמְעוֹן חֲבֵרוֹ
|
Rabban
Gamlî`él l'Ancien reçut [la Loi Orale] de Rabban Shim´ôn son
père, le fils d'Hillél. Rabban Shim´ôn, son fils, reçut [la
Loi Orale] de lui ; Rabban Gamlî`él, son fils, reçut [La
Loi Orale] de lui ; Rabban Shim´ôn, son fils, reçut [la
Loi Orale] de lui ; Ribbi Yahoudhoh, le fils de Rabban
Shim´ôn, celui que l'on appelle « Rabbénou Haqqodhôsh »,
reçut [la Loi Orale] de son père :
Tous ceux-là sont des descendants directs d'Hillél.
Afin
que cela soit plus clair, voici la lignée :
Rabbénou
Haqqodhôsh est celui qui a fini par rassembler toutes les
traditions orales de la foi israélite et les a mises par écrit
dans ce que nous appelons à présent la מִשְׁנָה
« Mishnoh »,
qui est la Loi Orale de la foi israélite. (Par la suite, le
Ramba''m expliquera clairement pourquoi est-ce que, malgré
l'interdiction de mettre par écrit la Loi Orale, Rabbénou
Haqqodhôsh l'a néanmoins fait.) C'est donc lui qui clôt la
période appelée « mishnaïque » ou des « Tano`im ».
C'est avec Rabbénou Haqqodhôsh que se termine concrètement la
chaîne de transmission de la Loi Orale.
Nous
avons donc vu la chaîne de transmission durant deux périodes
importantes : l'ère biblique, qui se termine avec Shim´ôn
le Saddiq,
et l'ère des Tano`im, qui se termine avec Ribbi Yahoudhoh.
ainsi
que de Ribbi `al´ozor ban Shammoua´ et de Ribbi Shim´ôn, son
compagnon : Qui font
donc partie de la chaîne de transmission fiable et valable.
|
12.
Rabbénou Haqqodhôsh
composa la Mishnoh. Depuis les jours de Môshah jusqu'à Rabbénou
Haqqodhôsh, personne n'avait entrepris de composer [un texte] par
lequel enseigner aux masses la Loi Orale. Plutôt, dans chaque
génération, le chef du tribunal ou le prophète de cette
génération-là rédigeait pour lui-même des notes des
enseignements oraux qu'il avait entendus de ses maîtres et les
enseignait oralement .
|
יב רַבֵּנוּ
הַקָּדוֹשׁ חִבַּר הַמִּשְׁנָה.
וּמִיְּמוֹת
מֹשֶׁה וְעַד רַבֵּנוּ הַקָּדוֹשׁ,
לֹא
חִבְּרוּ חִבּוּר שֶׁמְּלַמְּדִין
אוֹתוֹ בָּרַבִּים בְּתוֹרָה שֶׁבְּעַל
פֶּה;
אֵלָא
בְּכָל דּוֹר וָדוֹר,
רֹאשׁ
בֵּית דִּין אוֹ נָבִיא שֶׁיִּהְיֶה
בְּאוֹתוֹ הַדּוֹר,
כּוֹתֵב
לְעַצְמוֹ זִכָּרוֹן בַּשְּׁמוּעוֹת
שֶׁשָּׁמַע מֵרִבּוֹתָיו,
וְהוּא
מְלַמֵּד עַל פֶּה בָּרַבִּים
|
Depuis
les jours de Môshah jusqu'à Rabbénou Haqqodhôsh, personne
n'avait entrepris de composer [un texte] par lequel enseigner aux
masses la Loi Orale. Plutôt, dans chaque génération, le chef du
tribunal ou le prophète de cette génération-là rédigeait
pour lui-même des notes des enseignements oraux qu'il avait
entendus de ses maîtres et les enseignait oralement aux masses :
Ainsi, l'interdiction de mettre par écrit les enseignements de la
Loi Orale ne s'appliquait qu'au fait d'utiliser ces écrits pour
en faire un livre, une compilation des lois orales. Mais elle ne
s'appliquait pas au fait de prendre des notes personnelles et les
utiliser comme support pour enseigner oralement ces lois aux
autres.
|
13.
De même, chacun, en
fonction de son potentiel, écrivait pour lui-même des notes
[sur] la Tôroh et ses lois comme il les avait entendues, ainsi
que sur les concepts qui étaient découverts dans chaque
génération concernant des règles qui ne furent pas enseignées
oralement, mais à partir de certains des treize principes et qui
furent acceptées par le Grand Tribunal. Et cette situation
persista jusqu'à Rabbénou Haqqodhôsh.
|
יג וְכֵן
כָּל אֶחָד וְאֶחָד כּוֹתֵב לְעַצְמוֹ
כְּפִי כּוֹחוֹ,
מִבֵּאוּר
הַתּוֹרָה וּמֵהִלְכּוֹתֶיהָ כְּמוֹ
שֶׁשָּׁמַע,
וּמִדְּבָרִים
שֶׁנִּתְחַדְּשׁוּ בְּכָל דּוֹר וָדוֹר,
בְּדִינִים
שֶׁלֹּא לְמָדוּם מִפִּי הַשְּׁמוּעָה
אֵלָא בְּמִדָּה מִשְּׁלוֹשׁ עֶשְׂרֵה
מִדּוֹת וְהִסְכִּימוּ עֲלֵיהֶן בֵּית
דִּין הַגָּדוֹל.
וְכֵן
הָיָה הַדָּבָר תָּמִיד,
עַד
רַבֵּנוּ הַקָּדוֹשׁ
|
ainsi
que sur les concepts qui étaient découverts dans chaque
génération concernant des règles qui ne furent pas enseignées
oralement, mais à partir de certains des treize principes :
Les lois de la Loi Écrite et Orale permettent de déduire de
nouvelles règles, en fonction des situations nouvelles qui se
présenteraient dans chaque génération. Chaque génération a
ses particularités, et il arrive que des situations existant dans
une génération n'existaient pas dans une autre. Il faut donc
aller regarder dans la Tôroh et la Halokhoh ce qui a été dit
sur des situations plus ou moins semblables et voir si cela peut
s'appliquer à la situation nouvelle à laquelle on fait face.
S'il n'est pas possible de trouver une loi orale qui se rapporte à
cette situation, on peut alors faire appel aux treize principes
d'exégèse biblique pour déterminer ce qu'il convient de faire.
Mais la conclusion atteinte par les treize principes d'exégèse
biblique devra alors être en phase avec les décisions prises par
le בֵּית
דִּין הַגָּדוֹל
« Béth
Din Haggodhôl » (une autre appellation du סַנהֶדרִין
« Sanhédhrin »)
et ne pas le contredire. Ainsi, tout nouveau concept doit être
basé sur un antécédent dans la Loi Écrite et Orale, ou être
en phase avec les décisions du Sanhédhrin, car sinon n'importe
qui, en utilisant les treize principes, pourrait inventer toutes
les doctrines qu'il désire.
Les
treize principes d'exégèse biblique furent consignés par Ribbi
Yishmo´é`l, que nous avons cité dans la Halokhoh 9.12
Et
cette situation persista jusqu'à Rabbénou Haqqodhôsh :
Étant donné qu'un texte écrit de toute la Loi Orale n'existait
pas et qu'il n'était pas possible de connaître par cœur toutes
les lois orales, faire appel aux treize principes d'exégèse
biblique était souvent le seul moyen pour déduire une règle ou
une loi. Mais cela changea lorsque Rabbénou Haqqodhôsh compila
la Mishnoh.
|
14.
Il rassembla tous les
enseignements oraux, toutes les règles, toutes les explications
et les commentaires qui avaient été entendus depuis Môshah
Rabbénou et ce qui avait été enseigné par le tribunal de
chaque génération sur l'intégralité de la Tôroh. À partir de
tout cela, il composa un livre, « la Mishnoh ». Il
l'enseigna aux masses et le révéla à tous les Israélites, qui
le reproduisirent intégralement par écrit. Ils le répandirent
dans tous les endroits afin que la Loi Orale ne soit pas oubliée
des Israélites.
|
יד וְהוּא
קִבַּץ כָּל הַשְּׁמוּעוֹת וְכָל
הַדִּינִין וְכָל הַבֵּאוּרִין
וְהַפֵּרוּשִׁין שֶׁשָּׁמְעוּ מִמֹּשֶׁה
רַבֵּנוּ,
וְשֶׁלִּמְּדוּ
בֵּית דִּין שֶׁלְּכָל דּוֹר וָדוֹר,
בְּכָל
הַתּוֹרָה כֻּלָּהּ;
וְחִבַּר
מֵהַכֹּל סֵפֶר הַמִּשְׁנָה.
וְשִׁנְּנוֹ
בָּרַבִּים,
וְנִגְלָה
לְכָל יִשְׂרָאֵל;
וּכְתָבוּהוּ
כֻּלָּם,
וְרִבְּצוּ
בְּכָל מָקוֹם,
כְּדֵי
שֶׁלֹּא תִשְׁתַּכַּח תּוֹרָה שֶׁבְּעַל
פֶּה מִיִּשְׂרָאֵל
|
qui
le reproduisirent intégralement par écrit :
C'est-à-dire, de nombreuses copies de la Mishnoh furent faites.
Chaque famille pratiquement possédait la Mishnoh chez elle.
|
15.
Pourquoi Rabbénou
Haqqodhôsh fit-il cela et ne laissa pas la situation comme elle
était ? Parce qu'il a vu que le [nombre de] disciples ne
cessait de diminuer, que des difficultés nouvelles ne cessaient
d'arriver, que le royaume mauvais se répandait dans le monde et
s'affermissait, et que les Israélites erraient et étaient
envoyés aux extrémités [de la terre]. Il entreprit [donc] de
composer un [texte unique] qui pourrait se trouver entre les mains
de tous, afin qu'il soit étudié rapidement et ne soit pas
oublié. Tous les jours de sa vie, lui et son tribunal
enseignèrent la Mishnoh aux masses.
|
טו וְלָמָּה
עָשָׂה רַבֵּנוּ הַקָּדוֹשׁ כָּךְ,
וְלֹא
הִנִּיחַ הַדָּבָר כְּמוֹת שֶׁהָיָה--לְפִי
שֶׁרָאָה שֶׁהַתַּלְמִידִים מִתְמַעֲטִים
וְהוֹלְכִים,
וְהַצָּרוֹת
מִתְחַדְּשׁוֹת וּבָאוֹת,
וּמַמְלֶכֶת
הָרִשְׁעָה פּוֹשֶׁטֶת בָּעוֹלָם
וּמִתְגַּבֶּרֶת,
וְיִשְׂרָאֵל
מִתְגַּלְגְּלִים וְהוֹלְכִים
לַקְּצָווֹת:
חִבַּר
חִבּוּר אֶחָד לִהְיוֹת בְּיַד כֻּלָּם,
כְּדֵי
שֶׁיִּלְמְדוּהוּ בִּמְהֵרָה וְלֹא
יִשָּׁכַח;
וְיָשַׁב
כָּל יָמָיו הוּא וּבֵית דִּינוֹ,
וְלִמַּד
הַמִּשְׁנָה בָּרַבִּים
|
Pourquoi
Rabbénou Haqqodhôsh fit-il cela et ne laissa pas la situation
comme elle était : En
d'autres mots, pourquoi décida-t-il de composer un texte écrit
reprenant toutes les explications de la Loi Orale, alors que la
Loi Orale, par définition, est censée rester orale, et que
jusque là la Loi Orale s'étudiait par des notes personnelles, et
non à travers un livre ?
que
le royaume mauvais :
Cette expression désigne l'Empire Romain, qui est appelé
« mauvais » car Rome tentait systématiquement
d'abolir l'étude et la pratique de la Tôroh dans les terres qui
étaient sous son contrôle.
et
que les Israélites erraient et étaient envoyés aux extrémités
[de la terre] : C'est
en l'an 135 de l’Ère Courante que les Romains chassèrent les
Israélites de Palestine et nous ont donc envoyés en exil, exil
qui dure jusqu'à nos jours. Loin de la Terre Sainte et n'ayant
plus de Sanhédhrin, il existait la possibilité que toute la Loi
Orale soit oubliée.
Il
entreprit [donc] de composer un [texte unique] qui pourrait se
trouver entre les mains de tous, afin qu'il soit étudié
rapidement et ne soit pas oublié :
La Mishnoh est ainsi le livre le plus important et sacré du
Judaïsme, après le TaNa''Kh, car le TaNa''Kh nous apprend la Loi
Écrite, tandis que la Mishnoh nous transmet la Loi Orale
(l’application pratique de la Loi Écrite).
|
16.
Et ceux-ci sont les grands
Sages qui composaient le tribunal de Rabbénou Haqqodhôsh et ont
reçu [la Loi Orale] de lui : Shim´ôn et Gamlî`él, [qui
étaient] ses fils, Ribbi `ofés, Ribbi Hananyoh
ban Homo`,
Ribbi Hiyo`,
Rov, Ribbi Yanna´y, Bar Qapporo`, Shamou`él, Ribbi Yôhonon
et Ribbi Hôsha´yoh. Ce sont là les principaux [Sages] qui ont
reçu {la Loi Orale} de lui, et avec eux des milliers et des
myriades d'autres Sages.
|
טז וְאֵלּוּ
הֶם גְּדוֹלֵי הַחֲכָמִים שֶׁהָיוּ
בְּבֵית דִּינוֹ שֶׁלְּרַבֵּנוּ
הַקָּדוֹשׁ וְקִבְּלוּ מִמֶּנּוּ--שִׁמְעוֹן
וְגַמְלִיאֵל בָּנָיו,
וְרִבִּי
אָפֵס,
וְרִבִּי
חֲנַנְיָה בֶּן חָמָא,
וְרִבִּי
חִיָּא,
וְרָב,
וְרִבִּי
יַנַּאי,
וּבַר
קַפָּרָא,
וּשְׁמוּאֵל,
וְרִבִּי
יוֹחָנָן,
וְרִבִּי
הוֹשַׁעְיָה.
אֵלּוּ
הֶם הַגְּדוֹלִים שֶׁקִּבְּלוּ
מִמֶּנּוּ,
וְעִמָּהֶם
אֲלָפִים וּרְבָבוֹת מִשְּׁאָר
הַחֲכָמִים
|
Ce
sont là les principaux [Sages] qui ont reçu {la Loi Orale} de
lui, et avec eux des milliers et des myriades d'autres Sages :
Les noms de tous ces milliers et myriades de Sages sont mentionnés
ici et là tout au long du Talmoudh.
|
17.
Bien que ces onze [Sages]
reçurent [la Loi Orale] de Rabbénou Haqqodhôsh et assistèrent
à ses sessions d'étude, Ribbi Yôhonon
était petit et devint par la suite un disciple de Ribbi Yanna`y
et reçut de lui un enseignement. De même, Rov reçut [un
enseignement] de Ribbi Yanna`y, et Shamou`él reçut [un
enseignement] de Ribbi Hananyoh
ban Homo`.
|
יז אַף
עַל פִּי שֶׁאֵלּוּ הָאַחַד עָשָׂר
קִבְּלוּ מֵרַבֵּנוּ הַקָּדוֹשׁ
וְעָמְדוּ בְּמִדְרָשׁוֹ,
רִבִּי
יוֹחָנָן קָטָן הָיָה וְאַחַר כָּךְ
הָיָה תַּלְמִיד לְרִבִּי יַנַּאי
וְקִבַּל מִמֶּנּוּ תּוֹרָה.
וְכֵן
רָב קִבַּל מֵרִבִּי יַנַּאי;
וּשְׁמוּאֵל
קִבַּל מֵרִבִּי חֲנַנְיָה בֶּן חָמָא
|
Ribbi
Yôhonon était petit :
Au moment où Rabbénou Haqqodhôsh est mort.
et
devint par la suite un disciple de Ribbi Yanna`y et reçut de lui
un enseignement. De même, Rov reçut [un enseignement] de Ribbi
Yanna`y, et Shamou`él reçut [un enseignement] de Ribbi Hananyoh
ban Homo` : Le
Ramba''m nous informe donc que bien que les disciples de Rabbénou
Haqqodhôsh avaient été enseignés par lui, il existait des
différences entre eux. C'est pourquoi, après la mort de Rabbénou
Haqqodhôsh, des divergences commencèrent à naître dans la
pratique et les règles à suivre.
Cela
illustre donc davantage le fait que la chaîne de transmission
certaine s'arrête à Rabbénou Haqqodhôsh. La mort de Rabbénou
Haqqodhôsh marque la fin de l'ère des Tano`im et initie l'ère
que l'on appelle « ère des `Ammôro`îm ». Les
Tano`im furent ceux qui avaient enseigné la Loi Orale, tandis que
les `Ammôro`îm furent ceux qui débattirent entre eux de
l'application de certaines règles dans certaines situations. De
ce fait, les Tano`im ont un plus grand degré d'autorité que les
`Ammôro`îm. Cela est très important, car lorsqu'il y a une
contradiction entre la Mishnoh (qui cite les Tano`im) et la
Gamoro` (qui cite les `Ammôro`îm), ce sont les Sages de la
Mishnoh qui doivent recevoir la prééminence.
En
outre, une autre différence de poids entre les Tano`im et les
`Ammôro`îm est que les premiers vivaient en `aras
Yisro`él, tandis que les deuxièmes vivaient principalement à
Babylone. Lorsque le titre « Ribbi » est employé,
cela désigne un rabbin de `aras Yisro`él, tandis que le
titre « Rov » désigne un rabbin de Babylone.
Tout
au long du Mishnéh Tôroh, nous verrons concrètement comment
toutes ces règles fonctionnent, et nous verrons qu'en dépit de
ces règles, les Juifs d'aujourd'hui se sont égarés et ne les
suivent plus réellement, allant jusqu'à adopter des pratiques
n'ayant aucune source dans le Talmoudh ou qui contredisent les
enseignements des Tano`im. Voilà pourquoi cette introduction au
Mishnéh Tôroh est d'une énorme importance, car ces règles
doivent être connues, non seulement pour pouvoir marcher dans le
Judaïsme authentique et pur, mais également pour éviter de
suivre dans leurs erreurs la majorité des Juifs d'aujourd'hui.
Comme
nous allons le voir par la suite, chacun des élèves de Rabbénou
Haqqodhôsh enseigna par la suite sa propre compréhension des
enseignements de Rabbénou Haqqodhôsh, d'où les divergences
nombreuses que l'on retrouve à travers la Gamoro`.
Rov
ז״ל
et
Shamou`él ז״ל,
qui sont cités dans cette Halokhoh, représentent la toute
première génération des `Ammôro`îm, l'ère durant laquelle le
centre de l'érudition passa de `aras Yisro`él à
Babylone.
|
18.
Rov composa le « Sifro` »
et le « Sifri » pour expliquer et faire connaître les
sources de la Mishnoh. Ribbi Hiyo`
composa la « Tôsafto` » pour expliquer les sujets de
la Mishnoh. De même, Ribbi Hôsha´yoh et Bar Qapporo`
composèrent des Baraytôth pour expliquer les paroles de la
Mishnoh. Quant à Ribbi Yôhonon,
il composa le « Talmoudh Yaroushlami » en `aras
Yisro`él approximativement 300 ans après la destruction de la
Maison [de Dieu].
|
יח רָב
חִבַּר סִפְרָא וְסִפְרֵי לְבָאַר
וּלְהוֹדִיעַ עִיקְרֵי הַמִּשְׁנָה,
וְרִבִּי
חִיָּא חִבַּר הַתּוֹסֶפְתָּא לְבָאַר
עִנְיְנֵי הַמִּשְׁנָה.
וְכֵן
רִבִּי הוֹשַׁעְיָה וּבַר קַפָּרָא
חִבְּרוּ בַּרַּיְתּוֹת לְבָאַר
דִּבְרֵי הַמִּשְׁנָה,
וְרִבִּי
יוֹחָנָן חִבַּר הַתַּלְמוּד
הַיְּרוּשְׁלְמִי בְּאֶרֶץ יִשְׂרָאֵל
אַחַר חָרְבַּן הַבַּיִת בְּקֵרוּב
מִשְּׁלוֹשׁ מֵאוֹת שָׁנָה
|
Rov
composa le « Sifro` » et le « Sifri » pour
expliquer et faire connaître les sources de la Mishnoh :
En effet, Rabbénou Haqqodhôsh a rédigé la Mishnoh de façon
concise et ne rapporte donc pas les références bibliques sur
lesquelles sont basées les traditions orales consignées dans la
Mishnoh. En composant ces deux ouvrages, Rov voulait montrer que
ce qui est rapporté dans la Mishnoh s’appuie bien sur des
traditions authentiques et que chaque pratique du Judaïsme
mentionnée dans la Mishnoh est basée sur des versets de la
Tôroh. Ce sont donc deux ouvrages très importants pour compléter
son étude et compréhension de la Loi Orale.
Ribbi
Hiyo`
composa la « Tôsafto` » pour expliquer les sujets de
la Mishnoh :
תּוֹסֶפְתָּא
« Tôsafto` »
est un terme araméen qui a la même signification que son
équivalent hébreu, תּוֹסֶפֶת
« Tôsafath »,
c'est-à-dire, « addition », « supplément »
ou « ajout ». Comme le nom l'indique, elle fut
composée pour servir de complément à la Mishnoh.
La Tôsafto` remplit cet objectif de complément à la Mishnoh de différentes façons :
C'est une source d'une grande importance. La Tôsafto` suit le même ordre des Masakhtôth (traités) que la Mishnoh, bien que le nombre de chapitres, ainsi que la localisation de certaines Tôsaftôth au sein d'un chapitre, diffèrent de la Mishnoh. Il convient de noter que quatre Masakhtôth de la Mishnoh ne se retrouvent pas dans la Tôsafto` :
De
même, Ribbi Hôsha´yoh et Bar Qapporo` composèrent des
Baraytôth pour expliquer les paroles de la Mishnoh :
Les בַּרַּיְתּוֹת
« Baraytôth »
(בַּרַיְּתָא
« Barayatho` »,
au singulier) sont des traditions de la loi juive qui ne furent
pas inclues dans la Mishnoh. Ainsi, l'expression « Baraytôth »
fait référence aux enseignements se trouvant « en-dehors »
de la Mishnoh, car ils provenaient d'écoles juridiques juives ne
faisant pas partie des académies principales de l'ère
mishnaïque.
Quant
à Ribbi Yôhonon,
il composa le « Talmoudh Yaroushlami » en `aras
Yisro`él approximativement 300 ans après la destruction de la
Maison [de Dieu] :
Plusieurs commentateurs font remarquer qu'il n'existe aucune
source attestant que Ribbi Yôhonon
ז״ל
soit
l'auteur du Talmoudh Yaroushlami. Au contraire, tout semble
indiquer que le tout dernier texte du Talmoudh Yaroushlami fut
conjointement composé par Ribbi Mannoh ז״ל
et
Ribbi Yôsé ban Ribbi Boun ז״ל,
près de de 100 après la mort de Ribbi Yôhonon.
C'est pourquoi, certains commentateurs suggèrent que la rédaction
du Talmoudh Yaroushlami fut commencée et rédigé presque dans
son entièreté par Ribbi Yôhonon,
mais qu'elle ne fut achevée que 100 ans plus tard par Ribbi
Mannoh et Ribbi Yôsé ban Ribbi Boun.
|
19.
Et parmi les grands Sages
qui reçurent [la doctrine] de Rov et Shamou`él, [nous trouvons]
Rov Houno`, Rov Yahoudhoh, Rov Nahmon,
et Rov Kahano`. Et parmi les grands Sages qui reçurent [la
doctrine] de Ribbi Yôhonon,
[nous trouvons] Rabboh Bar bar Honoh,
Ribbi `amé, Ribbi `asé, Rov Dimé, et Ra`bboun.
|
יט וּמִגְּדוֹלֵי
הַחֲכָמִים שֶׁקִּבְּלוּ מֵרָב
וּשְׁמוּאֵל--רָב
הוּנָא,
וְרָב
יְהוּדָה,
וְרָב
נַחְמָן,
וְרָב
כַּהֲנָא;
וּמִגְּדוֹלֵי
הַחֲכָמִים שֶׁקִּבְּלוּ מֵרִבִּי
יוֹחָנָן--רַבָּה
בַּר בַּר חָנָה,
וְרִבִּי
אַמֵי,
וְרִבִּי
אַסֵי,
וְרָב
דִּימֵי,
וְרַאבּוּן
|
Et
parmi les grands Sages qui reçurent [la doctrine] de Rov et
Shamou`él : À
Babylone, où vivaient ces deux grands maîtres.
Et
parmi les grands Sages qui reçurent [la doctrine] de Ribbi
Yôhonon : En
Palestine, où vivait ce grand maître.
C'est
ainsi que sont nés les deux Talmoudh : le Talmoudh
Yaroushlami, composé en Palestine, et le Talmoudh Bavli, composé
à Babylone.
|
20.
Et parmi les Sages qui
reçurent [la doctrine] de Rov Houno` et Rov Yahoudhoh, [nous
trouvons] Rabboh et Rov Yôséf. Et parmi les Sages qui reçurent
[la doctrine] de Rabboh et Rov Yôséf, [nous trouvons] `abbayé
et Rabbo`. Ces deux-là reçurent également [la doctrine] de Rov
Nahmon.
Et parmi les Sages qui reçurent [la doctrine] de Rabbo`, [nous
trouvons] Rov `ashi et Rabbino`. Quant à Mor bar Rov `ashi, il
reçut {la doctrine} de son père13
et de Rabbino`.
|
כ וּמִכְּלַל
הַחֲכָמִים שֶׁקִּבְּלוּ מֵרָב הוּנָא
וּמֵרָב יְהוּדָה,
רַבָּה
וְרָב יוֹסֵף.
וּמִכְּלַל
הַחֲכָמִים שֶׁקִּבְּלוּ מֵרַבָּה
וְרָב יוֹסֵף,
אַבַּיֵי
וְרַבָּא;
וּשְׁנֵיהֶם
קִבְּלוּ גַּם מֵרָב נַחְמָן.
וּמִכְּלַל
הַחֲכָמִים שֶׁקִּבְּלוּ מֵרַבָּא,
רָב
אַשֵׁי וְרַבִּינָא;
וּמָר
בַּר רָב אַשֵׁי קִבַּל מֵאָבִיו
וּמֵרַבִּינָא
|
21.
Il s'en suit que de Rov
`ashi jusqu'à Môshah Rabbénou [il y eut] quarante individus, et
les voici : 1) Rov `ashi [qui a reçu] de 2) Rabbo`, [qui a
reçu] de 3) Rabbo`, [qui a reçu] de 4) Rov Houno`, [qui a reçu]
de Ribbi Yôhonon,
Rov et Shamou`él, [qui ont reçu] de 6) Rabbénou Haqqodhôsh,
[qui a reçu] de 7) Rabban Shim´ôn, son père, [qui a reçu] de
8) Rabban Gamlî`él, son père, [qui a reçu] de 9) Rabban
Shim´ôn, son père, [qui a reçu] de 10) Rabban Gamlî`él
l'Ancien, son père, [qui a reçu] de 11) Rabban Shim´ôn, son
père, [qui a reçu] de 12) Hillél, son père, et Shamma`y, [qui
ont reçu] de 13) Shama´yoh et `avtalyôn, [qui ont reçu] de 14)
Yahoudhoh et Shim´ôn, [qui ont reçu] de 15) Yahôshoua´ et
Nitta`y, [qui ont reçu] de 16) Yôséf et Yôséf, [qui ont reçu]
de 17) `antighnôs, [qui a reçu] de 18) Shim´ôn Hassaddiq,
[qui a reçu] de 19) ´azro``, [qui a reçu] de 20) Boroukh, [qui
a reçu] de 21) Yirmayoh, [qui a reçu] de 22) Safanyoh,
[qui a reçu] de 23) Havaqqouq,
[qui a reçu] de 24) Nahoum,
[qui a reçu] de 25) Yô`él, [qui a reçu] de 26) Mikhoh, [qui a
reçu] de 27) Yasha´yoh, [qui a reçu] de 28) ´omôs, [qui a
reçu] de 29) Hôshéa´, [qui a reçu] de 30) Zakharyoh, [qui a
reçu] de 31) Yahôyodho´, [qui a reçu] de 32) `alisho´, [qui a
reçu] de 33) `éliyohou, [qui a reçu] de 34) ``ahiyoh,
[qui a reçu] de 35) Dowidh, [qui a reçu] de 36) Shamou`él, [qui
a reçu] de 37) ´élî, [qui a reçu] de 38) Pînhos,
[qui a reçu] de 39) Yahôshoua´, [qui a reçu] de 40) Môshah
Rabbénou, le maître de tous les prophètes, [qui lui-même a
reçu] d'HaShem, le Dieu d'Israël.
|
כא נִמְצָא
מֵרָב אַשֵׁי עַד מֹשֶׁה רַבֵּנוּ--אַרְבָּעִים
אִישׁ,
וְאֵלּוּ
הֶן:
(א)
רָב
אַשֵׁי,
(ב)
מֵרַבָּא,
(ג)
מֵרַבָּה,
(ד)
מֵרָב
הוּנָא,
(ה)
מֵרִבִּי
יוֹחָנָן וְרָב וּשְׁמוּאֵל,
(ו)
מֵרַבֵּנוּ
הַקָּדוֹשׁ,
(ז)
מֵרַבַּן
שִׁמְעוֹן אָבִיו,
(ח)
מֵרַבַּן
גַּמְלִיאֵל אָבִיו,
(ט)
מֵרַבַּן
שִׁמְעוֹן אָבִיו,
(י)
מֵרַבַּן
גַּמְלִיאֵל הַזָּקֵן אָבִיו,
(יא)
מֵרַבַּן
שִׁמְעוֹן אָבִיו,
(יב)
מֵהִלֵּל
אָבִיו וְשַׁמַּאי,
(יג)
מִשְּׁמַעְיָה
וְאַבְטַלְיוֹן,
(יד)
מִיְּהוּדָה
וְשִׁמְעוֹן,
(טו)
מִיְּהוֹשׁוּעַ
וְנִתַּאי,
(טז)
מִיּוֹסֵף
וְיוֹסֵף,
(יז)
מֵאַנְטִיגְנוֹס,
(יח)
מִשִּׁמְעוֹן
הַצַּדִּיק,
(יט)
מֵעֶזְרָא,
(כ)
מִבָּרוּךְ,
(כא)
מִיִּרְמְיָה,
(כב)
מִצְּפַנְיָה,
(כג)
מֵחֲבַקּוּק,
(כד)
מִנַּחוּם,
(כה)
מִיּוֹאֵל,
(כו)
מִמִּיכָה,
(כז)
מִיְּשַׁעְיָה,
(כח)
מֵעָמוֹס,
(כט)
מֵהוֹשֵׁעַ,
(ל)
מִזְּכַרְיָה,
(לא)
מִיְּהוֹיָדָע,
(לב)
מֵאֱלִישָׁע,
(לג)
מֵאֵלִיָּהוּ,
(לד)
מֵאֲחִיָּה,
(לה)
מִדָּוִיד,
(לו)
מִשְּׁמוּאֵל,
(לז)
מֵעֵלִי,
(לח)
מִפִּינְחָס,
(לט)
מִיְּהוֹשׁוּעַ,
(מ)
מִמֹּשֶׁה
רַבֵּנוּ רִבָּן שֶׁלְּכָל הַנְּבִיאִים,
מֵעִם
ה'
אֱלֹהֵי
יִשְׂרָאֵל
|
Il
s'en suit que de Rov `ashi jusqu'à Môshah Rabbénou [il y eut]
quarante individus : Le
terme « individus » est à comprendre ici dans le sens
de « générations ».
Il
y a donc eu quarante chaînons dans la chaîne de transmission et
d'interprétation de la Loi Orale.
|
22.
Tous ces sages et prophètes
étaient les dirigeants des générations14.
Certains d'entre eux furent des Ro`shé Yashivôth15,
des Ro`shé Goliyôth16,
ainsi que des membres du Grand Sanhédhrin17.
Et avec eux, dans chaque génération, des milliers et des
myriades [de gens] ont entendu [la tradition] d'eux et à leurs
côtés.
|
כב כָּל
אֵלּוּ הַחֲכָמִים הַנִּזְכָּרִים,
הֶם
גְּדוֹלֵי הַדּוֹרוֹת--מֵהֶם
רָאשֵׁי יְשִׁיבוֹת,
וּמֵהֶם
רָאשֵׁי גָּלִיּוֹת,
וּמֵהֶם
מִסַּנְהֶדְּרֵי גְּדוֹלָה.
וְעִמָּהֶם
בְּכָל דּוֹר וָדוֹר,
אֲלָפִים
וּרְבָבוֹת שֶׁשָּׁמְעוּ מֵהֶם
וְעִמָּהֶם
|
23.
Rabbino` et Rov `ashi furent
la fin des sages du Talmoudh. Rov `ashi est celui qui composa le
Talmoudh Bavli dans le pays de Shin´or18,
après que Ribbi Yôhonon
eut composé le Talmoudh Yaroushlami approximativement cent ans
[auparavant].
|
כג רַבִּינָא
וְרָב אַשֵׁי,
הֶם
סוֹף חַכְמֵי הַתַּלְמוּד;
וְרָב
אַשֵׁי הוּא שֶׁחִבַּר הַתַּלְמוּד
הַבַּבְלִי בְּאֶרֶץ שִׁנְעָר,
אַחַר
שֶׁחִבַּר רִבִּי יוֹחָנָן הַתַּלְמוּד
הַיְּרוּשְׁלְמִי בִּכְמוֹ מֵאָה
שָׁנָה
|
Rabbino`
et Rov `ashi furent la fin des sages du Talmoudh :
C'est-à-dire, ce sont eux qui clôturent l'ère talmudique, et
donc qui sont les dernières autorités juives sur lesquelles
s'appuyer en matière de Halokhoh et pratique religieuse.
Rov
`ashi est celui qui composa le Talmoudh Bavli dans le pays de
Shin´or : Les
commentateurs renvoient au passage talmudique de Bavo` Masia´
86a, qui déclare que « Rov `ashi et Rabbino` furent les
autorités finales en matière d'instruction », comme étant
la source du Ramba''m pour affirmer que le Talmoudh Bavli fut
composé par Rov `ashi ז״ל.
Mais
des propos que tiendra le Ramba''m par la suite, il semble que là
encore, comme pour le cas du Talmoudh Yaroushlami, Rov `ashi fut
celui qui commença la rédaction du Talmoudh Bavli, mais sa
structure et la composition du texte furent finalisées par
Rabbino` Zouto` ז״ל,
Mar bar Rov `ashi ז״ל
et
Rov Yôsé ז״ל
plus
de 70 ans après la mort de Rov `ashi.
après
que Ribbi Yôhonon eut composé le Talmoudh Yaroushlami :
Voir ce que nous avions dit sur le véritable auteur du Talmoudh
Yaroushlami, dans le commentaire sur la Halokhoh 18.
|
24.
Le but des deux Talmoudhin19
est de commenter les paroles de la Mishnoh, d'expliquer ses
[leçons] profondes et les choses qui ont été développées dans
chaque tribunal depuis les jours de Rabbénou Haqqodhôsh jusqu'à
la composition du Talmoudh. Des deux Talmoudhin, de la Tôsafto`,
du Sifro`, du Sifré et des Tôsaftôth20,
de tout cela sont déduits l'illicite et le licite, l'impur et le
pur, le coupable et l'innocent, le valable et l'invalide,
conformément à ce qui s'est transmis oralement d'un homme à un
autre, depuis la bouche de Môshah au Sinaï.
|
כד וְעִנְיַן
שְׁנֵי הַתַּלְמוּדִין--הוּא
פֵּרוּשׁ דִּבְרֵי הַמִּשְׁנָה וּבֵאוּר
עֲמוּקוֹתֶיהָ,
וּדְבָרִים
שֶׁנִּתְחַדְּשׁוּ בְּכָל בֵּית דִּין
וּבֵית דִּין מִיְּמוֹת רַבֵּנוּ
הַקָּדוֹשׁ וְעַד חִבּוּר הַתַּלְמוּד.
וּמִשְּׁנֵי
הַתַּלְמוּדִין,
וּמִן
הַתּוֹסֶפְתָּא,
וּמִסִּפְרָא
וּמִסִּפְרֵי,
וּמִן
הַתּוֹסֶפְתּוֹת--מִכֻּלָּם
יִתְבָּאַר הָאָסוּר וְהַמֻּתָּר,
וְהַטָּמֵא
וְהַטָּהוֹר,
וְהַחַיָּב
וְהַפָּטוּר,
וְהַכָּשֵׁר
וְהַפָּסוּל,
כְּמוֹ
שֶׁהִעְתִּיקוּ אִישׁ מִפִּי אִישׁ
מִפִּי מֹשֶׁה מִסִּינַי
|
Des
deux Talmoudhin, de la Tôsafto`, du Sifro`, du Sifré et des
Tôsaftôth, de tout cela sont déduits l'illicite et le licite,
l'impur et le pur, le coupable et l'innocent, le valable et
l'invalide, conformément à ce qui s'est transmis oralement d'un
homme à un autre, depuis la bouche de Môshah au Sinaï :
Ce sont là, et uniquement à, nos sources d'autorité concernant
tout ce que nous pouvons ou ne pouvons pas faire. Toute permission
ou interdiction, toute pratique et coutume, etc., ne peut être
basée que sur ces sources et aucune autre. De même, toute
nouvelle loi de notre temps ne peut être valable que si elle
s'appuie sur des règles déjà énoncées dans ces sources-là.
|
25.
Sont également déduites
d'elles21
les choses que décrétèrent les sages et prophètes dans chaque
génération afin de faire une haie protectrice à la Tôroh,
conformément à l'explication qui a été entendue de Môshah
Rabbénou [sur le verset suivant22] :
« et vous garderez Mes préceptes »,
qui veut dire : « Faites des sauvegardes à
Mes préceptes »23
|
כה גַּם
יִתְבָּאַר מֵהֶם דְּבָרִים שֶׁגָּזְרוּ
חֲכָמִים וּנְבִיאִים שֶׁבְּכָל דּוֹר
וָדוֹר,
לַעֲשׂוֹת
סְיָג לַתּוֹרָה,
כְּמוֹ
שֶׁשָּׁמְעוּ מִמֹּשֶׁה בְּפֵרוּשׁ
"וּשְׁמַרְתֶּם
אֶת-מִשְׁמַרְתִּי",
שֶׁאָמַר
עֲשׂוּ מִשְׁמֶרֶת לְמִשְׁמַרְתִּי
|
Sont
également déduites d'elles les choses que décrétèrent les
sages et prophètes dans chaque génération afin de faire une
haie protectrice à la Tôroh :
Le Ramba''m veut nous faire comprendre ici une règle fondamentale
du Judaïsme : les décrets des Sages et Prophètes ne sont
pas des ajouts à la Tôroh, car il est interdit d'ajouter ou
retirer quoi que ce soit de la Tôroh. Ces décrets sont plutôt
des choses qu'ils instituèrent afin de préserver les lois de la
Tôroh. Par exemple, la Tôroh a interdit de se marier à des non
Israélites. Afin de sauvegarder cette interdiction de la Tôroh
et éloigner le plus loin possible les Israélites de la faute,
les Sages et les Prophètes émirent toute une série
d'interdictions empêchant d'avoir des relations trop proches avec
les non Israélites. Ces décrets ne sont donc pas des ajouts à
la Tôroh, mais des barrières servant à empêcher la
transgression de lois de la Tôroh.
|
26.
De même, il peut être
déduit d'elles les Minhoghôth et les Taqqonôth qui furent
décrétées ou pratiquées dans chaque génération, selon ce qui
a été observé du tribunal de cette génération. Il est
interdit de dévier d'elles24,
car il est dit25 :
« Ne t'écarte de toute parole qu'ils
t'énonceront, ni à droite, ni à gauche ».
|
כו וְכֵן
יִתְבָּאַר מֵהֶם הַמִּנְהָגוֹת
וְהַתַּקָּנוֹת שֶׁהִתְקִינוּ אוֹ
שֶׁנָּהֲגוּ בְּכָל דּוֹר וָדוֹר,
כְּמוֹ
שֶׁרָאוּ בֵּית דִּין שֶׁלְּאוֹתוֹ
הַדּוֹר,
לְפִי
שֶׁאָסוּר לָסוּר מֵהֶם,
שֶׁנֶּאֱמָר:
לֹא
תָסוּר,
מִכָּל
הַדָּבָר אֲשֶׁר-יַגִּידוּ
לְךָ--יָמִין
וּשְׂמֹאל
|
De
même, il peut être déduit d'elles les Minhoghôth et les
Taqqonôth qui furent décrétés ou pratiqués dans chaque
génération : Dans son
introduction à son « Commentaire sur la Mishnoh », le
Ramba''m décrit ces deux catégories de la façon suivante :
« Ce sont des lois établies pour le bon déroulement des
relations interpersonnelles, mais qui n'ajoutent ou ne retirent
rien des paroles de la Tôroh, ou des choses qui furent instituées
pour le bien-être spirituel de l'humanité ».
selon
ce qui a été observé du tribunal de cette génération :
Ces pratiques ne sont valables que lorsqu'elles furent approuvées
par le tribunal des générations bibliques et talmudiques.
Autrement, elles n'ont pas de valeur contraignante.
Il
est interdit de dévier d'elles, car il est dit : « Ne
t'écarte de toute parole qu'ils t'énonceront, ni à droite, ni à
gauche » : Ce
verset biblique est la source de l'obligation d'obéir en tout
point au tribunal de la génération qui avait autorité sur
l'ensemble du peuple d’Israël, à savoir, le Sanhédhrin de
Jérusalem, le Sanhédhrin de Yavnah et celui de Shin´or. C'est
un point important, car bon nombre de pratiques de nos jours ne
sont pas du tout conforme aux lois passées par ces tribunaux.
|
27.
De même, [elles incluent]
des jugements et des règles merveilleuses qui ne furent pas reçus
de Môshah, mais qui furent tranchés par le Grand Tribunal26
de cette génération au moyen des principes d'exégèse qui y
sont exposés27.
Les Anciens les tranchèrent et conclurent que c'était la règle.
Tout ce que Rov `ashi a inclus dans le Talmoudh provient des temps
de Môshah jusqu'à son époque.
|
כז וְכֵן
מִשְׁפָּטִים וְדִינִין פִּלְאִיִּים
שֶׁלֹּא קִבְּלוּ אוֹתָן מִמֹּשֶׁה,
וְדָנוּ
בָּהֶן בֵּית דִּין הַגָּדוֹל שֶׁלְּאוֹתוֹ
הַדּוֹר בַּמִּדּוֹת שֶׁהַתּוֹרָה
נִדְרֶשֶׁת בָּהֶן,
וּפָסְקוּ
אוֹתָן הַזְּקֵנִים,
וְגָמְרוּ
שֶׁהַדִּין כָּךְ הוּא.
הַכֹּל
חִבַּר רָב אַשֵׁי בַּתַּלְמוּד,
מִיְּמוֹת
מֹשֶׁה וְעַד יָמָיו
|
28.
Les Sages de la Mishnoh
composèrent d'autres textes pour commenter les paroles de la
Tôroh : Ribbi Hôsha´yoh, un disciple de Rabbénou
Haqqodhôsh, composa une explication du Séfar Baré`shith ;
Ribbi Yishmo´é`l [composa] un commentaire [qui commence] à
partir de « `éllah Shamôth »28
jusqu'à la fin de la Tôroh. C'est ce que l'on appelle
« Makhillatho` » ; Ribbi ´aqivoh composa aussi
une Makhillatho`. D'autres Sages après eux composèrent des
Midhroshôth. Tous [ces textes] furent composés avant le Talmoudh
Bavli.
|
כח וְחִבְּרוּ
חַכְמֵי מִשְׁנָה חִבּוּרִין אֲחֵרִים,
לְפָרַשׁ
דִּבְרֵי הַתּוֹרָה:
רִבִּי
הוֹשַׁעְיָה תַּלְמִידוֹ שֶׁלְּרַבֵּנוּ
הַקָּדוֹשׁ,
חִבַּר
בֵּאוּר סֵפֶר בְּרֵאשִׁית.
וְרִבִּי
יִשְׁמָעֵאל פֵּרַשׁ מֵאֵלֶּה שְׁמוֹת
עַד סוֹף הַתּוֹרָה,
וְהוּא
הַנִּקְרָא מְכִלְּתָא;
וְכֵן
רִבִּי עֲקִיבָה חִבַּר מְכִלְּתָא.
וַחֲכָמִים
אֲחֵרִים אַחֲרֵיהֶם חִבְּרוּ
מִדְרָשׁוֹת.
וְהַכֹּל
חֻבַּר קֹדֶם הַתַּלְמוּד הַבַּבְלִי
|
Les
Sages de la Mishnoh composèrent d'autres textes pour commenter
les paroles de la Tôroh :
Les ouvrages qui vont être cités ici ne sont que des
commentaires sur la Tôroh, mais ne sont pas des sources pour
déterminer une loi, une règle, ou une pratique. Ils servent à
mieux comprendre la Tôroh, mais ne servent pas à déterminer la
loi.
Ribbi
Hôsha´yoh, un disciple de Rabbénou Haqqodhôsh, composa une
explication du Séfar Baré`shith :
Le Ramba''m veut parler du Midhrosh Baré`shith Rabboh.
C'est
ce que l'on appelle « Makhillatho` » :
C'est un ouvrage d'une grande importance, car il commente chaque
commandement de la Tôroh et nous explique comment les comprendre
et les mettre en pratique.
Ribbi
´aqivoh composa aussi une Makhillatho` :
C'est ce que nous appelons faussement aujourd'hui « Makhillatho`
DaRibbi Shim´ôn bar Yôho`y ».
D'autres
Sages après eux composèrent des Midhroshôth :
Qui sont des interprétations et homélies de versets bibliques.
Tous
[ces textes] furent composés avant le Talmoudh Bavli :
Ce sont donc des sources abondamment citées et employées dans le
Talmoudh Bavli.
|
29.
Il ressort [donc que]
Rabbino`, Rov `ashi et leurs compagnons sont la fin des grands
Sages [du peuple] d'Israël qui transmirent la Loi Orale et qui
décrétèrent des Gazérôth29,
ordonnèrent des Taqqonôth30
et instituèrent des Minhoghôth31.
Ces Gazérôth, Taqqonôth et Minhoghôth se répandirent dans
tout [le peuple d']Israël, dans tous les endroits où ils
s'étaient installés.
|
כט נִמְצָא
רַבִּינָא וְרָב אַשֵׁי וְחַבְרֵיהֶם,
סוֹף
גְּדוֹלֵי חַכְמֵי יִשְׂרָאֵל
הַמַּעְתִּיקִים תּוֹרָה שֶׁבְּעַל
פֶּה,
וְשֶׁגָּזְרוּ
גְּזֵרוֹת וְהִתְקִינוּ תַּקָּנוֹת
וְהִנְהִיגוּ מִנְהָגוֹת וּפָשְׁטוּ
גְּזֵרוֹתָם וְתַקָּנוֹתָם וּמִנְהֲגוֹתָם
בְּכָל יִשְׂרָאֵל,
בְּכָל
מְקוֹמוֹת מוֹשְׁבוֹתֵיהֶם
|
Il
ressort [donc que] Rabbino`, Rov `ashi et leurs compagnons sont la
fin des grands Sages [du peuple] d'Israël qui transmirent la Loi
Orale : Depuis que le
Talmoudh a été scellé, plus aucun rabbin n'a l'autorité
d'imposer quoi que ce soit à l'ensemble du peuple d’Israël,
comme le Ramba''m l'expliquera par la suite.
Ces
Gazérôth, Taqqonôth et Minhoghôth se répandirent dans tout
[le peuple d']Israël, dans tous les endroits où ils s'étaient
installés : Étant
donné qu'elles furent universellement acceptées par le peuple
juif, leur respect et mise en pratique devinrent obligatoires,
comme le Ramba''m l'expliquera par la suite.
|
30.
Mais après que le tribunal
de Rov `ashi eut composé le Talmoudh et l'eut achevé du temps de
son fils, les Israélites furent davantage éparpillés dans tous
les pays et arrivèrent aux extrémités [de la terre] et des îles
lointaines. Un conflit se répandit dans le monde et les chemins
de voyage furent rendus dangereux par les troupes [militaires].
L'étude de la Tôroh diminua et les Israélites n'entraient plus
par milliers et par myriades dans leurs Yashivôth pour étudier,
contrairement à avant.
|
ל וְאַחַר
בֵּית דִּינוֹ שֶׁלְּרָב אַשֵׁי,
שֶׁחִבַּר
הַתַּלְמוּד בִּימֵי בְּנוֹ וּגְמָרוֹ,
נִתְפַּזְּרוּ
יִשְׂרָאֵל בְּכָל הָאֲרָצוֹת פִּזּוּר
יָתֵר,
וְהִגִּיעוּ
לַקְּצָווֹת וְלָאִיִּים הָרְחוֹקִים;
וְרָבְתָה
קְטָטָה בָּעוֹלָם,
וְנִשְׁתַּבְּשׁוּ
הַדְּרָכִים בִּגְיָסוֹת.
וְנִתְמַעַט
תַּלְמוּד תּוֹרָה,
וְלֹא
נִתְכַּנְּסוּ יִשְׂרָאֵל לִלְמֹד
בִּישִׁיבוֹתֵיהֶם אֲלָפִים וּרְבָבוֹת
כְּמוֹ שֶׁהָיוּ מִקֹּדֶם
|
Mais
après que le tribunal de Rov `ashi eut composé le Talmoudh et
l'eut achevé du temps de son fils :
ce qui indique bien que le Talmoudh Bavli ne fut pas achevé par
Rov `ashi, mais par son fils Mar bar Rov `ashi et Rov Yôsé plus
de 70 ans après la mort de Rov `ashi.
Un
conflit se répandit dans le monde et les chemins de voyage furent
rendus dangereux par les troupes [militaires] :
De ce fait, les Israélites du monde entier ne pouvaient plus se
rendre en sécurité vers la Babylonie, qui était devenue le cœur
stratégique de l'érudition religieuse depuis le commencement de
l'exil en 135 de l’Ère Courante.
|
31.
Les individus, les débris
qu'HaShem avait appelés, se rassemblaient plutôt dans chaque
ville et dans chaque pays, et s'occupaient dans la Tôroh et
s'instruisaient dans tous les textes des Sages, et comprenaient
d'eux la voie du jugement à suivre.
|
לא אֵלָא
מִתְקַבְּצִים יְחִידִים הַשְּׂרִידִים
אֲשֶׁר ה'
קוֹרֶא
בְּכָל עִיר וְעִיר וּבְכָל מְדִינָה
וּמְדִינָה,
וְעוֹסְקִים
בַּתּוֹרָה,
וּמְבִינִים
בְּחִבּוּרֵי הַחֲכָמִים כֻּלָּם,
וְיוֹדְעִים
מֵהֶם דֶּרֶךְ הַמִּשְׁפָּט הֵיאַךְ
הוּא
|
Les
individus, les débris qu'HaShem avait appelés :
C'est-à-dire, les quelques-uns qui avaient l'érudition
suffisante pour pouvoir étudier loin de la Babylonie..
et
s'occupaient dans la Tôroh :
S'occuper dans la Tôroh est une expression couramment employée
dans la littérature juive, et qui signifie tout simplement
étudier la Tôroh avec assiduité.
et
s'instruisaient dans tous les textes des Sages, et comprenaient
d'eux la voie du jugement à suivre :
Ne pouvant plus se rendre en Babylonie, ces quelques érudits se
contentaient donc d'étudier et d'apprendre à partir de tous les
textes des Sages que nous avons précédemment cités.
|
32.
Chaque tribunal qui fut
établi après le Talmoudh, dans chaque pays, émit des décrets,
des ordonnances ou des coutumes pour les habitants de son pays ou
pour les habitants de [plusieurs pays]. Ces pratiques n'étaient
pas adoptées par tous les Israélites, en raison de la distance
entre leurs [lieux de] résidence et l'interruption des
communications [entre eux], et [parce que] le tribunal d'un
certain pays était individuel et que le Grand Tribunal de 70
[juges] avait été aboli plusieurs années avant la rédaction du
Talmoudh.
|
לב וְכָל
בֵּית דִּין שֶׁעָמַד אַחַר הַתַּלְמוּד
בְּכָל מְדִינָה וּמְדִינָה וְגָזַר
אוֹ הִתְקִין אוֹ הִנְהִיג לִבְנֵי
מְדִינָתוֹ,
אוֹ
לִבְנֵי מְדִינוֹת--לֹא
פָשְׁטוּ מַעֲשָׂיו בְּכָל יִשְׂרָאֵל:
מִפְּנֵי
רֹחַק מוֹשְׁבוֹתֵיהֶם,
וְשִׁבּוּשׁ
הַדְּרָכִים;
וֶהֱיוֹת
בֵּית דִּין שֶׁלְּאוֹתָהּ הַמְּדִינָה
יְחִידִים,
וּבֵית
דִּין הַגָּדוֹל שֶׁלְּשִׁבְעִים
בָּטַל מִכַּמָּה שָׁנִים קֹדֶם חִבּוּר
הַתַּלְמוּד
|
Chaque
tribunal qui fut établi après le Talmoudh :
C'est-à-dire, après que le Talmoudh fut achevé.
ou
pour les habitants de [plusieurs pays] :
Dans le cas où ce tribunal faisait autorité sur des communautés
de différents pays. Par exemple, le tribunal du Ramba''m faisait
autorité en Égypte, dans une grande partie du Maghreb, ainsi
qu'au Yémen.
Ces
pratiques n'étaient pas adoptées par tous les Israélites, en
raison de la distance entre leurs [lieux de] résidence et
l'interruption des communications [entre eux] :
De ce fait, depuis que le Talmoudh a été scellé, différentes
pratiques, coutumes, etc., se développèrent dans diverses
communautés. Mais ces pratiques ne furent jamais universellement
acceptées partout. C'est ainsi que les Témonim, les `ashkanazim,
les Safaradhim et les Mizrahim
ont des coutumes différentes dans de nombreux domaines, chacun
suivant ses propres coutumes.
et
[parce que] le tribunal d'un certain pays était individuel :
C'est-à-dire, chaque tribunal n'avait autorité que sur les
Israélites du pays où il était établi, mais pas au-delà (sauf
dans le cas d'un tribunal établit sur plusieurs pays).
et
que le Grand Tribunal de 70 [juges] avait été aboli plusieurs
années avant la rédaction du Talmoudh :
Le Sanhédhrin fut aboli en l'an 70, à la suite de la destruction
du Béth Hammiqdhosh par les Romains, qui détruisirent également
la Ville Sainte et envoyèrent les rabbins en exil, à Yavnah. Le
tribunal de Yavnah fut à son tour détruit et aboli par les
Romains en l'an 135, en raison de la défaite des hommes de Bar
Kôzivo`, lors de la seconde révolte judéenne, qui amena les
Romains à complètement raser la Terre Sainte et envoyer tous les
Israélites dans l'exil dans lequel nous nous trouvons encore
actuellement.
Ce
que le Ramba''m veut donc nous dire est que depuis que nous
n'avons plus de Sanhédhrin, non seulement plus aucun tribunal n'a
d'autorité sur l'ensemble des Israélites, mais qu'en plus cela
est la cause des divergences de pratiques et coutumes au sein du
peuple d'Israël.
Nous
voyons donc là encore l'importance du Sanhédhrin pour la foi
israélite, car ce n'est qu'avec un Sanhédhrin légitime que nous
serons à nouveau uniformes dans nos pratiques religieuses.
|
33.
C'est pourquoi, les
habitants d'un pays ne sont pas contraints d'adopter la pratique
de [ceux d']un autre pays, et on ne demande pas à un tribunal
d'approuver un décret qui aurait été émis par le tribunal d'un
pays différent du sien. De même, si l'un des Ga`ônim dit que la
voie du jugement est comme-ci ou comme-ça, alors qu'un tribunal
établit juste après eux interprète que ce n'est pas la voie du
jugement qui est consignée dans le Talmoudh, nous ne sommes pas
contraints d'écouter la première [opinion]. Plutôt, chacun
[agira] selon ce qui lui semblera être le plus exact entre leurs
paroles, que ce soit la première [opinion] ou la dernière.
|
לג לְפִיכָּךְ
אֵין כּוֹפִין אַנְשֵׁי מְדִינָה זוֹ
לִנְהֹג בְּמִנְהַג מְדִינָה אַחֶרֶת,
וְאֵין
אוֹמְרִין לְבֵית דִּין זֶה לִגְזֹר
גְּזֵרָה שֶׁגְּזָרָהּ בֵּית דִּין
אַחֵר בִּמְדִינָתוֹ.
וְכֵן
אִם לִמַּד אֶחָד מִן הַגְּאוֹנִים
שֶׁדֶּרֶךְ הַמִּשְׁפָּט כָּךְ הוּא,
וְנִתְבָּאַר
לְבֵית דִּין אַחֵר שֶׁעָמַד אַחֲרָיו
שְׁאֵין זֶה דֶּרֶךְ הַמִּשְׁפָּט
הַכָּתוּב בַּתַּלְמוּד--אֵין
שׁוֹמְעִין לָרִאשׁוֹן,
אֵלָא
לְמִי שֶׁהַדַּעַת נוֹטָה לִדְבָרָיו,
בֵּין
רִאשׁוֹן,
בֵּין
אַחֲרוֹן
|
C'est
pourquoi, les habitants d'un pays ne sont pas contraints d'adopter
la pratique de [ceux d']un autre pays, et on ne demande pas à un
tribunal d'approuver un décret qui aurait été émis par le
tribunal d'un pays différent du sien :
Ainsi, à l'exception des lois établies dans le Talmoudh, aucune
communauté n'a le pouvoir d'imposer quelque pratique ou coutume
que ce soit à d'autres communautés, ou l'ensemble du peuple
d'Israël.
De
même, si l'un des Ga`ônim :
Les Ga`ônim sont les rabbins qui sont venus juste après que le
Talmoudh eut été complété. Leur période va plus ou moins de
l'an 700 à l'an 1000.
dit
que la voie du jugement est comme-ci ou comme-ça, alors qu'un
tribunal établit juste après eux interprète que ce n'est pas la
voie du jugement qui est consignée dans le Talmoudh, nous ne
sommes pas contraints d'écouter la première [opinion] :
Nous voyons donc que chaque fois que quelqu'un peut démontrer,
Talmoudh à l'appui, que la pratique suivie par certains Juifs
(même la majorité) n'est pas conforme à ce qui est dit dans le
Talmoudh, quand bien même cette pratique aurait été approuvée
par les Ga`ônim, qui sont venus juste après la conclusion du
Talmoudh, nous n'avons pas l'obligation de suivre cette pratique.
C'est ainsi que, par exemple, les Juifs de rite hispano-portugais
rejettent bon nombre de pratiques, coutumes et prières qui ont
été développées après la conclusion du Talmoudh.
Plutôt,
chacun [agira] selon ce qui lui semblera être le plus exact entre
leurs paroles, que ce soit la première [opinion] ou la dernière :
Ainsi, aucun Israélite ne peut être condamné s'il refuse de
suivre des pratiques qu'il n'estime pas valables aux yeux du
Talmoudh, quand bien même ces pratiques seraient acceptées par
l'écrasante majorité des Juifs.
|
34.
Ces paroles32
[ne] s'appliquent [qu']aux Dinim33,
Gazérôth, Taqqonôth et Minhoghôth qui ont été développés
après la rédaction du Talmoudh. Mais toutes les choses qui se
trouvent dans le Talmoudh Bavli, tous les Israélites ont
l'obligation d'y adhérer. Nous devons contraindre chaque ville et
chaque pays à adhérer à toutes les pratiques qui ont été
pratiquées par les Sages qui sont [mentionnés] dans le Talmoudh,
émettre des décrets qui [ressemblent] à leurs décrets, et
marcher dans leurs ordonnances.
|
לד וּדְבָרִים
הַלָּלוּ,
בְּדִינִים
וּגְזֵרוֹת וְתַקָּנוֹת וּמִנְהָגוֹת
שֶׁנִּתְחַדְּשׁוּ אַחַר חִבּוּר
הַתַּלְמוּד.
אֲבָל
כָּל הַדְּבָרִים שֶׁבַּתַּלְמוּד
הַבַּבְלִי,
חַיָּבִין
כָּל בֵּית יִשְׂרָאֵל לָלֶכֶת בָּהֶם;
וְכוֹפִין
כָּל עִיר וְעִיר וְכָל מְדִינָה
וּמְדִינָה לִנְהֹג בְּכָל הַמִּנְהָגוֹת
שֶׁנָּהֲגוּ חֲכָמִים שֶׁבַּתַּלְמוּד,
וְלִגְזֹר
גְּזֵרוֹתָם וְלָלֶכֶת בְּתַקָּנוֹתָם
|
Mais
toutes les choses qui se trouvent dans le Talmoudh Bavli, tous les
Israélites ont l'obligation d'y adhérer :
Le Ramba''m ne mentionne ici que le Talmoudh Bavli, parce qu'il
est plus développé et détaillé que le Talmoudh Yaroushlami, et
contient également beaucoup plus de paraboles et enseignements
moraux nous permettant de bien comprendre les Miswôth et
traditions. Néanmoins, lorsqu'il y a une divergence d'opinion
dans le Talmoudh Bavli, alors que ce n'est pas le cas dans le
Talmoudh Yaroushlami, nous suivons alors le Talmoudh Yaroushlami.
De nombreuses règles mentionnées dans le Mishnéh Tôroh sont
basées sur le Yaroushlami plutôt que le Bavli.
Nous
devons contraindre chaque ville et chaque pays à adhérer à
toutes les pratiques qui ont été pratiquées par les Sages qui
sont [mentionnés] dans le Talmoudh, émettre des décrets qui
[ressemblent] à leurs décrets, et marcher dans leurs
ordonnances : Puisque
tous les décrets des Sages du Talmoudh furent acceptés par
l'ensemble du peuple d'Israël.
Lorsqu'on
croit fermement en la Tôroh de HaZa''l
et dans le fait qu'ils furent les meilleurs juges et rabbins qui
soit, j'estime que nous ne pouvons tout simplement pas accepter
d'adhérer à des pratiques qui vont à l'encontre de ce que les
Sages du Talmoudh ont dit. En outre, la soumission aux Sages du
Sanhédhrin est l'une des 613 Miswôth
de la Tôroh, et non pas la soumission aux rabbins venus après
l'ère talmudique. Que l'on me comprenne bien : les rabbins
de notre temps ont leur utilité, car ils peuvent nous guider dans
des sujets difficiles, nous indiquer la règle à suivre dans
certaines situations, et nous éclairer sur la bonne compréhension
des textes de la Tôroh et de la Halokhoh. Mais ils n'ont pas
l'autorité et le pouvoir d'émettre des règles contradictoires
de celles stipulées dans la Tôroh et le Talmoudh, ni de
contraindre qui que ce soit à adhérer à ce qu'ils disent
lorsqu'il est possible de démontrer que talmudiquement parlant,
leurs paroles peuvent être remises en doute. Les lois de la Tôroh
Écrite et Orale sont éternelles. Changer ces lois ou les abolir
afin de les remplacer par d'autres, cela équivaut à renier l'un
des treize principes de foi, qui stipule que nous croyons d'une
foi parfaite que la Tôroh qui est en notre possession est la
véritable Tôroh et qu'HaShem ne l'abrogera ou ne la remplacera
jamais par une autre !
|
35.
C'est parce que toutes les
choses contenues dans le Talmoudh furent acceptées par tous les
Israélites. Et ces Sages qui ont émis des ordonnances, ou des
décrets, ou des coutumes, ou des règles, et ont enseigné le
jugement de telle ou telle situation, représentaient tous les
sages d'Israël, ou [du moins,] leur majorité. Ils ont reçu la
Qabboloh34
concernant les fondements de l'intégralité de la Tôroh, chaque
homme de la bouche d'un [autre homme], jusqu'à Môshah Rabbénou.
|
לה הוֹאִיל
וְכָל אוֹתָן הַדְּבָרִים שֶׁבַּתַּלְמוּד
הִסְכִּימוּ עֲלֵיהֶם כָּל יִשְׂרָאֵל,
וְאוֹתָן
הַחֲכָמִים שֶׁהִתְקִינוּ אוֹ שֶׁגָּזְרוּ
אוֹ שֶׁהִנְהִיגוּ אוֹ שֶׁדָּנוּ דִּין
וְלִמְּדוּ שֶׁהַמִּשְׁפָּט כָּךְ
הוּא הֶם כָּל חַכְמֵי יִשְׂרָאֵל אוֹ
רֻבָּן,
וְהֶם
שֶׁשָּׁמְעוּ הַקַּבָּלָה בְּעִיקְרֵי
הַתּוֹרָה כֻּלָּהּ,
אִישׁ
מִפִּי אִישׁ עַד מֹשֶׁה רַבֵּנוּ
|
Le
Ramba''m explique donc ici les différences fondamentales entre
les Sages du Talmoudh, et plus particulièrement ceux du
Sanhédhrin, et tous les autres sages et rabbins venus après.
Voilà pourquoi ils sont et doivent rester nos plus grandes
autorités religieuses.
|
36.
Tous les Sages qui se sont
levés après la composition du Talmoudh et l'ont compris, et qui
se sont faits une réputation par leur sagesse, sont ceux que l'on
appelle « Ga`ônim ». Tous ces Ga`ônim qui se
levèrent en `aras
Yisro`él, en Espagne et en France, enseignèrent la voie du
Talmoudh, firent ressortirent la lumière qu'il renferme et
expliquèrent ses thèmes, étant donné que la méthode
d'expression [du Talmoudh] est très profonde. En outre, [il a été
composé] dans un dialecte araméen mélangé à d'autres langues,
car cette langue était comprise par tous à Shin´or, à l'époque
où fut composé le Talmoudh. Mais dans d'autres lieux, tout comme
à Shin´or du temps des Ga`ônim, aucun homme ne pouvait
comprendre cette langue, à moins de l'avoir apprise.
|
לו כָּל
הַחֲכָמִים שֶׁעָמְדוּ אַחַר חִבּוּר
הַתַּלְמוּד וּבָנוּ בּוֹ,
וְיָצָא
לָהֶם שֵׁם בְּחָכְמָתָם--הֶם
הַנִּקְרָאִים גְּאוֹנִים.
וְכָל
אֵלּוּ הַגְּאוֹנִים שֶׁעָמְדוּ
בְּאֶרֶץ יִשְׂרָאֵל וּבְאֶרֶץ שִׁנְעָר
וּבִסְפָרַד וּבְצָרְפַת לִמְּדוּ
דֶּרֶךְ הַתַּלְמוּד וְהוֹצִיאוּ
לָאוֹר תַּעֲלוּמוֹתָיו וּבֵאֲרוּ
עִנְיָנָיו,
לְפִי
שֶׁדֶּרֶךְ עֲמוּקָה דַּרְכּוֹ עַד
לִמְאוֹד.
וְעוֹד
שְׁהוּא בִּלְשׁוֹן אֲרַמִּי מְעֹרָב
עִם לְשׁוֹנוֹת אֲחֵרוֹת,
לְפִי
שֶׁאוֹתָהּ הַלָּשׁוֹן הָיְתָה בְּרוּרָה
לַכֹּל בְּשִׁנְעָר בָּעֵת שֶׁחֻבַּר
הַתַּלְמוּד;
אֲבָל
בִּשְׁאָר הַמְּקוֹמוֹת וְכֵן בְּשִׁנְעָר
בִּימֵי הַגְּאוֹנִים,
אֵין
אָדָם מַכִּיר אוֹתָהּ לָשׁוֹן עַד
שֶׁמְּלַמְּדִים אוֹתוֹ
|
Tous
les Sages qui se sont levés après la composition du Talmoudh et
l'ont compris, et qui se sont faits une réputation par leur
sagesse, sont ceux que l'on appelle « Ga`ônim » :
Le terme גְּאוֹנִים
« Ga`ônim »
est le pluriel de גָּאוֹן
« Go`ôn »,
qui signifie « génie » ou « celui qui
excelle ».
Tous
ces Ga`ônim qui se levèrent en `aras Yisro`él, en Espagne et en
France enseignèrent la voie du Talmoudh, firent ressortirent la
lumière qu'il renferme et expliquèrent ses thèmes, étant donné
que la méthode d'expression [du Talmoudh] est très profonde :
Ce qui est dit dans le Talmoudh n'est pas toujours compréhensible.
Par conséquent, il ne suffit pas seulement d'avoir lu le Talmoudh
pour le comprendre.
En
outre, [il a été composé] dans un dialecte araméen mélangé à
d'autres langues : En
effet, l'araméen employé pour rédiger le Talmoudh n'est pas un
araméen pur, mais un mélange d'araméen et de beaucoup d'autres
langues, comme l'hébreu, le perse, le grec, le syriaque, etc.
car
cette langue était comprise par tous à Shin´or :
La ville où fut composé le Talmoudh.
Mais
dans d'autres lieux, tout comme à Shin´or du temps des Ga`ônim,
aucun homme ne pouvait comprendre cette langue, à moins de
l'avoir apprise : Donc,
là encore, il ne suffit pas de lire le Talmoudh pour le
comprendre, car non seulement le Talmoudh contient des
enseignements qui ne sont pas toujours facilement compréhensibles,
mais il fut en plus rédigé dans une langue que très peu
d'Israélites maîtrisent. À moins d'avoir appris ce dialecte
particulier employé dans le Talmoudh, il est impossible de
prétendre savoir ce qu'il contient. Et c'est cela qui faisait le
génie des Ga`ônim : ils connaissaient cette langue
particulière et furent donc capables d'expliquer et donner des
enseignements sur le Talmoudh.
Dans
son introduction au Séfar Hammiswôth, le Ramba''m
explique que s'il a fait le choix de rédiger son Mishnéh Tôroh
en hébreu mishnaïque, plutôt qu'en araméen, c'était
précisément afin de le rendre compréhensible même pour
l'Israélite moyen.
|
37.
De nombreuses questions
étaient soumises par les habitants de chaque ville à chaque
Go`ôn qui vivait à leur époque, afin que leur soient expliquées
des choses compliquées contenues dans le Talmoudh. Et ils leur
répondaient en fonction de leur sagesse. Ceux qui avaient soumis
les questions rassemblèrent les Tashouvôth et en firent des
livres afin de comprendre [le Talmoudh] par leur intermédiaire.
|
לז וּשְׁאֵלוֹת
רַבּוֹת שׁוֹאֲלִין אַנְשֵׁי כָּל עִיר
וְעִיר לְכָל גָּאוֹן שֶׁיִּהְיֶה
בִּימֵיהֶם לְפָרַשׁ לָהֶם דְּבָרִים
קָשִׁים שֶׁבַּתַּלְמוּד,
וְהֶם
מְשִׁיבִים לָהֶם כְּפִי חָכְמָתָם;
וְאוֹתָן
הַשּׁוֹאֲלִין מְקַבְּצִין הַתְּשׁוּבוֹת,
וְעוֹשִׂין
מֵהֶן סְפָרִים לְהָבִין מֵהֶם
|
De
nombreuses questions étaient soumises par les habitants de chaque
ville à chaque Go`ôn qui vivait à leur époque, afin que leur
soient expliquées des choses compliquées contenues dans le
Talmoudh : Ces
interrogations se faisaient via des lettres que l'on appelle
שְׁאֵלוֹת
« Sha`élôth ».
Et
ils leur répondaient en fonction de leur sagesse :
Ces réponses données par les Ga`ônim aux questions qui leur
étaient soumises sont appelées תְּשׁוּבוֹת
« Tashouvôth »
ou « Responsa ».
|
38.
Les Ga`ônim de chaque
génération composèrent aussi des textes pour expliquer le
Talmoudh, dont certains [ne] commentaient [que] des Halokhôth
particulières, alors que d'autres commentaient des chapitres
particuliers [du Talmoudh] qui causaient des difficultés à leurs
époques, tandis que d'autres commentaient des Massakhtôth et des
Sadhorim [entiers].
|
לח גַּם
חִבְּרוּ הַגְּאוֹנִים שֶׁבְּכָל דּוֹר
וָדוֹר,
חִבּוּרִין
לְבָאַר הַתַּלְמוּד:
מֵהֶם
מִי שֶׁפֵּרַשׁ הֲלָכוֹת יְחִידוֹת,
וּמֵהֶם
מִי שֶׁפֵּרַשׁ פְּרָקִים יְחִידִים
שֶׁנִּתְקַשּׁוּ בְּיָמָיו,
וּמֵהֶם
מִי שֶׁפֵּרַשׁ מַסֶּכְתּוֹת וּסְדָרִים
|
tandis
que d'autres commentaient des chapitres particuliers [du Talmoudh]
qui causaient des difficultés à leurs époques :
Car extrêmement compliqués à comprendre.
tandis
que d'autres commentaient des Massakhtôth et des Sadhorim
[entiers] : Le Talmoudh
est divisé en six Sadhorim (ordres) étant chacun divisé en de
nombreuses Massakhtôth (traités) traitant chacun de sujets
différents et particuliers.
|
39.
En outre, ils composèrent
des Halokhôth Pasouqôth dans le domaine de l'interdit, du
permis, de la culpabilité, de l'innocence, dans des sujets
nécessaires à leurs [époques], de façon à ce qu'ils soient
accessibles à l'intelligence de quiconque n'était pas capable de
comprendre les enseignements profonds du Talmoudh. C'est là
l’œuvre d'HaShem qui fut réalisée par tous les Ga`ônim [du
peuple] d'Israël, depuis le jour de la rédaction du Talmoudh
jusqu'à cette époque-ci, qui est la 1108ème année après la
destruction [du Béth Hammiqdhosh].
|
לט וְעוֹד
חִבְּרוּ הֲלָכוֹת פְּסוּקוֹת,
בְּעִנְיַן
הָאָסוּר וְהַמֻּתָּר וְהַחַיָּב
וְהַפָּטוּר,
בִּדְבָרִים
שֶׁהַשָּׁעָה צְרִיכָה לָהֶם,
כְּדֵי
שֶׁיִּהְיוּ קְרוֹבִין לְמַדַּע מִי
שְׁאֵינוּ יָכוֹל לֵירַד לְעָמְקוֹ
שֶׁלַּתַּלְמוּד.
וְזוֹ
הִיא מְלֶאכֶת ה'
שֶׁעָשׂוּ
בָּהּ כָּל גְּאוֹנֵי יִשְׂרָאֵל,
מִיּוֹם
שֶׁחֻבַּר הַתַּלְמוּד וְעַד זְמָן
זֶה,
שְׁהוּא
שָׁנָה שְׁמִינִית אַחַר מֵאָה וְאֶלֶף
לְחָרְבָּן
|
En
outre, ils composèrent des Halokhôth Pasouqôth :
Ce terme désigne des décisions légales prises concernant des
sujets nouveaux de chaque époque. Étant donné que le monde et
la société évoluent, dans chaque génération se posent des
questions et se créent des problèmes qui n'existaient pas ou ne
se posaient pas avant. Les Ga`ônim composèrent des textes qui
traitaient des questions nouvelles de leurs époques.
dans
le domaine de l'interdit, du permis, de la culpabilité, de
l'innocence, dans des sujets nécessaires à leurs [époques] :
Dans son introduction à son « Commentaire sur la Mishnoh »,
le Ramba''m mentionne certains de ces textes : Halokhôth
Gadhôlôth, Halokhôth Pasouqôth, Sha`ithôth DaRov `aho`y
Go`ôn, ou encore Halokhôth DaRov Yishoq
`alfasî.
C'est
là l’œuvre d'HaShem qui fut réalisée par tous les Ga`ônim
[du peuple] d'Israël, depuis le jour de la rédaction du Talmoudh
jusqu'à cette époque-ci, qui est la 1108ème année après la
destruction [du Béth Hammiqdhosh] :
Cela nous indique donc que le Ramba''m commença la rédaction du
Mishnéh Tôroh en l'an 1177 de l’Ère Courante, qui correspond
à 1108 ans après la destruction du Béth Hammiqdhosh. Mais il
mit de très nombreuses années à l'achever, d'autant plus qu'il
le corrigea à de nombreuses reprises.
|
40.
Dans cette époque-ci, nous
sommes confrontés à des difficultés supplémentaires, la
pression est ressentie par tous, la sagesse de nos sages s'est
perdue, et le discernement de nos intellectuels s'est caché.
C'est pourquoi, ces commentaires, Tashouvôth et Halokhôth que
les Ga`ônim composèrent et qui sont considérés comme des
choses ayant été expliquées, sont devenus difficiles [à
comprendre] à notre époque, et ce dont ils ont traité n'est
plus compris que par un très petit nombre [d'individus]. Et il
est inutile de dire [que ce problème de compréhension concerne
également] le Talmoudh lui-même, le Bavli et le Yaroushlami, le
Sifro`, le Sifré et les Tôsaftôth, qui nécessitent une
connaissance large, un esprit sage et beaucoup de temps, et
seulement alors il est possible de comprendre de ces [textes] la
voie correcte dans les domaines des interdits, des permissions, et
le reste des règles de la Tôroh.
|
מ וּבַזְּמָן
הַזֶּה תָּכְפוּ צָרוֹת יְתֵרוֹת,
וְדָחֲקָה
שָׁעָה אֶת הַכֹּל,
וְאָבְדָה
חָכְמַת חֲכָמֵינוּ,
וּבִינַת
נְבוֹנֵינוּ נִסְתַּתְּרָה;
לְפִיכָּךְ
אוֹתָן הַפֵּרוּשִׁין וְהַתְּשׁוּבוֹת
וְהַהֲלָכוֹת שֶׁחִבְּרוּ הַגְּאוֹנִים,
וְרָאוּ
שְׁהֶם דְּבָרִים מְבֹאָרִים,
נִתְקַשּׁוּ
בְּיָמֵינוּ,
וְאֵין
מֵבִין עִנְיְנֵיהֶם כָּרָאוּי אֵלָא
מְעַט בְּמִסְפָּר.
וְאֵין
צָרִיךְ לוֹמַר,
הַתַּלְמוּד
עַצְמוֹ:
הַבַּבְלִי,
וְהַיְּרוּשְׁלְמִי,
וְסִפְרָא,
וְסִפְרֵי,
וְהַתּוֹסֶפְתּוֹת--שְׁהֶן
צְרִיכִין דַּעַת רְחָבָה וְנֶפֶשׁ
חֲכָמָה וּזְמָן אָרוּךְ,
וְאַחַר
כָּךְ יִוָּדַע מֵהֶן הַדֶּרֶךְ
הַנְּכוֹחָה בַּדְּבָרִים הָאֲסוּרִין
וְהַמֻּתָּרִין וּשְׁאָר דִּינֵי
תּוֹרָה הֵיאַךְ הִיא
|
Dans
cette époque-ci, nous sommes confrontés à des difficultés
supplémentaires :
Comme par exemple les expulsions et les pogroms, auxquels les
Juifs étaient confrontés à l'époque du Ramba''m, et qui les
empêchaient donc d'étudier sereinement et librement ou de vivre
pleinement leur foi.
la
pression est ressentie par tous :
Le Ramba''m parle ici de la pression économique. Les Juifs
vivaient dans une misère terrible dans bon nombre des pays de
cette époque-là.
|
41.
C'est pour cela que je
ceints mes reins, moi, Môshah, le fils de Ribbi Maymôn
l'Espagnol. Je me suis appuyé sur le Rocher, béni soit-Il, je me
suis plongé dans tous ces livres, et j'ai estimé approprié de
composer [un livre] des choses que l'on peut déduire de ces
textes dans le domaine de l'interdit et du permis, du pur et de
l'impur, et le reste des règles de la Tôroh, tout cela dans un
langage clair et d'une façon concise, jusqu'à ce que
l'intégralité de la Tôroh orale soit organisée dans la bouche
de tout à chacun, sans question, ni objection, sans que celui-ci
dise ceci et que celui-là dise cela. [Ce texte offrira] plutôt
des paroles claires, définitives et exactes, d'après le jugement
qui aura été déduit de tous ces textes et explications
disponibles depuis les jours de Rabbénou Haqqodhôsh jusqu'à
maintenant.
|
מא וּמִפְּנֵי
זֶה נָעַרְתִּי חָצְנִי,
אֲנִי
מֹשֶׁה בֵּירִבִּי מַיְמוֹן הַסְּפָרַדִּי,
וְנִשְׁעַנְתִּי
עַל הַצּוּר בָּרוּךְ הוּא,
וּבִינוֹתִי
בְּכָל אֵלּוּ הַסְּפָרִים;
וְרָאִיתִי
לְחַבַּר דְּבָרִים הַמִּתְבָּרְרִים
מִכָּל אֵלּוּ הַחִבּוּרִין,
בְּעִנְיַן
הָאָסוּר וְהַמֻּתָּר וְהַטָּמֵא
וְהַטָּהוֹר עִם שְׁאָר דִּינֵי תּוֹרָה:
כֻּלָּן
בְּלָשׁוֹן בְּרוּרָה וְדֶרֶךְ קְצָרָה,
עַד
שֶׁתְּהֶא תּוֹרָה שֶׁבְּעַל פֶּה
כֻּלָּהּ סְדוּרָה בְּפִי הַכֹּל--בְּלֹא
קֻשְׁיָה וְלֹא פֵּרוּק,
וְלֹא
זֶה אוֹמֵר בְּכֹה וְזֶה אוֹמֵר בְּכֹה,
אֵלָא
דְּבָרִים בְּרוּרִים קְרוֹבִים
נְכוֹנִים,
עַל
פִּי הַמִּשְׁפָּט אֲשֶׁר יִתְבָּאַר
מִכָּל אֵלּוּ הַחִבּוּרִין וְהַפֵּרוּשִׁין
הַנִּמְצָאִים מִיְּמוֹת רַבֵּנוּ
הַקָּדוֹשׁ וְעַד עַכְשָׁו
|
C'est
pour cela que je ceints mes reins :
Une expression qui signifie « J'ai décidé d'agir ».
Le Ramba''m donne à présent les raisons qui l'ont poussé à
rédiger le Mishnéh Tôroh.
Après
avoir constaté ce qu'il a mentionné dans la Halokhoh 40, il a
estimé que l'heure était venue de composer un texte qui
expliquerait en détails les Halokhôth talmudiques et géoniques,
et qui serait rédigé dans une langue accessible au plus grand
nombre, et non dans une langue que seules quelques élites
pouvaient comprendre, démocratisant ainsi l'étude de la
Halokhoh.
jusqu'à
ce que l'intégralité de la Tôroh orale soit organisée dans la
bouche de tout à chacun :
C'est-à-dire, que la Tôroh orale soit connue de tous, d'une
manière parfaite.
sans
question, ni objection :
Étant donné que le Talmoudh contient de nombreux débats entre
les Sages et les Rabbins, il n'est pas toujours évident de savoir
quelle est la conclusion de ces débats et la règle à suivre.
Nous ne pouvons pas toujours savoir, rien qu'en lisant le Talmoudh
quelle est l'opinion acceptée et laquelle est rejetée. C'est
pourquoi, le Ramba''m composa le Mishnéh Tôroh, pour indiquer,
sans débat, ni confusion, quelle est la règle à suivre. En
d'autres mots, c'est un texte qui va droit au but, sans détour.
sans
que celui-ci dise ceci et que celui-là dise cela :
Étant donné que le Mishnéh Tôroh est un texte qui ne se base
que sur la Halokhoh talmudique et géonique, il a pour objectif de
gommer les différences de coutumes et de pratiques existantes
entre les différentes communautés juives à travers le monde, de
façon à ce que, si l'on ne s'appuie que sur le Mishnéh Tôroh,
on ne pourra plus dire « Telle communauté agit ainsi, alors
qu'une autre agit autrement ».
Le
Mishnéh Tôroh est donc un texte qui se veut fédérateur, et
dont le but est d'unifier l'ensemble du peuple juif, puisqu'il ne
se base pas sur des pratiques personnelles ou des différences
d'approches, ni encore sur des coutumes, mais uniquement sur le
Talmoudh, dont la Halokhoh est censée être acceptée de tout le
monde, ainsi que sur les écrits des Ga`ônim, qui furent les
successeurs directs des Sages du Talmoudh. En se fédérant
autours d'un livre de Halokhoh unique qui ne s'intéresse pas aux
coutumes familiales et communautaires mais uniquement à la
Halokhoh talmudique et géonique, à savoir, le Mishnéh Tôroh,
il n'y a donc plus de différences entre Safaradhim, `ashkanazim,
Témonim ou Mizrahim,
car le Talmoudh devient alors la seule référence, dont les lois
sont mises en application à la lumière des explications du
Ramba''m.
|
42.
[Ce texte sera lu] jusqu'à
ce que toutes les règles soient révélées au petit comme au
grand dans l'application de chaque Miswoh
et dans l'application de toutes les choses qu'ont décrétées les
Sages et les Prophètes. Pour résumer : [ce texte a été
composé] afin qu'un homme n'ait plus jamais besoin d'un autre
texte concernant l'application des règles d'Israël. Ce texte
sera plutôt un rassemblement de l'intégralité de la Tôroh
orale, avec les Taqqonôth, les Minhoghôth et les Gazérôth qui
étaient d'application depuis les jours de Môshah Rabbénou
jusqu'à la rédaction du Talmoudh, et selon ce qui nous a été
expliqué par les Ga`ônim dans tous leurs textes, qu'ils
composèrent après le Talmoudh. C'est pour cela que j'ai donné à
ce texte le nom de « Mishnéh Tôroh », parce que
l'homme doit d'abord lire la Tôroh écrite, et seulement après
lire ceci. Et il n'aura pas besoin de lire un autre livre entre
les deux.
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מב עַד
שֶׁיִּהְיוּ כָּל הַדִּינִין גְּלוּיִין
לַקָּטָן וְלַגָּדוֹל בְּדִין כָּל
מִצְוָה וּמִצְוָה,
וּבְדִין
כָּל הַדְּבָרִים שֶׁתִּקְּנוּ חֲכָמִים
וּנְבִיאִים:
כְּלָלוֹ
שֶׁלַּדָּבָר,
כְּדֵי
שֶׁלֹּא יְהֶא אָדָם צָרִיךְ לְחִבּוּר
אַחֵר בָּעוֹלָם בְּדִין מִדִּינֵי
יִשְׂרָאֵל;
אֵלָא
יִהְיֶה חִבּוּר זֶה מְקַבֵּץ לְתוֹרָה
שֶׁבְּעַל פֶּה כֻּלָּהּ,
עִם
הַתַּקָּנוֹת וְהַמִּנְהָגוֹת
וְהַגְּזֵרוֹת שֶׁנַּעֲשׂוּ מִיְּמוֹת
מֹשֶׁה רַבֵּנוּ וְעַד חִבּוּר
הַתַּלְמוּד,
וּכְמוֹ
שֶׁפֵּרְשׁוּ לָנוּ הַגְּאוֹנִים
בְּכָל חִבּוּרֵיהֶן,
שֶׁחִבְּרוּ
אַחַר הַתַּלְמוּד.
לְפִיכָּךְ
קָרָאתִי שֵׁם חִבּוּר זֶה מִשְׁנֵה
תּוֹרָה--לְפִי
שֶׁאָדָם קוֹרֶא תּוֹרָה שֶׁבִּכְתָב
תְּחִלָּה,
וְאַחַר
כָּךְ קוֹרֶא בְּזֶה,
וְיוֹדֵעַ
מִמֶּנּוּ תּוֹרָה שֶׁבְּעַל פֶּה
כֻּלָּהּ,
וְאֵינוּ
צָרִיךְ לִקְרוֹת סֵפֶר אַחֵר בֵּינֵיהֶם
|
Ce
texte sera plutôt un rassemblement de l'intégralité de la Tôroh
orale, avec les Taqqonôth, les Minhoghôth et les Gazérôth qui
étaient d'application depuis les jours de Môshah Rabbénou
jusqu'à la rédaction du Talmoudh :
Car ce ne sont que ces lois-là qui sont contraignantes sur
l'ensemble du peuple d'Israël, comme cela a été dit plus haut.
Les seules coutumes et pratiques s'étant développées après la
rédaction du Talmoudh qui seront mentionnées dans le Mishnéh
Tôroh sont celles qui ont été adopté par l'ensemble du peuple
d'Israël à travers le monde, ce que le Ramba''m appellera dans
le Mishnéh Tôroh מִנְהָג
פַּשׁוּט
« Minhogh
Pashout ».
C'est
l'un des points qui fait du Mishnéh Tôroh le texte ultime, car
contrairement à tous les autres textes de Halokhoh, le Ramba''m
essaie de ne se focaliser que sur la Halokhoh talmudique, et met
de côté toutes les différences culturelles des Juifs. Il n'a
pas composé un livre destiné aux Safaradhim, contrairement à
Rabbi Yôséf Qa`rô ז״ל
(qui
a composé le Shoulhon
´oroukh pour la communauté séfarade), ni destiné aux
`ashkanazim, contrairement à Rabbi Môshah `issarlès ז״ל
(qui
a commenté le Shoulhon
´oroukh pour la communauté ashkénaze), ni destiné aux
Hasidhim,
contrairement à Rabbi Shné`our Zalman de Lyiadi ז״ל
(qui
a rédigé le Shoulhon
´oroukh Horov pour la communauté Hassidique).
Tous ces rabbins ont composé des livres de Halokhoh qui étaient
avant tout centrés sur les particularités des communautés
auxquelles ils appartenaient, sans nécessairement prendre en
compte l'avis du Talmoudh, faisant souvent primer la coutume sur
la Halokhoh. Voilà pourquoi, plus haut, le Ramba''m a rappelé
qu'il était originaire d'Espagne : pour nous indiquer que
malgré son origine et les coutumes dont il a héritées en
Espagne, il a fait le choix de mettre de côté les coutumes
communautaires et culturelles, pour n'accomplir que la Halokhoh
talmudique. Et c'est pour cela que le Ramba''m a su être à la
tête d'une communauté qui allait de l’Égypte au Yémen, car
avec le Ramba''m, l'origine ne compte plus lorsqu'on ne fait que
ce que demande de faire le Talmoudh !
C'est
pour cela que j'ai donné à ce texte le nom de « Mishnéh
Tôroh » : Qui
signifie « Deuxième Tôroh ».
parce
que l'homme doit d'abord lire la Tôroh écrite, et seulement
après lire ceci : D'où
le nom de « Mishnéh Tôroh », car il doit devenir le
livre le plus important après la Tôroh, en matière de Halokhoh.
Et
il n'aura pas besoin de lire un autre livre entre les deux :
Car, rien qu'avec la Tôroh écrite et le Mishnéh Tôroh, il
saura quelles sont ses obligations religieuses et comment les
accomplir dans les moindre détails.
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43.
J'ai estimé approprié de
diviser ce texte en Halokhôth pour chaque sujet, et je diviserai
les Halokhôth en chapitres dans le contexte de chaque sujet. Je
diviserai chaque chapitre en petites Halokhôth, afin qu'elles
puissent être ordonnées par cœur.
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מג וְרָאִיתִי
לְחַלַּק חִבּוּר זֶה הֲלָכוֹת הֲלָכוֹת
בְּכָל עִנְיָן וְעִנְיָן,
וַאֲחַלַּק
הַהֲלָכוֹת לִפְרָקִים שֶׁבְּאוֹתוֹ
עִנְיָן;
וְכָל
פֵּרֶק וּפֵרֶק אֲחַלַּק אוֹתוֹ
לַהֲלָכוֹת קְטַנּוֹת,
כְּדֵי
שֶׁיִּהְיוּ סְדוּרִין עַל פֶּה
|
J'ai
estimé approprié de diviser ce texte en Halokhôth pour chaque
sujet : Par exemple,
lorsqu'il traitera du sujet de la repentance, il classera les lois
qui s'y rapportent dans les « Hilkôth Tashouvoh », à
savoir, les lois relatives à la repentance. Les « Halokhôth »
doivent donc être comprises ici dans le sens de « sections ».
Chaque section représente un sujet particulier, exactement comme
pour la Mishnoh du Talmoudh, qui est divisée en « Massakhtôth »
(traités) qui traitent chacune d'un sujet en particulier.
Je
diviserai chaque chapitre en petites Halokhôth, afin qu'elles
puissent être ordonnées par cœur :
Le Ramba''m a fait l'effort de rédiger chaque point de Halokhoh
d'une manière concise, mais claire, de façon à ce que l'on
puisse apprendre à facilement mémoriser chaque Halokhoh, et
connaître ainsi toute la Tôroh orale par cœur, exactement comme
pour la Mishnoh, qui fut rédigée de façon concise pour que
chaque règle puisse aisément être mémorisée. Nous voyons donc
que le Ramba''m s'est fortement appuyé sur la structure et la
méthodologie de la Mishnoh pour composer son Mishnéh Tôroh.
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44.
Ces Halokhôth qui [seront
traitées] dans chaque sujet : certaines d'entre elles sont
des Halokhôth qui dictent les règles d'!une seule Miswoh.
Il s'agira alors d'une Miswoh
qui englobe de nombreuses traditions et qui fait l'objet d'un
sujet à elle seule. Et certaines d'entre elles sont des Halokhôth
qui contiennent les règles de plusieurs Miswôth,
si ces Miswôth
peuvent être inclues dans un même sujet, car j'ai divisé ce
texte en fonction des sujets, et non en fonction du nombre des
Miswôth,
comme cela deviendra clair pour celui qui le lit.
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מד אֵלּוּ
הַהֲלָכוֹת שֶׁבְּכָל עִנְיָן
וְעִנְיָן--יֵשׁ
מֵהֶן הֲלָכוֹת שְׁהֶן מִשְׁפְּטֵי
מִצְוָה אַחַת בִּלְבָד,
וְהִיא
הַמִּצְוָה שֶׁיֵּשׁ בָּהּ דִּבְרֵי
קַבָּלָה הַרְבֵּה וְהִיא עִנְיָן
בִּפְנֵי עַצְמוֹ;
וְיֵשׁ
מֵהֶן הֲלָכוֹת שְׁהֶן כּוֹלְלִין
מִשְׁפְּטֵי מִצְווֹת הַרְבֵּה,
אִם
יִהְיוּ אוֹתָן הַמִּצְווֹת כֻּלָּן
בְּעִנְיָן אֶחָד:
מִפְּנֵי
שֶׁחִלּוּק חִבּוּר זֶה הוּא לְפִי
הָעִנְיָנִים לֹא לְפִי מִנְיַן
הַמִּצְווֹת,
כְּמוֹ
שֶׁיִּתְבָּאַר לַקּוֹרֶא בּוֹ
|
certaines
d'entre elles sont des Halokhôth qui dictent les règles d'!une
seule Miswoh. Il s'agira alors d'une Miswoh qui englobe de
nombreuses traditions et qui fait l'objet d'un sujet à elle
seule : Comme par
exemple les Hilkôth Sisith,
qui ne traiteront de rien d'autre que les lois relatives aux
Sisith.
Et
certaines d'entre elles sont des Halokhôth qui contiennent les
règles de plusieurs Miswôth, si ces Miswôth
peuvent être inclues dans un même sujet :
Comme par exemple les Hilkôth `isouré Bi`oh, qui ne traitent pas
seulement des lois relatives aux relations sexuelles interdites,
mais également des Lois Noahides
et de bon nombre d'autres choses, qui sont, d'une manière ou
d'une autre, liées au sujet des relations sexuelles interdites
(puisqu'un/une Israélite a également l'interdiction d'avoir des
relations sexuelles avec un/une Noahide,
par exemple).
car
j'ai divisé ce texte en fonction des sujets, et non en fonction
du nombre des Miswôth :
Il n'y aura donc pas une section pour chacune des 613 Miswôth
de la Tôroh, mais plutôt une section pour chaque sujet dans
lequel peuvent être classées chacune des 613 Miswôth.
comme
cela deviendra clair pour celui qui le lit :
Dans son introduction au Séfar Hammiswôth,
le Ramba''m explique qu'il a fait le choix de procéder ainsi,
afin que le lecteur puisse toujours avoir à l'esprit le sujet
commun des Halokhôth qu'il lit.
|
45.
Le nombre des Miswôth
de la Tôroh qui s'appliquent aux générations est de 613
Miswôth.
Parmi elles, [il y a] des Miswôth
´aséh, [au nombre de] 248. Elles sont une allusion au nombre de
membres [composant] le corps humain. Et parmi elles, [il y a
aussi] des Miswôth
Lô` Tha´asah, [au nombre de] 365. Elles sont une allusion au
nombre des jours d'une année solaire.
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מה וּמִנְיַן
מִצְווֹת שֶׁלַּתּוֹרָה הַנּוֹהֲגוֹת
לְדוֹרוֹת,
שֵׁשׁ
מֵאוֹת וּשְׁלוֹשׁ עֶשְׂרֵה מִצְווֹת:
מֵהֶן
מִצְווֹת עֲשֵׂה מָאתַיִם שְׁמוֹנֶה
וְאַרְבָּעִים,
סִימָן
לָהֶן מִנְיַן אֵבָרָיו שֶׁלָּאָדָם;
וּמֵהֶן
מִצְווֹת לֹא תַעֲשֶׂה שְׁלוֹשׁ מֵאוֹת
חָמֵשׁ וְשִׁשִּׁים,
סִימָן
לָהֶן מִנְיַן יְמוֹת הַחַמָּה
|
Parmi
elles, [il y a] des Miswôth ´aséh :
Littéralement, cela signifie « des commandement tu feras ».
Cette expression désigne des commandements positifs. Ils sont
appelés « positifs », car ils stipulent ce qu'il faut
faire. Par exemple, honorer ses parents est un commandement
positif.
[au
nombre de] 248. Elles sont une allusion au nombre de membres
[composant] le corps humain :
Dans son Séfar Hammiswôth,
le Ramba''m cite le Midhrosh Tanhoumo`35
qui, faisant un lien entre les 248 Miswôth
´aséh et les 248 organes du corps humain, déclare que c'est
comme si chaque organe du corps disait « Accomplis une
Miswoh
avec moi ! ».
Et
parmi elles, [il y a aussi] des Miswôth Lô` Tha´asah :
Littéralement, cela signifie « des commandements tu ne
feras pas ». Cette expression désigne des commandements
négatifs. Ils sont appelés « négatifs », car ils
stipulent ce qu'il ne faut pas faire. Par exemple, ne pas manger
de porc est un commandement négatif.
[au
nombre de] 365. Elles sont une allusion au nombre des jours d'une
année solaire : Dans
son Séfar Hammiswôth,
le Ramba''m cite le Midhrosh Tanhoumo`36
qui, faisant un lien entre les 365 Miswôth
Lô` Ta'asèh et les 365 jours de l'année solaire, déclare que
c'est comme si chaque jour de l'année disait « Ne commets
pas de transgression en mon jour ! »
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1Shamôth
24:12
2Davorim
31:26
3Davorim
13:1
4Gittin
60b
5´érouvin
54b
6Sifré,
Parashath Pînhos
7Bavo`
Bathro` 121b
8Mishnoh,
´édhouyôth 1:3 ; Gamoro`, Gittin 57b
9Voir
dans le Mishnéh Tôroh, Hilkôth Malokhim 1:4
10C'est-à-dire,
celui de Ribbi ´aqivoh
11Dans
l'introduction qu'il fit à son « Commentaire sur la
Mishnoh », le Ramba''m explique que Ribbi Yahoudhoh Hannosi``
fut surnommé ainsi parce qu' « il possédait toutes les
qualités désirables et bonnes ».
12Vous
pouvez lire l'explication de ces treize principes sur le lien
suivant : http://jmczerniewicz.free.fr/principes.html
13Rov
`ashi.
14Littéralement,
« les grands des générations »
15C'est-à-dire,
des chefs d'académies
16C'est-à-dire,
des chefs de communautés juives dans les pays de la diaspora
17Qui
est donc un peu comme la Cour Suprême du Judaïsme, et qui siégeait
à Jérusalem jusqu'à la destruction du Béth Hammiqdhosh, en l'an
70 de l'E.C.
18Une
région de Babylonie.
19Le
pluriel de « Talmoudh ».
20Une
autre appellation des Baraytôth.
21Les
sources susmentionnées
22Wayyiqro`
18:30
23« Vous
garderez Mes préceptes » peut se comprendre par « Soyez
les gardiens de Mes préceptes », c'est-à-dire, ceux qui font
tout pour les préserver
24De
ces Minhoghôth et Taqqonôth
25Davorim
17:11
26Le
Sanhédhrin de Jérusalem, la grande académie de Yavnah, et celle
de Shîn'or
27C'est-à-dire,
les principes d'exégèse bibliques sont également exposés dans
les sources mentionnées dans la Halokhoh 24
28C'est-à-dire,
à partir du premier verset du livre de Shamôth
29Décrets.
30Ordonnances.
31Pratiques/coutumes.
32Mentionnées
dans le point précédent, selon quoi on n'a pas l'obligation de
suivre les avis d'une autre communauté, ni même d'adhérer à des
pratiques que l'on estime être contraires aux prescriptions du
Talmoudh.
33Règles.
34Ce
terme désigne la tradition orale. קַבָּלָה
« Qabboloh » signifie littéralement « Ce
qui a été reçu ». Il convient de faire attention à ne pas
le confondre avec ce que l'on appelle de nos jours « Qabboloh »,
c'est-à-dire, les enseignements du Zôhar et autres livres dits
« kabbalistiques ».
35Parashath
Kî Thésé`
36Ibid.