jeudi 30 juillet 2020

Quelles sont les caractéristiques du Moshiaḥ ? II

בס״ד

 

Quelles sont les caractéristiques du Moshiaḥ ?

 

Deuxième Partie

 


Cet article peut être téléchargé ici.

 

·        Introduction

 

Nous sommes aujourd’hui Ṭish´oh Ba`ov, un jour de jeûne commémorant un certain nombre de tragédies historiques pour le peuple juif, notamment la destruction des deux Boṭṭé Hammiqdoshim de Jérusalem. Il est bien connu que le jour même du Ḥôrban (destruction) Béth Hammiqdosh, Moshiaḥ est né. Cette déclaration ne doit pas être prise au pied de la lettre puisque le Béth Hammiqdosh a été détruit pour la dernière fois il y a près de deux millénaires et que Moshiaḥ n'est toujours pas venu. Certains croient que cela signifie que Moshiaḥ - qui qu'il soit - naîtra le 9 `ov. Cela aussi est problématique puisque, par exemple, le faux messie Shabbothay Ṣavi ימש״ו est né le 9 `ov et ce fut un fait que ses partisans eurent l'habitude d’utiliser pour « prouver » qu'il était Moshiaḥ. D’autres enfin disent que cela signifie que Moshiaḥ doit se révéler pour la première fois un Ṭish´oh Ba`ov. Mais en réalité, l'explication de cet enseignement selon quoi le Moshiaḥ est né le 9 `ov est simplement que le jour même où le Béth Hammiqdosh a été détruit, Hashshém ית׳ a fait naître le potentiel pour la venue de celui qui reconstruirait un jour le Béth Hammiqdosh. La destruction du Béth Hammiqdosh n'était pas du tout destinée à être permanente, et quand il a été détruit, les graines de sa reconstruction éventuelle ont été plantées. En d’autres mots, tant que le Béth Hammiqdosh existait, le Moshiaḥ ne pouvait pas venir. Cela nous indique ainsi que toute personne qui, avant la destruction du Béth Hammiqdosh, s’est autoproclamée Moshiaḥ ou a été considérée comme tel par ses disciples, ne pouvait pas véritablement être le Moshiaḥ !

 

Alors, qui est Moshiaḥ ? J’avais en partie répondu à cette question dans la première partie, où je m’étais focalisé principalement sur sa mission. Mais que savons-nous d'autre de lui à partir de nos sources anciennes authentiques ? Ce sont des questions extrêmement importantes parce que beaucoup des faux mouvements messianiques de l'histoire (de Jésus ימש״ו à Bar Kôkhavo`, en passant par Shabbothay Ṣavi, et jusqu'à nos jours) sont nés de l'ignorance de qui Moshiaḥ est censé être. Si plus de gens avaient été conscients des qualifications requises pour être Moshiaḥ, peut-être moins auraient été dupés par de tels mouvements. Un regard à travers nos sources anciennes révèle une grande quantité d’informations concernant l’identité de Moshiaḥ, son but et ce que nous devons attendre de l’œuvre de sa vie. Nous allons les parcourir ensemble.

 

·        Les tâches du Moshiaḥ

 

Si le prétendant messianique n'accomplit pas les tâches énumérées en détails dans la première partie - peu importe à quel point il est droit, charismatique, sage ou grand - il n'est pas le messie. Bien qu'il puisse y avoir une brève période de « dissimulation » du messie, il n'y a pas de précédent pour une « seconde venue » dans un avenir indéfini. Le messie doit venir une fois et réussir sa mission la première fois. Cela élimine immédiatement de la liste des candidats des gens comme Jésus, Shabbothay Ṣavi ou le dernier Rabbi de Loubavitch.

 

Outre les tâches clés énumérés dans la première partie, beaucoup croient que Moshiaḥ apportera la paix dans le monde entier. Cependant, il n’en est pas véritablement ainsi ; en réalité, Moshiaḥ n’est tenu d’apporter la paix qu’à Israël par rapport au monde, ce qui signifie que l’assujettissement d’Israël prendra fin. En d’autres, la paix mondiale qui se produira ne sera que la conséquence de la paix qui sera apportée à Israël. Le Rambo’’m ז״ל en discute également.[1] (au chapitre 12 des Hilkôth Malokhim Oumilḥomôth, dans son Mishnéh Ṭôroh).

 

Le Midhrosh déclare que Moshiaḥ doit restaurer le Sanhédhrin.[2] Dans la même source, nous lisons également que Moshiaḥ enseignera au monde une « Ṭôroh nouvelle ». Qu’est-ce que cela signifie ? Beaucoup, notamment dans les milieux missionnaires messianiques, croient que cela signifie que le Moshiaḥ nous enseignera des choses profondes que personne ne connaissait avant lui. Mais il n’en est pas ainsi ! Un autre Midhrosh[3] explique de manière intéressante que cela signifie que Moshiaḥ ajoutera 30 Miṣwôth à la Ṭôroh que nous avons déjà. Le même passage dit qu'il sera plus préoccupé par le fait d’enseigner la Ṭôroh aux Gôyim qu'aux Juifs (tout simplement parce que les Juifs connaissent déjà la Ṭôroh ; preuve qu’excepté ces 30 Miṣwôth nouvelles, la Ṭôroh qu’il enseignera sera exactement identique à celle que nous avons déjà). Un autre Midhrosh ajoute que Moshiaḥ aura la capacité de débattre de manière convaincante avec n'importe qui afin de les éveiller à la vérité.[4]

 

Moshiaḥ sera un grand musicien et enseignera au monde un chant « quadruple ». Ceci est basé sur le Ṭalmoudh qui enseigne que Moshiaḥ doit être un musicien ou un chanteur, comme Dowidh Hammalakh ע״ה avant lui.[5] En fait, le trait d'être un musicien est si important que le Ṭalmoudh déclare que le roi Ḥizqiyohou avait le potentiel pour être le Moshiaḥ, mais n'a finalement pas été choisi parce qu'il n'était pas assez musical ! Tout prétendant à la messianité devra être un fin connaisseur de la musique, en jouer et savoir chanter.

 

·        Le serviteur souffrant

 

De nombreuses sources anciennes parlent d’un Moshiaḥ souffrant terriblement en faveur d'Israël, prenant leurs péchés sur lui-même et les purifiant ainsi comme un Qôrbon. Bien que cela puisse ressembler à une croyance chrétienne, il s'agit en fait d'une croyance juive fondamentale (que les chrétiens, qui étaient initialement des Juifs en Israël, ont naturellement adoptée et corrompue). En outre, la nature de ses souffrances n’a rien à voir avec l’enseignement. Elles sont expliquées en détail tout au long du Midhrosh, dans des textes tels que le Pasiqṭo` Rabbothi et le Yalqout Shim´ôni, le Ma`amar Hagga`oulloh du Ramḥa’’l ז״ל, et même dans le Ṭalmoudh, qui déclare ceci :[6]

 

וְסָפְדָה הָאָרֶץ, מִשְׁפָּחוֹת מִשְׁפָּחוֹת לְבָד:  מִשְׁפַּחַת בֵּית-דָּוִיד לְבָד, וּנְשֵׁיהֶם לְבָד « Et le pays sera en deuil, chaque famille à part ; la famille de la maison de Dowidh à part, et leurs femmes à part, etc. ».[7] Quelle est la cause du deuil ? Ribbi Dôso` et nos Maîtres diffèrent sur ce point. L'un expliquait que la cause était la mort de Moshiaḥ ban Yôséph, et les autres expliquaient que la cause était la mise à mort du Yéṣar Hora´ (mauvais penchant). C’est bien d’après celui qui explique que la cause est la mort de Moshiaḥ ban Yôséph, puisque cela est en accord avec le verset :[8] וְהִבִּיטוּ אֵלַי, אֵת אֲשֶׁר-דָּקָרוּ; וְסָפְדוּ עָלָיו, כְּמִסְפֵּד עַל-הַיָּחִיד « Et ils Me regarderont parce qu'ils l’auront percé, et ils feront sur lui un éloge funèbre comme celui qui fait l’éloge funèbre pour [son] unique [enfant] ». Mais selon celui qui explique que la cause est la mort du mauvais penchant, est-ce une occasion de deuil ? N'est-ce pas plutôt une occasion de se réjouir ? Pourquoi pleureraient-ils alors ?

 

Ribbi Yahoudhoh a expliqué : « Dans les temps à venir, le Saint, béni soit-Il, apportera le mauvais penchant et le tuera en présence des Ṣaddiqim et des Rasho´im. Pour les Ṣaddiqim, il aura l'apparence d'une colline imposante, et pour les Rasho´im, il aura l'apparence d'un poil de cheveux. Les premiers et les seconds pleureront ; les Ṣaddiqim pleureront en disant : ’’Comment avons-nous pu surmonter une colline aussi imposante ?!’’ Les Rasho´im pleureront aussi en disant : ‘’Comment se fait-il que nous n’ayons pas pu dominer ce poil de cheveux ?!’’ »

 

Nos Maîtres ont enseigné : Le Saint, béni soit-Il, dira au Moshiaḥ ban Dowidh (Puisse-t-il se révéler rapidement, de nos jours !) : « Demande-Moi n'importe quoi, et Je te le donnerai », comme il est dit :[9] אֲסַפְּרָה, אֶל-חֹק... אֲנִי, הַיּוֹם יְלִדְתִּיךָ. שְׁאַל מִמֶּנִּי--וְאֶתְּנָה גוֹיִם, נַחֲלָתֶךָ « Je vais parler du décret… aujourd'hui Je t’ai engendré, demande-Moi et Je donnerai les nations pour ton héritage ». Mais quand il [Moshiaḥ ban Dowidh] verra que Moshiaḥ ban Yôséph sera tué, il Lui répondra : « Maître de l'univers, je ne Te demande que le don de la vie ». Hashshém lui répondra : « Quant à la vie, ton père Dowidh a déjà prophétisé ceci à ton sujet, comme il est dit :[10] חַיִּים, שָׁאַל מִמְּךָ--נָתַתָּה לּוֹ’Il T’a demandé la vie, Tu la lui as donnée’’ ».

 

Nous pouvons déjà voir de ce passage susmentionné que contrairement à la fable des chrétiens, Moshiaḥ ban Yôséph et Moshiaḥ ban Dowidh sont bien  deux personnages différents ! (Nous y reviendrons plus bas.) Les informations qui sont rapportées dans ce passages sont vitaux. Le Ṭalmoudh relie la mort de Moshiaḥ ban Yôséph à la mort du Mal lui-même. Le peuple pleurera à la fois pour la mort de Moshiaḥ ban Yôséph (également évoquée dans la Maghillath `ékhoh,[11] qui est lue à la veille de Ṭish´oh Ba`ov par beaucoup), ainsi que pour la mort du Yéṣar Hora´ qu'ils étaient jusqu'ici incapable de conquérir. Ensuite, Moshiaḥ ban Dowidh priera Hashshém pour que Moshiaḥ ban Yôséph revienne à la vie, et Hashshém accordera la demande !

 

C'est une ancienne source juive pour appuyer le concept de la mort de Moshiaḥ qui détruira le mal, et sa résurrection ultérieure (suivie de la résurrection finale de tous les morts Ṣaddiqim). Cet enseignement a été corrompu par les anciens architectes du christianisme, qui ne l’ont cité qu’en partie, alors qu’une fois lu dans son intégralité il est évident pour toute personne intelligente qu’il ne peut pas s’appliquer à Jésus. La mort de Jésus, bien sûr, n'a pas mis fin au mal (à bien des égards, elle a apporté plus de mort et de destruction que des événements inspirants), ni n'a été suivie par la résurrection prophétisée de tous les Ṣaddiqim morts. En outre, il ne s’est pas fait ressusciter par le Moshiaḥ ban Dowidh. Le Béth Hammiqdosh n'a pas été restauré (il a été, au contraire, détruit après lui !) Et l'exil n'a pas pris fin, mais s'est seulement intensifié. Et tous ces événements sont censés se produire en peu de temps, pas deux mille ans après sa prétendue « première venue ». Notons enfin que la mort de Moshiaḥ ban Yôséph aura lieu sur un champ de bataille, au cours d’une guerre. Et Jésus n’a jamais été un combattant (au contraire, il enseignait la soumission aux romains) et n’est pas mort en se battant.

 

·        Combien y aura-t-il de Mashiḥim ?

 

Les passages ci-dessus font la distinction entre un « Moshiaḥ ban Yôséph » et un « Moshiaḥ ban Dowidh ». Alors que Moshiaḥ est généralement décrit par les chrétiens comme une figure singulière, la tradition juive parle de deux messies, et parfois même plus. Ceci est basé sur quelques versets du ṬoNo’’Kh :[12] וְעָלוּ מוֹשִׁעִים בְּהַר צִיּוֹן, לִשְׁפֹּט אֶת-הַר עֵשָׂו; וְהָיְתָה לַיהוָה, הַמְּלוּכָה « Et des sauveurs monteront sur la montagne de Ṣiyôn pour juger la montagne de ´ésow ; et le royaume sera à `adhônoy ». Nous voyons ici ´ôvadhyoh Hannovi` ע״ה parler des sauveurs au pluriel. Mikhoh Hannovi` ע״ה, quant à lui, a déclaré :[13] וַהֲקֵמֹנוּ עָלָיו שִׁבְעָה רֹעִים, וּשְׁמֹנָה נְסִיכֵי אָדָם « … Alors nous ferons se lever contre lui sept bergers et huit princes d’homme ». Le Midhrosh commente :[14]

 

Il y a une grande Maḥlôqath (divergence) sur le nombre de Mashiḥim. Certains disent qu'il y en aura sept, comme il est dit « alors nous ferons se lever contre lui sept bergers… » Et certains disent qu'il y en aura huit, comme il est dit « et huit princes d’homme ». Et ce n'est ni l'un ni l'autre, mais en fait quatre, comme il est dit :[15] וַיַּרְאֵנִי יְהוָה, אַרְבָּעָה חָרָשִׁים « Et `adhônoy m'a montré quatre artisans…»

 

Et Dowidh est venu expliquer qui sont ces quatre artisans [dans les ahillim 60: 9 et 108: 9, où Hashshém déclare : לִי גִלְעָד, וְלִי מְנַשֶּׁה, וְאֶפְרַיִם, מָעוֹז רֹאשִׁי;    יְהוּדָה, מְחֹקְקִי « Gil´odh est à Moi, Manashshah est à Moi ; `aphrayim est aussi la défense de Ma tête ; Yahoudhoh est Mon sceptre »] : « Gil´odh est à Moi » se réfère à `éliyohou, qui est du pays de Gil´odh ; « Manashshah est à Moi » se réfère au Moshiaḥ qui vient de la tribu de Manashshah ; « `aphrayim est la défense de Ma tête » se réfère au Moshiaḥ guerrier qui vient de la tribu de `aphrayim ; « Yahoudhoh est Mon sceptre » se réfère au Grand Rédempteur, qui est un descendant de Dowidh.

 

Le Midhrosh conclut qu'il y aura quatre figures messianiques. Le Ṭalmoudh est d'accord et dit que quatre personnages viendront à la fin des temps :[16] « Moshiaḥ ban Dowidh, Moshiaḥ ban Yôséph, `éliyohou et le Kôhén Ṣaddiq ». Ceux-ci sont clairement parallèles aux quatre du Midhrosh ci-dessus (« Moshiaḥ ban Yôséph » étant « `aphrayim », qui était le fils de Yôséph), excepté le fait que les Ḥakhomim du Ṭalmoudh ont un « Kôhén Ṣaddiq » à la place du Moshiaḥ descendant de Manashshah. Ils font probablement référence à la même personne sous une autre appellation.

 

Ainsi, toute personne qui prétend être le Moshiaḥ mais n’est pas accompagnée des trois autres Mashiḥim ne peut pas être un candidat acceptable à la messianité !

 

·        Le lieu de naissance du Moshiaḥ

 

En raison de la propagande missionnaire, les gens supposent généralement que Moshiaḥ devrait naître à Béth Laḥam (« Bethléem »), sur la base de la prophétie de Mikhoh 5: 1. Pourtant, le Prophète ne déclare pas spécifiquement que Moshiaḥ doit y naître physiquement. Au contraire, cela signifie simplement que Moshiaḥ sera un descendant direct de Dowidh Hammalakh, né à Béth Laḥam `aphrothoh.

 

D’ailleurs, les missionnaires messianiques / nazaréens (qui croient en Jésus) ne vous diront jamais qu’en réalité le Midhrosh lui-même déclare que Moshiaḥ ne sera pas d'Israël. Par exemple, le Midhrosh Shamôth Rabboh 1:26 déclare : « La fille de Pharaon a élevé [Môshah] qui devait apporter le châtiment à son père. De même, le Roi-Messie, qui apportera le châtiment sur `adhôm, habite avec eux dans leur pays ». Le Midhrosh sous-entend que Moshiaḥ est originaire d'Edom ! Ceci est soutenu par le célèbre passage talmudique où Ribbi Yahôshoua´ ban Léwi ז״ל rencontre Moshiaḥ assis aux portes de la ville de Rome. L’identité possible d ’ « Edom » de nos jours fait l’objet de divergences. Certains pensent que cela se réfère à New York / Etats-Unis, tandis que d'autres insistent sur le fait que cela se réfère à Moscou / Russie, qui a un lien particulièrement fort avec la couleur rouge (c'est-à-dire Edom).

 

Quel que soit le pays dans lequel il est né, les sources mystiques s'accordent elles aussi à dire, comme le Midhrosh et le Ṭalmoudh, que Moshiaḥ ne naîtra pas dans un environnement saint, bien au contraire. S'il était né dans une maison Koshér, les « forces perverses » de la Création (la Sitro` `aḥro`) le poursuivraient constamment et l'empêcheraient d'atteindre l'âge adulte et de remplir sa mission. Ainsi, il doit naître dans un environnement « caché » où ces forces ne se donneraient même pas la peine de regarder, et devenir plus tard un Ba´al Ṭashouvoh lorsqu’il sera prêt à les affronter. (Pour une discussion plus approfondie sur ce sujet, voir Ma`amar HaItim de Ribbénou Manaḥém ´azaryoh de Fano, Simon 19.)

 

Cela disqualifie également Jésus qui, d’après les évangiles de Matthieu et Luc, serait né de parents qui étaient tous les deux des « Ṣaddiqim », et en plus en Israël !

 

·        Quel âge aura Moshiaḥ ?

 

Quel âge aura le Moshiaḥ lorsqu’il se révèlera ? Sera-ce un vieil homme ou un jeune guerrier ? Pour répondre à cette question, nous devons d'abord nous rappeler que les prototypes du Moshiaḥ sont Môshah Rabbénou ע״ה (le premier et le dernier rédempteur), Dowidh Hammalakh et Yôséph Haṣṣaddiq ע״ה. Une grande partie de ce que nous tirons de la vie de Moshiaḥ provient de ces trois personnages. En ce qui concerne l’âge de Moshiaḥ, nous devons de la même manière regarder la vie des trois prototypes pour trouver des indices.

 

Môshah Rabbénou avait 80 ans au moment de l'Exode et a continué à diriger le peuple pendant quarante ans. Dowidh Hammalakh avait 30 ans lorsqu'il devint roi et régna pendant quarante ans. Le Ṭalmoudh[17] déclare que Moshiaḥ régnera également pendant quarante ans. Yôséph, lui aussi, avait 30 ans lorsqu'il devint le dirigeant de facto de l'Égypte. De ceux-ci, nous pourrions déduire que Moshiaḥ peut se révéler à 80 ans, comme Môshah, ou à 30 ans, comme Dowidh et Yôséph.

 

Une autre possibilité est que Moshiaḥ se révélera à 20 ans. C'est parce que le Midhrosh déclare que `odhom Hori`shôn ע״ה a été créé à l'âge de 20 ans. Or, le Moshiaḥ partagera une partie de l’âme de `odhom et rectifiera son péché. Vingt est aussi l'âge, selon la Ṭôroh, où une personne devient un adulte à part entière et où, selon la Qabboloh, quelqu’un atteint finalement tous les niveaux de son âme. Selon une opinion, Môshah Rabbénou avait 20 ans lorsqu'il a fui l'Égypte pour la première fois et a commencé ses préparatifs pour devenir le Rédempteur. Il se pourrait fortement que Moshiaḥ lui-même prenne conscience de sa mission à l'âge de 20 ans, mais qu'il ne se révèle au monde qu'à un âge plus avancé.

 

·        Quand devrions-nous nous attendre à sa venue ?

 

Le Ṭalmoudh[18] déclare que pour que le Moshiaḥ vienne, les choses doivent être soit vraiment bonnes, soit vraiment mauvaises (là où il n'y a plus aucun espoir). Le Ṭalmoudh explique que c'est le sens des deux phrases apparemment contradictoires concernant l'arrivée du Moshiaḥ que l’on retrouve dans les Écritures : Dans Doniyé`l 7:13, nous lisons qu’il viendra avec les nuages ​​du ciel, alors que dans Zakharyoh 9: 9 nous lisons que Moshiaḥ vient humblement et monté sur un âne. Comment viendra-t-il alors ? Le Ṭalmoudh dit que cela dépend de nous : si la génération est méritoire, Moshiaḥ viendra sur les nuages; si la génération est mauvaise, alors il montera un âne.

 

La même page du Ṭalmoudh continue en déclarant que le roi perse Shappour (qui aimait souvent débattre avec les Ḥakhomim) se moquait de l'idée d'un messie humble sur un âne. Il a suggéré d'envoyer à Moshiaḥ son meilleur cheval. Les Ḥakhomim ont répondu que l’âne de Moshiaḥ n’était pas un âne ordinaire, mais une monture de « cent [ou mille] couleurs ».

 

La mention d'un cheval persan dans le passage talmudique ci-dessus n'est pas une coïncidence, car à travers les textes juifs, il y a une discussion sur la façon dont la Perse sera profondément impliquée dans les événements de la fin des temps. En fait, le grand Ribbi Shim´ôn ban Yôḥo`y ז״ל a enseigné :[19] « Quand vous voyez un cheval persan ligoté en terre d'Israël, attendez-vous aux pas du Moshiaḥ ». En d'autres termes, lorsque la Perse (l’Iran) sera « ligotée » militairement en Israël, on peut s'attendre à ce que la fin des temps soit proche.

 

Enfin, comme mentionné précédemment, certains soutiennent que Moshiaḥ se révélera d'abord un jour de Ṭish´oh Ba`ov, tandis que d'autres disent que ce sera au mois de Nison (puisque c'est à ce moment que Môshah Rabbénou, le premier et le dernier rédempteur, est apparu). Le Ṭalmoudh[20] rapporte une opinion selon laquelle Moshiaḥ viendra au mois de Ṭishri, tandis que d'autres sources suggèrent le mois de Maraḥshawon. Bien sûr, cela pourrait être à tout moment, comme nous le lisons dans le 12ème des 13 principes de foi du Rambo’’m, qui stipule qu’il est un devoir d’attendre l’arrivée du messie chaque jour. Prions pour que ce soit très bientôt !



[1] Mishnéh Ṭôroh, Hilkôth Malokhim Oumilḥomôth Chapitre 12

[2] Yalqout Shim´ôni, Yasha´yohou 429

[3] Baré`shith Rabboh 98 :9

[4] Yalqout Shim´ôni, Bamidhbor 776

[5] Sanhédhrin 94a

[6] Soukkoh 52a

[7] Zakharyoh 12 :12-14

[8] Ibid., 10

[9] ahillim 2 :7-8

[10] Ibid., 21 :5

[11] `ékhoh 4 :20

[12] ´ôvadhyoh 1 :21

[13] Mikhoh 5 :4

[14] Baré`shith Rabboh 14 :1

[15] Zakharyoh 2 :3

[16] Soukkoh 52b

[17] Sanhédhrin 99a

[18] Ibid., 98a

[19] Midhrosh `ékhoh Rabboh 1 :44

[20] Rô`sh Hashshonoh 11a


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