בס״ד
La
source de la moralité juive et du Pésaq Halokhoh
Un
ami Séfardî m'a posé la question suivante :
Une
femme Ashkénaze peut-elle être l'une des femmes d'un Séfarade,
c'est-à-dire, faire partie d'une famille polygame, alors que les
Ashkénazes n'y ont pas le droit (il me semble que le Hérém
de Rabbénou Gershom a été prolongé après l'an 5000).
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Je
lui ai répondu ceci :
Ce
Hérém n'était pas fait pour durer éternellement, mais
était effectivement limité dans le temps. En outre, il ne
touchait pas, à la base, tous les `Ashkénazîm, mais uniquement
les pays de l'Empire Germanique. C'est pourquoi il ne concernait
ps tous les `Ashkénazîm et qu'on a pu voir des `Ashkénazîm
polygames dans d'autres pays, malgré la promulgation du Hérém
de Rabbénou Gershôm. Et puisque ce décret ne visait pas tous
les Juifs, les Séfardîm, les Mizrahîm et les Téimônîm ne lui
ont jamais accordé une valeur contraignante. C'est ainsi que
jusqu'à aujourd'hui, les Juifs Yéménites continuent à
pratiquer la polygamie, et que cela est également pratiqué parmi
certains Séfardîm. Rappelons aussi que la raison principale pour laquelle Rabbénou Gershôm a émis ce Hérém, c'était à cause du danger de mort. L’Église de l'Empire Germanique avait effectivement fait passer une loi qui condamnait à mort quiconque était polygame. Ce décret visait clairement les Juifs, puisque les Chrétiens avaient abandonné cette pratique depuis très longtemps, tandis que dans l'Europe Chrétienne les Juifs continuaient à être polygames. Aujourd'hui, en `Èrès Yisro`él, ou la loi des Sionistes interdit la polygamie aux citoyens Juifs mais la permet aux citoyens Musulmans et aux Samaritains (néanmoins, certains Juifs la pratiquent en dépit de la loi des Sionistes, car le décret de Rabbénou Gershôm ne s'est jamais appliqué en terres séfarades ou orientales, et `Èrès Yisro`él n'est pas une terre Ashkénaze), un `Ashkénazî doit recueillir la signature de 100 rabbins pour pouvoir épouser une deuxième épouse, et uniquement à la condition que sa première femme soit tellement malade qu'elle ne parvient plus à remplir ses rôles d'épouses. Pour répondre à la question, cela pourrait être acceptable, au point près que les `Ashkénazîm ont la coutume d'inclure dans la Kéthoubboh une clause interdisant la polygamie. Donc, à moins que cette femme `Ashkénazîyoh n'accepte de se marier selon les conditions séfarades, il ne conviendrait pas qu'elle fasse partie de la famille d'un Séfardî polygame. Mais il y a très peu de chances qu'une `Ashkénazîyoh l'accepte, car ce n'est pas dans leur culture et cela sonne pour eux comme une pratique trop « musulmane » (comme s'il n'y avait pas de polygames dans la Bible). |
Tout
cela amène à se poser la question suivante : quelle est la
source de la moralité juive et du Pésaq Halokhoh ?
La
source de toute moralité est la Tôroh. La source de toute Halokhoh
et pratique juive est la Tôroh. Toute moralité ou loi qui ne serait
pas basée sur la Tôroh n'est pas juive !
Par
Tôroh, il faut comprendre le contenu de la Tôroh Écrite et les
explications orales qui nous ont été transmises par tradition et
codifiées dans le Talmoud. Le Rambam זצ״ל,
dans son Introduction au Mishnéh Tôroh, comme nous l'avions
vu ici
(point n°34), écrit que tous les Juifs, où qu'ils vivent, ont
l'obligation de suivre les décisions halakhiques, ainsi que les
Taqqonôth et Gézérôth, contenues dans le Talmoud, tandis
que lorsqu'il s'agit de commentaires, de décisions, d'affirmations,
d'interdictions, de coutumes ou de décrets d'excommunication (Hérém)
qui furent promulgués après la rédaction du Talmoud, ils
n'ont pas de valeur contraignante sur l'ensemble du peuple Juif. En
matière de Halokhoh, nous devons suivre les décisions du Talmoud.
Mais dans des cas qui ne seraient pas clairs ou pour des situations
qui ne seraient pas abordées dans le Talmoud, nous
n'accordons aucune importance à qui est dans la majorité ou dans la
minorité, ni quel Pôséq est venu avant et lequel est venu après,
mais on se base plutôt sur l'avis qui a le plus de sens à nos yeux
et qui ne contredit pas une décision du Talmoud. (Voir le
point n°33 dans l'Introduction
au Mishnéh Tôroh.) Cela signifie que si vous comprenez
correctement le Talmoud et que vous ne vous référez qu'au Talmoud,
vous avez alors compris ce que doit être la Halokhoh LéMa'aséh loi
pratique). Cela est tout à fait normal : si nous disons croire
en une Tôroh Orale qui fut mise par écrit dans le Talmoud, comment
pourrions-nous alors ignorer les décisions du Talmoud et trancher
même des règles et pratiques qui contredisent le Talmoud ?
Cela n'a aucun sens, car cela indique que l'on ne croit donc pas du
tout que le Talmoud contient la Loi Orale et que cette Loi
Orale est éternelle, comme la Loi Écrite !
Et
étrangement, il s'avère en fait que beaucoup ne sont pas d'accord
avec le Rambam sur ce point, et ont inventé une fausse doctrine
selon laquelle la Tôroh nous demanderait de suivre les avis
halakhiques des « Grands de chaque génération ».
Premièrement, ce que la Tôroh dit est qu'il faut écouter les Juges
qui siègeront à Yérousholoyim dans chaque génération,
c'est-à-dire, les Juges faisant partie du Sanhédrîn de
Yérousholoyim. Ainsi, la Tôroh nous dit elle-même que l'avis final
appartient au Sanhédrîn. Ainsi, le Talmoud est bien
l'autorité finale en matière de Halokhoh, puisqu'il renferme les
décisions de ces Juges-là et leurs disciples. Deuxièmement, qui
sont les « Grands de chaque génération » ? Cette
notion est plus qu'arbitraire et subjective, puisque chaque
communauté possède sa propre liste de rabbins qu'elle considère
comme un « Grand de la génération ». Les Séfardîm
se fient à des rabbins Séfardîm, les `Ashkénazîm à des
rabbins `Ashkénazîm, les Hasîdîm ne comptent pas
les rabbins Harédîm non-Hassidiques comme des
« Grands de la génération », les Harédîm
non-Hassidiques ne considèrent que des rabbins Litvaqîm
comme faisant partie des « Grands de la Génération »,
les `Ashkénazîm ne suivent pas les opinions des « Grands de
la Génération » Séfardîm, etc. Donc, qui sont les
« Grands de la Génération » que nous devrions écouter ?
Troisièmement, tous ces pseudos « Grands de la Génération »
ne sont très souvent jamais d'accord les uns avec les autres. Si on
est censé les écouter, mais qu'ils se contredisent les uns les
autres, que faut-il faire ? Cette notion des « Grands de
la Génération » n'a aucune base dans la Halokhoh !
D'après le Rambam, nous n'avons aucune obligation de les suivre !
Contrairement
à ce que l'on avance souvent, cette méthode consistant à
déterminer la Halokhoh directement sur la base du Talmoud, et
non sur la base des avis des pseudos « Grands de chaque
génération », ne fut pas inventée par le Rambam. C'est ainsi
qu'agissaient tous les Gé`ônîm et la quasi-totalité des
Ri`shônîm ! D'ailleurs, ce fut également la méthode utilisée
par le Go`ôn de Wîlno` et les Rabbonîm de Brîsq, qui lui
succédèrent. C'est également la méthode employée par les Juifs
Yéménites, les Talmîdéi HaRambam, les Juifs de l'école de pensée
Brîsq, ou encore les Juifs du rite Hispano-Portugais.
On
donne souvent comme argument que nous avons l'obligation de suivre le
Shoulhon 'Oroukh et que l'on ne peut donc pas trancher des
questions de Halokhoh sur la base du Talmoud. Ces mêmes
personnes nous disent que « Le Shoulhon
'Oroukh fut accepté par tous et fait donc autorité pour l'ensemble
du peuple Juif ». Ceux qui avancent de tels arguments sont
soit des ignorants, soit des gens de mauvaise foi !
Le
Shoulhon 'Oroukh fut rédigé par Rabbî Yôséf Karo זצ״ל
en
1565. C'était un Séfardî, et dans l'écrasante majorité
des cas ses avis suivent l'opinion majoritaire entre le Rîf זצ״ל,
le Rambam et le Rô`sh זצ״ל,
qu'il décrit comme étant les « Trois Grands Ri`shônîm ».
Mais plus particulièrement, son Shoulhon 'Oroukh tranche à
près de 85% de la même manière que le Rambam dans son Mishnéh
Tôroh. Très souvent, il recopie même mot pour mot ce que le Rambam
a écrit dans son Mishnéh Tôroh. Son respect pour le Rambam était
si grand qu'il l'appelait tout simplement רבנו
« Rabbénou »
(notre Maître). Il est donc ironique de voir que la majorité des
Juifs boudent le Rambam tout en prétendant suivre le Shoulhon
'Oroukh ! Par la suite, Rabbî Môshèh `Issarlès זצ״ל,
surnommé le Ramo`, rédigea le « Mapoh » (qui est depuis
lors publié dans toutes les éditions du Shoulhon 'Oroukh),
qui s'oppose au Shoulhon 'Oroukh sur plusieurs Halokhôth et
tente de le rendre conforme à la pratique Ashkénaze.
Une
fois que les deux furent publiés ensemble, de nombreux `Aharônîm
les commentèrent. En voici les principaux :
- le « Mogén `Avrohom », par Rabbî `Avrohom Gombiner זצ״ל ;
- le « Touréi Zohov », par Rabbî Dowîd HaLéwî Ségal זצ״ל (surnomé le Taz) ;
- le « Sifthéi Kôhén », par Rabbî Shabbathaï HaKôhén זצ״ל (surnomé le Shakh) ;
- le « Béith Shémou`él » ;
- le « Hélqath Méhôqéq » ;
- le « Bé`ér Hétèv » ;
- le « Pérî Hodosh », par Hizqîyohou da Silva זצ״ל ;
- le « Pérî Mégadîm », par Rabbî Yôséf bèn Mé`îr Teomîm זצ״ל ;
- le « Sha'aréi Téshouvoh », par Rabbî Hayîm Mordékhaï Margolîyôth זצ״ל ;
- le « Mahasîth HaShéqél », par Rabbî Shémou`él Neta HaLéwî זצ״ל ;
- le « Shoulhon 'Oroukh HaRov », par Rabbî Shnéour Zalman de Lyiadi זצ״ל (surnomé le Ba'al HaTanya`) ;
- le « Mishnoh Bérouroh », par Rabbî Yisro`él Mé`îr Kagan HaKôhén זצ״ל (surnomé le Hofés Hayîm).
Ces
commentaires expliquent parfois les mots employés par Rabbî Yôséf
Karo et/ou le Ramo`, tandis que très souvent aussi ils sont en
opposition avec l'un, l'autre, voire carrément les deux ! En
outre, contrairement au mythe bien répandu, même les Séfardîm
n'ont pas tous accepté les décisions du Shoulhon 'Oroukh.
Très souvent, les Séfardîm suivent les instructions du
`ArîZal et du Zôhar, plutôt que celles du Shoulhon 'Oroukh
(il y a même des cas où ils suivent l'opinion du Ramo` plutôt que
celle du Méhabbér). Cela montre clairement qu'il n'existe
pas d'acceptation universelle du Shoulhon 'Oroukh comparable à
celle du Talmoud.
Les
rabbins locaux, même du temps du Talmoud, ont toujours eu le
droit de promulguer des décrets d'excommunication et des
interdictions. L'autorité de ces interdictions locales dépend
des gens qui les acceptent. Si les gens n'acceptent pas une Taqqonoh
ou une Gézéroh, elle n'a pas de valeur contraignante.
De
l'autre côté, une fois qu'elle a été acceptée, elle est
contraignante sur la communauté qui l'a acceptée, mais pas sur
les autres. Quant à savoir si la Taqqonoh ou la Gézéroh n'est que
temporaire ou est pour toujours, cela dépend de nombreux facteurs,
comme par exemple la façon dont elle fut rédigée à l'origine.
(Par exemple, un décret, comme celui contre la polygamie qui fut
émis par Rabbénou Gershôm, qui fut à l'origine promulgué pour
des raisons bien particulières et avec une date d'expiration, ne se
renouvelle pas automatiquement. En effet, ce décret doit être
renouvelé à nouveau et être accepté à nouveau.)
En
outre, une Taqqonoh ou une Gézéroh émise dans un endroit précis
n'a pas de valeur contraignante dans un autre endroit. Et très
souvent, elle n'a plus même de valeur contraignante sur les gens
originaires de cet endroit s'ils sont allés s'installer de façon
permanente dans une communauté différente. C'est ainsi, par
exemple, comme je le rappelais à mon ami Séfardî, que les
`Ashkénazîm originaires de pays faisant partie de l'Empire
Germanique du temps du décret de Rabbénou Gershôm, pratiquaient la
polygamie une fois qu'ils s'étaient installés en-dehors de la
sphère d'influence de l'Empire Germanique, car ce décret n'avait de
valeur contraignante que dans ces pays-là. Contrairement à ce que
l'on dit aujourd'hui, ce décret n'était donc pas un décret qui
liait tous les `Ashkénazîm, à toutes
les époques, mais uniquement ceux vivant dans des pays
de l'Empire Germanique du temps de Rabbénou Gershôm.
En
conclusion, pour prouver que quelque chose est immoral, vous devez
prouver que cette pratique contredit la Tôroh telle qu'elle nous
a été expliquée par le Talmoud. Et pour prouver
que quelque chose est permis ou interdit par la Tôroh ou par une
Taqqonoh rabbinique qui lierait tous les Juifs, vous devez le prouver
à partir du Talmoud. Pour prouver que quelque chose est
interdit par un décret ultérieur au Talmoud, vous devez
déterminer exactement ce qu'est ce décret, dans quelles
circonstances il fut promulgué, s'il a été accepté, par qui il a
été accepté, et s'il a expiré ou pas. Mais dire « Je le
fais, car les Grands de la Génération tranchent ainsi » ne
veut rien dire, car qui sont les « Grands de la Génération » ?
Par quels critères sont-ils considérés ainsi ? Qui leur a
donné ce statut ? Pourquoi la liste change d'une communauté à
l'autre, voire même d'une personne à l'autre ? En outre, ces
« Grands de la Génération » se battent entre eux
(certains allant jusqu'à s'insulter) et divergent sur de très
nombreux points essentiels, sans oublier que ces « Grands de la
Génération » appartiennent à différentes écoles
concurrentes les unes des autres (certains sont des Litvaqîm,
d'autres des Hasîdîm, d'autres des Harédîm
Séfardîm, d'autres des Sionistes Religieux, d'autres des
Orthodoxes Modernes, etc.).
La
seule source fiable de Halokhoh est le Talmoud. Et ce n'est
pas une doctrine inventée par le Rambam ! Pour trancher une
Halokhoh et déduire la règle à suivre, on doit commencer par se
demander « Le sujet est-il abordé dans le Talmoud ? ».
Si la répons est oui et que le sujet fut tranché, on suit alors la
conclusion du Talmoud. Et si le sujet est bel et bien abordé, mais
qu'il n'a pas été tranché, cela signifie que l'on suive l'une ou
l'autre pratique, cela ne cause aucun problème. Si la réponse est
non, on doit alors se demander « Existe-t-il dans le Talmoud
une discussion sur un sujet +/- identique ? ». Si la
réponse est oui, on emprunte alors la conclusion du Talmoud
sur cet autre sujet et on l'applique au sujet sur lequel on s'est
questionné. Si la (réponse est non, soit on fait le choix de suivre
l'opinion qui, à nos yeux, a le plus de sens, soit on considère
qu'étant donné qu'aucune autorité halakhique ne peut émettre de
nouvelles interdictions depuis la rédaction du Talmoud et que
cette question n'est pas traitée dans le Talmoud, aussi bien
directement qu'indirectement, il n'y a alors aucune base pour
interdire. C'est ainsi que raisonnaient/raisonnent les Gé`ônîm, la
quasi-totalité des Ri`shônîm, le Go`ôn de Wîlno`, les rabbins de
l'école de pensée Brîsq, les Talmîdéi HaRambam, les Juifs
de rite Hispano-Portugais, les Juifs Yéménites, et toute personne
que l'on peut décrire comme étant un « talmudiste »
(par opposition à ceux qui déduisent la Halokhoh par des sources
extérieures au Talmoud, comme par exemple ceux qui se basent
sur le Zôhar ou les dires des pseudos « Grands de la
Génération »).
En
outre, puisque la Tôroh et le Talmoud
sont les sources de notre moralité et pratique religieuse,
considérer comme « immorale » une pratique autorisée
par la loi de la Tôroh parce que le monde laïque la trouve
immorale, dégoûtante, etc., c'est insulter HaShem Lui-même, qui
nous a donné cette Tôroh ! Il y a des Juifs religieux qui
s'offusquent dès que des organisations des droits des animaux
critiquent la Shéhîtoh1
en la considérant « immorale » et « barbare »,
et contre-attaquent en disant que la Shéhîtoh
ne peut être « barbare » ou « immorale »,
car cette pratique vient de la Tôroh. Masi quand il s'agit de la
polygamie, ils font deux poids et deux mesures et n'ont pas honte de
dire que c'est une pratique « immorale », oubliant que la
Tôroh l'a permise et qu'elle ne fut jamais interdite par nos Sages.
(Cela ne veut pas dire que peut être polygame qui veut, et que la
polygamie peut se pratiquer n'importe comment. Il y a des règles
strictes à ce sujet, qui font que les polygames ne peuvent être
qu'une minorité. Mais dire que la polygamie ne doit pas être
patiquée parce que cette pratique est « immorale »,
c'est insulter HaShem, les grands hommes de la Bible qui étaient
polygames et les Sages du Talmoud
qui n'ont jamais déconseillé cette pratique sur la base que ce
serait « immoral ».) Les deux exemples n'ont pas été
pris au hasard, car ce sont des cas de concessions qu'HaShem nous a
faites. En effet, l'idéal de l'homme est qu'il soit végétarien.
Lorsqu'HaShem a créé l'homme, c'était pour qu'il mange des
plantes. Ce n'est qu'à la suite du Déluge qu'HaShem a fait une
concession aux êtres humains et leur a permis de consommer de la
viande. Mais puisque ce n'est pas l'idéal, Il s'est arrangé pour
nous imposer des règles très strictes à suivre (abattre l'animal
d'une certaine manière, le vider obligatoirement de tout son sang,
enterrer son sang après l'égorgement, etc.), qui limitent notre
consommation de viande et rendent en fait très difficile la
consommation de la viande (à tel point qu'en réalité, de nombreux
Juifs religieux ne consomment pas du tout de viande, non pas parce
qu'ils sont végétariens, mais parce que très peu de bouchers
respectent vraiment les lois de la Shéhîtoh
comme il faudrait, ce qui fait que la viande de bon nombre de boucher
est Treif. Les scandales liés à la Shéhîtoh
sont nombreux, et certains ne prennent plus le risque d'acheter de la
viande. D'autres encore s'arrangent pour abattre eux-mêmes leurs
bêtes, plutôt que de se fier aux Shohtîm.
D'autres encore ne consomment que du poisson, un animal qui ne
nécessite pas d'abattage rituel). Dès l'instant où HaShem nous a
fait cette concession, aucun homme ne peut venir nous dire « Il
est interdit de manger de la viande, car c'est immoal ou parce que
l'idéal de D.ieu est qu'on soit végétarien ».
De même en est-il de la polygamie. Il est clair et évident que
l'idéal est la monogamie (et l'écrasante majorité des Juifs ont
toujours été monogames). Mais à partir du moment où la polygamie
est autorisée par la Sainte Tôroh, aucun homme ne peut venir
l'interdire sous prétexte que ce serait immoral ou que l'idéal au
début de la création était la monogamie (mais pour nous indiquer
que ce n'est pas la pratique idéale, la Tôroh donne des règles
très strictes qui rendent difficile la pratique de la polygamie, ce
qui fait que de tout temps ce ne fut jamais une pratqiue très
répandue ou majoritaire). HaShem a donné une Tôroh qui ne pourra
plus être changée. C'est l'une de Ses spromesses répétée à
maintes reprises dans le TaNaKh, et HaShem a interdit d'ajouter ou de
retirer quoi que ce soit de cette Tôroh ! Ceux qui interdisent
ce qu'HaShem a permis sont des falsificateurs. À leur sujet, voici
ce que dit la Tôroh2 :
אָרוּר,
אֲשֶׁר
לֹא-יָקִים
אֶת-דִּבְרֵי
הַתּוֹרָה-הַזֹּאת
« Maudit
soit celui qui ne confirme pas/ne soutient pas les paroles de cette
Tôroh ».
De
la même manière, personne ne peut déclarer qu'il est « immoral »
de se marier à 14, 15 ou 16 ans, car c'est quelque chose qui est
autorisé par la Tôroh. Une grande majorité de nos rabbins des
générations passées étaient mariés avant 18 ans, et jusqu'à
aujourd'hui de nombreux Hasîdîm
et d'autres (comme par exemple les Yéménites et les Talmîdéi
HaRambam) marient leurs enfants le plus tôt possible, aux environs
de 16 ans. (En fait, cela se faisait même jusqu'à récemment dans
les pays dits « occidentaux », sans oublier que même
jusqu'à aujourd'hui il est permis de se marier avant 18 ans dans
plusieurs états des États-Unis et d'autres pays « occidentaux ».
Par exemple, le mariage est permis au Canada à partir de 16 ans. Il
est surprenant de voir que certains considèrent « immoral »
le fait de se marier à 15 ou 16 ans, mais trouvent tout à fait
normal qu'à 15 ou 16 ans des adolescents aient des rapports intimes
avec leurs « petits copains » en-dehors du mariage !)
Il
va de soi que puisque le Talmoud tranche que דינא
דמלכותא דינא « Dîno`
Démalkhoutho` Dîno` – la loi du royaume est la loi »,
ce qui signifie qu'un Juif doit respecter la loi du pays dans lequel
il vit, si la loi interdit une certaine pratique qui n'est pas une
obligation religieuse (comme par exemple la polygamie ou le
mariage d'individus de moins de 18 ans), on doit obéir à la loi
(aucune loi de la Tôroh n'oblige à être polygame, ni à se marier
avant 18 ans. Par conséquent, si le pays dans lequel on vit
l'interdit, on doit se plier à la loi du pays). Par contre, le
Talmoud précise que cette règle ne s'applique pas dans le
cas où la loi du pays interdit une pratique juive qui est une
obligation (comme par exemple la Bérîth Mîloh3,
puisque tout Juif a l'obligation d'être circoncis). Dans un tel cas,
loi du pays ou pas, les Juifs ne doivent pas s'y plier car lorsqu'il
s'agit d'une obligation religieuse c'est la Loi Divine qui passe
au-dessus de la loi des hommes !
1Abattage
rituel.
2Dévorîm
27:26
3La
circoncision.