mardi 9 juin 2015

Qu'est-ce qui ne va pas avec le Zôhar ? - Les incohérences du Zôhar III

בס״ד

Qu'est-ce qui ne va pas avec le Zôhar ?


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Les incohérences du Zôhar III

  1. Erreurs élémentaires contenues dans le Zôhar

En plus de chronologies erronées et d'anachronismes, le Zôhar renferme également toute une série d'erreurs élémentaires sur des règles halakhiques, des citations, des versets et des commentaires. En voici quelques-unes :

  • Le Zôhar déclare que les Shaté Hallaham (les deux pains qui étaient préparés en l'honneur de Shovou´ôth) étaient brûlés sur l'autel, alors que la Tôroh déclare clairement qu'ils étaient offerts au Kôhén.
  • Le Zôhar déclare que l'offrande du ´Ômar (Omer) était apportée à partir de farine d'orge, alors qu'il est explicitement dit dans la Tôroh qu'elle était apportée à partir de grains d'orge entiers.
  • Le Zôhar déclare à cinq endroits que le Lac de Tibèriade est la source du Hilozôn (le crustacé qui était utilisé pour obtenir la teinture du cordon Takhélath des Sisith), alors que HaZa''l nous disent que la bénédiction que Môshah Rabbénou donna à la tribu de Zavouloun incluait le fait que le Hilozôn se trouverait abondamment dans leur territoire, dans la Mer Méditerranée.
  • Le Zôhar déclare que `Alishoh´ (Élisée) purifia les eaux mortelles de Yarihô (Jéricho) avec le manteau de `Éliyohou Hannovi`, alors que le texte biblique dit qu'il l'a fait à l'aide sel (c'est `Éliyohou Hannovi` qui fit usage de son manteau pour diviser le Yardén).
  • Le Zôhar déclare que Shamou`él Hannovi` était un Kôhén, alors qu'il était en réalité un simple Léwi (comme cela est dit dans le Midhrosh Bamidhbor Rabboh 14:1 et le Talmoudh Yarousholmi Barokhôth 31a).
  • Le Zôhar déclare que c'est ´Azro` qui prononça les mots זכרה לי לטובה « tiens-moi compte, pour mon bien, etc. », alors qu'ils furent prononcés par Nahamyoh. (Voir Nahamyoh 5:19.)

La vérité est que cette dernière erreur susmentionnée est facilement explicable et excusable. En effet, Môshah de Lé`ôn vivait à une époque où les livres de ´Azrô` et Nahamyoh ne formaient qu'un seul et même livre appelé « ´Azro` » (d'ailleurs, le Talmoudh également les compte comme n'étant qu'un seul livre). C'est seulement au 15ème siècle que des éditeurs Protestants décidèrent de diviser en deux livres distincts ´Azrô` et Nahamyoh. De ce fait, c'est en ouvrant le livre de ´Azro` que Môshah de Lé`ôn tomba sur ce verset.

Le Zôhar rapporte également le Targoum pour différents versets du livre des Divré Hayyomim (Chroniques), et chaque fois qu'il le fait il précise s'il s'agit du « Targoum `Ônqalôs » ou du « Targoum Yônothon ban ´Ouzzi`él », sans se rendre compte que le Talmoudh (dans Maghilloh 3) déclare clairement que ni `Ônqalôs ni Yônothon ban ´Ouzzi`él n'ont traduit le moindre livre des Kathouvim (Hagiographes) !

Au niveau des commentaires frauduleux que l'on retrouve dans le Zôhar, le Rov Ya´aqôv Emden en rapporte plusieurs exemples. En voici un : il est écrit ceci dans le Zôhar :

אמר רבי יוסי...כתיב ויהי משה בהר ארבעים יום וגו' וכתיב ויקרא אל משה וגו' (משפטים). משמע דמשה בטורא הוה בההוא זמנא דקרא ליה. וכתיב מאהל מועד. ואהל מועד לא הוה בטורא דסיני דהא בינייהו דישראל הוה

Le Zôhar commence par citer un premier verset, ויהי משה בהר ארבעים יום וארבעים לילה « et Môshah resta sur la montagne quarante jours et quarante nuits »1, puis en cite un deuxième, ויקרא אל-משה וידבר ה׳ אליו מאהל מועד לאמר « Il appela Môshah, et HaShem lui parla de la Tente de la Rencontre en disant »2, et conclut que Môshah se trouvait encore sur la montagne lorsqu'HaShem l'appela de la Tente de la Rencontre ! C'est clairement impossible, étant donné que ce verset tiré de Wayyiqro` s'est produit après que le Mishkon fut construit, dix mois après le verset tiré de Shamôth !

Autre exemple cité par le Rov Ya´aqôv : il est écrit ceci dans le Zôhar :

וכל העם רואים את הקולות ואת הלפידים [כדין אמרת] הזאת נעמי. דא הוא נעימו דאורייתא. [ולא ידעי ישראל ענשא דאורייתא] עד דאתו למרה דכתיב ויבאו מרתה וכתיב שם שם לו חק ומשפט ושם נסהו כדין אמרה אורייתא קראן לי מרה

Dans ce passage, le Zôhar affirme qu'au moment du Mathan Tôroh (don de la Tôroh), les Israélites n'entendirent que les parties agréables de la Tôroh, mais c'est seulement lorsqu'ils arrivèrent à Moroh qu'ils entendirent parler des punitions et malédictions qui les attendaient en cas de désobéissance. Sauf que, comme le fait remarquer le Rov Ya´aqôv, leur passage à Moroh n'a pas eu lieu après le Mathan Tôroh, mais après la séparation du Yam Souf à leur sortie d’Égypte, et donc avant le Mathan Tôroh !

Certaines autres incohérences n'ont pas été relevées par le Rov Ya´aqôv, mais il est néanmoins intéressant de les mentionner. Par exemple, le Zôhar attribut au Rashb''i l'ordre des sonneries du Shôfor à Rô`sh Hashonoh, תשת תרת תשרת. Or, nous savons du Talmoudh lui-même que c'est Rov `Avohou qui a institué cet ordre de sonneries du Shôfor, dont l'acronyme est תשר"ת, lorsqu'il se trouvait à Césarée. (Voir Rô`sh Hashonoh 34a.) Et pour information, Rov `Avahou vécut de 279 à 320 de l'ère courante, c'est-à-dire, bien plus tard que l'époque du Rashb''i !

Le Zôhar déclare qu'il y a toujours deux jours de Rô`sh Hashonoh. Faux ! Du temps du Rashb''i en `Aras Yisro`él, comme l'attestent les traités talmudiques de Béso` et Rô`sh Hashonoh, dans les villes à proximité du Béth Hammiqdhosh, ainsi que celles à proximité du Béth Hawwa´adh (le siège du Sanhédhrin à Tibèriade), Rô`sh Hashonoh ne durait qu'un jour.

Le livre même du Zôhar est divisé dans les différentes Parashiyôth de la Tôroh que nous connaissons aujourd'hui, et le Zôhar lui-même déclare que Shamini ´Asarath est toujours Simhath Tôroh. Sauf que du temps du Rashb''i, et ce jusqu'à l'époque du Ramba''m, en `Aras Yisro`él et les pays environnants (comme l’Égypte, la Syrie, etc.) le Minhogh consistait à terminer la lecture de la Tôroh au cours d'un cycle de trois ans et demi ! De ce fait, Shamini ´Asarath n'était Simhath Tôroh que tous les trois ans et demi, et non pas chaque année. En outre, ils n'utilisaient absolument pas les divisions de Parashiyôth que nous avons aujourd'hui. Pour plus d'informations à ce sujet, vous pouvez lire le livre « Minhaghé Mizrah Ouma´arav » composé par les Ga`ônim, ainsi que ce que le Ramba''m écrit sur la lecture de la Tôroh dans son Mishnéh Tôroh, où il indique que la division des Parashiyôth que l'on connaît aujourd'hui a commencé à se développer à son époque.

  1. Pratiques étranges dans le Zôhar

Il y a encore un autre niveau d'anomalies s'appliquant cette fois-ci à la pratique. Certaines pratiques défendues dans le Zôhar peuvent clairement être qualifiées de contraire à la Tôroh et à la Halokhoh de HaZa''l, ce qui est donc de la pure hérésie, car quiconque contredit la Tôroh ou une parole de HaZa''l est inclus dans la catégories des hérétiques du peuple d'Israël qui compromettent leur part dans le Monde-à-Venir. Voici un bref échantillon :

  • Le Zôhar déclare qu'il y aurait une obligation biblique de mettre les Tafillin aussi bien selon le style de Rash''i que selon le style de Rabbénou Ta''m.
  • Le Zôhar invente l'interdiction de parcourir quatre `ammôth sans avoir au préalable fait Natilath Yodhoyim (qui ne fut pourtant institué par nos Sages qu'en guise de préparation à la prière du matin, et non pour retirer un prétendu mauvais esprit. Ainsi, c'est uniquement juste avant de faire le Shama´ ou la ´Amidhoh que l'on se lave les mains d'après HaZa''l), et va jusqu'à prescrire la peine de mort pour celui qui négligerait cette prétendue interdiction.
  • Le Zôhar affirme que celui qui a versé sa semence en vain n'aura droit à aucune expiation. (Des pseudos kabbalistes affirmant néanmoins connaître les remèdes secrets pour ce péché sont parvenus à amasser de grandes fortunes sur la base de cet enseignement du Zôhar.)
  • Le Zôhar affirme que le Yadh des Tafillin Shal Rô`sh ne doit jamais toucher la boîte.
  • Le Zôhar affirme que celui qui porte les Tafillin durant Hôl Hammô´édh est passible de la peine de mort, ce qui est de la pure hérésie, car HaZa''l ne l'ont jamais interdit. (Voir ici et .)
  • Le Zôhar déclare qu'il est interdit d'étudier la Tôroh Écrite la nuit, alors que la Tôroh demande elle-même d'être étudiée jour et nuit et que HaZa''l parlent en des termes élogieux de ceux qui étudient justement la Tôroh la nuit)
  • L'étude du Talmoudh est fortement dépréciée dans le Zôhar. (On se demande pourquoi !)
  • Le Zôhar interdit de donner de la Sadhoqoh (charité) la nuit.
  • Le Zôhar prétend que le jour final où le jugement annuel de chaque individu est scellé n'est pas Yôm Hakkippourim, mais Hôshano` Rabboh.
  • À la Parashath Pinhos, le Zôhar déclare que l'épouse d'un homme est permise à un étranger si son mari l'autorise.

Et la liste peut continuer ainsi très longtemps ! Le Zôhar contient d'innombrables blasphèmes, hérésies, et pratiques idolâtres et superstitieuses. Tous les citer prendrait trop de temps.

  1. Pourquoi le Zôhar fut néanmoins accepté par le Rov Ya´aqôv Emden ?

Comment se fait-il donc que le Rov Ya´aqôv Emden rédigea un livre contenant 300 preuves de la fausseté du Zôhar, dans un langage même très dénigrant, et rapportant des preuves très convaincantes, mais prit soin d'écrire dans sa préface que quiconque douterait de l'authenticité du Zôhar passera en jugement devant HaShem ? De même, à la conclusion de son livre, il déclare qu'aucune partie du Zôhar ne peut avoir été rédigée par le Rashb''i, et que le Rashb''i mentionné dans le Zôhar est en décalage total avec celui que l'on connaît dans la Mishnoh, mais précise néanmoins que ce livre est d'une grande sainteté ! Pourquoi ? Quel argument rapporte-t-il pour tout de même continuer à croire en l'authenticité du Zôhar ? Le Rov Ya´aqôv n'apporte qu'un seul argument : le `Ari ! Pour reprendre les propres termes du Rov Ya´aqôv :

Toutefois, l'authenticité de ce livre du Zôhar doit être acceptée sans le moindre doute, car le `AriZa''l a rendu témoignage en sa faveur, lui qui fut un homme saint et divin, et sur lequel l'Esprit Saint reposait. [ce livre] n'a-t-il pas battit toute sa sagesse, splendeur et nature redoutable ? Que Dieu préserve de penser autre chose !
גם ספר הזוהר הוא נזר המקובלים בלי ספק בעולם, בשגם העיד עליו האר"י ז"ל, שהיה איש קדוש ואלקי ורה"ק שורה עליו, הלא עליו בנויה כל חכמתו, הנשגבה והנוראה, חלילה להרהר אחר דבריו

Qui a-t-il de si « solide » dans cet argument ?

Il semblerait qu'affirmer que le Zôhar soit faux équivaudrait à considérer que le `Ari fut un menteur. Après tout, le `Ari ne parvint à gravir les échelons de la sainteté et à atteindre la renommé qu'en vertu de son étude assidu du Zôhar. Tous les livres qui lui sont attribués ne sont que des combinaisons et analyses des dogmes zôhariques. Toute son énergie et son temps ne fut consacré qu'au Zôhar.

Il aurait reçu des révélations de la part de `Éliyohou Hannovi` qui lui expliqua les concepts zôhariques, et c'est pour comprendre le Zôhar qu'il eut des ascensions spirituelles vers la Yashivoh Céleste. Il affirmait percevoir et communiquer avec les âmes des Tanno`im et `Ammôro`im mentionnés dans le Zôhar et leur avoir parlés des idées qui leurs sont attribuées dans le Zôhar. Il serait même monté dans les cieux pour entendre le Saint, béni soit-Il, Lui-même donner des cours sur le Zôhar.

Ainsi, toucher à la sainteté du Zôhar équivaudrait à prétendre que le `Ari est un menteur et n'a pas expérimenté toutes ces choses dont il parle. En outre, cela amènerait à faire des rabbins des derniers siècles des gens superstitieux, naïfs et lâches, puisqu'ils ont accepté sans broncher l'authenticité du Zôhar ! Et c'est pourquoi, même de nos jours, beaucoup sont réticents à critiquer le Zôhar !

  1. Les problèmes du `Ari

Tout ce que le `Ari raconte sur ses ascensions spirituelles, le Zôhar enseigné dans les cieux par HaShem Lui-même, etc., n'est que pure affabulation et mensonge ! En outre, il peut être exposé par d'autres points qu'il développe dans ses écrits :

  • Il donne une explication kabbalistique quant à la raison pour laquelle la disponibilité du Takhélath dépend de l'existence du Béth Hammiqdhosh, alors que le Talmoudh lui-même, aux traités Barokhôth et Manohôth, rapporte que le cordon Takhélath dans les Sisith était encore d'usage plus de 300 ans après la destruction du Béth Hammiqdhosh.
  • Il prétend connaître les processus de réincarnations des gens et raconte quelle a été la réincarnation d'un certain Dôstay Go`ôn. Or, d'après les écrits des Ga`ônim eux-mêmes, ce Go`ôn n'a jamais existé !
  • Il prétend avoir découvert les lieux d'enterrement des Prophètes, des Tanno`im et des `Ammôro`im grâce à son Esprit Saint. Parmi les lieux d'enterrement qu'il aurait découvert se trouve la tombe de Rébbi Mé`ir à Tibèriade, alors qu'il y a d'innombrables documents et preuves, dont certains datant des 11ème et 12ème siècles, que sa tombe se trouve en Irak.

Ses propres écrits et témoignages provenant de ses disciples attestent que le `Ari s'adonnait régulièrement à deux formes d'augure : l'ornithomancie (la divination par les oiseaux) et la pyromancie (la divination par le feu). En dépit que ces pratiques soient clairement interdites dans la Tôroh (qui punit de mort quiconque s'y adonnerait), le `Ari justifie ses pratiques bizarres et idolâtres par des explications kabbalistiques. Et quand bien même ses prédictions et augures se seraient avérées être vraies, ce n'est en aucun cas une preuve que le `Ari était un saint ! Au contraire, le seul fait qu'il se soit adonné à ces choses démontre son hérésie !

Le summum de son hérésie consista d'ailleurs à affirmer que l'on ne recevra pas de récompense dans le Monde-à-Venir si on étudie le TaNaKh ou le Talmoudh la nuit ! C'est ce que son plus fidèle disciple, Rabbi Hayyim Vital, rapporte en son nom. Si vous ne le croyez pas, vous pouvez lire par vous-mêmes ce que Rabbi Hayyim Vital a écrit. C'est très long, mais cela en vaut la peine, car c'est une preuve irréfutable de l'hérésie de ces gens-là :

כי עבר קציר כלה קיץ ואנחנו לא נושענו. רפואה לא עלתה למחלתינו. אין מזור לבשרנו. ולא עלתה ארוכה למכתינו לחורבן בית מקדשינו, הנחרב זה היום אלף ות"ק וד' שנים אוי לנו כי פנה היום יום אחד של הקב"ה שהוא אלף שנים וגם נטו צללי ערב שהם ת"ק וד' שנים יותר מחצי היום הב'. וכלו כל הקצין ועדיין בן דוד לא בא. ונודע את אשר ארז"ל כל דור שלא נבנה בה"מ בימיו כאלו נחרב בימיו. ואתנה את פני לחקור ולדעת מה זה ועל מה נתארך קיצינו וגלותינו. ומדוע לא בא בן ישי? ומצאתי און לי ואנינה בקרבי ולבי דוי. ממאמר א' הובא בס' התיקונים תיקון ל' דף ע"ז ע"ב. וז"ל- תנינא כתב ורוח אלהי"ם מרחפת וגו' מאי ורוח אלא בודאי בזמנא דשכינתא נחתת בגלותא האי רוח נשיב על אינון דמתעסקי באורייתא בגין שכינתא דאשתכחת בינייהו והאי רוח אתעביד קלא, ויימא הכי: אינון דמיכין, דשינתא בחוריהון, סתימין עינין, אטימי לבא, קומו ואתערו לגבי שכינתא! דאית לכון לבא בלא סכלתנו למינדע ביה ואיהו בינייכו ורזא דמלה- קול אומר קרא. כגון קרא נא היש עונך וגו' והיא אומרה מה אקרא כל הבשר חציר. כלא אינון. כבעירה דאכלי חציר. וכל חסדו כציץ השדה כל חסד דעבדי, לגרמייהו הוא דעבדי. ובההוא זמנא מה כתיב- ויזכור כי בשר המה רוח הולך ולא ישוב דא איהו רוחו של משיח. ווי לון מאן דגרמי דיוזיל ליה מן עלמא. ולא יתוב לעלמא דאילין אינון דעבדי לאורייתא יבשה ולא בעאן לאשתדלא בחכמת הקבלה וגרמין דאסתלק נביעו דחכמה דאיהו יו"ד מינה ואשתארת בי"ת יבשה ווי לון פיקודא תנינא ויאמר אלהים יהי אור. ובג"ד אמר הקב"ה השבעתי אתכם בנות ירושלים אם תעירו ואם תעוררו את האהבה עד שתחפץ כו' דאיהו רחימו בלא פרס ולא ע"מ לקבל פרס. ויראה ואהבה ע"מ לק"פ איהי שפחה ותחת שלש רגזה ארץ וגו'. תחת עבד כי ימלוך ושפחה כי תירש גבירתה עכ"ל (ר"ל עכ"ל הזוהר שהביא). והנה מ"ש בתחילת דבריו ואפי' כל אינון דמשתדלי באורייתא כל חסד דעבדי לגרמייהו וכו' עם היות שפשטו מבואר ובפרט בזמנינו זה בעו"ה אשר התורה נעשית קרדום לחתוך בה אצל קצת בעלי תורה אשר עסקם בתורה ע"מ לק"פ והספקות יתירות וגם להיותם מכלל ראשי ישיבות. ודיני סנהדראות להיות שמם וריחם נודף בכל הארץ כו' ואמנם האנשים האלה מראים תימה וענוה באמרם כי כל עסקם בתורה הוא לשמה כו' האמנם אע"פ שלכאורה אפשר לפרש לשון המאמר על אופן זה, עכ"ז דבר קשה מאד מאד לומר. וכי בשופטני עסקינן ולא בכללות כל התלמידי חכמים העוסקים בתורה? (תמיהני מה קורא לכזה שופטני, מאחר שאמר שרוב בני דורו העוסקים בתורת הנגלה עושים אותה קרדום כו' א"כ מצוי הוא זה השופטני וראוי לדון בו!) והראיה ע"ז אומרו דרך כללות ואפי' כל אינון דמשתדלי באורייתא, כל חסד דעבדי, לגרמייהו עבדי. ואין לומר דמלת כל היא יתירה ומשבשתא שהרי מקרא דורש וכל חסדו כציץ השדה שלא נאמר וחסדו אלא וכל חסדו לרמוז כי כל הת"ח העוסקים בתורה הנקראת תורת חסד על לשונה הם דומים בחסד ההוא אל ציץ השדה משום דלגרמייהו עבדי אבל ביאור לשון הנז"ל יובן ראשיתו מאחריתו באומרו ויראה ואהבה ע"מ לקב"פ איהי שפחה ותחת שלש רגזה ארץ. והענין יובן במ"ש בס"ה בפרשת בראשית דף כ"ז ע"ב. ובג"ד אמר קב"ה לא טוב היות האדם לבדו אעשה לו עזר כנגדו דא משנה איתתא דההוא נער ואיהו שפחה דשכינתא ואי זכו ישראל איהי עזר לון בגלותא מסטרא דהיתר טהור כשר ואי לא איהי כנגדו מסטרא דטמא פסול אסור וכו' דלית יחודא עד דערב רב יתמחון מן עלמא. ובג"ד אתקבר משה לבר מארעא קדישא וקבורתא דיליה איהי משנה דשלטא על מטרוניתא דאיהי קבלה למשה ומלכא ומטרוניתא מתפרשא מבעלה ובג"ד תחת שלש רגזה ארץ תחת עבד כי ימלוך דא עבדה ידיעה ושפחה דא משנה ונבל כי ישבע לחם דא ערב רב (!!! רחמנא לצלן מהאי דעתא כוזיבא להניא לב בני ישראל מלימוד הש"ס משום שלדידיה היא שפחה, והוקשתה לערב רב, ורק הקבלה (השקרית ההיא) היא תורה לשמה! אוי לעינים שכך רואות בכתב בשם הנחשב לרב גדול ומקובל בישראל!!). הנה מבואר כי תורתינו הק' כלולה ונמצאת בכל ד' עולמות אבי"ע ובהיותה בעולם האצילות אז נקראה קבלה כי שם היא מופשטת מכל הלבושים הנקרא פשט מלשון פשטתי אם כתנתי שהוא בחי' המלבושים החיצוני שהוא ע"ג עור אדם המתפשט מעליו לפעמים וזהו עיקר מלת פשט. ואמנם בעולם האצי' אשר שם הקב"ה יושב ועוסק בתורה כנזכר במדרז"ל וגם בדברי המתרגם על פ' דודי צח ואדום וכמש"ה ואהיה אצלו אמון וגו' הנדרש לרז"ל על בריאת העולם שהיה הקב"ה מביט בתורה ובורא עולמות. ואין ספק כי לא כמעשה אדה"ר ולא כמעשה דבני חרי וכמעשה אתונו דבלעם וכיוצא בהם בהיותם כפשוטם היה משתעשע בהם הקב"ה אלפים שנה קודם שנברא העולם ובורא בהם עולמות. אמנם שעשועות של הקב"ה בתורה והיותו בורא בה את העולמו היתה בהיותו עוסק בתורה בבחי' הנשמה הפנימית שבה הנקרא רזי תורה הנקרא מעשה מרכבה היא חכמת הקבלה כנודע אל היודעים וטעם הדבר הוא להיותו עולם האצילות העליון מאד טוב ולא רע דלא יכיל להתערבא עמיה קליפה ועליה אתמר וכבודי לאחר לא אתן כנזכר בספר התיקונין ד' ס"ו תיקון י"ח וכן בסה"ז בפ' בראשית דכ"ח ע"א ע"ש ולכן גם התורה אשר שם איננה רק מופשטת מכל לבושי הגופנים משא"כ למטה בעולם היצירה עולם דמטטרו"ן הנק' עבד טוב והוא הנקרא עץ הדעת טוב מסטרא ומסטרא דסמאל שהוא קליפין דיליה נקרא עבד רע כי התורה אשר שם הם שית סדרי משנה הנקראים שפחה כנ"ל וכנזכר בפרשת בראשית שם דף כ"ז ע"א ולכן נקראת משנה לפי ששם יש שינויים הפוכים טוב מסטרא דעבד טוב היתר כשר טהור רע מסטרא דעבד רע איסור טמא פסול. גם הוא מלשון כי מרדכי היהודי משנה למלך שהיה שפחה הנקרא עבד מלך. גם נקרא מלשון שינה כנזכר בפרשת פינחס דף רמ"ד ע"ב קם זמנא תנינא ואמר מארי מתניתין נשמתין ורוחין ונפשין דילכון אתערו כען ואעברו שינתא מניכון דאיהו ודאי משנה אורח פשט דהאי עלמא ואנא לא אתערנא בכו אלא ברזין עילאין דעלמא דאתי דאתון בהון לא ינום ולא ישן. וזה יובן במ"ש יותר למעלה שם ורבנן דמתניתין ואמוראי כל תלמודא דלהון על רזין דאורייתא סדרו ליה (ראה לקמן פרק ד' סי' קנ"ט מ"ש על זה) ונמצא כי המשנה והש"ס הם הנקרא גופי תורה. כו' ונחזור עתה למאמרינו הראשון ולבאר מ"ש ואפי' כל אינון דעסקי באורייתא כל חסד דעבדי וכו' ואמר עוד שם כי המשנה היא שפחה משום דאיהי ע"מ לקבל פרס פי' כי הנה כל מדותיו יתברך הם מדה כנגד מדה ולכן העוסקים בפשטיה הגופניים הטובים עליהם נאמר בשמאלה עושר וכבוד הוא הפרס הנתון להם בעה"ז כי כן עסקם בתורה הוא בבחי' היותם בעה"ז בדיני איסור והיתר טומאה וטהרה וכו' והם כנגד העבד העובד את רבו שבודאי ע"מ לקבל פרס (!) וכל חסד דעבדי וכו' כעבדים ושפחות המשמשים את רבם ע"מ לקבל פרס. אמנם העוסקים ברזי התורה שהם בחי' התורה כפי מה שעוסקים בה בעה"ב עליהם נאמר אורך ימים בימינה לעולם שכולו ארוך. וכו'. אין הנאה להקב"ה מכל מה שברא בעולמו רק בהיות בניו למטה עוסקים ברזי התורה להכיר גדולתו ויופיו ומעלתו כי בפשטי התורה ובספוריה ובדיניה ובמצותיה בהיותם כפשטם אין בהם שום היכר וידיעה לידע את בוראם יתברך אדרבה יש בהם מצות וחקים שאין הדעת סובלם. וכו'. וא"כ היכן הוא הדר התורה ויופיה וגדולתה ועל כיוצא בזה נאמר אם צדקת מה תתן לו ואם חטאת מה תפעל בו כי השכר והעונש אשר עליהם הוא לך לבדך אמנם בסודות התורה ובעסק כוונת המצות ע"ז נאמר בהפך אם בטובה נאמר תנו עוז לאלהים ואם ברעה נאמר צור ילדך תשי ונאמר ויצאו וראו בפגרי האנשים הפושעים בי בי דיקא ולא לי בי ממש כביכול. וכו'. ת"ח מה כתיב אם לא תדעי לך היפה בנשים אם אנת אתיא בלא ידיעה ולא אסתכלת בחכמה עד דלא אתית להכא ולא ידעת רזין דעלמא עילאה אע"ג דאנת היפה בנשים במצות ובמעשים טובים לית אנת כדאי למעיל הכא צאי לך וכו'. מצינו בר' אבהו אשר שופריה מעין שופריה דיעקב אע"ה כפי קשר נשמתו בו ואמרו בגמרא כי עליו נאמר זקן ונשוא פנים הוא הראש דא ר' אבהו שהיו נושאים פנים לדורו בעבורו בשמים והיה אומר בשעת פטירתו ואני אמרתי לריק יגעתי לתהו והבל כחי כליתי וכל בעל שכר יתמה מדברים אלה ולא יובנו זולתי במ"ש למעלה ענין הפרש עסק התורה בפשטיה שהם תורת העוה"ז אשר היא הבל לפני תורתו של משיח ותורת העוה"ב וז"ס לתהו והבל כחי כליתי וכו' כי שכר מצות ותורה הפשטיית היא בעוה"ז ובג"ע הארץ. האמנם למיעל לעלמא עילאה אי אפשר עד שיעסוק האדם כפי יכלתו כפי אשר תשיג ידו בחכמת הזוהר ואי לא כדין מפקי ליה מכל תרעין דעלמא עילאה אע"ג דאיהי יפה במצות ובמע"ט

Dans ce long exposé, il est clairement dit expliqué que les gens qui ne s'occupent que de la Tôroh révélée (un terme désignant le TaNaKh, le Talmoudh et la Halokhoh) ne recevront une récompense que dans ce Monde-ci sous la forme de richesses et d'honneurs, car la Tôroh révélée ne traite que des choses de ce Monde-ci, qui est physique et matériel ! Or, dans une célèbre Mishnoh que la plupart des Juifs récitent en guise de préparation à la prière du matin, il nous est enseigné ceci : אלו דברים שאדם אוכל פרותיהן בעולם הזה והקרן קימת לו לעולם הבא. כבוד אב ואם. וגמילות חסדים. והבאת שלום בין אדם לחברו ותלמוד תורה כנגד כולם « Celles-ci sont les choses dont l'homme consommera les fruits dans ce Monde-ci, tandis que le solde sera mis en réserve pour lui dans le Monde-à-Venir : l'honneur dû au père et à la mère, les actes de bienfaisance, l'établissement de la paix entre un homme et son prochain. Mais l'étude de la Tôroh équivaut à elles toutes ! ». HaShem nous récompensera non seulement dans ce Monde-ci, mais également dans le Monde-à-Venir, pour notre étude (et soumission) de la Tôroh, qui équivaut à toutes les Miswôth, car c'est grâce au fait qu'on l'étudie que l'on est capable d'accomplir les autres Miswôth exigées par HaShem ! Et lorsque Rébbi `Ali´azar, le maître de Rébbi ´Aqivo`, fut sur le point de quitter ce monde, de quoi discuta-t-il avec ses disciples ? La Gamoro` nous dit ceci dans Sanhédhrin : כשחלה רבי אליעזר נכנסו רבי עקיבא וחביריו לבקרו...נתקבצו כולן למקום אחד. אמרו לו: הכדור והאמוס והקמיע וצרור המרגליות ומשקולת קטנה מהו? אמר להן: הן טמאין וטהרתן במה שהן. מנעל שעל גבי האמוס מהו? ־ אמר להן: הוא טהור. ויצאה נשמתו בטהרה. Il passa ses derniers moments à discuter avec ses disciples des ustensiles qui transmettaient l'impureté rituelle et ceux qui ne les transmettaient pas, et non pas de ces stupidités kabbalistiques !

  1. Conclusion

Le livre du Rov Ya´aqôv Emden ne toucha pas un grand public, et fut même largement étouffé. Mais il semble que le Hatha''m Sôfér l'aimait et l'estimait beaucoup. Dans l'une de ses Tashouvôth3, il ressort qu'il était d'accord avec les arguments anti-zôhariques contenus dans le livre du Rov Ya´aqôv.

Rabbi `Ali´azar Fleckeles, le principal disciple du Nôdha´ BiYhoudhoh (le Rov Yahazqé`l Landau, 1713-1793), qui lui succéda à la tête de la communauté juive de Prague et composa le Shou''th Tashouvoh Mé ahavoh dans lequel il mentionne également le livre du Rov Ya´aqôv Emden, et révèle a propre opinion du Zôhar au Simon 26 de son livre : עלה אחד מתלמוד בבלי קדוש יותר מכל ספר הזוהר « Une seule page du Talmoudh Bavli est plus sage que l'entièreté du livre du Zôhar ».

Ce remarquable rabbin, qui fut un génie de la Tôroh, parvint avec succès à interdire toute littérature kabbalistique dans les terres tchèques, d'abord par l'intermédiaire du Roi Joseph II (qui régna de 1780 à 1790), puis du Roi Francis II (qui régna de 1792 à 1835). Il donne trois arguments supplémentaires à son opposition au Zôhar :
  1. Les kabbalistes prétendent que même le Ramba''n croyait ardemment que la Qabboloh est vraie. Que l'on croit en cela ou pas, et peu importe de qui pourrait provenir une telle affirmation, nous ne possédons aucune tradition sur la Qabboloh du Ramba''n.
  2. Quand le `Ari a affirmé qu'après le Ramba''n la chaîne de transmission de la Qabboloh cessa, cette affirmation ne fut jamais remise en question par les kabbalistes qui prétendent que le Zôhar était connu du Ramba''n. Or, toute la Qabboloh que nous avons aujourd'hui ne découlent que du Zôhar et du `Ari. Vu qu'il n'y a aucune source antérieure pour confirmer le Zôhar (« découvert » au 13ème siècle), rien de ce qui est dit dedans ne doit avoir de valeur pour nous au niveau pratique et philosophique.
  3. Lorsqu'il avance que la propagation de la Qabboloh a causé des maux physiques et mentales, l'histoire révèle des statistiques frappantes : il existe un nombre impressionnant de rabbins célèbres qui ont dépensé beaucoup d'énergie pour répandre la parole kabbalistique mais furent retranchés de ce monde par HaShem d'une manière ou d'une autre, que ce soit le `Ari qui est mort à 34 ans, ou Shabbathaï Sévi qui est devenu Moumor (apostat) en se convertissant à l'Islam), ou le Moghén `Avrohom qui a inséré bon nombre des pratiques du `Ari dans la Halokhoh populaire et est mort à 46 ans, ou le Ramha''l qui fut chassé hors d'Europe et est mort à 40 ans, ou les rabbins A, B, C, D, de notre époque, qui ont propagé beaucoup de Zôhar et de Qabboloh en public, mais sont morts dans la fleur de l'âge. Moi-même je connais des gens devenus littéralement fous et mentalement instables à cause de la Qabboloh. En outre, certains rabbins disent discrètement que l'on peut remarquer un énorme nombre d'ignorants de la Halokhoh et même de la Tôroh dans les communautés qui ont adopté des pratiques kabbalistiques à grande échelle.

Au siècle dernier, l'existence du Mitpahath Saforîm fut généralement et simplement jeté sous le tapis. Actuellement, il existe même une interdiction Harédhi de republier ce livre. Il est vrai qu'il est plus avantageux de garder le peuple dans l'ignorance de façon à préserver intacts le pouvoir et l'autorité des rabbins Harédhim.

Les idées exprimées dans le Zôhar sont tellement mélangées au mensonge et au paganisme, que tout ouvrage lié de près ou de loin à la Qabboloh du Zôhar ne peut jouir de la moindre crédibilité, peu importe son auteur.

Les kabbalistes qui ont concocté ce mélange empoisonné ont volontairement caché ces idées hérétiques et blasphématoires au milieu d'une forêt de textes de la Tôroh, de Halokhôth et d'enseignements de nos Sages, dans une tentative claire de compromettre tout ce qui nous a été transmis sur la Tôroh et le Monde-à-Venir. Et après cela, nous devrions avoir foi en ces kabbalistes et considérer que la Qabboloh contient les idées et enseignements les plus saints de notre religion ? Devrions-nous accepter, après tout cela, de changer nos idées, croyances et pratiques, pour embrasser les leurs ?

Que Dieu nous en préserve !

Tout ce que nous avons exposé dans cette série d'articles n'était qu'une brève exposition du problème que pose le Zôhar. Mais toute personne de bonne volonté ou qui aspire à servir HaShem de la façon la plus pure (sans hérésie et idolâtrie) et sincère possible est invitée à faire ses propres recherches et à juger par elle-même si la Qabboloh est authentique et si les enseignements qui y sont contenus sont saints et conformes à ce qui nous est dit et enseigné dans la Tôroh et le Talmoudh !

1Shamôth 24:18
2Wayyiqro` 1:1

3Shou''th Hatha''m Sôfér 6:36
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