ב״ה
Mettre
ou ne pas mettre les Tafillin durant Hôl Hammô´édh
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Faut-il
ou pas mettre les Tafillin durant Hôl Hammô´édh ?
C'est une des questions qui fait le plus débat à notre époque, et
diverses pratiques existent à cet égard. Nous allons voir l'origine
de ce débat et tenter de comprendre ce qu'il conviendrait de faire.
Tout
d'abord, on se doit de préciser que cette question n'est jamais
explicitement traitée dans le Talmoudh ! La base de ce débat
est la Soughyoh qui commence à la page 18b et se termine à
la page 19a de la Masékhéth Mô´édh Qoton. Le fait de
mettre ou ne pas mettre les Tafillin durant Hôl Hammô´édh
n'est pas du tout mentionné. Mais voici ce que nous dit plutôt la
Mishnoh sur la page 18b :
On
ne rédige pas de lettres de crédit durant [la semaine du]
Mô´édh1.
Mais s'il2
ne lui3
fait pas confiance ou qu'il4
n'a pas de quoi manger, il peut [les] rédiger. On ne rédige pas
de rouleaux [de la Tôroh], des Tafillin et des Mazouzôth durant
[la semaine du] Mô´édh, et la moindre lettre ne peut pas être
corrigée, pas même dans le Rouleau de ´azro`5.
Rébbi Yahoudhoh a dit : « Un homme peut rédiger
[des parchemins de] Tafillin et [de] Mazouzôth pour lui-même ».
|
אין
כותבין שטרי חוב במועד ואם אינו מאמינו
או שאין לו מה יאכל הרי זה יכתוב אין
כותבין ספרים תפילין ומזוזות במועד
ואין מגיהין אות אחת אפילו בספר עזרא
רבי יהודה אומר כותב אדם תפילין ומזוזות
לעצמו
|
De
quoi s'agit-il ici ? Comme nous l'avions mentionné dans
l'article intitulé « Quelles
sont les Malo`khôth interdites durant Hôl Hammô´édh ? »,
il y a une interdiction générale d'accomplir des Malo`khôth durant
la période de Hôl Hammô´édh, et évidemment, l'une de ces
Malo`khôth est celle d'écrire6.
Par conséquent, HaZa''l
ont interdit d'écrire durant Hôl Hammô´édh, puisque cela
fait partie des 39 Malo`khôth, d'où le fait qu'il n'est pas permis
de rédiger des lettres de crédit durant Hôl Hammô´édh,
tout comme il n'est pas permis de rédiger les parchemins des
Tafillin et des Mazouzôth, ainsi qu'un Séfar Tôroh. Et puisque la
Malo`khoh d'écrire est interdite, effacer l'est également, d'où
l'interdiction de corriger un parchemin7,
pas même celui d'un Séfar Tôroh.
Mais
comme nous l'avions également expliqué dans l'article susmentionné,
il existe diverses situations dans lesquelles HaZa''l
ont néanmoins permis d'accomplir des Malo`khôth durant cette
période, comme par exemple lorsqu'on risque une perte financière,
ou si l'on n'a pas suffisamment d'argent que pour se nourrir. Ainsi,
la Mishnoh nous apprend que bien qu'il soit interdit d'écrire durant
Hôl Hammô´édh, il est permis de rédiger des lettres de
crédit si on n'a pas confiance en son débiteur et éviter ainsi
qu'il prétende ne pas nous devoir de l'argent, ce qui est une
situation de perte financière potentielle.8
De même, si quelqu'un a absolument besoin d'emprunter de l'argent
parce qu'il n'a pas de quoi manger, il pourra non seulement emprunter
durant Hôl Hammô´édh, mais un document de reconnaissance
de dette pourra également être rédigé à ce moment-là, car
accomplir des Malo`khôth par ou pour quelqu'un qui n'a pas de quoi
manger est permis durant Hôl Hammô´édh. De même, si un
Sôfér (scribe) manque d'argent pour se nourrir et vivre, il peut
rédiger des parchemins de Tafillin ou de Mazouzôth durant Hôl
Hammô´édh afin de les vendre et gagner d quoi vivre ou se nourrir.
Une autre des situations dans lesquelles accomplir des Malo`khôth
durant Hôl Hammô´édh a été permis est le cas des
Malo`khôth nécessaires à Hôl Hammô´édh ou Yôm Tôv.
Étant donné que les Tafillin étaient portées même durant Hôl
Hammô´édh, et que la Miswoh de la Mazouzoh s'appliquait
aussi durant Hôl Hammô´édh, Rébbi Yahoudhoh ז״ל
permet
également de rédiger des parchemins de Mazouzôth et de Tafillin
pour un usage personnel.
C'est
ainsi que Rash''i ז״ל
explique
que lorsque Rébbi Yahoudhoh permet de rédiger des parchemins de
Mazouzôth et de Tafillin pour soi-même, cela signifie que cela est
permis si l'on compte utiliser ces objets durant Hôl
Hammô´édh. À l'inverse, lorsque la Mishnoh l'interdit, dans le
contexte nous voyons clairement qu'elle l'interdit uniquement si on
compte les vendre (alors que nous ne sommes pas dans un besoin
financier urgent) ! Ainsi, il ressort clairement que d'après
Rash''i, on doit mettre les Tafillin même durant Hôl
Hammô´édh, et c'est ce que notre Mishnoh nous enseigne. Les
Tôsofôth9
ז״ל
ajoutent
que contrairement à Shabboth et Yôm Tôv qui ont un אוֹת
« `ôth »
(signe) et sont donc exempts du port des Tafillin10,
à Hôl Hammô´édh, en dépit du fait qu'il y ait également
une certaine forme de « `ôth », on a néanmoins
l'obligation, sur la base de la Gamoro` de la Masékhéth Mô´édh
Qoton, de mettre les Tafillin.
Le
Ri''f ז״ל
ne
dit rien du tout sur le fait de mettre ou pas les Tafillin durant Hôl
Hammô´édh. Par contre, le Ro`''sh ז״ל,
qui est l'un des trois grands Pôsqim parmi les Ri`shônim, écrit
explicitement qu'il y a effectivement une obligation de mettre les
Tafillin durant Hôl Hammô´édh.11
Quant au troisième grand Pôséq parmi les Ri`shônim, à savoir, le
Ramba''m ז״ל,
il semble lui aussi indiquer qu'il faille mettre les Tafillin durant
Hôl Hammô´édh. La première indication est que lorsqu'il
mentionne qu'on ne met pas les Tafillin à Shabboth et Yôm Tôv, il
ne cite pas du tout cette interdiction concernant le fait de les
mettre durant Hôl Hammô´édh.12
Deuxièmement, le Ramba''m dit qu'il n'est permis de rédiger des
parchemins de Tafillin et de Mazouzôth que pour soi-même durant Hôl
Hammô´édh, et que si l'on n'a pas de quoi manger on peut en
rédiger et les vendre.13
En d'autres mots, il reprend mot pour mot ce que dit la Mishnoh
susmentionnée, et par conséquent, sa conclusion est donc la même
que celle de Rébbi Yahoudhoh : on peut rédiger des parchemins
de Mazouzôth et de Tafillin si l'on compte utiliser ces objets
durant Hôl Hammô´édh, impliquant par-là que le Ramba''m
est donc lui aussi d'avis qu'il faille mettre les Tafillin durant Hôl
Hammô´édh. Citons également le `ôr Zoroua´14
ז״ל,
ainsi que le Mahara''m de Rothenberg15
ז״ל.
Par
contre, parmi les Ri`shônim qui interdisent explicitement de mettre
les Tafillin durant Hôl Hammô´édh, il y a Rabbénou Manôah
ז״ל,
le Hagohôth Maymôniyôth16
ז״ל,
le Rashba''`17
ז״ל,
et le R''î18
ז״ל.
Ces Pôsqim sont d'avis que si déjà à Yôm Tôv nous ne mettons
pas les Tafillin, puisque Hôl Hammô´édh est lié à Yôm
Tôv, on ne doit pas non plus mettre les Tafillin durant Hôl
Hammô´édh. Ils estiment que Hôl Hammô´édh constitue une
espèce de Yôm Tôv et est par conséquent un `ôth, au même titre
que Shabboth et Yôm Tôv.
Les
Pôsqim qui interdisent donc de mettre les Tafillin se basent sur la
Soughyoh de Manohôth 36b, où la Gamoro`
rapporte un débat quant à savoir s'il faut ou pas mettre les
Tafillin à Shabboth et Yôm Tôv. L'opinion acceptée est qu'il ne
faudrait pas mettre les Tafillin à Shabboth et Yôm Tôv. La Gamoro`
cite deux Baraytôth pour expliquer pourquoi est-ce qu'il ne faudrait
pas mettre les Tafillin ces jours-là. La première Barayatho` cite
le verset de Shamôth 13:10, qui, après avoir mentionné la
Miswoh des Tafillin, déclare :
Et
tu garderas ce décret en son temps, Miyomim Yomimoh.
|
וְשָׁמַרְתָּ
אֶת-הַחֻקָּה
הַזֹּאת,
לְמוֹעֲדָהּ,
מִיָּמִים,
יָמִימָה
|
L'expression
מִיָּמִים,
יָמִימָה
« Miyomim
Yomimoh » se traduit littéralement par « parmi les jours
en jours » ou « de jours en jours ». La Barayatho`
explique donc qu'étant donné que dans le verset juste avant
celui-ci la Tôroh a mentionné la Miswoh des Tafillin, c'est
que l'expression « Miyomim Yomimoh » vient nous apprendre
que les Tafillin ne sont pas portées tous les jours. Parmi les jours
de l'année, il y aurait des jours où elles seraient portées et
d'autres où elles ne le seraient pas. En outre, cela nous
apprendrait que la Miswoh des Tafillin ne s'accomplirait que
durant les jours, et non les nuits. La Barayatho` conclut alors que
Shabboth et Yôm Tôv sont les jours de l'année où l'on ne met pas
les Tafillin.
Il
convient de mentionner que la Gamoro` explique que cette explication
fut donnée par Rébbi Yôsé le Galiléen ז״ל,
mais qu'elle fut réfutée par Rébbi ´aqivo` ז״ל.
En effet, d'après ce dernier, ce verset susmentionné ne se rapporte
pas du tout à la Miswoh des Tafillin, mais à celle de
célébrer Pésah, qui est le sujet de ce discours prononcé
par Môshah Rabbénou ע״ה,
comme cela se voit à partir du verset 3 (le début du discours), où
Môshah Rabbénou déclare :
Et
Môshah dit au peuple : « Qu'on se souvienne de ce
jour où vous êtes sortis d’Égypte, d'une maison d'esclaves,
car d'une main puissante `adhônoy vous a fait sortir d'ici. Vous
ne mangerez point de Homés ».
|
וַיֹּאמֶר
מֹשֶׁה אֶל-הָעָם,
זָכוֹר
אֶת-הַיּוֹם
הַזֶּה אֲשֶׁר יְצָאתֶם מִמִּצְרַיִם
מִבֵּית עֲבָדִים,
כִּי
בְּחֹזֶק יָד,
הוֹצִיא
יְהוָה אֶתְכֶם מִזֶּה;
וְלֹא
יֵאָכֵל,
חָמֵץ
|
Et
dans les versets qui suivent, Môshah Rabbénou se met alors à
expliquer la raison pour laquelle il faut célébrer Pésah et
que répondre à nos enfants lorsqu'ils nous interrogeront sur la
raison de la fête. C'est pourquoi, en mentionnant la Miswoh
des Tafillin au verset 9, Môshah Rabbénou déclare ceci :
Et
cela te servira de signe sur ta main et de rappel entre tes yeux,
afin que la Tôroh de `adhônoy soit dans ta bouche, car d'une
main puissante `adhônoy vous a fait sortir d’Égypte.
|
וְהָיָה
לְךָ לְאוֹת עַל-יָדְךָ,
וּלְזִכָּרוֹן
בֵּין עֵינֶיךָ,
לְמַעַן
תִּהְיֶה תּוֹרַת יְהוָה,
בְּפִיךָ:
כִּי
בְּיָד חֲזָקָה,
הוֹצִאֲךָ
יְהוָה מִמִּצְרָיִם
|
Nous
pouvons voir que tout se rapporte à la sortie d’Égypte et le
message central de Pésah. Ainsi, pour Rébbi ´aqivo`, même
le verset 10 se rapporte à Pésah, et non à la Miswoh
des Tafillin mentionnée dans le verset 9. De ce fait, le décret
dont parle le verset 10 est celui de célébrer Pésah en son
temps, c'est-à-dire, durant le mois de `oviv (nom biblique du mois
de Nison) et pas à un autre moment, comme cela est mentionné dans
le verset 4, tandis que l'expression מִיָּמִים,
יָמִימָה
« Miyomim
Yomimoh » doit alors se comprendre comme voulant dire
« d'années en années ».19
Mais de façon tout à fait surprenante, cette approche de Rébbi
Yôsé le Galiléen est très souvent citée pour justifier de ne pas
mettre les Tafillin durant Hôl Hammô´édh.
La
Gamoro` cite alors une deuxième Barayatho` pour tenter d'expliquer
pourquoi est-ce qu'il ne faudrait pas mettre les Tafillin à Shabboth
et Yôm Tôv. Cette seconde Barayatho` mentionne qu'à divers
endroits de la Tôroh les Tafillin sont décrits comme servant de אוֹת
« `ôth »
(signe). La Barayatho` explique alors qu'il ne faudrait mettre les
Tafillin que les jours où un `ôth est nécessaire. Or, puisque
Shabboth et Yôm Tôv sont eux-mêmes des signes de notre relation
avec HaShem, il n'y aurait pas besoin de porter quelque chose qui
nous rappelle cette relation, et donc on ne porte pas les Tafillin
ces jours-là.
Puisque
les Pôsqim de la deuxième catégorie (ceux qui interdisent de
mettre les Tafillin durant Hôl Hammô´édh) considèrent que
Hôl Hammô´édh est également un `ôth, ils estiment que
l'on ne doit pas mettre les Tafillin durant cette période-là.
Dans
son Béth Yôséf20,
Rabbi Yôséf Qa`rô ז״ל
note
que tous les Safaradhim s'abstiennent de mettre les Tafillin durant
Hôl Hammô´édh. Par conséquent, il tranche ceci dans son
Shoulhon ´oroukh21 :
À
Shabboth et Yôm Tôv, il est interdit de lier les Tafillin parce
qu'ils sont en eux-mêmes un signe. Si on liait ces [jours-]là un
signe supplémentaire, ce serait alors un déshonneur à l'égard
du signe qu'ils représentent.
|
בשבת
ויום טוב אסור להניח תפילין מפני שהם
עצמם אות ואם מניחים בהם אות אחר היה
זלזול לאות שלהם
|
À
Hôl Hammô´édh également, il est de même interdit de
lier les Tafillin pour la même raison, à savoir, que les jours
de Hôl [Hammô´édh] sont aussi un signe.22
|
בחול
המועד גם כן אסור להניח תפילין מהטעם
הזה בעצמו שימי חול המועד גם הם אות
|
Cet
argument fut mentionné pour la première fois par les Tôsofôth,
qui font remarquer que Hôl Hammô´édh contient bien des
éléments qui sont des signes de notre alliance avec HaShem (la
Soukkoh durant Soukkôth, et la consommation de la Massoh
durant Pésah), ce qui pourrait amener à penser qu'on
pourrait être exempt de la Miswoh des Tafillin à Hôl
Hammô´édh. Mais comme cela a été dit plus haut, les Tôsofôth
rejettent cet argument et tranchent qu'il y a en fait une obligation
de les mettre durant Hôl Hammô´édh. Rabbi Yôséf Qa`rô
reprend donc cet argument, mais l'accepte, contrairement aux
Tôsofôth. C'est assez ironique !
Et
il y en a qui disent qu'à Hôl Hammô´édh, il y a une
obligation à l'égard des Tafillin. Et telle est la pratique dans
toutes ces régions24 :
lier les Tafillin durant [Hôl] Hammô´édh en récitant sur
elles les bénédictions. Mais ils ne récitent pas les
bénédictions à voix haute à la synagogue, contrairement aux
autres jours de l'année.
|
ויש
אומרים שחול המועד חייב בתפילין.
וכן
נוהגין בכל גלילות אלו להניחם במועד
ולברך עליהם אלא שאין מברכים עליהם בקול
רם בבית הכנסת כמו שאר ימות השנה
|
Le
Ta''z25
ז״ל
s'étonne
de cette recommandation de ne pas réciter les bénédictions à voix
haute, et préconise plutôt de mettre les Tafillin durant Hôl
Hammô´édh, mais sans réciter du tout une bénédiction, par
respect pour les Pôsqim qui interdisent de mettre les Tafillin
durant Hôl Hammô´édh.
Le
Hofés Hayim26
ז״ל
et
le ´oroukh Hashoulhon27
ז״ל
suivent
la recommandation du Ta''z et préconisent eux aussi de s'abstenir de
réciter les bénédictions en mettant les Tafillin durant Hôl
Hammô´édh. Néanmoins, le ´oroukh Hashoulhon conclut que
chacun doit se tenir à la pratique de ces ancêtres à cet égard.
De ce fait, si la pratique familiale consistait à mettre les
Tafillin durant Hôl Hammô´édh en récitant les Barokhôth
appropriées, il faudrait continuer à le faire.
Il
note également que « récemment », un nouveau Minhogh
s'est développé parmi certains `ashkanazim, qui s'abstiennent à
présent de mettre les Tafillin durant Hôl Hammô´édh. Il
fait en cela référence à la pratique des Hasidhim.
C'était aussi la pratique des élèves de la Yashivoh de Volozhin,
ainsi que celle du Rov Hayim Soloveitchik. Quant en `sras
Yisro`él, toutes les communautés ont accepté sur elles le Pasaq du
Go`ôn de Wilno` ז״ל,
qui a demandé de ne pas porter les Tafillin durant Hôl
Hammô´édh. C'est à tel point que celui qui met les Tafillin en
public durant Hôl
Hammô´édh en `aras
Yisro`él se fait sévèrement réprimander pour les autres fidèles
de la synagogue !
Le
Hofés
Hayim note qu'étant
donné qu'aucune interdiction n'existe sur ce sujet dans
l'intégralité du Talmoudh, aucun péché n'est accompli lorsqu'on
met les Tafillin durant Hôl
Hammô´édh. (Néanmoins, lui et le ´oroukh Hashoulhon
demandent à ce qu'il n'y ait pas deux pratiques différentes à cet
égard au sein d'un même Minyon de prière, afin de ne pas donner
l'impression de se séparer de la communauté. Toutefois, dans de
nombreuses synagogues, au sein d'un même Minyon, il n'est pas rare
de voir, à Hôl
Hammô´édh, certains porter les Tafillin et d'autres pas, car
chacun se tient à sa pratique. Cela est encore plus vrai dans les
synagogues « mixtes », c'est-à-dire, celles qui sont
composées de Juifs de diverses origines et divers rites.)
En
conclusion, bien que ce débat n'existe pas dans le Talmoudh, ni dans
les écrits des Ga`ônim, les Ri`shônim et les `aharônim
débattent quant à savoir s'il faut ou pas mettre les Tafillin
durant Hôl
Hammô´édh. Quatre pratiques existent à cet égard :
- ceux qui mettent les Tafillin en récitant les bénédictions à voix haute
- ceux qui mettent les Tafillin en récitant les bénédictions à voix basse
- ceux qui mettent les Tafillin sans réciter la moindre bénédiction, et
- ceux qui ne mettent pas du tout les Tafillin.
Les
arguments donnés par les défenseurs de chaque camp peuvent être
concluants. Et dans ce genre de cas, nous voyons de nombreux
Ri`shônim qui conseillent d'adopter la voie du milieu, c'est-à-dire,
mettre les Tafillin tout en s'abstenant de réciter les bénédictions.
Le Tour28
ז״ל
note
que de nombreux Ri`shônim tiennent des positions divergentes sur ce
point, et préconisent donc de néanmoins les mettre sans réciter de
bénédiction. Parmi les Ri`shônim qui soutiennent cette approche,
citons le Rîtva''`29
ז״ל,
le Sama''q30
ז״ל,
ou encore le Mé`îrî31
ז״ל.
Quelle est l'avantage de cette position du milieu ? L'avantage
est que l'on évite de commettre deux grosses transgressions !
En effet, HaZa''l
ont dit que ne pas porter les Tafillin32
et réciter une bénédiction en vain33
sont des transgressions très graves de la Tôroh. Il est donc
possible que la transgression réelle
de s'abstenir de porter les Tafillin à Hôl
Hammô´édh soit plus grave que l'interdiction potentielle
de porter les Tafillin à Hôl
Hammô´édh ! Par conséquent, la voie du milieu consiste à
mettre les Tafillin (qui est une Miswoh
de l’Écriture), mais sans réciter de bénédiction (qui est une
institution rabbinique).
Pour
notre part, nous, les Talmidhé HaRamba''m (tout comme les Juifs
yéménites et ceux du rite hispano-portugais), nous mettons les
Tafillin durant Hôl
Hammô´édh en récitant les bénédictions d'usage à voix haute,
comme pour le reste de l'année.
1C'est-à-dire,
durant les jours de Hôl Hammô´édh
2Le
créancier
3Le
débiteur ou emprunteur
4L'emprunteur
ou le scribe
5Le
Séfar Tôroh rédigé par ´azro`, qui était gardé dans le Béth
Hammiqdosh
6Avec
de l'encre permanente sur une surface permanente
7Pour
corriger un parchemin, on grattait la lettre pour l'effacer, puis on
récrivait par dessus
8Dans
le cas d'un débiteur en qui on a confiance, il faudra attendre que
Yôm Tôv soit terminé pour rédiger le document de reconnaissance
de dette, car, que l'on ait confiance ou pas en quelqu'un, la
Halokhoh impose de toujours rédiger une lettre de crédit ou une
reconnaissance de dette
9Sur
Manohôth 36b.
10Mais
nous verrons, Ba'azrath HaShem, dans un futur article qu'il y a en
réalité un débat quant à savoir s'il faut ou ne faut pas mettre
les Tafillin à Shabboth.
11Hilkôth
Tafillin 16. Il est également cité dans le ´oroukh
Hashoulhon 31:4
12Mishnéh
Tôroh, Hilkôth Tafillin Oumazouzoh Waséfar Tôroh 4:10
13Mishnéh
Tôroh, Hilkôth Shavthath Yôm Tôv 7:12
141:589
15Cité
par le Mordokhay
16Hilkôth
Tafillin 4:10:9, qui cite
Rabbénou Yahoudhoh qui le rapporte au nom du Ri''f
17Tashouvôth
Rashba''` 1:690
18Tel
qu'il est cité par le Hagohôth Maymôniyôth, Hilkôth Tafillin
4:9
19Il
existe de nombreux versets dans lesquels le terme « jour »
signifie « année ». D'ailleurs, pour parler d'une
certaine époque, on parle de « jours » pour dire
« années », comme par exemple « durant les jours
de Môshah », qui signifie à l'époque de Môshah ou durant
les années où il était encore en vie. Nous voyons donc que
« jours » peut signifier « années », et
c'est le cas dans bon nombre de versets et expressions. Cette
explication de Rébbi ´aqivo` colle beaucoup plus au contexte du
texte
20`ôrah
Hayim 31
21`ôrah
Hayim 31:1-2
22À
noter toutefois qu'il permet, dans `ôrah
Hayim 545:3, de rédiger des parchemins de
Tafillin durant Hôl Hammô´édh, même si on ne compte pas
porter de Tafillin durant Hôl Hammô´édh
23`ôrah
Hayim 31:2
24C'est-à-dire,
les régions ashkénazes
25`ôrah
Hayim 31:2
26Mishnoh
Barouroh 31:8
27`ôrah
Hayim 31:4
28`ôrah
Hayim 31
29Sur
´érouvin 96a
30153
31Sur
Mô´édh Qoton 18b
32Rô`sh
Hashonoh 17a
33Barokhôth
33a et Shavou´ôth 39a