mercredi 12 octobre 2016

Quelques autres règles relatives à la Soukkoh

ב״ה

Quelques autres règles relatives à la Soukkoh


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Poursuivons notre analyse des lois, coutumes et pratiques relatives aux fêtes de Tishri. Cette fois-ci, nous mentionnerons quelques Halokhôth relatives à la Soukkoh en elle-même.

Quelles sont les critères importants que doit remplir la Soukkoh pour qu'elle soit valable ? Le Ramba''m ז״ל nous rapporte les Halokhôth suivantes dans son Mishnéh Tôroh, au Chapitre 4 des Hilkôth Shôphor Wasoukkoh Walôlov :

1. Les mesures de la Soukkoh [sont] : sa hauteur ne doit pas être inférieure à dix Taphohim, ni être supérieure à vingt ´ammoh, et sa surface ne doit pas être inférieure à sept Taphohim sur sept Taphohim. On peut ajouter à sa surface même plusieurs Milin. Si elle fait moins de dix [Taphohim de haut], ou [moins] de sept [Taphohim] sur sept [en surface], ou que sa hauteur excède vingt ´ammoh, même d'un petit peu, elle est invalide.
א  שֵׁעוּר הַסֻּכָּה--גָּבְהָהּ--אֵין פָּחוּת מֵעֲשָׂרָה טְפָחִים, וְלֹא יָתֵר עַל עֶשְׂרִים אַמָּה; וְרָחְבָּהּ--אֵין פָּחוּת מִשִּׁבְעָה טְפָחִים עַל שִׁבְעָה טְפָחִים, וְיֵשׁ לוֹ לְהוֹסִיף בְּרָחְבָּהּ אַפִלּוּ כַּמָּה מִילִין. הָיְתָה פְּחוּתָה מֵעֲשָׂרָה, אוֹ מִשִּׁבְעָה עַל שִׁבְעָה, אוֹ גְּבוֹהָה עַל עֶשְׂרִים אַמָּה כָּל שְׁהוּא--הֲרֵי זוֹ פְּסוּלָה
Les mesures de la Soukkoh [sont] : sa hauteur : On parle ici de la hauteur de l'espace intérieur de la Soukkoh, sans inclure la hauteur du Sakkokh (toit).1

ne doit pas être inférieure à dix Taphohim : Toute Soukkoh faisant moins que cela n'est pas apte à être considérée comme une habitation humaine.2 Le Talmoudh3 le déduit de la façon suivante : Le `arôn (Arche) et la Kappôrath (propitiatoire) qui le couvrait faisaient dix Taphohim de haut. Cela constituait une ligne de démarcation entre le lieu où la Shakhinoh était manifeste et la zone située en-dessous. Ainsi, nous voyons qu'une hauteur de dix Taphohim est suffisante pour servir de zone indépendante.

Pour information, un Taphoh équivaut à la largeur de quatre doigts, c'est-à-dire approximativement 8 centimètres. Par conséquent, 10 Taphohim valent +/- 80 cm.

ni être supérieure à vingt ´ammoh : Toute structure qui dépasse 20 ´ammoh en hauteur ne peut être construite qu'en guise de résidence permanente. Par conséquent, elle ne peut pas servir de Soukkoh, qui doit être une demeure temporaire.4 (Il convient de signaler que toute structure inférieure à 20 ´ammoh peut servir de Soukkoh même si ses murs sont de nature permanente.)

Pour information, une ´ammoh équivaut à la longueur de l'avant-bras, en partant du sommet du majeur jusqu'au dessous du coude. Dans les mesures hébraïques (car la longueur d'une ´ammoh variait de culture en culture), une ´ammoh vaut +/- 45 cm. Par conséquent, 20 ´ammoh valent approximativement 9 mètres.

et sa surface ne doit pas être inférieure à sept Taphohim sur sept Taphohim : C'est la surface minimale nécessaire pour contenir la tête d'un homme, la majorité de son corps, et une petite table.5

On peut ajouter à sa surface même plusieurs Milin : En d'autres mots, il n'y a pas de mesure maximale quant à la surface d'une Soukkoh. Elle peut être aussi large qu'on le souhaite. La source du Ramba''m est la Gamoro` de Soukkoh 27b qui enseigne que l'entièreté du peuple d'Israël peut s'asseoir dans une seule Soukkoh. Cela nous enseigne qu'il est même possible de construire une Soukkoh suffisamment large que pour que l'entièreté du peuple d'Israël s'asseye dedans.

Pour information, un Mil vaut 960 mètres.
2. Une Soukkoh qui ne possède pas trois murs n'est pas valide...
ב  סֻכָּה שְׁאֵין לָהּ שָׁלוֹשׁ דְּפָנוֹת, פְּסוּלָה
La Gamoro` de Soukkoh 6b rapporte une divergence d'opinion entre les Sages et Rébbi Shim´ôn ban Yôho`y ז״ל. Ce dernier exige quatre murs minimum à la Soukkoh, tandis que les Sages n'en exigent que trois. La Halokhoh suit l'opinion des Sages.
4. [Dans le cas de] murs qui sont attachés au toit de la Soukkoh mais n'atteignent pas la terre, si la hauteur à partir de la terre est de trois Taphohim, elle6 est invalide. [Si la hauteur à partir de la terre] fait moins que cela, elle est valide. [Dans le cas de] murs attachés à la terre mais qui n'atteignent pas le Sakkokh, si leur hauteur fait dix Taphohim, même s'ils sont éloignés du toit de plusieurs `ammôth, elle est valide, tant que les murs sont placés en-dessous de l'extrémité du toit. Si le toit est éloigné du mur de trois Taphohim, elle est invalide. [Si c'est de] moins que cela, elle est valide. Si on a suspendu une séparation dont la hauteur est d'un petit peu plus de quatre [Taphohim] au milieu [de la Soukkoh], à moins de trois [Taphohim] de la terre, et à moins de trois [Taphohim] du toit, elle est valide.
ד  דְּפָנוֹת שֶׁהָיוּ דְּבוּקוֹת בְּגַג הַסֻּכָּה, וְלֹא הָיוּ מַגִּיעוֹת לָאָרֶץ--אִם גְּבוֹהוֹת מִן הָאָרֶץ שְׁלוֹשָׁה טְפָחִים, פְּסוּלָה; פָּחוּת מִכָּאן, כְּשֵׁרָה. הָיוּ הַדְּפָנוֹת דְּבוּקוֹת בָּאָרֶץ, וְלֹא הָיוּ מַגִּיעוֹת לַסְּכָּךְ--אִם גְּבוֹהוֹת עֲשָׂרָה טְפָחִים--אַף עַל פִּי שְׁהֶן רְחוֹקִין מִן הַגָּג כַּמָּה אַמּוֹת, כְּשֵׁרָה, וּבִלְבָד שֶׁיִּהְיוּ הַדְּפָנוֹת, מְכֻוָּנוֹת תַּחַת שְׂפַת הַגָּג: הִרְחִיק אֶת הַגָּג מִן הַדֹּפֶן שְׁלוֹשָׁה טְפָחִים, פְּסוּלָה; פָּחוּת מִכָּאן, כְּשֵׁרָה. תָּלָה מְחִצָּה שֶׁגָּבְהָהּ אַרְבָּעָה וּמַשְׁהוּ בָּאֶמְצָע, בְּפָחוּת מִשְּׁלוֹשָׁה סָמוּךְ לָאָרֶץ, וּבְפָחוּת מִשְּׁלוֹשָׁה סָמוּךְ לַגָּג--הֲרֵי זוֹ כְּשֵׁרָה
[Dans le cas de] murs qui sont attachés au toit de la Soukkoh mais n'atteignent pas la terre, si la hauteur à partir de la terre est de trois Taphohim, elle est invalide : La Halokhoh n'accepte pas une Soukkoh contenant des « murs en suspension » qui ne touchent pas le sol et sont élevés du sol à hauteur de 3 Taphohim, car les murs ne sont alors pas considérés comme étant connectés au sol.7

[Si la hauteur à partir de la terre] fait moins que cela, elle est valide : En vertu du principe de לבוד « Lavoudh » (connecté), qui stipule qu'à chaque fois qu'il y a un écart inférieur à 3 Taphohim, l'espace est considéré comme étant fermé et les deux parties comme étant connectées, car ce n'est pas un espace significatif.

[Dans le cas de] murs attachés à la terre mais qui n'atteignent pas le Sakkokh, si leur hauteur fait dix Taphohim, même s'ils sont éloignés du toit de plusieurs `ammôth, elle est valide : Étant donné que les murs de la Soukkoh et le Sakkokh sont deux entités différentes dans les lois relatives à la Soukkoh, vue qu'ils répondent à des règles différentes. Ils n'ont donc pas l'obligation de se toucher, et voilà pourquoi plus haut, à la Halokhoh 1, nous avions expliqué que les mesures données sur la hauteur de la Soukkoh n'incluaient pas la hauteur du Sakkokh.

Néanmoins, bien que les murs et le Sakkokh n'ont pas l'obligation de se toucher, une condition doit être remplie, à savoir

tant que les murs sont placés en-dessous de l'extrémité du toit : C'est-à-dire que le Sakkokh doit se trouver au-dessus de tous les murs de la Soukkoh, et aucun mur ne peut être plus haut que le Sakkokh.

Si le toit est éloigné du mur de trois Taphohim : Horizontalement et non verticalement (puisque nous avions vu que la distance verticale entre les deux n'avait pas d'importance). C'est-à-dire qu'horizontalement, entre l'extrémité du Sakkokh et le mur, il y a une distance de 3 Taphohim. En d'autres mots, le mur est décalé de 3 Taphohim par rapport à l'extrémité du Sakkokh et ne se trouve donc pas sous le Sakkokh mais sur le côté.

elle est invalide : Car c'est une distance horizontale trop conséquente que pour considérer que le mur se trouve sous le Sakkokh.

[Si c'est de] moins que cela, elle est valide : En vertu du principe de « Lavoudh. »

Si on a suspendu une séparation dont la hauteur est d'un petit peu plus de quatre [Taphohim] au milieu [de la Soukkoh] : Entre le sol et le Sakkokh.

à moins de trois [Taphohim] de la terre, et à moins de trois [Taphohim] du toit, elle est valide : En vertu du principe de « Lavoudh », puisque cette séparation est considérée comme étant à la fois connectée au sol et au Sakkokh.8
7. Une Soukkoh qui n'a pas de toit n'est pas valide. Comment cela ? Par exemple, si les extrémités des murs se joignent l'une à l'autre comme une hutte, ou que l'extrémité d'un [des] côtés de la Soukkoh repose sur un mur. Si elle possède un toit même d'un Taphoh [de largeur], ou qu'on soulève d'un Taphoh du sol le côté [de la Soukkoh] penché sur le mur, elle est valide. [Concernant] une Soukkoh ronde, si sa circonférence est suffisante que pour être contenue dans [un carré de] sept Taphohim sur sept Taphohim, même si elle n'a pas de coins, elle est valide.
ז  סֻכָּה שְׁאֵין לָהּ גָּג, פְּסוּלָה. כֵּיצַד: כְּגוֹן שֶׁהָיוּ רָאשֵׁי הַדְּפָנוֹת דְּבוּקוֹת זֶה בְּזֶה כְּמִין צְרִיף, אוֹ שֶׁסָּמַךְ רֹאשׁ דֹּפֶן הַסֻּכָּה לַכּוֹתָל; וְאִם הָיָה לָהּ גָּג אַפִלּוּ טֶפַח, אוֹ שֶׁהִגְבִּיהַּ הַדֹּפֶן הַסָּמוּךְ לַכּוֹתָל מִן הַקַּרְקָע טֶפַח--הֲרֵי זוֹ כְּשֵׁרָה. סֻכָּה עֲגוּלָה--אִם יֵשׁ בְּהֶקֵּפָהּ כְּדֵי לְרַבַּע בָּהּ שִׁבְעָה טְפָחִים עַל שִׁבְעָה טְפָחִים--אַף עַל פִּי שְׁאֵין לָהּ זָוִית, הֲרֵי זוֹ כְּשֵׁרָה
Une Soukkoh qui n'a pas de toit n'est pas valide : Car une demeure, même de nature temporaire, doit avoir un toit.

Comment cela ? Par exemple, si les extrémités des murs se joignent l'une à l'autre comme une hutte : Rash''i9 ז״ל explique que l'on parle plus précisément de la hutte d'un chasseur.

Si elle possède un toit même d'un Taphoh [de largeur] : Entre les deux murs. Dès lors qu'elle a un toit d'au moins un Taphoh de largeur, le reste du mur peut être incliné.

ou qu'on soulève d'un Taphoh du sol le côté [de la Soukkoh] penché sur le mur : De sorte que ce Taphoh soit considéré être un mur.

elle est valide : Car le fait que le toit soit penché n'invalide pas la Soukkoh.

Le Kasaph Mishnéh, Rabbénou Manôah ז״ל et d'autres expliquent que bien qu'une telle Soukkoh soit permise, elle doit néanmoins remplir les exigences mentionnées dans la Halokhoh 1 concernant les dimensions d'une Soukkoh valide. Lorsque la Soukkoh remplit ces critères, il est alors permis de manger et dormir dedans.

[Concernant] une Soukkoh ronde, si sa circonférence est suffisante que pour être contenue dans [un carré de] sept Taphohim sur sept Taphohim, même si elle n'a pas de coins, elle est valide : Voir Soukkoh 7b.
16. Les murs d'une Soukkoh sont valides à partir de tout [matériau], car il est simplement nécessaire de constituer une barrière de quelque nature que ce soit.
טו  דָּפְנֵי סֻכָּה, כְּשֵׁרִין מִן הַכֹּל--שְׁאֵין אָנוּ צְרִיכִין אֵלָא מְחִצָּה מִכָּל מָקוֹם
Les murs d'une Soukkoh sont valides à partir de tout [matériau] : La Mishnoh10 énumère toute une liste de matériaux qui ne peuvent être utilisés pour le Sakkokh (nous en reparlerons dans un autre article, Dieu voulant), mais conclut que n'importe quel matériau peut être utilisé pour les murs de la Soukkoh.

Toujours concernant la Soukkoh, deux chapitres plus loin le Ramba''m rapporte les Halokhôth suivantes11 :

10. Si la pluie tombe, il peut rentrer à l'intérieur de la maison. À partir de quand est-il permis de quitter [la Soukkoh] ? Dès qu'il tombe à l'intérieur de la Soukkoh des gouttes [de pluie] qui, si elles tombent dans le met, le gâcheront, [et ce] même s'il s'agit d'un met de haricots. S'il mange dans la Soukkoh et que la pluie tombe, qu'il rentre dans sa maison et que la pluie cesse, on ne l'oblige pas à retourner dans la Soukkoh, jusqu'à ce qu'il ait terminé son repas. S'il dort [dans la Soukkoh] et que la pluie tombe durant la nuit, qu'il rentre à la maison et que la pluie cesse, on ne l'oblige pas à retourner dans la Soukkoh [pour y passer] toute cette nuit. Plutôt, il doit dormir dans sa maison, jusqu'à l'aube.
י  יָרְדוּ גְּשָׁמִים, הֲרֵי זֶה נִכְנָס לְתוֹךְ הַבַּיִת. מֵאֵימָתַי מֻתָּר לְפַנּוֹת--מִשֶּׁיֵּרְדוּ לְתוֹךְ הַסֻּכָּה טִפּוֹת, שְׁאִם יִפְּלוּ לְתוֹךְ הַתַּבְשִׁיל, יִפָּסֵד אַפִלּוּ לְתַבְשִׁיל שֶׁלְּפוֹל. הָיָה אוֹכֵל בַּסֻּכָּה וְיָרְדוּ גְּשָׁמִים, וְנִכְנַס לְבֵיתוֹ וּפָסְקוּ הַגְּשָׁמִים--אֵין מְחַיְּבִים אוֹתוֹ לַחְזֹר לַסֻּכָּה, עַד שֶׁיִּגְמֹר סְעוֹדָתוֹ. הָיָה יָשֵׁן וְיָרְדוּ גְּשָׁמִים בַּלַּיְלָה, וְנִכְנַס לְתוֹךְ הַבַּיִת וּפָסְקוּ הַגְּשָׁמִים--אֵין מַטְרִיחִין אוֹתוֹ לַחְזֹר לַסֻּכָּה, כָּל אוֹתוֹ הַלַּיְלָה; אֵלָא יִישַׁן בְּבֵיתוֹ, עַד שֶׁיַּעֲלֶה עַמּוּד הַשַּׁחַר
Si la pluie tombe, il peut rentrer à l'intérieur de la maison : La Mishnoh12 compare cela à un serviteur qui est allé servir de l'eau à son maître et ce dernier renverse la cruche sur sa tête.

À partir de quand est-il permis de quitter [la Soukkoh] ? Dès qu'il tombe à l'intérieur de la Soukkoh des gouttes [de pluie] qui, si elles tombent dans le met, le gâcheront : C'est-à-dire que la pluie tombée dans la nourriture ne nous donnera plus envie de la manger. À partir de ce moment-là, on peut quitter la Soukkoh et rentrer dans sa maison.

[et ce] même s'il s'agit d'un met de haricots : C'est-à-dire un plat dans lequel se trouve des haricots, qui est un aliment qui se gâche rapidement.13

S'il mange dans la Soukkoh et que la pluie tombe, qu'il rentre dans sa maison et que la pluie cesse, on ne l'oblige pas à retourner dans la Soukkoh : Pour y terminer son repas. Il le terminera dans sa maison.

jusqu'à ce qu'il ait terminé son repas : Ce qui signifie qu'après avoir terminé son repas, si la pluie a cessé, il retournera dans la Soukkoh.

S'il dort [dans la Soukkoh] et que la pluie tombe durant la nuit, qu'il rentre à la maison et que la pluie cesse, on ne l'oblige pas à retourner dans la Soukkoh [pour y passer] toute cette nuit : Même la plus petite quantité de pluie suffit à nous exempter de l'obligation de dormir dans la Soukkoh, puisqu'il est évident que s'il pleuvait même un peu dans notre chambre à coucher, on n'y dormirait pas.

La même règle s'applique s'il a commencé à pleuvoir au moment où l'on comptait aller dormir dans la Soukkoh, et que l'on n'a donc pas du tout dormi dedans.

Plutôt, il doit dormir dans sa maison, jusqu'à l'aube : Même s'il s'est réveillé au milieu de la nuit dans sa chambre à coucher mais qu'il ne pleut plus, il ne doit pas retourner dans la Soukkoh. Il doit rester dans sa maison jusqu'au lendemain matin.
12. Chaque fois qu'il entre avec l'intention de s'asseoir dans la Soukkoh tout au long des sept [jours de la fête], il doit bénir avant de s'asseoir [en disant] « ...Qui nous a sanctifiés par Ses commandements et nous a ordonné de résider dans la Soukkoh. » Et la nuit du premier Yôm Tôv, il doit bénir pour la Soukkoh, ensuite il doit bénir pour l'occasion. Il doit ordonner toutes les bénédictions sur une coupe [de vin]. Ainsi, il sanctifie debout, et bénit [en disant] « ...de résider dans la Soukkoh. » Il s'assied et ensuite il bénit pour l'occasion. Et telle est la coutume de mes maîtres et des hommes éminents d'Espagne : sanctifier debout la première nuit de la fête de Soukkôth, comme nous l'avons expliqué.
יב  כָּל זְמָן שֶׁיִּכָּנֵס לֵישֵׁב בַּסֻּכָּה כָּל שִׁבְעָה, מְבָרֵךְ קֹדֶם שֶׁיֵּשֵׁב אֲשֶׁר קִדְּשָׁנוּ בְּמִצְווֹתָיו וְצִוָּנוּ לֵישֵׁב בַּסֻּכָּה. וּבְלֵילֵי יוֹם טוֹב הָרִאשׁוֹן, מְבָרֵךְ עַל הַסֻּכָּה, וְאַחַר כָּךְ מְבָרֵךְ עַל הַזְּמָן, וּמְסַדֵּר כָּל הַבְּרָכוֹת עַל הַכּוֹס: נִמְצָא מְקַדֵּשׁ מֵעוֹמֵד, וּמְבָרֵךְ לֵישֵׁב בַּסֻּכָּה; וְיוֹשֵׁב, וְאַחַר כָּךְ מְבָרֵךְ עַל הַזְּמָן. וּכְזֶה הָיָה מִנְהַג רִבּוֹתַי וְרִבֵּי סְפָרַד, לְקַדַּשׁ מֵעוֹמֵד בְּלֵילֵי רִאשׁוֹן שֶׁלְּחַג הַסֻּכּוֹת, כְּמוֹ שֶׁבֵּאַרְנוּ
Chaque fois qu'il entre avec l'intention de s'asseoir dans la Soukkoh tout au long des sept [jours de la fête], il doit bénir avant de s'asseoir [en disant] « ...Qui nous a sanctifié par Ses commandements et nous a ordonné de résider dans la Soukkoh » : Si la Miswoh consiste à résider dans la Soukkoh, pourquoi la bénédiction est-elle faite avant de s'asseoir dans la Soukkoh et non pas avant d'entrer dans la Soukkoh ? Le Ta''z14 explique que simplement entrer dans la Soukkoh ou passer par la Soukkoh ne reflète pas une « résidence. » Par conséquent, la bénédiction ne peut être faite tant que l'on ne s'est pas assis, puisque avant cela il n'est pas évident que l'on désire accomplir dans la Soukkoh un acte significatif marquant qu'on y réside.

Il convient de signaler qu'il n'y a pas de limite au nombre de fois que la bénédiction doit être faite sur une journée. En effet, elle doit être faite כָּל זְמָן שֶׁיִּכָּנֵס לֵישֵׁב בַּסֻּכָּה « chaque fois que l'on entre dans la Soukkoh avec l'intention de s'y asseoir. » Précisons toutefois que si on a quitté la Soukkoh pour un court instant (par exemple, pour aller aux toilettes) ou pour accomplir un acte qui est lié à ce qui se passe sous la Soukkoh (par exemple, on est rentré chez soi pour rapporter dans la Soukkoh des boissons ou des couverts afin de boire ou manger sous la Soukkoh, ou on s'est rendu à l'épicerie pour acheter quelque chose nécessaire à ce qui se passe sous la Soukkoh), ce départ n'est pas considéré comme une interruption et une nouvelle bénédiction ne sera pas nécessaire en retournant s'asseoir dans la Soukkoh.

Et la nuit du premier Yôm Tôv, il doit bénir pour la Soukkoh, ensuite il doit bénir pour l'occasion : Bénir pour l'occasion désigne la bénédiction de ֶהֶחֶיָנוּ « Shahahayonou », qui n'est faite que pour des événements se produisant de temps en temps.

Cette Halokhoh, ainsi que la Gamoro` de Soukkoh 46a, impliquent que, normalement on devrait faire la bénédiction de « Shahahayonou » pour la construction de la Soukkoh, puisque ce n'est que par la construction de la Soukkoh que l'on réalise la Miswoh de résider sous la Soukkoh.

Il doit ordonner toutes les bénédictions : C'est-à-dire les prononcer selon un ordre bien déterminé.

sur une coupe [de vin] : À l'instar de ce que faisait Rov Kahano` ז״ל.15 Cela sous-entend clairement que faire toutes les bénédictions sur une coupe de vin n'est pas en soi obligatoire. On pourrait très bien faire le Qiddoush sur une coupe de vin, et faire les deux autres bénédictions sans la coupe de vin.

Ainsi, il sanctifie debout : Sanctifier signifie réciter le Qiddoush.

et bénit [en disant] « ...de résider dans la Soukkoh ». Il s'assied et ensuite il bénit pour l'occasion : On aurait pu s'attendre à ce que le « Shahahayonou » soit fait en premier, suivi de « Léshév Bassoukkoh », parce que « Shahahayonou » est la bénédiction la plus fréquente des deux. Mais il n'en est pas ainsi ; « Léshév Bassoukkoh » reçoit la priorité, car il s'agit de la Miswoh du jour. (Explication de Rabbénou Manôah.)

Et telle est la coutume de mes maîtres et des hommes éminents d'Espagne : sanctifier debout la première nuit de la fête de Soukkôth, comme nous l'avons expliqué : D'autres permettent de faire le Qiddoush en étant assis.16
15. Celui qui n'avait pas de Soukkoh, que ce soit involontairement ou sciemment, doit faire une Soukkôth pendant les jours profanes de la fête. Même à la fin du septième jour il doit faire une Soukkoh, car sa Miswoh s'étend tout au long des sept [jours].
טו  מִי שֶׁלֹּא עָשָׂה סֻכָּה, בֵּין בְּשׁוֹגֵג בֵּין בְּמֵזִיד--עוֹשֶׂה סֻכָּה בְּחֻלּוֹ שֶׁלַּמּוֹעֵד; אַפִלּוּ בְּסוֹף יוֹם שְׁבִיעִי עוֹשֶׂה סֻכָּה, שֶׁמִּצְוָתָהּ כָּל שִׁבְעָה
Celui qui n'avait pas de Soukkoh : Avant le début de la fête.

que ce soit involontairement ou sciemment : La Gamoro` explique que celui dont la Soukkoh s'est effondrée en plein milieu de la fête, ainsi que celui qui n'avait pas du tout construit de Soukkoh avant la fête, doivent en (re)construire une.

doit faire une Soukkôth pendant les jours profanes de la fête : Bien que certains travaux soient prohibés durant Hôl Hammô´édh (voir l'article intitulé « Quelles sont les Malo`khôth interdites durant Hôl Hammô´édh ? »), dans ce cas-ci construire une Soukkoh est permis car cela fait partie des nécessités de la fête.

Même à la fin du septième jour il doit faire une Soukkoh, car sa Miswoh s'étend tout au long des sept [jours] : De par le sens littéral du verset qui déclare חַג הַסֻּכֹּת תַּעֲשֶׂה לְךָ, שִׁבְעַת יָמִים « La fête de Soukkôth tu la feras pour toi durant sept jours »17, le Talmoudh explique que cela signifie qu'une Soukkoh peut être construite tout au long des sept jours de la fête.18
16. Les bois d'une Soukkoh sont défendus tous les huit jours de la fête, qu'il s'agisse des bois des portes ou de bois de Sakkokh. On ne peut en tirer profit pour quoi que ce soit d'autre tout au long des huit jours, parce que le septième [jour] l'intégralité de la Soukkoh est Mouqsah jusqu'à Bén Hashamoshôth. Étant donné qu'elle est Mouqsah au Bén Hashamoshôth du huitième [jour], elle est Mouqsah toute la journée.
טז  עֲצֵי סֻכָּה, אֲסוּרִין כָּל שְׁמוֹנַת יְמֵי הֶחָג, בֵּין עֲצֵי דְּפָנוֹת, בֵּין עֲצֵי סְכָּךְ: אֵין נֵאוֹתִין מֵהֶן לְדָבָר אַחֵר כָּל שְׁמוֹנַת הַיָּמִים, מִפְּנֵי שֶׁיּוֹם שְׁבִיעִי כֻּלּוֹ הַסֻּכָּה מֻקְצֵת עַד בֵּין הַשְּׁמָשׁוֹת, וְהוֹאִיל וְהֻקְצָת לְבֵין הַשְּׁמָשׁוֹת שֶׁלַּשְּׁמִינִי, הֻקְצָת לְכָל הַיּוֹם
Les bois d'une Soukkoh sont interdites tous les huit jours de la fête, qu'il s'agisse des bois des portes ou de bois de Sakkokh. On ne peut en tirer profit pour quoi que ce soit d'autre tout au long des huit jours : On ne pourra, par exemple, pas utiliser, durant les huit jours de la fête, un morceau de bois extrait d'un des murs de la Soukkoh pour s'en servir comme cure-dent. Par contre, pour tout ce qui concerne la Miswoh de la Soukkoh, on pourra se servir des bois de la Soukkoh. Par exemple, si une Soukkoh s'effondre, on pourra réutiliser les mêmes bois pour la reconstruire. De même, on pourra utiliser des bois du Sakkokh pour les murs, et vice-versa.

parce que le septième [jour] l'intégralité de la Soukkoh est Mouqsah : Mouqsah signifie littéralement « mis de côté. » Dans le contexte du Shabboth, il désigne divers objets que l'on ne pourrait manipuler pendant Shabboth pour différentes raisons. (Pour de plus amples détails, voir l'article intitulé « Qu'est-ce que réellement la notion de ''Mouqsah'' ? ») Mais dans ce contexte-ci, ce terme se réfère aux objets que l'on a spécifiquement consacrés à la Miswoh de la Soukkoh.

jusqu'à Bén Hashamoshôth : Littéralement « entre les soleils. » Cette expression désigne la période entre le moment où le soleil est passé en dessous de la ligne d'horizon et la tombée de la nuit.

Étant donné qu'elle est Mouqsah au Bén Hashamoshôth du huitième [jour], elle est Mouqsah toute la journée : Puisqu'à nos époques, deux jours de Yôm Tôv sont appliqués. (Voir cependant l'article intitulé « Yôm Tôv Shéni Shal Golouyôth. »
17. De même, les aliments et les boissons que l'on a suspendus à la Soukkoh pour l'embellir, il est défendu d'en faire usage tout au long des huit [jours]. Et si on avait émis une condition les concernant au moment où on les a suspendus en disant « Je ne m'empêcherai pas d'en faire usage durant tout Bén Hashamoshôth », il est permis d'en faire usage chaque fois qu'on le désire, car on en a pas fait des objets Mouqsah ; la sainteté de la Soukkoh ne les a pas imprégnés et ils ne sont pas considérés comme faisant partie de celle-ci.
יז  וְכֵן אֹכָלִין וּמַשְׁקִין שֶׁתּוֹלִין בַּסֻּכָּה כְּדֵי לְנָאוֹתָהּ, אָסוּר לְהִסְתַּפַּק מֵהֶן כָּל שְׁמוֹנָה; וְאִם הִתְנָה עֲלֵיהֶן בְּשָׁעָה שֶׁתְּלָאָן וְאָמַר אֵינִי בּוֹדֵל מֵהֶן כָּל בֵּין הַשְּׁמָשׁוֹת, הֲרֵי זֶה מִסְתַּפֵּק מֵהֶן בְּכָל עֵת שֶׁיִּרְצֶה--שֶׁהֲרֵי לֹא הִקְצָה אוֹתָן, וְלֹא חָלָה עֲלֵיהֶן קְדֻשַּׁת הַסֻּכָּה וְלֹא נֶחְשְׁבוּ כְּמוֹתָהּ
De même, les aliments et les boissons que l'on a suspendus à la Soukkoh pour l'embellir, il est interdit d'en faire usage tout au long des huit [jours] : Comme la Soukkoh, car les décorations de la Soukkoh ne sont pas considérées comme des entités indépendantes de la Soukkoh, mais comme faisant partie de la Soukkoh elle-même.

Il convient de préciser que même si les décorations tombent, elles gardent leur statut de Mouqsah, et il restera interdit de les utiliser pour autre chose que la décoration de la Soukkoh.

Et si on avait émis une condition les concernant au moment où on les a suspendus en disant « Je ne m'empêcherai pas d'en faire usage durant tout Bén Hashamoshôth » : Tout dépend du statut des décorations au moment où Yôm Tôv commence (le Yôm Tôv est considéré comme ayant commencé au moment de Bén Hashamoshôth). Si elles ne sont pas considérées comme faisant partie de la Soukkoh au moment où commence Yôm Tôv, la sainteté de la Soukkoh ne les a pas imprégnées, et on pourra en faire usage tout au long de la fête.19

il est permis d'en faire usage chaque fois qu'on le désire : Contrairement aux murs et au Sakkokh de la Soukkoh, pour lesquels émettre cette condition ne les rend pas permis aux usages profanes. En effet, il est possible pour une Soukkoh d'exister et d'être valable sans décorations, mais pas sans murs ni Sakkokh. Voilà pourquoi la condition est valable pour les décorations, mais pour les murs ou le Sakkokh. (Explication de Rabbénou Manôah.)

Dans le prochain article, Dieu voulant, nous parlerons des quatre espèces.

1Voir ´érouvin 3b
2Voir Soukkoh 4a
3Ibid., 4b-5a
4Voir Ibid., 2a, ainsi que le commentaire du Ramba''m sur la Mishnoh
5Yaroushlami, Ibid., 2:8
6La Soukkoh
7Voir Ibid., 16a
8Ibid., 16b
9Sur Ibid., 19b
10Ibid., 12b
11Hilkôth Shôphor Wasoukkoh Walôlov, Chapitre 6
12Soukkoh 2:8
13Commentaire du Ramba''m sur la Mishnoh de Ibid., 2:8
14643:2
15Soukkoh 46a
16Voir le Ramo''`, `ôrah Hayim 643:2
17Davorim 16:13
18Soukkoh 27b

19Soukkoh 10b
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